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Full text of "Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord"

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Bulletin de la Société historique 
et archéologique du Périgord 

Société historique et archéologique du Périgord 



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BULLETIN 

DE 

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE 

DU PÉRIGORD. 


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BULLETIN 


DE LA SOaÉTË ^ 

HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE 

DU PÉRIGORD. 


TOME vn 



PÉRIGUEUX 

UIPRIXERIE DUPONT ET C*, RUES TAILLEFER, AUBEHGERIE ET DES FARCES. 

1880 


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f/ut/ s.. ? 

Harvard College Library 

JAiJ 19 1912 
^ Gift of 
Profi A. Cl Coolidge 



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STATUTS 


DB 

LA SOCIÉTÉ HISTORIQÜE ET ARCHÉOLOGIQDB 

DU PÉRIGORD. 


Article premier. 

La Société historique et archéologique du Périgord a puar 
but : la recherche, l’étude et la conservation des documents et des 
monuments anciens, de tous les âges, qui intéressent l’histoire de 
notre province. Elle fera tous ses efforts pour développer, dans le 
département de la Dordogne, le goût, l’amour de l’étude du passé, 
en publiant le résultat de ses travaux sur les hommes et les 
choses des vieux temps^ et en décernant, chaque année, des 
encouragements consistant en médailles, livres, œuvres d’art et 
mentions honorables, aux auteurs des meilleures dissertations 
qui lui auront été envoyées, et aux personnes qui, dans notre 
pays, auront entrepris des fouilles dirigées avec savoir ou qui 
auront sauvé de la destruction quelque monument antique d’une 
importance constatée. 


Art. 2. 

Le siège de la Société est fixé à Périgueux. 

Art. 3. 


La Société se compose : 

I® De Membres Titulaires ; 

2 ® De Membres Honoraires ; 

3® De Membres Correspondants. 

Art. 4. 

Les Membres Titulaires doivent, annuellement, une cotisation 
de dix francs, et, le jour de leur réception, un Droit de Diplôme 
de dix francs. 


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- 6 — 


Art. 5 . 

La Société se réunit dans une des salles du Musée archéologi¬ 
que départemental : i® en Séance mensuelle^ tous les premiers 
jeudis du mois ; 2^ en Assemblée générale^ le 27 mai, le lende¬ 
main de la fête dite de la Saint-Mémoire ; 3 ® en Séance publique^ 
à l’occasion de la distribution des récompenses. 

Art. 6. 

Tous les deux mois, la Société publiera ses principaux travaux 
et des documents inédits sous le titre de : 

BULLETIN 

de la Société historique et archéologique du Périgord, 

Tous les Membres Titulaires de la Société recevront le Bw/Zerin. 
Il sera échangé avec les Sociétés savantes de la France et de 
l’Etranger qui nous honoreront de l’envoi de leurs publications. 

Art. 7. 

La Société est administrée par un Bureau composé de onze 
Membres : 

Un Président; 

Cinq Vice-Présidents (un par arrondissement) ; 

Un Secrétaire-Général ; 

Trois Secrétaires-Ad joints ; 

Un Trésorier-Archiviste. 

Art. 8. 

Le Bureau est nommé pour un an, en Assemblée générale. 

Art. 9. 

Le Président, assisté des Membres du Bureau, dirige les tra¬ 
vaux, maintient l’ordre dans les Séances, donne et retire la parole 
dans les discussions, autorise la lecture des Mémoires présentés, 
propose les questions à résoudre, qui sont adoptées ou rejetées à la 
majorité des votes des Membres Titulaires présents. Mais, pour 
qu’une décision soit valable, il sera nécessaire que quinze Mem¬ 
bres Titulaires assistent à la séance. En cas de partage égal des 
votes, la voix du Président est prépondérante. Un des Vice-Pré- 


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— 7 — 

sidents remplace le Président absent ; l’initiative est due au plus 
âgé des cinq. 

Art. 10 . 

Le Secrétaire-Général convoque aux réunions sur l'invitation 
du Président. Il tient le registre des délibérations. 11 donne lec¬ 
ture des procès-verbaux de la dernière Séance ; il constate la pré¬ 
sence des Membres en recueillant leurs signatures. Il est chargé de 
la correspondance ; il fait connaître ce qu’elle offre d’intéressant. 
Il reçoit et classe les matériaux envoyés à .la Société; il prend 
soin de l’impression du Bulletin. En cas d’empêchement ou de 
surcroît d’occupations, un des Secrétaires-Adjoints le remplace ou 
lui vient en aide. 

Art. II. 

Des Commissions composées de trois ou de cinq Membres Titu¬ 
laires seront formées pour l’examen des manuscrits et des docu¬ 
ments de toute espèce, pour en rendre compte, les apprécier, et 
s‘il y a lieuj en surveiller la publication conjointement avec le 
Secrétaire-Général. 

Art. 12 . 

Les Commissions sont présidées de droit par le Président et, en 
cas d’empêchement, par l’un des Vice-Présidents ; le Secrétaire- 
Général en est le secrétaire, et, à son défaut, un des Secrétaires- 
Adjoints. 

Art. i 3 . 

Le Trésorier-Archiviste est dépositaire des fonds de la Société; 
il est chargé du recouvrement des cotisations et de toutes les som¬ 
mes dues ou données ; il débat tous marchés, révise les mémoires 
de fournitures et de travaux faits pour le compte de la Société ; il 
acquitte, après contrôle du Bureau et approbation du Président, 
les dépenses votées en Assemblée générale ou en Séance men- 
suelle. Il conserve la collection du Bulletin et le recueil de tous les 
actes de la Société, les livres, les journaux, les manuscrits, les 
titres originaux, les antiquités, les œuvres d’art, en un mot tout 
ce qu’elle publie, achète ou reçoit en don. 

En cas de dissolution de la Société, le Trésorier-Archiviste dé¬ 
poserais manuscrits et les titres originaux aux Archives départe¬ 
mentales, les livres et journaux à la Bibliothèque publique de 
Périgueux, les antiquités et œuvres d’art au Musée archéologique 
du département de la Dordogne. .. 


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— 8 — 


Art. 14. 

Tous les ans, au mois de Décembre, la Société votera le Budget 
général de Tannée suivante, après vérification des comptes du 
Trésorier-Archiviste. 

Art. 15 . 

La Société étant constituée par quarante Membres Titulaires au 
moins, nul, à Tavenir, ne sera admis s’il n’en a fait la demande 
par écrit au Président et s’il n’est présenté par deux Membres 
Titulaires. 

Art. 16. 

Les Membres Honoraires et les Membres Correspondants sont 
nommés en Assemblée générale sur la présentation du Bureau ; 
lorsqu’ils assisteront aux Séances, ils auront l’honneur de siéger 
avec les Administrateurs de la Société. 


Art. 17. 

Les Mémoires manuscrits envoyés à la Société et qui auront été 
imprimés dans le Bulletin ne seront pas rendus à leurs auteurs. 

Art. 18. 


Toute discussion religieuse ou politique est formellement in¬ 
terdite. 


Art. 19. 


A la fin de chaque année, la Société proposera, en Assemblée 
générale, d’étudier une série de questions d’histoire et d’archéolo¬ 
gie locale, et, Tannée suivante, elle récompensera en Séance pu¬ 
blique, les meilleures dissertations sur ces sujets. Elle réservera 
des médailles et des mentions honorables, ainsi qu’il a été spécifié 
à la fin de l’article i*', pour les personnes qui, dans le département 
de la Dordogne, auront sauvé de la ruine, mis en lumière, fouillé 
ou réparé avec intelligence des monuments antiques dignes d’in¬ 
térêt. 

Art. 20. 


La révision d’un ou de plusieurs articles de ce Règlement ne 
pourra avoir lieu que sur la proposition de dix Membres Titulaires, 
et la décision sera prise en Assemblée générale. 


Périgueux, le mars 1874. 


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LISTE DE MH. LES MEMBRES DE LÀ SOCIÉTÉ 


BURBAU. 

Présidents d^honneur. 

M. Bardi DE Fourtou, (tfl, ancien ministre, député de la 
Dordogne. 

M. Lorois (Emile), ancien préfet de^la Dordogne. 

Ms* Dabert, évêque de Périgueux et de SarlaU 

Président. 

M. le docteur Galt, M I, directeur des Musées. 

Vice-président honoraire. 

M. DE Froidefond de Boulazac. 

Vice-présidents. 

M. DE Roumejoux. 

M. le vicomte de Gourgues, A. 

M. le baron de Verneilh-Putraseau. 

M. le marquis de Fatolle. 

M. Philippe de Bosredon, G ancien conseiller d’Etat. 
Secrétaire- Général. 

M. ViLLEPELET, A, archivistedu département. 
Secrétaires-adjoints. 

M. l’abbé Riboulet, curé de Ghancelade. 

M. le vicomte de Lestrade de Gonti, «îi, avocat. 

M. Grédot, employé à la préfecture. 

Trésorier-A rchiviste. 


M. Jules Glédat. 


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— 10 — 


MEMBRES XITUIiAIRES. 


MM. 

Le marquis Ulric d’Abzâg de La Douze, au ch&teau de 
Borie-Petit, près Périgueux. 

Le comte Aymar d’Abzac de La Douze, licencié en droit, 
au château de Borie-Petit, près Périgueux. 

M“* Alary, à Eymet. 

Le baron AymarD’ARLOx de Saint-Saud, juge suppléant au 
tribunal de Lourdes (Hautes-Pyrénées). 

D’Artensec de Verneuil, receveur de l’ènregistrement, à 
Terrasson. 

Aubier (Gaston), négociant, administrateur de la Banque 
de France, à Périgueux. 

Audemard, notaire à Montanceix, par Saint-Astier. 

AuzELY, ancien secrétaire général de la mairie, rue Tail- 
lefer, 35, à Périgueux. 

Le docteur Barbancey, à Monpont. 

Bardi de Fourtou (Oscar), || I, ancien ministre, député 
de la Dordogne, rue de Monceau, 66, à Paris. 

Bardi de Fourtou (Paul), juge au tribunal de Ribérac. 

Bareau (Anatole), pharmacien, à Excideuil. 

Barraillier, conseiller d’arrondissement, substitut du 
procureur général, à Limoges (Haute-Vienne). 

Bastide, pharmacien, â Périgueux. 

Beaü-Verdeney (Alexis), boulevard Saint-Germain, 46, 
à Paris. 

Le comte de Beaufort, O *, secrétaire-général de la Société 
de secours aux blessés militaires, rue deVerneuil,43,àParis. 

Bernis, propriétaire, à Périgueux. 

Besse (Léon), propriétaire à Saint-Méard de Drone, par 
Tocane-Sai n t-Apre • 

Bleynie (Aubin), pharmacien, à Périgueux. 

De Bosredon (Philippe), G *, ancien conseiller d’Etat, 
vice-président du Conseil général de la Dordogne, rue de 
Madrid, 21, à Paris. 

De Bosredon (tVlexandre), *, député, membre du Conseil 
général de la Dordogne, â la Fauconnie, par Terrasson. 


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—11 — 

L’abbé Boulen, chanoine de la cathédrale, rue Malesherbes, 
2, à Périgueux. 

Boulle (E.)> photographe, à Périgueux. 

Bourgade (Alban) président de chambre à la Cour d’ap¬ 
pel, rue de la Croix-Blanche, 24, à Bordeaux. 

De Botsson (Bernard), jS», chef d’escadron au 11* dragons, à 
Montauban (Tarn-et-6aronne). 

De Boysson (Richard), receveur particulier des finances, à 
Montreuil (Pas-de-Calais). 

M”* DE Brachet de La Menuse, à Château-l'Evêque, près 
Périgueux. 

Bréhant (Eugène), comptable, à Périgueux. 

L’abbé Bruoière, curé de Coulounieix, prés Périgueux. 

Du Burguet, O I, à Allemans, par Ribérac. 

Bussière (Georges), conseiller d’arrondissement, avocat, 
à Puychautu, par Agonac. 

Le marquis de Caupagne, au château de Campagne, par le 
Bugne. 

Carratrou, Q a, directeur du collège d’Excideuil. 

De Cardenal, substitut du procureur de la République, à 
Cahors (Lot). 

L’abbé Carrier, curé de Saint-Amand-de-Coly, par Mon- 
tignac. 

Carvès (Elle), propriétaire, à Bézenac, par Saint-Cyprien. 

Lecomte de Castéras-Seignan, ancien préfet, à Ménes- 
plet, par Monpont. 

M“* DE Cazbnave, au château de Libersac, par Eymet. 

De Cerval (Julien), juge au tribunal civil, à Sarlat 
(Dordogne). 

M“« deChabans, au château de La Chapelle-Faucher, par 
Sai nt-Pierre-de-Côle. 

Chahinade, propriétaire, au Vézinet (Seine-et-Oise). 

De Cuanaud, ancien juge de paix, à Sigoulès. 

Le marquis de Chantérac (Audoin), C *, ancien conseiller 
d’Etat, rue de Bellechasse, 17, à Paris. 

Le comte de Chantérac (Victor), au château de Chantérac, 
par Saint-Vincent-de-Connezac. 


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— 12 — 

GBAPOiBR-DAiiAiR fAmédée), banquier, à Saint-Yrleix 
(Haute-Vienne). 

Ghabbonnel (Augustin), négociant, à Bergerac. 

Ghastenet-Ducastin, Q A, avocat, membre du Gonseil 
général ^e la Dordogne, à Périgueux. 

Ghastenet (Paul), greffier de la justice de paix. & La- 
nouaille. 

Le docteur Ghaume, rue d’Angoulôme, à Périgueux. 

Du Ghazaud (Albert), à Latourblanche. 

L’abbé Ghetssag, Q A, curé de La Roche-Ghalais. 

Ghilhaud-Oumaine (Alfred), attaché d’ambassade, rue et 
passage Dauphine, 30, à Paris. 

Glédat (Jules), employé de banque, rue du Lycée, l, à 
Périgueux. 

Glédat (Léon),professeur à la Faculté des lettres, rue Tron- 
chet, 8, à Lyon. 

L’abbé Gombbouzb, curé doyen, à Garlux. 

Le comte de Gonstantin, à Beaumont-du-Périgord. 

Gobneilhàn, Q a, conseiller de préfecture de la Loire-In¬ 
férieure, rue Gresset, 8, à Nantes. 

Goulohbeix , docteur en droit, ancien juge de paix, à 
Bussière-Badil. 

CoüBTEY (Léon), licencié en droit, à Nontron. 

Goubtey (Raymond), étudiant, rue d’Angoulême, à Péri¬ 
gueux. 

Gbédot (Julien), employé à la préfecture, à Périgueux. 

Gbos DE Roghefobt, à Vélines. 

De Gbozals, Q I, proviseur du lycée de Carcassonne 
(Aude). 

Le comte de Gumond, au château de Gumond, par Saint- 
Privat. 

Mgr Dabebt, ÿ, évêque de Périgueux et de Sarlat. 

L’abbé Dabdé, curé d’Excideuil. 

Dabtenset (Jean), receveur buraliste, à Périgueux. 

Daubiâg, percepteur, à Périgueux. 

DEBETS DE Lacbousille (Armand), docteur en médecine, 
directeur de la vaccination, à Périgueux. 

DEBETS DE Lacbousille (Marc), ancien procureur de la 


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— 13 — 

République, au château de Lasteyrio, par La Rocbebeau- 
court. 

Dkclève, percepteur, à Vierzon (Cher). 

Decous de Lapeyrière, ancien procureur général, â 
Périgueux. 

L’abbé Delbourg, curé de Saint-Jacques de Bergerac. 

Delpit (Martial), ancien député, membre honoraire du Co¬ 
mité des monuments historiques, à Castang, près Bouniagues. 

Delpit (Jules), membre de l'Académie de Bordeaux, à Izon, 
par Vayres (Gironde). 

Delsuc, banquier, cours Toumy, â Périgueux. 

Demartial, *, sous-directeur de la 5* direction (services 
administratifs), au Ministère de la guerre, à Paris. 

Dereix, trésorier-payeur général, à Chaumont (Haute- 
Marne). 

Desghamps (Romain), maire de Bazac-sur-l’Isle, près Péri¬ 
gueux. 

Desghahps, directeur de l’école primaire communale de 
Saint-Martin, à Périgueux. 

L’abbé Desghahps, curé de Notre-Dame-de-Sanilhac, près 
Périgueux. 

Desugnières (Marcel), architecte, attaché aux travaux de la 
ville de Paris, rue Treilhard, 19, à Paris. 

Doche, juge de paix, à Gultres (Gironde). 

Donneaud, directeur des contributions indirectes, à Péri¬ 
gueux. 

Dose, élève de l’Ecole des Beaux-Arts, professeur de desMn 
au lycée de Périgueux. 

Doursout (Edmond), négociant, à Périgueux. 

Dubet, architecte, à Périgueux. 

Ducret (Eugène), conseiller référendaire de 1” classe à la 
Cour des comptes, rue Blanche, 11 bis , à Paris. 

Ducros, instituteur public, à Lanouaille (Dordogne). 

Dufour (Georges), O A, avocat, rue de Bruxelles, 13, à 
Paris. 

Dufour, #, négociant, â Périgueux. 

L’abbé Dufourg, chanoine honoraire, vicaire-général du 
diocèse, à Périgueux. 


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— 14 — 

Dujarric-Descombes (Albert), O A, notaire, au Grand-Bras- 
sac, par Tocane-Saint-Apre. 

Dupont (Paul), imprimeur, rue J.-J. Rousseau, à Paris. 

Dupuis (Jean), étudiant en droit rue de Bordeaux, 2, à Pé- 
rigueux. 

Dupuy, dessinateur-lithographe, àPérigueux. 

Dupuy, négociant, archiviste de la ville, à Bergerac. 

Durand (Charles), conducteur des ponts et chaussées, à 
Razac, prés Périgueux. 

Durieux (Lin), propriétaire, au Grand-Brassac, par Tocane- 
Saint-Apre. 

Dusolier (Emile), ancien sous-préfet, à Nontron. 

Duverneuil (Alcide), instituteur à Saint-Martial-d’Artenset, 
par Monpont. 

L’abbé Duverneuil, A, aumônier du lycée de Périgueux. 

Le docteur Fabre-Tonnerre, chevalier de l'ordre des SS. 
Maurice et Lazare, ex-médecin chef du service sanitaire de 
la ville de Calcutta (Inde anglaise), ex-vice-président titu¬ 
laire de la Société d’agriculture et d’horticulture de l’Inde, 
membre de la Société royale asiatique de Calcutta,secrétaire- 
général de la Société d’horticulture, rue d’Angouléme, 17, à 
Périgueux. 

Fargaudie, inspecteur général des ponts et chaussées, 
boulevard Saint-Germain, 146, à Paris. 

Fargis (Alexandre), professeur de dessin au lycée de Péri¬ 
gueux. 

Fargeot (Camille), juge suppléant, avocat, à Ribérac. 

Faure (Paul), négociant, à Périgueux. 

Le marquis de Fayolle, au château de Fayolle, prés To¬ 
cane-Saint-Apre. 

Le comte Gérard de Fayolle, licencié en droit, attaché 
honoraire à la Direction des musées nationaux, au château de 
Fayolle, près Tocane-Saint-Apre. 

ï^ATOLLE (Angel), licencié en droit, à Ribérac. 

Féaux (Maurice), agent-voyer, àPérigueux. 

Félix (Célestin), homme de lettres, à Bergerac. 

Le comte de Fleurieu (Henri), au château de Marzac, 
près les Eyzies. 


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— 15 — 

Le vicomte de Fontenay (Anselme), ingénieur de la Com¬ 
pagnie d’Orléans, au château de Puychenil, par Mareuil. 

Forneron (Henri), rue de La Boëtie, 102, à Paris. 

Fraisse (Georges), conducteur des ponts et chaussées, bi¬ 
bliothécaire delà bibliothèque populaire, à Périgueux. 

Frenet, licencié en droit, chef de division à la préfecture, à 
Périgueux. 

De Froidefond de Boulazac (Alfred), propriétaire, à Pé¬ 
rigueux. 

Frut (Joseph), avocat, à Vergt. 

Le docteur Galy, *, Q I, ancien maire de la ville de Péri¬ 
gueux, directeur des musées, ancien correspondant du Mi¬ 
nistère de l’instruction publique, à Périgueux. 

Galy (Paul), ancien attaché d’ambassade, ancien sous- 
préfet, à Marsac, près Périgueux. 

Garés (Emile), substitut du procureur de la République, à 
Ribérac. 

L’abbé Garnaud, curé de Saint-Etienne de la Cité, à 
Périgueux. 

Gasson Bugeaud d’Isly (Robert), secrétaire d'ambassade, 
au château de La Roche, par Excideuil. 

De Genis (Joseph), au château de Veyrignac, par Garlux. 

De Gérard (Gaston), docteur en droit, professeur d’écono¬ 
mie sociale à l’Université catholique, rue de Bourgogne, 43, & 
Lille (Nord). 

De Gérard (René), à Sarlat. 

Gilles-Lagrange (Fernand), notaire, à Périgueux. 

Girard de Langlade (Cyprien), à Eyliac, par Saint-Pierre- 
de-Chlgnac. 

Gisclard, chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, 
ancien conseiller de préfecture, à Périgueux. 

Gontier Maine de Biran (Elie), rédacteur au Ministère de 
l’intérieur, rue des Missions, 22, à Paris. 

Le vicomte de Gourgues, Q A, correspondant honoraire 
du Ministère de l’instruction publique pour les travaux his¬ 
toriques, au château de Lanquais, par Lalinde, et hôtel de 
Gourgues, rue de Gourgues, 5, à Bordeaux. 

L’abbé Goustat, curé de Pontours, par Lalinde. 


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— 16 — 

L’abbé Gouzot, chanoine, curé-archiprôtre de la cathédrale 
de Saint-Front de Périgueux. 

L’abbé Gothenèghb, O A, docteur en théologie, curé de 
Bourgnac, par Mussidan. 

L’abbé Grangeh, curé de Château-l’Evôque, par Péri¬ 
gueux. 

Grenœr, notaire, à Saint-Barthélemy-de-Bellegarde, par 
Monpont. 

De Grézel (Raoul-François), à Saint-Aubin-de-Lanquais, 
parissigeac. 

GuUiLiER (Ernest), notaire, à Périgueux. 

Hardt (Michel), Q A, correspondant du Ministère de 
l’instruction publique, archiviste de la ville, à Périgueux. 

Hermann (Gustave), licencié en droit, juge de paix, à Exd- 
deuil. 

Hoarau de La Source, membre du Conseil général, maire 
de Rouquette, au ch&teau de Pouthet, près Eymet. 

Le docteur Jaubert, rue de Bordeaux, h Périgueux. 

Jauvinaud, propriétaire, à LéguUlac-de-l’Auche, par Saint- 
Astier. 

JuDET DE La Combe (Eugène), notaire à Nontron. 

L’abbé Labat, chanoine de la cathédrale, à Périgueux. 

Labonne-Laroche, ancien payeur du Trésor, à Tocane- 
Saint-Apre. 

Le docteur de Labrousse, ancien maire de Mussidan. 

Labuthie, avocat, juge suppléant, à Nontron. 

Lacombb (Henri), O capitaine de vaisseau, directeur du 
port, à Toulon (Var). 

Lagobibe (Jules), receveur des postes, à Smyrne (Turquie 
d’Asie). 

Le docteur Lagobibe, président de la Société médicale de 
la Dordogne, rue Bourdeilles, à Périgueux. 

Lagotte-Minard (Henri), à Chalagnac, près Bordas. 

Le docteur Ladevi-Roche, au château de Saint-Germain- 
du-Salembre, par Neuvic-sur-l’Isle. 

Lafosse, grefiler du tribunal civil, à Bergerac. 

De Laoranqe-Chancbl , propriétaire, au Lamentin(Mar¬ 
tinique). 


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— 17 — 

Le marquis DE Lambertye, à Cons-la-Qranville (Meurthe- 
et-Moselle). 

Lamotue-Pradelle, ^ A, notaire, à St-Pierre-de-Chignac. 
Le baron Lapeyre de la Pagézib, à Saint-Lazare, par 
Gondat-sur-Vézère., 

Lapeyre (Fernand), avocat, à La Roche-Chalais. 

De Larigaudie (Jules), propriétaire, à Périgueux. 

De Larmandie (Charles), ancien magistrat, à Pouyol, par 
Villamblard. 

Laroche (Léo), au château de Labesse, par Saint-Fierre-de- 
Ghignac. 

De la Salle du Maignaux, maire d’Eyzerat près Thiviers. 
La Selve (Edgar), de la Société des gens de lettres, protes- 
sor at Gresham Grammar School, New Street, Holt, comté 
de Norfolk (Grande-Bretagne). 

Le marquis du Lau d’Allemans, rue Jean Goujon, 37, à 
Paris. 

L’abbé Laurière, curé de Cubjac. 

Le comte Gaëtan de Laurière, au château de Bellerive, 
par Le Buisson de Cabans. 

Le marquis DE La Valette, G«, ancien ministre, au ch⬠
teau de Cavalerie, près Bergerac. 

Lavergne, statuaire, rue de l’Eglise, 9, à Montreuil-sou&* 
Bois (Seine). 

Lavy (François-Gustave), ancien adjoint, à Brantôme. 

De Lentilhac (Eudore), secrétaire général de la Société 
d’agriculture, sciences et arts de la Dordogne, à Saint-Jean- 
d’Ataux, par Saint-Vincent-de-Gonnezac. 

Lq docteur Léonardon, «f, à Monpont. 

Le vicomte de Lestrade de Gonti (Marcel), chevalier de 
l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, avocat, au château de 
Barrière, à Périgueux. 

Lbvicomte (Paul), *, architecte, rue de Ponthieu, 36, à 
Paris. 

Lorois (Emile^, ancien préfet de la Dordogne, rue 
Cambon, 5, â Paris. 

Le comte de Losse (Emmanuel), au château de Bannes, 
par Beaumont-du-Périgord. 

lox vu. — 1 " üTrtiion. — JuTier-Firrier IMO. 2 


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— 18 — 

Le docteur Machenaud, cours Saiot-Jean, 61, à Bordeaux. 

Le docteur Maione (Odon), maire de Gubjac. 

Maigne (Charles), #, ancien trésorier-payeur général, rue 
(î’Albe, 6, à Paris. 

Le marquis de Malet, membre du Conseil général de la 
Dordognej au ch&leau de Puychajnaud, par Nontron. 

Le comte de Maleville , au château de Fénelon, par 
Carlux. 

M"* DE Mamony, rue de Lancry, 17, à Paris. 

Mandin (Jules), architecte, à Périgueux. 

Maréchal, député, membre du Conseil général de la Dor¬ 
dogne, au château de Puyferrat, prés Saint-Astier. 

Mariaud (Casimir), percepteur, à Brantôme. 

Marmier (Gaston), membre du Conseil général de la Dor¬ 
dogne, capitaine du génie, attaché à l’état-major du Ministre 
de la guerre, à Paris. 

Du Mas-Paysac (Henri-Mathieu), maire de Creyssensac, 
par Bordas. 

Massias, instituteur public, à Payzac-de-Lanouaille (Dor¬ 
dogne). 

De Massovgnes (Albert), rue des Bezines, 57, à Angoulème. 

Maureau (Télémaque-Charles), écrivain, à Villamblard. 

Maurice^ Q A, professeur au lycée de Périgueux. 

Maury, instituteur public, à Siorac-de-Belvès. 

Mège-Lavignottk, avoué-licencié, à Ribérac. 

Menetrel, 4^. M I, inspecteur d’académie honoraire, à 
Périgueux. 

Méniel 111s (Joseph), négociant, à Sainte-Foy-la-6rande 
(Gironde). 

MERCtEn-LAGOMBE, sous-inspectour des télégraphes, à 
Périgueux. 

L’abbé Mestaïez, curé, à Savignac-les-Eglises. 

Michel, directeur de l’enregistrement et des domaines, â 
Nantes. 

Le docteur Millet-Lacomre, à Mialet. 

Millet-Lacombe, avocat, à Périgueux. 

L’ihbé Monmgnt, curé de Capdrot, paf Monpazier (Dordo¬ 
gne). 


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— 19 — 

Dk Montaigut (Elie-Alphonse), consemteur des hypothè¬ 
ques, à Périgueux. 

De Montardy (Gaston), propriétaire, rue du Plantier, à l*é- 
rigueux. 

De Montardy (Elie), propriétaire, rue d’Angoulôme, à Pé- 
gueux. 

De Montchel'il (Paul), avocat, place Dauphine, 44, à Bor¬ 
deaux. 

De Montégut (Henri), correspondant du Ministère de 
l’instruction publique, vice-président du tribunal civil, ave¬ 
nue du Crucifix, 19, à Limoges (Haute-Vienne). 

De Montferrand (Lodoïs), au château de Montréal, par 
Mussidan. 

Moreaud (Albert), négociant, à Périgueux. 

Mourié, ijif, conseiller honoraire de Cour d’appel, à Péri¬ 
gueux. 

MuËser, capitaine au 32* de ligne, à Chàtellerault (Vienne). 

Nalet (Henri), architecte, rue Neuve-des-Jacobins, 14, à 
Périgueux. 

Le comte de Nattes, O colonel du 93* régiment de l’ar¬ 
mée territoriale, au Mas de Montet, par Ribérac. 

Palüt (P.-P.), tonnelier, à Bergerac. 

Le docteur Parrot (Henri), O *, I, cours Montaigne, à 
Périgueux. 

L’abbé Parrot (Ernest), curé doyen, à Monpont. 

Pastoureau, O ingénieur, ancien chef de bureau au 
Ministère de la marine, rue de la Course, 17, à Bordeaux. 

Du Pavillon (Léon), vice-président de la Société d’agricul¬ 
ture, sciences et arts, rue Barbecane, à Périgueux. 

Du Pavillon, doyen du Chapitre de la cathédrale> à Péri¬ 
gueux. 

Du Pavillon (Xavier), au château de Larigaudie, par Vil- 
lamblard. 

L’abbé Pergot, chanoine honoraire, curé doyen de Ter- 
rasson. 

Du Pbrier de Larsan, procureur de la République, à Sarlat. 

L’abbé du Plantier, curé doyen de Saint-Cyprien. 

De Pourquéry de Boisserin, négociant, à.Bergerac. 


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— 20 — 

PouvADOU (Ferdinand), licencié en droit, percepteur, à 
Verleillac. 

PouYAUD, ifr, pharmacien, président du tribunal do com¬ 
merce, à Périgueux. 

L’abbé Pradier, curé de Saint-Agne, par Lalinde. 

De Presle, propriétaire, à Cherveix, par Cubas. 

Le docteur Puygauthier (Henri), à Tocane-Saint-Apre. 
L’abbé Rebière, chanoine de la cathédrale, directeur de la 
Semaine religieuse, à Périgueux. 

Renaud (Louis), *, architecte en chef de la Compagnie 
d’Orléans, rue du Vieux-Colombier, 20, à Paris. 

Reverdit, vériflcateur des tabacs, à Montignac. 

Le docteur Rey (Paul), ancien juge de paix, au Bugue. 
Reynal, pharmacien, rue Marbœuf, 77, à Paris. 

Ribault de Laugardière, propriétaire, à Nontron. 
Ribette, chef de district de la Compagnie d’Orléans, à Pé¬ 
rigueux. 

L’abbé Riboulét, curé de Chancelade, près Périgueux. 
L’abbé Richard, curé de Rouquette, par Eymet. 

Roche (Georges), propriétaire, à Brie, commune du Chap- 
deuil-Saint-Just, par Latourblanche. 

Rochon du Vignaud (Albert), au château de la Rigaudie, 
par Ribérac. 

Le comte de Roffignac (Ferdinand), ancien sous-préfet, 
au Castel-Fadèze, près Périgueux. 

Le T. R. P. Dom Benoit Roque, prieur de la Chartreuse de 
Vauclaire, près Monpont. 

Rougier, Q a, instituteur public, au Bugue. 

De Roumejoux (Anatole), inspecteur divisionnaire de la 
Société française d’archéologie, au château de Rossignol, par 
Bordas. 

Le docteur Rousselot-Beaulieu, rue Maleville, à Périgueux. 
Roux (Eugène), rédacteur en chef de VEcho de la Dordogne, 
à Périgueux. 

Le marquis de Saint-Astier, propriétaire, au château des 
Bories, près Périgueux. 

Le marquis de Sainte-Aulaire, #, ancien député, au ch⬠
teau de Siorac, par Saint-Astier. 


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— 21 - 

Le comte de Sainte-Aul vire, aacien sous-préfet, à la 
Luminade, près Périgueux. 

Le comte ds Paint-Légier , au château de Richemont, 
par Brantôme. 

De Saint-Martin (Albert), au château de Puyfaîteau, par 
Nontron. 

Saintmartin, négociant, censeur de la Banque de France, 
à Périgueux. 

De Saint-Ours, ancien adjoint au maire, à Sarlat. 

De Saint-Paul (Maurice), 2, rue Pasquier, à Paris. 

L’abbé Salleix, curé de Saint-Privat-les-Prés. 

La marquise de Sanzillon, au château du Lieu-Dieu, près 
Périgueux. 

Sarlvnde (Albert), député de la Dordogne, au château de 
La Borie, par Champagnac-de-Belair. 

Sarlandie (Arthur), Q A, chevalier de l’ordre de Saint- 
Grégoire-le-Grand, ancien chef de division à la préfecture 
de la Dordogne, à Périgueux. 

Sarlat, substitut du procureur de la République, à Ber¬ 
gerac. 

Sarlat (Ludovic), homme de lettres, greffier du tribunal 
civil de Sarlat. 

Saumande (Georges), avoué, â Périgueux. 

Schoeffer (Paul), aacien sous-préfet, avocat, rue des 
Vieux-Augustins, 13, à Périgueux. 

Le vicomte de Segonzac, au château de Sorel, par Res- 
sons (Oise). 

Sermensan, O *, O I, colonel du 50» régiment d’infanterie 
de ligne, à Périgueux. 

De Siorac (Armand), *, inspecteur divisionnaire des lignes 
télégraphiques, à Limoges. 

Sorbier (Théodore),membre du Con.ceil général de la Dor¬ 
dogne, maire de Montignac-le-Comte. 

Sorbier (Georges), licencié en droit, â Moatignac-le- 
Comte. 

Taillefer (le marquis Wlgrin de), maire de Lempzours, 
par Saint-Pierre-de-Côle. 

Taillefer (Oswald), député de la Dordogne, à Domme. 


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— 22 — 

Tarde (Gabriel), juge d’instruction, à Sarlat. 

Le général Tatareau, C *, à Périgueux. 

L’abbé Teyssandier, curé de Villac, par Terrasson. 

TnÉLtGNY DU Gastaing, propriétaire, à Bergerac. 

Thirion-Montauban , * , député de la Dordogne , rue 
François Ier, 49 ^ à Paris, et au château de Montaigne, par 
Lamothe-Montravel. 

Le comte de Touchebotîuf-Beaumont, propriétaire, à Péri¬ 
gueux. 

Le docteur Ussel, médecin des épidémies, au Coux, par 
Siorac. 

Vacquand (Charles), propriétaire, rue de Bordeaux, 14, à 
Périgueux. 

De Valbrune (Ivan), conseiller d’arrondissement, à Saint- 
Astier. 

Valette (Théodore), pharmacien, à Lesparre (Gironde). 

Vasseur (Charles), inspecteur de la Société française d’ar¬ 
chéologie, à Saint-Germain, par Belvés. 

Le baron de Verneilh-Puyhaseau, correspondant du Minis¬ 
tère de l’instruction publique, membre de l’Académie des 
sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, au château de 
Puyraseau, par Piégut-Pluviers, et rue Montbazon, 19, à Bor¬ 
deaux. 

Le colonel Du Vignaud, O *, à Nontron. 

ViLLEPELET, Q A, archiviste de la Dordogne, rue Saint- 
Front, 2 , à Périgueux. 

De Villepreux (Louis), avocat, à Marmande (Lot-et- 
Garonne). 


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- *8 - 


MEMBRES CORRESPOatDAlVTS. 


MM. 

L’abbé Abbellot, chaaoiae de la cathédrale, à Limoges 
(Haute-Vienne). 

L’abbé Barrère, correspondant du Ministère de J’instruc- 
tion publique, à Agen (Lot-et-Garonne). 

Bulliot (J.-G.), président de la Société Ëduenne^ à 
Autun (Saône-et-Loire). 

Le comte deBussy, administrateur delà Société 4es Stades 
historiques, rue Gay-Lussac, 40, à Paris. 

Le marquis de Castelnau d'ëssenault, ipt A, correspon¬ 
dant du Ministère de l’instruction publique, membre de l’Aca¬ 
démie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, au 
château de Paillet, par Langoiran (Gironde). 

Chabaneau, Q I, professeur de philologie- romane à la 
Faculté des lettres, à Montpellier (Hérault). 

Ghabouillet, conservateur au département des Mé¬ 
dailles, à la Bibliothèque nationale, rue Colbert, 12, à Paris. 

Le comte de Chasteigner (Alexis), ancien officier des haras, 
membre de plusieurs Sociétés savantes, à Bordeau:)^. 

De Ghodzko (Vitold), docteur en droit, au château de 
Lacôte, par Aixe (Haute-Vienne). 

De Grozals, professeur d’histoire â la Faculté des lettres, 
à Rennes (Ille-et-Vilaine). 

Delisle (Léopold), O ÿ, membre de l’Institut, administra¬ 
teur général de la Bibliothèque nationale, à Paris. 

Drouyn (Léo), «f, membre de l’Académie de Bordeaux, cor¬ 
respondant du Ministère de l’instruction publique, rue Des- 
foumiel, 30, à Bordeaux. 

Druïlhet-Lafargue, secrétaire général de l’Institut des 
provinces, boulevard de Caudéran, à Bordeaux. 

Ducrocq, *, professeur à la Faculté de droit, à Poitiers. 

Fillon (Benjamin), homme de lettres, à La Court de Saint- 
Cyr en Talmondais (yendée). 

Le docteur Garhigou, paléontologi.ste, à Toulouse (Haute- 
Garonne) et à Tarascon (Ariége). 


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— 24 — 

Gassies, O A, directeur du musée préhistorique, à Bordeaux. 
Gebmain, O *, membre de l’Institut, doyen de la Faculté 
des lettres, h Montpellier (Hérault). 

Grellet-Balguerie, Q a, juge au tribunal civil de La- 
vaur (Tarn). 

Lapon (Emile), peintre d’histoire, ancien directeur de 
l’école municipale de dessin de Tours, rue de Varennes, 42, 
à Paris. 

' Lartet (Louis), professeur à la Faculté des sciences de 
Toulouse (Haute-Garonne). 

Le Blant (Edmond),*,membre de l’Institut, président de 
l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, rue Leroux, 7, 
à Paris. 

Leguay, OA, architecte, rue de la Sainte-Chapelle,3, à Paris. 
A. DE Longpérier, O *, membre de l’Académie des Ins¬ 
criptions et Belles-Lettres, rue de Londres, 50, à Paris. 

Marchegay (Paul), archiviste honoraire du département de 
Maine-et-Loire, membre non résidant du Comité des travaux 
historiques, aux Roches-Baritaud, par Chantonnay (Vendée). 

Mary-Lafon, *, bibliothécaire de la ville, à Montauban 
(Tarn-et-Garonne). 

Massénat, ^ A, paléontologiste, à Brive (Corrèze). 

Robert (Charles), C *, membre de l’Académie des Inscrip¬ 
tions et Belles-Lettres, 25, boulevard de Latour-Maubourg, 
à Paris. 

De Saulcy, C #, membre de l’Académie des Inscriptions 
et Belles-Lettres, président de la Commission des Gaules, 
ruedu Faubourg-Saint-Honoré,54, à Paris. 

Tamizeyde Larroque, *, O A, membre correspondant de 
l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, àGontaud (Lot- 
et-Garonne). 


MEMBRE HOWORAIRE. 

M. le comte de Mellet, Q I, à Chaltrait, par Montmort 
(Marne). 


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BOCIÉXBB CJORRBSPOIVDANXEB. 


Société historique et archéologique de la Charente, à Angou- 
lème. 

Société archéologique du Midi de la France, place Saint- 
Sernin, 7, à Toulouse (Haute-Garonne). 

Société départementale d’archéologie et de statistique de la 
Drôme, à Valence. 

Société Eduenne, à Autun (Saône-et-Loire). 

Société française d’archéologie, à Tours (Indre-et-Loire). 

Académie nationale des sciences, arts et belles-lettres de Caen. 

Société pour l’étude des Langues romanes, rue Raffinerie, à 
Montpellier (Hérault). 

Société des Antiquaires de la Picardie, à Amiens (Somme). 

Société nivernaise des lettres, sciences et arts, à Nevers 
(Nièvre). 

Académie héraldique et généalogique italienne, à Pise 
(Italie). 

Société archéologique de Bordeavai. 

Société archéologique et historique du Limousin, à Limoges 
(Haute-Vienne). 

Société des Antiquaires de VOuest, à Poitiers (Vienne). 

Académie des sciences, belles-lettres et arts, h Chambéry 
(Savoie). 

Société des sciences, belles-lettres et arts de Pau, à Pau 
(Basses-Pyrénées). 

Société archéologique d'ille-et-Vilaine, à Rennes. 

Société des Etudes historiques, rue Gay-Lussac, 40, à Paris. 

Société littéraire, historique et archéologique, à Lyon. 

Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, 
à Brive. 

Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, à Tulle. 

Société des Antiquaires du centre, à Bourges (Cher). 

Société des archives historiquesde la Saintonge et de FAunis, à 
Saintes (Charente-Inférieure). 


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— *6 — 

Société des lettres, sciences et arts des Alpes~Maritimes, à Nice. 
Société des Etudes du Lot, h 

Société historique et archéologique du Maine, rue de Flore, 48, 
au Mans. 

Société archéologique de Montpellier. 

Académie d'archéologie de Belgique, rue Léopold, 15, à Anvers. 
Société éCagriculture, sciences et arts du Lot-et-Oaronne, à 
Agen. 

Société nationale des Antiquaires de France, au palais du 
Louvre, à Paris. 


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— 27 - 


SÉANCES MENSUELLES 

DE LA 

SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DU PÉRIGORD. 

Séance du jeudi 4 décembre 4879. 

Présidence de M. le dooteur GAL.Y. 


La séance est ouverte à sept heures et demie du soir, dans 
la salle habituelle. 

Sont présents : MM. Jules Glédat, le marquis d'Abzac de 
La £)ouze, Bleynie, le docteur Chaume, Féaux, Michel Hardy, 
le chanoine Labat, Maurice et Villepelet. 

Le procès-verbal de la réunion précédente est lu et 
adopté. 

M. LE Président indique les ouvrages suivants comme 
ayant été offerts à la bibliothèque de la Société dans le 
courant du mois de novembre : 

Le Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 3* et 
4« années, 1877-1879, 3 vol. in-8% Saint-Dié, 1878 et 1879; 

Les Bulletins de la Société des antiquaires de FOuest, troi¬ 
sième trimestre de 1879, in-8"; 

Le Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la 
Corrèze, H* livraison, novembre 1879, in-8*; 

La Revue des langues romcmes, troisième série, tome II, 
n* 9-10, septembre et octobre 1879, in-8®; 

Le Giornale araldico de l’Académie de Pise, numéro d’oc¬ 
tobre 1879; 

Par M. Edouard Taillebois, un exemplaire de son mémoire 
sur La Société d'agriculture du Limousin, de 4763 à 4794, 
in-8*, Brive, 1879. 

M. LE Président demande la permission d’y ajouter une 
plaquette qu’il vient de publier et qui fait honneur aux 


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— 28 — 

presses de MM. Gassard, imprimeurs à Périgueux : La 
Chanson de Marie Sltuxrt, d’après un manuscrit de la biblio¬ 
thèque de P. de Bourdeille, baron de Richement, abbé 
seigneur de Brantôme. 

Des remerclments sont votés aux donateurs. 

M. LE Président prie notre trésorier de faire venir pour la 
bibliothèque un livre de M. Clément-Simon, correspondant 
du Ministère de l’Instruction publique pour les travaux his¬ 
toriques, qui touche à l’histoire du Limousin et du Périgord, 
La Vicomté de Limoges, géographie et statistigve féodales, avec 
une carte de la vicomté à la Qn du xv* siècle. 

Diverses revues scientifiques demandent l’échange avec 
notre Bulletin : la Société, vu son tirage restreint, a le regret 
de ne pouvoir accepter leur proposition. Mais il est décidé 
qu’à partir du mois de janvier prochain, elle fera l’échange 
de ses publications avec la Société des antiquaires de France 
et la Société d’agriculture, sciences et arts du Lot-et-Ga¬ 
ronne. 

M. La VERONE, statuaire, et M. Raymond Courtey, admis 
membres titulaires à la dernière séance, nous adressent leurs 
remerclments. 

M. LE Président croit qu’il convient de désigner en ce 
moment une commission des finances qui sera chargée 
d’examiner les comptes de fin d’année. Sont nommés mem¬ 
bres de cette commission : MM. Bleynie, le docteur Chaume 
et Michel Hardy. 

Puis il donne lecture d’un rapport très-bienveillant pour la 
Société, adressé par notre éminent correspondant M. Edmond 
Le Blant, de l’Institut, au Comité des travaux historiques 
dans sa séance du iO février dernier, et qui a certainement 
dû contribuer beaucoup à nous faire obtenir cette année 
une des trois grandes médailles de la section d’archéologie. 
— L’assemblée se fait un devoir de voter des remerclments 
à M. Edmond Le Blant. 

M. LE Président annonce ensuite que l’important travail 
de notre vice-président M. Philippe de Bosredon sur la Sigil¬ 
lographie du Périgord est à la veille de paraître, et il exprime 
le vœu qu’il soit terminé à temps, c’est-à-dire avant le 31 dé- 


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— 29 — 

cembre, pour être présenté au concours des meilleurs ou¬ 
vrages sur les antiquités nationales. Il ajoute que M. de 
Bosredon a fait de grands frais pour la publication de cet 
excellent ouvrage, qui aura plus de 300 pages in-4° et sera 
accompagné de cinq planches lithographiées; il pense qu’il 
est juste en cette circonstance que la Société contribue pour 
une petite part dans la dépense, chaque membre titulaire 
devant du reste recevoir un exemplaire de l’ouvrage. Il 
propose en conséquence d’allouer.à cet effet une somme de 
400 francs. — La proposition est adoptée à l’unanimité. 

C’est à ce concours des travaux sur les antiquités de la 
France, dit M. le Président, que notre savant correspondant 
M. l’abbé Arbellot, chanoine à Limoges, a obtenu cette 
année une mention honorable pour son mémoire plein d’é¬ 
rudition intitulé : La vérité sur Richard Cœur-de-Lion. L’as¬ 
semblée apprend avec plaisir cette décision de l’Académie 
des Inscriptions. 

M. Hoarau de la Source envoie au Musée un fragment de 
hache polie provenant de St-Capraise d’Eymet; le débris 
d’un mortier de l’époque gallo-romaine ; un beau dessin du 
Guerchin à la sepia et à la plume, de l’école bolonaise, et 
l’empreinte d’un sceau hexagone de 23 millimètres, du 
XV* siècle, qui sera ainsi décrit par M. Ph. de Bosredon à la 
page 287 de sa Sigillographie : 

« S. W. TARAVELA. DONZEL, Sigillum Willelmi Taravela, 
donzelli. — Dessin : Ecu penché, burelé de douze pièces, 
surmonté d’un heaume dont le cimier est supporté par deux 
mains; une étoile de chaque côté du cimier. — Ce sceau, qui 
est d’une jolie exécution, a été trouvé dans les ruines du 
château Je Gorse, commune de Sainte-Eulalie d’Eymet. » 

Notre honorable confrère fait savoir en même temps à 
M. le Président le prix que demande le possesseur des mé¬ 
dailles gauloises récemment découvertes dans la commune 
de Rouquette pour en céder quelques-unes au Musée: ce 
prix parait trop élevé à M. le Président. 

M. l’abbé Carrier, curé de Saint-Amand de Coly, adresse 
également au Musée plusieurs fragments gallo-romains trou¬ 
vés récemment, à deux mètres au-dessous du sol, en creu- 


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— 30 — 

sant une cave sous une maison du bourg d’Aubas, et qui lui 
ont été généreusement oITerts par M. le curé d’Aubas. Deux 
de ces fragments en pierres, ornés d’ovesotde fers de iances, 
ont fait partie d’une frise en placage; un troisième profilé en 
doucine est de marbre blanc; une rondelle de granit mince 
pour dallage à compartiments, un morceau de brique guil- 
loché étaient aussi avec ces débris. Tous ces matériaux si or¬ 
nementés paraissent avoir été utilisés au moyen-âge pour 
une cheminée (?). Il n’a été démoli qu’un côté du bâtiment 
ancien qui se trouve engagé dans les substructions mo¬ 
dernes, et il y a lieu de supposer que de l’autre côté on re¬ 
trouverait d’autres débris. Une fouille serait d’autant plus 
facile à exécuter qu’elle aurait lieu sur la place publique. 
On a découvert dans cette même cave un tombeau contenant 
des ossements humains. 

Notre honorable confrèrejointàson envoi un cachet trouvé, 
il y a quelques jours, dans de la ferraille par M. Gustave 
Freyssenge de Lasserre, commune de Saint-Amand-de-Coly. 
C’est le sceau du prieur de l’abbaye de bénédictins d’Ar- 
genteuil (Seine-et-Oise). Il porte saint Benoit debout tenant 
la crosse, le chef à moitié encapuchonné, et à côté BE- 
NEDICTVS, puis autour la légende, SIGILLVM PRIORIS 
BEATÆ MARIÆ DE ARGENTOLIO. D’après la forme et la 
netteté des caractères, dit notre confrère, ce sceau doit être 
de la première moitié du xvin« siècle, et je ne m’explique sa 
présence en Périgord que par la venue du prieur, à l’époque 
de la Révolution, chez des parents ou chez les religieux de 
Saint-Amand. 

De son côté, M. le docteur Moreaud fils offre aussi au 
Musée deux grandes caisses d’échantillons géologiques, un 
fragment de haçhe en agate et un petit couteau provenant 
des tombeaux mérovingiens de Tocane-St-Apre : le tout a été 
recueilli dans cette localité ou les environs par notre regretté 
confrère M. le docteur Moreaud père. 

M. le conservateur du Musée remercie tous les dona¬ 
teurs. 

M. Michel Hardy a la parole pour faire connaître son opi- 


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nion sur les murailles de l’époque gallo-romaine de Tocane 
Saint-Apre, signalées à la dernière réunion : 

« Comme il a été rapporté au procès-verbal de la dernière 
séance, dit-il, j’avais été chargé de soumettre à M. le 
marquis de Fayolle quelques observ'ations sur les subs- 
tructions étranges signalées par lui à Tocane Saint-Apre. 

» Informé presque aussitôt de la mission qui m’était con¬ 
fiée, notre honorable confrère s’empressa de me venir 
trouver et, avec une amabilité extrême, s’offrit à me con¬ 
duire lui-même à Saint-Apre pour résoudre sur place, s’il se 
pouvait, le petit problème archéologique que notre conver¬ 
sation n’avait pu parvenir à élucider. 

» L’aspect des ruines, je l’avouerai franchement, m’inspira 
tout d’abord les mêmes perplexités qu’àM. de Fayolle. Des 
sections de murailles, comme il a été dit, pai^aissant s’ap¬ 
puyer les unes contre les autres et se coupant à angles aigus, 
se voyaient dans un talus fraîchement entamé pour les 
travaux du chemin de fer. 

> Quelles étaient ces murailles, et pourquoi leur agence¬ 
ment si extraordinaire? 

» M’en étant approché, je vérifiai en premier lieu leur ori¬ 
gine romaine. Outre la nature de leur construction en 
moyen appareil, je recueillis en effet, en contact avec elles, 
quelques débris de vases romains en poterie grossière, et re¬ 
marquai dans la tranchée de nombreux fragments de tuiles à 
rebords. 

> Mon attention se concentra ensuite sur une partie de 
maçonnerie plus soignée, déjà remarquée par M. de Fayolle, 
et limitée à sa partie supérieure par une ligne horizontale. 
Sa section révélait nettement la présence d’une aire battue 
en ciment romain. De plus, des blocages d’ai^ile cuite et 
des pierres calcinées dans le voisinage immédiat de cette 
maçonnerie, démontraient qu’il y avait eu, en cet endroit, 
un feu assez vif et prolongé. 

» M. le marquis de Fayolle ayant mandé tout de suite un 
ouvrier terrassier, nous lui fîmes dégager cette maçonnerie 
avec précaution, et non-seulement nous vîmes apparaître une 
aire parfaitement dressée, mais nous constatâmes qu’en s’en- 


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— 32 — 

fonçant dans le talus, elle s’arrêtait à un plan d’abord ver¬ 
tical, puis s’infléchissant en voûte. Le doute n’était pas pos¬ 
sible, nous venions do découvrir un four de boulanger 
romain. 

> Dès lors il était manifeste que les murailles que nous 
avions sous les yeux n’étaient pas des ouvrages excep¬ 
tionnels destinés à asseoir plus solidement des fondations, 
comme l’opinion en avait été émise, mais qu’elles entraient 
dans les règles communes (les constructions antiques. 

» Pour nous en convaincre, nous fîmes entamer le talus 
au sommet de l’un des angles aigus dessinés par les mu¬ 
railles, et nous reconnûmes que celles-ci étaient bien verti¬ 
cales. Le hasard seul avait voulu que le plan incliné, formé 
par le talus, avait coupé la maison romaine dans l’un de ses 
angles extrêmes. Trois chambres, l’une d’angle où était le 
* four, et les deux autres lui étant contiguës, avaient été ainsi 
coupées de la façon la plus singulière. 

» Ces trois pièces s’ouvraient sur le péristyle ou cour inté¬ 
rieure, et l'examen d’une tranchée, creusée tout auprès, nous 
permit de constater qu’une voie romaine se dirigeant vers la 
rivière, longeait cette habitation. 

» Une lettre que je viens de recevoir de M. de Fayolle 
m’informe qu’il a envoyé à M. Bosc, conducteur des ponts 
et chaussées, en résidence à Tocane SaintrApre, le plan des 
substructions romaines découvertes il y a environ quarante 
ans, lors de la construction de la route de Tocane à Monta- 
grier, lequel plan avait été publié dans les Annales de la 
Société d’agriculture par M. le D'Moreaud. 

> M. Bosc, heureux de prêter son concours ù la Société 
historique du Périgord, a bien voulu promettre de relier 
avec ce plan celui des murailles récemment découvertes 
par la voie ferrée. » 

L’assemblée remercie M. Hardy de son intéressante com¬ 
munication. 

M. LE Pbésioent nous apprend que la galerie de mytho¬ 
logie gauloise du Musée des Antiquités nationales, à Saint- 
Germain-en-Laye, vient de s’enrichir d’un monument des 
plus curieux : un autel à double face sur lequel est re- 


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— 33 — 

présenté un dieu, les jambes croisées à la manière du 
Bouddha indien, et accosté de deux autres divinités formant 
avec lui une sorte de trimourti (trinité). Ce monument est le 
quatrième de cette espèce découvert en Gaule. 11 provient 
de l’ancienne cité gallo-romaine sur remplacement de 
laquelle s’est élevée la ville de Saintes. Notre érudit corres¬ 
pondant M. Benjamin Fillon en a fait l’acquisition et l’a 
généreusement oflert au musée de Saint-Germain. 

M. Bleynie dit qu’il a vu autrefois en la possession de 
M. Du Cheyron un petit monument en pierre, provenant du 
voisinage de Brantôme et ayant quelque analogie avec celui- 
ci : il se composait de trois têtes accolées, une do face et les 
deux autres placées sur les côtés. 

M. le marquis d’Abzac de L.v Douze promet de s’enquérir 
du sort de ce petit monument et de le faire céder au Musée, 
s’il est possible. 

M. Michel Hardy rappelle ensuite que dans la séance du 27 
mai dernier, M. le Secrétaire-Général annonçaitqu’en parcou¬ 
rant l’inventaire des archives de la Maison de Ville de 1598, il 
avait remarqué un nom (Jouyeux) qui pourrait bien être, disait- 
il, celui de l’auteur de ce bijou architectural qu’on appelle à 
Périgueux la chapelle Saint-Jean ou chapelle de l’ancien 
évêché, à la Cité. L'opinion émise sous forme dubitative par 
M. le secrétaire-général, doit être aujourd’hui abandonnée 
définitivement. En procédant au classement des archives de 
la ville, M. Hardy vient de découvrir en eflet les deux 
contrats en parchemin désignés dans l’inventaire de 1598. Or 
ces contrats passés à quelques mois d’intervalle (11 novembre 
1525 et 25 janvier 1526), entre la municipalité et « Loys 
Joyeulx, maistre masson, habitant des Baries », ne concer¬ 
nent pas la chapelle de la Cité, mais traitent des conditions 
à observer pour « bastir, construyre et ediffler... lesglise 
parrochiele monsf Sainct-Jehan », en l’église Saint-Front de 
Périgueux, « au cymetiere joignant lad. esglise et chapelle 
Sainct-Jehan ». 

M. LE Secrétaire-Général reconnaît que la rectification 
est parfaitement juste. L’idée qu’il avait émise d’ailleurs 
avec doute, au sujet de la construction de la chapelle épisco- 

3 


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— 34 — 

pale de la Cité, ne s’appuyait pour ainsi dire que sur une 
cote d’inventaire. M. Hardy nous apporte aujourd’hui le 
titre inventorié lui-même : il n’y a donc plus de doute pos¬ 
sible. 11 s’agit bien en effet d’une chapelle St-Jean à St-Front, 
qui devint probablement plus tard, à la fin du xvi* siècle, la 
chapelle ou église Sainte-Ânne et servit de salle décadaire 
à l’époque de la Révolution. 

Enfin M. le Président raconte Thistoire d’un procès cu¬ 
rieux qui vient de se vider devant le tribunal de commerce 
de la Seine, entre deux marchands d’antiquités, au sujet d’un 
plat de faïence en vieux Rouen. 

« Il y a environ six années, M. Rarre, marchand de 
tableaux et d’articles de curiosités, et de plus expert à 
l’hôtel des commissaires-priseurs, achetait à M. Zamarin, qui 
fait le même commerce, un plat dit vieux Rouen, pour un 
prix de 1,000 francs. 

» A coup sûr, si un acheteur est réputé connaître la mar¬ 
chandise, c’est bien M. Barre, en raison de la grande expé¬ 
rience qu’il a acquise dans son commerce et dans les nom¬ 
breuses expertises dont il est journellement chargé. Aussi 
son plat vieux Rouen lui parut-il d'une authenticité si incon¬ 
testable qu'il le revendit 1,200 francs à un acheteur non 
moins convaincu que lui de son origine. 

» Au bout de quelque temps, ce dernier s’apercevant que 
son plat n’était pas ancien, le rapporta à ü. Barre, qui ne lui 
lit pas la moindre objection, car il affirme avoir annulé le 
marché et repris le vieux plat contre re^itution du prix 
payé. Mais, à son tour, il s’est adressé à son propre vendeur, 
M. Zamarin, et lui a demandé de se conduire avec la même 
délicatesse, en rendant l’argent et en reprenant son plat. 

» M. Zamarin ne prêta pas l’oreille à celle proposition. Le 
plat que vous me servez, dit-il, ressemble à tous les vieux 
plats, et vous voulez que je me souvienne que c’est bien le 
même plat que je vous ai livré il y a six années ? 

» Enfin M. Barre n’a pas voulu garder son vieux plat, et 
laissant de côté toute question d’amour-propre d’expert dont 
l’habileté a été surprise, il a assigné M. Zamarin en restitu- 
lion du prix de mille francs, avec offre de lui remettre le 
vieux plat en litige. » 


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- 35 — 

Le tribunal, après avoir entendu les plaidoiries de M® Caron, 
agréé de M. Barre, et de M® Schayé, agréé de M. Zamarin, a 
rendu le jugement suivant : 

c Le tribunal, 

» Attendu que Barre expose qu’en août i873 il a acheté, 
moyennant le prix de 1,000 fr., à Zamarin, un plat de faïence 
qui lui aurait été vendu pour du vieux Rouen, qu'il aurait été 
constaté que ce plat était de fabrication moderne, d’une 
valeur bien inférieure à celle vendue ; qu’en conséquence il 
demande le remboursement des 1,000 fr. par lui payés, 
faisant offre de restituer lui-même ledit plat; 

> Attendu que quand bien même l’identité du plat offert 
serait constatée, il ressort des débats que le plat dont il s’agit 
a été vendu sans aucune garantie d’origine et d’ancienneté ; 
qu’il n’est pas d’ailleurs justifié qu’il y ait eu, comme le pré¬ 
tend Barre, erreur sur la chose vendue ; 

» Attendu que Barre, expert en objets d'art, avait, plus 
que tout autre, les connaissances nécessaires pour apprécier 
la valeur dudit objet; qu’il l’a revendu lui-même à un tiers 
pour 1,200 fr. ; que vainement il objecte qu’il aurait été 
obligé d'annuler cette vente en reconnaissant qu’il y avait 
eu une erreur sur la chose vendue; que le tribunal n’a pas à 
examiner les motifs qui ont fait agir ainsi Barre vis-à-vis do 
son acquéreur, mais qu’il convient de reconnaître que celte 
résiliation volontaire ne saurait lui donner le droit do de¬ 
mander celle de son marché avec Zamarin ; 

» Attendu, en outre, que la vente faite à Barre remonte à 
six années; qu’il a pu y avoir depuis des variations de prix 
dans les faïences de Rouen; qu’aucune fraude n’étant jus¬ 
tifiée, il n’y a lieu à prononcer la résiliation du marché ; 
qu’en conséquence la demande en résiliation ne saurait être 
accueillie; 

» Par ces motifs, 

» Déclare Barre mal fondé en sa demande, l’en déboute et 
le condamne par les voies de droit aux dépens. » i 

La séance est levée à neuf heures du soir. 

Le Secrétaire - Général , Ferd. Villepelet. 


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Séance du jeudi 8 jan vier 4880, 


Préeidonoo de M. le docteur GALY. 


La séance est ouverte à midi et demi, dans la salle accou¬ 
tumée. 

Sont présents : MM. de Froidefond, le marquis de Fayolle, 
l’abbé Ri boulet, Jules Clédat, l'abbé Brugière, Paul Galy, 
l’abbé Goyhenéche, Michel Hardy, le chanoine Labat, Charles 
de Larmandie, de Fresle, le vicomte de Segonzac et Ville- 
pelet. 

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. 

Tout d’abord M. le Pré-sident annonce la mort de notre 
regretté confrère M. le comte de Larmandie, l’un des mem¬ 
bres les plus assidus de nos réunions, possédant sur notre 
province des connaissances géographiques et généalogiques 
très précieuses, qui ont été plus d’une fols mises à profit par 
les Iravailleurs. Et M. de Froidefond donne immédiatement 
lecture d’une notice nécrologique consacrée à sa mémoire. 

M. Charles de Larmandie remercie avec émotion M. le 
Président et M. de Froidefond des paroles si sympathiques 
que l’un et l’autre viennent de prononcer à l’éloge de son 
regretté parent. 

M. LE Président est maintenant obligé de constater que 
l’essai des séances du soir, demandé, au mois de mai, par 
quelques membres, n’a pas réussi : elles ont toutes été moins 
fréquentées que les séances de jour. Après cette expérience, 
la Société est autorisée, aux termes de la proposition du 
27 mai dernier, à reprendre son heure de midi et demi, qui 
est la plus commode à la majorité, et désormais les réunions 
mensuelles se tiendront toujours à cette heure. 

M. le Trésorier a la parole pour lire son compte de ges¬ 
tion de l’exercice 1879.11 résulte de l’exposé que les recettes 


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— 37 — 

se sont élevées cette année à la somme de... 5,034 fr. 90 

Et les dépenses à celle de. 3,051 05 

D’où provient un excédant de. 2,003 85 

Qui venant s’ajouter à noire capital de. 4,712 80 

Porte l’avoir de la Société, au 31 décembre 1879, 
à la somme de. 6,716 65 


La situation de la Société est donc fort prospère, et des re¬ 
merciements sont exprimés au trésorier, sur la proposition 
de M. le Président, pour le soin qu’il apporte à l’adminis¬ 
tration de nos finances. 

M. LE Président indique les ouvrages qui ont été ofierts 
à la bibliothèque de la Société dans le courant du mois pré¬ 
cédent : 

Le Bulletin de la Société des archives historiques de la Sain- 
tonge et de l'Aunis, numéro d’octobre 1879, in-8“, contenant à 
la page 382 des détails biographiques sur le neveu de l’au¬ 
teur des Essais, Raymond de Montaigne, député du tiers-état 
de Saintonge aux Etats généraux de 1614; 

Les 2% 3' et 4' fascicules du tome V de la Société archéolo¬ 
gique de Bordeaux, in-8®, 1878, contenant d’intéressants 
articles sur La crémaillère, le Kpsjjia(TT»ip des Massaliotes, par 
M. Delfortrie; Les anciennes faïences de Bordeaux, par le 
docteur Azam, avec de beaux dessins qui rappellent les 
faïences fabriquées à Bergerac, par Lacoste et Vié, à la fin du 
siècle dernier, etc.; 

Le Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la 
Corrèze, 12' livraison, décembre 1879; 

Le Giornale araldico, de l’Académie de Pise, numéro de 
novembre 1879; 

Par M. Marchegay, Cartulaire du prieuré bénédictin de 
Saint-Gondonrsur-Loire, 866-1172, in-8». Les Roches-Baritaud 
(Vendée) 1879, et Charles normandes de l'abbaye de Saint- 
Florent près Saumw, in-8“, 1879; 

Par M. Edgar La Sclve, quatre numéros (septembre et 
octobre 1879) du journal Le Tour du Monde, où sont publiés 


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— 38 — 

ses récits de voyage sur La République d’Haïti, ancienne partie 
française dé Saint-Domingue; 

Par M. Ivao de Valbrune, trois numéros des Ephémérides 
de Périgueux, septembre, octobre et novembre 1879 ; 

Par M. Philippe de Bosredon, trois portraits gravés de 
Fénelon et une petite estampe représentant Belzunce au mi¬ 
lieu des pestiférés de Marseille. 

Des remercîments sont votés aux donateurs. 

M. LE Président a reçu aussi pour le Musée départe¬ 
mental : 

De M. Mathieu Charriéras, propriétaire à la Combe d’Alur, 
plusieurs ostræa carinata prises dans un bloc de silex ; 

De M. Barthaud, boulanger à Périgueux, une médaille de 
Néron bien conservée, portant au revers la Victoire; 

De M. le colonel Sermensan, une médaille d’Antonin, pro¬ 
venant d’Excideuil et ayant au revers la Sécurité tenant la 
boule du monde; 

De notre confrère M. Ducrey, conseiller référendaire à la 
Cour des comptes, deux belles médailles en bronze, mo¬ 
dernes, l’une de François de Salignac de La Motte Fénelon, 
archevêque de Cambrai, et l’autre d’Alexandre-Angélique, car¬ 
dinal de Talleyrand-Périgord, archevêque de Paris. 

M. le Conservateur du Musée remercie les donateurs et fait 
remarquer ensuite sur le bureau une molaire de l’éléphant 
d’Asie qu’il vient d’acquérir à Bordeaux pour le Musée : à 
voir rénorme dimension de cette dent, on peut affirmer qu’il 
ne devait pas y avoir une différence de taille considérable 
entre le mammouth et l’éléphant actuel d’Asie. 

M. LE Président demande la permission de lire un article 
humoristique publié dans la Gazette des hôpitaux du 16 dé¬ 
cembre dernier par M. le D'Georges Camuset, à l’occasion de 
la découverte d’un nouveau cachet d’oculiste gallo-romain à 
Lavigny, près Lons-le-Saulnier. Après avoir rappelé que ces 
cachets d’oculistes, ces pierres sigillaires sont de petites pla¬ 
ques carrées, en stéatite ou en serpentine verdâtre, sur les 
tranches desquelles sont gravées à rebours et en creux, des 
inscriptions destinées à faire empreinte sur des collyres mal¬ 
léables qui recevaient ainsi, avec le nom de l’oculiste, l’indi- 


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- 39 - 

cation de la nature du remède et de la maladie au traite¬ 
ment de laquelle ils étaient destinés, l’auteur poursuit en 
disant : « A en juger par la diversité des noms d’oculistes re¬ 
levés jusqu’à ce jour, chaque légion aurait été pourvue d’un 
spécialiste qui la suivait dans ses déplacements, comme un 
aide-major de nos jours suit son bataillon. Faut-il en inférer 
qu’à cette époque lointaine il se produisit sur le corps mé¬ 
dical une éruption d’oculistes analogue à celle qui nous 
étonne aujourd'hui, ou simplement que les armées romaines 
en Gaule auraient été victimes de quelque ophthalmie puru¬ 
lente, endémique, contagieuse et indéracinable, comme 
celles qui ont sévi seize siècles plus tard sur nos armées d’E¬ 
gypte et sur l’armée belge? Peut-être; car sur la plupart des 
plaques on retrouve l’inscription AD ASPRITVDINES, qui 
indique l’emploi d’un remède contre les saillies ou rugosités, 
c’est-à-dire contre tes granulations palpébrales, conséquence 
ordinaire de ces ophthalmies. 

> Les collyres ainsi estampillés étaient des remèdes pres¬ 
que secrets, préparés et vendus par leurs propriétaires, qui y 
apposaient leur marque de fabrique. > 

Le docteur Camuset dit en terminant : * Ce cachet nous 
aura donc appris deux choses : d’abord le nom d’un oculiste 
(Ga'ius Gassius) dont je ne me doutais guère, et qui ne figure 
sur aucun cachet connu ; ensuite l’existence et l’emploi du 
bandage roulé, dont je me doutais bien un peu, rien n’étant 
nouveau sous le soleil en matière de chirurgie oculaire, ainsi 
que M. Anagnostakis, d’Athènes, l’a si bien démontré. 

« Mais que ce confrère gallo-romain est donc intéressant ! 
Je te vois d’ici, mon pauvre Ca'ius Gassius, rajustant tes 
braies gauloises et ton péplum trop léger pour nos climats, 
trottinant en sandales le long des sentiers boueux qui con¬ 
duisent de Lons-le-Saulnier {Lcdo Salinarius) à Lavigny (ia- 
viniacum). Ta petite boîte de collyres à la main, tu vas de 
poste en poste, cautérisant les paupières chassieuses des 
maîtres militaires de la Grando-Séquanaise. Tu revois dans 
ta pensée ce chaud et riant pays de Naples où tu fus peut- 
être chef de clinique de l’illustre Evelpidès ou de Marcellus 
Empiricus, les Polonais de ton époqi’e, lorsque ton maître, 


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— 40 — 

après t'avoir alTranchi à cause do la gentillesse et fait instruire 
à cause de ton intelligence, te confia à leurs savantes le¬ 
çons. » 

Notre honorable vice-président M. Philippe de Boshedon 
prie le Secrétaire-Général de transmettre ses remercîments à 
la Société pour la subvention de 400 francs qu’elle a bien 
voulu attribuer dans sa dernière séance il la Sigillographie du 
Périgord. 

M. Marmieh nous communique une notice suri» Dcslruction 
du château de Vilrac dans le Sarladais en 4379 ; après lecture, 
rassemblée en vote la publication dans le Bulletin. 

M. LE Président présente un rouleau de parchemin de 
4“50 de long sur 0'"ü0 do large auquel sont appendus onze 
sceaux enveloppés de parchemin. Cette pièce est le dé¬ 
cret du parlement de Bordeaux rendu le 18 juin 1496 sur la 
vendition de la terre et seigneurie de Vernh, moyennant la 
somme de 2,500 livres tournois de monnaie royale à Jean 
d’Abzac, écuyer, soigneur de Ladouze, par Alain d’Albret, 
avec ratillcation et homologation par son fils Jeaù d’Albret, 
roi de Navarre, comte de Périgord. M. le marquis d’Abzac de 
La Douze sera prié de faire une analyse de ce document des¬ 
tinée au Bulletin. 

M. Michel Hardy donne ensuite lecture d’un passage inté- 
téressant du Livre jaune de l’hôtel de ville de Périgueux qui 
contient l’énumération dos dilîéreiites marques de fabrique 
des maîtres potiers d’étain de Périgueux en 1520. Go titre, 
qui pourrait à l’occasion fournir d’utiles renseignements sur 
nos pintiers du xvi' siècle, sera reproduit. 

Du compte-rendu de la séance du 27 décembre de l’Acadé¬ 
mie des Inscriptions, que publie le journal Le Temps^ du 5 
janvier, M. le Préside-nt demande la permission d’extraire 
les lignes suivantes, relatives à La Chanson de Marie Stuart 
qu’il éditait le mois passé ; 

« Brantôme a cité quelques vers d’une complainte qu’un 
auteur inconnu met dans la bouche de Marie Stuart pleurant 
la mort de son époux François II. Plus loin, le même écri¬ 
vain cite d’autres stances empreintes du sentiment le plus 
poétique et le plus tendre, qu'il attribue à Marie Stuart elle- 


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— 41 — 

Inème. M. le docteur Galy, d’après un manuscrit appartenant 
à la bibliothèque de Brantôme, vient d’établir : 1“ que tous 
les vers cités par le célèbre chroniqueur font partie d’une 
même pièce ; 2® que ce petit poëme ne peut être l’œuvre de la 
reine d’Ecosse, car elle y paraît avec le titre de « Reine de 
Beauté » ; 3® qu’il était incomplètement connu, le manuscrit 
de Périgueux contenant plusieurs strophes inédites. 

» Voilà donc Marie Stuart, sinon dépouillée de son auréole 
littéraire (car il demeure certain qu’elle donna des preuves 
d’un véritable talent poétique), du moins dépossédée des 
quelques stances que nous nous plaisions à lui attribuer. » 

Enfin, dans l’une de ses dernières lettres au Secrétaire- 
Général, M. le baron de Verneilh l’entretient d’un projet 
qui mérite de fixer l’attention de l’assemblée : il s’agit de 
coui-ses, d’excursions à entreprendre, une ou deux fois par an, 
sur divers points du département pour étudier l’archéologie 
sur nature, suivant l’expression des peintres. « Dans ma pro¬ 
chaine causerie, dit notre honorable vice-président, je me 
propose de soumettre cette idée à nos collègues et de les en¬ 
gager à organiser, dans la belle saison, des promenades en 
corps dans le département. Rien ne serait plus instructif et 
plus amusant, sans parler des bons rapports que la vie en 
commun des touristes entretiendrait entre nous, et des bon¬ 
nes idées qui jailliraient du choc des discussions. Chacun de 
nous rédigerait un ou plusieurs programmes ; on les étudie¬ 
rait en séance à Périgueux, et quand le choix de l’excursion 
serait arrêté, on écrirait aux auberges do façon à s’assurer, 
suivant le nombre des souscriptions, bon gîte et chère suffi¬ 
sante. Nous aurions dans chaque arrondissement, je dirai 
même dans chaque canton, des guides complaisants pris 
parmi nos collègues et des modes de transport frétés par eux, 
quand les chemins de fer ne seraient pas en mesure de voi- 
turer la caravane. 

» Que pensez-vous, mon cher collègue, de ces courses pé- 
rigburdines? Vous vous rappelez celle que nous fîmes aux 
Eyzies. Combien d’autres tout aussi intéressantes etplus com¬ 
plètes ne pourrions-nous pas exécuter sur les bords de la 
Dordogne, sur ceux de l’Isle, dans le Sarladais, le Noritron- 


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— 42 — 

nais, Bergerac, Ribérac, etc ? Que de monuments à voir, que 
de sites admirables à décrire, que de chroniques à rappeler, 
chemin faisant, et quels rapports ornés de dessins on pour¬ 
rait tirer de ces excursions qui seraient, une fois insérées 
dans le Bulletin, comme une sorte de monument élevé à no¬ 
tre beau et cher Périgord l Sondez le terrain ; si mon idée est 
acceptée, je la développerai en temps et lieu et me mets d’o¬ 
res et déjà à la disposition de la Société pour ce qui regarde 
les promenades en Nontronnais. » 

La proposition de M. de Verneilh est fort bien accueillie, 
et M. LE PfiésioENT exprime aussitôt le vœu que l’auteur pré¬ 
pare les voies d’exécution. 

Il reste à procéder à l’admission d’un candidat qui désire 
entrer dans nos rangs. Après un vote d’acclamation, est dé¬ 
claré admis membre titulaire de la Société historique et ar¬ 
chéologique du Périgord : 

M. JuDET DE Là Combe, notaire à Nontron, présenté par M. 
Edmond Doursout et M. Villepelet. 

La séance est levée à deux heures du soir. 

Le Seerétaire^Général, Ferd. Villepelet. 


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— 43 — 


COMPTE DE GESTION DU TRÉSORIER. 

(Exercice de 1879.) 

Je viens, Messieurs, conformément aux statuts (lui nous ré¬ 
gissent, vous faire counalire la situation Ûnancièro de notre 
Société. 

Recettes. 

Cotisations de 1879. 2,820 » 

Diplômes. 120 * 

Subvention du Conseil général de la Dordogne.. 300 > 

Subvention de l’État. 500 » 

Récompense accordée à la Société. 1,000 » 

Abonnement du lycée de Périgueux au Bul¬ 
letin . 10 » 

Abonnement du Cercle de la Philologie. 10 » 

Intérêts du capital de la Société. 261 90 

Vente de plusieurs numéros du 30 » 


Total des recettes. 5,054 90 


Dépenses. 

Payé à la maison Dupont, frais d’impressions.... 2,000 » 

— à MM. Ronteix et Bonhur, lithographes à 

Périgueux. 87 » 

— à M"“ Gillot, à Paris, pour gravures. 58 50 

— àMM. Rollin et^euardent. 20 » 

— à M. Provost, graveur. 13 85 

— à M. Bardou, lampiste. 33 » 

— à M. Fauconney, épicier. 8 75 

— à M. Frachet, pour encadrements. 3 50 


A reporter . 2,224 60 


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- 44 — 


Report . 2,224 60 

Dépenses relatives aux fouilles faites à La Bois* 

sière d’Ans. 14 60 

Airranchissement du Bulletin, timbres-poste. 251 85 

Frais de bureau du Secrétaire-général. 300 » 

— du trésorier-archiviste. 200 » 

Au gardién de la salle. 60 » 

Total des dépenses. 3,051 05 


Récapitulation. 

Recettes. 5,054 90 

Dépenses. 3,051 05 

Excédant de recettes. 2,003 85 

L’actif de la Société au 31 décembre 1878, était 
de. 4,712 80 

Notre avoir est donc à ce jour de. 6,716 65 


Cette somme est représentée par : 

1» Un bon de caisse de MM. Prévôt et Delsuc de 6,000 » 
2» Argent en caisse. 716 65 

Total égal . 6,716 65 


Le Trésorier-Archiviste, 

Jules Clédat. 


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— 45 — 


MONNAIE DES EVÊQUES D’AGEN, 

DITE Arnaldèse , retrouvée a périgueux. 



D. — Dans le champ : quatre croisettes posées en croix, 
alternant avec cinq étoiles à six rais (cinq étoiles équipollées 
à quatre croisettes). 

Au pourtour, entre deux cordons de grènetis, une croisetle 
patlée, accostée d’une étoile et d’un annelet ; suit la légende : 

Â. EPISCOPÜS. 

R. — Dans le champ : croix pattée à branches égales. 

Au pourtour, entre deux cordons de grènetis, une croisette 
pattée, accostée d’une étoile et d’un annelet ; suit la légende : 

ÂGENENSIS. 

Obole en argent. — Poids : 0,32 centigrammes. 

ÂRNÂLDVS EPISCOPVS ÂGENENSIS. 

ARNAULD, ÉVÊQUE D’AGEN. 

Tel était le type de cette monnaie, frappée au moyen-âge 
par les évêques d’Agen, et vainement cherchée jusqu’à ce 
jour. Cette délicate pièce d’argent, malheureusement un peu 
usée, nous a été donnée il y a quelques mois. Elle a été 
trouvée, isolément, à Périgueux, par un ouvrier. 

M. Poey d’Avant, avec son grand sens numismatique et 
sa sûre expérience, ne doutait pas qu’qu ne retrouvât un 


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— 46 — 

jour la monnaie Amaldèse. c Gomment peut-il se faire, 

> disait-il, qu’une monnaie dont le cours a été si long et si 

> étendu, et dont nous avons des stipulations en sommes si 
» considérables, ait totalement disparu? Duby (1) n’en a vu 
» aucun spécimen et nous n’avons pas été plus heureux. 
» Faut-il croire, avec M. Casimir de Saint-Amans (2), que le 

> type des anciennes monnaies royales a été le modèle des 
» espèces amaldèses, et que tous les évôques d’Agen, qui 
» obtinrent le droit d’en émettre, laissèrent toujours subsister, 

> sacramentellement et sans y rien changer, le nom même 
» et les empreintes de leurs espèces ? Gela n’est pas accep- 
» table. > (3) Il avait savamment prévu. Mais si M. de 
Saint-Amans s’est trompé en supposant que la moiiuaie car- 
lovingienne des comtes d’Agen avait été continuée et immo¬ 
bilisée par leurs successeurs, les évêques de celte ville, les 
recherches de cet estimable archéologue n’en sont pas moins 
précieuses, car elles nous ont procuré des documents incon¬ 
nus recueillis dans les archives de l’évêché d’Agen et qui 
attestent formellement que le droit de monnayage fut accordé 
et maintenu aux évêques, dès le xi* siècle, par les ducs 
d’Aquitaine. 

Une grande partie des détails qui suivent sont puisés à 
cette source, et nous remercions MM. Ad. Magen, secrétaire 
perpétuel de la Société d’agricuUv/re, sciences et arts d'Agen, et 
M. A. Pozzi, bibliothécaire de la même ville, d’être venus 
à notre aide en nous envoyant un exemplaire du mémoire de 
M. de Saint-Amans. 

M. de Saint-Amans ne croit pas qu’on doive faire remonter 
à la lin du x* siècle le monnayage agenais Amaldin. Le 
denier Amaldin ne peut avoir été frappé que par un évêque 
du nom d’Arnauld. G’est là une vérité élémentaire, naïve, 
sans doute, mais qu’il fallait cependant exprimer. Il l’a fait 
avec juste raison. Il l’attribue donc à Arnaud !«>■ de Boville, 


(1) Tobieseo-Daby, Traité des monnaies, des barons, prélats, villes et seigneurs 
de France. Paris, 1791. 2 vol, gr. In-4«. 

(2) De la monnaie dite AmoUdèse. necueil des travaux de la société agriculture, 
sciences et arts d'Agen, 1855. T. VII. 

(3) Monnaies féodales de France, T. II. 


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— 47 — 

qui fut évôque vers l’an 1040. Une charte latine, sans date, 
qui est certainement de Guillaume VIII, duc d’Aquitaine, 
charte reproduite par le Gallia Chrisliana (1) et M. A. de Bar¬ 
thélemy, (2) prouve que les évêques d'Agen obtinrent ce droit 
dès le milieu du xi* siècle. Par cet acte, le prince conflrme 
tous les privilèges attachés à la comitalie d’Agen (comitalia de 
Agenno) qu’il accorde à l’évêque Simon. Quant à la monnaie, 
qui est aussi un bénéfice, et un don du duo et de son père, ü 
permet à l’évêque de l’ouvrer partout où elle lui portera le plus de 
profit. Mais avec cette obligation, que Unis ceux qui voudront la 
voir frapper pourront y assister. 

Pour préciser l’ordre de succession des ducs d’Aquitaine et 
de leurs faits et gestes touchant la monnaie agenaise, et pour 
établir les rapports de concordance de l’épiscopat des évêques 
d’Agen avec les années du gouvernement des premiers ducs 
d’Aquitaine, nous avons consulté l’Art de vérifier les dates et 
le Gallia Christiana, en négligeant les hypothèses de M. de 
Saint-Amans sur la nouvelle généalogie qu’il a cru pouvoir 
refaire en supprimant un des ducs. Nous ne nous attarderons 
pas, non plus, à la suite de Tobiesen-Duby, à rechercher si 
Gombaud, 111s du duc de Gascogne, Sanche Garde, évêque 
d’Agen et plus tard archevêque de Bordeaux, fut le premier 
à qui fut concédée la monnaie d’Agen par son père. Si 
Gombaud a frappé monnaie, sa monnaie est inconnue et ses 
pièces n’ont rien de commun avec les Amaudins. Nous 
établirons donc entre les ducs et les évêques aux xi‘ et 
XII* siècles, la concordance suivante : 

DUCS d’aquitaine. évêques d’agen. 

Guillaume VII (Aigret), 1039-1058. Arnaud I** (de Boville), vers 1040. 
Guillaume VIII (Gui-Geoffroy), 1058- Simon I*', 1083-1101. 

1087. 

Guillaume IX (le Jeune), 1087-1127. Adalbert, 1118-1127. 


(l) T. 9, édition moderne. 

(8) irouveau manuel complet de numimalique du moyen dge et moderne, p. 185. 


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— 48 — 

Il est certain qu’Arnaud de Boville est bien le premier 
évêque qui ait porté le nom d’Arnauld, qu’on ne retrouve 
qu’au xiu® siècle ; mais les caractères, le style do la pièce 
que nous avons retrouvée ne permettent pas de l’attribuer 
à Arnaud II dit de Rovinhan (évêque de 1209 à 1228) qui, 
lui aussi, obtint de nouveau du comte de Toulouse, Simon 
de Montfort, le droit de monnayage. Ce fut une conlirmation 
de l’ancien droit; il s’obligeait à reconnaître qu’il tenait 
en fief ce privilège du comte de Toulouse, qui, de son côté, 
s’engageait à défendre l’Eglise d’Agen. Cette convention fut 
renouvelée en 1233 entre Raimond VII de Toulouse et l’é¬ 
vêque Raoul de Finis. 

En résumé, dans ces diftérents traités tes prélats juraient 
de ne rien innover dans la fabrication de la monnaie Arml- 
dêse, d’en maintenir le titre, la loy, le poids, la taille (1) et 
tous les autres caractères, ce qui implique nécessairement 
l’immobilisation du nom d’Arnaud, de la légende et des 
symboles gravés dans le champ, que nous connaissons à 
présent. 

Jusqu’au XIV* siècle,les évêques prêtèrent serment à leur 
Duc pour la monnaie. Raymond de Sales, patriarche d’An¬ 
tioche et administrateur perpétuel de l’Eglise d’Agen, prêta 
serment, en 1364, dans le monastère de Moissac, à 
Edouard III roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine, pour la 
moitié de la justice séculière du domaine d’Agen et pour la 
monnaie de cette ville. Faisons remarquer, cependant, qu’il 
n’est pas certain qu’il s’agisse dans ce cas de la monnaie 
Arnaldèse et qu’il se pourrait que ce fût sur sa propre monnaie, 
qu’on frappait alors à Agen, que le Roi-duc eût accordé cette 
faveur à l’évêque administrateur du diocèse. Tandis que lors¬ 
que le roi Richard-Cœur-de-Lion renouvela, ii la fin du xii« 
siècle, par deux fois, soit comme duc d’Aquitaine, soit comme 
roi d’Angleterre et duc de Normandie, d’Aquitaine et de 


(1) On Tuppela successivement Arnaldense, Arnaldèse, Arnaldine, Arnaudine, 
Amaudinquo, Arnaudens, Arnaudi, Arnaudenx, etc., selon la langue employée pour 
la désigner, latine, française ou patoise. 


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— 49 — 

Poitou, les concessions faites par ses prédécesseurs à l’évêque 
d’Agen, Bertrand de Béceyras, c’était bien de la monnaie 
Amaldèse, alors dans toute sa vogue, qu’il s’agissait. 

Le type de la monnaie épiscopale d’Agen paraît donc être 
resté le même et avoir été reproduit invariablement au 
moyen-âge soit à Agen, soit dans les lieux où il était le plus 
avantageux aux évêques de battre monnaie,ainsi que le leur 
accordait la charte citée plus haut. Cela dura pendant prés 
de trois siècles. Pourquoi y auraient-ils apporté le moindre 
changement? Elle avait une excellente renommée qu’elle 
jusUflait par son aloi, son alliage, sa taille, son poids et sa 
marque ; elle ne fut l’objet d’aucune censure, ni prohibition 
de la part des Bois de France ; elle se maintint longtemps â 
trois deniers dix-huit grains d’aloi, l’argent dominait sur le 
cuivre. Au temps de saint Louis, réformateur sévère des 
monnaies baronales, cinq deniers Amaldins valaient quatre 
deniers Tournois, ils ne s'éloignaient donc pas beaucoup de la 
valeur de la monnaie royale. Ce n’est qu’au xiv* siècle que 
les possesseurs de la monnaie Agenaise suivant le mauvais 
exemple donné par les seigneurs, les villes et le pouvoir 
souverain lui-même, avec leurs petites espèces de billon, 
altérèrent le titre de leurs monnaies. Les consuls de Cahors se 
plaignirent de cette falsifiation, en même temps qu’ils refu¬ 
saient la monnaie de Villefranche-de-Bouergue et de Domme 
en Périgord ; remarquons que ce dernier atelier appartenait 
au Boi de France. 

Nous n’avons pas voulu faire analyser le métal de notre 
obole, on le comprend, il aurait fallu la sacrifier. A l’aspect, 
â la consistance de la composition, à son éclat, elle peut être 
rapprochée des Guillelmins de Bordeaux et de nos Périgour- 
dins de la même époque, mais elle est loin de valoir les 
excellents deniers de la monnaie Morlane qui étaient pris pour 
le double des deniers tournois ; elle est surtout bien au-des¬ 
sous de l’obole à la légende : GÜILLELMO VICTORIA qui fait 
partie de notre collection, rappelant, par son style et la pureté 
de l’argent, les premières pièces de l’époque capétienne et pour 
laquelle une étude spéciale et nouvelle est nécessaire, car on 
ne connaît que son denier dont l’attribution n’a pas été encore 
sufQsamment déterminée. 4 


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- 50 — 

Les emblèmes qui occupent le champ de la monnaie age- 
naise appartiennent à deux provenances, les uns au suzerain, 
le duc d’Aquitaine, ce sont les 4 croisettes du denier immo¬ 
bilisé à Bordeaux GUILLELMO BüRDIGALA; elles furent 
d’abord au nombre do trois, véritable sceau monétaire des 
ducs de Gascogne, imitation du type odonique ; puis, portées 
à quatre et rangées en croix, elles caractérisèrent, à Bor¬ 
deaux, les deniers Guillelmins. On comprend que le suzerain 
ait voulu quo sa griffe fût empreinte sur la monnaie qu’il 
avait concédée en flef à son vassal. Les autres emblèmes 
dérivent de l’évêque, les cinq étoiles sont sa marque, symbole 
essentiellement religieux. Les ciettx racontent la gloire de Dieu 
et le firmament publie les ouvrages de ses mains (1). Il se peut 
même que ce que nous prenons pour une étoile et un annelet, 
placés aux deux côtés de la croiselte de la légende, repré¬ 
sentent le soleil et la lune. Au moyen-âge, ces deux astres 
symbolisent le Christ, la Vierge ou l’Eglise; les portails an¬ 
ciens de nos églises du Midi en sont souvent ornés. Ils étaient 
aussi figures sur les côtés de la croix à laquelle fut attaché 
le Christ, comme témoins du supplice et s’étant voilés quand 
expira la lumière divine. Ce quo saint Bernard écrivait si 
poétiquement, était passé dans les croyances religieuses popu¬ 
laires, et peintres, sculpteurs et graveurs s’y sont conformés. 
€ L'Ange du Conseil estné d’unevierge, le soleil d'une étoile (2). » 
Le P.salmiste a dit : Seigneur, à toi est le jour-, à toi aussi 
la nuit, c’est toi qui fais Vav/rore et le soleil (3). Le soleil, pour 
présider au jour, la lune et les étoiles pour présider à la nuit (4). 

Ce fut une véritable innovation de la part des évêques 
d’Agen, que cette multiplication d’astres dans le champ de 
leur monnaie, nous n’en connaissons pas d’autre exemple. 


(l) P8. XVIII.V. 1. Cœlienarranf gloriamDei. 

(3) Angélus eonsilii 
Nalus est de virgine, 
sol de stellà. 

(Prose de saint Bernard sur la naissance du Sauveur.) 
(8) Pi. LXXPI, V. 17. 

(4) PS. CXXV. 


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- 51 — 

M. P.oey d’Avant a eu raison de faire remarquer que les 
étoiles, les croissants, ne se sont multipliés sur les monnaies 
de l’Aquitaine qu’après la domination anglaise. 

Le poids de cette obole est très faible, ainsi qu’on a pu le 
remarquer (0,32 centigr.). Alors même qu’elle serait à fleur 
de coin, elle n’atteindrait jamais le poids d’une obole ordi¬ 
naire, bien conservée, de cette époque. Or, M. de Saint-Amans 
rapporte que le chanoine Labénaisie, auteur d’une histoire 
manuscrite de l’Agenais, avait vu, vers la fin du xvii* siècle, 
aux archives de l’évèché d’Agen, les coins de la monnaie 
épiscopale, et, chose surprenante pour un écrivain jaloux de 
ne rien négliger de ce qui intéresse l’histoire des origines de 
sa province, il n’eut aucun souci de les examiner avec soin 
et de les décrire. Il se contente de relater qu’il y en avait de 
grands, de moyens et de petits, et qu’ils portaient une croix. 
Est-il bien certain qu’il les avait vus et que c’étaient vrai¬ 
ment les coins de la monnaie amaldèse ? Toutefois ce ren¬ 
seignement sur ces trois dimensions a de l’importance, et 
nous pouvons l’accepter comme se rapportant aux divi¬ 
sions connues du denier, de l'obole et de la maille ou petite 
maille. 

Or, dans la Coutume de Castera-Bouzet (1), rédigée en 
langue patoise, vers 1300, il est fait mention de Diné Arnau- 
dm, de Méalhia Arnaudinca, de P. Amaudenx. Il se peut 
donc que les coins vus par Labénaisie se rapportent h ces 
trois variétés. Nous connaîtrions ainsi les divisions de la 
monnaie épiscopale d’Agen. Elle aurait compté le denier, 
l’obole et la maille ou petite maille, qui n’aurait été que le 
Petit Arncmdenx (2). 

Il est donc bien avéré, maintenant, que les Arnaudins 
n’étaient ni une moimaie frappée spécialement par la ville 
d’Agen, comme l’a prétendu l’abbé Vénuti (3), que Ducange 


(l) Tarn-et-Garonne, arrondissement de Gastel-Sarrazin. 

(3) On sait que sous Philippe de Valois la dernière division du denier portait celte 
légende : petit A mbàLà. 

(3) Dissertation sur les anciens monuments de la ville de Bordeaux. Bordeaux 
1764, in-4'». 


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— 52 — 

a erré en les attribuant aux vicomles de Lomagne, à ceux 
de Carcassonne ou de Comminges (1), et que le type Carlovin- 
gien a pu être immobilisé par les premiers comtes d'Agen, 
mais que rien ne prouve qu’il ail été utilisé par les évêques. 

Quant à l’expression : Uoneta Agenensis (\a!on trouve dans 
plusieurs actes, elle a été employée d’une manière générale 
et sans viser uniquement la monnaie Amaldèse. 

Quel intérêt auraient, pour l’histoire de notre Aquitaine, 
des renseignements précis sur l’étendue de la juridiction des 
comtes-évéques d’Agen I Cette juridiction embrassait-elle, à 
la fois, la Cité et le Pagus Agenais ? Comment se partageait 
l’autorité entre l’évéque et les habitants 7 La puissance mu' 
nicipale tenait-elle en échec, comme à Périgueux, l’autorité 
du comte? Le pouvoir épiscopal était-il plutôt médiateur 
que souverain? Comment les rois de France ou d’Angleterre 
exercèrent-ils leur suzeraineté en tant que ducs d’Aquitaine? 
Les évêques durent ménager les bourgeois, à l’instigation 
des ducs, car nous voyons, par la charte que nous avons 
citée, que ces derniers obligèrent les évêques à frapper leurs 
monnaies en présence de qui voudrait y assister, c’est-à-dire 
publiquement et afin qu’un contrôle populaire put être exercé 
sur ce privilège lié si étroitement à la fortune de la popula- 
lalion agenaise. La ville d’Agen eut une organisation com¬ 
munale de très-bonne heure : un maire, des consuls, un sceau 
au type de l’aigle, ainsi que la Cité de Périgueux, un beffroi, 
des coutumes écrites et un cri de guerre : Agen. Nous ne 
connaissons pas ses franchises, mais elle dut partager les 
droits seigneuriaux avec l’évéque, dont la comitalie, malgré 
son droit de monnayage, n’était, en bien des points, qu’ho- 
noriQque. Cependant il faut constater que les évêques d’Agen 
furent toujours en grande estime auprès des ducs et que, 
pendant la vacance du siège primatial, l’administration de 
l’église de Bordeaux leur fut confiée. 

Et maintenant que, grâce à cette trouvaille, il nous a été 
facile de faire revivre la Monnaie Amaldèse, dont l’existence 


(1) Glonariim ad icriptoret media et infima latinitatit. (Éüit. Didot.l 


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EXPLICATION DU PREMIER PLAN. 


i — Eglise bien voûtée de voûtes d'ogive. 

4;— Porte et galerie pour aller au chœur marqué A. 

S — Sacristie dont la piscine est dans une arcade par dessous, 
ifc — Porte par laquelle les anciens religieux sortent pour aller à la 
1sacristie et au chœur. 

Ç— Appartements de Messieurs les Anciens, 
i — Porte de TEglise pour les séculiers, 
t — Chapitre voûté de voûtes d’ogive. 

P. - Réfectoire pareillement voûté. - La fontaine qui est au milieu 
des cloîtres sert de piscine. Au bout dudit ^ 

vitrail qui prend son jour par dessus le conduit de la ems . 

G. — Cuisine voûtée. 

d* — Escalier qui conduit aux chambres des hostes et infirmiers. 

H. ^ Salle des hostes. 

!• Autre escalier à vis fort grand et beau pour aller aux chambres 
des hostes et de rinfirmerie. 

^ Entrée principale du Monastère. 

Entrée de la première basse-cour du logis abbatial. 

M* ^ Entrée au bout du pont qui est dessus la rivière. 

''‘Chambre de la procure et rc^epte du ccllericr. 

O- ^Chambre du portier. 


’oir raar- 
[uoy il 
pa- 


obscure. 

i i • —* Galerie de bois au bout du dortoir laissé pour aül 
bres des hostes et de l’infirmerie. 

12. — Chambres des hostes fort humides à cause du résen’oirl 

qui est au-dessous des fenêtres desdites chambres, a i'étà^ 
du dessus est une chambre commune et une chambre pour^ 
l’infirmerie. 

t3. «— Cet appartement est de M. l’Abbé qui, néanmoins, conviendrait 
fort aux religieux. 

Par commandement du R. P. dom BEfCOisr RABY, dudit Monas¬ 
tère de Brantûme, fr. Joseph de la Berodièrb. M. B. 

Vdli l explication du présent plan auquel j’ai J* Pj;|* 

exacte ou’il m'a été po^ible. soit aux lieux cajés dans les ro- 
chers lesouels Dour être trop irréguliers ont été mis pour 
donner un? cognaissance suffisante, mais non pas garantie. 


i 


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— 53 - 

était si controversée ; maintenant que nous avons pu donner 
son pourtraict, d’après l’original vieil et anticqvs d’un petit 
Amaudenx, nous souhaitons que nos chers confrères de la 
Société d’Agen aient, à leur tour, un semblable petit bonheur 
qui leur permette de nous apprendre ce qu’étaient les Capo- 
tenses qui avaient cours en Agenais, en même temps que les 
Amaldenscs. 


Df E. Galy. 


RECHERCHES INÉDITES D’ART ET D’HISTOIRE 
SUR l’abbaye de BRANTÔME. 


II. 


Nous avons signalé dans notre dernière étude quelques 
vestiges de travaux d’art exécutés dans le roc, sous les 
grottes de Brantôme, qui témoignent, avec la tradition, que 
ces grottes furent primitivement adaptées à l’exercice du 
culte et aux pratiques monacales, peut-être même à l’habita¬ 
tion des religieux. 

Il n’est pas douteux cependant qu’autour et au-dessous de 
l’antique clocher, qui date au moins du xi« siècle, des cons¬ 
tructions extérieures ne se soient promptement élevées, dès 
qu’il fut possible, en éloignant des rochers le cours de la ri¬ 
vière, de créer, entre la Drône et la garenne, un terre-plein 
solide et spacieux. 

C’est une abbaye toute neuve que celle que l’on voit 
aujourd’hui. Les dates qui apparaissent sur plusieurs points 
de l’édifice dispensent d’ailleurs de toutes recherches. La 
partie orientale du grand corps-de-logis, contiguë au presby- 
tèro et percée de fenêtres relativement étroites, est de la fin 
du xvii* siècle. La partie occidentale, restée inachevée et 


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— 54 — 

percée de grandes fenêtres, date de Louis XV et de 
Louis XVI. 

Il ne nous paraît pas sans intérêt de reconstituer exacte¬ 
ment le monument qui a été, sous les trois derniers règnes 
de l'ancien régime, remplacé par la construction actuelle et 
dont quelques vestiges apparaissent çà et là. Cette reconstitu¬ 
tion peut servir à l’historique et à l’exposé de l’ancienne vie 
monastique. D’ailleurs, l’abbaye de Brantôme n’est-elle pas, 
plus qu’aucune autre, digne de pareilles recherches, et 
n’est-ce pas une heureuse aubaine de la rétablir telle que l’oc¬ 
cupa le plus célèbre de ses abbés, Pierre IX de Bourdeille ? 

Rien de douteux ni d’incomplet dans cette résurrection. 
Deux documents sont à notre portée qui vont faire la lumière 
aussi claire que possible ; l’un est le plan régulier de l’abbaye 
de Brantôme dressé en 1656 par Joseph de la Berodièro, 
moine bénédictin, alors que les vieux bâtiments endomma¬ 
ges par l’humidité appelaient des réparations considérables. 
Ce plan a été trouvé par notre érudit secrétaire-général, 
M. Villepelet, dans les Archives du département, où il faisait 
partie d’un dossier constitué après le décret de 'Wilna du 
14 juillet 1812, qui érigeait l’abbaye de Brantôme en dépôt 
de mendicité. Il est original et signé par le frère architecte. 

L’autre est la typographie ou vue du monastère bénédictin 
de Saint-Pierre de Brantôme {monasterij B. Pétri de Brantol- 
mio Tipographia) publiée vers 1678, dans l’ouvrage de Dom 
Germain qui a pour titre : Les Abbayes bénédictines de France 
ou Répertoire des planches gravées composant le Monaslicum 
gallicanum. Les originaux de ce recueil sont extrêmement 
rares. On n’en connaît que trois exemplaires dans les biblio¬ 
thèques publiques de Paris et un dans une bibliothèque 
publique de province, celle de Rouen. Il est bon de dire que 
l’ouvrage a été réédité, en 1869, par M. Peigné-Delacourt, qui 
en a reproduit les gravures en fac-similé. 

Tout d’abord, en l’an de grâce 1656, les grottes situées der¬ 
rière le monastère étaient utilisées, non plus pour le mystère 
et le pittoresque du culte, mais pour les besoins domestiques 
de la famille bénédictine. Ici, un vaste abri pour les pigeons. 
Là, un bûcher. Plus loin, les écuries. Puis, la fosse d’aisance, 


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— 55 - 

la boulangerie, la buanderie, la menuiserie, les caves, le 
pressoir, et, dans un retrait spécial, ce sanctuaire dont le 
nom met en rêverie, la cave de Messieurs les Anciens I 

Les Anciens vivaient à part. Ils avaient leurs appartements 
distincts, d'où ils pénétraient dans l’église et dans la sacristie 
par une entrée spèciale. Ces appartements consistaient en 
deux corps-de-logis aujourd’hui disparus qui se dressaient 
devant l’église, et dont la façade principale était baignée par 
la rivière. Sur le même alignement, à la tête du pont, c’est- 
à-dire à l’endroit le plus accessible au public, se trouvait la 
chambre de la Procure et recette du Cellerier. Là, s’acquit¬ 
taient les redevances, sur quoi le comptable délivrait récé¬ 
pissé en bonne et duo forme. Exempte : Reçu la rente de l’au¬ 
tre part énoncée qui est : — froment 19 boisseaux, 2 pico¬ 
tins demi-quart et vingt-quatrième ; — avoine 4 boisseaux 
un quart, demi-quart et .seizième; — argent 35 sous 2 deniers, 
dont quitte pour 1760, sans préjudice de plus grande rente, 
lods et ventes et autres droits et devoirs seigneuriaux. 
Sig7ié .-Lescvras, fondé de procuration. {Rente due au seigneur 
abbé de Brantôme par M. Guillaume Camus sieur du Vigneau.) 
Là, encore, dans une manière de parquet, le procureur d’of- 
lice de la juridiction de l’Abbé préparait ses réquisitoires 
contre les contribuables récalcitrants, contre toutes gens en 
somme qui relevaient de son ressort. 

Ces bâtiments ne'constituaient que les annexes du couvent. 
Le foyer de la congrégation était ce fameux cloître, construit 
en 1480, qui n’a pas trouvé grâce devant M. Abadie, le terri¬ 
ble démolisseur, et dont il ne reste qu’une galerie sur quatre. 
Là se concentrait la vie monacale. Deux charmantes salles 
voûtées, d’une architecture brillante et originale, qui subsis¬ 
tent encore, mais malheureusement adaptées aux usages les 
plus choquants, s’ouvraient sur la galerie du fond et servaient 
l’une de salle du Chapitre, l’autre de réfectoire (1). A la suite. 


(1) Je ne recommence pas le trayail deM. Tabbé Audieme, qui a parlé de tout 
cela, mais en ignorant sans doute l’adaptation des pièces ou en se trompant sur leur 
usage. Je n’ai au reste d’autre prétention que de reconstituer aussi fidèlement que 
possible l’abbaye de Pierre de Bourdeille. 


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— 56 — 

était la cuisine, également voûtée, qui existe encore sous le 
nom de salle du dépôt, et qui, transformée à la fin du xvii* 
siècle, devint une des plus belles pièces de l’abbaye. 

Mais ne nous occupons que de l’abbaye de Pierre de Bour- 
deille. La galerie ouest du cloître donnait issue, à chacune de 
ses extrémités, à un vestibule suivi d’un escalier. Chaque 
escalier conduisait à une même salle, au premier, occupant 
à peu près la cage du grand escalier actuel. C’était la chambre 
des hostes. Au-dessous, au rez-de-chaussée, donnant sur le 
cloître, encore une salle des hostes. Au-dessus, au second, une 
salle affectée aussi aux usages hospitaliers et l’infirmerie. 
Ainsi la majeure partie de cette aile occidentale constituait 
l’hospice abbatial. 

L’aile nord, — le presbytère actuel, — dont nous avons 
décrit le rez-de-chaussée, était habitée par les religieux sim¬ 
ples frères. Son premier étage était un vaste dortoir cloi¬ 
sonné et divisé en douze chambres d’oû l’on avait issue d’un 
côté sur le bâtiment hospitalier, de l’autre sur l’église. La 
complication, la distribution do ces issues, des escaliers, des 
couloirs, était ingénieuse, raisonnée et vraiment claustrale. 
Ce qui l’était moins et signalé comme défectueux par le frère 
architecte, c’était la proximité d’une vaste piscine, alimentée 
par la source des rochers et parallèle aux bâtiments de l’hos¬ 
pice, c'était encore la présence au milieu du cloître d’une 
autre fontaine ornementale, < d’autant que si grande quantité 
d’eau, en un lieu si étroit, cause un air grossier et malsain. » 

Voilà pour les religieux. C’était étroit en somme et dé¬ 
pourvu, abstraction faite du logement des Anciens, de ce 
qu’on appelle aujourd’hui le confortable. Cependant la pen¬ 
sée de se mettre â l’aise, dans des conditions d’hygiène et 
d’agrément qui semblaient facilement réalisables, ne laissait 
pas que de hanter la congrégation. Une dérivation et une 
canalisation plus intelligente de l’abondante source des ro¬ 
chers, l’extension des bâtiments de l’abbaye vers l’ouest 
moyennant un empiètement sur le logis particulier de l’Abbé, 
dont les dimensions] étaient exagérées, semblaient devoir 
porter remède à l’exiguité et à l’insalubrité du couvent. C’est 
ce que proposait l’architecte et ce qui fut fait. 


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— 57 — 

Le château particulier de l’Abbé occupait à peu près tout 
remplacement des terrasses actuelles entre le débouché des 
deux ponts. Un vaste corps-de-logis, occupant, à l’est, la 
moitié de l'emplacement de l'édifice actuel, qui le remplaça, 
restait probablement inhabité et sans emploi. L’appartement 
abbatial proprement dit venait ensuite, composé de trois par> 
ties, l’une faisant suite, mais avec une architecture et un 
caractère bien différents, à ce vaste corps-de-logis; la 
deuxième, parallèle et baignée par la Drone ; la troisième 
faisant retour d’équerre sur les deux autres et les réunissant. 
Aux deux angles de jonction, se dressaient deux élégantes 
tourelles ; la base de l’une, plongeant dans la rivière, forme 
aujourd’hui un agréable rond-point. Du reste, la base tout 
entière du château (1) a été respectée : elle supporte, à l’heure 
qu’il est, la balustrade de la promenade qui longe l’abbaye. 
C’est là, sur l’emplacement occupé aujourd’hui par la partie 
occidentale de la promenade et de l’abbaye, que Pierre de 
Bourdeille écrivit ses Mémoires. 

Tous ces bâtiments, y compris l’église sur laquelle nous 
devons revenir, y compris le délicieux pavillon Renaissance 
qui commande l’entrée du pont du Grand-Jardin, étaient 
pourvus d’une enceinte, tantôt naturelle, tantôt artificielle, 
qui les mettait à l’abri de toute tentative indiscrète ou mal¬ 
veillante. Des portes, au débouché de chaque pont. Aux au¬ 
tres issues, des portails solides, entre autres, au levant, le 
Portail vert qui était à mâchicoulis : si bien que les habitants 
de la ville, pour franchir l’eau et aller sur Bourdeille, n’ayant 
droit d’utiliser les deux ponts de l’abbaye, s’étaient vus for¬ 
cés de construire, au-delà de l’enclos abbatial, une mauvaise 
passerelle appelée le pont de Gléon. Cet endroit, il y a cent 
ans, se nommait Coupe-gorge (2). 


(1) Bien avant 1656, le château, dont la façade ne longeait alors le bord de l'ean 
que sur une faible partie, devait occuper toute la terrasse et se baigner directe¬ 
ment dans la Drone Jusqu’au pont de l’église. La base, dont on voit encore tout le 
développement, en porte la marque. 

{S) Registre de la Municipalité de Brantôme 1 1793-1793}. — Procès-verbaux des 
38 et 29 juin 1792. 


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— 58 — 

L’abbaye n’était cependant pas fortifiée. Et Pierre de Bour- 
deille, qui aimait à trancher du haut baron, en gémissait : 
« Mesme que je fus une fois, dit-il dans son fameux testa¬ 
ment, en dessein d’y faire bastir un chasteau en forme de 
citadelle, par despit, pour commander aux environs et che¬ 
mins et avoir là déjà fait le marché d’un champ là auprès qui 
appartenait à Basteau... b Mais, sous Henri IV, le règne des 
hauts barons était passé. 

(A suivre.) G. Bussière. 


LETTRE D’ARMAND DE GÉRARD-LATOUR 

CHANOINE ET VICAIRE-GÉNÉR.VL DE SABLAT, A ETIENNE BALUZE. 


Monsieur, 

J’ay ajouté ensuitte de la copie de la Bulle d’ünlon d'issi- 
geao à la mense épiscopale que je vous envoie, la réponse 
aux deux lettres que vous m’avez faict l’honneur de m’é¬ 
crire (I). Je tâcherai de profiter des remarques qui y sont 
contenues et qui regardent l’histoire de nos évêques. Je vous 
avoue que je i’ay fort négligée depuy le temps que j’avois 
commencé à ramasser les matériaux; il n’y a rien de si dé¬ 
goûtant que d’entreprendre une histoire sèche et stérile. 
Nous n’avons de nos évêques que les seuls noms et peut-être 
ne les avons-nous pas tous, conirae vous verrez dans mes re¬ 
marques (2) et ne scavons rien de leurs actions. Que peut-on 


(l) J’ai cherché vainement dans le fonds Baluze, les brouillons des deux lettres 
que rappelle le chanoine de Gérard. 

(?) Voir page 6^2. 


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— 59 — 

attendre d’un évêque de Sarlat ou de Tulle, qui puisse 
fournir de matière à une histoire ? 

Quand vous cittez : < In Libro Obligationum (1), etc. » peut- 
on prendre cette date pour celle de l’expédition des Bulles 
ou seulement celle qui est < in Lihro Quittationum » ? Que 
signifie tout cela ? Car celui qui a promis < in Libro Obliga¬ 
tionum » ne se trouve pas ensuitte marqué « m Libro Quitta¬ 
tionum » ; en un mot, je pense qu’il faut prendre la choze 
grosso modo et s’en servir le mieux que l’on peut. Je pense 
que ce qu’on vous a envoyé de Rome est la même chose que 
ce qu’on avoit envoyé à M» de Sainte-Marthe, mais non peut- 
être, avec la même exactitude. 

Votre remarque que lé cardinal de Saint-Marcel (2) ne 
mourut qu’en 1352, c’est-à-dire 34 ans après qu’il y eu des 
évêques à Sarlat, est très-importante, parce que, jusqu’à sa 
mort, les évêques n’avoint point de quoi subsister, puisque, 
aujourd’huy, les évêques de Sarlat n’ont de liquide que le re¬ 
venu d’Issigeac (3), et tout le reste est employé pour les 


(1) Le Livre des obligatioas contenait les engagements pris par les abbés on évô- 
qnes nonvellement nommés, de payer, dans un délai déterminé, la taxe en Cour 
de Rome. 

Le Livre des quittances contenait les décharges de cette taxe, après paiement. 

La taxe de l'évéché de Sarlat fut fixée à 700 florins romains; cependant en 
1790, elle avait été élevée à 742 florins, (iimanac/i royaf). A moins de cas parti- 
culiers, les dates des engagements ou des paiements portés au Livre des obligations 
on à celui des quittances, ne sont jamais les dates des Bulles de provision. 
Exemples : 

Arnaud de Boyard, archevêque de Saleme (appelé depuis à l’évéché de Sarlat), 
est nommé à son archevêché, par Bulle du 2 des cal.de mai an v de Jean XXII, 
(c'est-à-dire le 30 avril 1321) et il s'oblige à payer sa taxe le 16 mai suivant. 

Pierre est nommé évêque de Sarlat par Bulle du 2 des nones de novembre 
an IV de Benoit XII, (c’est-à-dire le 6 novembre 1338) et il s’oblige le 12 novembre 
suivant 

Hélie est nommé évêque de Sarlat par Bulle du 6 des ides de mai, an vu d’in¬ 
nocent YI, (c'est-à-dire le 10 mai 1359) et il s'oblige le 18 mai suivant 

A plus forte raison les dates des paiements portés au Livre des quittances ne peu¬ 
vent être les dates des provisions. 

(2) Bertrand de Poyet, originaire du Quercy, cardinal-prêtre du titre deSt-Marcel. 

(3) Le chanoine de Gérard parait ne pas tenir compte des diminutions de revenus 
qui furent la conséquence des spoliations ou destructions opérées pendant les 
guerres do religion. Il est difficile de comparer avec exactitude les revenus de la 
mense épiscopale du xiv« siècle avec ceux du xvii« siècle. 


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— 60 — 

charges. Ainsi, je ne m'étonne pas, si, dans ce petit inter¬ 
valle, il y a eu 7 évêques et je crois fort que plusieurs ont 
changé ainsi que Raymond, le premier évêque, et que 
M. Tarde (i) en fait mourir plusieurs qui ne laissèrent pas de 
vivre plus commodément ailleurs. Mais qui eut deviné que 
notre Raymond fût le môme que celui de Saint-Pons ? 

A-t-on continué le Gallia Christiana depuis que M” de 
Sainte-Marthe le firent imprimer en 4 vol. l’an 1656 ? 35 ans 
d’intervalle font bien du changement, surtout si les derniers 
évêques de Sariat fùssent allés aussi vite que les 7 premiers. 

Quel est votre dessein, touchant les papes et les cardinaux 
d’Avignon ? (2) M. du Chesne le filz n’en a-t-il pas donné 
l’histoire? (3) Il me souvient, il y a environ 20 ans, qu’il de- 
mandoit des mémoires de deux cardinaux Périgourdins et 
Sariadois, originaires de la petite ville de Beaumont : Pierre 
Astier (4) et un autre : on dit que M. le président Grimard, 
du Parlement de Guienne, possède quelque chose qui leur 
apartenoit, une seigneurie ou fief de Luziez. Je n’en ay pu 
rien aprendre. On remarque seulement que Itier, évêque de 
Sariat, que l’on apelle, mal à propos, Pierre Itier, (5) avoit 


(l) Jean Tarde, né à Laroque de Gajac vers le milieu du xvi« siècle, chanoine 
théologal et vicaire général de Sariat, écrivain distingué, mort à Sariat en 16)6. 

(9) Baluze fit paraître la rte des Papes d'Avignon en 1693. 

(3) André du Chesne avait commencé une Histoire des cardinaux français. 
François du Chesne. son flis, continua son œuvre et l’acheva en partie. Il n'en 
publia que deux volumes, l’ouvrage devait eu avoir quatre. 

(4) Lire : Pierre Itier. 

(o) Le chanoine de Gérard commet une grave erreur, et confond Itier, évêque 
de Sariat (1341-13461 avec Pierre, son successeur {134<?-I8rî9). Cette erreur provient 
d’une confusion des noms et des prénoms de ces deux prélats. Mais de ce qu’un 
évêque a pour prénom Itier, il ne s’ensuit pas que son successeur ne puisse avoir 
le même nom Itier pour nom de famille. Et, do fait, Pierre, évêque de Sariat de 
1346 à 1359, S’appelait vraiment Pierre Itier : * renerabilis Pater Petrus ilerii Epis- 
* copus Sarlatensis, pomini Albanensis^ Episcopi. E. R. E. Cardinalis fumiliaris. 
> (Cardinal de Périgord, 94 août 1358). > 

Tous ceux qui ont écrit sur riiisioire ecclésiastique de Sariat, y compris les 
frères de Sainte-Marthe, ont commis la même confusion, ce qui a donné lieu à des 
listes de prélats sariadais complètement fantaisistes et à des hypothèses inadmis¬ 
sibles. 

C’est ainsi que les auteurs du Gallia christiana, attribuant à Hier (1341-1346) le 
nom de son successeur Pierre (1346-1359) sont obligés de remplir le vide causé par 


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— el¬ 
les mêmes armes que le cardinal ; il falloit que le notre fu 
son oncle, s’ils étoient de même famille puisqu’il mourut 
20 ans avant que l’autre fut cardinal. On m’envoye les deux 
derniers volumes de l’Histoire des Empereurs, in-4‘’. M. 'fillet 
ou Tillemont (1) en est l’auteur; est-ce un bon livre ? Quelle 
profession faict cet auteur? Il a promis ensuitte de donner 
l’Histoire ecclésiastique. 

Que dites-vous du premier vol. de l’Histoire ecclésiastique 
de M. l'abbé Fleury? On me dit qu’elle est fort superficielle, 
qu’on y trouve rien de recherché 1 Me conseillez-vous de 
l’avoir î 

Travaille-t-on à l’Histoire de France? outre ce que donne 
M. de Varillas. 

Quel bon chronologiste avez-vous à Paris qui travaille à 
corriger la Chronologie et à donner lldellement l'histoire, 
autre que le P. Pazi ? Le P. Pezron (2) a-t-il rien fait im¬ 
primer depuis son « Antiquité des Tems? » Il promettoit un 
ouvrage d’histoire qui regarderoit le Vieux Testament. 

Comme l’on corrige tous les jours les anciens auteurs sur 
des anciens Mss. et que l’on en découvre d’autres qui n’a- 


cette transposition. Pour cela, ils introduisent à la place de ce dernier, Pierre Hier, 
qui, pour eux, ne fait qu’un arec Hier, un prélat qu’ils nomment Pierre de 
Mayiolles ou Porquery — et qui n'a jamais existé comme évéque de Sarlat, Pre¬ 
mière et grave erreur. 

Ensuite, les frères de Ste-Marthe, partant toujours du même point de départ faux, 
c’est-à-dire de la mort de Pierre Hier arrivée en 1346, se demandent quelles rela¬ 
tions de famille ont pu exister entre Pierre Itier. évêque de Sarlat, et Pierre Itier, 
évêque de Dax, puis cardinal. « Us portaient même nom et mêmes armes, donc iîs 
étaient parents; mais, disent-ils, puisque l’évêque de Sarlat mourut SO ans avant 
l’évêque de Dax (ils font mourir Pierre à la place d’Itier en 1346) l’évêque de Sarlat 
devait être l’oncle du cardinal de Dax. > Voilà l’hypothèse 1 
Or, Itier fut évêque de Sarlat de 1341 à 1346; Pierre Itier lui succéda eu 1846, resta 
sur le siège de Sarlat jusqu’en 1359; fut transféré à l’évêché de Dax en 1859, fut créé 
cardinal du titre des Quatre Saints Couronnés en 1861, puis évêque suburbicaire 
d’Albano et mourut à Avignon le 19 mai 1367. Voilà la réalité ! 

(l) Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont, 1637-1698. 

(9) Antoine Pagi, cordelier, ieS4-l695, corrigea les Annales de Baromur, fit pa¬ 
raître le premier volume de sa critique en 1689 ; les trois autres parurent en 
1705 par les soins de François Pagi, aussi cordelier, son neveu.~ Le P. Paul Pezron, 
bernardin, abbé de la Charmoie, né en 1639, mort en 1706. Son traité : < L'Antiquité 
des Temps rétablie > parut en 1687. In-4». 


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~ 62 — 

voint pas encore veu le jour, il n'est pas malaisé de com¬ 
poser aujourdhuy plus correctement que n’ont faict ceux qui 
nous ont précédé. Aussi le public attend-il qu'on luy donne 
des fruitz nouveaux et surtout pour ce qui regarde l’histoire. 
En voilà assez pour cette fois, ne voulant pas abuser de votre 
patience, ni du tems qui vous est précieux, vous assurant, 
cependant, que je suis toujours très-constamment. 

Monsieur, votre trés-humble et très-obeissant serviteyr. 


Gérard. 

A Sarlat, le 7® mai 1691. 

Au dos ; A Monsieur, 

A Monsieur Baluze, chez Madame 

la marquise de Seignelai. 

A Paris. 


Scellé aux armes du chanoine : un croissant environné de cinq étoiles. 


BULLE D’UNION D’ISSIGEAC ET OBSERVATIONS 

DU CHANOINE DE GÉRARD (1). 


(Extrait des mémoires mss. de VHistoire de Sarlat par feu M. Tarde^ 
chanoine théologaL) 


« 1318. — Raymond de Roquecom, premier évêque de Sarlat, ayant 
reconnu que le revenu de Sarlat... etc. 

Ici se place la copie de la Bulle d’Union d’Issigeac, Ad Sarlatensem ec- 


(1) Le chanoine de Gérard envoya, avec la Bulle d’issigeac, des remarques et des 
observations, en réponse aux deux lettres que lui avait envoyées Baluze relatives à 
THistoire de Sarlat. La copie de la Bulle et les observations du chanoine sont à la 
suite de la lettre d’envoi qui précède. 

Baluze préparait alors sa rie des papes d'Avignon^ qui parut S ans après, en 
1693 en s vol. in 4». C’est très^ertainement à cette occasion qu’il demanda an cha¬ 
noine de Gérard des documents et des notes sur les premiers évêques de Sarlat qui 
fürent nommés ou confirmés par les Souverains Pontifes d'Avignon. Le chanoine 


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— 63 — 

clesiarriy dont voici l'analyse : La mense épiscopale de Sarlat ayant des 
revenus insuffisants, le pape Jean XXII unit à perpétuité à Tévéché de Sar¬ 
lat le doyenné d’Issigeac, O. S. B., dépendant de l’église bénédictine de 
Sarlat, et dont jouit Bertrand, cardinal-prêtre du litre de Saint-Marcel, en 
vertu d'une concession apostolique. Les revenus du doyenné sont de 800 
livres tournois. L'évêque Bertrand ou ses successeurs ne jouiront de ces 
revenus qu'après la résignation volontaire ou la mort du cardinal bénéfi¬ 
ciaire, et sous réserve d'une portion congrue et d’une pension convenable 
pour les moines chargés du service divin au monastère d'Issigeac. Le Pape 
donne commission aux archidiacres de Monlpezat et de Cahors et à Pierre 
de Savinhac, chanoine d'Agen, de mettre l’évêque de Sarlat en réelle et 
corporelle possession du doyenné. « Datum Avxnioni vu üuz augusti pon- 
tificatuz nostri anno 3®» (c’est-à-dire le 7 août 4319). 

n 1324, —.il fut presque toujours en Avignon, où il 

mourut. • 

Ce mémoire fut donné à MM. de Sainte-Marthe l’an 1655, de la manière 
susdite où il est marqué : 1® que Bertrand, cardinal de Saint-Marcel,mourut 
2 ans et demi après la date de la susd. Bulle. Feu M. Tarde le trouva,- 
sans doute, dans quelque auteur, soit dans Onufre ou bien dans la 
l” édition de Ciaconius (1) l’an 1601 ; 2® que Raymond, premier évesque 
mourut l’an 1324. M. Tarde n’ayant pas sceu la translation de Raymond 
à Saint-Pons de Thomières, et voyant que Bertrand étoit pourveu de l’é¬ 
vêché en 1324, il crut qu’il étoit mort, et MM. de Sainte-Marthe, qui ont 


de Gérard lui envoya alors la Balle : * Ad Sarlatensem ecclesiam » datée d'Avignon 
le 7 des ides d'août, troisième année du pontificat de Jean XXII (7 août 1319), 
ordonnant l'union à la mense épiscopale da doyenné d'Issigeac, qui dépendait 
de l’église de Sarlat. — Il lui envoya en même temps le texte qui précède et qui 
suit la Bulle dans les chroniques de Tarde,texte allant de 1818 A 18S4,pour faire voir 
que le chroniqueur avaitfait mourir Raymond deRoquecomen 1834, alorsqu’en réa¬ 
lité celui-ci fut transféré à Saint-Pons de Tomières, cette même année. Le chanoine 
de Gérard ne se contenta pas d’envoyer le texte de la Bulle tel qu'on le trouve dans 
les chroniques de Tarde, mais il le corrigea sur l'original lui-même. C'est ce texte 
corrigé et collationné par notre chanoine, que Baluze fit imprimer dans les pièces 
justificatives de sa rie des papes d'Avignon, 1C93, tome 9, p. 839. Je n'ai donc pas 
cm nécessaire do faire réimprimer ici cette longue pièce, d'autant que les statuts 
de notre Société s’y opposent. — Ceux qui voudront la consulter la trouveront faci¬ 
lement. 

(1) Onuphre Panvini. religieux augustin italien, fit paraître en 1566 les ries des 
Papes, in-4*. — Alphonse Chacon, dit Ciaconius, dominicain espagnol, mort A Rome 
avec le titre de patriarche d’Alexandrie en 1999, auteur de l’ouvrage : ritœ et Gesta 
Romanorum Pontifieum et Cardinalium, imprimé en 1601, réimprimé en 1676, 
4 vol. in-f*. 


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mis Raymond premier évesque de Saint-Pons, ne Font pas non plus reconnu 
pour premier évesque de Sarlat (1). Vous dites qu’il a vécu là-méme en 
i339, 4' septembre. MM. de Sainte-Marthe disent qu’il mourut en 1346, au¬ 
quel succéda Stephanus Aldebrandi. 

Or, le cardinal de Saint-Marcel n’estant mort que l’an 1352, et le 
doyenné d’Issigeac, qui s’afFerme ordinairement dix ou onze mille livres, 
n’ayant esté uni à la mense épiscopale que par sa mort, c’est-à-dire qu’en 
l’an 1352, et le reste de l’évôché ne vallant pas 3 mille livres (2), je ne 
m’étonne pas si Raymond prit le parti de changer d’évêché et Bertrand, 
son successeur, de rester toujours en Avignion, et je ne m’étonne pas, de 
même si, jusqu’en l’an 1352 (3) qu’il est conté 8 évêques, l’on n’en 
pourveut que de l’ordre de Saint-François (4), lesquels, ayant fait vœu de 
pauvreté ne s’enrichissoint pas beaucoup pour estre évesques de Sarlat. Ce 
bon cardinal les ennuyoit bien, et les obligeoit de changer bientôt d’é- 
vesché. 8 évesques en 40 ans 1 

Voilà, pour ce qui regarde vos remarques de votre deuxième lettre, 
dont je vous remercie de tout mon cœur. 


(1) Cette omission est réparée dans réditioo du Gallia chrittiana de 1789, t Vf, 
p.237. 

(9) Je crois bien que le chanoine de Gérard, pour faciliter la preuve de la thèse 
qu’il soutient, exagère à plaisir la pauvreté de la mense épiscopale de Sarlat Car, 
outre le doyenné d’Issigeac, l’évêque de Sarlat, comme successeur des abbés, était 
seigmeur de la Temporalité de Tempniac, composée des quatre paroisses de Temp- 
niac, Campagnac, Saint-Quentin, Allas-l'Evêque, et partie de celles de Saint-André 
et de Taoiers. Il est vrai qu’en 1645, par acte du 15 janvier, la paroisse de Saint- 
Quentin avait été réunie à la seigneurie du Barri par l’achat qu’en fit noble Armand 
de Gérard, écuyer, seigneur do Barri. 

L’Evéque était en outre seigneur de la Boque de Gejac. —> De plus, il avait les 
droits provenant des .ventes des notariats et des droits de greffe établis dans ses 
terres, ainsi que la moitié des droits du greffe des conjuges de Sarlat, etc... 

D'autre part, à plusieurs reprises, sur la demande des évêques, le Saint-Siège 
unit certains bénéfices à la mense épiscopale, par exemple : en 1467, le prieuré de la 
Sauvetat, diocèse d’Agen, évalué à 80 écus d’or de rente, et le prieuré de Saint- 
Pardoux, mémo diocèse, évalué à 94 livres de rente ; en 1470, les paroisses de Saintr 
Christophe et de Sainte-Marie-Madeleine, évaluées à 60 écus d’or; en 1474, le prieuré 
de Saint-Quentin,évalué à 3Q écus d*or, ces derniers bénéflces,8ituésdan8 le diocèse 
de Sarlat, etc., etc. 

(3) 11 n’y a en réalité, jusqu’en 1359, que sept évêques. Ce sont : Raymond, Bertrand, 
Arnaud, Guillaume, Pierre, Hier et Pierre. 

(4) C’est une erreur. — Arnaud de Boyard est le seul que l’on sache avoir appar¬ 
tenu à l’ordre des Frères-Mineurs. — Raymond, Bertrand, Guillaume, Pierre II 
étaientde l’drdre de Saint-Benoît ; on ne sait si Pierre I et Itier étaient des religieux 
ou des prêtres séculiers. 


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— 65 — 

El pour la première, voici les miennes sur vôtre mémoire de nos 
évesques. 

1® Ex alio Libro obligationum, ab anno 1316 ad 1400 : 

1318, — liaymundus, Epus, Sarlat, provisil 14 julii, 

1324, — RaymundiiSf Epus, Sarlat, provisil 29 novembris. 

Voyez, je vous prie, si vous ne vous ôtes pas trompé, car le successeur 
de Baymond, premier évêque, se nomme Bertrand et non Raymond (i). 

2° Je trouve que la suite de nos évêques depuis Tan 1338 jusqu’en 
1358 est fort embrouillée (2) quoyquil n’y ait que 20 années, parce qu'il 
y a 3 ou 4 Pierre de suitle. MM. de Sainte-Marthe mellenl après 
M. Tarde: 1® Petrus Bérenger, 1338 jusques en 1340; 2® Petrus Itcrii 
en 1340 jusqu’en 1350; 3® Petrus Porquerii ou de Mayolis de 1350 à 1358. 

Vous mettez, selon vos mémoires : t Ex lib. oblig, ab an, 1316 ad 
1344, — 1® Petrus, 12 novembre 1338; 2® Iterius, 12 octobre 1341 ; Ex 
lib, Quitat, temp, Clem, vi. — Petrus, 28 décembre 1346; Ex libr, 
oblig, temp, Innoc, vi. — Petrus 10 janvier 1354. » 

Il s’ensuit trois choses de vos mémoires, très-véritables et que je puis 
confirmer par les actes de nos archives : 1® qu’Ilerius ne s’est jamais 
appelé qu’Iterius et non Petrus Ilerii (3); 2® qu’il est mort en 1346 et non 


(1) Baluze ne s'était pas trompé. 

> 1318. — Baymundus Epus. sarlat. provisil. 14 Juillet, > c'est-à-dire provisions 
pour Raymond, abbé de Gaillac. nommé évêque de Sarlat. 

> 1324. — Baymundus Epus. sarlat. provisit. 29 novembris. * c'est-à-dire provi¬ 
sions pour Raymond, évêque de Sarlat, transféré à l’évêché do Saint-Pons de To- 
mières. 

(2) Le chanoine de Gérard a raison de trouver que la série des sept premiers évê¬ 
ques de Sarlat est fort embrouillée, et je comprends fort bien que Tarde, MM de Ste- 
Martbe, le chanoine de Gérard, Baluze lui-même, aient commis des erreurs consi¬ 
dérables en dressant la liste des prélats de Sarlat. Ils n'avaient pas réuni des do¬ 
cuments assez précis pour se reconnaître, avec certitude, au milieu de ces Pierre 
et de ces Hier, noms communs à plusieurs évêques so succédant immédiatement. 

En cherchant à coordonner les dates et les faits, et à rectifier celte liste donnée 
par le Gallia christiana, qui parait défectueuse, à la seule lecture, j'ai été amené à 
faire des recherches sur ce point, et j'ai été assez heureux pour mettre la main sur 
des documents certains, qui me permettent de corriger, d'une façon définitive, les 
listes des frères de Sainte-Marthe, du chanoine Tarde et du chanoine de Gérard, en 
supprimant deux évêques qui n’out jamais existé, du moins sous les noms portés 
au Gallia christiana et en ajoutant deux prélats dont l'existence a été soupçonnée 
mais n’a jamais été prouvée. 

Je me propose d’envoyer très-prochainement au Bulletin une note donnant celle 
très-importante rectification, appuyée sur des documents authentiques et précis 
tirés principalement des archives du Vatican. 

(3) Le chanoine de Gérard confond toujours les deux évêques Iterius et Petrus 
Iteiii qui se sont succédé. 

5 


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en 1350 (1); 3® que depuis Iterius jusqu’en 1358, il y a î évesques 
nommés Pierre (2) : 1® Tun en 1346. — Outre voire preuve en voici une 
autre du Livre des hommages de l’évcché ad annum 1346, et vous savez 
qu’en ce temps-là l’année, en France, ne flnissoit qu’au 25 mars ou à 
Pâques, F® 27, verso : « Petrus, Dei gratia Epus. SarL accepit mitram 
et crossam ab êxecutoribus testam. bone tnemorie Domini Iteni p. deces^ 
Boris sut » ; 2® et l’autre en 1354, selon votre mémoire c ex Lib, oblig. 
temp. Innoc- vi. • Je souhaiteroy fort que vous l’examinassiez encore, si 
c'est cette date. 

Comme j’escrivoy ceci, il m’est venu en pensée que ces deux Petrus dont 
M. Tarde n'en fait qu’un, de même que MM. de Sainte-Marthe et qu’ils 
appellent Petrus Porquerii aliàs de Mayiolis, sont effectivement 2 Pierres et 
2 évesques : Le premier est Petrus Porquerii et le second Petrus de 
Malayiolis, et par ce moyen on peut reconcilier les écritures. Je n’y avois 
plus pris garde , et je crois la chose véritable. Or, cette confusion, 
comme vous savez, provient de ce que, ne mettant que leur nom de Petrus 
dans les lettres, on n’a pas sceu les distinguer (3). 

En voilà assez pour cette fois, mais je ne saurois finir sans vous dire 
que j’ay corrigé la copie de la Bulle d’Union d’issigeac sur l’original, mais 
où croyez-vous que je l’ay trouvé et où M. Tarde, ce grand homme, l’avoit 
mis ? Pour servir de couverture à une main de papier dans lequel il avoit 
fait le dénombrement des bénéfices du Chapitre, et avoit colé une feuille 
de papier de chaque coté sur cette Bulle, si bien qu’il m’a fallu la mouiller 
pour l’enlever et la pouvoir lire. C’est inconcevable qu’un homme curieux 
comme il étoit, ait fait un si grand mépris des anciens papiers du Cha¬ 
pitre ; que doit-il avoir fait des autres parchemins ? Si tout le livre n’e- 
toit écrit de sa main dont je connois le caractère mieux que le mien 
propre, je ne pourrois pas me le persuader : et c’est pour cette Bulle que 
j’ay gardé ce livre. 

Si vous aviez besoin du codicille du cardinal Talayrand, qui n’est pas, 
ce me semble, imprimé, ou de la Bulle du Collège de Périgord qui la 
regarde, je vous les ferois tenir fort agréablement. Pour le testament, il 
est imprimé m GalL Christ, tome 11 (4) in Episc. Autissiodor. 


(1) C'est parfaitement exact, à condition que l'on parle d'Itier et non de Pierre 
Itier. 

(9) Ceci est une erreur— Il n'y a en, depuis Iterius jusqu’en 1859, qu'un seul évô 
que, Petrus Iterii, évêque de 1846 à 1850. 

(8} Cette hypothèse inexacte est démentie par les documents. 

(4) Tome II de la première édition du Gallia chriitiana en 4 vol. in-folio, mais 
tome XII de la seconde édition en 16 vol. in-folio (1715-1865). 


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— 67 — 

Aa sujet du cardinal Talayrand, avez-vous examiné le vol. qui lui fut 
fait l'an 1359, le 18 mars, à Cbatillon-sur-Seine, duquel fait mention 
Severt ? in Chronolog. antiqu. Lugd. tome I, p. 180 (1), traitant des évéqucs 
de Mascon et quel fut le succès des lettres qu'il écrivit aux archevêques de 
Rouen, de Sens, et Rems, Bourges, Lyon et Rennes, et à une douzaine 
d'évesques? D recevoit d'Angleterre une légation d'Innoc. 6; Froissard en 
dit quelque chose, 119, dit Severt. 

Au reste, pour Issigeac, on dit Itsigiacum ; c'est une prononciation 
italienne, comme il y a dans l'original Ickigiacum. 

(Bibl. Nation. Dép. Hss. armoires de Baluze, vol. 211, p. lOO.j 
Four copie conforme : 

Gaston de Gérard. 




ESSAIS 

TOPOGRAPHIQUES, HISTORIQUES ET RIOGRAPIIIQUES 
SUR L’ARRONDISSEMENT DE NONTRON (Suite.) 


A la suite de la commune deMiallet, qui, avec celle de 
Pansol (Haute-Vienne), la limite au nord, se trouve celle do 
Saint-Saud-La-Goussière, bornée d’autre part et à l’est par 
les communes de La Coquille et de Saint-Jory-de-Chalais ; 
à l’ouest, par celles d’Abjat, de Savignac et des Champs-Ro¬ 
main ; enfin, au sud, par les communes de Saint-Marlin-do- 
Fressengeas, de Milhac et de Sainl-Pardoux-la-Rivière. 

Son vaste périmètre comprend les bourg, villages, ha¬ 
meaux et lieux ci-après: La Grafeuillade ; LeBreuil, près 
d’une colline de 352 mètres d’altitude ; Maberout, avec colli- 


(1) Chranologia historiea.., ÀrchiantistUum Ltigdunensis archiepiseopatus, etc. 
— Lyon. Cl. Annand, 1607 et iGoe, in-4*. — Lyon, Sim. Rigand, 1G28, in-folio. 


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— 68 — 

nés de 313 el 344 mètres ; La Chapelle-Verlaine ; Vacher, près 
d’une colline de 364 mètres; Le Pimpidour ; La Bucherie ; La 
Tuilerie, à 340 mètres ; Contussier, à 334 mètres; La Garde, 
à 329 mètres; Bon-Appétit ; Grandcoing à 333 mètres; La Pi- 
nalie; La Ghabaudie; La Besse; La Bucherie; Mazaudet; 
Verlaine ; La Robertie ; Maziéras ; La Vilolte, avec colline de 
320 mètres; moulin de Grandcoing, sur la Dronne ; moulin de 
La Gourgousse, sur le grand étang de ce nom ; forge de La- 
maque; Lassagne, à 328 mètres ; Les Places ; forge de Cha- 
pelas ; Puydoyeux, h 322 mètres ; tuilerie de Mazaubrun ; Les 
Peychères, à 315 mètres; Le Puy; le bourg de Saint-Saud; 
La Coussière, à 273 mètres ; Lage ; Le Châtaignier ; Courta- 
zellas ; La Porcherie ; Monteix ; moulins de La Coussière et 
du Pont, sur la Dronne, ainsi que les forges ci-dessus ; Va- 
chaumard ; Peytour; aux Gargalinas ; La Jurie; moulin de 
Lavaud, sur le ruisseau dit de Queue-d’Âne ; Chapelas ; Bour- 
neix ; Les Farges; moulin du Breuil ; Montagnac, à 309 mètres ; 
Larret; Manaud ; La Roudarie; LaBoizette; tuilerie des Lan¬ 
des, à 318 mètres; La Rebière; La Vallade ; moulin de ce 
nom sur un étang; Veyrinas, à 284 mètres; Farjouty; tuilerie 
de Beynac ; Beynac ; moulin de ce nom sur un étang ; Le 
Claud ; La Verrière ; Claud-du-Four ; Vieil le-Abbaye ; Nicolas; 
Palayres; ancienne abbaye de Peyrouse ; moulin de ce nom 
sur un étang, etBonnefon. 

La population de ce territoire était : en 1365, de 846 âmes 
pour 141 feux, âsix par feu ; de 2,250 au xvix* siècle ; de 1,826 
en 1807; de 2,703 en 1852; de 2,562 en 1856 ; de2,417 en 1861 ; 
de 2,504 en 1866; de 2,171 en 1872, et de 2,332 en 1876. 

Le chef-lieu de cette commune est à dix kilomètres de 
Saint-Pardoux-la-Riviére, 18 de Nontron et 55 de Périgueux. 

Il est le lieu de résidence de l’un des trois notaires du can¬ 
ton et d’un receveur de bureau de poste de quatrième classe, 
desservant la commune et celle de Romain. Il s’y tient sept 
foires par an, savoir : le mercredi des Rogations, les derniers 
jeudis de janvier, février, mars, août et octobre, enfin le jeudi 
qui précède la Noël. 

Si nous recherchons le passé de l’ancienne paroisse de 
Saint-Saud-La-Coussiôre, nous voyons qu’elle appartenait, au 


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— 69 — 

X® siècle, au comte d’Angoulême et de Chabanais, d’oü elle 
passa à la maison de Rochechouart, par le mariage d’Aimeric, 
dit Osto-Francus, premier vicomte de Rochechouart, mort 
en 1030, avec Ava, fille de Guillaume, comte d’Angoulêmo et 
de Chabanais. Leur arrière petit-fils, Aimeric VI, vicomte de 
Rochechouart, en 1201, épousa Luce, dame de la seigneurie 
de Pérusse, dont Aimeric VIII fit aveu à Alphonse de France, 
comte de Poitiers, au mois d’août de Tan 1242 (Moréri). 

Aimeric, dixième du nom, étant, lisons-nous dans les ma¬ 
nuscrits de dom Villevieille à la Bibliothèque nationale : 

t Sur le point de passer la mer avec le roy de France, disposa de ses 
biens, et donna à Aimery, son petit-fils, fils de feu Aiinery, son fils ayné, 
les chastels, terres et chastellenies de Rochechouart» Brigucuil, le Repai e 
de La Cossière, avec les hommages du chasteau de Montbrun et de toute la 
chastellenie de Rochechouart, sauf Saint-Laurent et Saint-Auvent ; et à Guy 
de Rochechouart, son fils puîné, chevalier, les chasteaux de Pérusse et de 
Salanliac... par testament du vendredi de Saint-Jean-Baptiste 1283. » 

Aimery XI® mourut, vers l’an 1300, sans enfants de Gal- 
maise de Pons, sa femme, laquelle, d’après le même auteur : 

t Donna en récompense de services à noble Simon, vicomte de Roche¬ 
chouart (oncle de son mari), chevalier du Roy, seigneur de Saint-Laurent, 
les terre, chasteau et hébergement de La Cossière... avec la clause que 
dans le cas qu’il en fut évincé de quelque manière que ce fut, les héri¬ 
tiers dudit feu Aimery et d’elle payeront audit Simon 2,300 livres, prix de 
l’acquisition qu’elle en avoit fait par l’acte passé l’année 1307 en présence 
d’Amelin David, chevalier, et Simon de Lespinac, damoiseau. Par suite le¬ 
dit Simon passa compromis avec Isabeau de Lévis, dame de Bergerac, 
touchant leurs prétentions réciproques sur le lieu de La Cossière, le mer¬ 
credi après Oculi 1308. » 

En outre, et par transaction du jeudi, veille de Saint-Marc 
1309 : 

t II compromit avec Jeanne de Rochechouart, sa nièce, touchant la vi¬ 
comté de Rochechouart, la seigneurie de Brigueuil et l’hébergement de La 
Cossière... entre les mains de vénérable messire Focaud de Rochechouart, 
doyen de Bourges, frère de Simon, qui termina le différend en cette sorte 


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— 70 — 

savoir : que riiébergement de La Cossière (i ) avec ses droits appartien- 
droit à ladite dame Jeanne et à ses hoirs de son corps sans pouvoir aliéner 
avec réversibilité audit Simon et aux siens. » 

Simon de Rochecbouart mourut en 1316, laissant de Laure 
de Ghabanais, sa femme, Jean vicomte de Rocbecbouart, 
chambellan du roi, et Aimery, prince de Gbabanais et sei¬ 
gneur de Gonfolens. Le dit Jean fut tué à la bataille de Poi¬ 
tiers le 10 septembre 1356, et il avait épousé, en 1336, Jeanne 
de Sully, dame de Gorbefy, dont il eut deux fils : Jean, qui 
fut archevêque de Bourges et d’Arles ; Louis, l’aîné, qui : 

« Vendit à noble et puissante dame de Sully, sa mère, son chasteau de La 
Cossière, au diocèze de Périgueux, moyennant la somme de trois mille li¬ 
vres et en donna quittance le jeudi après la Toussaint 1368. > Mais, en 
1372, ledit Louis abandonna la terre de Bryon à Jeanne de Sully, sa mère, 
qui lui laissa celle de La Cossière. • 

Antérieurement et au xii* siècle, par suite du premier ma¬ 
riage de Laure de Gbabanais, dame de La Goussière, cette sei¬ 
gneurie était passée, au moins en partie, dans la maison de 
Pérusse, qui la posséda en entier du xiv* au xv* siècle. Nous 
lisons, en effet, dans le nobiliaire de Nadaud, qu’au xii* siècle, 
Louis de Pérusse, chevalier, épousa Laure de Ghabanais, dame 
de La Goussière ; qu’Audoin de Pérusse, seigneur de St-Bonnet 
et de La Goussière, fut le premier qui prit le nom Des Gars, et 
qu’il épousa, en 1281, Marguerite de Ségur, dont l’arrière pe¬ 
tit-fils, Audoin, chevalier, sire et baron Des Gars, seigneur de 
La Goussière, Saint-Bonnet, Lavauguyon, etc., se distingua, 
sous les ordres du connétable Gharles d’AIbret, au siège de 


(1) L’bébergement. dit Denisart « est le droit qu’ont quelques seigneurs en c«)n- 

> séquence duquel leurs vassaux sont obligés de les loger avec les amis qui vien- 

> nent les visiter. > — Anciennement^ dit Ragueau : « Les seigneurs en plusieurs 
» lieux avoient droit à l’bébergement chez leurs sujets; mais le droit a été changé 
>en rentes payables en grains on en deniers. > Diderot résume ainsi ces deux 
définitions : € Le droit d’bébergement était l'obligation de fournir an seigneur 

> scs repas lorsqu'il venoit dans le lieu > Ce droit fut donc supprimé bien avant 
178S et n’était d'ailleurs pas généralement usité. Aussi ne l’avons-nous jamais 
vu mentionné dans de nombreux et anciens titres de rente à partir du xiv* siècle. 

• 


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— 71 — 

Courbefy et fut nommé, en 1421, conseiller du roi et cham¬ 
bellan du Dauphin. Le mardi, 17 mars 1421, par acte passé à 
Nontron, Jean de Bretaigne, sieur de Laigle, lieutenant géné¬ 
ral en la vicomté de Limoges, 

« Eu égard aux grands et notables plaisirs, amours, honneurs et services 
qu’Audoin de Pérusse, écuyer, seigneur des Quars et de la Cossière, son 
cousin et les siens lui ont fait au dit vicomté de Limoges, lui donna la jus¬ 
tice des villages de Paya et La Borda. • 


Le dit Audoin s’était marié le 20 octobre 1390 avec Margue¬ 
rite-Hélie de Pompadour, et leur fils. Gauthier, devint, par 
suite du testament de son père du 20 octobre 1435 et d’un acte 
de partage de 1464, propriétaire et seigneur de Lavauguyon, 
Roussines, La Coussière, etc. Cette dernière seigneurie fut 
possédée par ses descendants, dont l’un en rendit hommage 
au roi de Navarre en 1541, et passa par alliance, à défaut d’en¬ 
fants mâles, dans la famille Stuer de Caussade par le mariage 
de Diane des Gars avec Louis de Stuer de Caussade, comte de 
Saint-Mégrin et baron do Montbrun, du 24 novembre 1579. De 
ce mariage provint un llls, Jacques, qui çn 1618 se qualifiait 
de seigneur comte de Lavauguyon, Varaignes, Bussière, La 
Goussière-Saint-Saud et autres places, et agissait comme hé¬ 
ritier sous bénéfice d’inventaire de la dame d’Escars, sa mère, 
d’après divers actes en notre possession, dont nous reparle¬ 
rons au chapitre des autres seigneuries de cette famille et du 
canton de Bussière-Badil. 

Ce fut, d’ailleurs, en celte dernière qualité que ce dernier 
vendit, conjointement avec son père, elle 17 janvier 1621,1a 
seigneurie de La Coussière-Saint-Saud à messire Antoine 
Arlot, seigneur de Frugie, Sainte-Marie, La Yalouze et autres 
places, lequel en rendit hommage le 16 juin 1626 entre les 
mains de M. de Marcillac, garde des sceaux de France. A la 
suite de cette vente, il intervint entre l’acquéreur et Gabriel 
de Lambertye, comte dudit lieu et baron de Montbrun, un 
procès transigé par contrat du 29 août 1634, que nous analy¬ 
sons ainsi qu’il suit ; 

Par son mariage avec un Lambertye, une demoiselle Pé- 


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— 72 — 

russe Des Hars lui porta en dot les fiefs de Oompbon, de Mou¬ 
ton et des Sauvages, démembrés de la terre de Lavauguyon 
et de celte de La Coussiére, sous la réserve de l’hommage, 
qui fut rendu en 1482 à Gauthier de Pérusse Des Cars, sei¬ 
gneur des dites terres, par Jean de Lambertye et, successive¬ 
ment, par scs successeurs jusqu’au dit Gabriel de Lambertye, 
qui le refusa, alléguant avoir acheté, par contrats des 8 octo- 
't)re 1590 et 18 janvier 1621 lesdits hommages avec la justice 
haute, moyenne et basse, à feu messire Jean Des Cars, comte 
de Lavauguyon, et à Jacques Stuer de Caussade, confirmés par 
arrêt du grand-conseil du roi du dernier jour de juin 1632. 
Mais ce droit à l’hommage ayant été maintenu en faveur du 
nouveau seigneur de La Coussiére-Saint-Saud pour les deux 
premiers fiefs et par arrêt du 15juillet 1633, rendu par Jehan 
Vallier, lieutenant des appeaux de la vicomté de Limoges, il 
intervint entre lesdites parties, suivant acte passé au château 
de Marval, en Poitou, sous le scel du vicomte de Roche- 
chouart, et reçu Sarlande et Ducourtieu, notaires, le 29 
août 1634, une transaction portant que le seigneur de Lam¬ 
bertye jouira : 

« Dores et advant des hommages de Lambertye, justice aulte moyenne et 
basse et anitres droicts aliénés par feus messire Jean Des Cars, comte de 
Lavaugu}’oa et Jacques Bstouard de Caussades conte de la dicte conté de 
Lavauguyon par les contracts des huictiesme octobre 1590 recens par Ram- 
baud et Marey, notaires et dixeeptiesmes janvier 1621 receupar Tournier, 
notaire royal... a la charge par le dict seigneur de Lambertye... de payer 
' et rembourser au dict seigneur de Fnigie acceptant la somme de 5,500 li¬ 
vres de principal a quoy lanchère des dicts hommages et droicts de lièves 
montent... avec intérests... et a este les dicts intérests stipullesa raison de 
dix huict deniers aultrement six liards pour livre... et en oultre et pardes¬ 
sus le dict seigneur de Lambertye a remis au dict seigneur de Prugie pure¬ 
ment et irrévocablement tous droicts de justice, rantes et fondallités 
dbeues et appartenant sur lenclave de La Pignellie et de Grand Coingt 
sise dans la paroisse de Saint-Saud. » 

Quelques années après et en 1645, ledit Antoine Arlot, 
comme seigneur de La Coussiére, reçut les hommages de 
Claude de Forges, seigneur de Forges, de Louise d’Abzac et 


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— 73 — 

de son fils pour le üef du Chastenet, et de Pierre du Puy, 
pour celui de Courtazelle, le tout paroisse de Saint-Saud ; et 
pour celle de Romain, d’Henri de Beynac, pour les ch⬠
teau et flef de La Vallade; de Pierre de Campniac, pour ceux 
de Romain, et de Thibaut de Camaing, pour ceux du Ver¬ 
doyer, relevant tous à foi et hommage de ladite seigneurie de 
La Coussiére. Enfin, le baron de Beynac renouvela l’hom¬ 
mage de La Vallade en 1667 entre les mains de dame Jeanne- 
Antoinette de Clermont de Touchebœuf, veuve d’Antoine 
Arlot de Frugie, troisième du nom. Ce dernier était fils de 
Suzanne de Larochefoucauld et de messire Jacques d’Arlot 
de Frugie, chevalier, seigneur du dit lieu, baron de La Cous¬ 
siére Saint-Saud, Sainle-Marye, Romain, La Vallouze et au¬ 
tres places, suivant son testament, passé au château de Fru¬ 
gie, devant Ladoyre, notaire royal, le 2 mars 1674, dont nous 
allons extraire les parties les plus intéressantes au point de 
vue des usages d’alors et de l’invariable coutume des legs 
pieux et charitables : 


« Appres sestre muny de la saincte croix en disant : In nomine patris 
filii et spiriius sancti amen et recommandé son âme a Dieu et a la glo¬ 
rieuse vierge Marye samere aux anges et aux glorieux apostres saint Pierre 
et saint Jacques ses pattrons et a tous les saincts et sainctes du paradis afin 
d’intercéder pour luy a lheure de sa mort... il dit... que lorsque son ame 
sera separee de son corps voulloir estre ensevelly dans lesglize paroissiale 
du présent lieu de Frugie et tombeau de feu messire Anthoine d’Arlot de 
Frugie vivant chevalier, seigneur dudict lieu et dame Marye Coustin du 
Masnadaud ses pere et merc et qu’il luy soit faicl trois servisses solennels 
dans lad. esglise, lunglejour de son enterrement, laultre le jour de la 
quarantaine et le troisiesme au bout de lan et que a chasque servisse il soyt 
appelle le plus de prestre et de religieux qu’il se pourra qui cellebrent 
tous les jours le sainct sacrifisse de la messe pour le repos de son ame. 
Que a chasque prestre ou religieux soit donne la somme de trente sols et 
que en outre a chasque servisse il soit faict laumosne a tous les pauvres 
qui sy trouveront et a chascun diceux il soit donne la somme de deux sols... 
Item donne et lègue au couvent des RR. PP. Recollets de la ville de Thi- 
viers la somme de 250 livres pour prier Dieu pour le sallut de son ame a 
la charge de faire deux années de messes de Requiem qui est 730 messes, 
comme aussy donne et lègue au sieur Gorsse prestre et prieur de Sainct 


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— 74 — 

NicoUas pour prier pour le sallut de son ame, la somme de troys cent li¬ 
vres. Pour les réparations de lesglize du présent bourg et paroisse de 
Frugie la somme de 50 livres... Et au sieur vicquaire servant en icelle un 
fond de la valeur de six cens livres a la charge de dire tous les ans a 
perpetuitte une messe de Requiem qui est une pour chasque mois pour le 
repos de son ame et de celle de scs prédécesseurs et pour entretenir con¬ 
tinuellement nuit et jour la lumière de la lampe de ladite esglize... À la 
chapelle de Notre Dame de pytie de Saint Saud la somme de cens 
cinquante livres pour la bastisse d'une maison commode au sieur vicquaire 
de ladicte chapelle... » 

Après divers autres legs, le testateur déclare que de son 
mariage sont provenus trois fils : feu messire Anthoine 
Darlot de Freugie, chevalier, seigneur marquis de La Cous- 
sière; messire Louys Darlot do Freugie, chevalier, seigneur 
de Saint-Saud ; messire Hellie Darlot de Freugie, seigneur du 
Breuil, et une fille : Michelle Darlot demoiselle de Freugie. 
Il institue ensuite pour son héritier universel Jacques Dar¬ 
lot de Freugie, son petit-fils, issu du mariage de son fils aîné 
avec dame Antoinette de Touchebœuf de Clermont, à la 
charge de payer à chacun de ses autres enfants la somme de 
cinquante mille livres et sous la clause de substitution à 
défaut d’enfants mâles, tant au profit de ses autres petits-fils 
et de ses fils et filles sus-nommés < qu’à celui de Jacques 
Darlot de Freugie, chevalier, seigneur de Cumond, filshayne 
do feu messire Hellie Darlot de Freugie, chevalier, seigneur 
de Saincte Marye son frère et au besoin à ses aultros malles. » 

La branche de Frugie s’étant éteinte en 1754, la substitu¬ 
tion prévue eut lieu au profit de celle de Cumond, sortie de la 
branche de Sainte-Marie, devenue ainsi l’aînée et dont un 
des membres, Louis d’Arlot de Saint-Saud, baron de Saint- 
Saud La Coussière, seigneur de Romain et autres places, fils 
de Léonard et de Françoise de Jaubert, fut le chef de la bran¬ 
che de Saint-Saud. Devenu capitaine au régiment des gre¬ 
nadiers de France, il se maria le 15 janvier 1775 avec Marie- 
Marguerite de Fayolle et il en eut huit enfants, dont deux 
ont continué la descendance masculine de ce rameau, celui 
de Cumond étant également représenté ainsi que nous l’avons 
indiqué au chapitre de la commune de Saint-Pierre-de-Fru- 


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— 7S — 

gie, canton de Jumilhaole-Grand. La branche de Saint-Saud 
s’est, d’ailleurs, divisée elle-même en deux autres rameaux, 
savoir : 1» celui de La Valouze, dont le chef fut André-Au¬ 
gustin d’Arlot, baron de Saint-Saud, qui se maria en 
1816 avec Marie-Sophie de Gallaup, de laquelle il eut deux 
Allés, dont l’une, Suzanne-Ameline, s'est mariée en 1843 avec 
M. Thimothée du Perrier de Larsan, et un lils, Pierre Gus¬ 
tave. Ce dernier s’est marié en 1851 à dame Honorine Barnier 
de Franchauvet, dont il a eu un Als, Aymar, et une Aile, 
Emilie, nés l’un et l’autre en 1853 et 1857, au château de La 
Valouze, près de Larochechalais, qu’il a fait construire, et 
auquel il a donné ce nom, en souvenir de l’ancienne seigneu¬ 
rie de La Valouze, commune de Saint-Paul-la-Roche, appar¬ 
tenant à ses ancêtres ; 2“ et le rameau de Nadelin, formé par 
André-Julien d’Arlot, comte de Saint-Saud, marié en 1819 
avec dame Madeleine Papin de La Gaucherie, de laquelle 
sont provenus trois Als : Paul-Alfred, Léonard-Eugène et An¬ 
dré-Hubert. 

La terre de Saint-Saud-La-Goussière fut, d’ailleurs, succes¬ 
sivement démembrée et, en 1780, il n’en restait plus dans les 
mains de la famille Arlot qu'une maison noble et la halle 
dans le bourg de Saint-Saud, la métairie de Saint-Saud, le 
moulin banal de La Goussière, trois étangs, des pièces déta¬ 
chées en prés, bois et futaies, trois domaines au village de 
Labesse et les quatre domaines de La Goussière, lesquels fu¬ 
rent vendus les derniers et en 1830. 

Le chef dominant de cette seigneurie, dont la juridiction 
s'étendait sur les deux paroisses de Saint-Saud et de Romain, 
était le château-fort de La Goussière, que nous avons vu men¬ 
tionné dans des titres du xiii* siècle. Ayant eu grandement â 
souArir des guerres anglaises et aussi des guerres de reli¬ 
gion, il était depuis longtemps inhabitable et presque à l’étal 
de ruine, d’après les cartes géographiques des xvii* et xvin* 
siècles. La dernière tour de ce château à demi-ruinée fut démo¬ 
lie et rasée il y a une trentaine d’années, et il n’en reste plus 
qu’une partie du corps-de-logis, restauré pour servir à une ex¬ 
ploitation rurale. Ge caractère de château-fort résulte en outre 
de la charge de faire le guet, imposée aux tenanciers dans 


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— 76 — 

toutes les paroisses où se trouvaient des constructions de ce 
genre pour la défense de la contrée et servir de refuge à tous 
les habitants en temps de troubles et de guerre, tandis que 
cette charge ne se trouve jamais mentionnée dans les titres 
de rente concernant les paroisses privées de ce moyen de dé¬ 
fense. C’est d’ailleurs ce qui résulte, pour celle ide Saint-Saud, 
d’un acte passé au château de Frugie le 6 octobre 1659 de¬ 
vant Archier, notaire royal, et portant règlement de compte 
pour arrérages de rentes entre « haut et puissant seigneur 
messire Jacques d’Arlot de Freugie, chevalier, seigneur dudit 
lieu, baron de La Coussière-Sainl-Saud, Romain, Sainte- 
Marye, La Vallouse et autres places, et les tenanciers du vil¬ 
lage et du ténement de Grandcoing et de la Pynalye, » par 
lequel acte ces derniers se reconnaissent débiteurs d’une 

« Rente annuelle de quatre sestiers de froment, seigle dix sestiers des¬ 
quels le moulin de Grandcoing en paye quatre, advoyne six sestiers, 
gellines quatre et une sur le pred dudict moullin. argent quatre livres dix 
sols ; et, sur la tenance de La Pinalhie ; argent vingt sols, qu’ils s'enga¬ 
gent de payer solidairement à l'avenir comme par le passé, ainsi que de 
faire le guet et garde aussy a l'avenir et icelluy payer et daller moudre 
leurs grains au moullin du dict seigneur. > 

Ce droit de guet et de garde était fixé, en temps de paix, 
pour les tenanciers alors dispensés de le faire, à trois sols 
quatre deniers par feu, suivant une quittance passée le 8 
octobre 1663 devant Dumonteil, notaire royal, entre ledit 
Jacques d’Arlot et les habitants du village de La Verrière, 
susdite paroisse de Saint-Saud (1). 


(1) Voici ce que disent les jurisconsultes sur ce droit de Guet : * Le Guet et Garde, 

> lisons-nous dans la collection Denisart (1766) est un droit seigneurial que chaque 
» habitant (non noble et ecclésiastique) des châtellenies paye au seigneur châle- 

> lain. au lieu de la garde et du guet que le seigneur châtelain pouvoit autrefois 

> exiger qu’ils fissent en son château... (Capitulaires do Louis-lt-Débonnaire 8I5, 
* et de Charles-lo-Chauve, 814, 861. rapportés par Baluze'., c L’ordonnance de 
» Louis XI de 1479 parle du droit de guet et garde comme d'un droit de châtellenie 

> ordinaire et annuel qu’elle autorise à l’égard des seigneurs qui en ont la posses- 

> sion. Cette môme ordonnance modère ce droit A trois sols par an pour chaque 

> habitant... c'est un droit personnel... Il n'est dû que par ceux qui habitent dans 
» le territoire de la châtellenie ; il n’est point dû par ceux qui y possèdent des 


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— 77 — 

Le seigneur de La Coussière-Saint-Saucl, avait, en outre, sur 
la forêt de l’abbaye dePeyrouse, un droit de chauffage qui lui 
fut maintenu par arrêt du parlement de Bordeaux du 21 juil¬ 
let 1635, rendu à son profit contre l’abbé Nicolas du Mazeau, 
prieur de cette abbaye. 

Nous avons vu, enfin, d’après le relevé de quelques hom¬ 
mages rendus en 1645, que plusieurs arrière-fiefs relevaient 
de ladite seigneurie, et nous devons y ajouter les suivants?, 
situés dans la paroisse de Saint-Saud : 

I. VAciiALMAnn. — Avec château indiqué dans la carte de 
Belleyme, aujourd’hui disparu et qui appartenait en 1493 à 
Marguerite Panete, épouse d’AIzias Flamenc, suivant recon¬ 
naissance de rente du 17 décembre, souscrite par divers te¬ 
nanciers au profit de : Nohili viro Alzias Flamme domicello 
domino Sancti Laurenlü et de Romaing diocesis PePragoricensis 
tam jrro se et suis heredibus quam pro nobili domicella Marga¬ 
rita Panete ejus conjuge... 


^ fonds lorsqu'ils habitent ailleurs, ni par les veuves ni par les nobles. Celui qui 

> possède un grand nombre d'héritages ne paye pas plus que celui qui en possède 

> peu... ou qui n'en possède point. > 

Dàns non Répertoire de jurisprudence (ilBi) Guyot dit: t L’origine du droit de 

> guet vient des guerres privées ; les vassaui étaient obligés de faire le guet 

> pour éviter toute surprise. Ce droit ne se paye plus en nature ; il n'a pas nôan- 

> moins été précisément aboli; mais des ordonnances de Louis XI et de Louis XII 
» des années 1179 et 1504 ont permis à ceux qui le devaient de le racheter par une 

> redevance dout le prix est si minime depuis l'accroissement des espèces, qu*ü 

> n'y a plus personne qui fasse le service du guet en nature... > Ce droit disparais¬ 
sait d'ailleurs avec le château-fort qui y donnait lieu. 

Ainsi se trouve sufAsamment reléguée au pays des fables la légende de vilains 
contraints, partout et en vertu du droit do guet, à battra chaque nuit à coup de 
gaules l'eau bourbeuse des fossés des châteaux-forts pour faire taire les grenouilles 
troublant le sommeil des seigneurs. Ce droit de guet a été, d'ailleurs, définitive¬ 
ment aboli par la loi du 15 mars 1790 et les châteaux-forts ont disparu depuis 
longtemps avec leurs seigneurs ; ce qui n’empéche pas les niais de croire 
encore à son rétablissement et certains habiles d'exploiter cette croyance à leur 
profil. C'est ainsi qu'un orateur, plus passionné qu'érudit, du dernier congrès de 
Marseille n'a pas craint, dans la séance du 34 octobre 1879, de rééditer cette fable en 
ces termes : < Si les citoyens de 93 avaient agi avec mollesse, où en serions-nous ? 

> 11 nous faudrait passer la nuit à battre l'eau pour empêcher les grenouilles de 

> troubler le repos des seigneurs. ^ Et voilà comment on écrit encore l'histoire en 
plein siècle de lumières et de fraternité ! 


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— 78 — 

II. Chapelle. — Mentionné dans le contrat de mariage de 
Marguerite Chapelle, lille de Martial de Chapelle, avec Jean 
Bolen et dans une quittance de partie de la dot constituée, 
passée le quatre septembre 1589 dans la [maison noble de 
Chapelle, paroisse de Saint-Saud ; dans une transaction du 
1er mai t 6 i 5 entre Jehan de Chapelle, seigneur dudit lieu, y 
habitant, et Léonard Dubarry, notaire royal, son beau-frère ; 
dans une autre transaction du 22 juillet 1648 passée entre ce 
dernier et René de Chapelle, écuyer, son neveu ; dans un 
autre acte du 6 mars 1709, dans lequel figurent Françoise 
Pourten et Besmond Mallet de Chastillon, habitant au ch⬠
teau de Chapelle, paroisse de Saint-Saud, et enfin dans le 
contrat de mariage du 30 janvier 1741 de Pierre de Lasescu- 
rasavec Léonarde de Larue, dans lequel figure comme témoin 
messire René Mallet de Chatillon, écuyer, seigneur de Massi- 
gnac, fils de Raymond, habitant en son château de Chapelle, 
dite paroisse de Saint-Saud. Nous devons ajouter cependant 
que ce doit être par euphémisme que la qualification de ch⬠
teau a été ici substituée â celle de maison noble, selon l’u¬ 
sage alors trop répandu; car il n’existe dans la commune de 
Saint-Saud aucune trace de château de ce nom, mais seule¬ 
ment une forge dite de Chapelle, ou Chapellas, où se trouve 
une sorte de manoir, ou maison noble, servant d’habitation. 

III. Montagnac. — Appartenant à la&unille de Forge, d’a¬ 
près un appointement rendu le 24 janvier 1774 par le séné¬ 
chal de Périgueux, au profit de l’abbaye de Peyrouse, contre 
messire Aubin DefForge, écuyer, seigneur de Nauzet, et au¬ 
tre Aubin Detforge, écuyer seigneur du Chazeau, habi¬ 
tant au lieu de Montagnac, paroisse de Saint-Saud, et d’après 
une reconnaissance de rente du 24 mars 1775, devant Martin, 
notaire royal, consentie par Ëlie du Chassaing, ancien garde 
du corps du roi, demeurant à Milhac, en faveur de messire 
Aubin de Forge, écuyer, seigneur du château de Montagnac. 
Ce château, relativement moderne, existe encore et appar¬ 
tient, ainsi que les dépendances, à M. le comte de Chaslel- 
gnier. La famille de Forge est d’ailleurs encore représentée 
de nos jours et, au point de vue nobiliaire, l’un de ses mem- 


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— 79 — 

bres, qualifié de seigneur de Forges de Montagnac, de Cour- 
tazelle et de Larest, vola à Périgueux en 1789 et avait pour 
armes : de gueules à deux ancres d’argent posées en pal l’une 
sur l’autre, celle de la pointe à une seule branche du côté sé- 
nestre. 

IV. — Larret. — Ce fief appartenait primitivement à une 
famille de ce nom, dont une fille s’était mariée avec un de 
Forge, d’après un acte de vente du 4 octobre 1666, reçu Bonna- 
mour, notaire royal, et consenti au couvent de Saint-Pardoux* 
la-Rivière par noble Jean de Forges, seigneur dudit lieu et 
Jeanne de Larret, sa femme. Leurs descendants la possé¬ 
daient encore à la fin du xviiP siècle, ainsi qu’il appert d’un 
contratde mariage du 19 juin 1770, entre Jean-Baptiste de Las 
Escuras de Beynac et Marie-Charlotte de Forges, fille de mes- 
sire Aubin de Forges, habitant la maison noble de Larret. 

V. Bonnefond. — Cbazal de Bonnefond, d’après le terrier 
de Clarol, seigneur de cette partie du Nontronnais au xii» 
siècle. Ce fief passa plus tard à la famille Vincent et ensuite à 
celle de Fourichon, par le mariage de Pierre Fourichon, 
écuyer, seigneur de Lhosterie, qui y habitait en 1658. Mais, 
au xviii* siècle, nous y trouvons la famille Dupin, d’après une 
quittance du 28 octobre 1756 consentie par messire Charles 
Dupin, chevalier, seigneur du Bastiment, habitanten sa mai¬ 
son noble de Bonnefond. Jean Dupin, écuyer, seigneur de 
Saint-Cyr, Bonnefond et autres places, figure dans le susdit 
appointement du sénéchal de Périgueux du 24 janvier 1774 
au profit de l’abbaye de Peyrouse, de laquelle ce fief relevait. 
11 y avait une sorte de maison forte, qui existe encore ainsi 
qu’une chapelle. Les constructions sont d’ailleurs fort ancien¬ 
nes, et la tradition rapporte que, dans les derniers temps des 
guerres anglaises, un Vincent, seigneur de Bonnefond, ayant 
pris parti pour le roi de France, un corps d’Anglais venant 
de Thiviers par Saint-Marlin-de-Fressengeaset l’ancienevoie 
qui porte encore le nom de Grande-Pouge des Anglais, pillè¬ 
rent sa maison. Revenu après leur départ, Vincent s’em¬ 
pressa de retirer des profondeurs du puits où il l’avait jetée. 


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— 80 — 

une de ces vastes bottes de l’époque remplie de tout ce qu’il 
avait d’or, d’argent et de bijoux, et qu’il employa à faire à 
ces ennemis de son pays, devenus doublement les siens, une 
guerre acharnée de partisans qui ne finit qu’après leur ex¬ 
pulsion do la contrée. 

VI. Baynac. — Qualifié de maison noble dans divers actes 
des années 1629, 1683, 1687, 1725,1732,1736, 1750. 1759,1770 
et 1772. Cette maison avec chapelle, telles qu’elles existent 
aujourd’hui, furent reconstruites en 1656 par les soins de 
Pierre Fourichon, écuyer, seigneur de Lhosterie, fils de 
Pierre et de Marie de Garabœuf, et époux de Jehanne Vincent. 
Ledit Pierre Fourichon testa devant Dubut, notaire royal, par 
acte du 10 mars 1683, par lequel, après avoir fait le signe de 
la croix et recommandé son âme c à Dieu le Père tout-puissant, 
créateur du ciel et de la terre, a la benoiste Vierge Marie, a 
monsieur Saint-Michel archange, a monsieur Saint-Estienne 
son patron, a Saint-Pierre et Saint-Paul et generallement a 
toute la cour celeste de Paradis... Veult que son corps soit 
porte dans lesglize de l’abbaye de Peyrouzepour y estre faict 
le divin service avecq les lumières requis et le service faict 
estre enterre dans la chapelle de Saint-Anthoyne ou est sa 
fondation... » Le testateur lègue ensuite 40 livres aux reli¬ 
gieux de Peyrouse à la charge de dire quarante messes pour 
le salut de son âme, trente livres pour réparations â l’église 
de Saint-Saud ; cintj livres au vicaire de cette paroisse pour 
dire des messes; 15 livres pour réparations à l’église de 
Saint-Jory-de-Chalais ; 50 livres aux Pères Récollets de la 
ville de Thiviers pour cinquante messes à l’autel privilégié 
(1) ; 15 livres à chacun des quatre couvents mendiants de 
Périgueux pour trente messes à dire à l’autel le plus privilé¬ 
gié et enfin trente livres aux Pères Cordeliers de la ville de 
Nontron pour trente messes. Ensuite et â défaut d’enfants, 
il divise sa fortune entre Hélie Fourichon, écuyer, sieur des 
Merles, son frère, Jean Fourichon, écuyer, sieur de La Jarthe 


(1) Cet autel, où devaient être dites les messes pour les Ames du purgatoire avait 
été privilégié par un bref du pape Alexandre VII du 31 mai 1664. 


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— 81 - 

son neveu, et les deux sœurs de celui-ci. Ledit testateur mou¬ 
rut en 1698, et, dans l’inventaire dressé le 2 septembre de 
cette année par Degrandcoing, notaire royal, nous remar¬ 
quons les mentions suivantes :. 

Titres de noblesse et arbre généalogique d’Hélie Fourichon, escuycr s' 
des Merles et de Losterie ; titre de fondation d'une chapelle et banc dans 
lesglize de l'abbaye de Peyrouze par acte du 26 juillet 1675 reçu Chasleau, 
notaire royal ; quittance de la taxe de M. de Lhosterie au rolle des gen¬ 
tilshommes et enregistrement des armoiries du 27 aoust 1697, signé de La 
Tour, et enfin omemens servant a la chapelle de la maison de Beynac. 

Maintenant et pour continuer la filiation de la famille Fou¬ 
richon et la liste des possesseurs du fief de Beynac jusqu’à 
nos jours, nous allons donner le sommaire de quelques actes 
venus jusqu’à nous. Ainsi : en 1687 et le 23 janvier, devant 
Dubut, notaire royal, au château de LSfMothe d’Âgonac, mai¬ 
son du seigneur de Montardy, en Périgord, contrat de ma¬ 
riage entre demoiselle Louise de Lagut de Montardy et Pierre- 
François Fourichon, écuyer, s' de Losterie, des Merles, 
demeurant en sa maison noble de Beynac, desquels provin¬ 
rent Elle et Antoinette. Le 27 septembre 1710, devant De¬ 
grandcoing, notaire royal, au lieu de Beynac, et dans la 
maison d’Hélie Fourichon, écuyer, s^ de Beynac, mariage de 
ladite Antoinette avec Eymard de Lame, s' de La Fla- 
menchie, desquels provint Léonarde. Du 30 janvier 1741, 
devant le môme notaire, acte de mariage de cette dernière 
avec Pierre de Las Escuras, s» de Lestang, fils de Jean s' 
de Leyssard et de Michelle Ghateau, lesquels devinrent par 
héritage et par acquisition d’autre Hélie Fourichon , s' 
de Ghapelas, du 18 avril 1742, propriétaires dudit fief de Bey¬ 
nac, dont les enfants prirent le nom, selon l’usage d’alors. 
Ledit Pierre Las Escuras de Lestang était, d’ailleurs, avocat 
au Parlement de Bordeaux et avait été nommé conseiller du 
roi et son procureur au siège royal de Thiviers par brevet du 
16 septembre 1730. En outre et par décret du Saint-Père le 
pape Elément, daté d’Avignon, le 15 juin 1749, il fut élevé à 
la dignité dé comte palatin et de chevalier de Saint-Jean-de- 
Latran dans les termes suivants : Dilecto nobis in Christo Pelro 

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— 82 — 

de Lasescuras de Laytan, equiti consilierio regis, procuratori in 
prepositura regia oppidi de Thiviers, Petragoricensis diocesis et 
domino nobilis domvs de Bainac, dicti diocesis... te sacri pa- 
latii apostolici et aulx Lateranensis militem et equitem aurea- 
tum ac comitem palatinum apostolica auctoritate... facimus 
creamus, etc. Pierre décéda le 2 février 1755 et fut inhumé dans 
l’église Notre-Dame de l’abbaye de Peyrouse, ès lambeaux de 
la famille, laissant quatre fils dont les deux plus jeunes firent 
les branches de Pouzol et de Lamaque; le cadet celle de Las 
Escuras de Lépine résidant à Thiviers, et l’aîné, Jean-Baptiste, 
celle de Las Escuras de Beynac. Ce dernier se maria, suivant 
contrat passé au village de Larret, en la maison noble de 
messire Aubin Deforge, écuyer, seigneur de Nozet, devant 
Martin, notaire royal, le 19 juin 1770, avec demoiselle Marie- 
Charlotte Deforge, fille dudit Aubin et de dame Anne Fouri- 
chon. Cette dernière était fille d’Elie Fourichon, seigneur 
de Croze, et sœur d’Elie-Noël-Jean Fourichon, s' de La 
Bardonnie, gendarme de la garde du roi. De ce mariage 
provinrent trois fils, dont le cadet fut officier de cavalerie ei 
le plus jeune entra dans les ordres, tandis que l’aîné, Jean- 
Baptiste-Antoine-Aubin de Las Escuras de Beynac a conti¬ 
nué la descendance, par son mariage du 12 mai 1862 avec de¬ 
moiselle-Madeleine-Isabelle Pabot duChatelard, de laquelle 
il a eu un fils et une fille. 

Quant à la famille Fourichon, nous avons déjà dit, aux 
chapitres de Vaunac et de Saint-Martin-de-Fressengeas, can¬ 
ton de Thiviers, qu’elle est encore représentée par la branche 
de Labardonie. Mais nous devons ajouter pour compléter 
d’autant ces notes généalogiques, que les Fourichon nous 
paraissent être, d’après des actes du xv'siècle, originaires 
du bourg de Saint-Pardoux-la-Rivière, où la branche aînée 
s’est maintenue jusqu’à nos jours, tandis qu’un fils cadet 
implantait à Thiviers, vers la fin du xviii*, un autre rameau 
dont la descendance est aujourd’hui trés-honorablement re¬ 
présentée par M. Martin Fourichon, vice-amiral, ancien dé¬ 
puté, ancien ministre de la marine, sénateur inamovible et 
nommé grand’-croix de la Légion-d’Honneur le 3 juil¬ 
let 1877. 


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— 83 — 

Tels furent les fiefs principaux, de la paroisse de La Gous- 
siére-Saint-Saud, dont les seigneurs, à partir au moins du 
XVI* siècle, étaient devenus propriétaires de diverses forges, 
formant alors la principale industrie de cette contrée} fort 
boisée, et dans laquelle se trouvaient trois grandes forêts, 
celles de Baynac, d’après un acte de 1254, Cbez-Nicolas et Las 
Fourets, Ghabroulen-de-Pautier, énoncées dans des actes de 
reconnaissance de rentes au profit de l’abbaye de Peyrouse 
en 1742. Voici celles de ces forges dont nous avons retrouvé 
les mentions écrites ; 

1. Lamaque. — Forge à battre avec deux afïlneries, sui¬ 
vant procès-verbal dressé par Dubut, notaire royal, le 19 
juin 1754, à la requête du propriétaire, haut et puissant sei¬ 
gneur Léonard Darlot, marquis de Frugie, seigneur de 
Sainte-lfarie, La Goussiére-Saint-Saud, Romain, Gumon, 
Salebœuf, Lalinde et autres places (1). 

IL PuYDOYEux. — Appartenant à Martial de Ghapelle, qua¬ 
lifié de maître des forges haute et basse de Puydoyeux, dans 
le contrat de mariage de sa fille du 12 janvier 1580. 

III. La.Bucuerie. — D’après un acte de vente consenti le 
12 mars 1694 devant Degrandcoing, notaire royal, par Léo¬ 
nard Bézard, maître essayeur de la forge de La Bucherie, 
paroisse de Saint-Saud. 

IV. La Marencourib, d’après un acte de 1734. 

\ 

V. Ghapellas ou Ghapelle. —Avec maison noble apparte¬ 
nant en 1589 à la famille de ce nom ; à Françoise Pourten 
épouse de Resmond Malet de Ghastillon, en 1709, et à Elle 
Fourichon, sieur de Chapelas en 1752. 


(1) Jean-Pierre de Lacropte, comte de Bourzac, vendit par acte du 18 Juillet 1664 
à messire Hélie d’Arlot de Frugie, chevalier seigneur de Sainte-Msrie, les seigneu¬ 
ries de Gumont et de Sallebœuf, avec tout droit de justice haute, moyenne et basse, 
droits henoriflques et l’hommage des repaires de La Courre et de Sallebosuf pour 
le prix de cent vingt mille livres. 


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- 84 — 

Au xiv® siècle, la paroisse de Saint-Saud dépendait de la 
châtellenie de Nontron, mais au xv> elle en fut distraite et 
érigée en châtellenie à cause du repaire noble de La Cous- 
sière et de l’adjonction de la paroisse de Romain. Elle dé¬ 
pendit alors de la baronnie de Nontron, et eut sa juridiction 
parliculière, relevant des appeaux de Ségur et en dernier 
ressort du sénéchal de Périgueux, d’après une sentence des¬ 
dits appeaux du 17 juillet 1714, que nous avons sous la main 
et signée Pierre de Lafon, conseiller du Roi, juge, François 
Gombret, conseiller du Roi, lieutenant civil et criminel, et 
Bossaux, greffier. Cette sentence en confirmait une autre de 
l’ordinaire de La Coussière-Saint-Saud, rendue le 7 septembre 
1711 en matière de désistât, pour cause de pignoration d’im¬ 
meubles, vendus le 21 juin 1587, et en restitution de fruits. 
La sentence des appeaux de Ségur fut portée en second appel 
devant le sénéchal de Périgueux, et les parties transigèrent 
par acte reçu Desport, notaire royal, le 26 juillet 1719. 

Parmi les juges et officiers divers de la juridiction de 
La Coussière-Saint-Saud, nous avons pu retrouver les sui¬ 
vants : 

En 1571 et le 2 septembre, ordonnance du juge ordinaire de 
la jurisdiction et chastellenye de La Goussière, tenue' à Saint- 
Saud, signée : Pierre Pastoureau, sieur de Lagrange, lieute¬ 
nant de juge, P. Dubreuilh-, greffier. — En 1615, maistres 
Léonard, notaire et lieutenant de La Goussière, et Hellies, 
procureur d’office dudit lieu. — En 1619, Pierre Fournyer, 
lieutenant de la chastellenye et jurisdiction do La Goussière, 
Degrandcoing, greffier. — En 1636, maistre Thoumas Vin¬ 
cent, lieutenant de la jurisdiction de La Goussière. — En 
1664, Pierre Guérin, lieutenant de juge. — En 1668, Pierre 
Martin, greffier. — En 1707 et 1708, Jean Bonnet, sieur de 
Lestang, juge, Mathieu, greffier. — Du 13 mars 1717, ordon¬ 
nance de M* Jean de Commeyrie, lieutenant. — Du 2 
juillet 1719, sentence de M. Lavaure, juge, Martinot, gref- 

• lier, Martinot et Grandcoing, procureurs. — En 1725, Bon- 

• net, juge.— En 1727, Pierre Grandcoing, notaire royal, pro¬ 
cureur fiscal des juridictions de Frugie et de La Coussière- 
Saint-Saud. — Du 16 juin 1728, sentence rendue par Lapey- 


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— 85 — 

ronie, juge, Millet, greffier. — Du 22 février 1735, autre par 
Château, juge, Martinet, greffier, Dubarry et Lacoste, procu- 
reure. — En 1736, François Lacoste, sieur de Lavergne, 
procureur d’office. — De 1744 à 1760, Pierre Ghasteau sieur 
de Vielle-Abbaye, était juge, Léonard Ghasteau, procureur 
d’office, Cultal, greffier, Vincent Dubarry et Pierre Martinot, 
procureurs de la juridiction de La Coussière-Saint-Saud et 
Romain. — De 1770 à 1790, Léonard Berger, juge, Ghasteau, 
procureur d’office, Martinot, greffier. — Enlln et en 1790, 
Nicolas Berger, juge, Daniel Martinot, procureur d’office, et 
Duroy, greffier. 

Tel fut, sous le rapport civil, l’état ancien de la paroisse de 
Saint-Saud, dénommée successivement : Parochia de Saint- 
Saud en 1254 ; Sanctus Petrus de Sen Saut, parochia et eccle- 
sia de Sansaud en 1307 ; parochia Sancti Saudi en 1478 ; pa¬ 
roisse de Saint-Saud et de Sainct-Sault en 1574 et 1598; de 
La Coussière-Saint-Saud de 1618 â 1790; et enûn commune 
de La Coussière-sur-Dronne les 11 floréal et 14 thermidor de 
l’an II de la République, c’est-à-dire en 1794, après l’aboli¬ 
tion de la religion catholique par décret du 10 novembre 
1793. Pas de Dieu, partant plus de saints; ineptie et logique 
tout à la fois, qui ne sauraient se renouveler à notre époque 
de civilisation, de tolérance et de liberté ! 

R. DE Laugahdière. 

(/I suivre). 


VARIA. 


NÉCROLOGIE. 


H. LE COMTE DE LAHMANDIE. 

M. François-Adolphe comte de Larmandie est décédé en son hôtel de la 
Cité, le 18 décembre dernier, dans la 79* année de son âge. C’est le vingt- 


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- 86 — 

neuvième membre de noire Société historique et archéologique, fondée en 
mai 1874, dont nous avons à déplorer la perte. 

Celte mort a été vivement ressentie par tous ceux qui ont connu ce noble 
vieillard ; ses obsèques, où se pressaient toutes les classes de la société, 
ea ont été une preuve touchante. 

M. de Larmandie était, en effet, un homme de bien, c’était le vir probus 
par excellence. 

Chrétien fervent, il pratiquait la charité sans ostentation et comme en 
cachette, mais on savait que, membre actif de la Société de Saint-Vincent 
de Paul, il en comprenait les devoirs et se faisait un honneur de visiter 
lui-même les pauvres de sa paroisse. 

Travailleur infatigable, il eut, dès sa jeunesse, le goût et l’amour des 
choses du passé, aussi eut-il à cœur, à la création de la Société, de se faire 
inscrire des premiers parmi ses fondateurs. Il fut un des membres les plus 
assidus de nos réunions mensuelles, et l’on n’a pas oublié que, souvent, il y 
apportait des renseignements précieux, soit pour les familles du Périgord, 
soit pour l’histoire de notre province qu’il connaissait et aimait plus que 
personne. 

A sa science historique et généalogique M. de Larmandie ajoutait des 
connaissances géographiques très-étendues, et il n’est pas en Périgord et 
dans les provinces limitrophes ,un château, un bourg, un village, un hameau 
qui lui fussent inconnus. 

Erudit profond et grand collectionneur, il laisse bien des manuscrits et 
grand nombre de documents inédits dont je suis heureux de révéler 
l’existence, dans l’espoir que sa digne veuve voudra bien permettre d’y faire 
de nombreux emprunts pour en enrichir le Bulletin de notre Société. 

M. de Larmandie a été, en outre, un commentateur impartial de généa¬ 
logies publiées par les Lespine, les Courcelles, les La Chenaye-des-Bois, 
les Saint-Allais, les Lainé, etc., et, dans ses commentaires et annotations 
nombreuses qu’il m’a été donné de parcourir rapidement, j’ai pu facilement 
me convaincre que notre regretté collègue avait été trop modeste en ne 
livrant pas à l’impression plusieurs de ses œuvres où se révèlent, à chaque 
page, un grand savoir, un esprit droit, vif, original, mais toujours de bon 
ton, uni à une charmante bonhomie. 

Par la mort du comte de Larmandie qui n’a laissé, de son mariage 
avec Joséphine de Philip de Saint-Viance, qu’une fille, mariée 
avec le vicomte de Malet de Roquefort, dont sont provenus un fils et une 
fille, par cette mort, dis-je, son cousin, M. Charles de Larmandie, ancien 
magistrat, que nous sommes heureux de pouvoir compter parmi nos plus 
intelligents et dévoués sociétaires, et son fils, restent les seuls représen¬ 
tants de cette vieille famille qui, de toute ancienneté, a tenu un rang dis- 


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— 87 — 

tingué dans la noblesse du Périgord, tant par le nombre et la continuité de 
ses services que par ses alliances et les personnages qui ont illustré son 
nom dans l’Eglise et dans les armées (1). 

M. le comte de Larmandie est mort, comme il avait vécu, toujours ferme 
dans ses principes politiques et religieux, fidèle ainsi aux traditions de 
ses aïeux. 

Aux regrets sincères que j’exprime ici, au nom de notre Société tout 
entière, qu’il me soit permis, en terminant, d’y joindre ceux que je ressens 
personnellement pour celui qui a bien voulu m’honorer de son affection et 
dont le souvenir vivra toujours en moi. 

Puisse sa famille trouver dans la sympathie générale un adoucissement 
à sa juste douleur. A. de F. 


Rapport sur le mémoire de m. de Vbrneilh, intitulé : De Vavène- 
ment des nouvelles couches sociales sous l'ancien régime. 

Messieurs, 

Notre savant collègue, M. le baron de Vemeilh, a récemment publié, 
dans le Correspondant^ un travail, avec ce titre : De l'avènement des 
nouvelles couches sociales sous l'ancien régime. Chargé parM. le Prési¬ 
dent de faire un rapport sur celte étude historique, publiée en brochure et 
dont un exemplaire a été envoyé à notre bibliothèque, je viens aqjourd’hui 
m’acquitter de cette honorable mission. 

Après avoir constaté tous les progrès réalisés de nos jours, en France, 
sur le terrain des études historiques, dans chaque province, dans chaque 
localité dont les archives intéressantes sont déjà publiées ou en voie de 
publication, l’auteur s’étonne avec justice qu’avec ces documents variés, 
ces éléments d’instruction, il règne encore tant de préjugés sur un passé 
qui demeure toujours systématiquement diffamé non-seulement aux yeux 
de la foule, mais au sein même des intelligences les mieux cultivées. Re¬ 
dresser les idées erronées sur l’organisation de la société avant la grande 
Révolution française, causes d’antagonismes déplorables et de terreur 


(1) DansPEglise elle eompte. entre autres dignitaires, un évêque deSarlat, en 
1531, et, dans les armées, grand nombre d’officiers de tous grades et décorés de 
divers ordres, dont plusieurs sont morts an champ d’honneur. Sans remonter au- 
delà de ce siècle, je citerai le frère aîné du comte Adolphe de Larmandie, officier 
du génie militaire, tué au siège de Cludad-Rodrigo, en 1811^ et son second frère, 
officier de chasseurs à cheval, chevalier de la Légion-d’Honnenr, qui servit avec 
distinction dans les campagnes mémorables d’Iéna, de Wagram et de Moscou. 


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- 88 - 

chimérique ; dissiper le malentendu funeste qui règne entre les diverses 
classes de la société, tel est le but que notre éminent collègue s’est proposé 
en publiant son intéressante étude. 

C’est un fait presque généralement admis, un axiome profondément en¬ 
raciné dans les esprits, que depuis l’aurore de la monarchie française jus¬ 
qu’à la Révolution de 1789, chaque catégorie de citoyens était irrévocable¬ 
ment parquée dans la classe à laquelle elle appartenait par son origine ; 
qu'elle n’en sortait, dans quelques-uns de ses membres, qu’à de très-rares 
exceptions. C’est là, dit l’auteur de la brochure, une déplorable erreur 
contre laquelle s’élèvent les plus imposants témoignages de l’histoire du 
passé. Quelles que soient les causes multiples qui ont amené la Révolution, 
attribuer aux novateurs, dans leur plan primitif de réforme, le projet de 
supprimer les distinctions sociales, c’est ignorer les vrais motifs de ce 
mouvement national. L’égalité, comme en Angleterre, surtout l’égalité dans 
les impôts, était le but suprême qu’ils s’efforçaient de réaliser dans leurs 
projets de réforme.Il est aisé de trouver dans les cahiers du Tiers-Etat plus 
d’un témoignage de respectueuse sympathie pour la noblesse héréditaire. 

Un député du Tiers-Etat, M. Loys, avocat à Sarlat, s’exprime ainsi : 
U Le Tiers-Etat n’ambitionnera jamais les honneurs et les prérogatives qu’il 
reconnaît juste et nécessaire de conserver aux premiers ordres. Il respectera 
toujours les ministres d’une religion qui prescrit toutes les vertus. Tou¬ 
jours il paiera un tribut de vénération à la mémoire de ces héros qui dé¬ 
fendirent la monarchie au prix de leur sang. Il verra sans envie les des¬ 
cendants dp ces preux chevaliers environner le trône que leurs pères affer¬ 
mirent. > 

Ces paroles de notre compatriote sarladais retracent fidèlement les sen¬ 
timents dominant à l’aurore de la Révolution française. Il n’entrait point 
encore à cette heure dans l’esprit des novateurs de renverser la royauté 
ni la noblesse, dont la disparition leur paraissait aussi absurde qu’impoliti¬ 
que. C’était, en effet, s’attaquer aux éléments mômes qui constituèrent la 
grandeur de la nationalité française. 

Qu’est-ce, en effet, que la noblesse, cette institution aussi vieille que la 
monarchie ? Il est généralement admis parmi les historiens que la noblesse 
féodale s’est recrutée exclusivement, à sa formation, parmi les guerriers 
francks, qui se partagèrent les terres des Gaulois vaincus et les érigèrent 
en fiefs. U est même probable que les Gaulois fournirent avec les Francks 
les éléments de cette aristocratie naissante ; que les positions acquises fu¬ 
rent respectées et que la sage politique des vainqueurs s’efforça d’établir 
l’harmonie dans la nation par la fusion des deux races. C’était une habile 
politique, qui devait promptement ramener la pacification dans les esprits. 

Dans toute hypothèse, c’est une erreur manifeste que de considérer 


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— 89 — 

'aristocratie française comme une race à part, étrangère à la nation 
elle-môme. Cette classe s’est renouvelée sans cesse par l’introduction dans 
ses rangs de nouveaux éléments, ou, pour s’exprimer dans le langage du 
jour, par l’avènement de nouvelles couches sociales. 

Pour corroborer ses affirmations sur l’origine et le recrutement de la 
noblesse, l'auteur remonte au xii* siècle, époque à laquelle l’hislorien trouve 
des documents précis offrant d’irrécusables témoignages. 

Les seigneurs féodaux se trouvent à ce moment à l’apogée de leur puis¬ 
sance, dans la situation la plus brillante. Dans chaque province, des grands 
vassaux, ducs ou comtes, exerçant un pouvoir presque royal, ont comme 
subordonnés un certain nombre de vassaux, vicomtes, barons ou châtelains 
qui leur rendent hommages et marchent sous leur bannière. Cette puissante 
organisation ne comporte qu’un personnel restreint de dignitaires : on peut 
s'en convaincre par la rareté des châteaux qui restent duxii* et du xiii*siè¬ 
cle. Jusqu’au xv« siècle, l’équivalent d’un de nos départements n’avait pas 
plus de vingt ou trente centres féodaux. On aurait tort de penser que tou¬ 
tes les familles issues très-authentiquement d’une race chevaleresque ont 
eu, dans le principe, des seigneurs châtelains pour ancêtres. 

L'élude des monuments permet d’affirmer que presque tous les castels, 
maisons nobles, repaires, logis, ne datent que de la seconde moitié du xv« 
siècle et des siècles suivants. Autour de chaque terre féodale, il existait, 
en effet, tout un personnel de chevaliers et d’écuyers, chargés de la défense 
du château et de l'organisation des milices locales. La plupart de ces che¬ 
valiers habitaient les places fortes, y possédaient seulement des logis cl 
avaient en outre de leurs gages quelque métairie franche. C’étaient bien 
plutôt des officiers que des seigneurs, anoblis par les seigneurs à cause de 
leur service militaire. 

Ce droit de créer des chevaliers (milites) appartenait également aux 
dignitaires ecclésiastiques, évêques ou abbés possesseurs de fiefs. Ainsi pour 
ne parler que des abbés de Saint-Martial de Limoges, le chroniqueur Ber¬ 
nard Hier nous dit : « On fit, en H57, le jour de Saint-Jean-Baptiste, à la 
cour de Saint-Martial, deux cent quarante nouveaux chevaliers. » 

La conclusion qui ressort de ce fait et d’autres qu’il serait trop long de 
signaler, c’est que tous ceux qui servaient à cheval auxii* et au commence¬ 
ment du XIII* siècle étaient désignés sous la qualification de chevalier. A 
ces époques lointaines, il n’était pas question de lettres d'anoblissement ; 
mais quand un homme de condition ordinaire avait pris le parti des armes, 
quand il servait loyalement son suzerain, il devenait écuyer sans autre 
forme de procès et pouvait prétendre à la chevalerie. 

Dans les premiers siècles du moyen âge, nous trouvons donc une sorte 
de reçrutement de la noblesse militaire, la seule qui existât â celte époque 
de notre histoire. 


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— 90 — 

Les premiers anoblissements par lettres patentes datent, dit-on, de Phi- 
lippe-le-Hardi, et le premier anobli serait un orfèvre du roi, nommé 
Raoul, en 1270. Il serait plus vrai de dire que cet orfèvre fut le premier 
qui fut admis dans les rangs de la noblesse, sans passer, comme c’était 
l’usage jusqu’à cette époque, par le métier des armes. Sans cette faculté 
de se renouveler constamment par l’adjonction d’éléments nouveaux, la 
chevalerie n’aurait pu se perpétuer. Du reste, qu’on prenne la liste des 
hommes d’armes qui parurent aux ou revues, aux diverses époques 

de notre histoire, que l’on consulte les cartulaires des abbayes, mines pré¬ 
cieuses de documents sur les familles, on verra disparaître à chaque siècle 
des quantités de noms que remplacent, aux siècles suivants, d’autres noms 
sortis de l’obscurité, sans qu’il y ait trace d’anoblissement. 

Un fait qui ressort de l’hisloire et des généalogies sincères, c’est que, 
dès qu’il y a eu une classe privilégiée, les plus grandes facilités ont été 
accordées à ceux qui lui étaient étrangers pour s’y introduire. 

L’histoire enseigne que la qualité de chevalier n’était pas l’apanage ex¬ 
clusif des militaires, et que, depuis 1344, date de sa fondation, les premiers 
présidents du parlement de Paris la prirent ; ce qui fait dire à Pasquier, 
dans ses Recherches, qu’il y avait des chevaliers ès-lois. Les dignitaires dé 
l’ancienne Université de Paris jouissaient eux-mémes de grands privilèges, 
et les docteurs étaient assimilés aux nobles. 

A Bordeaux, qui, à la vérité, appartenait alors à l’Angleterre, on voit à la 
fin du XIV” siècle un notaire, Bernard Angevin, qualifié de noble et puis¬ 
sant seigneur, chevalier de Lesparre, du Thil, de Tyran, etc. 

Jehan Bourré, fils d’un cordonnier de la paroisse de Bourg, en Anjou, 
était, dès 1462, secrétaire du roi Louis XI, conseiller du roi, trésorier de 
France. Ce monarque fit même des anoblissements collectifs. Par une charte 
de février 1474, en récompense de la fidélité des habitants d’Angers à la 
couronne pendant la ligue du bien public, Louis XI leur conféra des titres 
pareils à ceux dont jouissaient déjà la mairie et les bourgeois de La Rochelle. 
Poitiers, Niort, Bourges, etc., jouissaient des mêmes privilèges. Qu’on juge 
par là de la quantité de familles nobles qui depuis le xv” siècle ont pu 
sortir des charges municipales. 

Il était tout-à-fait dans les idées du temps qu’on devint noble quand on 
avait les moyens de vivre noblement. De lourdes charges étaient, en effet, 
imposées à ceux qui passaient dans les rangs de la noblesse. Il fallait re¬ 
noncer à certains commerces lucratifs, fournir des officiers à l’armée et 
résider principalement à la campagne. Si, dans une foule de professions, il 
fallait des efforts persévérants de plusieurs générations pour atteindre le but 
désiré, chez les marchands, l’élévation suivait immédiatement la richesse. 
Jacques Ango, bourgeois et armateur de Dieppe, est créé vicomte par Fran- 


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— 91 — 

çofe A Toulouse, un banquier, nommé Jean de Bernuy, établi en Lan¬ 
guedoc, où il importe la culture de la garance, fut créé vicomte par le même 
monarque. En Périgord et en Limousin, on voit des maîtres de forges, pos¬ 
sesseurs de grandes fortunes, obtenir des titres nobiliaires. Dauphin Pastou¬ 
reau, marchand à Nontron en 1494, était seigneur de Breuil quatre ans après, 
puis de Javerlhac. Un autre marchand de Nontron, Jean Baillot, achète, 
en 1502, les paroisses de Lussas et de Fontroubade et en devient seigneur. 
En Périgord encore, les Pourtent, originaires du bourg de Saint-Pardoux- 
la-Rivière, où le cartulaire de cette abbaye nous les montre successivement 
laboureurs, puis petits marchands, deviennent seigneurs de la paroisse de 
Quinsac, et s'éteignent dans la noble maison d'Aydie de Ribérac. 

Mais ce ne sont pas seulement les marchands qui entraient ainsi, toutes 
voiles déployées, dans la classe privilégiée : toutes les professions y con¬ 
duisaient. Parlons d'abord des avocats qui, depuis la fin du \v« siècle, ont 
représenté la partie intelligente de la nation et ont été, avec les prédicateurs, 
les seuls maîtres du premier et du plus grand des arts, l’éloquence. Ils sor¬ 
taient généralement du Tiers-Etat. Il n'était, en effet, ni dans les habitudes 
ni dans les traditions de la noblesse d’envoyer leurs enfants dans les écoles 
de Droit. Soùs François I®**, nous trouvons l’avocat Olivier élevé à la dignité 
de chancelier. Guillaume Poyet, avocat d’Angers, plaida en i 522 dans le fa¬ 
meux procès de Louise de Savoie contre le connétable de Bourbon. Il avait 
pour adversaire un autre avocat célèbre, François de Montholon. Poyet de¬ 
vint chancelier de France et Montholon garde des sceaux. La descendance 
d’Etienne Pasquier nous montre un chancelier trois siècles après lui. Mi¬ 
chel de l’Hospital, fils d’un médecin en Auvergne,s’éleva lui-même par son 
mérite au poste de chancelier. Dans cette phalange des avocats du xvi® siècle, 
nous trouvons des avocats célèbres : les Boucherat, les Brûlart,les Marillac, 
les Séguier, qui tous ont également donné des chanceliers de France. Le 
duc de La Meilleraye, maréchal de France, était fils d’un avocat de Paris 
nommé Laporte. 

Passons aux médecins. Adam Fumée, médecin des rois Charles VII et 
Louis XJ, fut maître des requêtes, charge considérable dès ce temps-là. 
Coytier, médecin de Louis XI, Femel, premier médecin d’Henri II, furent 
l’objet de la munificence royale, ainsi que le jeune médecin d’Henri IV, Du 
Laurens. 

Les écrivains et les artistes n’étaient pas eux-mêmes oubliés dans cette 
distribution de titres et de dignités honorifiques. Le grand Corneille était 
gentilhomme ; Racine l’était devenu ; La Bruyère appartenait à une fa¬ 
mille de Paris déjà anoblie.Molière prenait dans les actes la qualité de noble 
homme. 

Quant aux artistes, peintres, sculpteurs, architectes, nous ne dirons pas 


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— 92 — 

quelle existence flatteuse ils menaient ; de quelles attentions délicates les 
entouraient les souverains, et comme leur pinceau ou leur ciseau les met¬ 
taient de pair avec les personnages les plus considérables. 

Ces exemples, dont nous pourrions grossir la liste, prouvent surabondam¬ 
ment qu'à toutes les époques de notre histoire, du moment qu'il y a eu une 
classe privilégiée, il a éié facile d'y entrer, par le service militaire d'abord, 
puis par la fortune, par le talent et le mérite personnel. 

Rien donc de moins fermé, comme on le prétend à tort, que cette aris¬ 
tocratie française qui se recrutait sans cesse et puisait dans la bourgeoisie, 
recrutée elle-même dans les rangs inférieurs du peuple, une sève nouvelle, 
singulièrement favorable à sa force et à sa popularité. 

Les nouvelles couches se sont donc toujours produites sous l'ancienne 
monarchie ; mais à leur heure, lentement, dans les conditions normales 
faites pour en assurer sagement la durée.ll est incontestable, pour quicon¬ 
que sait lire dans l'histoire, que les électeurs de la noblesse, en 1789, comp¬ 
taient quatre-vingt-dix pour cent de gentilshommes dont l'origine ne se 
perdait pas dans la nuit des temps. L'ancienne société donnait satisfaction 
à tous les intérêts, à toutes les aspirations légitimes ; elle favorisait dans 
une sage mesure le besoin si naturel chez les hommes d'améliorer leur 
position. 

il est donc certain qu'avant 1789, l'ablme à combler entre les différentes 
classes n'était pas aussi profond que l'ont prétendu des historiens qui 
ont exagéré le mal, sans vouloir reconnaître le bien qu'a fait l'organisation 
monarchique à laquelle la France dut pendant des siècles son accroisse¬ 
ment, sa grandeur et son unité. 


L'abbé GornExÈciiE. 


Deux gravureê accompagnent cette livraieon. — La l**, intercalée dane le texte, repréeen/e 
la Monnaie de l’évêqne dWgen dite Arnoldète; — la S*, le plan de l'abbaye de Brantôme en 1(56. 


Vo ; 

Le Secrétaire‘Oénêral, 

Fkrd. VILLEPRLET. 


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— §3 - 


SÉANCES MENSUELLES 

DE LA 

SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DU PÉRIGORD. 

Séance du jeudi S février 1880. 

Prôsidenoe de M. le docteur GALY. 


La séance est ouverte à midi et demi, dans ia salle habi¬ 
tuelle. 

Sont présents : MM. de Froidefond, le marquis de Fayolle, 
le marquis d’Abzac de La Douze, Bleynie, l’abbé Brugière, 
l’abbé Gheyssac, Michel Hardy, le chanoine Labat et Ville- 
pelet. 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et 
adopté. 

M. LE Président énumère les ouvrages qui ont été en¬ 
voyés à la bibliothèque de la Société dans le courant du 
mois dernier : 

VInvestigateur, journal de la Société des Etudes historiques, 
44* année, tome XLIX, in-8*, 1878, contenant une étude ins¬ 
tructive de M. Sutter sur La musique depuis les Grecs jusqu'à 
nos jours, et un chapitre fort curieux sur les instruments de 
musique anciens ; 

Les premier et deuxième fascicules du tome V du Bulletin 
de la Société des Etudes du Lot, in-8®, 1879, où se trouve signa¬ 
lée la découverte, en 1877, dans la commune de Baladou, 
canton de Martel, d’un trésor considérable de médailles à la 
croix : ne serait-ce pas la même que celle de Guzances, 
connue déjà des lecteurs du Bulletin ? 

La liste des documents inédits que la Société des Archives 
historiques de la Saintonge et de VAunis a publiés dans ses 
cinq premiers volumes, in-S» ; 

Toai VU. — i* lirraiion. — Hm-ATiU UN. 7 


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— 94 — 

Le Giornalc araldico de l’Académie de Pise, numéro de 
décembre 1879 ; 

Le Bulletin du bouquiniste^ n” des 1" et 15 janvier 1880; 

Par M. Marchegay, Treizain de lettres-missives du chartrier 
de Tlmiars, 1490-1624, in-S®, Sauveterre de Guyenne, 1879 ; 

Par M. Elle de Biran, Le nouvel Art dramatique de Lope 
de Vega, traduction précédée d’une notice, in-8*, Paris, 1879 ; 

Par M. Bussière, Almanach du Comice agricole de Brantôme, 
de l'année 1880, in-12, Périgueux. 

Des remercîments sont exprimés aux donateurs. 

Dans une lettre-circulaire du 22 janvier dernier, M. le Mi¬ 
nistre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts prie M. lk 
Président de lui faire connaître les noms des délégués qui 
représenteront la Société au congrès de la Sorbonne le mer¬ 
credi 31 mars et les jeudi et vendredi 1" et 2 avril prochain, 
et les titres des mémoires approuvés qui pourraient être lus 
en séance publique. Après délibération, l’assemblée choisit 
pour délégués MM. le marquis de Ghantérac, le comte de 
Beaufort, Elle de Biran et l'abbé Cheyssac ; elle donne en 
même temps son approbation à Y Essai historique sur les Etats 
de Périgord que notre confrère M. H. de Montégut a le dessein 
de lire à la réunion des Sociétés savantes. M. le Secrétaire 
général transmettra ces renseignements en temps opportun 
au Ministère de l’Instruction publique. 

M. JuDET DE La Combe, élu membre titulaire dans la der¬ 
nière réunion, adresse ses remercîments à la Société. 

M. Charles Durand fait offrir au Musée départemental 
un fragment de pierre calcaire provenant du tunnel de 
Beaulieu et présentant des serpules. 

M. LE Secrétaire-Général est informé parM. le Maire de 
Villefranche-de-Longchapt qu’en faisant des appropriations 
dans le cimetière de la localité t on a mis à découvert un 
» grand trou dont une moitié creusée dans le rocher, de 
» forme circulaire un peu allongée, a de 3"50 à 4’" de diamètre 
» et 2"’ de profondeur. Les parois confinant au sol dans 
» la partie opposée au rocher étaient formées par un ci- 
» ment ou mortier assez dur. On a trouvé des cendres dans 
» ce trou, et autour il semble que le-rocher et le ciment aient 


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— 95 — 

» été calcinés dans certains endroits. Les ouvriers qui ont 
» été appelés ne se rendent pas compte de l’instrument avec 
» lequel on aurait travaillé ce rocher. Ceux dont on se sert 

> dans la localité depuis un temps immémorial auraient, 

» d’après eux, laissé des traces qui ne se rencontrent pas ici. 

» Ce trou est à 12 mètres au nord-ouest de l’église ; il avait 
» été comblé avec des débris de diverse nature, pierre, 

» terre, etc. » 

Serait-on sur la trace, dit M. le Secrétaire-général, d’un 
puits funéraire, ce qui est assez rare, ou bien de l’entrée 
d’un ch(se<m, ce qui se rencontre plus fréquemment dans le 
pays, ou tout simplement d’un silo de grande dimension ? 

M. LE PnésiDENT propose de faire examiner cette ouver¬ 
ture par M. le docteur Barbancey et M. Duverneuil, qui en 
rendront compte à la Société : la proposition est acceptée. 

M. Michel Hardy donne lecture d’un intéressant rapport 
sur des questions d’archéologie préhistorique, à propos 
du mémoire de M. Félix Hohiou, Observations criti¬ 
ques sur l’archéologie dite préhistorique, spécialement en ce 
qui concerne la race des Celtes, et d’une notice de l’abbé 
Hamard, Fouilles faites à Camac, en 1874-4S76, qui ont été 
publiés l’un et l’autre dans le Bulletin de la Société archéo¬ 
logique d’Ille-et-Vilaine, tome XIII, 1879. — Le travail de 
M. Hardy paraîtra dans nos Varia. 

M. Grange, de Clermont-Ferrand, écrit à M. le Président 
pour avoir des renseignements sur le sigle d’un potier indi¬ 
qué à la page 32 du catalogue du Musée archéologique 
n» 192 : ACVTI 
BII AP. 

» Permettez-moi, dit-il, en vous envoyant l’empreinte d’un 

> autre fort lisible, de vous demander si le vôtre moins bien 
» empreint ne serait pas identiquement le même que le 
» mien : ACVTI 

BILL AR 

« Cette restitution aurait, je crois, une certaine importance 
» au point de vue des relations commerciales de l'Auvergne 

> et du Périgord. Car nul doute que l’offlcine d’ACVTVS soit 


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— 96 — 

» auvergnate, puisqu’il prend lui-même le soin de l’indiquer 
» sur ses produits céramiques. Nous trouvons en effet fré- 
» quemment à Clermont-Ferrand, sur des tessons de poterie 
» lustrée rouge, les sigles suivants : 


OFC. ACV. (sur une patère) ; 
OFIG. AGVTI. 

OFIG. ACVI. 

OFFIGI. AGGVTI. 

AGVTI. 

AGVTI. M. 

BILL 


» et enfin AGVTI. BILL AR. comme si AGVTVS et 
» BILICATIVS seuls d’abord, s’étaient associés, prenant en 
» même temps la qualité d’Arvernes. » 

M. le Président a répondu qu’en effet il y avait au Musée 
plusieurs noms et marques de potiers arvernes, notamment 
ceux qui figurent au nouveau catalogue publié i’année der¬ 
nière dans le Bulletin sous les n®* 1, O. AGVTI ; 2, AGVTI. 

B. Il'A. P; 

no» 13, ARVERN; 2i, OFF. BILIGAT. 

M. le marquis de Fayolle présente ensuite une anse de 
poterie ancienne dont le dessin imite Postrœa carinata. 

M. LE Président montre aussi une belle monnaie romaine, 
en bronze, frappée à Trêves et trouvée dans un jardin, à la 
Cité, qui représente au droit Crispe, fils de Constantin, cas¬ 
qué, tenant un bouclier du bras gauche et de la main droite 
une lance appuyée sur l’épaule : c’est le petit bronze bien 
connu avec la légende IVLIVS CRISPVS NOBILIS CÆSAR, 
et portant au revers un autel sur lequel repose le globe du 
monde, surmonté de trois étoiles, avec l’inscription : VOTIS 
VIGENN.\LIBVS et la légende : BEATA TRANQVILLITAS ; 
au-dessous, à l’exergue, on lit ; PERGVSSA TREVERIS. Ce 
qui rend celle monnaie intéressante, c’est le sujet gravé en 
ronde bosse sur le bouclier du jeune César ; cinq personna¬ 
ges y figurent, deux debout au centre, revêtus du paluda- 
ment, tendent la main à deux autres agenouillés devant eux, 
et paludamcnlés; derrière, un soldat tenant un bouclier. 


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— 97 — 

Male Président croit que l’artiste a voulu représenter la scène 
où Crispe et son demi-frère Constantin II reçoivent de Cons- 
tantin-le-Grand, leur père, et de Licinius, leur oncle, le titre 
de Césars. On sait que le fils de Licinius, qui fut créé César en 
même temps que ses cousins, était trop jeune pour assister 
à cette cérémonie. Les détails de la gravure sont des plus fins 
et des plus délicatement accusés ; aussi on s’étonne, à la vue 
de ce charmant travail, que tandis que dans la Gaule il y avait 
des graveurs d’un pareil mérite, Rome n’eût pas des sculp¬ 
teurs assez habiles pour orner l’arc de triomphe de Constan¬ 
tin, qui fut élevé à cet empereur après sa victoire sur Maxence ; 
car on fut obligé de dépouiller de ses ornements l’arc de Tra- 
jan pour glorifier le triomphe de Constantin. M. le Président 
demande à l’assemblée l’autorisation de faire graver cette 
monnaie pour le Bulletin. 

M. LESECRÉTAiRE-GÉNÉavL fait remarquer ensuite qmVEcho 
de la Z)ordo( 7 n«a reproduit ces jours-ci un extrait du procès-ver¬ 
bal de la séance de la Société archéologique du Limousin, du 
27janvierdernier, contenant une grave erreur qu’il importe de 
rectifier par respect pour la mémoire de M. l’abbé René Ber. 
naret. On se rappelle en effet qu’en 1876 notre savant corres¬ 
pondant M. l’abbé Arbellot soutenait avec un véritable talent, 
en s’appuyant sur une inscription de la basilique de St-Pierre- 
ès-Liens, à Rome , relevée dans le Diarium Italicum de 
Montfaucon, que le célèbre cardinal Elle deTalleyrand, mort 
en 1364, avait été inhumé d’abord à Avignon, puis transporté 
dans l’église de Saint-Pierre-ès-Liens. Tandis que notre re¬ 
gretté vice-président répondait avec non moins de talent que 
le cardinal de Talleyrand avait été transféré après sa mort à 
Périgueux, adsuoï, comme il le demandait par .son 
testament, et qu’il avait été inhumé dans la collégiale de 
St-Front, dont il était chanoine : les documents viennent au¬ 
jourd’hui lui donner raison. Voici les faits tels qu’ils se sont 
passés : écoutons maintenant comment les raconte le procès- 
verbal du 27 janvier : 

€ M. de Montégut a trouvé, en examinant d'anciens inven¬ 
taires, la solution d’un problème qui avait donné lieu à une 
intéressante polémique : M. l’abbé Arbellot prétendait que, 


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— 98 — 

selon ses intentions, le cardinal de Talleyrand-Périgoçd, 
mort à Avignon en 1364, avait été inhumé dans l’église de 
Saint-Front de Périgueux. Ses adversaires émettaient l’opi¬ 
nion que ce prélat avait été enterré à Rome et en donnaient 
pour preuve une inscription existant dans une des églises de 
la ville papale. M. Arbellot répondait que l’inscription, pos¬ 
térieure de cent ans à la mort du cardinal, n’était qu’une 
inscription commémorative. La découverte de M. de Monté- 
gut donne pleinement raison au savant président de notre 
Société. Dans un inventaire dressé à Périgueux par Archam- 
baud V, comte de Périgord, un mois ou six semaines après 
la mort du prélat, il est parlé de < cinq tapis noirs > qui ser¬ 
virent « pour le sepeliement de M. le Cardinal, » et on pos¬ 
sède à présent la certitude que les restes de ce dernier fu¬ 
rent transportés à Saint-Front. » 

Gomme on le voit, les rôles sont complètement intervertis, 
dit M. le Secrétaire-général, et il est présumable que la So¬ 
ciété historique du Limousin tiendra à les rétablir avec exac¬ 
titude. 

Notre éminent correspondant M. Tamizey de Larroque nous 
adresse une lettre concernant l’origine de Rançonne! qui, sui¬ 
vant lui, serait né à Bordeaux, bien qu’issu d’une famille es¬ 
sentiellement périgourdine. Conformément au désir de l’au¬ 
teur, cette lettre sera communiquée à M. Dujarric-Descom- 
bes avant d’être publiée dans le Bulletin. M. Tamizey de 
Larroque veut bien nous mander en même temps qu’il nous 
enverra bientôt quelques documents inédits ; qu’il en a deux 
ou trois qui émanent d’un de nos plus saints évêques, Alain 
de Solminihac, et qu’il nous réserve depuis longtemps, mais 
qu’il attend toujours que M. de Roumejoux ait reçu de Cahors 
quelques pièces qui compléteront le dossier. 

M. Grellet-Balguerie a aussi le projet de nous adresser 
prochainement la copie d’un manuscrit de l’abbé Lespine qu’il 
intitule : Documents historiques et légendaires sur les origines de 
nombreuses localités du Périgord, de VAngoumois, du Bordelais, 
avec notes, traductions et commentaires historiques. Ces do¬ 
cuments intéressent beaucoup, dit-il, les villes do Périgueux, 
Saint-Astier, Mussidan, Ribérac, Montignac. 


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— 99 — 

M. Hippolyte Sauvage, à qui nous devons la récente bio¬ 
graphie de l’abbé d’Aydie, envoie à M. le Secrétaihe-Géné- 
BAL sept pièces justificatives nouvelles qu’il le prie de 
publier en appendice à son étude. 

M. Elie DE Biran veut bien nous communiquer une chan¬ 
son inédite qu’il a trouvée dans le volume lii de l’abbé Les- 
pine, à la Bibliothèque nationale, et qui a pour litre Le Pé¬ 
rigord. Les vers spirituels en sont fort heureusement tour¬ 
nés et jugés dignes des honneurs du Bulletin; ils constatent 
une fois de plus le double renom gastronomique et littéraire 
dont notre province jouit depuis longtemps. 

Notre honorable vice-président M. Philippe de Bosredon 
nous annonce qu’il a le projet d’assister à notre prochaine 
réunion et qu’il espère pouvoir à cette époque offrir lui-môme 
à la Société un exemplaire de la Sigillographie du Périgord. 

D’autre part, M. Edgar la Selve nous mande qu’il enverra 
aussi bientôt à notre bibliothèque un volume de nouvelles, 
de souvenirs de voyages et de variétés littéraires, intitulé : 
Entre les tropiques, que viennent d’éditer les maisons Dentu et 
Hachette. 

Enfin, en terminant, M. le Président nous apprend que 
notre compatriote M. Faugère, ancien directeur des archives 
au Ministère des affaires étrangères, ne se propose pas seule¬ 
ment de donner sous peu une édition complète et définitive 
de Pascal, mais qu’il met la dernière main aune œuvre qui est 
appelée à un retentissement considérable dans le monde lit¬ 
téraire et politique. Il s’agit des écrits inédits de Saint-Simon 
que M. Faugère a recueillis au dépôt des affaires étrangères, 
et dont la publication complète formera quatre volumes. 
Les deux premiers volumes paraîtront prochainement. 

La séance e.st levée à deux heures et demie du soir. 


Le secrétaire-général y Fcrd. Villepelet. 


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Séance du jeudi 4 mars 1880. 


Présidence de M. le docteur GALTi 


La séance est ouverte à midi et demi dans la salle ordi¬ 
naire des réunions. 

Sont présents ; MM. de Froidefond, Philippe de Bosredon, 
le marquis de Fayolle, le vicomte de Lestrade, Jules Clédat, 
le marquis d'Abzac de La Douze, Bleynie, l’abbé Brugière, 
l'abbé Deschamps, Charles Durand, le comte Gérard de 
Fayolle, l’abbé Goyhenèche, Michel Hardy, Jauvinaud et 
Villepelet. 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 

M. LE Président indique brièvement les ouvrages qui ont 
été envoyés à notre bibliothèque, le mois passé : ^ 

Le Bulletin de la Société départementale d'archéologie et de 
statistique de la Drôme, année 1880, 82* livraison ; 

Un volume de Documents relatifs au prieuré et à la vallée de 
Chamonix qui nous a été adressé par l’Académie des scien¬ 
ces, belles-lettres et arts de Savoie, in-8», Chambéry, 1879 ; 

Le Bulletin de la Société a/rchéologique du Midi de la France, 
séances du 25 mars au 5 août 1879, contenant à la page 17 un 
essai d’explication de la frappe des monnaies de Cuzances, 
in-4®, Toulouse, 1879; 

Le Recueil des travaux de la Société dagriculture, sciences et 
arts d’Agen, deuxième série, tome VI, in-8®, Agen, 1879, con¬ 
tenant les proverbes populaires de l’Armagnac et de l’Agenais 
que M. de Lentilhac sera prié de comparer à ceux du Péri¬ 
gord, et les Lettres françaises inédites de Joseph Scaliger, pu¬ 
bliées par M. Tamizey de Larroque ; 

Le Bulletin de la Société scientifique, historique et archéolo¬ 
gique de la Corrèze, tome II, 1” livraison, contenant, à la page 
136, une esquisse géologique des environs de Terrasson par 
M. Mouret, et une biographie d’Etienne Baluze, de M. Ru¬ 
pin ; 


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— 101 — 

La Revue des langues romanes, 3* série, tome II, n** 11-12, 
novembre et décembre 1879 ; 

Les Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, 1879, 
Vni* volume, jn-8», dans lequel se trouve le dessin d’un 
peigne en os mérovingien, découvert dans ime des rues de 
Bourges, qu’il serait intéressant de rapprocher de celui de 
Tocane-Saint-Apre ; 

Les Bulletins de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 4* tri¬ 
mestre de 1879, contenant un mémoire de M. Laumônier sur 
l’histoire ethnologique des races préhistoriques de la France, 
que M. Hardy est prié d’analyser; 

Le Bulletin de la Société Linnéenne de la Charente-Inférieu/re, 
in-8*, Saint-Jean-d’Angély, 1880 ; 

Le Bulletin du Bouquiniste, n® des 1" et 15 février 1880; 

Les Antiquités et Monuments du département de 1‘Aisne par 
Edouard Fleury, 3» partie, accompagnée de 144 gravures, un 
volume in-4«, Laon et Saint-Quentin, 1879 ; 

Par M. le comte Begouen, La création évolutive, in-8®, Tou¬ 
louse, 1879 ; 

Par M. Justin Bellanger, Le corps considéré comme révé¬ 
lateur des impressions de l’âme, étude physiologique au point 
de vue des arts d’expression, in-8®, Périgueux, Cassard frè¬ 
res, 1880. 

M. DE Bosredon demande la permission de joindre aux vo- 
lûmes précédents les Sceaux des Archives du département des 
Basses-Pyrénées par M. Paul Raymond, un volume in-8», Pau, 
1874,et il est heureux de pouvoir aujourd’hui offrir lui-même 
à la Société le premier exemplaire de la Sigillographie du Pé¬ 
rigord qu'il vient de terminer. Il saisit cette occasion pour 
remercier de nouveau la Société de la subvention qu’elle a 
acccordée à son ouvrage et pour exprimer sa gratitude parti¬ 
culière à ceux des membres qui ont bien voulu l’aider dans 
ses recherches. 

M. LE Président félicite M. de Bosredon d’avoir mené à 
bien un travail de cette importance qui exigeait de nombreu¬ 
ses et longues recherches et qui restera certainement l’un des 
monuments principaux de l’histoire de notre province. 

M. DE Bosredon fait hommage au Musée de quatre moula- 


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—102 — 

ges de sceaux délivrés par les Archives nationales, qui repré¬ 
sentent le sceau et le contre-sceau-de Galbard de Beynac, de 
1238 ; le sceau d’Hélie Le Flament, chevalier, de 1256,et celui 
d’Archambault d’Abzac, écuyer, de 1411. Il y ajoute trente- 
sept empreintes en cire des sceaux qu’il a décrits dans son 
livre et dont quelques-unes sont parfaitement venues, no¬ 
tamment celle des armes de M*' du Lau, archevêque d’Ar¬ 
les, prise sur le fermoir d’un portefeuille qui lui avait appar¬ 
tenu. 

M. LE Président a reçu également pour le Musée, de M. 
Dubreuil, ouvrier aux ateliers de la Compagnie d’Orléans, à 
Périgueux, un petit lion en bronze qui a dû servir d’anse à 
un vase chinois ou japonais. 

M. DE Bosredon offre aussi aux archives de la Société une 
lettre de Christophe de Beaumont, archevêque de Paris, 
adressée le 10 mars 1768 à M. Bouvier, curé * d’Alvart » par 
Grenoble, avec cachet en cire, et trois copies qui lui ont été 
fournies pour ses recherches de sigillographie : l’une, qui 
vient des Archives des Basses-Pyrénées, est un compromis 
fait en 1314 par Pierre d’Ans entre Guillaume de Manhac, 
damoiseau, d’une part, et Guillaume, autre Guillaume et 
Pierre de Fabri, paroissiens de l’église de Malhac (Milhac?), 
d'autre part, qu’il dit être ses hommes talliabiles, questabiUs 
et explecabiles ; les deux autres, qui proviennent des archives 
de M. le comte de Saint-Exupéry, au château du Fraysseprés 
Terrasson, sont deux actes, de 1320 et 1321, relatifs aux dîmes 
de la paroisse de Vilhac. 

Des remerctments sont exprimés aux donateurs. 

MM. DE CllANTÉRAG, DE BeAUFORT et EHe DE BiRAN DOUS 
mandent qu’ils acceptent avec empressement les fonctions de 
délégués au prochain congrès des Sociétés savantes à la Sor¬ 
bonne. 

M. LE Président a reçu de M. le Sous-Secrétaire d’Etat au 
Ministère des Beaux-Arts une circulaire, en date du 11 février 
dernier, qui le prévient que la quatrième réunion des délé¬ 
gués des Sociétés des Beaux-Arts des départements aura lieu 
comme les précédentes à la Sorbonne, à la même époque que 
la réunion des délégués des Sociétés savantes. A cette circu- 


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- 108 - 

laire est joint un exemplaire des Instructions du Comité des 
Sociétés des Beaux-Arts des départements où sont indiqués les 
düTérents points sur lesquels doivent porter les investigations 
des personnes qui s’occupent des questions d’art : les mem¬ 
bres de la Société pourront, quand il leur plaira, en prendre 
connaissance. 

M. LE Président a reçu, ces jours-ci, un peu tardivement, 
un mémoire ayant pour titre L'inventaire des richesses diart 
dans une église de village, que M. l’abbé Gheyssac ajustement 
le dessein de lire à la réunion des Beaux-Arts ; c'est une no¬ 
tice sur des copies de tableaux de maîtres qui se trouvent 
dans l’église de La Monzie-Montastruc. Quelques passages 
ayant paru à la lecture manquer un peu de précision dans les 
appréciations, le mémoire, avant d’être approuvé, est confié 
à M. Gérard de Fayolle qui ira examiner les peintures elles- 
mêmes avec M. l’abbé Gheyssac et discuter avec lui les points 
douteux. 

Notre savant correspondant M. le chanoine Arbellot nous 
apprend que la rectification demandée au procès-verbal, de 
janvier dernier, de la Société archéologique et historique du 
Limousin a eu lieu. « Je dois faire amende honorable, dit-il, 
à la Société archéologique du Périgord relativement au tom¬ 
beau du cardinal Talleyrand. J’avais pensé que l’épitaphe pu¬ 
bliée par Bernard de Montfaucon, dans son Diarium Italicum 
(p. 131), se rapportait à ce cardinal, et par conséquent qu’il 
avait été inhum'é non pas à Périgueux où l’on ne trouvait au¬ 
cune trace ni aucune mention de sa sépulture, mais à Borne, 
dans l’église de son titre cardinalice, c’est-à-dire à Saint- 
Pierre-ès-Liens, comme en faisait foi l’épitaphe qu’avait lue 
Bernard de Montfaucon. Toutefois, un fac-similé de cette épi¬ 
taphe, que M. Jules de Laurière m’avait montré il y a quel¬ 
ques mois, m’avait fait concevoir des doutes, car cette ins¬ 
cription, dans laquelle quelques lettres gothiques se trouvent 
mêlées à des caractères romains, me paraît dater de la fin 
du XV* siècle. Notre collègue, M. de Montègut, vient de faire 
une découverte qui renverse complètement ma thèse. Il a 
trouvé, dans un inventaire de 1365, publié dans la Revue des 
Sociétés savantes (année 1873, 1" semestre, p. 481), la mention 


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— 104 — 

de t V grans tapiz noirs, qui furent aportés à Peregueux au 
sebeliment de monsr le cardinal. ■ 

> Devant un texte si précis, je mets bas les armes. La 
preuve que je demandais est trouvée, et l’affaire est jugée. 

1 On pense à Rome que l’inscription conservée à Saint- 
Pierre-ès-Liens se rapporte bien au cardinal de Périgord, mais 
que c’est une inscription purement commémorative. Peut-être 
se trouvait-elle au-dessous de son portrait. « 

M. LE Secréta IRE-GÉXÉRA.L est chargé de remercier M. 
l’abbé Arbellot de la courtoisie qu’il met à reconnaître son 
erreur. 

Puis, M. Michel Hardy rend compte en ces termes de la dé¬ 
couverte d’une grotte sépulcrale à Campniac, près Péri- 
gueux : 

c Sur le versant méridional du coteau deLaBoissière,dit'il, 
et à deux cents mètres environ de l’entrée du vallon de 
Campniac, se trouve une grotte naturelle dont l’ouverture, 
souvent obstruée par des éboulis, ne se laissait apercevoir 
que difficilement. 

» Il y a plusieurs années, paralt-il, on y commença une 
fouille, dans le but d’employer les terres grasses qui la rem¬ 
plissaient à amender le sol avoisinant; mais la rencontre 
presque immédiate d’ossements humains brûlés fit suspendre 
les travaux. Les journaux du temps signalèrent cette décou¬ 
verte dont personne alors ne soupçonna la valeur archéolo¬ 
gique. 

» L’intérêt qu’offrait à l’étude cette nécropole antique ne 
fut pus, hélas! mieux compris dans cesderniers temps. Quand 
nous connûmes, pour la première fois, il y a quelques jours 
à peine, le fait que nous venons de rappeler et même l’exis¬ 
tence de la grotte, déjà celle-ci avait été déblayée complète¬ 
ment ou à peu prés, et son précieux dépôt, horriblement 
bouleversé parla pioche, avait été épandu, en guise de fu¬ 
mier, sur un champ de vigne. 

» Au lieu de vous pré.senter le compte-rendu d’une fouille 
méthodique, nous sommes donc réduit. Messieurs, à vous 
faire connaître le peu que nousontappris l’enquête à laquelle 
nous nous sommes livré sans délai et les recherches que 


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— 106 - 

nous avons été heureux de poursuivre avec nos honorés con 
frères MM. Galy, l’abbé Brugière et Villepelet. 

> La grotte sépulcrale de Campniac comprend une cham¬ 
bre principale, actuellement inondée par les eaux d’infiltra¬ 
tion qu’y ont amenées les dernières pluies, ce qui nous a em¬ 
pêché d’en prendre les dimensions exactes. Elle parait avoir 
quinze mètres de long, sur cinq à six de large. A quelques 
pas de l’entrée, sa hauteur varié entre 2 mètres et 2“ 50. Au 
fond se voit un couloir ou diverticule assez étroit. C’est de 
ce côté qu’arriva le limon extrêmement ténu, provenant de 
la désagrégation des calcaires supérieurs, qui peu à peu en¬ 
vahit une grande partie de la grotte. Nous savons, en eilet, 
par le témoignage de l’ouvrier qui la déblaya, que la couche 
ossifère était recouverte, vers le fond, d’un dépôt terreux de 
plus d’un mètre d’épaisseur, tandis qu’à l’entrée elle affleu¬ 
rait presque. 

» Deux modes de sépulture, l’inhumation et la crémation, 
avaient été employés. En examinant le plafond de la grotte, 
on voit que la pierre est toute calcinée par suite des feux 
très-vifs qui y furent allumés pour la combustion des cada¬ 
vres. Les terres, rejetées au-dehors, renferment du reste une 
quantité vraiment prodigieuse d’ossements brûlés partielle¬ 
ment ousur toute leur surface. Beaucoup d’ossements cepen¬ 
dant ne portent aucune trace de feu et proviennent de sim¬ 
ples inhumations. L’ouvrier terrassier dont nous suivons les 
indications, nous a rapporté que plusieurs squelettes avaient 
la tête appuyée contre les parois de la grotte et gisaient éten¬ 
dus sur le sol. L’un d’eux, mieux conservé, reposait sur le 
côté gauche dans l’attitude d’un homme endormi. 

» Combien il est regrettable que la pioche n’ait épargné au¬ 
cun de ces squelettes dont il était pourtant facile de rassem¬ 
bler tous les ossements ! Combien même nous devons 
déplorer que pas un seul crâne ne nous soit parvenu com¬ 
plet ! Les hommes inhumés dans ce lieu n’étaient autres, en 
effet, que les habitants primitifs d’Ecornebœuf, c’est-à-dire 
les wcêtres directs de nos modernes Périgourdins, au déclin 
de l’âge de la pierre polie. Ce fait ressort avec évidence de 
l’examen des objets qui ont été rencontrés dans les terres 


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— 106 — 

sorties de la grotte sépulcmle, et qui sont identiques à ceux 
que l’on trouve à Ecornebœuf, sur le côté opposé du vallon 
de Campniac. Le nombre s’en accroîtra certainement, mais 
dès aujourd’hui nous pouvons signaler : 

» !• Deux hachettes néolithiques, dont l’une en silex rose a 
été repolie soigneusement vers le tranchant ; 

» 2® Vingt-cinq pointes de flèches à tranchant transversal; 

» 3® Six lames en silex destinées à servir de couteaux ; 

» 4® Un percuteur en quartz portant les traces d’un long 
usage ; 

» 5® L’extrémité d’un poinçon en os ; 

» 6® Une rondelle en coquille d’Unio percée de deux trous 
et provenant d’une parure ; 

» 7® Enfin des débris céramiques se rapportant à une 
dizaine de vases. 

» Ces vases étaient, en général, de très-petite dimension. 
Deux ou trois étaient arrondis en coupe ; la plupart ressem¬ 
blaient à nos pots à fleurs. L'un d’eux que nous avons restauré 
partiellement offre les dimensions suivantes : diamètre, 84 
millimètres; hauteur, 80 millimètres; épaisseur moyenne, 
10 millimètres. Deux renflements latéraux en formaient les 
anses. 

» Ces débris céramiques portent tous les caractères de la 
poterie de l’âge néolithique et sont d’une fabrication très- 
grossière. Sur deux ou trois fragments se voient des portions 
de tiges de graminées carbonisées ou leurs empreintes. Ce 
n’est pas la première fois que nous constatons ce fait, d’au¬ 
tant plus intéressant qu’il nous rappelle l'emploi que les Is¬ 
raélites et les Egyptiens faisaient de la paille pour fabriquer 
leurs vases de terre. 

» Il convient de remarquer aussi le nombre relativement 
considérable des flèches à tranchant transversal et l’absence, 
jusqu’ici du moins, des autres types de pointes, les flèches à 
ailerons ou les flèches lancéolées. Ce n’est pas là un fait isolé. 
Dans la grotte sépulcrale de Corgnac, notre confrère et ami, 
M. Reverdit, n’avait également trouvé que des flèches à tran¬ 
chant transversal, et l’on sait que ce même type a été rencon¬ 
tré par M. le vicomte de Baye dans les grottes de la Marne 


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— 107 — 

qu’il a explorées avec tant de profit pour la science. D’où 
vient que dans les cavernes la flèche à tranchant transversal 
accompagne habituellement la dépouille de l’homme, à l’ex¬ 
clusion des autres types de flèches ? Serait-ce qu’elle était 
l’arme dont l’homme se servait de préférence, au déclin de 
l’âge de la pierre,pour attaquer ses semblables? Diverses 
considérations, qu’il serait trop long de rapporter ici, nous en¬ 
gageraient à le croire. Nous nous contenterons aujourd’hui 
d’attirer sur ce point l’attention des archéologues. 

» Tous les objets qui viennent d’être énumérés appartien¬ 
nent à l’âge de la pierre polie. Nous rapporterons à la même 
époque d’autres objets en bronze, perles ou anneaux, dont 
l’œil exercé de notre honorable président, M. le docteur Galy, 
a su reconnaître les traces sur de menus fragments d’os qu’ils 
avaient teintés d’une belle coloration verte. Gomme nous 
l’avons dit à la dernière séance, la pierre et le bronze furent' 
simultanément employés pendant plusieurs siècles, et l’on ne 
doit pas s’étonner de rencontrer parfois un objet de bronze 
dans un milieu essentiellement néolithique. La seule conclu¬ 
sion à en tirer, c’est que la formation de ce milieu s’est pro¬ 
longée très-tard. Tel est le cas delà stationd’Ecomebœuf, o(i 
l’on peut suivre l’industrie de la taille du silex jusqu’à sa dis¬ 
parition devant l'emploi exclusif des métaux. 

>La présence du bronze dans la grotte sépulcrale deCamp- 
niac ne fait donc que con Armer notre opinion que cette caverne 
fut bien le cimetière des anciens habitants d’Ecomebœuf. » 

M. LE Président remercie M. Hardy de son intéressante 
communication et le prie de préparer un mémoire plus com¬ 
plet pour le Bulletin . 

M. le docteur Barbancey et M. Duverneuil nous adres¬ 
sent leur rapport sur l’excavation du cimetière de Villefran- 
che-de-Longchapt qu’ils ont été priés de visiter, et qui, sui¬ 
vant eux, serait simplement un ancien four à chaux. Ils ont 
proûté de leur séjour à Villefranche pour voir une crypte cu¬ 
rieuse située sous le chœur de l'église et les ruines imposan¬ 
tes du château de Gurson dans les environs. Après lecture, 
rassemblée décide que ce rapport, rédigé avec esprit, sera 
publié dans le Bulletin. 


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— 108 — 

M. Marhier nous envoie une notice intéressante sur Les 
fourches patibulaires dans le Sarladais au XIV* siècle, dans la* 
quelle il signale les principaux noms des villages jadis consa¬ 
crés au supplice. Il a eu soin d’ajouter à son travail une copie 
des lettres de (Charles V, alors dauphin de France, tirées du 
Trésor des Chartes, par lesquelles il est permis à l’abbé de 
Saint-Amand de faire élever des fourches patibulaires dans 
les terres dépendant de sa justice. Le tout sera inséré au 
Bulletin. 

M. LE Président présente un volume rare qu’il a fait venir 
ces jours-ci de Paris et qui est‘la traduction par Jean de 
Amelin, de Sarlat, des Concions et harengues de Tite-Live, à 
Paris, chez Vascosan, imprimeur du Roy, 1567, un vol. 10 - 80 ( 1 ). 
Notre confrère M. le comte de Maleville le cite dans sa Bi¬ 
bliographie du Périgord au XVI* siècle et donne môme quel¬ 
ques-uns de ses vers, car il était à la fois guerrier, poète et 
littérateur. M. le Président demande à lire seulement la dé¬ 
dicace au roi Henri II qui lui a paru écrite dans le meilleur 
style. 

M. DE Màssouones nous adresse un document assez curieux 
qu’il a trouvé dans le fonds des notaires et tabellions des Ar¬ 
chives de la Charente : c’est la sommation faite, le 22 août 
1593, à M. de Montpezat, gouverneur de Périgueux, d’avoir à 
délivrer Aimménard Viault, écuyer, sieur de Champlong, 
détenu prisonnier par le capitaine Bochepine et ses soldats 
au château de Montignac en Périgord. Cette pièce dont lec¬ 
ture est donnée sera reproduite dans le Bulletin. 

M. LE Président a reçu de dom Bérengier, sous-prieur de 
l’abbaye bénédictine de Sainte-Magdeleine de Marseille, 
une demande de renseignements au sujet du lieu d'origine 
de M^ de Belzunce que les biographes font naître au château 
de Laforce en 1671.11 résulte de recherches faites récemment 
par dom Bérengier que M. Richard, avocat à Bergerac, a 


(1) Le célèbre imprimeur a publié le livre d*Amelin avec le soin et la distinc¬ 
tion qu’il a mis à éditer, cette même année 1567, la première partie du Plutarque 
d’Amyot, en 13 volumes in-8». Le format, la justification, les caractères, les 
fleurons, le papier, tout est semblable dans les deux ouvrages. 


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— 109 — 

découvert chez un particulier un registre de baptêmes, tenu 
par les pasteurs protestants de Laforce et comprenant les 
années 1668,1669, 1670 et 1671. Sur ce registre est un acte de 
baptême de messire Henri de Belzunce du 21 décembre 1670. 
« Cet acte, dit dom Bérengier, ne semble pas d’abord se rap¬ 
porter à M*' de Belzunce que tous les historiens font naître en 
1671. Cependant il se trouve que les parents de cet Henri 
portent les mêmes noms et prénoms que ceux de M*' de Bel¬ 
zunce ; que le baptême a lieu dans le même endroit, et que 
d’ailleurs dans Moréri, comme dans La Chesnaie, ou ne voit 
pas en 1670, ou s’il y a une erreur, en 1671, d’autre Bel¬ 
zunce portant le nom d’Henri et naissant vers cette époque 
des parents susnommés. On sait que la mère du 'grand évê¬ 
que de Marseille était protestante et qu’elle se convertit peu 
avant ou peu après son mariage. Pourrait-on afllrmer sur ces 
données que Uer de Belzunce était né dans le protestantisme ? 
Ce serait sans doute témérairede l’afllrmer sans de nouvelles 
preuves plus explicites. » Et c’est pour les découvrir, si la 
chose est possible, que le savant bénédictin s’adresse à la 
Société. M. le Président pense que notre honorable confrère 
M. Dupuy, de Bergerac, sera en mesure de fournir quelque 
renseignement sur cette question. 

M. DE Bosredon fait remarquer que le sceau de M»' de 
Belzunce qu’il a publié planche IV, figure 6, porte les pré¬ 
noms de Henricus-Xaverius. 

En s’excusant de ne pouvoir assister plus souvent à nos 
réunions, M. Dujarric-Desgombes veut bien nous envoyer 
deux mémoires pour le Bulletin : l’un, intitulé Des prétendues 
poésies de Maine de Biran, est une réponse au colonel Staaf 
qui avait à tort, dans son livre sur la Littérature française^ 
attribué au célèbre philosophe la paternité de poésies dues à 
l’inspiration de son plus jeune frère ; l’autre est un rapport 
fort délicatement écrit sur le livre que M. l’abbé Gouzot, ar- 
chiprêtre de Saint-Front, a publié l’an passé avec ce titre 
Souvenir. 

M. Charles Durand demande ensuite la permission de lire 
un procès-verbal, de 1674, contenant de très-curieux détails 
anatomiques sur le corps d’un monstre né au village de La- 

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— 110 — 

badie, paroisse de Colombiers, ayant deux têtes, une t teste 
haut et bas, quatre bras, et les cuisses et jambes à chaque 
costé du corps». Le certificat et le passe-port délivrés aux pa¬ 
rents par les maire et consuls de Bergerac prouvent que ces 
monstres étaient, au xvii* siècle comme aujourd’hui, exposés 
à la vue du public dans les foires et marchés. Ces deux der¬ 
nières pièces et le procès-verbal des médecins seront pu¬ 
bliés. 

M. Jauvinaud demande aussi à lire les litres d’un certain 
nombre deprocéspérigourdins imprimés, factums,mémoires, 
etc., du xviii* siècle, qui appartiennent à l’un de ses amis et 
que M. le Président l’avait prié de lui communiquer. 

Enfin il est procédé à l’élection d’un candidat qui a témoi¬ 
gné le désir d’entrer dans notre association. Après un vote 
par acclamation, est déclaré admis membre titulaire de la 
Société historique et archéologique du Périgord : 

M. le baron Roger de La Borie de La Batut, ancien se¬ 
crétaire général, à Douai (Nord), présenté par M. Gaston 
de Gérard et M. le docteur Galy. 

La séance est levée à trois heures du soir. 

Le Secritaire-Général, Ferd. ViLLcnLET. 


LA STATION PRÉHISTORIQUE DES ROCHES, 

COMMUNE DE SERGEAC. 

Le 27 octobre dernier, accompagné de notre confrère et 
excellent ami, M. Reverdit, nous avons visité une station 
préhistorique reconnue depuis peu, au lieu dit Les Roches, 
commune de Sergeac, à onze kilomètres au sud de Monti- 
gnac. 

Nous rendrons compte brièvement de cette promenade 
archéologique, laissant d’ailleurs à M. Reverdit le soin de 
faire connaître plus en détail sa belle découverte, lorsque ses 
recherches seront terminées. 

Après avoir dépassé le village de Sergeac, nous laissâmes 


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—111 - 

les chemins battus et, longeant laVézère, nous suivîmes des 
sentiers rocailleux, déjà fréquentés peut-être par les chas¬ 
seurs de renne. Nous passâmes au pied des rochers de Cas¬ 
tel-Merle, — encore une station découverte par M. Rever¬ 
dit, — et bientôt après, nous arrivâmes à une gorge de l’aspect 
le plus pittoresque, s’ouvrant directement sur la rivière. 
Des falaises offrant çà et là de magnifiques abris la bordent à 
droite et à gauche, et dans le fond du ravin un petit ruisseau 
coule joyeusement sous le feuillage. Un lieu si frais et si bien 
abrité ne pouvait manquer d’avoir séduit nos ancêtres er¬ 
rants des temps préhistoriques ; aussi n’éprouvâmes- 
nous aucune surprise lorsque M. Reverdit nous annonça que 
nous étions aux Roches, but de notre excursion. 

La station occupe le côté droit de la gorge et est exposée 
au nord. C’est une exception qui de prime-abord pourrait 
paraître étrange, mais qui s’explique aisément ici. Du milieu 
de cet abri jaillit en effet une source ; or, on sait que le voi¬ 
sinage des sourcesétait toujours recherché par les peuplades 
primitives. En outre, la vue y est beaucoup plus étendue 
que de l’autre côté du ravin, et, d’autre part, la profondeur 
même de la gorge et son peu de largeur la garantissaient 
assez des vents glacés du nord. 

Munis d’une pince en fer, et aidés par deux habitants de 
Montignac qui très-obligeamment nous avaient offert leur 
concours, nous soulevâmes deux lourdes pierres recouvrant 
la partie da gisement que M. Reverdit avait résolu d’explo¬ 
rer, et immédiatement au-dessous, soit à trehte centimètres 
environ de la surface, nous trouvâmes le sol archéologique. 

Son aspect nous prouva tout de suite que si nous étions en 
présence des restes de l’industrie de l’homme, du moins 
nous n’avions pas eu la bonne fortune de rencontrer un 
foyer. Le terrain n’était aucunement imprégné de matières 
brunes ou charbonneuses, mais offrait tous les carac¬ 
tères d’un éboulis soustrait depuis de longs siècles à l’action 
de l’air. Nous le fouillâmes avec grande attention sur une 
étendue d’un mètre carré et à ime profondeur de cinquante 
centimètres. Au milieu d’un sable jaune et compacte prove¬ 
nant de la désagrégation des roches, nous rencontrâmes 


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— 112 — 

un nombre assez considérable de silex taillés, deux cents 
pièces environ, et quelques ossements. Ces derniers mal¬ 
heureusement, se trouvant dans un sol perméable à l’eau, 
avaient beaucoup souffert. 

Les silex, taillés à vive arête et bien conservés, offraient 
les types connus de l’époque de la Madeleine. Les longs 
éclats ou couteaux étaient surtout abondants. Plusieurs sont 
exceptionnellement remarquables par leur dimension peu 
commune et la beauté de leur taille. L’un d’eux présente des 
traces d’emmanchement et, sur le côté opposé au tranchant, 
de fort jolies retailles exécutées avec une habileté vraiment 
étonnante. Ces retailles, qu’on observe également sur d’au¬ 
tres lames, formaient le dos du couteau et étaient destinées 
à protéger la main. 

Nous signalerons en outre les grattoirs et quelques poin¬ 
çons. M. Revprdit, peu de jours auparavant, avait recueilli 
dans le même gisement une petite pointe de lance retaillée 
sur les deux faces et rappelant le type solutréen. Mais peut- 
être ce silex provenait-il d’une couche plus profonde, et sera- 
t-il donné de constater ici, comme à Laugerie-Haute, la 
superposition du magdalénien &\isolutréen. 

Au point où s’arrêta notre fouille, nous avions rencontré 
une nouvelle assise de pierres assez volumineuses que, faute 
de temps, nous ne pûmes enlever. Il est à présumer que le 
gisement antique ne se borne pas à la mince couche que 
nous avons étudiée, mais qu’il descend beaucoup plus bas ; 
le niveau inférieur de cette couche étant encore élevé de 
deux à trois mètres au-dessus du ravin. 

Avec les silex taillés, nous trouvâmes deux petites masses 
de sanguine et un fragment de dentale qui probablement ût 
partie d’un collier. 

Les ossements, avons-nous dit, avaient beaucoup souffert 
de l’humidité et, pour la plupart, étaient presqu’entièrement 
décomposés. Outre quelques dents d’antilope et une partie 
de bois de renne, nous recueillîmes cependant une pièce os¬ 
seuse que son peu d’épaisseur et ses grandes dimensions per¬ 
mettent difficilement de retrouver entière. C’est une omo¬ 
plate de bœuf. Nous nous bornons à en fixer le genre et à 


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— 113 — 

dire que l’aoimal était de grande tajlle ; car, n’ayant pas 
sous la main les éléments nécessaires, nous ne pouvons, à 
regret, en déterminer l’espèce. Vers l’extrémité inférieure 
de cet os et sur sa face externe, se voient encore les traces 
des incisions faites avec des couteaux de silex, pour en déta¬ 
cher les muscles placés des deux côtés de l’acromion. 

Notre confrère, M. Bleynie, a bien voulu silicatiser ce 
précieux ossement pour mieux en assurer la conservation, 
et nous nous sommes empressés, M. Reverdit et moi, d’en 
faire don au Musée départemental. 


Michel Hardy. 


UNE PAGE DE PEINTURE DU XV» SIÈCLE 

DANS UNE ÉGLISE RURALE DU PÉRIGORD. (1) 

Colligite fragmenta ne pereant. 


Messieurs, 

La page de peinture que je vous signale était écrite dans 
une église rurale du Périgord. J’ai dû en fournir l’analyse à 
la dernière heure ; et malgré les lacunes que vous aurez oc¬ 
casion de constater, je la donne sans crainte, soutenu par 
votre sympathique bienveillance de l’an dernier, et par l’in¬ 
térêt qui s’attache au sujet principal, aussi rare, je crois, sur 
les murs, qu’abondant sur le bois des rétables d’autel et les 
verrières de nos églises. 

C’est au nord-ouest de l’arrondissement de Ribérac (Dor¬ 
dogne) que se trouve l’église paroissiale de Cumont, bfttie 
sous le vocable de Saint-Pierre-ès-Liens, et possédant dans 


(1) Celte notice a été lue par notre honorable confrère M. l’abbé Cheyssac. dans 
la section des Beaux-Arts, à la réunion des Sociétés savantes des départements du 
mois d’avril 1878. 


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— 114 — 

son voisinage une commanderie, dont la chapelle était dédiée 
à saint Antoine. 

Après avoir présenté à l’extérieur un portail à sept voussu¬ 
res, décoré des plus belles moulures de la seconde période 
romane, cette église offre au-dedans, à l’intertransept, une 
coupole de dimensions assez restreintes, mais entièrement 
parsemée, dans le bas, de fleurs de lis, dans le haut, de croix 
de Malte, le tout, à moitié effacé, peint à l’ocre rouge, sans 
enduit préalable posé sur le mur. A droite et à gauche de 
l’unique nef, s’élèvent deux chapelles, dont l’une bâtie pos¬ 
térieurement à la construction principale. C’est dans cette 
dernière, celle de droite, dédiée à la Sainte Vierge, que se 
trouvent les peintures murales en question. 

Il y a quelques mois â peine, à la suite d’importants tra¬ 
vaux, les ouvriers mettaient à découvert différents sujets de¬ 
puis trop longtemps cachés sous un ignoble badigeon. — 
Hélas ! comme cette île de la Méditerranée presque aussitôt 
submergée qu’apparue, après avoir un moment remonté à la 
surface, ils se sont abîmés pour jamais sans doute sous les 
flots du plâtre,offrant çà et là quelques débris qui surnagent, 
tristes épaves du naufrage. Nous les avions entrevus ; nous 
espérions les revoir et en jouir encore : c’est ce qui justifie 
notre profond regret. Ne vous y trompez pas, Messieurs, c’est 
donc sur des peintures murales, à la détrempe, mutilées, à 
demi-effacées et perdues par les injures du temps et des 
hommes, qu’en toute confiance, avec mon seul titre d’ami 
des arts, j’attarde un moment vos pas. L’artiste, dans sa pour¬ 
suite de l’idéal, du beau, défini à si juste titre la splendeur 
du bien, ne doit-il pas considérer avec respect les vestiges 
du passé, pour y trouver les empreintes et comme les linéa¬ 
ments premiers de ses conceptions les plus nobles et les plus 
suaves ? 

Avant de signaler le sujet principal, faisons connaître les 
cinq sujets secondaires. 

Auprès de la porte d’entrée de la chapelle, se tient debout 
le hideux squelette de la Mort ; sur ses épaules repose la faux 
traditionnelle ; sa main gauche supporte un crâne, et le bras 
droit vient de déposer à terre un panier rustique où les osse- 


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— 115 — 

ments et lés crânes abondent. La hante stature du squelette, 
les lignes fortement accusées, d’un noir foncé ; le ton jaune 
qui règne, la vivacité des détails, tout ici [dénote moins une 
œuvre d’art qu’une prédication populaire pour les yeux, con¬ 
forme à la pensée et au faire des quatorzième et quinzième 
siècles. De cette peinture, il ne reste plus rien ; ensevelie 
sous le plâtre, la Mort dort son long sommeil. 

Plus loin, en s’avançant vers l’autel, le même mur est oc¬ 
cupé par un second sujet également digne de remarque : on 
y voit encore une tète expressive, d’assez bon dessin, quoi¬ 
que déprimée, au front chauve, aux tempes ombragées par des 
cheveux rares et ondulés : le collet de la tunique s’aperçoit, 
replié ; et les épaules du personnage sont protégées, croyons- 
nous, par le chaperon du boui^eois ou par le capuce du reli¬ 
gieux. 

Avant de disparaître, un phylactère déroulait au-dessus sa 
légende explicative ; la pose, l’expression, l’orientation de la 
ligure semblent désigner une scène historique, où le person¬ 
nage portraité remplissait le rôle que devaient peut-être ser¬ 
vir à déterminer et la banderole et le sujet du mur opposé, 
dont nous parlerons bientôt. La palette du peintre n’était pas 
surchargée ; seuls les tons rouges, gris et bleus apparaissent, 
et néanmoins quel charme en ce qui reste visible! quel re¬ 
gret de ce qui ne se voit plus ! 

Le mur auquel se trouve adossé l’autel, et qui forme le 
fond de la chapelle, avait aussi reçu sa décoration picturale. 
Deux groupes situés, l’un à gauche, l'autre à droite de l’autel 
primitif, redisaient la dévotion à Marie des populations 
croyantes, mais non toujours crédules, du moyen âge ; ils ont 
aussi disparu ; peintures laborieuses à déchiffrer, néanmoins 
bien dignes d’être conservées, si j’en juge par l’impression 
produite sur moi, au premier aspect, mais qui, je l’avoue, 
n’est point partagée par un amateur distingué, quoique je 
sois heureux de la voir acceptée par un second, praticien à 
l’égal du premier. 

Dans la scène que j’intitule J/cfrie mère des hommes, laSainte 
Vierge est assise, tenant sur ses genoux l’Enfant-Dicu, qu’elle 
présente aux personnages prosternés à ses pieds. Ici, rien de 


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— 116 — 

distinct ; à peine si les lignes permettent d'en saisir le plan, 
et d’y supposer l’Adoration des mages ou un motif analo¬ 
gue. 

Dans la scène que je pourrais dénommer Marie reine det 
anges, nous sommes un peu mieux partagés ; la conception et 
l’ordonnance générale du sujet, les heureuses dispositions 
des groupes, la richesse plus grande du coloris mis en œuvre 
par le pinceau de l’artiste, je ne crains pas de le dire, le na¬ 
turel des poses, tout concourt à captiver l’attention. On con¬ 
temple avec bonheur Marie, les mains jointes, dans l’attitude 
de la prière, assise sur un trône à plusieurs degrés ; la main 
à demi perdue d’un personnage dont il n’a pas été possible 
de distinguer les traits, dans l’état de détérioration de la 
fresque, va déposer sur son front le royal diadème, aux ap¬ 
plaudissements des groupes inférieurs disposés à droite et à 
gauche du trône largement découvert. 

Montalembert a écrit sur la fresque inconnue, presque ef¬ 
facée aujourd’hui, de l’église du Saint-Suaire de Cadouin, en 
Périgord : t Mes yeux surpris crurent avoir retrouvé une 
page échappée au pinceau délicat des maîtres de l’Ombrie. » 

Pardonnez-moi, Messieurs, de le répéter, et moi aussi, un 
instant, j’ai retrouvé comme la miniature du couronnement 
que notre Fra Angelico, du Louvre, a peint avec sa foi’, son 
talent et son cœur ; rêve d’uneombre, dirai-je avec Pindare ; 
le plâtre a tout recouvert ; c’était une bonne vieille peinture, 
maissans doute, avec tant d’autres choses, un peu trop lourde 
à supporter.... par le mur. Periere eliam ruinæ. 

Je passe au cinquième sujet. — Nous sommes en présence 
d’un thème sans analogie avec ce qui précède, â moins d’y 
trouver le pendant de l’œuvre du mur opposé, œuvre que j’ai 
qualifiée d’historique. 

Mes conjectures reposent sur la mise en scène, sur l’atti¬ 
tude des figures pleines de vie et de mouvement, et sur 
un blason découvert. Quel est ce personnage qui nous appa¬ 
raît en dehors des tentures de l’une des deux fenêtres ouver¬ 
tes dans cette portion du mur ? Est-ce un cardinal, avec le 
long manteau rouge dont il est revêtu des épaules jusqu’aux 
pieds ? Mais il lui manque le chapeau, et son visage est à 


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^ 117 — 

moitié encadré par les plis supérieurs du manteau qui sem¬ 
ble se rouler en turban autour de la tête. Serait-ce un croisé, 
debout, mais pieux et recueilli, rendant grâces à Dieu, au 
retour de la Palestine ? II n’a point cependant l’escarcelle et 
le bourdon du pèlerin. 

Pourquoi ces évêques et cette foule nombreuse qui les 
suit î Les visages se pressent, tournés vers le spectateur, ou 
plutôt vers le personnage peint sur le mur en face, et dont 
une légende déroulée nimbait la tête déjà décrite. Les évê¬ 
ques sont revêtus de la chape, et portent la crosse et la mi¬ 
tre assez courte du quinzième siècle ; ils s’avancentà la suite 
du chevalier pèlerin ; on dirait une théorie antique, sortant 
du temple après l’oblation du sacrifice. Quel est, à droite et 
au bas des figurants, cet écusson mutilé dont la description 
suivante nous a été fournie par un amateur compétent : 

€ Ecartelé, au premier d’azur, au chef losangé d’or, au 
deuxième {effacé), au troisième d’azur, à trois losanges d’or, 
posés en pal ; au quatrième de gueules (un peu effacé), mais 
sur lequel on distingue un cheval effaré d’argent. » 

A qui appartenaient ces armoiries ? Pourquoi leur repro¬ 
duction à cet endroit ? Les parties d’azur, losangées d’or, doi¬ 
vent se rapporter à la maison d’Aubeterre, voisine de celle 
de Gumont ; mais après : comment et par quelles familles 
compléter ce blason ? Les chefs de la fameuse abbaye de 
Charroux, diocèse de Poitiers, de la maison de Jaubert, ont 
possédé, m’a-t-on écrit, la seigneurie de Gumont, aux quin¬ 
zième, seizième et dix-septième siècles. Que faut-il en con¬ 
clure? Ges peintures sont-elles dues à leur munificence, et 
auraient-ils envoyé l’artiste dans leurs possessions du Péri¬ 
gord? L’ordre de Malte avait une commanderie située à trois 
kilomètres environ, au lieu appelé encore aujourd’hui Saint- 
Antoine, du nom de la chapelle. — Sont-ce les armes d’un 
commandeur? Dès lors, à ce titre, pourrait-on reconnaître 
dans ce pèlerin un noble guerrier des croisades d’Espagne 
contre les Maures, revenu sain et sauf, après mille dangers, 
et ramené comme en triomphe par les évêques et le peuple, 
joyeux de son retour ? Je ne sais ; les documents positifs, et 
qui serviraient à éclairer la question, m’ont jusqu’à ce jour 


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— 118 - 

fait défaut ; mais, là encore, quel naturel ! quel intérêt I 
L’idée du peintre est rendue ; les poses sont à la fois simples 
et hardies, les physionomies expressives, les proportions 
heureuses ; les manteaux, les chapes et les robes flottent sans 
roideur ; malgré la sobriété des couleurs, le mur s’anime ; il 
prend une voix, trop faible néanmoins pour être distincte¬ 
ment entendue ; c’est assez dire qu’ici, comme ailleurs, le 
plâtre inconscient a continué son œuvre de dégradation et de 
mort. 

Je termine. Messieurs, cette monographie par un exposé 
rapide du sujet principal, l’Arbre de Jessé, sujet auquel s’ap¬ 
pliquent les qualités maîtresses que nous venons d’énumé¬ 
rer. 

Avec ses dimensions de quatre mètres environ de longueur 
sur trois de hauteur, l’Arbre de Jessé occupe presque tout le 
fond du mur parallèle à l’autel; mais une fenêtre de forme 
cintrée, inopportunément ouverte depuis de longues années, 
à un mètre cinquante au-dessus du sol, l’a mutilé au centre, et 
presque de la base au sommet. Plusieurs personnages, la 
Vierge Mère entre autres, ont disparu par cette mutilation ; 
toutefois, que les débris qui subsistent offrent de charmes I 

Majestueusement étendu à terre, plongé dans un sommeil 
extatique, Jessé repose, appuyant sur le bras droit sou front 
endormi ; le corps est enveloppé tout entier d’un ample man¬ 
teau ; de son côté entr’ouvert s’élance la tige de l’arbre, dont 
les rameaux espacés, d’un vert pâle, au feuillage largement 
épandu, supportent sans efforts les fruits symboliques, les 
rois ancêtres du Sauveur ; le front ceint de la couronne, 
établie sur la coiffure du temps, aux formes variées, et qui 
rappellent les miniatures du célèbre Bréviaire manuscrit de 
Bruxelles ; les épaules recouvertes par le chaperon de cou¬ 
leur bleue émaillé de noir, et le reste du corps drapé dans le 
manteau rouge ; une main armée du sceptre justicier, tandis 
que l’autre désigne, au sommet perdu de l’arbre, la fleur 
chantée par Isaïe. Chaque personnage émerge, à mi-corps 
seulement, d’une gaine ou support ovale, en forme de cor¬ 
beille ornementée de mailles formant losanges, ou de ga¬ 
lons d’inégale grosseur. Les rois étaient chacun désignés par 


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— 119 — 

le nom inscrit au-dessus de la tète, en caractères renfermés 
entre deux lignes horizontales, et que je crois appartenir à la 
seconde moitié du quinzième siècle. Sur sept des rois encore 
visibles, on peut lire trois noms seulement : Jessé, Jéroboam, 
Ezéchias. Ici, nous trouvons à peine cinq couleurs sur la 
palette du peintre : le jaune comme fond et pour établir la 
fresque, le vert, le noir, le rouge et le bleu. 

Nous devons l’avouer, c’est une gamme bien monotone et 
peu étendue que celle des couleurs employées par l’artiste ; 
mais n’a-t-il pas voulu dédaigner en quelque sorte les ri¬ 
chesses matérielles du pinceau, pour faire resplendir l’idée 
chrétienne, réalisant ainsi, comme plusieurs dans ces âges 
de foi, la pensée de Goethe que nous rappelonsen terminant : 
L’artiste est à la fois l’esclave et le maître de la nature ? 

Je regrette. Messieurs, d’avoir eu à vous soumettre un 
aussi grand nombre de points d’interrogation ; je ne m’illu¬ 
sionne pas sur les lacunes de mon travail ; la conclusion est 
loin d'en être satisfaisante et définitive ; je vous ai parlé des 
vestiges d’une fresque à peu près détruite, et quelque effort 
que j’aie fait pour en découvrir l’auteur, je ne puis le nommer 
aujourd’hui. D’autres viendront après moi, qui seront plus 
heureux, je l’espère. Quoi qu’il en soit, je n’oublie pas le 
vœu patriotique émis l’an dernier, hier encore rappelé de¬ 
vant vous, par M. le marquis de Chennevières, directeur des 
Beaux-Arts, lorsqu’il souhaitait qu’une part fût faite, ici, aux 
artistes provinciaux, dans nos lectures et dans nos commu¬ 
nications verbales ; tout me donne lieu de penser que cette 
page de peinture murale que j’ai placée sous vos yeux est 
l’œuvre d'un peintre de notre province ; et parce que je ne 
pouvais dire son nom, devais-je garder le silence sur un tra¬ 
vail original, longtemps enfoui sous une couche d’enduit, 
remis à la lumière pour un jour seulement, et de nouveau 
perdu pour jamais î Après avoir consulté les cartulaires de 
l’abbaye de Charroux, pour ne parler que de ces documents, 
qui sait si, à l’une de nos prochaines sessions, quelque 
chercheur fortuné n’aura pas la joie de vous révéler l’exis¬ 
tence d’un peintre poitevin ou périgourdin du quinzième 
siècle ! 


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— 120 - 

Celui-là me saura gré d’avoir saisi l’apparition furtive d’une 
œuvre qu’on aurait dû laisser dans son intégrité. C’est ainsi 
qu’en façonnant des anneaux distincts, on n’a plus ensuite qu’à 
les rejoindre pour former une chaîne. A ce point de vue, les 
quelques lignes que je viens d’écrire pourront n’ètre pas 
complètement inutiles. 

La Roche-Chalais, 14 avril 1878. 


L’abbé À. Chetssag. 


RÉTABLE, TOMBEAU ET CHAIRE 
DG l’Église de ladouze. 

L’église gothique du xv* siècle est un monument qui a la 
forme d’une croix latine. Il est vaste, puisqu’il mesure trente 
mètres sur dix jusqu’à la croix, dont les bras ont quatre mè¬ 
tres en plus. Sa voûte en pierre est très-belle. Il est bien dom¬ 
mage que l’on ne débarrasse pas les murs de la chapelle de 
gauche des terres qui les encombrent à l’extérieur. Elles pro¬ 
duisent unehumidité préjudiciable à l’église et qui la dégrade 
de jour en jour. Il y a treize fenêtres ; le vitrail de l’Assomp¬ 
tion, qui orne l’une d’elles, me paraît.peu artistique, et les 
bouchons de foin qui passent à travers les autres offrent un 
coup d’œil peu agréable. 

L’ensemble du maître-autel, formé de plusieurs monu¬ 
ments superposés, me paraît de mauvais goût, mais le rétable 
en est fort beau. Cette sculpture, qui est en pierre et d’une 
grande finesse, fut exécutée dans la première moitié du xvi* 
siècle. 

Autant que j’ai pu en juger, elle représente, au centre, la 
ville de Jérusalem. Au-dessus du tabernacle, qui est creusé 
dans la pierre, est .sculpté le Sauveur en croix. A gauche, du 
côté de l'Evangile, on voit un chevalier à genoux. Le prie-^ 
Dieu sur lequel il est placé porte le livre des saints Evangi- 


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Z aOi'LlL rnoi 

MAÎTRE-AUTEL DE LÉCLISE DE LADOUZE. 

XVI' Siècle. 


Buli.etin de la Société Historique et Archéoloüipue du Périgord_Tome 7 .— 2* Liv 


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— 121 — 

les; à ses côtés, on remarque une armure, casque, cuirasse, 
etc. Un peu en arrière du personnage et debout l’apôtre saint 
Pierre lui montre, la clef symbolique à la main, le Sauveur 
crucifié à Jérusalem, comme pour lui dire : t Partez pour les 
Saints-Lieux, ce n’est qu’à ce prix que le royaume des deux 
vous sera ouvert. » Au même rétable, du côté de l’Epître, est 
une dame à genoux sur un prie-Dieu qui porte également le 
livre des saints Evangiles. A côté d’elle se tient un person¬ 
nage que je crois être l’apôtre saint Paul lui montrant, comme 
saint Pierre à son époux, le Christ de Jérusalem. On revoit 
les mômes seigneurs au terme de leur pèlerinage : le croisé 
chevauchant est conduit par un soldat nu et armé dans les 
remparts de la Cité sainte, tandis que son épouse à genoux 
au Calvaire élève vers le Christ des bras suppliants. 

Les armes sculptées sur les prie-Dieu du rétable ne permet¬ 
tent pas de douter que le fait qu’on a voulu reproduire ne 
concerne Pierre d’Abzac et Jeanne de Bourdeille. La note qui 
m’a été communiquée par M. le marquis d’Abzac de La 
Douze vient encore le confirmer. Pierre d’Abzac, premier du 
nom, chevalier, baron de La Douze, seigneur de Barrière, 
de La Cropte, de Sénillac, de Vergt, de Beillac, etc., épousa 
le 18 août 1526, au château de La Tour-Blanche, demoiselle 
Jeanne de Bourdeille, fille de haut et puissant seigneur Fran¬ 
çois, baron de Bourdeille, seigneur de Brantôme, de La Tour- 
Blanche, et de dame Hilaire du Fou-du-Vigean. Voici, d’après 
l’ouvrage aujourd’hui si rare de M. A. de Froidefond, la des¬ 
cription de ces armes ; 

1* D’Abzac. Ecartelé, aux 1 et 4, d’argent, à la bande et à la 
bordure d’azur, chargées de neuf besants d’or, à la fasce de 
gueules, accompagnée de six fleurs de lis d’azur, trois en chef 
et trois en pointe qui est de Barrière ; sur le tout de gueules 
à trois léopards d’or. 

2* De Bourdeille. D’or, à deux pattes de grifibn de gueules 
onglées d’azur, posées en contre-bande l’une sur l’autre. 

.Chaire. La chaire à prôcherest, comme le rétable de l’autel, 
en pierre habilement travaillée.Sur le côté le plus apparent est 
représenté l’apôtre saint Pierre ; ailleurs, sont de belles sculp- 


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— 122 — 

tures parmi lesquelles on remarque les armes des d’Abzac 
de La Douze et des Bourdeille, malheureusement mutilées. 
Au-dessous de l’appui-maiu, on lit en lettres romaines : 
BEATI QUI AVDIVNT VERBVM DEI ET CVSTODIVNT 
ILLVD (1). 

Au bas se trouve une autre inscription en grande partie 
effacée que nous avons pu reconstruire ainsi: c Qui est ex 
Deo verba Dei audit » au lieu de : < Qui ex Deo est verha 
Dei audit » (2), comme porte le texte de saint Jean, vm, 47, 
ce qui, néanmoins, n'altère en rien le sens de la phrase. A 
la suite de cette dernière inscription est la date erronée 
1347. C’est 1547 qu’il faut lire, car les sculptures do la chaire, 
et principalement les armes qu’on y voit, ne permettent pas 
d’assigner à ce travaii une autre époque, aussi bien qu’au 
rétable de l’autel. D’ailleurs, on sait que les chiffres arabes 
en France n’ont commencé à être d’un usage vulgaire que 
vers la ün du xv* siècle, et que ce n’est qu’à partir du xvi* 
qu’ils ont reçu la forme que nous leur voyons aujourd’hui. 
Avec ces données, ayant examiné avec attention la date 
précitée, nous nous sommes convaincu que le jambage qui 
avait servi à former le 3, n’était pas creusé comme le reste 
et qu’il avait sans aucun doute été ajouté dans la suite. Pour 
faire ressortir les lettres de l’inscription, on y a coulé ou 
appliqué un mastic noir et luisant qui devait produire un bel 
effet. Il a aujourd’hui presque totalement disparu. L’inscrip¬ 
tion de la chapelle du cimetière de Saint-Léon sur Vézère 
était ornée d’un mastic semblable ; il en reste également peu 
de trace ; je crois ces inscriptions de la même, époque. La 
chaire de Ladouzeest donc fort belle ; il est dommage, néan¬ 
moins, qu’elle ne soit pas plus élevée de manière à permet¬ 
tre au prédicateur de dominer mieux son auditoire. Dans le 
pilier où elle est engagée une tête d’ange bien sculptée est 
au-dessus et semble souffler au prédicateur l’inspiration. 


(1) Bienheureux ceux qui écoutent la parole de Bien et qui la mettent en prati¬ 
que (Saint Luc, xi, S8). 

(3) Celui qui est (sous-entendu enfant) de Dieu écoute les paroles de Bien. 


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— 123 — 

Tombeau. La pierre tombale que l’on voit dans la chapelle 
latérale gauche (côté de l’Evangile) indique-t-elle, ainsi que 
le prétendent quelques habitants du lieu, la place où a été 
enseveli Jean d’Abzac, archevêque de Narbonne? Je ne crains 
pas de répondre négativement avec MM.d’Abzac de La Douze 
et de Froidefond, dont les notes précieuses m’ont été d’un si 
grand secours dans ce travail. Les armes sculptées sur la 
pierre tumulaire ne portent aucune marque de dignités 
ecclésiastiques, et dans les fouilles qui furent faites il y a 
quelques années, on ne trouva que des ossements, mais 
rien de plus pour fortifier la prétendue tradition, t Au 
» simple aspect de la pierre, il m’a semblé, tout d’abord, dit 

> M. A. de Froidefond, que le faire des écussons était anté- 

> rieur d’un siècle au moins aux sculptures de l’autel et de 
» la chaire qui sont incontestablement de 1547 ; en consé- 

> quence, partant de cette idée, j’ai dû remonter au com- 
» mencement du xv* siècle, et voici ce que j’ai lu dans la 

> généalogie de la maison d'Abzac : Bertrand d’Abzac de La 

> Douze, chevalier, seigneur de Montastruc, etc., épousa le 5 
» avril 1414 Jeanne de Beynac, etc. En outre que voit-on sur la 
» pierre du tombeau ? quatre écussons, dont trois sont : parti 
» au 1", coupé d’Abzac etde Barrière; au 2®, de Beynac, et un 

> de Beynac seulement, dès lors plus de doute pour moi, la 
» pierre dont il s’agit est bien celle du tombeau de Bertrand 
» d’Abzac... » (1) D’un autre côté, M. le marquis d’Abzac me 
dit qu’il croit que la pierre tumulaire dont nous parlons « a 

> protégé les restes de Bertrand d’Abzac, chevalier, seigneur 

> de Montastruc, de Bellegarde, de Siorac, de Domme, de La 

> Force, de Masduran, etc. Ce Bertrand d’Abzac joua un 

> grand rôle dans les guerres franco-anglaises du quin- 

> ziéme siècle. Doué de remarquables talents militaires et 
» lieutenant-général en Guyenne du roi d’Angleterre dont il 

> dépendait pour la plus grande partie de ses vastes domai- 

> nés, il embrassa chaudement la cause de son suzerain et 


(1) Aimes de Barrière : D*or, à la fasce de gaeules, accompagnée de six fleurs de 
Ils d*aznr, 8 ea chef et 8 en pointe. De Beynac : Burelé d'or et de gueules, de 8, 
10 ou 18 pièces. (D’après M . A. de Froidefond.) 


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— 124 — 

» prit, assiégea ou défendit avec succès force villes et châ- 
» teaux.Gouverneur de Domme pour Henri V, il fut pris dans 
» une escarmouche contre les troupes de Jean d’Ârmagnac. 
» Aux termes d’un traité passé avec le vainqueur, la forteresse 
» qu’il défendait devait être le prix de sa rançon. Mais au 
» mépris de cette convention solennelle, les chefs des forces 
» françaises, voulant se débarrasser à tout prix d’unsi redou- 
» table adversaire, le mirent en demeure d’abandonner la 
» cause du roi d’Angleterre ou de périr sur un échafaud. A 
» l’exemple de Jean de Grailly, Bertrand préféra la mort au 
» parjure et fut décapité à Limoges le 11 mars 1438. Charles 
» VII se trouvait ce jour-là même dans cette ville et donna 
» tous les biens meubles et immeubles du défunt à la com- 
» tesse de Penthièvre et de Périgord. 

» Bertrand d’Abzac avait épousé, par contrat passé au châ- 
» teau de Turenne le 5 ou le 15 avril 1414, Jeanne de Beynac, 
» fille de Pons, seigneur de Beynac, de Tayac, de Domme, 
» etc., et de dame Philippe de Beynac. Le maréchal Bouci- 
> cault était présent à ce mariage. En 1449, Jean de Bretagne 
» rendit à la veuve de Bertrand d’Abzac, moyennant la sou- 
» mission de celle-ci à l’autorité royale, les domaines que 
» possédait son mari à Siorac et à Montastruc. » 

Le tombeau de l'archevêque de Narbonne, ajoute M. le 
marquis d’Abzac de La Douze, se trouvait dans ces derniers 
temps à quelques mètres au-delà des marches de l’église, à 
gauche, du côté de l’Evangile. D’après ce qu’on m’a rapporté, 
les différentes parties de ce monument funéraire auraient été 
dispersées, ce qui avec raison aurait provoqué l’indignation 
des membres de la famille. Si, comme on le dit, la sculpture 
que l’on remarque dans la chapelle de droite a fait partie de 
ce monument, il est bien regrettable qu’il n’ait pas été con¬ 
servé en son entier. La partie que nous signalons appartient 
au style ogival de la 3° époque (fin du xv' sièclej.Elle se com¬ 
pose de deux petits frontons triangulaires garnis de crochets. 
Chaque fronton renferme une arcature ogivale dans laquelle 
est une statuette tenant un livre à la main, le tout très-déli¬ 
catement sculpté. Cette pierre étant sans emploi, nous faisons 
des vœux pour qu’elle soit offerte au Musée, où les connais- 


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— li¬ 
seurs seront bien aises de la rencontrer. Il paraît aussi qu’on 
voyait dans l’église de Ladouze, il y a quelques années, le cou¬ 
vercle du tombeau dont nous parlons (Pierre d’Abzac, arche¬ 
vêque de Narbonne, mort en 1502) : il représentait un évéque 
avec ses ornements pontificaux. On conçoit difficilement 
que ceux qui ont la garde de pareils objets en puissent tolé¬ 
rer la disparition. C’est ainsi que plusieurs de nos églises ont 
été dépouillées de chefs-d’œuvre qu’elles ne remplaceront 
jamais. 

Avant de terminer cette relation, je ne dois pas omettre de 
signaler la cuve en pierre des fonts baptismaux, laquelle est 
fort ancienne et ornée de sculptures en rosaces, animaux 
fantastiques, etc., détériorées par le temps et l’humidité. Je 
mentionnerai aussi deux grandes etbelies statues en bois peint 
dont l’une représente saint Dominique et l’autre sainte Cathe¬ 
rine de Sienne. Elles sont anciennes et d’un bel effet, comme 
on peut en juger par la photographie de M. Bouile, insérée 
dans le Bulletin. 

Je me proposais d’ajouter à cette relation quelques notes 
qui m’ont été communiquées par M. l’abbé Fabre-Tonnerre, à 
l’occasion du mot NOLI qu’on aperçoit plusieurs fois ^répété 
soit à l’autel soit à la chaire. La crainte de tomber dans des 
redites fatigantes pour le lecteur m’oblige à attendre d’avoir 
pris connaissance du mémoire de M. l’abbé Goyhenèche qui 
doit paraître dans \q Bulletin. 

Il y aurait encore beaucoup à dire et du château dont on 
voit les restes au bourg et de la famille si considérable qui 
l’habitait. Nous sommes en droit de juger que nul autre, 
parmi nos confrères, que celui qui porte le nom des La 
Douze ne traiterait ce sujet d’une manière plus intéressante 
et plus complète. 


L’abbé H. Bruoière. 


9 


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~ 126 — 


NOTES ET DOCUMENTS INÉDITS 

RELATIFS 

AÛX INSTITUTIONS DE LA VILLE DE BERGERAC 

AVANT 1789. 

En examinant les nombreux matériaux que nOüs avons re¬ 
cueillis en vue d’écrire rhistoiré de la ville de Bergerac, notnt 
avons reconnu la difficulté dé faire entrei* dans une narration 
continue les documents et les observations concernant les 
institutions qui ont joué un rôle tout intérieur dans l’exis¬ 
tence de la cité. Dès lors, il nous a paru préférable, pour la 
commodité du lecteur et pour l’Onilé dé notre proprt Wavail, 
d’examiner séparément chacune de ces institutions ; cette 
combinaison aura le doublé avantage de dé^ger notr'e fÜture 
étude historique de détails qui auraient trop souvent inter¬ 
rompu le fil du récit, et de procurer ün cadre suHlsant à 
chaque monographie. 

Ainsi, réservant absolument l’histoire politique de Berge¬ 
rac, nous nous attacherons à mettre en lumière l'organisation 
municipale et judiciaire delà ville et ses diverses transfor¬ 
mations ; nous consacrerons des notices spédalëS aux fon¬ 
dations religieuses, aux établissements de charité et d’ins¬ 
truction : couvents, églises; temples, hôpitaux^-collège, etc. 
Il ne sera pas sans intérêt, crOyons-nous; dé'voik* revivre ceS' 
institutions variées, dont quélclùes'-unes avaient üne origine' 
très-ancienne, et qui, parleur nombre même, témoignent dfe' 
l’étendue des besoins sociaux auxquels elles répondaient. 

On regmiterâ'avec nous bien des lacunes dans la série des 
documents colligés ;mais, si l’on tient compte des pertes d’ar¬ 
chives causées par les guerres qui ont si souvent ravagé no¬ 
tre province et par la Révolution, on sera étonné de l’abon¬ 
dance relative des titres conservés, sinon toujours en origi¬ 
naux, du moins par des copies ou des extraits. 


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~ 127 — 

La source la plus abondante où nous ayons puisé a été na¬ 
turellement la Collection du Périgord, au département des 
Manuscrits de la Bibliothèque- nationale. On ne saurait trop 
rendre hommage à la mémoire des savants qui, comme Les- 
pine, Leydet et Prunis, ont sauvé de la destruction tant de 
pièces indispensables à consulter pour qui veut étudier notre 
histoire provinciale. Sans eux, le présent travail eût, à vrai 
dire, été impossible, et nous le plaçons avec conflance sous le 
patronage de leurs noms. 


CHAPITRE I". 

ORGANISATION MUNICIPALE ET JUDICIAIRE. 

I. — Consulat. 


Il n’est pas possible de déterminer à quelle époque la ville 
de Bergerac commença à jouir des libertés communales. Le 
premier document où il en soit question est la transaction 
passée entre Renaud III de Pons et les syndics de la ville. 
Cette transaction en 29 articles, approuvée par lettres paten¬ 
tes du roi Charles-le-Bel, du mois de juin 1322, mit fin au 
grave conflit qui s’était élevé entre les seigneurs et les habi¬ 
tants, au sujet de l’étendue de leurs droits respectifs. 

Le seigneur reconnaissait aux syndics et habitants de Ber¬ 
gerac le droit d’avoir « à perpétuité une communauté, corps, 
consulat, maison, coffre et sceau tout commun. » 

Il devait y avoir dans la ville huit consuls. Lors de la pre¬ 
mière création, deux syndics devaient, au nom delà commu¬ 
nauté, désigner, verbalement ou par écrit, douze bourgeois, 
dont deux de la Magdelaine, capables de remplir la charge 
du consulat, d’après le serment qui serait prêté par les syn¬ 
dics entre les mains du seigneur ou de son bailli. Sur les 
douze candidats, le seigneur ou son bailli en choisirait le 
lendemain huit, savoir : quatre du corps de la ville et quatre 


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— 128 - 

des faubourgs, pour exercer la charge de consuls pendant 
un an et un jour. Avant la fin de l’année, les consuls ou deux 
d’entre eux présenteraient au seigneur ou à son bailli douze 
autres bourgeois capables d’étre consuls, parmi lesquels le 
seigneur en choisirait huit. En cas de refus constaté du sei¬ 
gneur de faire ces nominations, les anciens consuls éliraient 
eux-mêmes leurs successeurs, sauf le droit de nomination 
que le seigneur pourrait exercer, dans les formes ordinaires, 
à l’expiration de l’année. La moitié des candidats appartien¬ 
drait au corps de la ville, et l’autre moitié aux faubourgs ; 
toutefois, deux d'entre eux seraient toujours nommés par le 
consul du bourg de la Magdelaine. 

Les consuls étaient tenus, chaque année, avant d’entrer en 
fonctions, de jurer à l’église de Saint-Jacques, en présence 
du seigneur ou de son bailli, et, à défaut de ces derniers, en 
présence des anciens consuls, de se comporter loyalement 
dans leur charge el de garder fidèlement les droits de la 
communauté. 

Sur le sceau municipal devaient être gravées d’un côté les 
armoiries du seigneur et de l’autre celles de la ville, à savoir 
un dragon avec cette inscription tout autour : Le sceau du 
Consulat de la Communauté de la ville de Bergerac (Sigillum 
CoTisulatus Universitatis villx Brageracî) (1). Le sceau devait 
être gardé par trois d’entre les consuls, dans le coffre com¬ 
mun, sous trois diverses clefs. 

Les consuls pouvaient, mais avec l'assentiment de huit ha¬ 
bitants préalablement convoqués, établir des tailles et des 
impositions pour la réparation deschemins, ponts, murailles, 
fossés, portes, et pour l’acquittement des dettes des bour¬ 
geois de la ville. En cas de désaccord entre les consuls et les 
habitants, le seigneur ou son bailli devaient avoir la connais¬ 
sance entière du litige qu’ils termineraient souverainement. 

Chaque année, les anciens consuls devaient, un mois après 
l’expiration de leur mandat, rendre compte de leur admipis- 


(1) Voir Coutumes et Statuts de la faille de Bergerac, traduiU de latio en français 
par Etienne Trelier. Bergerac, Antoine Vemoy, 1627. 


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— 129 — 

tration par-devant les nouveaux élus et huit bourgeois à ce 
appelés. 

Ceux qui avaient été un an consuls ne pouvaient, pendant 
les trois années suivantes, être nommés ni choisis pour rem¬ 
plir la charge du consulat. 

Le seigneur cédait à la communauté la maison de Malbec, 
qui devint l’Hétel-de-Ville, avec ses appartenances; toutefois, 
les consuls ne pourraient y construire d’autre forteresse que 
celle qui existait alors. 

Tous les habitants âgés de plus de quatorze ans devaient, 
à chaque changement de seigneur, prêter à celui-ci le ser¬ 
ment de fidélité. De son côté, le seigneur, et avec lui le bailli 
et le sénéchal, étaient tenus, en prenant possession de leurs 
seigneurie ou charges, de jurer aux consuls et communauté 
de Bergerac d’être bons et loyaux. 

Les bourgeois et habitants étaient déclarés quittes, francs 
et immunes à perpétuité; et le seigneur ou ses successeurs ne 
pourraient à l’avenir rien exiger d’eux pour les quatre cas 
suivants : voyage d’outre-mer, nouvelle chevalerie, mariage 
de fille ou captivité de guerre (1). 

Telle fut, dans ses traits originaux, l’organisation munici¬ 
pale de Bergerac. 

La cité releva de la Couronne, lorsque Philippe de Valois 
eut fait échange, le 29 mars 1339, avec Roger Bernard, comte 
de Périgord, des terres de Moncuq et de Montignac contre la 
ville de Bergerac (2). 

Depuis Philippe de Valois, les privilèges de Bergerac fu¬ 
rent souvent confirmés par les rois de France et d’Angleterre, 
y compris Louis XVI ; ce n’est pas ici le lieu d’énumérer ces 
confirmations successives. Notons seulement que, par une 
transaction du 2 septembre 1367, Charles V maintint les 
privilèges de la ville, en récompense de l’heureuse énergie 
avec laquelle elle avait secoué le joug des Anglais. Ceux-ci 
ayant réoccupé Bergerac en 13S0, le duc de Lancastre, pour 


(1) Voir coutumes et statuts, etc. 

(2) Lespine, vol. 48, p. 40. 


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— 130 — 

punir les habitants de leur fidélité au roi de France, supprima 
le consulat (1), mais ne tarda pas à le rétablir. 

L’an 1381 c les consuls firent le serment de fidélité entre 
les mains de messire Pierre Buade, gouverneur pour le Roy, 
lui donnèrent une tasse d’argent, pesant un marc, pour le 
changement du consulat, et reçut les clefs des portes de la 
ville. Le lendemain 23, retirèrent les papiers des précédents 
consuls, nommèrent les jurats en nombre de neuf, qui firent 
les serments en leurs mains accoutumées dans le consulat, 
sur la croix et le livre missel, et que les consuls pourraient 
résoudre avec lesdits jurats ce qu’ils jugeraient nécessaire, 
en quelque nombre qu’ils se trouvassent, après que la clo¬ 
che aurait sonné (2^ » 

En vertu de lettres patentes du roi Charles VII, données à 
Monbazon le 12 novembre 1450, le corps de ville fut réduit à 
un maire et quatre consuls. 

Une jurade du21 juillet 1475nous fournit la preuve que les 
anciennes formes des élections consulaires s’étaient fidéle- 
lement conservées. La veille de Sainte Magdeleine, les con¬ 
suls en exercice devaient désigner douze prud’hommes dont 
les noms étaient inscrits dans une lettre scellée du grand 
sceau du consulat; le lendemain, le bailli devait ouvrir ce pli 
devant le maltre-autel de l’église Saint-Jacques et choisir, 
entre les douze candidats, huit prud’hommes chargés d’ad¬ 
ministrer la communauté ; suivant l’antique usage, le bailli 
devait recevoir le serment des nouveaux élus. 

La jurade rappelle aussi que depuis environ vingt-cinq 
ans il y avait à Bergerac un maire et quatre consuls, mais 


(1) Eq 1353 < fat arreté qae les consuls feraient faire des robes et pourraient enga¬ 
ger les biens de la communauté pour les acheter, et 11 est fait mention qu’elles 
coûteraient 839 écns et nn quart pour la façon, et fournitures neuf écus. L'écu d’or 
ralait seulement 86 sous, trois deniers. 

< Est aussi fait mention que i'église de Saint-Jacques et la Maison do yilie^ le 
pont de Dordogne, le pont Saint-Jean et le pont de Ponbone furent raccommodés 
aux dépens du consulat, et que les consuls donnèrent au seigneur une tasse d’ar¬ 
gent qui coûta sept écus, le Jour de la Magdeleine, selon la coutume. > (Registre 
manuscrit de VHistoire de Bergerac.) 

(3) Registre manuscrit de l'Histoire de Bergerac. 


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— 181 — 

qu'il avait paru préférable de porter le uombre des consuls à 
huit et de supprimer la mairie, le tout sous l’approbation du 
Roi qui fut accordée à Puisieux, en septembre 1475. — Voici 
le texte de cette jurade : 

« Le 21 juillet... Vespra de Sancta Maria-Magdalena 1475. — A la pri¬ 
mera porta del Castel de Brageyrac, enviro lora de vespra, et aqui jorn, 
lo noble homme ürba de Reonsfoul, baylé et juge ordinari de par lo Rey... 
et los cossouls, etc... Aquo fut dich... Que cum la vila aya et sia dolada de 
très bels et bos privilégès, costumas et libertals...et an usât... de tottems, 
sans aucuna contradictio... Entré las quais costumas... es observât et 
gardat que la vespra de M. Magdalena los cossols de l'an que son aysi 
présens, deven et son tengut de elegir et baylar per declaratio XII 
prodomes, borgés et habitans de Brageyrac en una lettra segelada 
del grand sagel del Cossolat... del quai nombre... elegit et créât, en 
cossolat per los cossols vielhs, vos Mossi lo Baylé... dema que sera 
lo jorn de Sancta Maria Magdalena, à l'Egliesa de S*-Jaime, enviro lora de 
3*. cant lo semh del Cossolat aura sonat de born en born, al grand autar 
de Jaime à quiubriretz la dita lettra clausa et del XII prodomes... vous 
ne nommeretz, confermaretz 8 per régir... labé public de lad. vila... Cornés 
accoustumat antiquament... alsquals 8 nommatz, recévrez lo sagramen... 
et per so que despueys 25 ans en ça ou enviro agutunMagé et 4 Cossols... 
daqui al jour de huy, mas vesen... la major part de la vila quel era plus 
expedien.., aver 8 Cossols et ne ostar la Majoria ; et per so la vila a tra- 
metz de vers lo Rey et a empetra lettra de la demolissio de la Majoria, et 
a retornar al nombre ancien de 8 Cossols. Et perso an fach los Cossols de 
présent lor élection... selon la ténor des privilegis.. En vous uffren de far 
fé del tôt, et an requerit los dessuis de l'enterinamen et compleimen de 
ladite lettra clausa, et del tôt en ufren dema, à la dita Egliesa, rendre los 
claus de la vila, si cum es accoustumat, et à qui pagar et baylar un marc 
d'argent obrat de omage, à cada novela confirmatio... des dicts Cos¬ 
sols, etc. (1). » 

Le nombre des consuls, réduit à six par le roi Charles IX, 
en 1565, fut élevé de nouveau à huit Tannée suivante. 


(l) Lespine, vol. 48, p. 75. 

Nous voyons également dans le Hegistre manuscrit de l'Histoire de Bergerac 
(année 1508) « qn'avant l'élection des consnls, on fesait dire une messe du Saint- 
Esprit pour être bien illuminés. » 

Le même Registre nous apprend < qu’en 1587, la communauté avait un cbeval 
nourri aux ft^ais du public, et qu’il servait h Taire les voyages nécessaires. > 


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— 132 — 

La Maison de ville fut brûlée par les protestants en 1572 : 
c Attestation faite par témoins le 15 février 1600, à la réqui¬ 
sition des maire et consuls de Bergerac, lesquels témoins 
dirent, d’un commun accord, que c l'an 1572, au mois de 
mars, ils virent tomber la Maison de ville, ensemble tous les 
papiers et meubles qui étaient en icelle, sans qu’il y restât 
rien que les murailles d’icelle, et le feu y fut mis par le feu 
seigneur de Piles ou ses gens, qui avaient assiégé les soldats 
qui s’étaient saisis de ladite Maison de ville et tenaient fort 
dedans, et le feu y dura deux jours entiers. — Fait à Berge¬ 
rac, en la cour de la sénéchaussée, par-devant M. Gharon, 
lieutenant-général... Ducastaingt(l) >. 

Bernard de Bérail, écuyer, seigneur de La Roque, rétablit 
la mairie en 1592, le nombre des consuls demeurant néan¬ 
moins flxé à sept, c Cette année, le sieur de La Roque reprit 
ie nom de maire, lequel avec les consuls firent faire les huit 
chaperons et employèrent seize aunes trois quarts do da¬ 
mas blanc et rouge qui coûtèrent 142 livres, 7 sous, 6 de¬ 
niers (2) ». 

Lors de son passage à Bergerac en 1621, Louis XIII nomma 
les maire et consuls ; il institua de même les magistrats mu¬ 
nicipaux de l'année 1622. 

Dans la jurade du 30 juillet 1648, • fut arrêté que les jura- 
des seraient signées du maire et, en son absence, du premier 
consul ou de deux des plus, notables jurats; autrement, elles 
seraient nulles (3). > 


(1) Leydet et Pranis, vol. 14, p. il. 

(S) Registre manuscrit, etc. — « Les maire et consuls portaient anciennement, 
avec leurs chaperons partie de damas blanc et ronge, des robes do pareille étolTe 
et de môme couleur; mais le malheur des temps et les dépenses excessives que 
les communautés sont obligées de supporter, retranchant les revenus communs, 
ils ont cessé d’avoir des robes, et conservent les chaperons suivant l'ancien usage. 
Jusqu'à ce que les affaires rétablies dans un meilleur état, permettent i leurs suc¬ 
cesseurs de reprendre les robes, comme fort convenables à la dignité de la ma¬ 
gistrature. L'année 1678, le maire et consuls rétablirent les robes de damas blanc 
et rouge qu’ils firent faire, avec des chaperons de même, qui forent mises dans 
un coffre, pour servir aux actions de cérémonie et de solennité, suivant l’ancien 
usage. > (Ibid.) 

(3) Registre manuscrit, etc. 


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— 183 — 

Un arrêt du Conseil d’Etat du 30 mai 1668 attribua au gou¬ 
verneur de la province la confirmation du maire et des con¬ 
suls, dont le nombre fut réduit à quatre. Un arrêt du même 
Conseil du 5 septembre 1681 exclut pour toujours du consulat 
et conseil politique les religionnaires (l),et décida que les 
consuls seraient changés alternativement tous les deux ans. 

Un édit royal du mois d’août 1692 institua, dans toutes les 
villes du royaume, des maires perpétuels et assesseurs, avec 
de beaux privilèges. 

Le premier maire perpétuel de Bergerac (1694) fut Pierre 
Gontier, sieur deBiran; investi de cette charge par lettres pa¬ 
tentes, il prêta serment devant le Parlement de Bordeaux (2). 

« Les privilèges du maire lui donnaient l’élection des con¬ 
suls, la présidence dans toutes les assemblées de l’Hôtol-de- 
Ville générales et particulières et mettre seul le feu aux bû¬ 
chers, et exemptions de tailles et toutes charges person¬ 
nelles (3) ». 

Une ordonnance royale du 30 septembre t757, enregistrée 
à l’Hôtel-de-Ville le 31 décembre suivant, prescrivit la forme 
qui devrait être observée pour les élections consulaires. Elle 
portait que ces élections auraient lieu chaque année le jour 
de la fête de Sainte-Magdeleine, dans une assemblée de no¬ 
tables. 

Cette matière fut Je nouveau réglementée en 1763 : 

< Le vingt may audit an, a été enregistrée sur le livre des 
jurades, une ordonnance du Boy du 7 avril, même année, qui 
règle la forme des élections qui doivent être au choix du 
gouverneur ou commandeur de la province, s’ils sont sur les 
lieux, et en cas d’absence, au choix de Sa Majesté (4). > 


(1) Registre manuscrit, etc. 

(3) < Pierre Gontier, sieur de Biran, maire perpétuel, conseiller du Roy, porte 
d’or, à une fasce d’azur, chargée d’une étoile d’or et accompagnée de 3 hures de 
sanglier, arrachées de sable deffendues d’argent, 2 en chef et 1 en pointa » 
{Armorial manuscrit de d’Boxier, vol. Guienne, page 603. — Bibliothèque natio¬ 
nale.) 

(3) Registre manuscrit de {'Histoire de Bergerac. 

[i)Jbid. 


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— 134 — 

Enfin, un édit du mois de novembre 1771 réserva au Roy la 
nomination directe des maire et consuls. 


II. — Droits appartenant au Roi $v/r les château et châtellenie 

de Bergerac, 


Sequitur instructio per Aimericum Sorberii, Procnratorem Regium in 
baillargo de Sarlato etMontisdomo et eorum Ressort, inquisita de mandate... 
Joannis Arpedaine, senescalli Petrag. super emolumentum Regis... castri 
et castellaniæ Brageraci. Quæ emolumenta, teinpore dictæ inquisitionis 
turbantur et occupata fuerunt a tempore quo dicta villa conversa fuit ad 
obedientiam Regis... per aliquos habitatores dictæ villæ, vid. per dom- 
num Petrum Buada se dicentem Gubematorem ipsius villæ pro rege, et 
Heliam de Rupeforti, militem dicentem... partemdictorum emolumentonim 
sibi pertinere ex dono per Ducem Andegav. olim sibi facto (ce que voyant, 
ledit sénéchal était venu à Bergerac et avait ôté de leurs mains les re¬ 
venus qu’ils avaient usurpés.) 

« Sequntur emolumenta ipsius Dni : Baliva curiæ Brageraci ordinariæ. 
Ista Baliva tempore pacis et specialiter 1373 fuit tradita ad firmam, ‘iO li- 
bras, cum 10 appelle, id est de Inehiâ. Scribaria dictæ Curiæ 40 sol. 
cum 10 s. de appello et hodie nihil quia non reperitur Gubemator. Peda- 
gium aquæ 25 lib. et 2 de appello. Furnus Sti Jacobi 30 lib. cum 3 de 
appello. Furnus de la Contracba 30 lib. cum 3 de appello. Furnus Merca- 
dilli 30 lib. cum 3 de appello. Furnus terrerii Brageraci 10 lib. cum 2 de 
appello. Leuda et Martinagium 6 lib. cuml de appello. Instructio leudæ 
at martinagii est quod quicumque sutor Brageracii solvit quoto anno 7 d. 
Item quicumque mercatorum ferrum vendens vel asserium 3 s. 4 d. Item 
quicumque pannos vendens, vel alterius negotionis experiatur ofiicium 4 s., 
panem vendens 4 d. Item quicumque saccos plenos vel semiplenos nuci- 
bus vel castaneis, etc., ad plateam, ratione vendendi, solvit pro quoque 
sacco 1 d. toties quoties ei contingit. Emolumentum pontis et portus Dor- 
doniæ 60 lib. cum 5 de appello. Deverriqm Marelli 4 lib. cum 1 de appello. 
Instructio de ejus marelli est quod quicumque deferens ligna seu carbonem 
apud Brageracum pro vendendo, debet pro marello semel in anno, unam 
sarcinatem lignorum, seu carbonis. Deverium salmonum 4 lib. cum 1 de 
appello. Instructio istiiis est quod in qualibet vetâ ubi piscatur in flumine 
Dordoniæ, Rex habeat unum saltnonem semel in anno. Redditus et questæ 
Brageraci 60 lib. cum 5 de appello, XII sextaria bladi, 6 frumenti et 6 
mixturæ in festo Nativilatis Dni, supra molendinum Gaudra. Pasceria Dni 


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-las¬ 
so lib. cum 2 de app. 4^ pars vetæ portûs 20 lib. cum 2 de ap¬ 
pelle. 4^ pars intelligitur quarta pars emolumenti bladii dictæ vetæ, 
deductis impensis. Pars décima bladii Magdalenæ et Sti Christo- 
phori cum 1 de appelle. Pars décima bladii et vini Martini Brageraci 
20 lib. cum 3 de appelle. Et intelligitur 18^ tetius decimæ bladii et 
vini. Baliva de Ayraude. Ista Baliva vacat, qued locus est de obe- 
dientià Anglicorum. Scribaria Curiæ de Ayraude vacat, ut supra. 
Quarterias Brageraci. Hoc est deverium mensurarum bladi, videlicet qui- 
cumque venditor forensis sol vit 18 d. Pedagium terræ 40 lib. cum 5 de 
appellô. Instructio istius Pedagii est plenaria in libre sive papiro Pedagie- 
rum regum, qui detinetur per inimicos Regis in loco Montiscuqui in que 
etiam libre totum prœdictum Dominium, sive domanium plenius continetur. 
Baliva de Maurens. Istam Bailiviam tenet quidam vocatus Bruno, heres 
Heliæ Buada, quæ fuit vendita prædicte anno, 30 lib. cum 3 de appelle. 
Scribaria dictæ Bailiviæ de Maurens vacat, ut supra. Bailivia, sive le Fraimi- 
drel duntaxatS^^ Albini et deSadilhaco, 5 lib. cum 1 de appelle. Istæ nunc 
vacant propter guerram. Emolumentum bladigii et pontonagii reddituum 
et questarum Albini et de Sadilhaco 5 lib. cum 1 de appelle, ut supra. 
Bailiva Montislederi, Scribaria, fumus, etc., dicli Castri Montislederii, 
nullus ibi habitat. Bailiva de Borgnagas. Iste locus est de obedientiâ An- 
^orum et fuit appreciata dicte anno 10 lib. cum 2 de appelle. Scribaria dictæ 
Curiæ, de obedientiâ Anglorum, appreciata 20 s. et 5 de appelle. Bladagium 
de Bognagas 4 lib. cum 10 de appelle, de obedientiâ Anglorum. Bladagium 
et Bailiva de Gardona, cum suis Parrochiis S*^ GermanHe-Drop, de Menas- 
teriis, S‘®Crucis, de Rezaco, S*^ Aimici, Sobregano de Moyro 10 lib. cum 2 
de appelle. Nullus ibi habitat. Emolumentum bladagii pontis Dordoniæ Bra¬ 
geraci parrochiarum S‘* Nassentii, de Sanis, deCona,de Campa, dePilli, de 
Turribusetde Sebareda, ut est consuetum. Nullus reperlus fuit emptor. Bai¬ 
liva ressorti Brageraci, prædicte anno 4 lib. cum 1 de appelle. Iste anno 
Dnus senesc. eo misit regimen gentis, non reperiebatur emptor. Bailiva de 
Rupispina, prædicte anno 4 lib. cum 1 de appelle. Nunc iste locus de 
ebedieùtiâ Anglorum. » 

« Apporté et baillé en la Chambre des Comptes par messire Jean Arpe- 
daine, sénéchal de Périgord, le 6 décembre 1385, témoin son sceau mis 
au-dessous (1). » 


(1) Lespine, vol. 48, p. 17. 


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— 136 — 


III. — Juridictions. 


La transaction de 1322, en constatant l’existence d’un cot 
ou garde publique des propriétés des habitants, attribuait au 
seigneur ou à son bailli le droit de connaître, avec l’assistance 
de deux consuls, des contestations auxquelles donnerait 
lieu l’infraction aux règles posées pour la protection des 
biens de tous. La juridiction criminelle du seigneur ou de 
son bailli était également admise ; mais, selon la coutume 
antérieure, deux consuls et quelques autres notables bour¬ 
geois devaient assister aux procédures. Au reste, l’article xix 
de la transaction porte : t Que toute justice et juridiction, 
haute, moyenne et basse tiendra en tout et partout audit 
seigneur seul et à ses successeurs sur tous les habitants de 
lad. ville, château et châtellenie, baronnie, district et appar¬ 
tenances d’icelle et sur la communauté et consuls susdits. » 

Par lettres patentes, données à Saint-Germain-en-Laye, 
le 12 février 1341, Philippe de Valois, en récompense du 
dévouement des habitants de Bergerac à la Couronne de 
France, leur accorda divers privilèges ; il décida notamment 
que le juge serait tenu de procéder avec eux au jugement de 
certaines causes relatives à la police et à la salubrité publi¬ 
que. — Les lettres sont ainsi conçues : 

t Philippus, etc... Johannes, pertnissione divina, Belvacens. episcopus, 
etc. c Sanè cum sicut dilectorum nostronim et domno nostro régi fidelium 
consulum et universilatis villæ de Brageriaco, qui semper domno nostro 
régi, nedum verè obedientes, sed etiam ad conservationem honoris coronæ 
Franciæ, corporibus et bonis se exhibuerunt sedulos servitores, factis, ges- 
tibus et merilis, insiruimur, eosdem regale liberalitate volumus honorari. Ea 
proplernotum facimusuniversis tam présent, quam futuris, quod premissorum 
consideratione, habite etiam respecta ad damna quam plurima que dicti 
consulcs et liabilatorcs propler gucrras domni nostri Regis passi fuerint, et 
de die in diem patiuntur, arliculis infra scriptis ipsis consulibus et univer- 
sitati auctoritate regiâ, virlute potestatis nobis datæ, cujus ténor inferiùs 
est insertus, ex certâ scientiâ et gratià speciali concedimus et donamus per 


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— 137 — 


présentes retenta super hiis regiâ voluntate : PrimO) quod judex de firage- 
riaco, qui nunc est et qui pro temporc fuerit in futurum, ad processus, 
cognitiones, decisiones atque condemnationes causarum quæ coràm ipso 
movebuntur, prelextu camium leprosariim, seu inconvenienlium, et pis- 
cium infectorum, item cl ctiàm aliorum mcrciraoniorum et victualium cum 
falsis mensuris vel ulnis, seu ponderibus vendendor. iii villa de Brageriaco 
et suberbiis ejusdem, coosules dictæ villæ tenebitur evocare et procedere 
cum eisdem, si interesse voluerint, et de quâlibet emendà sexaginta so- 
lidorum, quam ob hoc habebunt decem solidos. Item cum multis expensa- 
rum et damnorum oneribus aggraventur consules antedicti, eisdem et uni- 
versitati concedimus de gratiâ speciali per présentés, quatenùs receptor 
emolumentorum castri et castellaniæ de Brageriaco teneatur et etiàm com- 
pellatur ad tradendum et liberandum de emolumentis hujusmodi, iliaque 
erunt necessaria ad reparationem magni pontis Brageracii, juxta tenorem 
arresti in curiâ Franciæ diu est lati, nonobstante quod dictus locus Bra¬ 
geracii, post latum predictum arrestum, ad manum regiam devenerit. Item 
predictis consulibus et uni versitati, ex gratiâ speciali, prout suprà concedimus 
et donamus quod ad processus, cognitiones causarum et condemnationes 
quæ fiant in futurum contrà habitatores villæ de Brageriaco et suberbio- 
rum ejusdem, pretextu inondatioriis cloaquarum et lutorum locorum eorum- 
dem, propter quorum abundantiam, aer dictæ villæ de Brageriaco dicitur 
corruptus, consules predictos dictus judex tenebitur evocare, ac cum ipsis, 
si interesse voluerint, procedere in hujusmodi causis, et de emendis inde 
provenientibus, dicti consules quartam partem percipient et habebunt. Item 
quia consules etuniversitatem ac habitatores dicti loci de Brageriaco et su- 
berbiorum ejusdem facti experienciâ novimus, propter guerras dicti Dni nostri 
Regis et aliisquam plurimum fore damnificatos, volentes eisdem ulteriùs 
gratiam facere specialem, quanto plus eosdem erga Domn. nostrum Regem 
reperimus liberales, emendas ab habitatoribus de Brageriaco et suberbiis 
ejusdem, civiliter litigantibus coràm gentibus regiis de Brageriaco, de 
sexaginta solidis, a quodam tempore citra levari consuetas per easdem 
gentes regias, habità deliberatione cum consilip regio, présente etiàm ejus¬ 
dem Domni nostri Regis procura tore, pro futuris et perpetuis in anteà 
temporibus, pensatà in hiis ulililate regiâ, ad quinque solidos currentis 
monetæ a subeumbentibus in causis a modo ibidem civiliter ventilendis, 
sol vend., ex certà scientià auctoritateque supra et gratiâ speciali mittiga- 
mus et reducimus per présentes, ordinantes eosdem subeumbentes ad ma- 
jorem summam quam quinque solidor. dictæ monetæ, ob hoc a modo nul- 
latenus fore compellendos, nonobstante quod de majori summà preteritis 
temporibus exacte extiterit per judices antedictos. Ténor vero potestatis 
nostræ talis est. (Suit la confirmation par le Roi.) Datum apud Sanctum 


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— 138 — 

Germanum en Layà XII die februarii anno Dni M^CG quadragesimo primo. 
— Per dominum noslrum Regem. Signé Lorris — (1). » 


En 1472, Louis Sorbier, seigneur de Paras, sénéchal du 
Périgord, fit tenir les assises à Bergerac par messire Hugues 
Bailly, son lieutenant. 

Ce même sénéchal détermina, en 1474, les juridictions qui 
devaient ressortir au siège de Bergerac; nous reproduisons 
son ordonnance : 

« 16 janvier 1474. — Louis Sorbier, seigneur de Paras, conseiller, 
chambellan du Roi et son sénéchal ez pays et sénéchaussée de Périgord, 
capitaine du Mont de Dôme et de Brageyrac... Pour donner soulagement 
aux manans des châtellenies et paroisses ci-dessous nommées et afin qu*au 
temps à venir sachent au vrai là où devront ressortir en justice, dont par 
ci-devant ont été plusieurs débats ez sièges de notre sénéchaussée et nom¬ 
mément pour recouvrer aucunes desdites châtellenies et paroisses qui 
n'obéissent en cette sénéchaussée et lesquelles les ofiiciers et . seigneurs de 
la sénéchaussée d'Agenois usurpent, puis en ça la réduction de Guienne en 
l’obéissance du Roi, attendu aussi que sont plus prochains de Bergerac 
que de nul autre de nos sièges, qui est ville royale en frontière et hors de 
mer, laquelle en sera plus crainte et en vaudra mieux, et se pourra refaire 
et peupler, dont sera en plus grande sûreté de garde, en quoi a le Roi et 
la chose publique dudit pays un grand intérêt ; avons advîsé et ordonné, 
que par l’avis des autres ofiiciers de notre sénéchaussée que icelles châtel¬ 
lenies et paroisses ressortissent et soient doresnavant du siège royal de 
Bergerac ; et ce sont lesdites châtellenies et paroisses celles qui s'ensui¬ 
vent ; c’est â sçavoir : les châtellenies d’Aymet, de Lauzun, de Puyguilhem, 
deSaucignac, de La Barde, de Gahusac, deçà leDrot, de Lenquays, de Mont- 
cuq, les paroisses de Saint-Nexans, de Pontroumieu, de Saint-Germain, 
de Saint-Aigne, de Mons, de Gours, de la Gone, de Sadillac, de Gardonne, 
de RazaC; de Saint-Avit de Moyre, de Saint-Nazari, et ce qu’est à l’entour, 
deçà le Rieu et Ségnal de la Monzie, de Villadèce, de Saint-Sauveur, de 
Saint-Ybard, la châtellenie de Mollediers, de Morens, de La Force, du 
Fleix, compris Fougueyrolles, de Gursson, de Montravel et la paroisse de 
Fraysse, près La Force. Et en témoin de ce, nous sommes ci sous escrits 


(1) Lespine, vol. 48, p. 68 et 8aiv. (Regist. du Trésor des Chartes, 78, P 889, 
pièce 800.) 


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— 139 — 

de notre main, à Paras, et fait sonbscrire des mains du sieur de Razac, 
notre lieutenant-général et de M. Pierre Pelysse, procureur du Roy en la¬ 
dite sénéchaussée le 16 janvier 1474. Signé Loys Sorbier, De Pelysse, pro¬ 
cureur du Roy, Hugues Bailli, lieutenant de mondit seigneur. » 

Cette copie a été tirée sur un vidimtis des présentes, collationné et signé 
de Yabier, notaire et secrétaire du Roy (1). 

La justice royale fut cédée aux consuls en 1519 : 

c Le 8 juillet de ladite année, Raymond de Fayard, juge mage de 
Périgueux, vendit, au nom du Roy, la justice de Bergerac aux consuls qui 
en prirent possession le 9« suivant, et furent installés dans la chaire du 
parquet où ils tiendront leurs audiences (2). » 

Le 10 octobre 1550, Henri II établit un présidial à Bergerac. 
M. Poynet en fut nommé président. Ce tribunal fonctionna 
jusqu’à l’époque des troubles religieux. 

Les habitants de Périgueux ayant alors obtenu un édit sup¬ 
primant le présidial de Bergerac, la municipalité de cette 
dernière ville introduisit^ en 1559, une instance pour faire 
réformer cet acte, comme préjudiciant aux droits de la 
cité: 


c A Bragerae le 17 novembre i559. —Hélies Castaîngt, consul et syndic 
de Bergerac, constitua procureur à Bordeaux pour soi opposer à la publi¬ 
cation de Fédit obtenu par les habitans de Périgueux touchant la suppression 
qU*ilsdient avoir obtenue du siège présidial ci-devant établi audit Bragerae, 
même de ce que la vérité sans correction ne saurait être donnée au Roy 
qu’est le sbülagenient de ses sujets et abréviation des procès qui ne peut 
étrei étaht lès ressortissaiits audit siège renvoyés à Périgueux, étant plus 
loin d*eux les aucuns de Périgueux que de Bordeaux, en laquelle ville pour 
raison du port et hàvre, tous les ressortissants audit siège de Bragerae ont 
toute leur commodité pour... transport de marchandises qu’ils trouvent 
audit hàvre, pour leur commodité outre la souveraineté de la justice qu’ils 
prennent en ladite cour, et au contraire à Périgueux, où les ressortissants 
dudit siège de Bragerae ne peuvent que prendre dépense, pour ce qu’il n’y a 


(1) Lesplne, vol. 48,p. 75. 

(9) Begiitre manuterit de VËUtoirè de Bergerac. 


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— 140 — 

ville en France plus chère en vivres quePérig^eux, moint utile au royaume 
eu égard à sa grandeur que toute autre, aussi qu’en toutes lettres et édits 
du Roi il lui plaît réserver le droit d’autrui et que les habitans... de Bra- 
gerac pour accomplir la volonté du feu Roi auraient payé grande somme de 
deniers pour l’installation dudit siège présidial, etc., etc. — Fayard, notaire 
royal et clerc de la ville (1). » 

Le rétablissement du présidial fut ordonné par un édit du 
1«^ août 1566 (2) ; mais, en 1567, le siège fut transféré à Péri- 
gueux par ordre de Charles IX. 

Au mois de novembre 1568, les compagnies de Montluc, 
devenues maîtresses de la ville « déformèrent l’auditoire du 
siège présidial, chambre du conseil, etc. (3). » 

Des lettres patentes de Henri III, en date du 12 octobre 
1582, prescrivirent de réorganiser le service de la justice à 
Bergerac : 

« Henri... A notre amé cousin le maréchal de Matignon, commandant 
pour notre service en Guienne... Encore que en vertu de nos édits de pa¬ 
cification et articles des conférences, l’exercice de la justice doive être 
remis en nos villes de Figeac, en Querci, et Bragerac en Périgord, comme 
il était anciennement, et que les habitans et ceux qui y ont intérêt en ayant 
fait instance, toutefois l’effet ne s’en est ensuivi... Nous en ayant nos sujets 
faisant profession de la R. P. R. fait de nouveau plainte et remontrance... 
Ordonnons... que ledit service de la justice soit remis et rétabli ez dites 
villes de Figeac et Bergerac, ainsi qu’il était anciennement... Enjoignant 
pour cet effet à nos juges et oflBciers de s’y transporter, etc... et nonobs¬ 
tant oppositions, appellations ou empêchemens quelconques, etc... Donné à 
Paris le 12 octobre 1582, de notre règne le 9^. — Ainsi signé Henri, et 
plus bas, par le Roi en son conseil, de Neuville et scellées de cire 
jaune {k), » 

Les Etats du Périgord approuvèrent, en 1583, la mission 
qui avait été donnée au syndic de s’opposer au rétablisse- 


(1) Leydet et Pnmis, vol. 14, p. a. 

( 2 ) Ibid. vol. 14, p. 43. 

(3) Lespine, vol. 48, p. 149. 

(4) Leydet et Pnmis, vol. 14, p. 42. 


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— 141 — 

ment du siège présidial de Bergerac, sauf les réserves expri¬ 
mées par le sieur Gros, au nom de cette ville (1). 

En 1588, les habitants de Bergerac demandèrent au roi de 
Navarre, qui fit droit à leur requête, la création d’une Cham¬ 
bre de justice souveraine : 

U Le 23 juin 1588... Au roi de Navarre... Sire... Vous remontrent... les 
syndic, consuls, etc., de Bergerac, qu’il a ci-devant plu à Voire Majesté 
ordonner une Chambre de justice souveraine être établie en ladite ville, 
lequel établissement n’a encore été fait, et néanmoins Votre Majesté a ren¬ 
voyé plusieurs affaires et négoces qui se sont présentées en icelle Cham¬ 
bre. Ce considéré, et que par faute déjugés pour y gouverner... en der¬ 
nier ressort, les parties sont grandement fatiguées... Plaise... ordonner 
que ladite Chambre souveraine sera établie à Bergerac... 

« Nous Henri, par la grâce de Dieu, roi de Navarre, etc... Après avoir 
vû la présente requête en notre Conseil... Avons de l’avis d’icelui... Or¬ 
donné que la Chambre de justice souveraine sera établie au plutôt en la 
dite ville de Bergerac. Fait en notre Conseil tenu à La Rochelle le 23 juin 
1588. — Henri. Par le roi de Navarre, etc. (2) ». 

Le siège présidial fut restitué à Bergerac par lettres paten¬ 
tes du mois de juin 1592 : 

« Henri, etc... Nos prédécesseurs, pour le bien et soulagement des su¬ 
jets du royaume ont fait plusieurs édits... même pour le fait et adminis¬ 
tration de Injustice et abréviation des procès qui s’intentaient par chacun 
jour entre eux, et ordonné des juges pour en connaître et iceux juger et 
décider tant en première instance que par appel, et croissant la multitude 
des procès et différends, même pour cause de peu d’importance, la pour¬ 
suite desquels se faisait en notre Cour de Parlement où les parties étaient 
contraintes se pourvoir sur les appellations interjetées à grands frais et 
dépends excédant le plus souvent le principal... feu le roi Henri II aurait 
créé et érigé des juges présidiaux ez lieux trouvés plus commodes et né¬ 
cessaires pour connaître par provision et souverainement en dernier res¬ 
sort des procès mentionnés en l’édit sur ce fait, jusqu’aux sommes spéci¬ 
fiées par icelui enlr’autres fut, en notre pays de Périgord établi deux siè¬ 
ges présidiaux, l’un à Périgueux, l’autre à Bergerac, avec les officiers né- 


(1) Ibid, Ibidem, p. 17 et suif. 

(9) Ibid, Ibid, p. U. 

10 


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— 142 — 

cessaires, pour jouir par les pourvus desdits offices, avec honneur, auto¬ 
rité, gages, etc... auxquels sièges auraient été donnés les villes, bourgs, 
juridictions qui y devaient ressortir même audit siège de Bergerac, sui¬ 
vant lequel établissement la justice aurait été exercée.., jusques aux trou¬ 
bles et guerres civiles advenues en ce royaume, sur lesquels ayant les 
habilans de ladite ville de Périgueux cherché Toccasion, auraient pour¬ 
suivi le siège présidial établi à Bergerac... et icelui unir et incorporer à 
celui de Périgueux... ce qui toutefois aurait été révoqué par Tédit de pa¬ 
cification qui remettait toutes choses au premier état... lequel n*ayant pu 
néanmoins être effectué à l’occasion des troubles peu de temps après re- 
nouvellés ayant depuis nos sujets qui soûlaient ressortir audit siège prési¬ 
dial de Bergerac été grandement travaillés pour être contraints... recher¬ 
cher la justice audit Périgueux, à leur très grand préjudice et intérêts... 
Voulant... les relever de telles vexations, faisons savoir que pour les mêmes 
causes... qui ont mû ledit feu Roi Henri H d’établir ledit siège présidial 
en icelle ville de Bergerac, etc... Avons remis et rétabli et remettons ledit 
siège présidial en icelle ville... pour y être la justice administrée suivant 
les édits et ordonnances faites pour l’établissement des sièges présidiaux et 
en la même forme... qu’il était auparavant les édits de suppression et 
réunion audit siège de Périgueux, avec pareil nombre d’officiers, avec les 
mêmes honneurs et autorités... auquel siège présidial ressortiront toutes 
les villes, bourgs, paroisses, etc., qui avaientaccoutuméressortir et y étaient 
ordonnés par la première institution... sans que les habitants des dites 
villes, etc. se puissent pourvoir audit siège présidial de Périgueux ni ail¬ 
leurs qu’en icelui... Si donnons en mandement, etc... Donné au camp de 
Senlis, au mois de juin 1592. Ainsi signé sur le repli : Par le roy, Forget, 
et scellées du grand sceau en lacs do soye rouge et verte (i). » 

Cette ordonnance ne fut pas exécutée, comme le prouve la 
pièce suivante : 

t Factum du procès pendant au Conseil privé du Ro^; entre le maire, 
échevins, manans, etc., de Bergerac, et les lieutenans, conseillers, pro¬ 
cureurs du Roi et autres justiciers, demandeurs en lettres du 7 octobre 
1594, d’une part, et le maire et conseillers, lieutenant-général, particulier, 
procureur du Roi, etc., du siège présidial de Périgueux, d’autre part... 

» Pour le fait est à noter que par l’édit de création et érection des sièges 
présidiaux... du roi Henri IIj de l’an 1552, il y eut deux sièges présidiaux 


(1) Lcydet et Prunis, vol. 14, p. 41. 


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Presbytère de Domme 

XVI? Siècle 


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— 143 — 

créés en la sénéchaussée de Périgord, l’un à Périgueux, l’autre à Bergerac, 
ledit édit vérifié par toutes les Cours de Parlement et partout ailleurs où 
besoin était. Suivant cet édit, les sièges présidiaux furent dès lors établis 
en chacune ville, nommé et spécifié par ledit édit et les officiers reçus, 
qui ont toujours exercé, comme ils exercent encore à présent la justice en 
tous les lieux cotés et dénoncés par ledit édit. Et comme ledit édit fut 
exécuté pour le regard de la ville de Périgueux et le siège établi en icelle, 
aussi fut-il exécuté et le siège présidial établi en la ville de Bergerac, 
qui fut composé d'un lieutenant-général, sept conseillers et un greffier et 
autres officiers, etc. 

Partant soutiennent lesdits demandeurs que ledit siège doit être rétabli 
réellement et de fait en ladite ville de Bergerac suivant l’Edit. (Pièce im¬ 
primée (1) ». 

Jusqu’à la Révolution, Bergerac conserva un siège séné¬ 
chal. 

Le bailliage et la prévôté royale, dont les titulaires étaient 
nommés par la communauté et conflrmés par le Roi, furent 
réunis au sénéchal en vertu d’un édit du mois d’avril 1749, 
enregistré au Parlement de Bordeaux le 24 juillet suivant (2). 

Elie DE Biban. 

{La suite prochainement.) 


HEURTOIRS 

DE LA PORTE DU PRESBYTÈRE DE DOMME ET DE LA PORTE 
DU PRESBYTÈRE DE CHAMPAGNE. 


A l’occasion du heurtoir qu’on voit à la porte de l’hôtel-de- 
ville de Domme, notre honorable vice-président M. de Rou- 
mejoux a publié un intéressant article sur ce genre de ser¬ 
rurerie. (Tome V, 4« livraison, page 272.) Cet article, en pas- 


IDtbii. Ibid.,v. 78- 

' (8) Begûfre tnanutcril de l'ait toire de Bergtrat, 


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— 144 — 

sant sous les yeux d’un de nos confrères, ancien vicaire de 
Domme, lui rappela qu’il avait remarqué dans cette même 
ville, au presbytère, un marteau non moins intéressant. Nous 
le revîmes ensemble, et j’en fis un mauvais croquis, mais qui 
sufllt à une main aussi habile que la mienne est inexpérimen¬ 
tée pour en tirer un dessin exact, celui que présente le Bul¬ 
letin. Ce heurtoir est moins ancien que celui de l’hôtel-de- 
ville, mais il est aussi en fer forgé et ornementé. Il porte sur 
sa face la plus apparente une couleuvre dont la tête se dresse 
en dépassant le marteau et dont la partie inférieure du corps 
déroule ses nœuds en tire-bouchon. Au premier coup d’œil je 
crus le tout d’une seule pièce, mais malheureusement le rep¬ 
tile ne fait corps au reste du marteau qu’au moyen d’un clou 
habilement et solidement rivé. 

J’ignore le motif qui fit choisir le serpent pour l’ornemen¬ 
tation de la porte d’un presbytère ; quoi qu’il en soit, il est 
permis d’y puiser plusieurs raisons mystiques. On peut dire 
qu’il est là comme le symbole du pouvoir que Jésus-Christ 
a transmis à ses ministres et de la protection dont il les cou¬ 
vre. « En mon nom ils chasseront les démons, in nomme 
meo dœmonia ejicient » (Marc xvi, 18.) (Le séducteur du genre 
humain ayant pris d’abord la forme du serpent, on le repré¬ 
sente souvent ainsi.) t Ils prendront des serpents (serpentes 
tollenL.y non eis nocebit), ils n’en recevront aucun mal. » 

Sous l’image du serpent d’airain suspendu entre le ciel et 
la terre est encore figuré le Christ (Nombres, xxi, 9). Comme 
autrefois Moïse le montrait aux Juifs, le prêtre le montre 
encore aux peuples, car lui seul peut guérir les plaies qui les 
consument. 

Le serpent est encore le symbole de la prudence, comme la 
colombe est le symbole de la simplicité (St Matth., x, 16). 
Au-dehors la prudence du ministre de l’Evangile doit fermer 
la bouche aux ennemis de la religion (Tit. u, 7, 8), tandis 
qu’au-dedans l’aimable simplicité le rend vraiment hospita¬ 
lier, suivant la recommandation de l’Apôtre (I Timoth. ni, 2, 
Tit. I, 8). Toutes ces choses et bien d’autres encore trouvent 
ici leur application. Ce heurtoir est toujours lisse, la rouille 
ne l’envahit jamais ; c’est qu’il ne reste pas inactif : le riche, 


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- 145 — 

le pauvre, le laboureur, l’artisan viennent le prendre tour à 
tour et y signaler toutes les phases de la vie humaine. 


Le heurtoir du presbytère de Champagne, canton de Ver- 
teillac, est en fer tourné et travaillé, de belle dimension. 11 
mesure 21 centimètres de hauteur sur 19 centimètres de lar¬ 
geur. Plusieurs personnes m’ont dit que la tiare dont il est 
orné n’avait été mise là que parce que la cure de Champagne, 
à l’époque où fut placé le marteau, relevait du pape (xvii'siè¬ 
cle). J’ignore les motifs sérieux qui ont pu donner lieu à cette 
croyance, mais nulle part les pouillés que j’ai consultés n’en 
font mention ; la pancarte de 1516-1538 dit au contraire que 
la vicairie de Champagne était de la mense épiscopale. M. le 
curé de Champagne qui a bien voulu prendre avec moi le 
dessin du marteau, m’en a montré dans son bourg plusieurs 
autres offrant quelque intérêt. L’un d’eux, au Heu de la tiare, 
est surmonté de la coquille de Saint-Jacques, un autre est 
orné d’une tête d’homme chauve. Gomme tous ces objets de 
serrurerie ont à peu près la même forme, nous avons cru 
superflu d’en prendre le dessin. 


L’abbé H. Brugière. 


DE L’ORIGINE DE RANGONNET. 
A Monsieur A. Dujarric-Dcscombes. 


Monsieur et très-honoré confrère. 

Je lis avec beaucoup d’intérêt tout ce que vous publiez, 
maisj’ai lu avec un intérêt redoublé’ce que vousavez publié, 
dans le tome VI de notre cher(p. 407-410) touchaHt 
Y Origine de Ranconnet. Après vous avoir cordialement remer- 


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— 146 — 

cié de la façon si gracieuse dont vous avez appécié mon tra¬ 
vail sur Un grand homme ovblié, je vous demande la permis¬ 
sion de vous soumettre quelques observations. J’espère bien. 
Monsieur et très-honoré confrère, que, nous qui avons en¬ 
semble défendu contre lesplusinjustesattaquesla noble cause 
de Fénelon (1), nous finirons par nous entendre à merveille 
au sujet de VOrigine de Banconnet, et que les alliés de 1872 ne 
resteront pas séparés l’un de l’autre en 1880. 

Et d’abord, remarquez-le, s’il vous plaît, en cherchant à 
démontrer que l’éminent érudit est un Bordelais, je n’ai pas 
prétendu l’enlever entièrementau Périgord. Je reconnais que 
la famille de Banconnet est périgourdine,essentiellement pé- 
rigourdine,etjelaisse en définitive à votre province l’honneur 
d’avoir été le berceau des aïeux de mon héros. Que votre pa¬ 
triotisme se rassure donc ! J’afllrme seulement que l’illustre 
président au Parlement de Paris naquit dans la capitale de la 
Guyenne d’une famille qui avait quitté le Périgord à une 
époque indéterminée. Si la gloire de l’origine directe de Ran- 
connet manque à votre région, la gloire de l'origine lointaine 
du grand homme ne saurait lui être ravie, et de même que 
M. René Kerviler vient de ranger parmi les académiciens 
bretons Jean Chapelain, né à Paris, de parents parisiens 
dont les aïeux appartenaient à la Bretagne (2), à meilleur 
droit encore vous pouvez ranger Aymar de Banconnet parmi 
les célébrités périgourdines. 

Quant à la naissance à Bordeaux de celui qui fut un des plus 
remarquables philologues du xvi® siècle, je me contenterai 
de vous rappeler qu’elle est attestée par Banconnet lui-méme 
s’intitulant Burdigalensis. Il est évident que si le fils de l’avo¬ 
cat bordelais avait vu le jour à Périgueux ou dans les envi¬ 
rons de cette ville, il aurait pris le titre de Petracoriensis. Je 
comprendrais que la question parût douteuse, malgré les té¬ 
moignages de La Croix du Maine, de Gabriel deLurbe, d’An- 


(1) Réponse au livre de Jf. O. Douen sur l'intolérance de Fénelon, Périgueux. Du¬ 
pont, 1873. 

(2) La Bretagne à Vicadémie française au xrin siècle; Paris, V. Palmé, 1879, in- 

8 ». 


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— 147 ~ 

toine de Grouvea, loyalement reproduits par vous, si Rançon- 
net n’avait pas pris le soin de nous indiquer lui-mème for¬ 
mellement le lieu de sa naissance, mais la mention Budiga- 
lensis est un fait, et un fait ne se conteste pas. 

Du reste. Monsieur et très-honoré confrère, depuis le jour 
où j’ai retrouvé, dans le manuscrit 6,609 du fonds latin de la 
Bibliothèque Nationale, le certificat que le savant humaniste 
délivra de sa propre main à Venfant de Bordecmx qu’il y avait 
en lui, un ami m’a donné un volume qui a fait partie de la 
collection de Ranconnet et dont j’ai eu l’occasion de parler 
dans un compte-rendu de l’ouvrage de M. le vicomte de 
Meaux sur Les luttes religieuses en France au KVl* siècle (t). 
Or, sur ce volume (Digestorum seu Pandeclarumiuris civilis 
volumen primum, Parisiis, ex officina Boberti Stephani , 1527, 
in-8®), la signature du zélé bibliophile, reproduite plusieurs 
fois, est celle-ci : Æm. Ranconnetus Aquitanus. — Aymar de 
Ranconnet Burdigalensis. Il semble que Ranconnet, prévoyant 
les combats qui se livreraient autour de la question de son 
origine, ait voulu fournir, à diverses reprises, un argument 
décisif aux contradicteurs du présidentde Tbou et de M.Léon 
Dessalles. 

Je n’ajoute qu’un mot : Une province qui est aussi riche en 
illustrations de tout genre que le Périgord, une province qui 
compte au nombre de ses enfants des écrivains tels que 
Brantôme, Fénelon, Joubert, Etienne de La Boétie, Maine de 
Biran, Michel de Montaigne, etc., peut facilement se conso¬ 
ler de perdre un aussi grand savant qu’Aymar de Ranconnet. 
Encore ne le perd-elle qu’à demi ! 

Veuillez agréer. Monsieur et très-honoré confrère, l’assu¬ 
rance de mes sentiments les plus sympathiques et les plus 
dévoués. 


Ph. Tamizey de Larroque. 


Gontaud, 15 janvier 1880. 


(1) Revw critique d'histoire et de littérature du io décembre 1879, p. 459. 


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— 148 — 

D'après M. de Larroque, la Périgord devrait se contenter de la gloire 
de l’origine lointaine d'Aymar de Ranconnet. Notre savant confrère a-t-il 
réellement établi que ce grand homme naquit à Bordeaux, comme le ma¬ 
réchal Bugeaud né accidentellement à Limoges en 1784 et auquel la Dor¬ 
dogne a élevé une statue ? En définitive, son argumentation repose sur les 
affirmations de La Croix du Maine, Gabriel de Lurbe, Antoine de Gouvea, 
et sur l'interprétation du mot Burdigalensis, qui veut aussi bien dire habi¬ 
tant de Bordeaux qu'originaire de cette ville. Sont-ce bien là des raisons 
concluantes, qui enlèvent tous les doutes T 

A. Dujxrric-Descombes. 




ESSAIS 

TOPOGRAPHIQUES, HISTORIQUES ET BIOGRAPHIQUES 

SUR l’arrondissement de nontron (Suite.) 


IV. — CANTON DE SAINT-PARDOUX-LA-RTVIÈRE. 

Commune de Saint-Saud-la-Coussière (suite). 

Ces réflexions nous amènent ainsi à rechercher mainte¬ 
nant ce que put être ce passé au point de vue religieux. 

Or, la cure de la paroisse de Saint-Saud dépendait de l’ar- 
chiprôtré de Gondat-Champagnac et était à la nomination de 
l’abbaye de Peyrouse. Le vaisseau de son église, à une seule 
nef, avec son portail à plein cintre, et la tour massive de son 
clocher, nous paraissent remonter, comme la plupartdes égli¬ 
ses du Nontronnais, du xi* au xiir> siècle, époque à laquelle 
elles furent presque toutes reconstruites ou restaurées. Parmi 
ses anciens curés et vicaires nous pouvons signaler : en 1611, 
Jehan de Chardonniéras, curé ; de 1667 à 1671, Depuybon- 
nieux, vicquaire perpétuel ; en 1674, Aubin Héritier, idem ; 
en 1692, Jehan Planche, curé ; en 1700, Ramasson, curé ; de 
1716 à 1724, Bertrand, curé, Guarin, vicaire; en 1734, Mos- 
nier de Planeaux, curé ; en 1737, Etienne Verbier, vicaire; en 
1741, Ghusteau, curé; de 1742 à 1747, de Saint-Genest, curé. 


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— 149 — 

Lavergne, vicaire; en 1749, Despiles, curé ; en 1754, Noël Du 
Peyrat, curé ; de 1760 à 1774, Morinet de La Fonclose, curé, 
Beylot, vicaire; enfin, de 1775 à 1785, NoëlDesvergnes, curé, 
Gorsse, vicaire. 

Mais, à côté de son église paroissiale, dédiée d’abord à 
Saint-Pierre, d'aprôs le titre de 1307, et qui l’est aujourd’hui 
à Saint-Etienne, d’après le Gallia christiana, cette contrée 
avait vu s’élever deux abbayes d’une certaine importance. La 
première, qu’on croit avoir été de l’ordre de Saint-Benoît, dut 
être ruinée par les Normands lorsqu’ils envahirent le Limou¬ 
sin et le Périgord, en 846 et 847. Nous n’avons rien trouvé 
d’écrit à ce sujet, mais il en est autrement de la tradition cor¬ 
roborée par l’état même des lieux, cette abbaye ayant donné 
naissance à un village qui, dès le xiii* siècle, portait le nom 
caractéristique de Vieille-Abbaye, Veteri Abbatia, d’après un 
acte de 1254, dont nous reparlerons, et près duquel village se 
trouvent encore des vestiges de l’abbaye, dont la majeure 
partie des matériaux servirent à construire, au xii* siècle et 
à 500 mètres de là, une seconde abbaye, dite de Peyrouse. 

Peyroüse. — Cette seconde abbaye, de l’ordre de Citeaux, 
filiation de Clairvaux, fut fondée, dit le Père Dupuy, dans 
son Estât deV Eglise du Périgord, par saint Bernard, 

Dès son vivant et l’an 1153, le 29 mars, et se trouve la 69* en rand de 
l’ordre de Clairvaux, qui est la troisième fille de Cisteaux... 

Et il ajoute : 

L’abbaye de Peyrouse dans peu fut splendide en grands revenus, des¬ 
quels elle dota l’abbaye de Boschaud... 

Nous lisons, d’autre part, dans le Gallia christiana que la 
dédicace de l’église de cette abbaye eut lieu le i5 octobre 
1153 et que, construit, dans une vallée retirée entre quatre 
montagnes, au confluent de deux ruisseaux, Le Païen et 
Queue-d’Ane, qui se jettent dans la Côlo, dans la paroisse 
Saint-Etienne de Saint-Saud {Sita est in ocuUa valle inter qua¬ 
tuor montes ad confluentem rivulorum nomine Le Païen et 


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— 150 — 

Queue-d'Am qui influmU in amnem Colam in paroehia sancti 
Stephani de Sensaud...), à sept lieues de Périgueux et une 
lieue de Saint-Jean-de-Gôle, le monastère de Peÿrouse fut 
saccagé par les religionnaires et pillé plus tard par les abbés 
commendataires. 

L’abbé du Temps, dans son Clergé de France, t. II, p. 611, 
rapporte les mêmes faits en ajoutant, que cette abbaye fut ré¬ 
tablie par les soins d’Etienne Barillot et de Nivard Ramas- 
son, prieurs ; qu’elle était taxée à deux cents florins et qu’elle 
valait quatre mille livres. 

Mais si Peÿrouse fut dans peu splendide en grands revenus, 
d’après le Père Dupuy, ses premiers moments n’en furent pas 
moins très-difficiles, à en juger par la lettre adressée vers 
1175 à Hélie V« de Talleyrand, comte de Périgord, par Henri, 
abbé de Clairvaux, sollicitant un subside pour Peÿrouse, sa 
pauvre et modeste fille, dit-il, dont les fruits ne germant pas 
dans son sol pierreux, l’obligent à mendier pour subvenir à 
sa subsistance {Filia nostra pauper et modica domus de Perosa 
fructus quos vigilios inter petras gleba non germinat cd> ulterio- 
ris fundi benignitate mendicat et quia non habet quo sustenta- 
tur. (Lespine, v. 34). 

Les donations particulières ne tardèrent cependant pas à 
améliorer cette situation, et l’abbé Lespine en rappelle deux 
en ces termes : « 1243, donation à ladite abbaye, par Hélie de 
Maumont, damoiseau de Montbrun. 1261, Petrus de Saint- 
Astier (episc. Petrag . ) confirmât donationem Francisci de Malo- 
mante militis factam fralribus de Petrosa, VIIIXalendarum 
Martii anno 1261. » 

Déjà, et en 1254, un autre membre de cette famille, Pierre 
Augier de Maulmont avait, par voie de transaction, consenti 
une autre donation, dont nous possédons la copie vidimée 
qu’il est utile de" transcrire ici en partie au point de vue topo¬ 
graphique et historique, en y ajoutant, pour plus grande 
clarté, la ponctuation, absente, ainsi que les accents, dans 
tous les actes antérieurs au xvii* siècle. 


Univcrsis présentes lilteras inspecturis, Helias, humilis prier sancti 
Johannis de Colla, salutem in domino Jesu Christo universitati nostro tes- 


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- 111 — 


tiroonio presentium, innotescat quod dominas Petrus Augerii deMalomonte, 
miles, in noslra presentia constitutus, de sua recognovit spontanea voiun- 
taie, et quod ipse omnes querelas quas faciebat vel facere poterat aut ha- 
bere contra venerabiles abbatem et conventum de Petrosa usque ad hune 
diem; Quittaverat eisdem... quidquid juris habebat vel habere poterat us¬ 
que ad banc diem in grangia dictorum abbatis et convenlus quæ vocatur 
Gorbaria et tenentiis ejus ; seu in cultura facta, vel facienda, a fratribus de 
Petrosa in foresta de Beynac sibi a dictis venerabilibus abbate et con- 
ventu assensatis et assensandis; seu in homînibus qui manent in loco qui 
dicitur Beynac, ubi fratres de Petrosa sibi quodam diem construerunt gran- 
giam ; seu in tenentiis quibus fratres de Petrosa ibidem olim habitantes 
utebantur circa locura dictum pro suis ; seu in hominibus de Champagnac 
et tenentiis eorumdem ; seu in grangia de Bordis et tenentiis quibus utun- 
lur fratres habilatores ibidem ; scu in borderiis Archanac videlicet et Chau- 
tordiac et Peyrosela ; seu in foresta quæ dicitur Peyrosa ; seu in Veteri 
Abbatia et pertinentiis ejus ; seu in mansis de Jaladier etjperlinentiis suis et 
tenentiis quibus utuntur vel usi sunt pro suis fratres habilatores ejusdem 
grangiæ ; seu in mansis de Las Forias, de Glatinhac et de Las Rufas, de 
Guersolas et de Cambos et pertinentiis eorumdem ; seu in bordariis de 
Combuis et de Calambrunia et Rotgeria ; seu in nemore quod vocatur Bar- 
tolola ; seu in illo quod vocatur Plena* Silva ; seu in bordariis du Breuil et 
de Las Bessas; seu in pralo de Las Rochas et aquatorio ejus ; seu in terra 
deu Prunier ; seu in grangia quæ vocatur Groza et tenentiis quibus utuntur 
vel usi sunt usque ad banc diem habilatores fratres in dicta grangia de 
Grosa ; seu in bordariis deu Bordeil et de Las Molieras et de Salvignac ; 
seu in nemore quod vocatur Cbabroulen et in manso de Maulmon et agris 
de Maulmon et pertinentiis eorumdem ; seu in manso de La Guardia et 
pertinensiis ejus ; seu in décima de St-Saud et parochiæ de St-Saud ; seu 
in censu quem fratres de Petrosa levant de La Valada ; seu in hoc quod 
fratres tererium et hæreditatem ejus dicti habent fratres et possident sicut 
in litteris venerabilis domini Eymerici Samale archidiaconi Petrocorensis 
plenarie continetur dederat dictæ domui abbati et conventui jure perpetuo 
possidendum, nihil omtiino in præmissis vel in quibuslibet aliis possessio- 
nibus quibus utuntur, vel usi sunt usque ad hanc diem dicti abbas et con- 
ventus; seu in redditibus quos habent in quibusdam mansis et bordariis 
ejus, vel in quibuslibet aliis locis sibi retinens, vel suis hominibus nisi tan¬ 
tum modo usagium in foresta de Beynac sub eodem videlicet modo quo 
anno præterito jam habebat, excepto tamen quod fratres dictæ domus de 
Petrosa rationc retentionis hujus modi sciliccl usagium non obmitant dare 
vel vendere de dicta foresta de Beynac ; seu terras ejus redigere vel re- 
digi facere in culturam, sed sicut de sua quod voluerunt faciant sine aliqua 


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- 152 — 

contradictione. Ita tamen quod ipse dictus miles et homines ejus dictum 
semper habcant usagium in lignis et cæteris quœ ibidem invenerint ad usus 
6UOS necessarios secundum morem, videlicet usagium, servata in omnibus 
bona fide. Recognovit etiam idem miles coram nobis se quondam supra 
sancta Dei evangelia præstasse juramentum et concessisse bona fide quod 
omnia quæ prius sunt expresse inviolabiliter observet et custodiat et de his 
pro posse suo guarentiam facial, et quod nunquam per se et per alium su¬ 
per et eis quæ dictæ sunt contra ire præsumat aliquando occulte, vel ap¬ 
porte. Hæc omnia acta sabbato post lætare Jérusalem innovando confirmavit 
coram nobis, et de præmissis dilectum fratrem nostrum Petrum Marsech, 
superiorem dictæ domus de Petrosa, nomine dictorum abbatis et conventus 
investivi; in cujus rei testimonio nos ad præces dicti militis præsentibus 
litteris, quæ ipse recognovit, sigillum nostrum duximus apponendum. Da- 
tum eorundem dicto sabbato anno ab incarnatione Domini millesimo ducen- 
tesimo quinquagesimo quarto. » (1) 


(1) Les manses avec grange, les simples manses et les borderies, énumérées ci- 
dessus, existent encore et la plupart ont formé des villages importants, situés sa¬ 
voir : Les villages de Beynac, Peyrouse, Yieillo-Abbaye, Le Breuil, La Besse, La 
Garde et La Valiade, dans la commune de Saint-Saud; des Bordes et de Gatlnélie, 
dans celle de Miallet ; de Combours, de Bord et des RilTes, dans celle de Saint-Jory- 
de-Chalais ; celui de Calandrie, dans la commune deTbiviers ; de La Faurie-Haute 
et Basse, dans celle de Saint-Martin-de-Fressengeas ; de Goursollas, dans celle de 
Firbeix, et enfin les villages de Mouilléras, de Maumont et de Croze, dans la com¬ 
mune de Milbac-de-Nontron. Ainsi, dés le xiii* siècle et bien avant, nos campa¬ 
gnes étaient déjà peuplées, soumises à une culture régulière et divisées par ex¬ 
ploitations dictinctes, parmi lesquelles figuraient au premier rang : les manses avec 
grange pour loger le tenancier et deux bœufs d’attelage pour le labour de douze 
journaux en moyenne ; au second rang, les borderies, moins étendues et dépour¬ 
vues d’attelage; enfin, au troisième rang, les simples manses ou mas, sans construc¬ 
tions ni attelages. Il résulte aussi de cet acte que les cultivateurs de ces campagnes 
étaient à cgtte même époque aux mains des moines de Peyrouse, des tenanciers 
libres, tenentiis, et en preuve de ce fait nous allons donner un extrait de deux 
reconnaissances de rente des anciennes manses de Beynac et de Croze, dans les¬ 
quelles nous aurons le double avantage de trouver les divers genres de produits 
en Limousin et en Périgord. 

1478, l»f avril. — € Nos custos slgilli auclbentici in vicecomitatu Lomovicensi ad 

> contractes... Personnaliter constitnti Joannes Cosinier... tam pro se quam pro 

> (suivent les noms de quatre autres tenanciers) ex una parte; et reverando in 
» Cbristo pâtre et Domino fratre Yterio de Podio... abbate commendatorio venera- 

> bilisabbatie sanctæ Mariæ de Petrosa... ex parte alla. Præfatusvero Joannes Cosi- 

> nier, non cobactus non seductus, nec ab aliquo seu per aliquem ut affirmavit 
* circomvenlus, irao gratis, sponte, provide et scienter recognovit et in veritate 
^ palam et publice confessus fuit se habere, tenere et possidere a dicto Domino 

> abbate de Petrosa... videlicet meynamento publiée nuncupato Beynaco, Gbarapa- 


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— 153 — 

Dans cet acte de 1254, qui relate une donation plus an¬ 
cienne, ledit Augier de Maulmont ne se réservait pour lui 
et ses hommes, ou tenanciers, que le droit de prendre, 
pour leur usage, du bois dans la forêt de Beynac, abandon¬ 
née pour le surplus aux moines de Peyrouse. Ce droit d’usage 
fut maintenu plus tard par acte d’échange et de transaction 
du 8 avril 1329, au profit de Laure de Ghabanais, dame de 
La Coussière, qui abandonna au profit de l’abbaye de Pey¬ 
rouse ses autres droits sur les ténements de Beynac et de 
Champagnac. 


> gnaco et len Petit-Ghampagnaco... et pro eisdem se debere annis singulis quinqna- 

> genta solides monete cnrrentis, quatuor gallinas in quolibet festo Nativitatis Do- 

> mini, duos sextarios frumenti, duos sextarios siliginis et duos sextarios adyenæ, 
» mensuram Castri-Lucii* Chabrol/.aportatos et conductos ad orreum dictæ abbatiæ 

> in quolibet festo beat! Michaelis Arcbangeli ; duodecim denarios de acaptamento 
» in mutationibus dominorum ; duo jomalias cum hominibus, bobus et quadriga 
^ semei in anno ad voluntatem dicti domini abbatis... > 

1507,8 novembre. — c in Dei nomine amen, noverint universi et singuli presens 

> publicum instrumentum visuri, lecturi et etiam auditnri.. Personnaliter constituti 

> egregio et reverendo in Christo paire et domino Carolo de Cadris... abbate abba- 
^ ti» beatæ Mariæ de Petrosa, ordinisCisterciensis... ex una parte..% Et Leonardo Yi- 

> rollau... (suit la désignation de dix-sept autres tenanciers)... ex parte alla... Prædic- 
» tis non cohacti, non sedneti... Becognoverunt et in veritate publics confessi fue- 
» runt se tenere et possidere ab antiquo tam pro se quam per suos predecessores ab 

> eodem domino abbate de Petrosa et suis predecessoribus, videlicet mansum sive 

> grangiâmvulgariter nuncupatam de Crosa, sitam in parochiœ de Milhaco diocesis 

> Petragoricensis... sive domus, parietes^ orti, cazalia, terrœ, vignæ cultœ vel in- 

> cultœ, prata, nemora, pascua, aquaria, piscaris, slangnæ, verghiæ, broussæ, lan- 

> dœ et aliœ hereditates... Et se debere, ratione predictœ grangiæ anno quolibet 

> et perpetuo eidem domino abbatè et suis, videlicet : duos sextarios Dumenti, 

> unum sextorium siliginis etunum sextorinm advenœ ad mensuramSancti-Johanne- 
» de-Gola. quadraginta solides monete currentis, quatuor gallinas et duojoumaliœ 

> homini cum bobus et quadriga ad faciendum quadrigium in dictæ abbatiæ de Pe- 

> trosa, censualiter sou renduales, cum duodecim denarii de acaptamento... > 

A l’égard des deux actes précédents, on voudra bien nous permettre de faire re¬ 
marquer aussi la différence énorme existant entre les redevances de deux setiers 
de froment, un de seigle, un d'avoine, quatre gelines, cinquante sous de taille, et 
dix deniers d’acapte dues par les cultivateurs d’autrefois, et l’obligation à moitié 
charges et profits du bail à colonage de nos jours. Nous devons constater égale¬ 
ment celle non moins plus légère des charrois fixés à deux seules journées 
d’homm6«avec bœufs et charrette, et cela de toute antiquité, ab antiquo^ d’après la 
reconnaissance de 1507, faite par 18 tenanciers, répartis sur le vaste territoire y in¬ 
diqué. C’est d^ailleurs la première fois que, sur plusieurs centaines de titres pas¬ 
sés en nos mains, nous avons vu écrit ce genre restreint de corvée seigneuriale, 
dont cependant le souvenir est si déloyalement exagéré et exploité à notre époque. 


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- 154 — 

Quëlques années avants et en 1312, était intervenu entre la 
famille de Rochechouart et ladite abbaye une autre transac¬ 
tion de laquelle dom Villevielle nous a conservé le sommaire 
suivant : 

Noble et puissant seigneur Simon, vicomte de Rochechouart, chevalier, 
lit un accord avec l’abbé de Peyrouse touchant tout ce qu’il pourrait de¬ 
voir à ladite abbaye, tant pour lui que pour le vicomte Aymery et leurs 
prédécesseurs, moyennant lequel accord il promit payer dans l’espace de 
cinq ans à ladite abbaye la somme de 200 livres pour acquérir cent sous 
de rente pour l’anniversaire de son dit neveu, inhumé en icelle abbaye, 
par acte du samedi après la Pentecôte, 1312. 

■ D’autre part, et en recherchant les autres titres de l’abbaye 
de Peyrouse, nous voyons, d’après les lettres écrites en 1811 
àM. deTaillefer par l’abbé de Lespine, que celui-ci aurait 
reçu de M. Sarlande, notaire, communication d’anciens ter¬ 
riers constatant que cette abbaye possédait, dit-il, beaucoup 
de cens et redevances sur la ville de Périgueax. Nous savons 
en effet, que l’église de Notre-Dame de La Garde, bâtie près de 
cette ville, sur la partie de la colline nord, divisée par la route 
de Paris, du côté de la Gombe-des-Dames, et où le culte 
de la Vierge florissait dès le xu* siècle, était, en 1631, 
tme vicairie de l’abbaye. L'union en avait été fiiite en 1409 
par l’un de ses anciens prieurs et recteurs, Guillaume III de 
La Sauzède, qui devint abbé de Peyrouse. Nous verrons 
bientôt que ces abbés, devenus commendataires en 1478, 
résidèrent presque toujours et depuis cette époque à Péri- 
gueux, où ils possédaient, dans le quartier de la Cité, une 
maison abbatiale, mentionnée notamment dans le dénom¬ 
brement fait au roi par ladite ville le 28 août 1679 en ces 
termes : 

2* Plus la maison de Barrière confrontant du côté de l'orient à la rue 
par laquelle on va du couvent des religieuses de la Visitation vers la mai¬ 
son du sieur abbé de Peyrouse. 

L’abbaye de Peyrouse fut donc assez riche dés le xin« siè¬ 
cle pour faire édifier au lieu de son siège principal, dans la 


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paroisse de Saint-Saüd-la-Coussière, une belle église byzan¬ 
tine en forme de croix, dont il ne reste plus aujourd’hui que 
le bras du sud, ayant servi de chapelle au dernier siècle. 

Les bâtiments du couvent, dont nous reparlerons, existent 
en grande pai*tie et gardent encore les traces de diverses 
restaurations. 

Voici, en attendant, le catalogue des abbés de Peyrouse, 
tel que nous le trouvons dans le Gallia chrisiiaTta ; mais, 
comme ce catalogue est incomplet par suite d’omissions et 
parce qu’il s’arrête à 1719, nous mettons en regard celui de 
Lespine, que nous aurons nous-môme à compléter : 


GALLIÀ GHRISTUNÀ. 

i®Rogerius, Claræ Vallensis mo- 
nachus fuit primus abbas Pe- 
trosæ. 

2® Petrus. 

30N... 

4® N... 

6® Stephanus !•', 1235, 1246, in 
charta abbatiæ de Grosso Bosco. 


6® Guîllelmus 1270,1275. 

7® Jean I®', composilionem fecit cum 
Arturo vicecomite Lemovicensi, 
1293. 

8® Raimondus I®'*, 1303. 

9® Bemardus I®% 1305, 1323,1328. 
10® Stephanus II, 1366. 

11® N... 


•12® N... 
13® N... 


LESPINE. 

1® Roger, moine de Clairvaux, fut 
le premier abbé de Peyrouse. 

2® Pierre. 

3® Hugues, 1208,1218. 

4® Jean, 1221,1225. 

5® Etienne, 1241. Lettre d’Aymeric 
archidiacre de Périgueux pour 
terminer les diflérends d’entre 
Etienne, abbé de Peyrouse, 
Pierre Augier, chevalier, et 
Pierre de La Vemhe, damoiseau, 
1245. 

6® Guillaume, 1265. 

7® Jean II, 1293, qui traita avec 
Arthur, vicomte de Limoges. 

8® Raymond I®**, 1303. 

9° Bernard 1®^, 1305, 1323. 

10® Etienne II, 1341, 1348. 

11® Géraud, 1348. Présent, en 
1356, au contrat de mariage 
d’Isabelle Flamenc de Bruzac 
avec JaubertFlamencde Condat. 

12® Etienne HI, 1366. 

13® Géraud Martin, 1375. 


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14» N... 

15® Fortunarius, 1387, 1390, 1392, 
1400. 

16® Guillelmus II, 1400. 

17® Fortunarius II, 1404. 

18® Guillelmus II, de La Sauzède, 
prier et rector B. Mariæ de 
Garda juxta Petracorum an. 
1409, quæ ecclesia modo unila 
est abbatiæ Petrosæ. Erat ab- 
bas 1416 et 1421. 

19® Raymondus II, 1430,1436. 

20® Bernardus II de Magnaco, 
1443, 1447, 48, 55, 58, 61, 76 
et 1478, qui pluramonasterio ac- 
quisivil. 

21® Iterius de Podio, dominicanus, 
professer in sacra pagina, inlegi- 
bus licenciatus ac protonotarius 
sedis apostolicæ, primus fuit 
abbas commendatorius, 31 mar- 
tii, 1478. 

22® Johannes II, de Peyrucia, in 
discretis baccalaureus, abbas 
commendatorius, 1490, 1497. 


23® Carolus de Cadris, ex illustri 
genle apud Lemovicenci, prolo- 
notarius apostolicus, abbas 
commendatorius, 1502. 

24® Johannes III de Pompadour, 
protonotarius apostolicus, frater 
Francisci abbatis Uzerciæ, abbas 
erat anno 1555. 

25® N. Veyssière, abbas pronomi- 
nis de Pompadour, 1564. 


14® Joseph Maignon, 1375. 

15® Fortanier, 1380. 

16® Guillaume II, 1400. 

17® Fortanier II, 1404. 

18® Guillaume III, de Sauzède, 
1421, 1424, prieur de N.-D. de 
La Garde, près Périgueux, en 
1409, qu'il unit à l’abbaye de 
Peyrouse. 

19® Raymond II, 1430, 1436. 

20® Bernard II, de Magnac, 1442, 
1457, 1480, (lequel fît plusieurs 
acquisitions en faveur du mo¬ 
nastère.) 

21® hier du Puy, 1478, 1487, (do¬ 
minicain, professeur de théolo¬ 
gie, licencié ès-lois, protono¬ 
taire du Saint-Siège, fut le pre¬ 
mier abbé commendataire.) 

22® Jean III, de Peyruce, 1490, 
fut bachelier ès-lois et abbé 
commendataire. En 1498, noble 
homme Étienne de La Marthonie, 
seigneur en partie de Saint- 
Jean-de-Céle, passa une tran¬ 
saction le 27 août avec R. P. 
en Dieu Jean de Peyruce, abbé 
de Peyrouse. 

23® Charles d’Escars, 1502,1547. 


24® Jean IV, de Pompadour, nommé 
par le roi, fut pourvu par le 
pape le 7 des calendes de sep¬ 
tembre 1547,1555. 

25® Veyssière, prète-nom des sei¬ 
gneurs de Pompadour, 4 jan¬ 
vier 1572 à 1612, mort en 1616, 


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26® Johannes IV, vigier de St- 
Mathieu, baro de Sl-Pardoux-la- 
Rivière, nominalus abbas a Rege 
die 4 janv. 1572, tamque bullæ 
Gregorii XIIII pape data IV 
idus aprilis 1573, pontificatus 
anno primo confirmatus ; posses- 
sionem accepU die 28 junii 
ejusdem anni ; sedebat adhuc 
anno 1602. 

27® Nicolas I*' du Mazeau, nobi- 
lis Petracoricensis, canonicus et 
cantor ecclesiæ Petragoricensis, 
commendat obtinebat an. 1626. 

28® Nicolas II, de La Brousse, 
superioris nepos ac successor 
tam in abbatia tam in canonicatu 
et cantons dignitate in ecclesia 
Petracoricencis. Obiit 1674 et 
sepultus est in ecclesia cathed. 
Sancti Stephani ubi ejus epita- 
phium legitur. 

29® Tbeobaldus de La Brousse, 
filius Nicolai equestris turmæduc- 
toris ac Bertrandæ du Chesne, 
canonicus et succentor ecclesiæ 
Petracoricensis, abbatiam obti- 
nuit anno 1663 , ex cessione 
patrui possessionem, anno 1665 ; 
præerat anno 1713. ^ 

30® Petrus de La Brousse Ver- 
teillac, nominatus abbas mense 
Januario 1719. 


Nota. — Là s’arrête le catalo¬ 
gue du Gallia chrUtiana. —Nous 
avons ajouté à celui de Les- 


26® Jean V, vigier de Saint-Ma¬ 
thieu, 1572, 1602. (Baron de 
Saint-Pardoux-la-Rivière, nom¬ 
mé abbé par le roi le 4 janvier 
1572 et confirmé par bulle du 
pape Grégoire XIV du 4 des 
ides d’avril 1573. Il prit posses¬ 
sion le 28 juin de la même an¬ 
née et il siégeait encore en 
1602). 

27® Nicolas I®**, du Mazeau, 1626. 
(Noble Périgourdin, chanoine et 
chantre de l’église de Périgueux, 
obtint la commande en 1626). 

28® Nicolas II, de La Brousse, 
neveu du précédent. (Neveu et 
successeur du précédent, il lui 
succéda tant comme abbé que 
dans la dignité de chanoine et 
de chantre de l’église de Péri¬ 
gueux. Il mourut en 1674 et fut 
enseveli dans l’église cathédrale 
de Saint-Étienne, où on lit son 
épitaphe.) 

29® Thibaud de La Brousse, 1663, 
1665, 1713. (Fils de Nicolas, 
commandant de cavalerie, et 
de Bertrande du Chesne ; cha¬ 
noine et chantre de l’église de 
Périgueux, obtint l’abbaye par 
la cession de son oncle et prit 
possession en 1663 jusqu’en 
1713.) 

30® Nicolas III, de La Brousse 
Verteillac, frère du précédent, 
1719, 1724. 

31® Jean-François de Montferrand 
de St-Orse, 1724, 1736. 

32® N. de Gontaud, 1736, 1759. 

33® Armand de Chapt de Rastignac, 
1759 à 1773. 

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pine, et entre parenthèses, la tra¬ 
duction de certaines indications 
du premier pouvant offrir quel¬ 
que intérêt. 


34^ N... de La Laurencie de Ville- 
neuve, 1773 à 1780. 

3B® N... Bragouze de Saint-Sau¬ 
veur, 1784 à 1790. 


Aux deux catalogues qui précèdent, et pour les compléter, 
autant que possible, nous allons relever ici les noms des 
abbés et ceux des autres religieux que nous avons pu recueil¬ 
lir dans les dociunents et dans les titres particuliers mis à 
notre disposition. 


ABBÉS. 

l» En 1241, Etienne, abbé de Peyrouse, déjà cité et nommé 
avec l’abbé de Boschaud dans une charte datée de la férié 
V* après Reminiscere 1241. (Pau, Lespine.) 

2» 1254, Petrum Marseih, sv/periorem d’après la donation 
transactionnelle dont nous avons précédemment donné copie, 
ne figure pas dans les deux premiers catalogues. 

3“ 1260, Guillesmus (déjà cité), d’après un arbitrage pro¬ 
noncé par lui dans un difTérend survenu entre Géraud de 
Magnac et Mathieu Odon au sujet d’un bois situé près du 
domaine de LaOdonia. (Archives de Pau.) 

4*1296, Bernardus (non cité) figure dans un procès pendant 
entre lui, comme abbé de Peyrouse, et Itier de Magnac au 
sujet de l’exploitation de la forêt deBaynac. (Pau.) 

5* 1350, Stephanus (déjà cité) donne quittance à Itier de 
Magnac des droits appartenant à l’abbaye de Peyrouse, par 
suite des acquisitions de terres dans la paroisse de Millac 
faites par ce dernier et par son flls Robert de Magnac. 
(Pau.) 

6® 1478, Iterio de Podio (Itier du Puy, déjà cité) reverando 
in Christo pâtre et domino fratre, in sacra pagina professore, 
ordinis predicatorum, abbate commendatorio venerabilis 
abbatis Beatæ Mariæ de Petrosa, ordinis Gisterciensis, Petra- 
goricensis diocesis, d’après la reconnaissance de rente du 
1" avril'1478, signée Mantrosi, dont nous avons donné ci- 
dessus un extrait. 


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7* 1502, 1507, Carolo de Cadris (Charles des Cars, déjà cité) 
d’après une reconnaissance de rente du 1" février 1502 et celle 
du 8 novembre 1507, dont nous avons donné un extrait et 
qui nous fait connaître, dans les termes suivants, tout le per¬ 
sonnel de l’abbaye à cette époque : 

Egregio et reverando in Christo pâtre et domino Carolo de Cadris, 
domini nostri pappe et sancti sedis apostolice protonotarius et abbate ab- 
batiæ Beatæ Mariœ de Petrosa, ordinis Cisterciensis, nec non venerabilibus 
et religiosis viris fratribus Petro Pimonetti, priore dicti conventu ; Leo¬ 
nardo Pastouronei ; Leonardo Mazarii, sacristo ejusdem abbatiæ ; Petro de 
Fumo ; Hartiali Gouvetti ; Jehanno Versavaux et Jebanno Præpositi, 
monachii dictæ abbatiæ... 

Signé : Antonio Gervasii, notarii regü publicii. 

8* 1550, Jean de Pompadour (déjà cité), d’après une recon¬ 
naissance de rente passée, le 8 mai 1550, devant J. Depeyro- 
nie, notaire, et consentie par dix tenanciers au profit de : 

Révérend père en Dieu messire Jean de Pompadour, prothonotaire du 
Saint-Siège apostolique abbé commendataire de l'abbaye de Peyrouze de 
Cisteaux, diocèse et senechaussée de Périgord... sur le moulin avecques ses 
aysines et rivages... près et au dessus la dicte abbaye et sur le ruisseau 
qui descend de l'estang de Beynac... pour deux sextiers de froment, trois 
sextiers seigle mesure de Peyrouze, 42 sols six deniers et deux sols six 
deniers d'acapte... 

9* 1628, 8 juillet. Reconnaissance de rente au profit de Ni¬ 
colas du Mazeau, abbé déjà cité dans les premiers catalogues. 

10* 1638,31 janvier. Devant Guichard, notaire, autre re¬ 
connaissance de rente, conformément à celles de 1478 et 
1502, par seize tenanciers agissant tant pour eux que pour 
leurs consorts, absents, en faveur de révérend père en Dieu 
messire Nicolas de La Brousse (déjà cité), chanoine chantre 
de l’église cathédrale Saint-Étienne de la Cité de Périgueux, 
abbé commendataire de l’abbaye de Peyrouse, habitant du 
lieu de SainWean de la Cité de Périgueux, sur les village, 
mas et tènement de Baynac, Ghampagnac et le Petit-Gbam- 


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pagnac, paroisse do Saint-Saud, d’une éteudue de 548 jour¬ 
naux, confrontant à la Grande-Pouge, par laquelle l’on va de 
Saint-Pardoux-la-Rivière à Ghalus-Chabrol... pour la rente 
énoncée dans les premiers titres et, en outre, à la charge 
d’aller moudre au moulin dudit abbé, du droit de dlme, qui 
est la onzième partie de tous les fruits, et du droit de fouage 
à raison d’une geline par feu ; ce qui était loin d’être exagéré 
pour une si grande étendue de terrain concédé, mais ce qui 
suscita des contestations judiciaires, basées sur l’aggrava¬ 
tion plus ou moins licite des conventions primitives et qui 
furent terminées par transaction de 1735, dont nous reparle¬ 
rons. 

Remarquons aussi, en passant, le progrès effectué, au point 
de vue de la culture et de l’accroissement de la population, 
depuis la reconnaissance de 1478, consentie par quatre te¬ 
nanciers, jusqu’à celle de 1638, consentie par plus de seize, 
sur ce sol qui, de simple maynement (nieynamentum)^ était 
devenu dans l’espace d’un siècle et demi, un village et un mas 
et tènement de cinq cent quarante-huit journaux, lesquels 
ne devaient être qu’au nombre de douze environ pour le 
mansuni ou grangiam de Beynac et de vingt-quatre pour 
ceux de Ghampagnac et du Petit-Ghampagnac, dans la tran¬ 
saction de 1254. 

Ajoutons enfin que ledit Nicolas de Labrousse décéda à 
l’àge de 92 ans et fut inhumé dans ladite église de Saint- 
Etienne, laissant à son neveu Thibaut de Labrousse sa charge 
d’abbé de Peyrouse. 

11* 1669 à 1688. Messire Thibaut de La Brousse, seigneur 
abbé de Peyrouse, habitant de la ville et cité de Périgueux, 
d’après les actes ci-après : Par acte du 29 juin 1669, reçu Du- 
biit, notaire royal, il afferma les dîmes des blés, vin, chanvre 
et laine des villages de Versinas, Puisezeyx, la petite forest 
de Faucounye et forest des Guischards, paroisse de Vaunac, 
à raison de neuf-vingts livres tournois par année. Par autre 
acte du 9 octobre 1672, reçu Ghasteau, notaire royal, il afferma : 

Tous les revenus et biens de Tabbaye de Peyrouse, consistant en terres, 
prés, bois, vignes, jardrins, chenevières, maisons, estangs, rentes; lods et 


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- 161 - 

ventes, droicts de prélalion et tous autres droicts et debvoirs seigneu¬ 
riaux, fruicts et grains descimaux au dict seigneur dubs pour raison de la 
dicte abbaye de Peyrouse, La Grange, Saint-Pantallies comme aussi la 
jouissance de la foresl... moyennant le prix et somme de seize cens 
trente-deux livres dix sols par année... et la panlion qui est dubve au vi- 
querre perpétuel de Saint-Saud et religieux de Peyrouze qui est de cens 
livres conformément au dernier règlement... de prendre garde a la forest 
dans laquelle il prendra annuellement huict abeaux de bois... 


Du 9 juillet 1683, devant Deschan, notaire royal, traité en¬ 
tre le même, habitant, y est-il dit, sa maison noble de la cité 
de Périgueux , et Pierre Fourichon , escuyer, sieur de 
Lhosterie, habitant sa maison noble de Beynac. C’est sans 
doute de cette maison noble de la cité de Périgueux que M. 
de Gourgues parle en ces termes dans son Dictionnaire topo- 
graphiqite : « Abbaye de Peyrouse dans la cité de Périgueux, 
palais épiscopal construit au xvi» siècle, aujourd’hui établis 
sement de la manutention militaire. > 

12» 1724, au mois de mai, date de la nomination à l’abbaye 
royale et commendataire de Peyrouse de Jean-François de 
Montferrand, dit de Gontaud, grand chantre et vicaire-géné¬ 
ral de l’église de Chartres, d'après l’article généalogique de 
celte famille inséré dans le Nobiliaire de M. de Courcelles, 
tome XVII. 

A ce sujet, relevons une confusion commise parM. de Les- 
pine, qui signale deux abbés de cette famille : le premier dé¬ 
signé sous les noms de Jean-François de Montferrand de 
Saint-Orse, de 1724 à 1736, et le second sous ceux de N. de 
Gontaud, de 1736 à 1759. Or, ces deux dénominations n’ap¬ 
partiennent qu’à un seul et même personnage, ainsi qu’il 
résulte des pièces suivantes en notre possession : Des 9 et 
10 juin 1739, ministère de Beuverie, huissier à Nontron, 
as.signation devant le sénéchal de Périgord en paiement de 
diverses rentes dues à l’abbaye, à la requête de messire 
Jean-François de Montferrand, seigneur abbé de Peyrouse, 
habitant au bourg et paroisse de Saint-Orse, en la maison du 
seigneur de Saint-Orse, son père. Du 19 novembre 1742, mi¬ 
nistère de Vieux, huissier à Thiviers, autre assignation à la 


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requête de messire Jean-François de Montferrant de Gontaud, 
chevalier, seigneur abbé de Peyrouse, habitant quant à pré¬ 
sent en la ville de Paris. Des 4 décembre 1747 et 25 novembre 
1748, ministère de Quartier, huissier à Thiviers, autres assi¬ 
gnations à la requête de messire François Gontaud de Mont¬ 
ferrand et de François de Montferrand de Gonteau, seigneur 
abbé de Peyrouse, chanoine à la cathédrale de Chartres, y 
demeurant. Voici enfin un autre acte reçu Lapeyronnie, no¬ 
taire royal, relatif au règlement de Tindemnité due par l’abbé 
aux religieux de Peyrouse et dont nous croyons devoir don¬ 
ner l’extrait suivant, comme document historique : 

En Tabbaye de Notre-Dame de Payrouse ordre de Cisleaux diocese de 
Périgueux en Périgord, pardevant raoy notaire royal soussigné, présens les 
tesmoins bas nommés le 29^ jour demay 1738 apres midy ont este presens 
messire Jean-François de Gontaut de Montferrand, docteur en théologie 
de la faculté de Sorbonne, pretre chanoine et grand vicaire du diocese de 
Chartres en Beauce, abbe commandataire de l’abbaye de Payrouse au dict 
Périgord, habitant en sa maison au dit Chartres en Beauce d’une part, et les 
venerables religieuses personnes messire Estienne de Lacayrouse, docteur 
en sainte théologie, prieur de ladite abbaye dudit Payrouse, dom Pierre 
Vacquier prestre religieux sindic de ladite abbaye, dom Jacques Juillard 
et dom Alexis Guybert tous prestres religieux composant ladite abbaye de 
Payrouse y habitant d’autre, par lesquelles parties a este fait et convenu 
que comme cydevant les prédécesseurs dudit seigneur abbé avoient cou¬ 
tume de payer annuellement aux dicts sieurs religieux la somme de cent 
livres pour ce qui s’appelle grosses réparations qui regardent leur mense 
conventuelle, et ledict messire Jean-François de Gontaut de Montferrand a 
l’exemple de ses prédécesseurs voulant que le bien et avantage de ladite 
communauté faire et conlinuer^dit payement de ladite somme de cent li¬ 
vres veut et consent que les dits sieurs religieux ayent a le prendre et sen 
faire payer sur les fermiers dudict seigneur abbé tous les ans consécutive¬ 
ment au premier jour de janvier... Et pour l’exécution des présentes.. » 


Cent livres pour grosses réparations de tous les bâtiments 
de Tabbaye, c’était bien peu, ou le prix de la main-d’œuvre 
était bien faible et celui de l’argent bien élevé ! 

M. de Courcelles confirme enfin la réalité de nos observa¬ 
tions en nous apprenant que le nom patronymique de la fa- 


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mille de Montferrand était celui de Falibournet, et non de 
Grontaud, qui ne fut qu’un surnom (1). 

13° 1787, 23 juin, assignation en paiement de rente, de¬ 
vant le sénéchal de Périgord, par acte de Vacher, huissier à 
Périgueux, et à la requête de haut et puissant seigneur 
Armand-Âimé-Auguste-Antonin-Sicaire Ghapt de Bastignac, 


<l) Originaire de l'Entre-deux mers, diocèse de Bordeaux, et établie en Périgord 
depuis plus de 400 ans, la maison de Fauboumet est connue, dit M. de Gourcelles au¬ 
quel nous renvoyons le lecteur pour plus amples détails, depuis l'an 1S73, époque 
à laquelle Guilhem Garrie de Fauboumet fût témoin de l'hommage rendu, vers la 
fln mars, par la ville de Bordeaux à Edouard roi d'Angleterre. La filiation sui¬ 
vie commence à Guilhem de Fauboumet, qui épousa avant 1377 Blanche Seguin 
d'Escossan,dont le fils Jean se maria avec Sibille de Biron, dame de Montréal, de la 
famille de Gontand, dont une branche de ses descendants substitua le^nom k celui 
de Fauboumet. Par son testament du 29 janvier 1446, ladite dame institua David, 
son fils, pour héritier universel, à la ch.irge de porter le surnom de Montferrand. 
Antoine-Joseph de Montferrand, chevalier, seigneur de Saint-Orse, fut le premier 
qui prit le surnom de Gontaud et fut père de l’abbé do Peyrouse, qui en fit autant, 
ainsi que nous l'avons vu. Mais son petit-fils Charles, baron de Saint-Orse, qualifié 
de seigneur de Montréal, dont la terre et le château avaient été légués à son père par 
Marguerite Du Ghesne, sa cousine, par testament du 4 février 1759, fût l’un des che- 
vau-légers de la maison du roi, chevalier de Saint-Louis ét obtint le 8 septembre 
1774 un arrêt du conseil d'Etat rectifiant l’erreur de nom résultant de celui de Gon¬ 
taud au lieu de Fauboumet de Montferrand. 11 se maria le 3 novembre 1763 avec 
Gabrielle de Malet de La Jorie. Leur fils, Henri, comte de Montferrand, capitaine 
de cavalerie au régiment d'Artois, admis le 13 novembre 1786 k monter dans les 
carrosses du roi, se maria le 7 avril 1791 avec Marie-Renée-Pauline de Souillac, de 
laquelle trois filles et un fils, Romain-Georges-Alfred, né le 11 décembre 1808, pro¬ 
priétaire actuel du château de Montréal, qu'au mois d'août dernier il a bien voulu 
nous faire visiter dans ses moindres parties, après noos y avoir fait, lui et tous les 
membres de sa famille, le plus gracieux accueil. 

Comme type de forteresse féodale, le château de Montréal mérite, d’ailleurs, toute 
l'attention de l'archéologue et du chroniqueur. Ce château, situé dans la commune 
d'issac. canton de Yillamblard, arrondissement de Bergerac, est planté au sommet 
d’une colline â rampes escarpées de trois cétés et s'avançant en promontoire dans 
la luxuriante vallée d’issac, arrosée par la Crempse. Défendu par une double ligne 
de remparts formant deux enceintes et encore debout, entouré de deux larges et 
profonds fossés à moitié comblés, le château-fort primitif, dit le château Noir, ne 
se révèle plus que par les soubassements et les souterrains^ dans lesquels on des¬ 
cend par des escaliers en pierre, dont la voûte est supportée, au-dessus de chaque 
marche, par un arceau à tiers-point du xii* ou xiii* siècle. Il devait dater, au sur¬ 
plus, d'une époque plus reculée et dut être l'objet de plus d’une restauration k la 
suite des nombreux faits d'armes dont il fut le théâtre. La tradition rapporte, en 
effet, que Montréal fut une première fois saccagé par les Normands, au ix* siècle, 
lorsque ceux-ci. remontant l’Isle, s'emparèrent, non loin de là,de la ville de Mussi- 
dan. Du xii* au xv* siècle, les Anglais s'en emparèrent plusieurs fois, et ils en furent 


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— 164 - 

prêtre, docteur de la maison et société de Sorbonne, vicaire 
général au diocèse d’Arles et seigneur abbé commendataire 
de l’abbaye de Peyrouse, demeurant en sa prévôté de Saint- 
Memin, susdite paroisse. 

14° Enfin, et en 1793 , le personnel de cette abbaye se 
composait de M. Bragouze de Saint-Sauveur, abbé commen- 


délogés en laio par le sénéchal de Périgord, Payen de Maillé. Il fut assiégé au mois 
d’août 1378 par le seigneur de Mussidan et les Anglais y furent introduits pour sa 
défense le mardi après Quasi modo 1379. Détruit par le seigneur de Grignols dans 
le XV* siècle, Michel de Peyronenc, qui en était devenu propriétaire du chef de sa 
mère, Catherine de Saint-Astier, à la famille de laquelle il appartenait depuis des 
siècles, obtint en U67, du roi Louis XI, la permission d’en relever les fortiflcatious, 
et fit construire, un peu au-delà du premier, le château actuel, composé d’un corps- 
de-logis et d'une seule tour à rouest> celle de l’est ayant dù être probablement 
démolie lors des guerres de religion, lorsqu’après la prise de Mussidan du 20 fé¬ 
vrier 1569 les catholiques, conduits par les seigneurs de Lavauguyon et Descars, al¬ 
lant assiéger le château de Barrière à Yillamblard, s’emparèrent, en passant, do 
celui de Montréal, appartenant à cette époque à la famille de Pontbrian, par suite 
du mariage, avant 1500, de Pierre de Pontbriant avec Anne de Peyronenc. Françoise 
de Pontbrian le porta à Gaston de Foucaud, avec leqtiel elle se maria le 16 septem¬ 
bre 1611. Leurs descendants l’aliénèrent au profit de la famille Du Chesne, d’où il 
parvint, ainsi que nous l’avons dit, et en 1752, à la famille de Montferrand. Vendu 
enfin en 1793 comme bien national, il a été racheté par son propriétaire actuel, qui 
a fait réparer les bâtiments du château ainsi qu’une très-remarquable chapelle du 
XII* siècle, dans laquelle on voit les statues en pierre des douze apôtres, de gran¬ 
deur naturelle, â longs bustes, aux formes raides et anguleuses et aux plis serrés de 
l’époque. Une immense cheminée y tient presque toute la largeur du mur; à l’ouest, 
et dans l’angle de ce mur, se trouvent les statues en pied et en pierre des deux der¬ 
niers époux de Pontbrian. On conserve enfin, dans cette chapelle^ une épine de la 
couronne du Christ, trouvée au cou du général anglais Talbot, tué â la bataille de 
Castillon en 1453, et dont parle le P. Dupuy, (T. II p. 168). 

Nous aurions pu assurément nous étendre davantage sur ce qui précède, si nous 
n’avions pas craint d’empiéter sur les attributions du futur chroniqueur de ces 
contrées, où noos avons trouvé, â chaque pas, de Neuvic à Mussidan et Villamblard 
par Issac, des monuments et des souvenirs historiques, dignes d’être recueillis 
et conservés. Rentrons donc sur notre territoire en relevant quelques noms du 
Nontronnais parmi les alliances de la famille Montferrand. 

De Montferrand. — Alliés, comme nous l’avons vu, aux Malet de La Jorie en 1763 
et avant en 1750 par le mariage de Jean-François do Montferrand avec Biaise de 
Malet fille de François et de Marie de La Garde de Saint-Angel ; aux Saunier et de 
Roux par les mariages en 1657 d’Anne de Montferrand avec Gabriel de Saunier, fille 
de JouCTroy et d’Anne de Roux de Lusson, et avant 1600 de Pierre de Montferrand 
avec Jeanne de Saunier, fille de Grimond, seigneur de La Barde de Saint-Crépin ; 
avec la famille de Fayard par le mariage de Nicole avec Antoine de Fayard, sieur 
(les Combes, et enfin avec celle de Campniac en 1562 par le mariage de François de 
Montferrand avec Marguerite de Campniac, fille de François, seigneur de Romain. 


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— 165 — 

dataire, non résidant, et de trois religieux, Desnaud, prieur, 
Desmoulin et Labrousse-Brogniac. 

PRIEURS ET REUGIEUX. 

Voici maintenant la liste de ceux des autres religieux dont 
nous avons pu recueillir les noms dans les documents sui¬ 
vants: 

1“ 1666, 27 janvier, acte dressé par frère Rivière, cellérier. 

2» 1676 à 1679, quittances privées données par le frère 
Miette, prieur, du montant de l’obit fondé par Pierre Fouri- 
chon, écuyer, pour la concession de la chapelle de Saint-An¬ 
toine dans l’église de ladite abbaye. 

3® 1684-85, quittances pour le même objet par le frère Ba- 
rillos, prieur. 

4“ 1687,15 août, assignation donnée à la requête dudit Fou- 
richon audit Etienne Barillos et au frère Nuciol, syndic. 

5“ 1688 à 1692, quittances dudit obit, par François Barillos, 
prieur. 

6® 1693 à 1720, quittances, pour le même objet, par L. Ra- 
masson, prieur. 

7® 1721 à 1728, autres quittances, par François Le Brun, 
syndic. 

8® 1705, 8 juin, assignation à la requête de Jean Nuptiol, 
syndic. 

9® 1716, 31 mars, déclaration privée donnée par les reli¬ 
gieux, résidant au nombre de quatre : L. Ramasson, prieur, 
Nuciol, syndic; Le Brun, procureur ; frère Loye. 

10® 1726, 20 septembre, devant Lapeyronnie, notaire royal, 
obligation par Vincent Fourichon, sieur de Lestang, habitant 
dans sa maison noble des Merles, en faveur de messire 
Estienne Verdier, prieur claustral de la commune de Pey- 
rouse; dom François Le Brun, syndic; dom Pierre Vacquié, 
dom Antoine Jouvenel et frère Alexis Guybert. 

11® 1728, était prieur Antoine de La Queyrôuze. 

12® 1741, 5 mars, reconnaissance de rente au profit de dom 
Julien Gougeon, docteur en Sorbonne et prieur. 


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- 166 — 

13* 1744,23 octobre, lettre de frère Dupin, prieur. 

14» 1747 , 15 décembre, assignation au requis de dom 
Pierre Vacquier, syndic. 

15' 1748, dom Villèques, prieur. 

16® 1760, dom Tiriol, prieur. 

17' 1765, 3 mai, devant Ghasteau, notaire royal, transac¬ 
tion entre les tenanciers de Beynac et dom François Mohie, 
docteur de Sorbonne et prieur de l’abbaye de Peyrouse ; 
Jean-Pierre Galbet, syndic, Alexis Guibert et Philippe Gara- 
niol, composant l’entière communauté (1). 


(1) Cette transaction de 1765 était relative aux discussions indiciaires élevées, 
comme nous l’avons dit, par les tenanciers de Beynac contre les rellgleix de Pey¬ 
rouse, au sujet des clrarges énoncées dans les reconnaissances de rente du l*' avril 
1478 et 8 novembre 1507, analysées précédemment, ainsi que dans trois antres des 
IV janvier 1503, 81 janvier 1638 et 7 février 1761. Ces tenanciers ne contestaient 
d’ailleurs que la corvée de deux journées d'bomme avec bœufs et charrette, la 
gelinepar feu et la banalité du moulin de Beynac, comme étant une aggravation 
aux charges primitives consenties d’abord par quatre à cinq tenanciers seulement 
et, & la fin, par dix-huit sur plus de cinquante ne possédant que so arpents {sur six- 
cents, sans que la ratification des absents eût été jamais consentie. Le Grand Con¬ 
seil ayant été saisi de ces contestations, il intervint, le 28 septembre 1761, un arrêt 
qui, à défaut de la représentation du titre primordial, tout en condamnant les te¬ 
nanciers à payer les parts de rente non contestées, les exonéra de la corvée et du 
fouage en renvoyant toutes parties à trois mois pour instruire plus amplement 
sur la banalité du moulin. De là, transaction aux termes de laquelle les tenanciers 
se reconnurent de nouveau obligés au service annuel de ladite corvée en faveur 
des religieux, qui renoncèrent à leurs autres droits contestés. 

Il résulte d’ailleurs de cette transaction, ainsi que des titres de rente antérieurs, 
que rétablissement des corvées n’a jamais été d’usage général et de régime forcé, 
mais qu’il ne constituait, au contraire, que des faits particuliers, isolés et libre¬ 
ment stipulés^ ainsi que nous aurons encore à le constater plus d’une fois dans le 
cours de nos recherches historiques. En attendant, et pour n’avoir plus à revenir 
sur les mêmes réfiexions, voyons ce qu’en pensaient les juristes du temps. 

Et d’abord, Coquille définit ainsi la corvée seigneuriale : « L’œuvre d’un homme 
» un jour durant pour l’aménagement du seigneur aux champs^ soit de la personne 
» seule, soit avec bœufs et charrettes, comme à faucher, moissonner, char- 
» royer. » 

Ensuite et dans son répertoire de jurisprudence (1784), M. Guyot dit, entr*autre8 
choses : « Commençons par examiner l’origine du droit de corvée ; on verra s’il 
» est aussi odieux qu'on le répète tous les jo’jrs. La plupart des auteurs du xvi* et 

> même du xvii* siècle ne voient dans les corvées seigneuriales que l'effet de la 
» force et de la tyrannie; mais alors nous avions des jurisconsultes et très-peu de 
» publicistes. Onconnaissoit les lois et l'on ignoroit absolument l’histoire. Les sa- 

> vans n’avoient pas encore tiré du chaos ces monuments des deux premières ra- 


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— 167 — 

18* 1769, 30 mars, devant Bourdelle, notaire royal, bail à 
ferme du moulin de Lacotte, sur l’étang de ce nom, paroisse 
de Saint-MarUn-de-Fressengeas , par dom Joseph Caron, 
prieur et bachelier en Sorbonne, assisté de doms Alexis 
Guibert, Jean-Pierre Calbet, syndic, et Jean Piessolle, reli¬ 
gieux composant la communauté de l’abbaye de Peyrouse et 
y habitant. 

19* 1772-1784, du 3 juillet 1772, par acte devant le même 
notaire dom Louis Déneaux, supérieur et prieur de ladite 
abbaye; dom Jean-Pierre Calbet, procureur syndic; dom 


» ces, qui seuls pouroient porter la lumière sur l’ancien état des personnes et des 

> choses... » Puis, après avoir rappelé Torigine des corvées romaines nées de l’af- 
flrancbissement des esclaves, de la servitude de la glèbe dont parle Tacite, de la 
main-morte et de cette maxime du droit français : Tout main-mortable est cor¬ 
véable, M. Guyot ajoute : « Depuis, la plupart des seigneurs ont eu la bienfaisance 

> d’abolir la main-morte dans leurs terres... Dans quelques seigneuries, le droit de 

> corvée a une autre origine. Le seigneur avait des terres vacantes ; les habitants 
» l’ont engagé à les leur céder pour servir de pâturages à leurs bestiaux ou pour 

> d’autres usages, et de leur côté ils se sent soumis à faucher ses foins, à transpor- 
» ter ses bois. etc... 11 est cependant très-vraisemblable que, dans quelques endroits 

> les corvées sont l’effet de la force et de la tyrannie du seigneur ; mais il est en- 

> core plus vrai de dire que presque partout elles doivent leur origine à la con- 

> vention et à la conversion de la servitude en main-morte, surtout à cette der- 
» nière circonstance. On n’en saurait douter, pour peu que l’on connaisse les uea- 

> ges du royaume sous la première et sous la deuxième race. ... > Telles sont les 
appréciations savantes et impartiales de M. Guyot, dont ta sincérité est corro¬ 
borée d'ailleurs par M. Merlin, peu suspect en cette matière. Ce dernier, en effet, 
rappelant dans son Répertoire la loi du 15 mars 1790, qui abolit toutes les corvées 
à l’exception des réelles, sur son rapport du 8 février, reproduit le passage sui¬ 
vant de ce rapport: « Les corvées réelles ne peuvent donner lieu à aucune discus- 

> sion sérieuse... elles sont soumises au rachat et tant que ce rachat [ne sera pas 

> effectué, il n'y aura, pour s’en libérer, qu’un seul moyen, celui de déguerpir les 

> fonds qui en sont chargés... > M. Merlin ajoutait qu’il en devait être autrement des 
corvées personnelles, représentant l'ancienne servitude ; mais nous n’avons pas à 
nous en occuper, puisqu’il ne s’agit ici que de corvée réelle due par la terre elle- 
même et comme prix d’une concession. Au surplus, et deux ans plus tard, la loi 
du S5 août 1799 abolit toutes les corvées seigneuriales qui n’auraient pas pour 
cause une concession primitive de fonds prouvée par la représentation de l’acte 
primordial ; ce qui n’empêcha pas la loi du 17 juillet 1793 de prononcer, à son tour, 
Tabolition de ces dernières corvées, sans rachat ni déguerpissement, et de créer 
ainsi le plus expéditif et le plus ingénieux moyen de libération. Nous ne parlons 
pas, bien entendu, des corvées requises pour l’entretien et les réparations des rou¬ 
tes et chemins publics, lesquelles ont été supprimées par les lois des 15 mars 1790 
et 17 juillet 1793, mais remplacées par les prestations en nature ou en argent. 


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— 168 — 

Jean-François Déneaux, religieux, afferment pour neuf 
années : 

Tous et UD chascun les grains décimaux sis et sittués dans la paroisse 
de Saint-Saud qui consistent en froment, seigle, advoine, balliarge, bled 
noir, bled d’Espaigqe, bled orge et autres grains a raison de l'onzain, en¬ 
semble la laine et chanvre sans en rien excepter ni réserver sur ladite pa¬ 
roisse que les villages de Baynat, Laveyrière et Bonnefond... moyennant 
chaque année la quantité de 365 septiers de bled seigle et 18 septiers 
de bled noir, ou sarrazin, le tout à la mesure de Chalup... 

Après cet acte, qui nous fait connaître les.principales pro¬ 
ductions du pays à celte époque, en voici un second, relatif 
à la topographie de l’abbaye : du 7 mai 1784, sommation à la 
requête dudit Louis Deynaud, prieur, relativement à la répa¬ 
ration de l’étang de Baynac, lequel, y est-il dit : 

Contient une surface très-considérable et un volume énorme d’eau qui 
de là s’échappe et s'écoule dans un autre étang qui se trouve, avec un 
moulin entre deux, par-dessus immédiatement de la maison de Peyrouze, 
placée dans un fond entre plusieurs collines fort resserrées et conséquem¬ 
ment fort exposée aux inondations.,. Il arrive souvent que l’eau s’élève 
dans ladite maison jusqu’à trois pieds de hauteur et plus... 

Là s’arrête pour nous la liste des religieux de Peyrouse 
jusqu’en 1793, époque à laquelle les quatre derniers désignés 
précédemment en furent chassés. Bientôt après, et en 1794, 
les bâtiments de l’abbaye et les fonds en dépendant furent 
vendus nationalement et adjugés à un nommé Delage, qui 
en fut évincé à défaut de paiement, et ils furent adjugés de 
nouveau le 18 décembre 1822, par l’administration préfec¬ 
torale de Périgueux, pour la somme de 8,300 francs, au profit 
de dame Marie-Anne de Sanzillon, épouse de M. Grange- 
vieille de Mazaubert, dont les descendants les détiennent 
encore. 

L’abbaye de Peyrouse avait, d’ailleurs, eu grandement à 
souffrir des guerres de religion, pendant lesquelles les hugue¬ 
nots en saccagèrent les bâtiments et démolirent presqu’en- 
tièrement son église byzantine, construite, dit la tradition. 


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— 169 — 

d’après le modèle de Saint-Front de Périgueux, à une date 
inconnue et sur les restes, encore apparents, de la première 
église contemporaine de la fondation de l’abbaye. Cette 
église, est-il dit dans Y Annuaire de tan XII (1804), do M. Del¬ 
fau, est beaucoup plus ancienne que le corps des bâtiments 
de l’abbaye; elle est construite dans un genre mauresque et 
elle est intérieurement presque ronde. Mais d’importantes 
réparations y furent faites du temps du roi Louis XV 
et avec les subsides accordés par ce prince, qui lit octroyer 
par son grand conseil, le 7 septembre 1741, aux prieur, 
syndic et religieux l’autorisation de poursuivre devant 
lui les débiteurs et usurpateurs des biens et droits de 
ladite abbaye. Voici, au surplus, ce qu’il reste aujourd’hui 
des bâtiments, ainsi restaurés vers la même époque proba¬ 
blement : le corps-de-logis sur caves voûtées, composé au 
rez-de-chaussée d’un grand vestibule à droite duquel se 
trouvent l’ancien réfectoire, une cellule, un salon et une 
chambre ; à gauche de ce vestibule, un corridor sur lequel 
ouvrent deux chambres, deux cabinets et une cellule. La par¬ 
tie à droite est surmontée d’un pavillon carré formant le pre¬ 
mier étage et comprenant trois cellules, une chambre moyenne 
et une vaste chambre, appelée la chambre du Roi à cause d’un 
portrait du Roi Louis XV, peint sur toile, donné par lui à 
l’abbaye et que l’on voit encore sur la cheminée. On remar¬ 
que aussi à l’intérieur de ce pavillon de belles boiseries et un 
escalier en pierre avec sa rampe en fer forgé. A l’ouest de ces 
bâtiments est une vaste cour entourée par les cloîtres et qui 
était autrefois entièrement close par la maison abbatiale, qui 
n’existe plus. De l’église, il n’y a plus qu’une chapelle de neuf 
mètres carrés, voûtée en coupole et représentant la qua¬ 
trième partie environ de l’édifice primitif. 

Près de cette chapelle, et à la base de l’une des collines, 
qui enserrent ce lieu, jaillit une source appelée la fontaine 
sacrée et où l’on vient, souvent et même de fort loin en dévo¬ 
tion, mais principalement au mois de juillet, le jour de la 
Saint-Jacques, fête patronale de la localité. L'eau de cette 
fontaine, toujours glacée, même à l’époque des grandes cha¬ 
leurs, passe, de temps immémorial, pour avoir la propriété 


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— 170 — 

de guérir spécialement les éruptions et maladies de la peau, 
notamment les gerçures aux mains. Il suffit, dit-on, pour cela, 
de les y plonger et d’aller ensuite à la chapelle y dire une 
courte prière et y déposer une petite offrande, un sou ou un 
œuf. à volonté. 

Gela dit, il ne nous reste plus qu'à signaler l’existence de 
deux autres chapelles dans la conunune de Saint-Saud-la- 
Coussière : la première, située au village de la Chapelle-Ver¬ 
laine auquel elle a donné son nom, aujourd’hui disparue, mais 
qui existait encore au xviii* siècle, d’après la carte de 
Belleyme ; la seconde, due il y a quelques années à l’initiative 
de M. Vedey, alors curé de Sainl-Saud, dédiée à Notre- 
Dame-des-Landes et élevée dans les landes de Beynac, près 
du village de ce nom, sur le terrain et avec les matériaux 
donnés par la famille de M. de Las Escuras de Beynac. 

Tel fut l’état ancien de cette contrée au point de vue reli¬ 
gieux et depuis l’avénement du christianisme. Sur la ligne 
séparative de la commune de Saint-Saud d’avec celle de 
Milhac, dont nous allons retracer l’historique au chapitre sui¬ 
vant, existe un dolmen qui n’a pas été encore exactement 
décrit. 

(j1 suivre). 


B. DE liAUeABDlÈaE. 


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— 171 - 

VARIA. 


RAPPORT. 

SOUYBKnt broehvre in-l8de 186 pages; Périgueu, Cassard frères. 


Messieurs, 

M. l’abbé Dumoulin, archiprêtre regretté de Ribérac, écrivait en 1870 les 
lignes suivantes au sujet de M. Tabbé Gouzot, alors nouvellement appelé 
à la tête de la paroisse Saint-Front de Périgueux : 

« Dans les divers postes qu’il a occupés, il s'est surtout distingué par 
une inépuisable charité pour les petits et les pauvres, une ardeur éclairée 
pour les œuvres et un esprit exceptionnellement conciliant^ toujours 
à la recherche des traits d*union dans les hommes et dans les choses, » 

Ces paroles dépeignent admirablement la vie sacerdotale de votre 
éminent confrère. Cette ardeur à vouloir concilier les éléments divers 
de notre société moderne se manifeste non-seulement dans les actes de 
son ministère, mais encore dans les productions de sa plume. De popu¬ 
laires fondations créées par lui, comme le Cabinet de lecture péri- 
gourdin, la Société de Saint-Front, n’avaient eu d’autre but que de 
rapprocher du sein secourable de l’Église des âmes égarées et de 
retenir par un lien religieux les jeunes gens loin de la dissipation des 
villes. D’un autre côté, ses écrits sont l’expression de ses généreuses 
idées ; il s’en dégage, de plus, un salutaire enseignement pour les prêtres, 
dont le rôle est si difficile au milieu de notre époque bouleversée. 

Le recueil intitulé : Souvenir^ dont nous avons à vous entretenir spécia¬ 
lement, vous fera connaître à la fois le prêtre et l’écrivain. L’auteur n’a 
point signé ces pages si intéressantes à tant de titres ; mais les frag¬ 
ments qu’elles renferment proclament assez haut son nom. Ici encore 
nous retrouvons la môme suavité de pinceau, la môme fraîcheur de coloris 
remarquées déjà dans une œuvre capitale que M. l’abbé Gouzot se pro¬ 
pose d*agi*andir et de compléter : La Chartreuse de Vauclaire en Péri- 


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— 172 — 

gord (4). C’est la même pureté de style, la même harmonie poétique, soit 
que dans le choix de ses allocutions et discours il parle du Souvenir, 
célèbre le quatre-vingtième anniversaire de la naissance de Pie IX ou 
consacre quelque hommage à la mémoire de confrères méritants; soit 
qu’il analyse des ouvrages qui intéressent le Périgord religieux ou qu’il 
touche à l’archéologie et à l’histoire dans des articles plus conformes à 
votre genre d’études. 

Nous ne dirons rien de la première partie de cette œuvre : une plume 
plus autorisée que la nôtre vous la fera mieux connaître que nous ne 
saurions le faire. le cardinal Donhet, archevêque de Bordeaux, après 
avoir lu ce livre dédié par l’auteur à ses anciens et nouveaux parois¬ 
siens, a écrit à ce dernier la belle lettre suivante, qui se passe de tous 
commentaires : 


c Bordeaux, le 27 mai 1879. 


» Monsieur le Curé, 

» Heureux l’homme qui, en remontant le cours de sa vie, peut saluer avec 
amour et joie chacun des souvenirs qui la remplissent I II y réveille avec 
délices les pensées, les actions vertueuses qui l’ont enrichie et embellie. 
Toutes ces lumineuses apparitions, que le temps avait à demi assoupies, 
se redressent, se raniment, et en passant devant lui, s’inclinent, avec un 
respectueux sourire et rendent témoignage à sa foi et à sa vertu. Elles 
le félicitent de sa constante fidélité à la crainte de Dieu et à l’amour de 
ses semblables. De tous les points de sa vie il s’élève des voix qui le 
bénissent et qui l’approuvent. A ces voix aimées s’unit la voix appro¬ 
batrice de la conscience, et de concert elles semblent appeler la grande 
et suprême voix du Juge qui doit dire : t Venez les bénis de mon Père. > 

» Oui, Monsieur le Curé, mille fois heureux l’homme qui n’a pas à coor- 
ner son front rougissant devant l’histoire de sa vie, l’homme à qui il ne 
doit pas être dit : « Quem ergo fructum habuistis tune in illis in 
quibus nunc erubescitis ? » 

» J’aime donc le titre de votre écrit : Souvenir. J’aime surtout l’épi¬ 
graphe sur laquelle vous l’appuyez : Sine intermissione memoiiam 
vestrï facio. Le souvenir est la patrie des âmes afiectueuses. U triomphe 
du temps et de l’espace. Il arrête, il immobilise les jours si courts et si 
rapides. Il est vainqueur de la mort qui voudrait tout effacer. D éter- 


(1) Ribérac, Delecroix, isao. 


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— 173 — 

aise dans Tàme les sentiments et les affections que tend à emporter trop 
vite notre légèreté native. 

» Yos tableaux ou plutôt vos miniatures sont charmantes, mon cher 
Monsieur. Elles sont pleines de fraîcheur et de grâce. Vos coups de pin¬ 
ceau délicats. Vos couleurs se fondent et se nuancent avec une habileté 
de Maître. Laissez-moi vous le dire sans figure : vous maniez parfaitement 
notre belle et limpide langue, mais si chatouilleuse et si facile à blesser. 

» Tai savouré avec bonheur vos pages à la fois si élégantes et si so¬ 
bres, si pures et si simples, si riches et si modestes. Depuis votre Louise, 
encore ou plutôt belle surtout sous les coups de la mort, flos succisus 
aratro, et saluant d*un sourire baigné de larmes, comme TAndromaque 
de Ylliade^ sa tendre mère qu*elle quitte, et le Ciel où s'envole sa jeune 
âme ; oui, depuis le portrait virginal de cet ange, que le Ciel n*a fait que 
montrer à la terre, jusqu'à votre touchant et magnifique chapitre du 
Souvenir ; j'ai tout lu, tout savouré, et parvenu d'un seul trait à la fin du 
livre, mes lèvres n'ont murmuré que cette unique plainte : En vérité, 
c*est trop court. 

B Agréez, Monsieur le Curé, l'expression de mon souvenir affectueux. 

f Ferdinand, cardinal DONNET, 
Archevêque de Bordeaux, n 

Cette lettre, placée en tète du livre que nous avons l'honneur de vous 
présenter, figure dans le dernier volume de ces œuvres si variées de M^ 
le.cardinal Donnet, qui demeureront comme l'un des plus beaux monuments 
élevés dans ce siècle à la science et à la religion. N'admirez-vous pas. 
Messieurs, cette plume épiscopale, dont les années ne peuvent refroidir 
la verve éloquente ? 

La partie historique et archéologique du livre ; Souvenir n'honore pas 
moins votre pieux et docte collègue. Je vous signalerai tout d'abord, avec 
une lettre sur l'orgue de sa cathédrale, des notes sur l'église de Saint- 
Cyprien, son ancienne paroisse, si intéressante au point de vue de la reli¬ 
gion, de l'histoire et de l'art, et qui possède, avec une épine de la Sainte 
Couronne, le cœur de l'illustre Sarladais Christophe de Beaumont, 
archevêque de Paris au xviii* siècle. 

■ Que de souvenirs dans cette église 1 dit M. l'abbé Gouzot. Un soli¬ 
taire du VI* siècle, si illustre que saint Grégoire de Tours, dit qu'il était 
d'une sainteté magnifique ; les luttes de la civilisation catholique contre 
le mahométisme, les protestants, lés incrédules et les Jansénistes ; la suc¬ 
cession non interrompue pendant douze siècles de tant de moines, d'ar- 

* 


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— 174 — 


listes, de savants et de saints qui n’ont cessé de se livrer aux travaux les 
plus féconds; enfin un éminent pontife, l’admiration des souverains 
étrangers...» 

Ailleurs, M. l’archiprétre de Saint-Front, déplorant que la Dordogne 
restât privée d’un centre d’émulation et de travail pour les études histori¬ 
ques locales, — si bien réalisé depuis par la fondation de la Société 
archéologique, à laquelle nous sommes fier d’avoir pu contribuer, — eut 
l’idée de consacrer à ces études une partie de la publication hebdomadaire : 
la Semaine religieuse du diocèse de Péngueux et de Sarlat. Il adressa, à 
cet effet, un éloquent appel à tous les correspondants de cette feuille 
diocésaine. Sa lettre donne des avis que votre Société a su mettre à 
profit. 

La description des monuments accompagnée de leur dessin, l’étude des 
traditions orales, l’impression des actes originaux ou la copie authentique 
de tous les vieux manuscrits dans leur forme primitive, les monographies 
d’hommes, d’églises, de châteaux ou de communautés, l’analyse et l’ap¬ 
préciation des ouvrages imprimés, tel était le vaste champ que M. l’abbé 
Gouzol proposait aux recherches des lecteurs de la Semaine religieuse : 
entreprise louable, dont le succès et la durée ne pouvaient être entière¬ 
ment assurés que par une publication indépendante et uniquement consa¬ 
crée à l’archéologie et à l’histoire. 

Nous ne devons pas moins tenir compte à M. l’abbé Gouzot de ses 
efforts toujours tendus vers le bien public. Rendre à la science l’hommage 
le plus complet qui lui ait jamais été offert dans notre pays, telle était sa 
noble ambition. « C’est bien à nous, ministres du Dieu des sciences, de 
prendre une telle initiative. Dans le passé, comme dans l’avenir, dans les 
lettres et dans les sciences, nous ne redoutons que l’erreur et l’ignorance, 
la vérité sera toujours notre amie 1 » 

Et, par quelques exemples tirés des annales de notre antique Périgord, 
M. l’abbé Gouzot démontrait l’intérêt de notre histoire locale depuis les 
Gaulois et les Romains jusqu’à nos jours. 

« La patrie, s’écriait-il avec un patriotique accent, n’est pas seulement 
l’air natal, le sol et les horizons ; ce sont les hommes, les idées, les évène¬ 
ments, les croyances, en un mot les souvenirs qu’elle représente. Or, 
pendant ces 3,000 ans, que de faits, de monuments et d’idées complé¬ 
tant l’histoire générale de la France I... » 

« Que de spectacles le futur historien du Périgord aura à décrire, dit-il 
plus loin. Les druides sacrifiant sur les hauteurs et dans les bois sacrés; 
César campant sur les coteaux de la Bécède et de Yésunne ; saint Front, 
disciple de Notre-Seigneur et ami de saint Pierre, nous apportant la vé¬ 
ritable religion ; le catholicisme luttant contre les doctrines païennes, 


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— 175 ^ 


arienneà, musulmanes, protestantes et révolutionnaires; Charlema¬ 
gne, dont le nom remplit le monde, s’arrêtant en Périgord pouj* 
fonder un couvent ; saint Louis rendant la justice sous les ormes de Pale- 
vésis; saint Louis, au milieu des grands de son royaume, prosteraé au 
pied du saint Suaire, dans la belle église de Gadouin ; le cardinal de 
Talleyrand, protecteur des lettres, fondateur de Vauclaire, refusant plu¬ 
sieurs fois la tiare, intervenant pour la paix avant et après la bataille de 
Poitiers et arrêté par la mort dans la croisade contre les Turcs ; nos so¬ 
litudes et nos villes retentissant de la prière liturgique de tant de moines 
et de religieuses, qui représentent la paix, la lumière et la charité au milieu 
de ces dévastations ; Montaigne écrivant ses Essais ; Fénelon compo¬ 
sant le Télémaque ; Belzunce à Marseille ; M?' de Beaumont, à La Roque, 
réfutant Voltaire et Rousseau; Jacques de Maleville, collègue de Portalis et 
de Tronchet dans la rédaction du Code civil ; le général Daumesnil dé¬ 
daignant le million de Blücher et lui répondant qu’il défendrait Vincennes 
et garderait sa lettre pour la dot de ses enfants ; Maine de Biran se mettant 
à la tête de la philosophie spiritualiste de notre temps ; enfin une série 
de dix-huit siècles de pontifes depuis saint Front jusqu’à M»' Dabert, ne 
cessant d’édifier, d’éclairer, de diriger et de bénir ! 

« Homère et Virgile, dont tous les échos ont redit les chants, avaient-ils 
un aussi beau sujet ? » 

Tel était le monument que M. l’abbé Gouzot, sous l’imphlsion de 
M^ Dabert, président d’honneur de votre Société, se flattait d’élever 
à la gloire de notre province. Vous avez complété cette œuvre, Messieurs, 
et le succès a dépassé vos espérances.'Vous avez su grouper dans une 
fraternelle association tous ceux qu’animait le goût des études historiques : 
à leur tète vous avez été heureux de remarquer ces deux vénérables con¬ 
frères, dont les vues, d’accord avec les vôtres, avaient en quelque sorte 
préparé la voie à vos travaux. 

Si vous avez regretté que ses fonctions ne permettaient pas à l’évêque du 
diocèse de prendre une part plus active à vos recherches scientifiques, 
M. le curé de Saint-Front vous a offert parfois des pages savantes, accueil¬ 
lies par vous avec empressement. N’avez-vous pas récemment publié de 
lui des lignes touchantes sur la mort de M. le marquis de Commarque? 
C’est à l’occasion de cette notice consacrée à la mémoire de l’un de vos 
collègues, que S. E. M^ le cardinal Donnet adressait de nouveau à son 
auteur ces lignes flatteuses : 

• Le plaisir que j’ai eu en vous lisant m’a causé un regret, celui de ne 
vous avoir pas lu plus souvent. 


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— 176 ^ 

n Vous avez dit beaucoup de choses en peu de mots et vous les avez 
bien dites. » (1) 

En un mot, ce recueil : Souvenir^ intéresse à la fois les prêtres qui pour¬ 
ront y puiser de graves leçons, et les archéologues y trouver d’utiles ren¬ 
seignements. n sera le digne complément d’œuvres remarquables, qui 
justifient le mot suivant du recteur de l’Académie de Bordeaux, félicitant 
leur auteur, élève de seconde au collège de Bergerac, d'avoir analysé avec 
un sens exquis l’un des chefs-d’œuvre du fabuliste La Fontaine : 

U En appréciant ainsi les œuvres des autres, il se mettra à même d’en 
produire lui-même qui le placeront un jour au premier rang. » 

Vous n’auriez, Messieurs, d’autre reproche à adresser à votre confrère 
qu’au sujet du silence qu’il a trop souvent gardé à votre égard, et de la 
brièveté de ses communications. Aussi, après avoir parcouru les divers 
chapitres de cette dernière publication, dont il vient de vous faire hom¬ 
mage, serez-vous tentés de dire avec l’archevêque de Bordeaux : En vérité, 
c*e$t trop court ! 


A. DujàrrioDbscombbs. 


(1) Lettre datée de Bordeaux, le 18 octobre 1879, reproduite en tête da tirage à 
part de la Notice sur M. le marquis de commarque. 


Deux planehet accompagnent cette livraieon. — La l^*, photographiée^ repréeente le Jfoffr»- 
autel de Vigtiee de Laàouze^ du xri* eiêcle; — la 9*, lithographiée^ repréeente deux Heurtoirs, 
des XVI* et xvii* eiiclet. 


Vu : 


Le Secrétaire^Oénéral, 


Fkrd. VILLBPBLBT. 


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— 177 - 

SÉANCES MENSUELLES 

DK LA 


SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DU PÉRIGORD. 


Séance du jeudi avril 1880. 

Présidence de M, le docteur GALT 


La séance est ouverte à midi et demi, dans la salle habi¬ 
tuelle. 

Sont présents : MM. de Froidefond, le marquis de Fayolle, 
de Roumejoux, Crédot, le marquis d'Abzac de La Douze, 
l’abbé Brugière, Dujarric-Descorabes, Charles Durand, le 
chanoine Labat, le baron de Saint-Saud, le colonel Sermen- 
san et Villepelet. 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 

A l’occasion de cette lecture, M. de Sajnt-Saud demande à 
donner communication de la note suivante qui lui a été re¬ 
mise par M. l’abbé Chevssac : 

€ Puisque par suite des notes demandées et non reçues, 
mon article n’a pas pu être soumis assez tôt à la Société pour 
être approuvé, je le retire jusqu'à nouvel ordre après des 
renseignements parvenus ces jours derniers do La Monzie. 
D’où je conclus qu’il faut abandonner les quatre Evangélistes 
insufilsants, et retenir le tableau principal retouché avant 
1789 par les peinties ambulants, — et pour l’histoire de l’art, 
élargir la question et songer à la date de 1638 (vœu de Louis 
XIII). Peut-être les archives municipales d’Eymet, dont l’é¬ 
glise ainsi que La Monzie et autres sont sous le vocable de 
l’Assomption, nous rediront l'influence exercée et les œuvres 
produites dans nos églises à l’occasion de ce vœu. Ce côté 
délicat de la question me paraît assez intéressant et assez 
Toai vu. — 9* limifon. — Uii-Juin INO. 12 


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— 178 — 

positif pour être l’objet de recherches corroborées dores et 
déjà par des analogies et des similitudes de position dont 
nous avons à La Roche-Chalais un singulier exemple : 

» Du 22 octobre 1811, bénédiction solennelle de la nouvelle 
» église de La Roche-Chalais. Nous soussignés, etc... avons 
» donné à la susdite église le nom de Saint-Napoléon. » 

» Il y a lieu de rapprocher cette date du titulaire de celle 
du tableau de Saint-Napoléon, peint à cette occasion et placé 
au-dessus du maître-autel. L’église en 181! est sous le voca¬ 
ble de Saint-Napoléon, et probablement en 1815 elle est pla¬ 
cée sous le vocable de l’Assomption. Il ne reste pas trace de 
ce changement dans nos archives. 

> Du reste, et quant à l’appréciation des tableaux de La 
Monzie au point de vue artistique, mon travail rapidement 
écrit et assez réservé montre qu’en face des notes insuffisan¬ 
tes que je possédais, je voulais témoigner de ma bonne 
volonté et par mes points d’interrogation appeler une étude 
plus complète, avant de livrer l’article à la publicité. » 

Le mémoire précédemment confié à M. Gérard de Fayolle 
sera rendu à M. l’abbé Cheyssac qui a le projet d’agrandir 
le cadre de son étude. 

M. LE Président énumère rapidement les ouvrages qui ont 
été offerts à la bibliothèque de la Société dans le courant du 
mois de mars: 

Les Mémoires de la Société nationale des Antiquaires de 
France, tome XXXIX, quatrième série, tome IX, in-8*, Paris, 
1878, contenant une noie de M. de Laurière sur l’épée en 
bronze de M. du Burguet trouvée dans la commune de Saint- 
Paul-Nisonne ; 

Le volume du Congrès archéologique de France tenu au Mans 
et à Laval en 1878, in-8”, Paris, 1879 ; 

Deux numéros du Bulletin de la Société Linnéenne delà Cha¬ 
rente-Inférieure, premier trimestre de 1879 et de 1880, 
in-8“ -, 

Le Bulletin du Bouquiniste, n®* 533 et 534, 1®' et 25 mars 
1880; 

Le Giornale araldico de l’Académie de Pise, n® 7-8, janvier 
et février 1880 ; 


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— 179 — 

Par M. Dujarric-Descombes, Mémoire sur les archives mu¬ 
nicipales de PérigueuT, brochure in-8*, Périgueux, 1880 ; 

Par AI. Albert de Massougnes, Les écoles primaires en An- 
goumois avant 1789, brochure grand in-8®, Angoulême, impri¬ 
merie Baillarger, et le Testament de François de Péricard, évê¬ 
que d’Angoulême, brochure in-8® ; 

Par M. l’abbé Pergot, Une vie de dix-sept ans ou Robert de 
Saint-Exupéry, brochure in-8®, Périgueux, Cassard frères, 
1879; 

Par M. l’abbé Gremaud, professeur et bibliothécaire can¬ 
tonal à Fribourg,ZJocMWcnts relatifsA l’histoire du Voilais, tome 
IV, 1331-1350, un vol. in-8®, dans lequel sont rapportées plus 
de cent chartes relatives à notre compatriote Philippe de 
Chamberlhac, évêque de Sion au xiv® siècle, puis de Nice et 
plus tard archevêque de Nicosie dans l'île de Chypre ; 

Par M. Crédot, Déclaration du Roy pour rétablissement de la 
capitation, in-8®, Limoges, chez Estienne Leclerc, 1695, et le 
Précis à nos seigneurs du Conseil pour les habitans de la 
ville de Périgueux contre les fermiers du Domaine, 4 feuillets 
in-folio, du siècle dernier; 

ParM. Dujarric-Descombes, une photographie de la lan¬ 
terne des morts de la ville de Sarlat ; 

Par M. Versepuy, conservateur du Musée de Clermont- 
Ferrand,une photographie d’un pied de statue en bronze doré, 
découvert à Royat-les-Bains. 

Des remercîments sont exprimés aux donateurs. 

M. LE Président a reçu une lettre très-bienveillante de M. 
Léopold Delisle, membre de l’Institut, qui lui demande, pour 
la Bibliothèque'nationale, la 3® livraison du tome I®' de notre 
BuWetin, ce fascicule n’ayant jamais été envoyé par le dépôt 
légal. 

M. LE Secrét.vire-général croit qu'il en reste encore un 
ou deux exemplaires. De son côté, il a reçu de M. Nicard, 
bibliothécaire de la Société nationale des Antiquaires de 
France, une demande de la collection tout entière à laquelle 
il sera impossible de donner satisfaction, nos premiers volu¬ 
mes étant épuisés. 

M. le Secrétaire de la Société des langues romanes de Mont- 


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- 180 - 

pellier demande aussi l’ouvrage de la Sigillographie du Péri¬ 
gord : M, le Secrétaire général répondra qu’il est attribué seu¬ 
lement aux membres titulaires et non aux correspondants et 
Sociétés correspondantes. 

M. le baron Roger de L.v B.\tut, élu membre titulaire 
dans la dernière réunion, adresse ses remercîments à la So¬ 
ciété. 

M. Elie DE Bir.4^n, appelé par le service militaire à Berge¬ 
rac comme ofllcier de l’armée territoriale, nous exprime le 
regret de ne pouvoir représenter la Société au congrès scien- 
tiiique de la Sorbonne. 

M. l’abbé Bertrand, directeur du grand séminaire de Bor¬ 
deaux, nous envoie un numéro de la Revue catholique de 
Bordeaux dans lequel est publié un document inédit concer¬ 
nant le Périgord, Lettre inédite dAnne de Brûzac, abbesse des 
Clarisses de Périgueux au cardinal François de Sourdis, et 
recommande à la bienveillance de la Société les débuts de 
son recueil. 

M. l’abbé Cheyss.vc nous transmet en communication le 
plan du chiseau d’Escandailles, commune de Monsac, qui a 
été levé par M. Lavigné, instituteur public. Ce cluseau est 
situé à cent mètres environ, à droite, de l’ancienne route de 
Faux il Beaumont ; il a été déblayé, il y a deux ans, et on a 
recueilli dans les déblais quelques fragments insignifiants de 
poterie vernissée et non vernissée, qui ont paru à M.le Prési¬ 
dent remonter au vii« ou vni* siècle, quelques ossements de 
rongeurs et des pierres calcinées. 

M. LE Président présente divers objets qu’il a acquis ou 
qui lui ont été donnés pour le Musée départemental : 

1» Une hache en fer, de l’époque gauloise, avec douille car¬ 
rée, qui a été trouvée près de Fossemagne. Il en rapproche 
le dessin de la hache trouvée dans les lacustres, la seule qui 
soit connue, et fait remarquer leur ressemblance ; 

2' Un demi-gros d’argent, monnaie de Philippe-le-Bel, de 
la lin du xm* siècle, donné par M. Delluc; 

3* Une épée,du xiv* siècle, à lame courte, à quillons recour¬ 
bés du côté de la pointe, donnée par M. Cuisset, ouvrier ma¬ 
chiniste à la Compagnie du chemin de fer d’Orléans ; 


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— 181 - 

4“ Un fragment d’anneau ou de bracelet en cuivre, du xvi* 
siècle, portant l’inscription MEMENTO MEI ; 

50 Une boussole en cuivre de Le Maire fils, à Paris, du xviii* 
siècle. 

M. DE Saint-S.vud dépose aussi sur le bureau un certain 
nombre de pièces de monnaie, une monnaie de Gordien III, 
une pièce aux armes de Berne, des monnaies de François II, 
Henri III, do Henri II, prince de Béarn, des pièces espagio- 
les, etc. 

M. DE Roumejoux donne ensuile communication d’un acte 
de réquisition, du 4 septembre 1345, adressé par les consuls 
de Cahors aux chanoines et Chapitre de la cathédrale, pour 
les inviter à faire fortifier la ville, Bergerac ayant été pris 
de vire force par les Anglais quelques jours auparavant, le 
vendredi après la Saint-Barthélemy. M. de Roumejoux dit 
que ce document tire surtout son importance de ce qu’il vient 
rectifier la date de la prise de Bergerac fournie par Frolssart 
et confirmer les assertions de M. Bertrandy dans son livre 
des Anglais en Guyenne. Il s’attachera à faire ressortir ce point 
au moment de la publication du litre. 

M. Charles Dur.vnd demande la permission de lire aussi 
deux lettres de réfugiés protestants écrites de Périgueux aux 
consuls de Bergerac, quelques jours après la reprise de Péri¬ 
gueux par les catholiques en 1581, pour se plaindre des mau¬ 
vais traitements qu’ils enduraient depuis le départ de leurs 
coreligionnaires, et les engager à intercéder auprès du séné¬ 
chal. Ces pièces intéressantes seront publiées dans le Bwfte- 
tin. 

M. Dujarric-Descombes appelle ensuite l’attention de la 
Société sur d’anciens portraits d’évêques de Sarlat peints sur 
toile, qui existent encore soit dans la sacristie de la cathé¬ 
drale de cette ville, soit au presbytère, et souhaite qu’on 
cherche le moyen, avant que les traits ne soient totalement 
elfacés, de les reproduire dans le Bulletin par un dessin ou 
une photographie. 

Sur la proposition de M. le Président, l’assemblée prie 
MM. de Gérard et Tarde de s’occuper de cette question. 

M. l’abbé Brugière communique un mémoire sur l’an- 


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— 182 — 

cienne chapelle de Saint-Augûtre, située commune de Gou- 
lounieix, oü l’on voit encore les fondations. Elle devait être 
desservie autrefois par les Jésuites du collège de Périgueux 
qui possédaient le domaine de Saint-Augùtre et celui de Ma¬ 
rivaux, à un kilomètre de là environ, sur la hauteur. Prés des 
fondations de la chapelle est la pierre de Saint-Augûtre ou 
Sainte-Gûtre, qui porte d’un côté les armes de la ville et 
de l’autre celles del’évôque de Périgueux, Pierre Tison, et qui 
servait anciennement de limite de la juridiction. M. l’abbé 
Brugiére se propose de Joindre deux dessins à sa notice avant 
de la publier. 

M. LE SecretAIRE-6É.NÉR.4.L demande à lire ensuite une 
lettre d’alTaires de quatre pages, qui lui a paru le modèle du 
genre, écrite de Périgueux le iO décembre 1756, en termes 
parfaits, par Bertin à M"*' d’Hautefort avec laquelle il était 
en procès. Après lecture, l’assemblée décide que cette iettre 
sera insérée dans nos Varia. 

Avant de clore la séance, M. le Président fait voter sur 
l’admission d’un candidat qui a témoigné le désir d’entrer 
dans nos rangs. Après un vote d’acclamation, est déclaré 
admis membre titulaire de la Société historique et archéolo¬ 
gique du Périgord : 

M.Lavigné, instituteur public à Monsac, par Beaumont-du- 
Périgord, présenté par M. l’abbé Gheyssac et M. le baron 
Aymar deSaint-Saud. 

La séance est levée à deux heures du soir. 


Le secrétaire-géîiéralf Fcrd. Villepelet. 


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- 183 — 


Séance du mercredi 5 mai 1880. 


Présidence de M. le docteur GALY. 


La séance est ouverte h midi et demi, dans la salle habi¬ 
tuelle. 

Sont présents : MM. Alfred de Froidefond, le marquis de 
Fayolle, de Roumejoux, le vicomte de Lestrade, le marquis 
d’Abzac de La Douze, Michel Hardy et Crédot. 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et 
adopté. 

M. LE Président indique les ouvrages suivants comme 
ayant été ofierts à la bibliothèque de la Société dans le cou¬ 
rant du mois d’avril : 

Les Mémoires de la Société archéologique du Midi delà France 
seconde série, tome XI, années 1874 à 1879, renfermant un 
plan de Toulouse, au xvii* siècle, où l’on aperçoit, près de 
l’église Saint-Sernin ou Saint-Saturnin, le collège du Péri¬ 
gord qui fut fondé par le cardinal Hélie de Talleyrand; 

Le Bulletin de la Société départementale d'archéologie et de 
statistique de la Drôme, année 1880,53' livraison, dans laquelle, 
page 171,les travaux de notre savant correspondant M. Char¬ 
les Robert, sur la numismatique gauloise, sont remis en mé¬ 
moire, à l’occasion de la découverte, à Laveyron, d’une cer¬ 
taine quantité de monnaies de cette époque ; 

Le Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, nu¬ 
méros d’octobre, novembre et décembre 1879 ; 

Le Giornale araldico de l’Académie de Pise, numéro do 
mars 1880; 

Les Mémoires de la Société littéraire, historique et archéologi¬ 
que de Lyon, années 1877 et 1878, relatant le fait, observé chez 
nous également, de la rencontre, dans les lumulus de la 
Franche-Comté, de poteries, de cendres et d’une couche de 
pierres cassées qui annoncent la présence du cadavre dont 
elles sont comme le linceul, et en outre la découverte, par 


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- 184 — 

notre éminent correspondant M. Léopold Delisle, dans le 
mss. 54 de la Grande Bibliothèque de Lyon, d’une ancienne 
version latine inédite de trois livres du Pentateuque (Genèse, 
Exode et Deutéronome), dont l’exécution se rapporterait au vi* 
siècle, l’autre fragment de ce manuscrit ayant été dérobé et 
transporté en Angleterre,où il a été publié par son possesseur 
lord Ashburnham ; 

Le Bulletin de la Société scientifique, historique et archéolo¬ 
gique de la Corrèze, 2« livraison, janvier-mars 1880, contenant 
le Livre de raison d'une famille de Brive au xvi* siècle, dont 
l’auteur, M. F. de Maillard, porte le nom d’une famille péri- 
gourdine, et une Etude sur la vicomté de Turenne, où l’exis¬ 
tence d’un château de Fénelon dans cette vicomté sert de 
prétexte pour revendiquer en faveur de cette contrée l’im¬ 
mortel évêque de Cambrai. Or, chacun sait que Fénelon est 
né à Sainte-Mondane, en Périgord ; 

Le Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Cor¬ 
rèze, janvier-février-mars, 1” livraison de 1880; 

L’Histoire de l'Art, recueil el encyclopédie artistiques, un 
numéro, tome I, l'* année, 1880; 

Le Courrier littéraire de l'Ouest, no du 15 avril 1880, 6* li¬ 
vraison ; 

Le Bulletin du Bou/quiniste, n® d’avril 1880; 

Par M. Forneron, sa Notice sur le cardinal de Gramond, 
dont il a été admis à faire la lecture devant l’Académie des 
sciences morales et politiques, Paris, 1880 ; 

Par M. Ivan de Valbrune, les Ephémérides de Périgueux, n®* 
de décembre 1879 et février 1880 ; 

Par M. Grédot, le texte imprimé de l’arrêt du Parlement de 
Bordeaux, du 3 septembre 1751, rendant applicable à la com¬ 
munauté des notaires de la ville et cité de Périgueux l’arrêt 
du 2 juillet 1749, relatif à la conservation des vieilles minutes 
des notaires de Bordeaux, et un extrait des registres du même 
Parlement, du 7 mai 1789, imprimé en forme de placard, or¬ 
donnant aux notaires forains non réservés pour la ville d’Ex- 
cideuil et les paroisses de Saint-Médard et Saint-Martial de se 
borner, pour instrumenter, au lieu de la résidence fixé par 
leurs provisions. 


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— 185 - 

M. LE Président demande la permission d'y ajouter la co¬ 
pie d’un hommage rendu le 17 juillet 1626 à messire Fran¬ 
çois de Labraudière, évôque de Périgueux, par messire Guil¬ 
laume Dupuy sieur de Laforest, au nom du seigneur de Vi- 
gnolle. 

Des remerciements sout votés aux auteurs ou donateurs. 

M. LE Président communique à l’assemblée une brochure 
que vient de publier un archéologue bien connu, M. Milles- 
camps, sous ce litre : Silex taillés et emmanchés de l'époque 
mérovingienne (1). Après avoir rappelé les découvertes qui 
ont été faites de silex taillés dans les sépultures mérovingien¬ 
nes, tant en Normandie qu’en Bourgogne, et surtout dans le 
célèbre cimetière de Caranda, l’auteur décrit et figure deux 
silex, un grattoir et un simple éclat, portant des traces 
d’emmanchement, qui viennent d’ètre recueillis par M. 
l’abbé Hamard dans un cimetière franc, à Hermès (Oise). M. 
Millescamps conclut de ces découvertes que les outils en si¬ 
lex ont dû, chez certaines peuplades franques, être fréquem¬ 
ment et concurremment employés avec les outils en fer. 

M. Michel Hardy fait ses réserves sur l’opinion professée 
par M. Millescamps, et présente à ce propos les observations 
suivantes : 

« Les découvertes de silex taillés dans les tombes mérovin¬ 
giennes sont, dit-il, de deux sortes. 

» Dans certaines tombes, et c’est le cas le plus ordinaire, on 
no trouve à côté du guerrier franc qu’un ou deux silex taillés. 
Ce sont habituellement des lames de forme irrégulière, fa¬ 
çonnées sans aucun soin, mais toutes présentant un biseau 
qui, le plus souvent, est fortement ébréché. Ces pierres si¬ 
gnalées depuis longtemps par M. l’abbé Cochet dans les cime¬ 
tières francs de la Normandie, et par M. Baudot dans ceux 
de la Bourgogne, ont été décrites par ces éminents archéolo¬ 
gues comme étant de simples pierres à briquet ou pierres à 
battre le feu, et on ne saurait conserver à ce sujet le moindre 


(1) Extrait (les Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris ; séance du 18 dé¬ 
cembre 1879; Paris, A. ilennoyer, 1880, in-8»de7 pages avec 2 figures. 


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- 186 — 

doute. Elles portent, en effet, la trace des percussions nom¬ 
breuses faites avec un instrument enfer, et quelquefois sont 
entaillées profondément par suite d’un long usage. 

» Les silex emmanchés trouvés par M. l’abbé Hamard n’ont 
pas eu non plus d’autre emploi. Leur emmanchement seul 
offre un intérêt nouveau et mérite de fixer l’attention des ar¬ 
chéologues. Il avait pour but évidemment de protéger la main 
en donnant au silex un appui plus solide. 

» Ces pierres à briquet ont-elles été façonnées par les 
Francs ? — Je n’en doute pas, continue M. Michel Hardy, et 
volontiers j’admettrais que le grattoir emmanché, signalé par 
M. l’abbé Hamard, fût aussi leur œuvre. Toutefois, je vais 
citer un fait qu’il convient de noter. Il n’y a qu’un demi-siè¬ 
cle, nos pères faisaient encore usage du silex pour façonner 
leurs briquets et des pierres à fusil. Or, un vieillard de Ter- 
rasson, dans ce département de la Dordogne, me racontait 
que lorsqu’il était enfant, lui et ses petits camarades allaient 
à la grotte du Pouzet, station préhistorique voisine de leur 
demeure, ramasser des silex taillés. Leurs parents, me di¬ 
sait-il, leur recommandaient de choisir de préférence les si¬ 
lex arrondis à une de leurs extrémités, c’est-à-dire les grat¬ 
toirs, parce qu’ils offraient un biseau mieux approprié pour 
en faire jaillir des étincelles. — Les Francs, dans leurs péré¬ 
grinations, trouvant sur le sol un grattoir en silex que les 
hommes de l’âge de la pierre y avaient laissé, n’ont-ils pu de 
même remarquer sa forme et l’utiliser ? 

» Nous sommes amené à parler de la deuxième catégorie 
des découvertes de silex taillés dans les sépultures mérovin¬ 
giennes. 

» On sait que dans les nécropoles franques de Caranda, de 
Sablonnières et d’Arcy-Sainte-Restitue, dans le département 
de l’Aisne, ce n’est plus un ou deux silex isolés et grossiers 
de taille qui ont été trouvés dans les tombes des Francs,mais 
de nombreux instruments rangés avec précaution, par petits 
tas, sur les côtés du cadavre, et présentant tous les types 
d’armes et outils dont se servaient les hommes de l’âge néoli¬ 
thique ou de la pierre polie. 

» Assurément une attention pieu.se, un soin religieux 


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- 187 - 

avaient présidé à la disposition de ces pierres; mais com¬ 
ment expliquer leur présence dans un pareil milieu, et quelle 
était leur origine ? 

1 Quelques archéologues avaient de suite conclu de ces 
découvertes que l’emploi des instruments en pierre s’était 
prolongé beaucoup plus tard qu’on ne l’avait supposé, et que 
lesFrancsdonton retrouvait les restes avaient eux-mêmes poli 
ces haches, taillé ces pointes de flèches d’un travail si délicat, 
en un mot façonné tout ce mobilier lapidaire qui les accom¬ 
pagnait dans leurs sépultures. 

> Cette conclusion, que MM. l’abbé Hamard et Milles- 
camps cherchent vainement, croyons-nous, à faire prévaloir, 
tombe d’elle-mêrae devant l’observation plus attentive des 
faits. 

» Tout d’abord, les découvertes dont il s’agit sont tout-à- 
fait exceptionnelles. Sur plusieurs centaines de cimetières 
mérovingiens qui ont été explorés dans les diverses régions 
de la France, ceux de Caranda, de Sablonniéres et d’Arcy- 
Sainte-Restituesont les seids qui aient donné lieu jusqu’ici à 
de pareilles constatations. Comment supposer, d’autre part, 
que l’industrie de la taille du silex eût été particulière aux 
peuplades franques inhumées dans ces trois cimetières, quand 
d'ailleurs les armes et outils en fer et en bronze recueillis 
dans les tombes de ces mêmes Francs ne se distinguent pas 
de ceux de leurs frères d’armes î 

» En second lieu, les silex dont nous nous occupons, si on 
examine ceux rencontrés dans une même tombe, présentent 
des aspects bien différents. Il en est d’assez bien conservés, 
d’autres sont revêtus d’une patine épaisse, et l’on voit que 
plusieurs ont séjourné longtemps sur le sol, au contact de 
l’air. Si ces instruments avaient été taillés par les Francs, il 
est évident que leur état de conservation serait le même. 

» Enfin, ce n’est pas seulement dans les tombes que se 
rencontrent ces silex taillés, mais on en h recueilli dans tout 
te sol avoisinant. Cette dernière observation très-importante, 
en démontrant que les cimetières de Caranda, de Sablonniè- 
res et d’Arcy-Sainte-Restitue occupent l’emplacement de 
stations en plein air des temps préhistoriques, résout bien 


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- 188 - 

simplement le problème archéologique soulevé par ces dé¬ 
couvertes. 

1 Les instruments de l’âge de la pierre, notamment les ha¬ 
chettes polies et les pointes de flèches, ont de tout temps, on 
le sait, frappé l’imagination populaire. L’opinion la plus 
répandue les faisait tomber du ciel et leur attribuait milie 
vertus bienfaisantes. Dès lors, n’est-il pas tout naturel d’ad¬ 
mettre que les Francs de Garanda, par exemple, creusant la 
tombe de l’un des leurs et trouvant dans le sol, à diverses 
profondeurs, de ces pierres mystérieuses, les aient soigneu¬ 
sement recueillies et déposées pieusement, comme amulettes 
et objets votifs, près do la dépouille de leur cher défunt? — 
Cette explication nous paraît la mieux fondée et nous n’hési¬ 
tons pas à l’admettre. » 

M. LE Préside.nt rappelle ensuite que notre honorable 
confrère M. de Montégut a lu au congrès des Sociétés sa¬ 
vantes, tenu récemment à la Sorbonne, son mémoire ayant 
pour titre : Essai historique des Etals du Périgord (1368-1651), 
et il est heureux de pouvoir citer le passage suivant de la 
Revue politique et littéraire ; 

« Le travail de M. de Montégut n’est pas une étude de 
i seconde main ; il n’a pas compilé des récits de chroni- 
» queurs ou d’historiens plus ou moins bien informés, plus 
i ou moins sincères. Les recherches ont été poursuivies 
» pendant de longues années et ont mis entre ses mains les 
» procès-verbaux authentiques des Etats. Ces procès-verbaux, 
» rédigés avec un soin trop rare, vont jusqu’à donner in- 
» extenso les discours des orateurs. C’est un spécimen curieux 
» et peut-être unique de ce qu’étaient autrefois nos assem- 
» blées provinciales. » 

La Société félicite M. de Montégut d’avoir mené à bonne 
fin cet intéres.sant travail, et elle s'associe aux éloges qui lui 
ont été décernés, en attendant de pouvoir, comme cela a été 
convenu, procéder à sa publication. 

M. Michel Hvrdy présente un dessin au lavis exécuté par 
notre confrère M. Féaux, figurant plusieurs os gravés, re¬ 
cueillis à Laiigerie Basse, etqui font partie de sa riche collec¬ 
tion d’antiquités préhistoriques. 


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- 189 — 

• Sur la proposition de M. le Président, l’assemblée décide 
que ce joli dessin paraîtra au Bulletin, et M. Hardy est prié 
d’y joindre un texte. 

M. Michel Hardy donne ensuite lecture de son intéressant 
rapport sur une étude de M. Jean Laumônier intitulée : 
Essai sur l'histoire ethnologique des races préhistoriques de la 
France. — L'analyse de M. Hardy sera insérée au Bulletin. 

M. le marquis d’Abzac de La Douze demande la parole 
pour donner communication de son rapport sur la vente de 
la châtellenie de Vernh. — Conformément à l’avis de l’as¬ 
semblée, ce rapport paraîtra dans nos Varia. 

Notre honorable confrère montre ensuite une géode 
que l’on pourrait confondre avec un travail artistique et 
qui n’est que le résultat du lavage de la partie calcaire 
laissant en saillie des portions siliceuses qui figurent ainsi un 
dessin. Cette géode a été découverte par M. l’instituteur de 
Beauronne; une autre semblable, qui appartient au Musée 
départemental, provient de Laugerie-Basse. 

M. LE Président fait remarquer sur le bureau plusieurs 
objets qu’il a acquis ces jours derniers pour le Musée à une 
vente faite à Périgueux : ce sont deux statuettes en bois du 
XVII* siècle, représentant l’une Sainte Anne et la Vierge, 
l’autre un Saint Roch, dont le style accuse l’influence de 
l’école de Legros, et qui ont dû faire partie de l’ornementa¬ 
tion de meubles de l’époque ; des coraux d’Afrique provenant 
de la ville de Bône; enfin un collier en ambre jaune [succin) 
et un bracelet d’enfant en améthyste, dont on ignore la pro¬ 
venance. 

M. LE Président lit ensuite une lettre de la Société archéo¬ 
logique et historique de la Charente réclamant un exemplaire 
de la Sigillographie du Périgord. — Bien que cette demande 
soit très-flatteuse, dit M. le Président, la Société a le regret de 
ne pouvoir l’accueillir, car il a été décidé que les membres 
titulaires seuls avaient droit à ce précieux ouvrage. 

Notre honorable confrère M. Deslignières, architecte à 
Paris, adresse à M. le Président la lettre suivante : 

€ J’ai relevé, en 1873, avec mon confrère et excellent ami 
M. Levicomte, quelques édifices anciens de Périgueux. En 


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— 190 — 

1874, nous avons continué nos recherches ; nous eussions 
voulu dessiner toutes les vieilles maisons, recueillir tous les 
fragments d’architecture que le temps et des travaux récents 
ont encore épargnés, réunir les documents nécessaires pour 
faire revivre dans leur état natif et conserver ce que notre 
art a produit, depuis l’époque romaine jusqu’aux temps mo¬ 
dernes, dans une ville où le passé reste si palpitant. 

» J’ai terminé dernièrement une partie de ce travail con¬ 
sidérable, comprenant douze feuilles de dessins avec texte, 
constituant un ensemble exposé au Salon de Paris et classé, 
à mon nom, dans le Catalogue, section d’architecture, sous 
le numéro 6,807. 

» J’ai l’honneur de vous en prévenir, Monsieur le Prési¬ 
dent, dans l’espoir que les Membres de la Société historique 
et archéologique du Périgord qui se rendront à Paris pour 
visiter l’Exposition annuelle des Beaux-Arts examineront 
notre œuvre avec intérêt. » 

M. LE Président remercie M. Deslignières d’avoir songé à 
la Société, qui sera heureuse de mettre de pareilles œuvres en 
lumière, en lui prêtant son concours et en mettant à sa dis¬ 
position le Bulletin de la Société. 

Il reste à procéder à l’admission d’un candidat qui désire 
entrer dans nos rangs. Après un vote d'acclamation, est dé¬ 
claré admis membre titulaire de la Société historique et 
archéologique du Périgord : 

M. Dür.vnd de Ramefort, avoué à Périgueux, présenté par 
M. le vicomte de Lestrade et M. Crédot. 

La séance est levée à deux heures du soir. 


Le Secrétaire^aiioinl, P.-l. Cm<dot. 


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— 191 — 


NOMENCLATURE 

DES 

MONUMENTS ET GISEMENTS DE L’AGE DE LA PIERRE. 


Ufote complémentaire (IJ. 


En adressant à la Société la Nomenclalnrc des monumctits et 
gisements de l'époque préhistorique pour l’âge de la pierre, dont 
elle a bien voulu ordonner l’insertion dans son Bulletin, j’a¬ 
vais annoncé l’intention de compléter cette liste au fur et à 
mesure que de nouveaux renseignements me parviendraient. 
Déjà j’ai publié [Bull., 1877, p. 111) une première note recti¬ 
ficative ; je viens aujourd’hui soumettre à la Société un nou¬ 
veau complément, où j’ai réuni les informations que m’ont 
procurées plusieurs de mes honorables confrères et celles qui 
ont été adressées directement à la Société. M. de Laugardière 
a eu l’obligeance de m’envoyer sur l’arrondissement de Neu¬ 
tron, qui est depuis longtemps l’objet de ses études et de ses 
recherches, un travail très-complet ; M. le baron de Saint-Saud 
et M. l’abbé Cheyssac m’ont transmis plusieurs indications ; 
on n’a pas oublié, d’autre part, le mémoire publié par 
M. Reverdit, et dans lequel il a retracé, avec autant de soin 
que de clarté et de précision, les nombreuses découvertes 
qu’il a faites dans le canton de Montignac ; enfin plusieurs 
membres de la Société, et notamment M. Michel Hardy, lui 
ont envoyé des informations très-intéressantes. C’est d’après 
ces documents que j’ai dressé le relevé qui va suivre ; il n’a 


(1) Cette Note, présentée à la Société dans sa séanee du 7 mars 1878, a été mise à 
Jour et mentionne toutes les découvertes signalées de janvier 1877 à juillet 1880. 


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— 192 — 

pour but que de servir de répertoire et de rendre les recher¬ 
ches plus faciles. 


ARRONDISSEMENT DE BERGERAC. 


CANTON DE BEAUMONT. 


Commune de Monsac. — Nombreux silex taillés de toutes 
les époques, sur les plateaux, dans les landes, les vignes, les 
bois de la commune et aussi dans les champs de la vallée de 
Monsac, où coule le petit ruisseau du Couzan. Différents types 
de la pierre taillée et de la pierre polie, couteaux et grattoirs 
de diverses formes, flèches à feuilles de laurier, une flèche 
triangulaire, disques, percuteurs, nuclei, polissoirs. On peut 
voir dans le bourg un magnifique polissoir pesant environ 80 
kilogrammes, qui a été découvert dans la commune et sauvé 
de la destruction par l’instituteur actuel de la commune. Les 
plateaux du Veyrier et des Vignes paraissent avoir été un des 
ateliers secondaires de la contrée, puisqu’on y trouve en 
abondance la matière première, le silex et l’outillage com¬ 
plet avec de nombreux débris taillés. Dans la même com¬ 
mune se trouve un tumulus dit Castel de la Moto. (Renseigne¬ 
ments communiqués par M. l’abbé Cheyssac, curé de La Ro- 
che-Ghalais, précédemment curé de Monsac.) 


canton d’etmet. 

Commune de Saint-Capraise- d’Eymet. — Hache polie. (Hoa- 
rau de La Source, Bull., 1880, p. 29.) 

Commune de Saint-Julien d’Eymet. — Silex polis et taillés, 
ces derniers en plus grand nombre, comprenant des flèches, 
naches, grattoirs, nucléus et un polissoir. Gisement décou¬ 
vert par M“» Alary. (Communication de M. Hoarau de La 
Source, Bull., 1877, p. 84.) 


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— 193 - 


CANTON DE TILLAHBUBD. 

Commune de Clermont-de-Beauregard. — Une hache de 
l’époque de la pierre taillée. (M. de Valbrune, Bull., 1818, p. 89.) 


ARRONDISSEMENT DE NONTRON. 

CANTON DE BOSSIÊRE-BADIL. 

Commune de Saint-Barthélemy. — Roc branlant, au sommet 
d’une colline, à 200“ du village de La Farge. — Tombelles 
près de Villechalane, à 200'» et 400“ du bourg, et une autre à 
un kilomètre près le village du Genest. (De Laugardière.) 

CANTON DE CHAHPAGNAC-DB-BBLAIB. 

Commune de Villars. — Débris d’un peuivan, dit Pien'e- 
Pincado, à 500" du bourg, entre le bourg et PeyrulTet. — Dé¬ 
bris du dolmen de Peyruffet, à 500“ de ce village. — Dolmen 
dit la Pierre-du-Ciel, sur le versant d’une côte rapide dans 
la fôret de Bernardin. — Tumulus à 200“ du viilage de la 
Ghabessie. Autre tumulus dit Lae Mouthas, sur le bord du 
chemin de Villars à Saint-Jean-de-Côle, entre les villages de 
Las Vergnes et du Brandeau. (De Laugardière.) 

CANTON DE IVVILHAC. 

Commune de Jumilhac. — Huit tumuli dans la lande de la 
Forêt-Jeune, où le plus vaste est désigné sur la carte de 
l’état-major sous le nom de La Mouthe. Deux autres près et 
au-dessous de Villezange, à 100“ environ de l’isle. — Lande 

13 


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— 194 — 

de Peyrelevade, entre les villages de Feyte, d’Auzélias et de 
Chareyroux. (De Laugardière.) — Enceintes de Montardy, 
situées sur les communes de Jumilhac et Saint-Paul-la- 
Roche. (Voir une brochure intitulée : Notice sur les enceintes 
de pierre de Montardy (Dordogne), par M. B. deMontégut; 
Poitiers, 1866). 

Commune de Saint-Jory-de-Chalais. — Demi-dolmen, dans 
la lande de La Roulandie, à un kilomètre environ de Saint-Jory 
et à 100” de la route de ce bourg à Mialet. (De Laugardière.) 

Commune de Saint-Paul-la-liocJie. — Enceintes de Montardy 
(Voir Jumilhac). —Hameau dit Peyre-Fiche. — Roc branlant 
entre La Roche-Noire, Lavallade et le ruisseau de LaValouze. 
(De Laugardière.) 

Commune de Saint-Priest-les-Fougères.— Un tumulussur les 
limites de cette commune et celle de Jumilhac; deux autres 
sur le bord d’un chemin, à 500” au sud du village du Bouche¬ 
ron. (De Laugardière.) 


CANTON DE LANOUAILLB. 

Commune de Dussac. — A Vaux, éclats de silex. (Ph. La¬ 
lande.) 

Commune de Lanouaille. - Deux tumuli dans un bois près 
de La Durantie. (De Laugardière.) 

Commune de Sarrazac. — Tumulus au-dessus du bourg. (De 
Laugardière.) 


CANTON DE HARECIL. 

Commune de Léguillac-de-Cercles. — Dolmen à 400™ du 
bourg et près le village de Peyrebuy. — Pierres druidiques 
dans la forêt de Saint-James et entre les villages de La Bidalie 
et de La Combejalive. (De Laugardière.) 

CANTON DE NONTRON. 

Commune d'Abjal. — Roc branlant, entre le moulin de Los- 
trade et les villages de Chabanas, de Rhin et de Savanat, dans 


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— 195 - 

un bois châtaignier, sur un mamelon. Autre, dans un bois et à 
mi-côte d’une colline, de l’autre côté dumoulin de Lestrade, 
entre ce moulin et le village de Labrousse. (De Laugardière.) 

Commune d’Augignac. — Menhir dit Rocho-Eyzido, à 300"“ 
environ du bourg, entre ce bourg et le village des Ghadauds. 
(De Laugardière.) 

Commune de Connczac. - Une belle hache polie en serpen¬ 
tine (coll. do Mourcin, Bull., 1877, p. 27.) 

Commune de Javerlhac. — Roc branlant dit Peyre-Virade, 
au sommet d’un coteau calcaire entre les villages du Grand- 
Giloii et des Ghenauds(a perdu son équilibre et n’oscille plus). 
— A propos de ce roc branlant, de ceu.x de la commune 
d’Abjat, et de ceux de Poperdu et do Saint-Estèphe que 
nous avions mentionnés dans notre premier travail, M. de 
Laugardière m’écrit : « Ces rocs branlants ne sont autre 
chose que des dolmens, faits évidemment de main d’homme, 
puisqu’en voilà six dans un rayon restreint, de formes variées, 
dans des situations diverses et dont les mouvements se pro¬ 
duisent, pour tous, dans la même direction, de l’est à l’ouest. 
Si quelques auteurs ont pu penser le contraire, c’est que les 
premiers n’avaient vu que le roc de Saint-Estèphe, au fond 
d’un ravin et eu égard à sa forme ronde sur une roche plate; 
et que les seconds ne raisonnaient que d’après ce môme 
rocher et celui de Poperdu, également placé dans une 
gorge. » 

CANTON DE SAINT-PAHDOOX-LA-IUVIÈBE. 

Commune de Milhac-dc-Nontron. — Quatre tumuli près du 
plateau et des landes de Gouderféry, à gauche de la route 
de Nontron à Thiviers, dont un dans le vallon, un autre à 
mi-côte et à 100 mètres environ du village de Soulier, et les 
deux autres sur le plateau, entre ce village et ceux de La 
Grange et de La Jaunie. Sur le même plateau, on remarque 
une vaste enceinte de rochers, qui, suivant M. de Laugar¬ 
dière , a dû servir de campement. 

Commune de Romain. — Tumulus entre l’étang de Gravaux 
et le village de Verlaine, à 200 mètres environ du chemin 
d’Abjat à Saint-Saud par Le Verdoyer. (De Laugardière.) 


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196 — 


CANTON DE TIIIVIBRS. 


Commune de Saint-Jean-de-Côle. — Caverne sur le flanc de 
la colline, en face du bourg, de l’autre côté de la rivière de 
Côle. Autre caverne près de la rivière et des ruines du ch⬠
teau de Bruzac (à explorer). (De Laugardière.) 


ARRONDISSEMENT DE PÉRIGUEUX. 


CANTON D’HAüTEFORT. 


Commune de Sainte-Eulalie-d’Ans. — Objets en silex trouvés 
dans le voisinage du camp de Sainte-Eulalie : hache de l’épo¬ 
que solutréenne, pointes de flèches, grattoirs, etc. (Dumas, 
Bull., 1878, p. 376, et 1879, p. 91.) 


CANTON DE PÉRIGUEUX. 

Commune de Cott/oiintci®. — Grotte sépulcrale de Gampniac. 
(Michel Hardy, Bull., 1880, p. 104.) 

CommumedePérigueux.—S'ûex. de l’époque du mammouth, 
trouvés dans le sous-sol des terrains de Tourny, à Périgueux. 


CANTON DE SAINT-ASTIER. 


Commune de Manzac. — Silex taillés. (Notes de M. deMour- 
cin, Bull., 1877, p. 146). 

Commune de Saint-Léon-sur-VIsle. — Supprimer la mention 
relative à la caverne de La Rochette, qui doit être reportée à 
la commune de Saint-Léon-sur-Vézére. 


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— 197 — 


CANTON DE SAVtGNAC-LES-ÉGLISES. 


Commune d'Antonne et Trigonant. —Lieu dit Le Trône du 
roi des Chauses, campement de l’époque préhistorique, 
âge de la pierre polie : fragments de grattoirs, couteaux, 
poterie grossière, silos creusés dans le calcaire. {Bull., 1877, 
p. 321, et 1879, p. 33.) 

Commune de Chalagnac. — Un énorme javelot en silex 
taillé, trouvé sur les plateaux de cette commune, a été pré¬ 
senté à la Société par M. de Roumejoux. {Bull., 1877, p. 72.) 


ARRONDISSEMENT DE RIBÉRAC. 


CANTON DE SAINTE-ACLAYE. 


Commune de Chenaud. — Haches polies (trouvées sur le 
plateau de Puyvigiers?). (Renseignement communiqué par 
M. le baron Aymar de Saint-Saud). 


CANTON DE VERTEILLAC. 

Commune de Chenal. — Supprimer la mention du dolmen, 
(voir ci-après). 

Commune de Lachapelle-Grésignac. — Tumulus, au milieu 
duquel est presqu’entièrement enfoui un bloc énorme qui est 
le dolmen désigné par MM. de Taillefer, de Gourgues et 
Alexandre Bertrand. (Voir la communication de M. Pouyadou, 
Bull., 1877, p. 396.) 

Commune de Verteillac. — Supprimer la mention qui se 
rapportait au dolmen de Grésignac, et y substituer la sui¬ 
vante : « La commune de Verteillac a aussi sa Peyre-levado... 
C’est un bloc énorme, au ras du sol, mais offrant une assez 


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— 198 — 

forte saillie... Reste de dolmen aussi très-probablement. > 
(M. Pouyadou, ïbid.) 


ARRONDISSEMENT DE SÂRLAT. 


CANTON DE BBLVÈS. 

Commune de Saint'Ama/nd-de-Belvès. — Dolmen dit de la 
Maison du Loup, signalé par M. l’abbé Deschamps, Bull., 
1878, p. 89. 


CANTON DE CAHLUX. 

Commune de Calviae. — Haches et débris de poterie trouvés 
dans les déblais du souterrain du Gard, sur la ligne ferrée de 
Saint-Denis au Buisson. (Communication de M. Fargaudie, 
Bull., 1877, p. 321.) 


CANTON DE MONTIGNAC. 

Je ne saurais mieux faire que de m’en référer, pour les 
nombreux et riches gisements de ce canton, au très-remar¬ 
quable mémoire de M. Reverdit. Je me borne, en consé¬ 
quence, à mentionner d’après lui, et pour ne pas laisser une 
lacune dans ma nomenclature, et en les classant par com¬ 
mune, les localités où il a découvert des restes de l’époque 
préhistorique. 

Commune (TAubas. — Silex taillés trouvés isolément au 
Guern, dans la plaine de Sauvebœuf et d’Aubas, au Sablou, 
sur les plateaux de Combalbert, des Places, de la Garenne 
et de Rochemaillère. 

Commune de Lachapelle-Aubareil. — Silex taillés trouvés 
isolément aux lieux-dits : Lachapelle, Mollières, les Beunes, 
la Boissiére, le Paouzadou, la Forêt, Chez le Pou, la Grange, 
Linard. 


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— 199 — 

Commime de Montig)iac.' — Silex taillés assez nombreux 
dans la plaine de Saint-Pierre et du Ghambon, plus isolés sur 
les points dits : Feleix, Lacoste, Lafont, Goursac, la Requé- 
rie, Roufflac, la Pénoterie, la Fromagie, le Buis, Galminou, 
Lascoux, Brenac. — Stations moustérienno, solutréenne et 
magdalénienne de la Balutic. 

Commune de Peyzac. — Silex taillés trouvés isolément aux 
lieux dits : la Renne, la Roussarie, Mourret. — Station, pro¬ 
bablement magdalénienne, à Fongal. 

Commune de Plazac. — Petite station magdalénienne au 
Roc de Mioule. — Silex isolés sur les plateaux. 

Commune de Saint-Amand-de-Cofy. — Silex taillés nombreux 
à la Vignolle (époque moustérienne), isolés aux lieux dits : 
Lauchie, le Peuch, Chanleloube, le Coderc, vallée des Ans 
au pont de Brégégère. 

Commune de Sainl-Léon-sur-Vézère. — Silex taillés et assez 
nombreux dans toute la plaine de Saint-Léon, depuis leGrézal 
jusqu’à la métairie de Liste ; plus isolés aux lieux dits : Côte 
de Jorre, Chabans, Landrevie, Longerai, Maison-Rouge, 
Grambaudie. — Stations magdaléniennes à la Tuilière et Sous 
le Roc. — Stations moustériennes à la Rochette et à Belcayre- 
Bas (avec mélange de solutréen et de la pierre polie). 

Commune de Sergeac. — Station de laBalénie (pierre polie). 
— Station moustérienne à Castel-Merle. — Station magdalé¬ 
nienne aux Roches. — Silex taillés dans la plaine au lieu dit 
la Rivière, sur les plateaux de la Costette, du Pougeol, de 
Laporte, des Sols, de Montagnac, de la Martinie, du Salon. 

Commune de Thonac, — Station de Belcayre-Haut (époques 
mélangées). — Nombreux silex dans la plaine de Losse. — 
Silex taillés, plus isolés dans la plaine de Thonac, à la Rebey- 
rolie, à la Vermondie, à la Vergne, à Labadie, aux Vignes, 
sur les plateaux de Mailhol(ce dernier point est relativement 
riche en pièces acheuléennes). 

Commune de Valojoux. — Silex taillés trouvés isolément 
dans la plaine des Bories, à la Pendule, aux Fraysses, au 
Monteilh, aux Cailloux, au Mas Nègre, à la Teillette (Roc de 
Laborie), à Coste-Perrier (ce dernier point est assez riche en 
pièces moustériennes). 


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CANTON DE TEMIASSON. 


Commune de Condat-sur- Vézère. — Station de la Machonie. 
— Silex taillés dans la plaine de Gondat. (M. Reverdit.) 

CANTON DE SAINT-CTPMEN. 

Commune de Coux^et-Bigaroque. — Débris d’un peut van et 
restes d’un cromlech. (Notes de M. de Mourcin, Bull., 1877, 
p. 66). 


CANTON DE VILLEFBANCHE-DE-BELVÈS. 

Commune de Lovbejac. — Reporter au canton de Villefran- 
che la mention relative à cette commune {Bull., 1877, p. 96), 
qui, par suite d’une transposition, avait été attribuée à tort 
au canton du Bugue. 


Ph. de Bosredon. 


LE CHATEAU DE RICHEMONT ET SA CHAPELLE. 


En faisant restaurer la chapelle de son ch&teau de Riche¬ 
ment, M. le marquis de Saint-Légier a retrouvé, sous une 
épaisse couche de badigeon, d’anciennes peintures mono¬ 
chromes qui prouvent que Pierre de Bourdeille s’appliqua à 
donner à ce sanctuaire, qu’il destinait à sa sépulture, un ca¬ 
ractère des plus sombres et des plus lamentables. Plein de 
respect pour l’œuvre de son illustre ancêtre, notre confrère 
n’a pas voulu faire disparaître cette décoration funèbre, quoi¬ 
que bien dégradée, avant de prendre conseil de la Société 
archéologique. Une commission, composée de MM. A. de 
Froidefond, l’abbé Riboulet, Paul Galy et du président, mais 


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CHAPELLE DU CHATEAU DE RICHEMOHT (lïii- sucii) 


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— 201 - 

privée de son secrétaire-général M. Villepelet empêché, s’est 
rendue à l’invitation qui lui était faite et elle a reçu, h Riche- 
mont, la cordiale hospitalité de M. de Saint-Légier. 

P. de Bourdeille fit construire ce château sur une haute 
colline de la paroisse de Saint-Crépin, l’une de ses seigneu¬ 
ries, à une lieue et demie environ de l’abbaye de Brantôme 
dont il était seigneur-abbé commendataire. Le nom de 
Richmond lui souriait, il lui rappelait ce palais magnifique aux 
bords de la Tamise, de l’une des plus belles dames de l’An¬ 
gleterre, devenu royal, et où, en compagnie de M. de Guise, 
il avait été reçu en grande pompe par la reine Elisabeth, â 
son retour du voyage d’Ecosse, où il avait suivi Marie Stuart. 
Il voulut, lui aussi, rendre sa demeure princière, et il n’y 
négligea rien. Il nous apprend qu’elle lui coûta plus de vingt 
mille écus qui équivaudraient de nos jours à trois cent mille 
francs. — L’intérieur, si nous en jugeons par les détails 
d’excellente architecture qui s’y voient encore, devait être 
somptueusement embelli. Des tentures en tapisserie cou¬ 
vraient les murs ; de fines poutrelles à filets peints et dorés 
plafonnaient les appartements; des verrières historiées dont 
il était amateur (car il a pris soin de décrire celles de la 
grand’-salle du château de Bourdeille) diapraient le jour; de 
riches armures, des tableaux, des livres recueillis dans ses 
nombreux voyages attestaient la valeur militaire et intellec¬ 
tuelle, les goûts délicats du châtelain; que de cadeaux dus à 
la générosité des grands, des poètes, des artistes du xvi* 
siècle ! C’est lâ qu’il conservait cet inestimable Recueil de 
crayons, passé aujourd’hui en Angleterre, et ce Chartrier de 
famille dont les plus anciens titres, à son dire, remontaient à 
une époque fabuleuse. 

Afin de donner un aspect imposant â l’ensemble des bâti¬ 
ments, il les avait entourés d’un parc et de vastes jardins 
clos de mum, dont l’entrée principale était confiée à des 
gardiens qu'il appelait très-sérieusement ses soldats. Combien 
il se réjouissait à la pensée du contentement qu’un pareil hé¬ 
ritage apporterait à son petit-neveu, Claude de Bourdeille, 
qui, un jour, possédant toutes ces merveilles, s’écrierait : 


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— 202 — 

« Voilà un présent que mon grand oncle me fit. » Mais ce pauvre 
neveu (le comte de Montrésor), mêlé à des intrigues politi¬ 
ques et tout à l’amour de M>'« de Guise, n’en profita guère. 

Ce château ne conserve plus que deux grands corps-de-lo- 
gis, placés en équerre, au sud-ouest, et à l’angle desquels 
s’élève une tour carrée, massive, couronnée de créneaux et 
de mâchicoulis. Il est probable qu’au Nord et à l’Est, régnait 
la même disposition formant ainsi un quadrilatère flanqué de 
tours semblables à celle qui reste. Les murs s’allongeaient 
en longues courtines entre les tours. Sur un soubassement 
voûté qui contient les cuisines et offices s’élève à 2“50 envi¬ 
ron, un premier étage éclairé par de hautes fenêtres à man¬ 
teau. Il est couronné par un combleavec lucarnesà croisillons 
et à frontons tour à tour aigus et en arc. Ces lucarnes à l’aplomb 
des fenêtres du premier étage rompaient la monotonie des 
longues lignes droites de la toiture à pignon. 

Dans la cour, un très-beau pe rron extérieur en pierre, à es¬ 
calier avec double rampe, donnait accès au premier étage. Il 
existe encore tout entier, mais il réclame d’urgentes répara¬ 
tions. Au niveau de son palier s’ouvre la porte d’honneur 
accostée de pilastres qui soutenaient une frise et un large 
et haut fronton avec tympan sculpté dans le même style que 
les lucarnes; malheureusement, il est en grande partie 
mutilé. C’est par là qu’on entrait, comme aujourd’hui, dans 
le château. 

La chapelle est au rez-de-chaussée de la tour. Elle se com¬ 
pose de deux parties ou caveaux superposés, l’un souterrain, 
destiné à la sépulture. On y descend en soulevant une clé en 
pierre, et l’autre, supérieure, qui est la chapelle, recevait le 
jour d’une fenêtre à plein-cintre, évasée en meurtrière et 
donnant sur la campagne. L’office religieux devait s’y célé¬ 
brer, non sur un autel, mais sur une table, à l’antique {mensa), 
de marbre noir veiné de blanc marquée aux angles de croix 
de consécration et reposant sur une colonne en pierre qui 
porte la date de 1010 à rebuurs. Ce débris curieux est antique 
et nous paraît provenir de l’abbaye de Brantôme, où dans la 
construction de la primitive église on avait fait entrer bon 
nombre de fragments précieux de l’époque romaine. Ce petit 


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— 203 - 

monument ne devant avoir aucune destination dans la nou¬ 
velle chapelle, il nous a été gracieusement offert pour le 
Musée départemental. 

Nous abordons maintenant l'objet principal de notre visite : 
l’ornementation ancienne des murs de cette chapelle. Il 
fallait que Brantôme fût tombé dans une affreuse mélancolie 
pour imaginer d’exprimer d’une manière aussi terrible la fin, 
le néant de toutes choses humaines. Nous ne le voyons qu’une 
seule fois, dans ses écrits, préparer des couleurs aussi noires 
et s’apprêter à aborder l’Éternité, c’est îi propos de la mort 
subite du maréchal de Matignon : «Que c’est que de la mort! 
dit-il. L’on a beau estre subtil et agile de la main, comme un 
» bastelleur, ou un mattois à coupper une bourse, quand elle 
» nous vient saisir, un remède ne s’y peut apporter, quelque 
» prévoyance ou diligence que l’on y fasse. » Pénétré de cette 
vérité, Brantôme a prodigué sur les parois de sa chapelle 
funéraire des têtes de [mort, ainsi qu’on le voit sur notre 
dessin. Âu milieu d’im semis de larmes, des crânes humains 
courent en longues files noires sur les murs blanchis à la 
chaux ; des fémurs et des tibias disposés en X leur servent 
de supports, et chaque tête porte à son cou un cordon de di¬ 
zains de chapelet avec une petite croix. Des parois de la 
voûte, même, tombent mornes et glacées ces apparences de 
regards aux orbites vides. Sur ces bouches osseuses erre ce 
rictus que les peintres du moyen-âge ont donné aux sirtmla- 
chres de la mort, â ces figures de la Danse Macabre à laquelle 
Brantôme dut songer en faisant exécuter ces peintures. 

Autour de la chapelle, à la hauteur de la naissance du cin¬ 
tre, régnait un long voile noir, une litre, portant les écus 
armoriés des Bourdeille et des Vivonneetde quelques autres 
branches de la famille. Sur la porte d’entrée et au centre à 
droite et à gauche, deux écus très-grands soutenus par des 
grillons étaient mi-partis de Bourdeille et de Vivonne, le 
reste est très-effacé. L’inanité de la vie et des grandeurs 
n’était pas telle, cependant, pour Pierre de Bourdeille qu’il 
ne voulût être accompagné dans la mort de tout ce qui rap¬ 
pelait le nom qu’il avait porté, de cette famille « pour laquelle 
» il avait sacrifié et quitté sa bonne fortune, afin de l’agrandir 


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— 204 — 

» et maintenir dans son antique splendeur. » Cette manifes¬ 
tation de la douleur, était aussi dans les habitudes de l’épo¬ 
que. On sait qu’ayant perdu sa maîtresse, Marie de Clèves, le 
duc d’Anjou, plus tard Henri III, fit orner de têtes de mort et 
de larmes ses meubles, ses vêtements et jusqu'à la reliure de 
ses livres. 

L’épitaphe que Brantôme avait pris soin de rédiger a été 
gravée, mais abrégée par sa nièce, M“' de Duretal, sur une 
plaque de bronze de 0“54 centimètres de haut sur 0“40 centi¬ 
mètres de large, cintrée par le haut en anse de panier, sur¬ 
montée des armoiries des Vivonne et des Bourdeille entou¬ 
rées du collier de l’ordre de Saint-Michel et de têtes de mort, 
ainsi que les murs de la chapelle. Elle est signée Montégut, Z'. 
Sur ce nom est une couronne marquisale. Quel était cet 
artiste? Un ami delà famille, peut-être?Nous ne connaissons 
pas de graveur de ce nom. Cette plaque est incurvée sur le 
plat comme pour s’adapter à un cercueil, sur la quaisse où 
Brantôme avait recommandé de placer son corps, deux jours 
après sa mort, bien ‘proprement et comme il faut. Nous donnons 
le texte fac-similé de cette épitaphe, car il est précieux. Il 
rétablit d’une manière exacte la date de la mort de Brantôme, 
fautive dans toutes les biographies. Nous y voyons supprimé 
le titre d’abbé ; il n’y est dit que conseigneur usufruePuaire de 
l’abbaye de Brantôme. Il est certain qu’il ne fut pas dans les 
ordres, mais quel bon petit scandale que celui d’accoler au 
nom d’un auteur de tant de récits graveleux le titre de Révé¬ 
rend père en Dieu que lui ont donné, dans nous ne savons plus 
quel acte, les moines de son abbaye. Les savantes et fines 
railleries de Rabelais profitent seules au docteur érudit, 
mais le curé deMeudon garde tout le bénéfice des obscénités, 
des odeurs de la rue qui infectent ses divagations. 

On voit encore à la voûte un crochet en fer, qui, longtemps, 
a dû porter suspendues les plus belles et les plus chères ar¬ 
mes de Brantôme, ainsi qu’il l’avait ordonné : * épée ar- 
» gentée, donnée par M. de Guise, rapières espagnoles, bon- 
» nés et éprouvées; arquebuses fort aimées qu’il porta en 
» guerre et qu’il fit valoir; armure complète, cuirasse, bras- 
» sard, salade, cuissot ; rondelle, couverte de velours noir. 


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— 205 — 

» éprouvée, don du Prince de Condé, au siège de la Rochelle; 

» chapel de fer, couvert de feutre noir avec cordons d’ar- 
» gent qu’il porta dans plusieurs sièges. » Trophées vérita¬ 
bles du soldat qui veut être accompagné par ses vieux amis 
jusqu’au tombeau. 

La simplicité de la sépulture de Brantôme contraste singu¬ 
lièrement avec le mausolée fastueux que la femme de Mon¬ 
taigne eut le mauvais goût d’ériger à son mari dans l’église 
des Feuillants de Bordeaux. Brantôme qui aima le bruit, 
l’éclat; le batailleur, le chercheur d’aventures, le raffiné, 
disparaît dans le souterrain de son château, où personne ne 
vient le visiter, tandis que Montaigne, amant de la retraite 
studieuse, qui pendant sa vie réussit à se réfugier, loin du 
tumulte des cours, sur le sein des doctes vierges, équilibrant 
sa vie de manière à ne la compromettre dans aucune lutte 
civile, militaire ou religieuse, a sa statue exposée en pleine 
lumière, sur un magnifique tombeau, avec épitaphes grec¬ 
ques et latines, bardée de fer et entourée d’attributs guer¬ 
riers comme celle d’un foudre de guerre ! 

Il était impossible, vu la dégradation de ces peintures et 
leur faible mérite artistique, d’en tenter la restauration; nous 
avons dû nous contenter d’en relever le croquis. On se bor¬ 
nera à rétablir la litre avec ses armoiries et à replacer l’épita¬ 
phe de Brantôme, à l’endroit du mur où elle avait été fixée. 

En parcourant l’aile ouest du château, nous avons retrouvé 
les restes des anciennes boiseries et de quelques vieux meu¬ 
bles de l’habitation primitive. Ce sont des panneaux en mar¬ 
queterie représentant des combinaisons géométriques, en 
bois de couleurs variées, encadrés de fortes moulures à gor¬ 
ges et à tores ; deux manteaux de cheminée sculptés, avec 
cartouches armoriés, des encadrements d’alcôve, des portes 
à pilastres et à frises enjolivées de filets et de postes sont 
encore en bon état de conservation. 

Dans l’une de ces chambres, est placé, au-dessus d’une 
porte, un tableau sur toile, peint â l’huile, représentant une 
Charité, enveloppée de draperies; une femme assise,allaite, 
réchauffe, caresse de mignons petits enfants, groupés autour 
d’elle. Brantôme avait de l’attraction pour ce sujet; il le 


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— 206 - 

cite dans un chapitre des Dames Galantes, mais à propos de 
certaine vertu moins édifiante que celle de la Charité. Cette 
peinture est certainement une très-vieille copie d’une 
œuvre excellente de l’École florentine, d’André del Sarto; il 
est probable que Brantôme la rapporta de ses voyages en 
Italie; elle est malheureusement dans un état déplorable, 
usée et passée au noir ; les domestiques ont dù la nettoyer et 
la récurer maintes fois comme un ustensile de cuisine, mais 
malgré le traitement barbare qu’ils lui ont infligé, ils n’ont 
pu lui enlever la pureté du dessin ni l’expression ravissante 
qui rayonne dans cette page de l’une des plus correctes et des 
plus expressives écoles de l’Italie. 

C’est en vain que nous avons recherché le lieu où se trou¬ 
vait le coffre dans lequel furent renfermés les précieux ma¬ 
nuscrits revêtus de velours, et où se conservait la moitié de 
la bibliothèque que Brantôme avait recommandé d’immobli- 
ser dans le château de Bichemont. Où la destinée a-t-elle fait 
fatalement échouer les bons, curieux et nombreux volumes 
que Brantôme avait recueillis un peu partout ? A part la plus 
grande partie des manuscrits que conserve aujourd’hui la 
Bibliothèque nationale, pour notre compte, nous n’avons 
retrouvé, à Périgueux, qu’un volume in-folio de poésies du 
xvi* siècle où se trouve celte délicieuse Chanson dite de Marie 
Stuart, véritable élégie que nous venons d’éditer et le Recueil 
des jeunes amours de Brantôme que \dk Société de VHistoire de 
France nous a demandé pour compléter le dixième volume 
des œuvres complètes de Pierre de Bourdeille qa’elle publie. 
Nous avons sauvé de la destruction un autre petit livre clas¬ 
sique de Brantôme, la Dialectique de Mélancthon, portant 
sur sa reliure le nom de l’écolier ainsi latinisé : PETRVS 
BOVRDELIANVS et quelques notes marginales de sa main. 

Nous profiterons de cette occasion qui nous permet de 
parler de Brantôme pour faire faire une connaissance plus 
intime à nos confrères avec le chroniqueur périgourdin, en 
publiant son portrait, grâce à l’obligeance de M. Benjamin 
Fillon, qui nous a autorisé à reproduire le portrait prove¬ 
nant de la famille des Châtaignier, une des richesses de son 
cabinet. L’original a figuré à la dernière exposition univer- 


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— 207 — 

» 

selle de Paris. — Dans cette image, mieux que dans le 
portrait gravé par Pinssio, d’après Dumonstier et publié 
par Odieuvre (car je ne parlerai pas de celui qu’a gravé 
P. Tardieu de Malines où il est représenté vieux et triste), la 
physionomie de Pierre de Bourdeille est jeune encore, 
trente-cinq <à quarante ans, l’attitude est raide mais élégante, 
et n’a rien de la gaîté, de la physionomie de Roger Bon- 
temps qu’on s’est plu. à lui donner ordinairement; le cou au¬ 
quel est suspendu le ruban de l’Habita del Chrüto de Portugal, 
est trop emprisonné par une vaste fraise à la Valois ; 
son front n’est pas encore sillonné de rides ; il est large 
et intelligent, l’œil est vif, regardant au loin les riches desti¬ 
nées qu’il rêvait à cet âge. Le nez est arqué, la lèvre supé¬ 
rieure fine et narquoise, le dessin de la bouche est distingué 
et sent la race. Nous ne découvrons rien de sensuel dans ses 
traits; on sait qu’en fait d’amour, il n’en eut qu’un seul, 
élevé et profondément respectueux, celui que lui avait inspiré 
sa belle-sœur, la veuve de son frère André ; ce sentiment 
très-pur l'accompagna jusqu’au tombeau. Ce qui frappe le 
plus dans cette tête, c’est l’oreille : elle est de proportion 
démesurée, son large pavillon s’étale et semble attentif 
comme devait l’être l’oreille de sa grand’tante, la sénéchale 
de Poitou, vrai registre de cour, écoutant aux portes, invento¬ 
riant dans sa mémoire toutes les anecdotes, tous les bruits 
qui couraient de par le monde et ne s’effarouchant pas des 
récits à lever la paille. 

Ce portrait est bien celui de Brantôme tel que nous nous 
le figurions, raidi dans son pourpoint par l’ambition et la 
déconvenue, au point de chercher à l’étranger les satisfac¬ 
tions qu’il n’obtenait pas de ses rois; indifférent aux luttes 
religieuses, calculant ses services, n’y mettant jamais son 
cœur, les estimant au plus haut prix, et, cependant, aucun 
annaliste ne les a signalés. Pendant la première partie de sa 
vie, il consacra de longues années à courir les aventures che¬ 
valeresques à la recherche du rameau d’or des légendes qu’il 
ne découvrit pas ; l’ordre du Christ du Portugal lui en tint 
lieu. Que de châteaux en Espagne ne dut-il pas faire, jusqu’à 
ce que rebuté, désillusionné, il revint aux bords de laDronne 


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— 208 - 

bâtir un vrai château de pierre, celui de Richement, avec 
les économies faites sur son abbaye. Heureux loisirs, qui 
• valurent bien des déboires à ses moines qu’il tourmen¬ 
tait , mais auxquels nous devons ces histoires sans fin, 
souvent de mauvais goût ; ce bavardage familier, piquant, 
instructif, assaisonné de locutions périgourdines, avec lequel 
il nous raconte les événements du xvi* siècle et la vie des 
grands personnages du temps, mais qui parfois s’échauffe, 
s’ennoblit, devient imagé, plein d’énergie et atteint à l'élo¬ 
quence. 

Les Mémoiret de P. de Bourdeille s’imposeront toujours à 
l’Histoire, parce qu’ils révèlent une multitude de faits qui sans 
eux seraient restés ignorés, parcequ’ils réfiètent toute une 
époque. L’auteur imprégné du milieu dans lequel il avait 
vécu, est resté lui-méme. Son amour des choses de la 
guerre, profitables à sa gloire et à sa fortune, son indiffé¬ 
rence, son scepticisme au sein des luttes religieuses, l’attrait 
qu’il éprouve pour l’étude, pour les lettres et les arts, son 
faible patriotisme, son égoïsme, son peu de sens moral, tout, 
qualités et défauts, il les dut à son temps, aux enseigne¬ 
ments de sa jeunesse passée à la cour des Valois. 

Ce n’est ni un esprit méchant, ni haineux, ni religieux, 
ni athée, ni philosophique, il ne vise pas à léguer des 
leçons aux générations futures, ni à châtier les mœurs 
en riant. Il se pique d’être un lettré, de bien écrire, 
mais il ne philosophe guère et ne se réfugie jamais en lui 
même pour y étudier l’homme ; il ne se sert jamais du doute 
pour arriver à la vérité. Il dit tout. Il est sans hypocrisie, 
mais il est sans vertu. Il s’était préparé un piédestal, et per¬ 
sonne n’a osé y placer la statue. Il s’est campé bravement 
parmi les illustres sans l’être véritablement, et il y est resté. 
Son procédé a été bien simple; il s’est rendu indispensable à 
nos annales, car il a peint les hommes et les choses avec 
naïveté, avec sincérité, même en parlant de lui-même il 
a dit vrai. On ne trouve répréhensible que sa partialité 
pour quelques amis, pour la Reine Marguerite entre autres ; 
ils se sont mutuellement encensés. Ën tête de ses écrits, 
Brantôme aurait pu, comme son compatriote Michel-Montai- 


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— 209 — 

gne qu’il n’aimait pas, nous ne savons trop pourquoi, ins¬ 
crire : Cest un livre de bonne foi, lecteur. 

Dr E. Galy. 


AUTEL PRmLÉGIÉ 

DANS LA CHAPELLE DES RÉGOLLETS DE THIVIERS. 


Bref du Pape Alexandre VIL 

Aleiandbr PP. VH. Ad Futuram Rei Memoriara. Oium saluti prna 
claritate intenti sacra intcrdum loca spoalibus indulgearum miincribus 
decoramus ut indô fidelium defunctorum animæ Dni Nri Jesu Xri, cjus 
que sanclorum suffragia meritorum consequi, et illis adjutœ ex Purgatorij 
poanis ad ætemam salulera per Dei mriara perduci valeant. Volontés igr 
Eccliam frum Recollectorum Oppidi Tiberiea Pelragoriccn Diæcs in qua niil- 
lum aliudaltare priviiealuni reperitur concessuin, et in ca sit allare maius 
hoc spcali dono illustrarc, dummodo in ea scplcrn missæ quotidic ccle- 
brenlur, aucte nobis a Dno tradita, et de omnipotentis Dei niria Blorurn 
Pétri et Pauli Aplorum cjus aucte contisi ut quandocumque sacerdos ali- 
quis ejusdem Eccliae duutaxat missam defunctorum in die commonis defunc- 
lorum, et singulis diebus infrà illius octavam ac secunda feria cujus et heb- 
domadæ pro anima cujuscuraque üdelis quæ Deo in claritate conjuncta âb 
bac luce migraverit ad ptum altare celebrabit anima ipsa de thesauro 
Eccliae per modum suffragii indulgeam consequatur itam ejusdem Dni Nri 
Jesu XrT, Bmâe que Virp Mariae sanctorum que oium meritis sibi siiffragan 
a Purgalorij pœnis liberelur, concediraus, et indulgemus. In contrium facien 
non obstan quibuscumque Pnlibus ad septennium Im valituris. Datiim 
Romae apud S. Mariam maiorem sub Annulo Piscatoris, die xxxi Maij 
MDCLXiY. Pontus Nri Anno Decimo. 

Gratis pro Deo et scriptura. 

S. UCOLINUS. 

Pour copie conforme : 


G. Hermann. 

14 


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, — 2W - 

UN AUMÔNIER DU ROI LOUIS tV : 

L’ABBÉ FRANÇOIS-ODET D’AYDIE. 


(Pièces juiH/icaHve$ nouvelles.) 


1 

LETTRES DE PROVISION DE L’ABBAYE DE SAINT-ANGEL (i) 

POUh L*ABBé FRANÇOIS B’ATDIB, DU 15 OCTOBRE 1719. 


Ÿicarü generales capituli Petrocorensis, Episcopali sede vacante, Dilecto 
nostro Magistro Francisco d'Aydie, clerico hujusce diocœsis Pelrocorensis, 
salutem in Domino. Yisâ plenas apostoUcâ signaturâ provisiones snper 
curà conventuque carente prioratus Sancti-Angeli, vulgo de Saint-Angel 
nuncupato, ordinis Sancti Benedictî hujusce diocœsis, ea super commen- 
data prioratus dicti, vacantis per obîtum Magistri quondam Guidonis Fran¬ 
cise! etiam d’Aydie, illius ultimi possessoris comn}endatorii, tibi à sanctis- 
simo D. D. Papa nostro concessa subdata Romæ apud Sanctam Mariam 
Majorem, idibus junii anno decimo nono, ac pro executione mandanda, 
commisse et directa sub clausula, in formà dignum antiquft, per magistros 
Delânoûe et Rosnay, cancelarios Paiisienses, die vigesima tertia mensis 
septembris proximi elapsi certificatft, nos sanctitati tuæ parentes, tibipræno- 
minato Francisco d’Aydie, absenti tanquam præsenü, atque capaci et idoneo 
nobis nato, prædictum prioratum Sancti-Angeli, vulgo de Saint-Angel, 
ex causâindictâ signaturâ expressà vacantem, cum omnibus suisjuribus et 
pertinentiis universis concessimus et donavimus conferimusque et dona- 
mus per præsentes, Mandantes omnibus et singulis notariis regüs apostoli- 
cis ut te vel procuratorem tuum, nomine tuo et pro te, in realenii aetualem 


(i) Cette abbaye était en la paroisse de Saint-Angel, canton de Gbampagnac, ar¬ 
rondissement de Nentron. 


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— 211 - 

et corporalem possessionem dicti prioratus Sancti-Angeli vulgo de Saint- 
Angel, jurium que illius ac pertinentium quarumcunque ponant et indi- 
cant, salvo tamen jure episcopali et quolibet alieno. 

Datum Petrocoræ, in cella capitulari, sub signis nostris, sigillo majoris 
capiluli, et secretarii nostri subscriptione, die dccimà quintâ mensis octobris, 
anno Domini millesimo septuagesimo decimo nono, præsentibus magistris 
Petro Recunard (plus loin Reausnay ?) presbytero, et Petro Loubet, practico, 
testibus notis ad præmissa vocatis, commemorantibus nobiscum in præscn- 
tium minuté subsignatis : attento quod sedes episcopalis Petrocorcnsis ad 
præsens vacat, per eumdem Reausnay (plus haut Recunard ?) eadem die 
contra rotulavit. 

Signatures : de Meredieü, vkarius generalis. 

Dalesme, vicarius generalis. 

De mandate vicariorum dominomm capitularionim. 

Signé : Bureau, canonicus generalis secretarius. 

Insinué et contrôlé à Péiigueux, le 22 octobre 1719, au huitième regis¬ 
tre des Insinuations ecclésiastiques du présent diocèse. 

Le premier commisf 
Signature : Bertln. 

(Brevet original entre les mains de M. le comte do Larmandie , à Périgueax.) 


II 

lettre de L*ABBÉ D'AYDIE a m. MXYEVfi. 

A Monsieur^ 

' Monsieur Mayeur, prieur des Rosiers, procureur général des Bernardins, 
au couvent des Bernardins, à Paris. 

(Cachet armorié aux armes de la famille d'Aydie : de gueules é 4 lapins d'ar¬ 
gent; surmonté d*une mitre et d'une crosse abbatiales.) 

J’ay reçu, Monsieur, la rescription que vous avez eu la bonté de m’en¬ 
voyer, dont je vous suis très-obligé. Je la trouve à la vérité bien courte, 


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— 212 

mais ce n’est pas votre faute. J’espère que deshormais elles seront plus 
fortes. 

Je suis bien sensible, Monsieur, aux offres obligeantes que vous me fai¬ 
tes : je m’aJresseray à vous directement avec grand plaisir. Si je ne l’ay 
pas faict jusques à présent, c’est par discrétion et crainte de vous impor¬ 
tuner. Je voudrais bien pouvoir trouver quelque occasion de vous prouver 
l’intérét sincère que je prends à tout ce qui vous regarde, et la considéra¬ 
tion parfaite avec laquelle je suis, 

Monsieur, 


Votre très-liiimble et très-obéissant serviteur. 
L’abbé d’âydie. 

A Mayac, ce 28 janvier 1754. 

(Original aux Archives de la Manche. Fonds de l’abbaye de Savigny.) 


IH 


LETTRE DE L’ABBÉ D’AYDIB A M. VALLEY. 


A Momieury 

Monsieur Valleyf prieur de Vabbaye de Savigny^ par Saint’-Hilaire du 
Uarcouei {Basse-Normandie). 

A Savigny. 

(Cachet armorié aux armes de la famille d'Aydie : de gueules aux 4 lapins d’ar¬ 
gent courants ; surmonté de la mitre et de la crosse.) 

Je suis très-sensible, Monsieur, aux vœux que vous voulez bien faire 
pour moy. Si les miens sont e.xaucés, soyez persuadé que vos jours seront 
longs et heureux. 

Vous me demandez une quittance générale : je vous l’enverray à la 
Saint-Jean, car il n’est pas actuellement temps, ayant envoyé celle de Noôl 
à M. du Casse et n’en ayant pas encore reçu le montant. Soyez persuadé. 


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— 213 — 

Monsieur, que je seray toujours disposé à faire ce qui pourra vous 
plaire, étant avec une parfaite considération. 

Monsieur, 

Votre trés-humble et très-obéissant serviteur, 

L’abbé d’Aydie. 

A Mayac, ce 20 janvier 1776. 

M. Valley , prieur de Savigny. 

(Original aux Archives de la Manche. Fonds de Savigny.) 


IV 

LES CARROSSES DE L’ABBÉ D’AïDIE. 


Je prie Monsieur Mayeur, prieur des Rosiers, Procureur Général, de 
payer la somme de deux mille cent livres à M. Des Champs, loueur de • 
carosses, dont je lui tiendray compte sur ce qui m’est dû de la ferme de 
mon abbaye de Savigny. 

Donné à Paris, ce sept janvier mil sept cent cinquante six. 


L’abbé d’Aydie. 

Accepté à payer le premier février 1756. 

F. Mayeur. 

Quittance Des Champs au dos. 

(Original autographe aux Archives du département de la Manche, Fonds de 
Tabbaye de Savigny.) 


Y 

VOYAGES DE l’ABBÉ d’AYDIE. 

Les archives du département de la Manche, fonds de l’ancienne abbaye 
de Savigny, possèdent 99 pièces autographes de l’abbé Odel d’Aydie, le 


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— 214 — 

dernier supérieur de ce monastère. Ce sont, pour la plupart, les quittances 
des sommes reçues par lui de sa manse abbatiale. Il y a aussi quelques 
lettres autographes d’amitié ou d’affaires, adressées par Tabbé aux divers 
prieurs et à ses mandataires. 

Nous nous sommes servi de ces liasses pour dresser le tableau des dif¬ 
férents séjours qu’il a dû faire dans plusieurs résidences et des nombreux 
voyages qu’il a exécutés. 


28 août 1740. 

Rome. 

novembre 1743. 

Mayac — Tours. 

10 août 1746. 

Paris. 

Mars et août 1747. 

Tours. 

14 janvier 1748. 

Mayac. 

Juillet 1748 — janvier 1749. 

Paris. 

30 mai 1749. 

Tours. 

Janvier et juillet 1750. 

Paris. 

7 janvier 1731. 

Paris. 

5 juillet 1751. 

Tours. 

Octobre 1751. 

Richelieu. 

Novembre 1751 — janvier 1752. 

Tours. 

25 juin 1752. 

Château de Mayac. 

Janvier et décembre 1753. 

Paris. 

Avril 1754. 

Tours. 

Juillet 1754 —janvier 1756. 

Paris. 

Juin 1756. 

Château de Mayac. 

Décembre 1756. 

Paris. 

4 janvier 1757. 

Versailles. 

Mai et décembre 1757. 

Château de Mayac. 

19 juillet 1758. 

Paris. 

Novembre 1758 — novembre 1760. 

Château de Mayac. 

3 juillet 1761. 

Paris. 

1®' décembre 1761, 

Château de Mayac. 

29 mai 1762. 

Bordeaux. 

15 novembre 1762. 

Mayac. 

4 juillet 1763. 

Paris. 

Décembre 1763 — décembre 1765. 

Château de Mayac. 

juillet 1766. 

■ Paris. 

Décembre 1766 — décembre 1767. 

Château de Mayac. 

Juillet 1768 — l®"^ janvier 1769. 

Paris. 

Mai 1769. 

Château de Mayac. 

Août, décembre 1770. 

Paris. 


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Château de Mayac. 
Périgueux. 

Mort à Périgueux. 


— 315 — 

limai 1771 — 7 juin 1789. 

98 mai 1790. 

1794. 

(Originaux aux Archives de la Manche, fonds de ràhbaye de Savlgny!) 


VI 

PENSIONS BT BÉNÉFICES. — £. d'Auüe ; ti65. 


Je soussigné déclare qu'après avoir été quinze ans aumônier du Roi Louis 
XV, vicaire général de Tours et doyen de la cathédrale de ladite ville pen¬ 
dant trente ans, je me suis retiré en Périgord, ma patrie, ne possédant que 
Tabbaye de Savigny, en Basse-Normandie, et une pension sur l'abbaye 
d'Hasnon, en Flandres; que j'ai affermé ladite abbaye vingt sept mille 
livres seulement, quoique des particuliers m'en ayent offert beaucoup plus, 
mais pour obtenir la tranquillité et la paix, l'exactitude des payements et 
des réparations à faire, j’ai refusé des offres infiniment plus avantageuses, 
et me suis déterminé à laisser la ferme aux moines, qui remplissaient mieux 
toutes ces obligations. Si les moines n'avaient pas été chargés des répa¬ 
rations présentes et à venir, le bénéfice aurait été facilement porté de 
trente six à quarante mille livres, et peut-être beaucoup plus. 

Je déclare que la pension que j'ai sur l'abbaye d'Hasnon, en Flandres, 
m'a été donnée par le (eu Roi, lorsque j'ai abandonné le doyenné de Tours. 
Ne dois-je pas me flatter que l'usage que j'ai fait de mon bien et quatre 
vingt huit ans, dont je suis accablé, sont des droits assez légitimes pour 
réclamer de la justice de l'auguste assemblée de me laisser jouir de cette 
fortune, qui me devient de plus en plus nécessaire pour le peu de jours 
qui me sont destinés. 

En foi de quoi j'ai signé la présente déclaration. 

À Périgueux, ce 98 février 1790. 


L'abbé d'Ayoib. 

(Original offert par nous aux Archives de la Manche, én septembre 1878.) 


» 


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Je soussigoé déclare que je suis, titulaire de Tabbayc deSavigny, Basse- 
Normandie, diocèse d’Avranches, qui est affermée vingt sept mille livres 
par le dernier bail, et que je joui en outre d’une pension de cinq mille 
livres sur l’abbaye d'IIasnon, en Flandres. Les Bernardins de Savigny doi¬ 
vent avoir le détail des biens attachés à Tabbaye. 

En foi de quoi j’ai signé la présente déclaration. 

A Périgueux, en présence de Monsieur Migol de Blanzac, maire, le vingt 
huit février mil sept cent quatre vingt dix. 

Normandie. L’abbé d’Aydie. 

(Original ofTert par nous aux Archives de la Manche, en septembre 1878.) 

Pour copie conforme : 

Hippolyte Sauvage. 


LE PÉRIGORD 

AUX AnCUIVES DES BASSES-PYRÉNÉES (Suite). 

Nous continuons la publication de l’inventaire des titres 
concernant les seigneuries du Périgord et du Limousin (1) et 
nous avons le dessein cette fois do ne pas la suspendre aussi 
longtemps. 

TITRES DE FAMILLE. 

E. 730. (Carton.) — 6 pièces, 1 cahier in*4°, 100 reuillets, parchemin ; 7 pièces, 
1 cahier in-4°, 108 feaillets, papier. 

1336-1603. — Hommage rendu à Roger-Bernard, comte de Périgord, 
par Arnaud de Durforl, seigneur de Gayac ; — arrêt du Conseil de Navarre 


(1) Voir le tome III tiu Bulletin, pages est et 439; le tome IV, pages lai, 363 
et 129; le tome V, page 117, et le tome VI, page 149. 


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— 817 — 

accordant à Joseph de Montaigne, seigneur de Gayac, conseiller au Parle¬ 
ment de Bordeaux, une somme de i,235 écus sur 2,000 qui avaient été 
donnés par Henri IV au sieur de Brenieu, gouverneur de Foix, son beau- 
père. — Accord entre Jean de Blois, comte de Périgord, et le seigneur des 
Cars, au sujet des limites de la forêt de Génis ; — procès-verbal dressé 
par Jean de Puyguyon, gouverneur de Périgord et Limousin, et Bertrand 
Tarveau, lieutenant du juge de la vicon^té de Limoges au siège de Morus- 
cles, touchant la réformation de la forêt de Génis ; — dépositiops faites 
par : Jean Fargat, prêtre ; Jean Dufour ; Jean Bertrand ; Géraud Chabot, 
habitants de Génis, au sujet d'un trésor composé « de nobles, écus royaux, 
« ducats à grand foison et autre or qui estoit vieux » trouvé dans la forêt 
de Génis ; — donation des seigneuries de Génis et Moruscles par Jean, 
roi de Navarre, comte de Périgord, à Etienne, bâtard d'Albret ; — arrêt du 
Parlement de Bordeaux rendu entre Etienne, bâtard d'Albret, et Araanieu, 
cardinal d’Albret, au sujet de la possession de la seigneurie de Génis ; — 
vente des terres de Génis et Peyzac par Jacques Du Pré, seigneur de La 
Mabilière, commissaire du roi de Navarre, à M. de Savignac. 


E. 731. (Carton.) ^ 8 pièces, parchemin ; 10 pièces, papier; 1 sceau. 

XIII® siècle-i310. — Mise en ferme des revenus de la châtellenie de 
Gensac par Isabelle de Lévis, dame de Pons, en faveur d'Amanieu Tharis, 
bourgeois de Saint-Emilion ; — donation de 100 livres de rente par Bé- 
rard d'Albret, seigneur de Gensac, à Anissans de Serres, son chevalier, 
assignées sur les revenus de Gensac ; — procuration donnée par Jeanne 
d’Albret aux officiers de la Chambre des Comptes de Nérac pour vendre à 
réméré les terres de Gensac, Puynormand et Villefranche. — Donation de 
droits d'usage dans la forêt de La Grand-Val, située dans la châtellenie de 
Monügnac, par Henri 11 de Navarre à François de La Faye, son maître 
d'hôtel. — Acensement de la châtellenie de Grignols par Hélie VU, comte 
de Périgord, à Grimoard de Veyrines. — Rôle des fiefs appartenant au 
seigneur de Gurçon dans les paroisses de Saint-Rémy, Saint-Giraud, 
Sainl-Méard, Montezel, Fleix, Carsac, Saint-Vivien ; — arbitrage entre 
Hélie VII, comte de Périgord, et Jean de Grailly, seigneur de Benauges, 
au sujet de la haute justice de Gurçon. 

E. 732. (Carton.) — -4 pièces, parchemin; 7 pièces, papier. 

1296-1531. — Accord entre Pierre de Maslas, prieur de Gros-Bois, et 
Bertrand de Minziac, par lequel l'hommage de Haute-Faye est attribué à ce 


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— 218 - 

dernier ; — reconnaissance de fief par Hélie-Aymeri Bemardenx à Gé- 
raud-Robert de Minziac, pour terres situées à Haute-Faye. — Hommage 
rendu à Alain d’Albret par Jeanne, fille de Dauphin Pastoureau, pour la 
seigneurie de Javerlhac. — Lettre du seigneur de Maumont à Alain d’Al- 
bret concernant la saisie de la terre de Javerlhac, pour défaut d'horomage. 
— Hommage rendu à Jean d’Aibret, seigneur d'Orval, par Geoffroy-Jean, 
seigneur de Jorgnac. — Dénombrement de biens nobles, présenté à Henri 
II de Navarre par François de Crevant pour la seigneurie de Jumilhac. 


E. 733. (Carton.) — 10 pièces, parchemin ; 3 pièces, papier. 


1306-1513. — Hommage rendu à Alain d'Albret par Léonard Guichard, 
pour terres nobles situées dans la paroisse de Ladignac. — Vente par 
Hélie Des Gazes, demeurant à Paris, à Hélie VII, comte de Périgord de tous 
les biens qu’il possédait dans les paroisses de Ladouze et La Gropte ; — 
hommage rendu à Archambaud lU, comte de Périgord, par Hélie de Pé¬ 
rigord, pour ce qu'il possédait dans les paroisses de Ladouze, La Gropte, 
Marsaneix, etc. ; — vente de rentes par Jaubert Du Telhol, habitant à La¬ 
douze, à Archambaud III, comte de Périgord. — Donation du village de 
Lagorce par Alain d'Albret et Françoise de Bretagne, sa femme, à Antoine 
Faure, archidiacre de* Périgueux, leur procureur au Parlement de Paris. — 
Consentement donné par Jeanne de Bretagne, femme de Jean de Belleville, 
seigneur de Montagu, à la vente de la seigneurie de Lagord faite par Jean 
de Bretagne,comte de Périgord, à Amaury, seigneur (TEstissac. — Cession 
de la moitié de la baronnie de Laigle par Charles de Vendôme, seigneur de 
La Châtre, à Marguerite de Clisson, vicomtesse de Limoges ; — sentence de 
la Cour de Rome contre Jean de Bretagne, seigneur de Laigle, qui avait 
battu un clerc ; — hommage rendu par Jean de Bretagne, vicomte de Li¬ 
moges, à Jean, duc d’Alençon, pour la seigneurie de Laigle.—Vente d’une 
maison située à Lalinde, par Pierre de Bersac à Guillaume, Hélie et Jean- 
Guillaume, frères. 


E. 73i. (Carton.) — 10 pièces, parchemin; 23 pièces, papier. 


1312-1576. — Vente de renies assises à Larché et à Condat par Géraud 
de Monès à Gautier de Montauriol ; — procuration donnée par Jacques de 
Pons, vicomte deTurenne à Jean Rousseau, juge des lies d'Oléron, pour 
vendre la châtellenie de Larché au comte de Penthièvre ; — hommage rendu 


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— ii9 — 

à Marguerite de Ghauvigny,comtesse de Périgord, par Jean de Carbonneau, 
capitaine du château de Larché ; — vente des seigneuries de Larché et Ter- 
rasson par Alain d'Albret à Antoine de Salignac ; — accord entre Henri II 
de Navarre et Anne de Pons, dame de Ribérac, veuve d’Odet d’Aydie, au 
sujet des seigneuries de Larché et Terrasson ; — vente des seigneuries de 
Larché et Terrasson par René de Bretagne, comte de Penthièvre, à Ama- 
nieu, cardinal d'Albret, pour! p,000 livres; — rachat des seigneuries de Lar¬ 
ché, Terrasson et Nadailhac par Henri III de Navarre à Henri de Noailles. 


E. 735. (Registre.) — ln-4«, 326 fèuüleU, papier. 


lois. — Procès-verbal d’exécution d’un arrêt rendu par le Parlement de 
Bordeaux entre Odet d’Aydie, seigneur de Ribérac, et Jean, roi de Navarre, 
touchant les seigneuries de Larché et Terrasson ; le commissaire chargé 
de l’exécution était Jean de Calvimont. conseiller au Parlement de Bor¬ 
deaux. 


E. 736. (Carton.) —26 pièces, parchemin; 8 pièces, papier ; 5 sceaux. 


1270-1536. — Vente du domaine de Lassagne par Grui d’Alas à Hélie Du 
Château.— Hommage rendu à Guillaume de Bretagne, comte de Périgord, 
par Antoine de Lur, pour des terres nobles situées dans la paroisse de 
Lascoux. — Testament de Gouffier, seigneur de Laslours ; — ordonnance 
de Henri II de Navarre adressée à Hélie André, juge d’appel de Périgord, 
pour rechercher dans-les archives de Montignac les pièces relatives à une 
rente que le seigneur de Lastours devait au comte de Périgord. — Dona¬ 
tion des seigneuries de Lavardac et Cauderoue par Alphonse, comte de 
Poitiers, à Archambaud II, comte de Périgord, et à Marie, sa femme ; — 
contrat de mariage de Pierre de Bordeaux avec Jeanne, dame de Lavar¬ 
dac, fille d’Archambaud II, comte de Périgord ; — procédure entre Ber- 
nard-Êzi II, sire d’Albret, et Jeanne de Périgord, dame de Lavardac, 
au sujet d’une rente de 50 florins due à cette dernière ; — procuration 
donnée par Talleyrand, ’ cardinal de Périgord, seigneur de Lavardac, à ; 
Gorbarand Vigier, Bérard de Clermont et Hélie de La Roche, pour pren¬ 
dre possession des terres que lui avait laissées Jeanne de Périgord, sa tante; 
— lettres du sénéchal de Guienne pour faire rentrer le cardinal de Péri¬ 
gord en possession des terres de Lavardac et Cauderoue ; — mandement 
du prince de Galles au sénéchal d’Agen pour faire une enquête au sujet 


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— 220 — 

du droit que le comte de Périgord prétendait sur les terres de Larvardac, 
FaugueroUes, Cauderoue et Brézalen ; — lettres de Louis, duc d’Anjou, 
frère de Charles V, maintenant Archambaud IV, comte de Périgord, dans 
la possession de ces seigneuries. 


E. 737. (Carton.) — 9 pièces, parchemin ; 10 pièces, papier. 


1258-1543. —Commission donnée par le Parlement de Bordeaux au sé¬ 
néchal de Périgord pour connaître du différend élevé entre Alain d’Albret 
et les seigneurs de Roquefeuille et de Biron, touchant l’hommage de la sei¬ 
gneurie de Lavaur (Dordogne). — Hommage rendu à Alain d’Albret par 
Jean de Calvimont, conseiller au Parlement de Bordeaux, pour la seigneu¬ 
rie de Lerm. — Accord entre Alain d’Albret et l’abbesse de Lézignan, 
touchant la collation de trois prébendes fondées dans le monastère de Lé¬ 
zignan. — Hommage rendu au vicomte de Limoges par Maheuse Flamenc, 
veuve de Géraud de Lespinas, au nom de Regnauld, son fils.— Procédure 
entre Rogerr-Bemard, comte de Périgord, et le seigneur de Mussidan, 
sur la justice du lieu de Leymarie. — Hommage rendu par Grimoard, sei¬ 
gneur de Limeuil, à Geoflfroi de Pons, seigneur de Monlignac ; — dona¬ 
tion de la seigneurie de Limeuil faite par le roi Jean à Roger-Bernard, 
comte de Périgord ; — lettre adressée par Jean Chandos, lieutenant-général 
du roi d’Angleterre, au sénéchal de Périgord, pour forcer les seigneurs 
de Limeuil, de Mussidan et de Chàteauneuf à rendre l’hommage au comte 
de Périgord. 


E. 738. (Carton.) — 12 pièces, parchemin ; 1 sceau. 


1244-1333. — Lettres de Gui VI, vicomte de Limoges, constatant que 
les habitants de cette ville l’avaient secouru volontairement dans la guerre 
soutenue contre Pierre de Bré ; — sentence prononcée par Philippe le 
Hardi entre le roi d’Angleterre et Marguerite, vicomtesse de Limoges, 
touchant le serment de fidélité dû par les habitants de Limoges; — re¬ 
quête adressée par les viguiers de Limoges à Arthur, vicomte de Limoges, 
pour qu’il leur rende la justice de ce lieu ; la charte est datée • ce fut fet 
en la mesonde Bretaingne lez les Tuilleries, joute Saint-Thomas du Louvre 
(1279); » — promesse faite par Arthur de Bretagne, vicomte de Limoges, 
aux habitants de cette ville d’obtenir du roi de France la ratification de 
l’accord conclu entre eux louchant la taille aux quatre cas ; — protestation 
des habitants de Limoges qui prétendaient ne devoir qu’un seul serment de 


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— 221 — 

fidélité, soit au Roi, soit au vicomte ; — mémoire adressé au Roi par les 
consuls de Limoges, pour empêcher Texéculion de la sentence arbitrale 
rendue par Géraud de Maumont et Hélie, son frère, entre le vicomte de 
de Limoges et les habitants de cette ville, au sujet de leurs privilèges, 
etc. 


E. 739. (Cahier.) — In-4®, 10 feuillets, parchemin. 


XIV® siècle. — Copie des coutumes de Limoges : élection des consuls ; 
levée des tailles ; étendue de la juridiction des consuls ; arrestation et pu¬ 
nition des malfaiteurs ; mesures publiques pour le blé, le vin, Je sel et 
riiuile ; vente du pain ; commandement des fortifications ; surveillance des 
métiers ; successions ; location des maisons ; actes de société ; prêts pour 
le jeu ; partage de biens entre frères ; chemin autour des murs de la ville ; 
entretien des fontaines ; liste des marchandises qui se vendent au poids ; 
etc. 


E. 740. (Carton.) — 15 pièces, parchemin; 2 pièces, papier. 


1311-1364. — Déclaration de Philippe le Long exemptant les habitante, 
de Limoges de contribuer aux frais de la guerre de Flandre; —protestation 
du vicomte de Limoges contre les ordres donnés par le sénéchal du Li¬ 
mousin pour forcer les habitante de Limoges à servir le Roi à la guerre ; 

— rôle des griefs causés par les gens du duc de Bretagne, vicomte de 
Limoges, aux consuls et habitants de la châtellenie de Limoges ; — mande¬ 
ment adressé par Brices Du Plessis, sénéchal du vicomte de Limoges, à 
Raymond et Aymard Lestrade, receveurs de la vicomté, pour rembourser 
aux bourgeois de Limoges la somme qu’ils avaient prêtée au vicomte ; — 

— procédure entre Jeanne de Penthièvre, vicomtesse de Limoges, et l’évê¬ 
que de cette ville, touchant la juridiction du domaine de Grosse-Raytz ; 

— autorisation donnée par le roi Jean aux habitants de Limoges de réparer 
les murailles de celte ville, malgré la défense de la vicomtesse ; — per¬ 
mission accordée par Hue de Kérautrec, gouverneur de la vicomté de Li¬ 
moges, aux consuls de celte ville de répartir sur les habitants 1,000 réaux 
d’or qu’ils lui avaient promis ; — lettres de Chandos, lieutenant général du 
roi d’Angleterre, adressées au sénéchal de Poitou et Limousin, pour empê¬ 
cher les consuls de Limoges de prêter serment de fidélité au vicomte ; — 
hommage rendu à Aymeri, abbé de Saint-Martial de Limoges, par Charles, 
duc de Bretagne, pour la châtellenie de Limoges. 


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E. 741. (Carton.) — Ronleao, parchemin, longueur, 8^50. 


1365. — Enquête faite devant Thomas de Roos, sénéchal de Limoges, 
concernant le procès entre Fabbé de Saint-Martial et les consuls de Limo¬ 
ges sur la juridiction haute, moyenne et basse ; le procureur de la ville de 
Limoges était Othon Benoit, consul, et celui de Saint-Martial, Guillaume 
Du Breuil, prévôt de Tabbaye. 


E. 742. (Carton.) — 9 pièces, parchemin ; 4 pièces, papier ; 8 sceaux. 


1369-1453. ^ Lettres de Charles Y restituant la ville de Limoges à 
Jeanne de Bretagne, vicomtesse de Limoges ; — copie de la permission 
accordée par le prince de Galles à Othon Benoit, bourgeois de Limoges, 
d’acquérir des biens nobles sans payer aucun droit ; — confirmation par 
Charles YI de la restitution de la ville de Limoges faite par son père à 
Jeanne de Bretagne ; — articles de la trêve conclue entre le seigneur de 
Laigle et les consuls de Limoges par l’intervention des évêques de Poitiers 
et de Limoges et de M. de Mortemart, commissaires du Roi ; — emprunt 
de 1,500 écus par Jean de Bretagne, vicomte de Limoges, à Jean Romand 
marchand de Limoges, pour rembourser Jean, vicomte de Condmm ; 
sauvegarde accordée par Charles Yü à Guillaume de Bretagne, vicomte de 
Limoges, et évocation des procès de ce dernier au Conseil du Roi, etc. 


E. 743. (Gikicr.) — Ill-4^ 51 feuillets, papier. 


1468-1499. — Mise en ferme par les consuls de Limoges des .revenus de 
cette ville : aumônes de Sainte-Croix ; « charbonnage ; » herbes des prés 
communaux ; greffe civil; greffe criminel ; — nomination de Léonard de 
Combaletes conune régent des écoles ; — équipement et armement des 
gardes de la ville ; — procès-verbal contre le meurtre d'Antoine Peret, 
prêtre ; —mise en ferme du produit des amendes prononcées contre les blas¬ 
phémateurs; — garde des portes de Limoges et des boucheries de cette 
ville ; — autorisation de bâtir accordée à un habitant de Limoges, sous la 
condition de n’établir ni cabaret ni latrines ; — construction d’un pont au 
bout de l’étang de Chambaret ; etc. 


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— 323 — 


E. 744. (Carton.) — 2 pièces, parchemin; 5 cahiers, in-4o, 167 feuillets, 
et 25 pièces, papier. 


1499. — Procès entre Jean, roi de Navarre, et les consuls de Limoges, 
touchant la juridiction de cette ville : enquête faite par Antoine de Beau-» 
lieu, procureur du roi de Navarre ; les témoins sont : Louis, comte de 
Tentadour, âgé de 66 ans ; Jean, seigneur de Pompadour, âgé de 72 ans ; 
Colin André, natif de Celles en Berry, âgé 100 ans ; Jean Jaussineau, curé 
de Jorgnac ; Jean Faure, dit Gargoit ; Bardin, seigneur de Milhac, âgé de 
80 ans ; Hartin Du Mont, notaire ; Pierre Gay ; Jean Veyssière ; Guillaume 
Guitard ; Louis Amalvy ; Pierre de Cramarigues, marchand de Saint-Yrieix ; 
Pierre-Brunet Faure ; Geoffroi Périer ; Pierre Robert, dit Blondy, clerc ; 
Michaud de Ventenac ; Pierre Rançonne!, etc. 


B. 748. (Carton.) — 7 pièces, parchemin; i cahier in4«, 50 feuillets, 
et 15 pièces, papier. 


1518-1566. — Procès du roi de Navarre contre les consuls de Limoges 
touchant la juridiction de cette ville : conclusions présentées au Parlement 
de Paris par Jean de Lautier,avocat du roi de Navarre ; •— arrêt du Parle¬ 
ment de Bordeaux attribuant la justice et la seigneurie de la ville de Li¬ 
moges au roi de Navarre ; — plaintes faites au roi de Navarre par Martial 
Mercier contre les malversations de Ranse, secrétaire du Roi, à Limoges ; 
il Taccuse de donner des festins aux dépens du Roi ; — enquête faite contre 
le secrétaire Ranse au sujet de violences envers Etienne Lamy, prévôt de 
la ville de Limoges ; — transaction entre Antoine, roi de Navarre, et les 
consuls de Limoges touchant la juridiction ; — rôle des habitants de Li¬ 
moges dont les maisons étaient dans la censive du roi de Navarre : Jean 
Dubois, maître de la Monnaie ; Jeannette Lucaude, dite la Belle-Femme ; 
François Dubois, élu; Pierre Veyrier, orfèvre ; Jean Bayard, tailleur de la 
Monnaie ; etc. 


E. 746. (Carton.) — 15 pièces, parchemin; 9 pièces, papier. 


1300-1569. ^ Procès-verbal dressé par le juge de Bergerac touchant la 
prise de possession de la seigneurie de Lisle par Roger-Bernard, comte de 


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— 224 — 

Périgord ; — serment de fidélité prêté par les habitants de Liste au 
comte de Périgord ; — lettres du prince de Galles mettant sous Tobéis- 
sance du roi d’Angleterre la seigneurie de Liste et toutes les terres possé¬ 
dées par Talleyrand de Périgord, nonce du Saint-Siège, et Roger-Bernard, 
comte de Périgord ; — reconnaissance faite par Jacques de Saint-Astier, 
seigneur de Lisle, contenant que la justice de ce lieu est du ressort du 
comté de Périgord ; —^ copie des privilèges accordés par les rois de 
France à la ville de Lisle ; — dénombrement des droits de juridiction de 
Lisle appartenant à Henri 11, roi de Navarre.— Hommages rendus : à Alain 
d’Albret par Pierre de Royère, seigneur de Lolion ; — à Bertrand, arche¬ 
vêque de Bordeaux, par Guilhem de Gaumont et Jourdain de Lisle, pour 
la seigneurie de Loutrange. — Revente du village de Louvière par Mar¬ 
guerite Du Saillant, veuve de Jean de Meilhard, à Jeanne d’Albret, reine 
de Navarre. ~ Vente de terres situées à Lubersac par Etienne Balbessand 
à Pierre Guindre. — Hommage rendu au roi de Navarre par Pierre Roux, 
écuyer, seigneur de Lusson et de Lassalle ; etc. 


E. 747. (Carton.) — 1 pièce, parchemin, provençal. 


XU* siècle. — Magnac. — Rôle des terres, rentes et fiefs possédés en 
Périgord par les seigneurs de Clarol : la huitième partie de la dîme de 
Saint-Priest ; droit sur le marché de Ghâlus ; le domaine de Las Ghesas de 
Blilhac est possédé en alleu ; redevances à prendre sur le bois de Bainac 
et Chabrolenc ; dîme de Saint-Martin de Freicen ; etc. 


E. 748. (Carton.) — 1 pièce, parchemin, provençal. 


XIII® siècle. — Rôle des biens cédés par Pierre de Montfrebeuf à Guil¬ 
laume de Magnac, en lui donnant sa fille en mariage : les domaines de 
Toera, Masabra, Lavau, Beuloc, Benavent, Bardo, etc. (Ce texte parait être 
du commencement du Xlll® siècle). 


E. 749. (Carton.) — 9 pièces, parchemin ; 1 sceau. 


1254-1256. — Cession d’une terre située à Milhac, par Ayraeri de Chaus- 
sade à Guillaume de Magnac, chevalier de Nontron ; — vente du domaine 
de Las Brugeras par Pierre Tizon, chevalier, à Guillaume de Magnac 


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— 225 — 

pour 40 livres de Limoges; — donation du domaine deMasabra par Gui 
VI, vicomte de Limoges, à Guillaume de Magnac et à scs fils, chevaliers, 
en échange des droits qu’ils avaient sur la forêt appelée Bois-Dahu (sceau 
du vicomte de Limoges) ; — vente de 4 sous de cens sur les terres de 
Thinac et Masabra par Guillaume Séguin, écuyer, à Itier de Magnac ; — 
partage fait par Guillaume de Magnac de tous les biens qu’il possédait en 
commun avec Itier Guillaume, Hélie et Adémar, ses frères (trois exem¬ 
plaires de cette charte) ; — testament de Guillaume de Magnac le vieux, 
chevalier : il partage ses biens entre ses fils, Itier et Guillaume, laïques ; 
Hélie et Adémar, clercs ; il fait des legs à Notre-Dame de Rocamadour ; à 
l’hôpital de Roncevaux ; pour les travaux des églises de Bourges, de Li¬ 
moges ; etc. 


E. 750. (Carton.) — 8 pièces, parchemin ; 1 sceau. 


1255-1259. — Ventes : de la moitié de La Poyade, paroisse de Milhac, 
par Adémar de Puy-Guilhem, écuyer, à Géraud de Magnac, chevalier, 
pour 40 sous de Limoges ; — du domaine de Lasaias, paroisse de Saint- 
Martin-le-Peint, par Guillaume Jutzes, chevalier, à Itier de Magnac, che¬ 
valier ; — fondation d’un obit dans le couvent de Boubon par Itier de Ma¬ 
gnac ; — ventes : de 20 deniers de rente sur le domaine de La Lhaudie, 
paroisse de Milhac, par G. de La Marlhonie, fils de G. de Milhac, à G. de 
Magnac ; — d’une rente de trois mesures de grain par Adémar de Puy- 
Guilhem à Itier^de Magnac ; — donation de terres et rentes, situées à Mil¬ 
hac,par Hélie de Chabans, chevalier, à Adémar de Magnac, clerc ; — vente 
du domaine de La Poyade par G. Girard et Marie, sa femme, à G. de Ma¬ 
gnac, chevalier, pour 20 sous de Limoges ; — sentence arbitrale prononcée 
par G. de Javerlhac, doyen de Saint-Yrieix, chapelain du Pape, entre Jour¬ 
dain, prieur de Nontron, et Hélie de Magnac, curé de Léchiayrac, au sujet 
du moulin de Nontron. 


E. 751. (Carton.) — 7 pièces, parchemin ; 1 sceau. 


1260-1266. — Vente par Géraud de Clarol, chevalier d’Aixe, à Itier de 
Magnac de tous les biens qu’il possédait en Limousin et en Périgord, pour 
130 livres de Limoges ; — arbitrage prononcé par Guillaume, abbé de La 
Peyrouse, entre Géraud de Magnac, Mathieu Odon et Géraud, son neveu, 
au sujet d*un bois situé près du domaine de La Odonia ; — vente du do¬ 
maine de La Jaufrénie par Etienne Bossarls, Hélie et Pierre, ses fils, à G. 

15 


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— 226 — 

de Magnac, chevalier, pour 12 sous de Limoges; — acensement du do¬ 
maine de L'Albanie, paroisses de Saint-Martial-de-Valette et de Saint- 
Fronl-de-Charapniers, par Gui et Aymeri Faute, frères, à Guillaume Jas- 
pilh ; — vente de la rente d'une mesure de seigle sur le domaine de La Po- 
yade, paroisse de Milhac, par Adémar de Gordon et Pétronille de Malibast 
à Géraud de Magnac, chevalier. 


E. 752. (Carton.) — 12 pièces, parchemin ; 3 sceaux. 


1270-1279.— Guillaume de Magnac, avant de partir pour la Terre-Sainte, 
fait donation de tous ses biens à Adémar de Magnac, chanoine de Saint- 
Front de Périgueux, son frère, et à Hier, Guillaume et Gui de Magnac ; — 
testament d'Iiier de Magnac, chevalier, sanus et hylarus ; — ventes : d'une 
rente de 5 deniers, assise à Bondezel, par Pierre Robert, clerc de Nontron, 
à hier de Magnac, chevalier ; — d’une maison à Saint-Pardoux par Pierre 
de Noire-Combe, prêtre, à de Magnac, chevalier ; — acensement de la 
terre du Fraycher, paroisse de Saint-Martin-le-Peint, par Hier et Guillaume 
de Magnac, chevaliers, à Guillaume Des Arcs ; — ventes : d’une terre, 
située à Milhac, par Pierre de Bornazel à Géraud de Magnac, chevalier ; 
— de trois pièces de terre du domaine du Cluzel, paroisse de Milhac, par 
Guide Born, chevalier, de Bruzac, et Pierre, son fils, à Adémar de Magnac, 
chanoine de Saint-Front de Périgueux ; — par Pons d’Agonac, chevalier, 
à Hier de Magnac de tout ce qu’il possédait à Milhac ; — de rentes assises 
à Milhac, par Pierre de Milhac à Gui de Magnac, écuyer ; — donation faite 
par Guillaume de Magnac, chevalier ; Hélie de Magnac, prêtre de Nontron, 
et Adémar de Magnac, chanoine de Périgueux, frères, à Guillaume et Gui 
de Magnac, fils d’Ilier, leurs neveux, de tous les droits qu'ils avaient sur 
les biens de la maison de Magnac ; cette donation est faite en présence 
d’Arthur de Bretagne, vicomte de Limoges, et scellée du sceau d’Odon de 
Karderian, son sénéchal. 


E. 753. (Carton.) — 12 pièces, parchemin; 6 sceaux. 


1282-1289. — Ventes : d’un jardin situé à Milhac, par Lucie Du Solier, 
veuve de Gui de Puy-Rapios, écuyer, et Géraud Du Solier, prêtre, son fils, à 
Géraud de Magnac, chevalier; — de la rente d’une mesure de froment, 
assise à Milhac, par Pierre de Born, à Guillaume de Magnac, écuyer ; — 
reconnaissance de fiefs faite par Sibille, veuve d’Aymeri des Roches, 


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— 227 — 

écuyer, à Guillaume et Gui de Magnac, fils d’Ilier ; — ventes de rentes 
assises à Milhac : par Pierre de Bornazel à Pierre de Magnac, clerc ; — 
par Hélie Jau à Adéinar de Magnac, chanoine de Périgueux ; — vente du 
domaine de La Vau, situé à Milhac, par Guillaume d’Excideuil, écuyer, à 
Adémar de Magnac, chanoine ; etc. 


E. 754. (Carton.) — 15 pièces, parchemin ; 5 sceaux. 


4290-1299. — Sentence d’Étienne Cotet, sénéchal dè Limoges, déclarant 
Pierre Arnaud et Aymeri Freyn, habitants du lieu de Chastanet, paroisse 
de Milhac, serfs de Géraud de Magnac, chevalier ; — reconnaissance de 
fief faite à Géraud de Magnac par Hélie Peyrot, de Saint-Front-de-Riviôre ; 
— ventes: de rentes situées à Milhac, par divers habitants de ce lieu, à 
Guillaume de Magnac, écuyer ; — de la terre de La Mossatière, paroisse 
de Milhac, par Pierre de Bornazel et Adémar, son fils, à Adémar de Ma¬ 
gnac, chanoine de Périgueux ; — reconnaissance de fief par Gui et Pierre 
de Châlus à Guillaume de Magnac ; — hommages rendus à Hier de Magnac 
par : Pierre Bertaud ; Pierre La Cropte et Pierre Sobreglise, pour des terres 
situées à Milhac ; — acensement du bois appelé Lasperpresgos et Larac par 
Pierre de Milhac, écuyer, à Guillaume de Magnac. 


E. 755. (Carton.) — 12 pièces, parchemin ; 6 sceaux. 


4300-1308. — Hommages rendus à Hier de Magnac, écuyer, par Guil¬ 
laume de Milhac ; Jean Magnan ; Pierre Tizon, fils de Foulques ; Pierre de 
Montfrebeuf, écuyer ; Séguin de Pozel ; Pierre de Milhac ; — reconnais¬ 
sances de fiefs faites à Hier de Magnac par Guillaume et Pierre de Jorda- 
nières ; Pierre le Petit de Bochapanières, hommes taillables et exploitables 
à volonté ; — ventes : de terres situées à Abjac par Jean Magnan cl Aymeri 
de Gratemcrle à Hier de Magnac ; — de terres situées à Milhac par Pierre 
de Milhac ; Guillaume de Magnac ; Bernarde, sa femme ; Étienne, Guil¬ 
laume et Pierre de Lafargue à Hier de Magnac, chevalier ; — transaction 
faite devant Jean de Bretagne, vicomte de Limoges, entre Guillaume de 
Magnac, écuyer, d’une part, Arnaud et Pierre Brun de Chastanet, d’autre 
part, au sujet de la condition de ces derniers que Guillaume de Magnac 
prétendait hommes taillables et exploitables de corps et de biens à sa vo¬ 
lonté ; ils sont déclarés libres ; etc. 


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E. 756. (Carton.) — 10 pièces, parchemin ; 11 sceaux. 


1309-1310. — Ventes de terres situées à Milhac par Bernard-Bertrand et 
Guillaume d’Excideuil, écuyers, à Itier de Magnac ; — donation faite à Itier 
de Magnac par Hélie de Magnac, curé de Razès, et Pierre, son frère, de 
tous les droits qu’ils avaient sur la maison appelée de Magnac, située à 
Milhac ; — hommage rendu à Itier de Magnac par Imbert Boson de Marton 
pour les biens qu’il possédait à Bondezel; — Hélie Garrel, Géraud Dubois, 
Bertrand Juge et Jean Brunei se reconnaissent hommes taillables et exploi¬ 
tables à la volonté d’Itier de Magnac; — reconnaissance de fief faite à Itier 
de Magnac par Géraud Itier, écuyer, pour les biens qu’il possédait à Augi- 
gnac ; — cession faite à Itier de Magnac par Hélie et Pierre de Magnac, 
ses frères, et Agnès,- sa sœur, de tous les droits qu’ils avaient a la succes- 
de Gui de Magnac, leur père, et de Mélissendc, leur mère ; etc. 


E. 757. (Carton.) — 14 pièces, parchemin ; 12 sceaux. 


1311-1314. — Accord entre Géraud Martin, curé de Milhac, et Hier de 
Magnac, chevalier, touchant des legs faits à l’église de Milhac par Adémar 
de Magnac, chanoine de Périgueux ; — reconnaissances de fiefs faites à 
Itier de Magnac par : Géraud de Laige ; Hugues Faure de Linières ; Pierre 
Tizon, chevalier ; Jean Le Mercier ; — vente à Itier de Magnac de terres et 
rentes situées à Milhac, par : Pierre Bertaud de La Bertaudie ; Pierre Chau- 
bars et Alays Vayraca ; Adémar Juge ; Anne, Allé de Séguin de Saint-Par- 
doux, femme de Guillaume Du Nabinal, écuyer ; — hommages rendus à 
Itier de Magnac par : Gui de Montfrebeuf ; Pierre, lépreux de l’infirmerie 
de Milhac ; Pierre Tizon, chevalier ; — arbitrage entre Guillaume de Ma¬ 
gnac, écuyer, d’une part, Guillaume, autre Guillaume et Pierre de La Far- 
gue, d’autre part, par lequel ces derniers sont déclarés serfs de la famille 
de Magnac ; etc. 


E. 758. (Carton.) — 14 pièces, parchemin ; 10 sceaux. 


131o-13i7. — Hommages rendus à Itier de Magnac, chevalier, par Ber¬ 
nard de Grana et Guillaume de Magnac, écuyers, pour terres possédées à 
Milhac cl à Saint-Martin-le-Peint ; — accord entre Itier de Magnac et Hélie de 


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— 229 — 

Magnac, curé de Razès, par lequel les domaines de Fauconneles el du 
Trouillard sont donnés en viager à Hélie de Magnac ; — échange de terres 
entre hier de Magnac el Pierre Fougeyrac ; — reconnaissance de fief par 
Guillaume de Magnac, écuyer, à hier de Magnac, chevalier ; — règlement 
de compte entre hier et Hélie de Magnac, par lequel le premier est déclaré 
redevable de 400 livres ; — fondation d’une lampe à Saint-Nicolas de Bar 
par hier de Magnac, pour Tàme d’Aumuy Brune, sa femme ; etc. 


E. 759. (Carton.) — 16 pièces, parchemin; 10 sceaux. 


1318-1324. — Reconnaissances de fiefs faites à hier de Magnac par; 
Guie, veuve d’Adémar de Magnac ; Aymeri de Lusse et Pierre de Benchc, 
prêtres; Aymeri Rudel, marchand : celui-ci se reconnaîttaillable et exploi¬ 
table à la volonté de son seigneur ; — contrat de mariage de Robert, fils 
d’hier de Magnac, avec Marie, fille d'Arnaud de Saint-Astier, seigneur de 
Crognac ; — ventes de terres, situées à Milhac, par : Etienne Bertaud ; Pierre 
de La Marlhonie ; Guillaume et Bernard Vergnole; — hommage rendu à 
Guillaume de Magnac, écuyer, par Olivier Maurin , chevalier ; — acense- 
ment d'une terre et d’un moulin, situés à Bondezel, par Bernard de Grana, 
écuyer, à Itier de Magnac ; — lettre d'Alain Raymond, receveur du vi¬ 
comte de Limoges, à Pierre Colombel, prévôt de Nonlron, au sujet d’une 
rente de 100 sous que devait hier de Magnac pour la basse viguerie de 
Milhac ; — transaction entre Hélie de Fauzenac, prieur de Saint-Jean de 
Côle, et Hélie de La Roche, chanoine, d’une part, et Itier de Magnac, 
chevalier, d’autre part, sur un payement de rente ; — donation du domaine 
de Tignac faite par Aymeri de Tignac, serf d’hier de Magnac, à Jean, 
Pierre, Géraud et autre Pierre de Tignac, scs enfants ; les donataires se 
reconnaissent serfs d’Itier de Magnac ; etc. 


E. 760. (Carton.) — 16 pièces, parchemin; 11 sceaux. 


1325-1329. — Transaction entre hier de Magnac et Tabbaye de Dalon 
(diocèse de Limoges), au sujet de l’hommage et de 2 sous de Limoges dus 
par les religieux à hier de Magnac à chaque changement d’abbé ; — let¬ 
tres d’absolution accordées par Arnaud d’Altézac, pénitencier du Pape, à 
hier de Magnac, chevalier, et à Guillaume de Magnac, chanoine de Saint- 
Austregésile de Limoges, coupables de violences envers des prêtres et des 
laïques ; d’avoir ravagé les vignes el les récoltes, fréquenté les tavernes. 


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— 230 — 

joué aux dés, hanté les mauvais lieux, commis des adultères, perçu indû¬ 
ment les dîmes, etc. ; — ventes à Ilier de Magnac, chevalier, de terres 
situées à Milhac, par : Jeanne Rudel, femme de Jean Fouchier ; Hélie Juge ; 
Étienne Maurel ; Pierre Odon ; — donation de la terre de Magnac par 
Itier de Magnac, chevalier, à Robert, son fils ; — commission de gouver¬ 
neur du château de Nonlron donnée par le Conseil de la vicomté de Limo¬ 
ges à Itier de Magnac, chevalier; etc. 


E. 761. (Carton.) — pièces, parchemin ; 7 sceaux. 


1330-4335. — Ventes de terres et rentes, situées à Milhac et à Bondezel, 
par : Olivier Maurin, chevalier ; Hélie Boyne ; Guillaume de Magnac ; Ay- 
meri Mosnier ; Alays Quentine et Pierre de Milhac à Itier de Magnac, che¬ 
valier ; — reconnaissances de fiefs faites à Itier de Magnac par Pierre de 
La Marthonie; Géraud Du Solier; — sentence du sénéchal de Limoges 
autorisant Ilier de Magnac à fermer un chemin situé entre ses vignes de 
Saint-Martin-le-Peint ; — quittance générale donnée par Jean Martel, 
bourgeois de Limoges, à Itier de Magnac pour le rachat d’une rente de 100 
setiers de seigle et 10 livres tournois, précédemment vendue par Hier de 
Magnac à Martial Martel, archidiacre de La Marche dans l’église de Limo¬ 
ges ; —rôle des rentes appartenant à Hier de Magnac ; etc. 


E. 762. (Carton.) — 20 pièces, parchemin ; 8 sceaux. 


1336-1350.— Reconnaissances de fiefs faites à Itier de Magnac par Geof- 
froi de La Flamenchie ; Boson, fils de Pierre Tizon ; Denise de Narciac 
et Thomas de Saint-Just, son mari ; — hommage rendu à Itier de Magnac 
par Hélie Du Château de Légurac, habitant à Augignac, pour les droits 
qu’il possédait à Légurac ; — donation faite par Guillaume de Magnac, 
écuyer, Bernarde, sa femme, et Menssa, sa fille, à Itier de Magnac, cheva¬ 
lier, leur cousin, de tout ce qu’ils possédaient à Milhac ; — promesse faite 
par Étienne Du Breuil à Itier de Magnac de payer les rentes qu’il lui de¬ 
vait ; — fondation d’un obit de 25 livres de Limoges par Itier de Magnac 
dans le prieuré de Tavaux ; — échange de terres entre Pierre-Brun de 
Gros-Puy, prieur de Tavaux, et Itier de Magnac ; — quittance donnée par 
Étienne, abbé de La Peyrouse, à Itier de Magnac pour tous les droits ap¬ 
partenant à l’abbaye par suite des acquisitions de terres failcs à Milhac par 
Itier de Magnac et Robert, son fils ; etc. 


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— 231 — 


E. 763. (Cahier.) — In-i®, 36 feuillets, papier. 


1344. — Rôle des droits et rentes appartenant à la maison de Magnac, 
dans les paroisses de Saint-Front-de-Rivière, Villars, Milhac, Saint-Pardoux 
et Roinagne ; — dénombrement des biens de Guillaume de Magnac ; — 
liste des hommes francs et des serfs ; ils payaient des redevances en nature 
et étaient soumis à la contribution des quatre cas. 


E. 764. (Carton.) — 3 pièces, parchemin. 


1352. —Tes^ament d’Itier de Magnac, chevalier : il choisit sa sépulture 
dans le monastère de Nontron devant Tautel de saint Jean et saint Nicolas ; 
il laisse 65 sous tournois pour faire un pèlerinage en son honneur à Saint- 
Jacques-de-Composlelle ; 1,000 sous tournois pour qu’un homme d’armes 
aille au Saint-Sépulcre combattre les Turcs ; après avoir partagé ses biens 
entre ses enfants, il déclare que si ses héritiers meurent, on fondera 12 
bourses pour des écoliers en théologie ; il nomme pour exécuteurs de 
son testament : Guillaume de Magnac, chantre de l’église de Bourges, et 
Hélie, ses frères ; Itier de Magnac, son fils ; Aymeri Brun, seigneur de 
Charnier ; Pierre de La Maurinie, écuyer. Dans une note autographe, Itier 
de Magnac prie Pierre, archevêque de Narbonne, d’apposer son sceau à ce 
testament. — Il y a trois exemplaires de celte pièce. 


E. 763. (Carton.) — 12 pièces, parchemin ; 1 sceau. 


1357-1377. — Mainlevée accordée par Charles, duc de Bretagne, vicomte 
de Limoges, à Itier de Magnac pour tous ses biens saisis ; — ordonnance 
de Jean de Montbouché, sénéchal de Limoges, concernant cette mainlevée ; 
— liommage rendu à Itier de Magnac par Geoffroi Du Bois, écuyer, pour 
le domaine de La Juglarie, situé dans la paroisse de Saint-Martial-de-Va¬ 
lette ; —codicille du testament d’Ilier de Magnac ; —hommage rendu à Au- 
frey de Gouzbriant, capitaine de Nontron, par Hélie de Magnac ; — tran¬ 
saction entre Hélie de Magnac et Gui de Valette, écuyers, sur la construc¬ 
tion d’une fenêtre et d’une gouttière ; etc. 


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E. 766. (Xlarton.) — 5 pièces, papier ; 1 sceau. 


1384-1478. — Déclaration faite par Gui Faute, de Nontron, se portant 
comme héritier de Robert de Magnac ; — lettres de Jean de Bretagne, 
vicomte de Limoges, donnant mainlevée des revenus d’Itier de Maguac, à 
la demande de Mondot Faute, écuyer ; — acensement pour cinq ans du 
domaine de La Fargue, situé à Milhad*, par Raymond Faute, seigneur de 
Blagnac, à Marguerite de Magnac ; — hommages rendus : à Jean de Breta¬ 
gne, seigneur de Laigle, lieutenant général de la vicomté de Limoges, par 
Raymond Faute, pour la seigneurie de Magnac ; — à Alain d’Albret par 
Jeanne Selebrache, pour les biens qu'elle tenait de la maison de Magnac ; 
etc. 

• 

E. 767. (Carton.) — 12 pièces, parchemin ; cahier in-4*, 46 feuillets, et 7 pièces, 

papier ; 1 sceau. 

1273-1606. — Exécutoire d*un arrêt du Farlement de Bordeaux, décerné 
à la requête du vicomte de Limoges,contre Jean, vicomte de Rochechouarl 
touchant la paroisse de Maraval. — Hommage rendu à Henri II de 
Navarre par Nicolas d’Anjou, comte de Saint-Fargeau, pour la baronnie de 
Blareuil ; — dénombrement des biens composant la baronnie de Mareuil. 

— Lettres de Fhilippe le Hardi au sénéchal d’Agen pour faire assigner à 
Archambaud H, comte de Férigord, 220 livres sur le péage de Marmande ; 

— indemnité de 1,000 livres accordée par Edouard V, roi d’Angleterre, à 
Archambaud Hl, comte de Périgord, en échange du péage de Blarraande ; 

— assignation de 6,000 francs d’or de rente par Charles VI à Arnaud-Ar- 
manieu, sire d’Albret, sur la ville de Marmande. — Procès-verbal de véri¬ 
fication fait par les commissaires du roi de Navarre sur le dénombrement 
rendu par Raymond Girard de Langlade pour la seigneurie de Marsaneix. 

— Enquête faite par ordre du vicomte de Limoges à la requête de Raymond 
de La Marthonie sur les cens et droits seigneuriaux que la famiUe de Ma¬ 
gnac prétendait lever sur la terre de La Blarthonie. — Acensement d’une 
terre située à Martillac par Françoise de Bretagne, comtesse de Périgord, 
à Hélie Desmaisons ; etc. 

E. 768. (Carton.) — 12 pièces, parchemin ; 30 pièces, papier. 

1348-1543. — Hommage rendu à Alain d’Albret par Foucault Du Chas- 
saing pour la maison noble du Mas-Nadau. — Donation des revenus du 


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— 233 - 

domaine de Massenac par Aymeri Sensilhon à Jean de Bretagne, seigneur 
de Laigle, vicomte de Limoges. — Lettres de Charles VIII accordant au 
seigneur d’Orval la seigneurie de Masséré; — mémoire relatif aux usurpa¬ 
tions commises dans la seigneurie de Masséré au préjudice du sire d’Al- 
brel ; — note concernant l’étendue et le produit du domaine appelé les 
Oliviers, situé à Masséré ; —donation du greffe de Masséré faite par Henri 
II de Navarre à Jean Joyet ; — copie des ordonnances de Jacques Du Pré, 
seigneur de La Mabilière, sur la réformation du domaine du roi de Navarre 
à Masséré : il est défendu d’enterrer dans les églises sans la permission du 
Roi. — Hommage rendu à Henri II de Navarre par Arthus Des Aiges pour 
la seigneurie de Maumont. — Echange de la seigneurie de Mauren s contre 
celles de Pomiers et Ciorac entre Philippe de Valois et Pierre de Maurens ; 
— donation du château de Maurens, par Pierre de Pomiers, seigneur de 
Maurens, à Roger-Bernard, comte de Périgord ; — lettres du prince de 
Galles au sénéchal de Périgord sur la restitution des châteaux de Maurens, 
Montleydier et La Tour-Blanche réclamés par le comte de Périgord ; — 
lettres de Charles VII maintenant le comte de Périgord dans la possession 
de la seigneurie de Maurens ; etc. 


E. 769. (Carton.) — 0 pièces, parchemin; Il pièces, papier; 1 sceau. 


1292-1567. — Testament de Pierre de La Salle, habitant de Mayac. — 
Procès devant le sénéchal de Périgord entre Alain d’Albret, Jean d’Abzac, 
seigneur de Ladouze, et Robert de La Marthonie, touchant la possession du 
fief de Mazeyrolles. — Vente de la paroisse de Meilhard, par Jacques de 
Mcilhard, conseiller au Grand-Conseil, et Marguerite Du Saillant, dame de 
Florimont, sa femme, à Jeanne d’Albret, reine tle Navarre. — Hommage 
rendu par Olivier Bégon, écuyer, à Archambaud II, comte de Périgord, 
pour ce qu’il possédait dans la paroisse de Mensignac. — Procès entre le 
vicomte de Limoges et le Chapitre de Saint-Yrieix, touchant la juridiction 
du lieu de La Meyze ; etc. 


E. 770. (Carton.) — 12 pièces, parchemin; 2 pièces, papier; 3 sceaux. 


1263-1544. — Donation de terres situées à Milhac par Jean de Virac, 
écuyer, à Hélie de Milhac, écuyer ; — vente de terres situées à Milhac par 
Géraud Leblanc à Etienne Marton ; — cession de rentes assises à Milhac 
par Guillaume de Magnac à Bernarde de Mazières ; — assignation d’une 


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— 234 — 

rente de 2 setiers de froment sur des biens situés à Milhac par Adémar 
Juge en faveur de Géraud de Novavilla; — hommage rendu à Alain d*Al- 
brel par Bertrand de Beaupuy pour les biens nobles qu*il possédait à Mi¬ 
lhac ; — dépôt de 5,600 livres fait par le roi de Navarre devant le juge 
mage de Périgord pour le rachat des paroisses de Milhac, Chignac et au¬ 
tres. — Hommages rendus : par Géraud Joubert de Minziac, à Bertrand 
de Minziac, chevalier ; — par Aymeri de Courbefy, clerc, à Géraud Ro¬ 
bert de Minziac et à Anne, sa mère ; — par Jean de Minziac, à Jean, sei¬ 
gneur de Javerlhac. — Ratification par Archambaud II, comte de Périgord, 
de rengagement du château de Miradoux et de terres, fait par Hélie Tal- 
leyrand, son fils, vicomte de Lomagne, à Lemborc, sœur de ce dernier, 
pour 30,000 sous amaudenx ; — confirmation par Regnauld de Pons, sei¬ 
gneur de Bergerac, de la donation du bois appelé Comtal, faite par Hélie 
Rudel à Gaillard de Bonneville, père d’Arnaud, chanoine de Saint-Front de 
Périgueux, seigneur du château de Miremont ; etc. 


E. 771. (Carton.) — 11 pièces, parchemin; 12 pièces, papier ; 1 sceau. 


1283-1543. — Hommage rendu au roi de Navarre par Jeanne de Lur, 
veuve de François de Dieuzayde, pour la maison noble de Monbadon. — 
Lettres de Marguerite de Clisson, vicomtesse de Limoges, concernant la 
remise du château de Moncontour à Jean V, duc de Bretagne. — Enquête 
faite par Alain d’Albret contre Pierre Olié, prêtre, touchant rhôpital de 
Moncrabeau. — Vente de rentes assises à Montagnac par Bertrand de 
Toirac à Hugues Du Cluzel, écuyer. — Transaction entre Hélie Talleyrand, 
seigneur de Grignols, et Hélie Vigouroux, écuyer, d’une part ; hier de 
Sauzet et Guillaume de^oysset, chevaliers, d’autre part, touchant la jus¬ 
tice du lieu de Montagrier; — lettre de Françoise de Bretagne, comtesse 
de Périgord, au sieur de Razac, commissaire pour les hommages, lui man¬ 
dant d’accorder à Roulin de Montagrier un délai pour rendre son hom¬ 
mage ; — rôle des fiefs en nature acquis par Hélie Séguin de Raymond de 
Montagrier, écuyer. — Note relative à la vente de la seigneurie de Mou- 
tagut par Alain, vicomte de Rohan, et Béatrix de Clisson, sa femme, à 
Jean Harpadenne, seigneur de Belleville. — Donation de la seigneurie de 
Monlanceix par Jean, duc de Normandie, fils de Philippe de Valois, à 
Roger-Bernard, comte de Périgord ; — ratification de cette donation par le 
roi de France ; — hommage rendu à Alain d’Albret par Archambaud de 
Bourdeille pour le château de Monlanceix ; — échange de terres entre 
François de Bourdeille, seigneur de Monlanceix, et Jean Parrot, bourgeois 
de Périgueux. — Hommage rendu à Alain d’Albret par Jean, seigneur de 


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— 535 — 

Monlardy. — Assignation de 300 livres de rente par Charles V à Archam- 
baud IV comte de Périgord, sur la ville de Montauban. — Hommage rendu 
à Archambaud IV, de Périgord, par Raymond de Montant, pour les terres 
qu’il avait acquises de Gaston de Gontaut, seigneur de Montant. — Dona¬ 
tion faite par Pierre de Cazaux, dit Pelegrin de Montbrun, écuyer, à Gui 
Brun, seigneur de Montbrun, chevalier, de tous les droits auxquels il pou¬ 
vait prélandre sur la succession de Bernard Chat, de Montbrun ; etc. 


E. 772. (Carton.) — 8 pièces, parchemin ; 2 pièces, papier. 


i334-i 542. — Procuration donnée par Mathe d'Albret, dame de Montcuq, 
à Bernard d’Albret, son frère, pour rendre hommage au roi de France pour 
la seigneurie de Montcuq ; — assignation de 262 livres de rente par Phi¬ 
lippe de Valois à Roger-Bernard, comte de Périgord, sur la ville de Mont¬ 
cuq ; — donation du château et de la ville de Montcuq par le roi Jean à 
Roger-Bernard, comte de Périgord ; — lettres de Jean Chandos, lieute¬ 
nant du roi d’Angleterre, au sénéchal de Gascogne, touchant la donation 
de Montcuq ; — vente de la seigneurie de Montcuq par Antoine de Sali- 
gnac à Jean Talleyrand. prince de Chalais, pour 10,000 livres tournois; — 
sentence rendue par Jean de Belcier, seigneur de La Rolphie, juge mage 
de Périgord, sur l’exécution d’un arrêt donné par le Parlement de Bor¬ 
deaux entre Jean d’Albret, seigneur de Miossens, et François d'Aydie, sei¬ 
gneur de Ribérac et de Montcuq, pour que ce dernier obtienne la déli¬ 
vrance des titres de la seigneurie de Montcuq, déposés dans le château de 
Montignac. 


E. 773. (Carton.) — Rouleau, parchemin , longueur, 5“20. 


1340. — Procès-verbal de mise en possession de la seigneurie de Mont¬ 
cuq en faveur de Roger-Bernard, comte de Périgord ; le procureur du Roi 
était Raymond Fabri, et celui du comte de Périgord, Pierre de Labatut, 
clerc. 


E. 774. (Carton.) — 12 pièces, parchemin ; 8 sceaux. 

1257-1328. — Assignation d’une rente de 90 livres de Périgord par 
Geoffroy de Pons, seigneur de Montignac, à Archambaud de Gombom, 
mari de Marguerite, sa fille ; — coutumes accordées à la ville de Monli- 


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— 236 — 

gnac par Archambaud II, comte de Périgord ; — constitution d’une rente 
de 120 livres de Périgord par Regnauld de Pons, seigneur de Monlignac, 
en faveur d’Aymeri de La Porte et de Marguerite de Pons, sa femme ; — 
assignation de 500 bvres de rente sur la seigneurie de Montignac par Me> 
naud de Pons, seigneur de Bergerac, à Archambaud III, comte de Péri¬ 
gord, pour la dot de Jeanne de Pons, femme de ce dernier et sœur de Me- 
naud ; — reconnaissance de fiefs faite par Hélie Du Drouilhet, habitant de 
Montignac, à Hugues Du Cluzel. 


E.775. (Carton.) — iO pièces, parchemin; 1 pièce, papier; 2 sceaux. 


1330-1339. — Procès entre Roger-Bernard, comte de Périgord, et Mathe 
d'Albret, touchant la possession de la châtellenie de Montignac ; — procura¬ 
tion donnée par Mathe d’Albret, dame de Montignac, à Gui de Bonnefont 
pour la représenter dans un procès; — lettres de Philippe de Valois adres¬ 
sées au Parlement de Paris annulant toutes les procédures faites contre 
Mathe d’Albret au sujet de la châtellenie de Montignac devant les séné¬ 
chaux de Poitou et de Périgord ; — sentence du lieutenant du sénéchal de 
Périgord au siège de Sarlat, frappant d’une amende Bernard Radel, habi¬ 
tant de Montignac, qui avait empêché un sergent royal d’exercer son minis¬ 
tère à Montignac. , 


E. 776. (Carton.) — 17 pièces, parchemin. 


1340-1400. — Échange de terres entre Mathe d’Albret, dame de Mon¬ 
tignac, et Édouard VI, roi d’Angleterre ; — cession de la châtellenie de 
Montignac par Roger-Bernard, comte de Périgord, à Talleyrand, cardinal 
de Périgord, son frère ; — serment de fidélité prêté par les habitants de 
Montignac à Roger-Bernard, comte de Périgord ; — rôle des fiefs dus au 
comte de Périgord dans la châtellenie de Montignac : exemption de paye¬ 
ment accordée par le comte aux habitants dont les maisons avaient été 
brûlées par les Anglais ; — procurations données : par Guillaume de Saint- 
Léon, veuve de Hugues Ébrart, à Jean d’Arlensa, pour rendre à Archam¬ 
baud IV, comte de Périgord, l’hommage qu’elle lui devait en raison de 
terres dans la châtellenie de Monlignac ; — par Gomtorie Marquèze à Louis 
Bernion, écuyer, son mari, pour rendre à Louis, duc d’Orléans, l’hommage 
qu’elle devait pour biens possédés dans la châtellenie Montignac ; etc. 


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E. 777. (Cahier.) — 46 feuilleU, papier. 


ii02. — Rôle des rentes en nature et en argent dues au comte de Pé¬ 
rigord dans la châtellenie de Montignac ; paroisses de FallaC; Thonac, 
Brénac, Saint-Pierre, Saint-Chamans, Auriac, Bars, Le Chaylard, Azerac, 
Sem, Saint-Léonce, Yalogols, Aubas, Gondat ; les redevances sont per¬ 
çues par Aymeri Veyres, baile de Montignac. 


E. 778. (Carton.) — 8 pièces, parchemin ; 5 pièces, papier. 


1402-1462. —Plaintes adressées par les habitants de Montignac à Louis, 
duc d'Orléans, comte de Périgord, contre ses officiers, au sujet d'arresta¬ 
tions arbitraires, de violences contre les habitants, du pillage de leurs mai¬ 
sons et du viol d’une femme commis au bout du pont de Montignac ; — au¬ 
torisation accordée par Charles, duc d’Orléans, comte de Périgord, aux ha¬ 
bitants de Montignac de faire contribuer les gens d’Église et les nobles à la 
réparation des fortifications de cette ville; — enquête sur les limites de la 
juridiction de l'évêque de Périgueux dans la châtellenie de Montignac ; — 
commission de capitaine du château de Montignac donnée par Charles, duc 
d'Orléans, comte de Périgord, à Mainfroy de Salignac, seigneur de Saint- 
Geniez, en remplacement de feu Jean de Lastranges ; etc. 


E. 770. (Cahier.) — In-4«, 47 feuillets, papier. 


1427. — Rôle des revenus en argent et en nature appartenant au duc 
d'Orléans dans la châtellenie de Montignac : à Azerac, Auriac, Bars, Fallac, 
Thonac, Brénac, Saint-Léonce, Le Chaylard, Valogols, perçus par Giraud 
de Bonis, receveur. 


E. 780. (Carton.) 6 pièces, parchemin ; 23 pièces, papier ; 1 sceau. 


1437-1499. — Ordonnance de Charles, duc d’Orléans, pour faire re¬ 
mettre sous son autorité le château de Montignac, possédé par le bâtard 
d'Orléans ; — délai d'un an accordé par Jean de Bretagne, comte de Péri- 
g^ord, à Denis Paris, écuyer, pour rendre l'hommage de ce qu'il tenait dans 
Ja châtellenie de Montignac ; — copie des privilèges de la ville de Monti- 


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- 23 »-- 


gnac ; — protestation de Bernard d’Armagnac, seigneur de Termes, contre 
renlèvement d*un prisonnier anglais par le capitaine de Montignac ; — mise 
en ferme des revenus de la châtellenie de Montignac ; — hommages ren¬ 
dus â Alain d*Albret : par Frenon de Losse, pour ce qu'il possédait à Mon¬ 
tignac ; — par Antoine de Beaulieu, au nom de Brandelis Du Chesne, sa 
femme, pour la maison noble qu'elle possédait au bout du pont de Monti¬ 
gnac ; — vente d'une rente de 200 écus d'or sur la châtellenie de Monti¬ 
gnac par Pierre de Labat, prévôt de Lombrière, au nom d'Alain d'Albret, 
en faveur de Philippe de Commines, seigneur d'Argenton ;— commission 
donnée par Alain d'Albret à Jean de Puyguyon, son maître d'hôtel, pour 
acenser divers terrains situés dans la ville de Montignac. 


E. 781. (Cahier.) — ln-i% 97 feuillets^ papier. 


1473-1492. — Rôles de la taille levée dans la châtellenie de Montignac, 
sur les paroisses de Brenac, Aurîae, Fallac, Thonac, Bars, Saint-Léonce, 
Valogols, le Chaylard,Montignac ; — solde des francs-archers ; — répara¬ 
tion et fortification du pont de Montignac ; — état nominatif des habitants 
de la châtellenie de Montignac et taxe imposée à chacun d'eux. 

Pour extrait : 

Ferd. Villepelet. 

(La suite prochainement,) 


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— 239 — 

BIENS DE MAINMORTE ET FIEFS NOBLES 

DU CANTON DE TERRASSON. 

1784 à 1790. 


{Sommier des gens de mainmorte.) 


1® Terrasson. 

« ' 

N» 1. 

Le curé est à la portion congrue, mais il jouit des novales 
dans lad. parroisse qui peuvent être un objet d'environ 400 
livres de revenu,etc (I). 


N“2. 

Il existait autrefois une communauté de religieux Béné¬ 
dictins exemts, composée de huit religieux, qui étaient curé 
primitif avec un abbé commendataire (2). 

Tout l’ordre de cette espèce a été détruit par un édit du 
Roy, de sorte que M. l’abbé dud. Terrasson possède les dix- 
mes et rentes qui se lèvent dans lad. parroisse, à la charge de 


(1) Il n'a Jamais affermé ces novales. 11 les Jouit par domestiques on gens de Jour* 
née et ne fait pas de déclarations. 

Bail à ferme du 30 avril 1786 dev^ Limoges de partie pour 400 L 
(1) Bail à ferme de lad. abbaye, avec tous les objets en dépendant, par M*' l'Evé^ 
que de Sarlat en qualité d'abbé, par acte du 19 mars 1784, devant Combat, moy* 6,500 
1. pour 9 ans et qui échoira en 1793, en faveur de S'Etienne Boulegue et autres» etc. 
non compris le moulin ni la moitié des lods. 


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_ 240 — 

payer à chaque religieux une manse monacale de 19 charges 
bled, 19 charges vin et 40 livres en argent, et lorsque les 
susd. religieux seront tous décédés, lesd. manses doivent 
tourner au proflt du collège de Sarlat, suivant l’union qui en 
a été faite par M. i’Evêque, confirmée par lettres patentes du 
Roy, enregistrées au Parlement de Bordeaux (1). 

De sorte que tous les revenus delà susd.abbaye consistent: 

1<> Dans toutes les dixmes en bled et vin sur lad. parroisse 
de Terrasson ; 

2° Dans un droit d’halage affermé et compris dans le bail 
général pour 300 livres; 

3* Dans tous les droits de lods et ventes qui se perçoivent 
à chaque mutation des fonds mouvant de lad. abbaye, à rai¬ 
son de 2 s. par 1. et compris aussi dans led. bail; 

4* En un moulin scitué près le pont du présent lieu, dont la 
moitié a été accensée anciennement par M. l’abbé, à la charge 
par le preneur d’entretenir la chaussée, les meules, les che¬ 
vaux, les domestiques, et de donner la moitié du revenu 
dud. moulin, franche et quitte aud. seigneur abbé. 

Laquelle moitié aussi comprise dans led. bail général à 1000 
1. annuellement. 


N* 3. 

Il existe encore un bénéfice appelé l’Infirmerie dont le re¬ 
venu consiste en rentes directes et foncières établies sur une 
partie des fonds de la parroisse Lavilledieu et en lods et ven¬ 
tes du revenu à peu près 3001. qui est joui actuellement par 
le collège de Sarlat. 

Et une maison affectée pour l’infirmier. 

N» 4. 

La Prévôté dont le revenu est détaillé dans la parroisse de 


(1) Déclaration du 8 juin 1767 de M»' l’Evéque de Sarlat par laquelle il veut jouir 
la portion du moulin. 


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— 241 — 

Ladournac, etc., et qui est réunie après le décès du titulaire 
au collège de Sarlat et d’objet à peu près 8001. (1) 


N‘5. 


La Chantrerie qui consiste en quelques rentes et lods et 
ventes sur des maisons du quartier de la Marzelle dans Ter- 
rasson, et du revenu annuel environ de 401. 

Lequel bénéfice doit avoir aussi le même sort que les pré¬ 
cédents, etc. 


N» 6. 

La fabrique de Beauregard jouit aussi de deux domaines 
dans les villages de Chamontel et Leyraudie à elle donnés 
anciennement par la maison de Peyraux. Le revenu annuel ou 
environ de 1,0001. 


2* Bersat et Beauregarr. 


Le curé jouit de la dixme en seul dans toute sa parroisse, ce 
qui en fait le revenu (2). 

Il jouit en plus d’un petit pré et d’une vigne, le tout scituô 
aud. lieu. 

Dont le total du revenu est à peu près de 3,0001. (3) 

La fabrique dud. lieu jouit de deux domaines scitués dans 
la parroisse de Terrasson désignés sous le n® 6. 


(1) Déclaration da 8 juin 1787 pour une partie, ayant afTermé le surplus par acte 
public. 

(9) Une partie de ses revenus est affermée par acte du 6 septembre 1776, moy> 15 1. 
par an. 

(3) Déclaration du S8 août 1784 pour jouir par ;dom6Stiques ou gens à la journée 
pour lad. année 1784. 

Bail à ferme du 9 février 1786, dev‘ Limoges de partie p' 6001. 

16 


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3* Chavagnac. 


Le curé est gros décimateur eu seul de tous les fruits de sa 
parroisse dont le revenu peut valoir environ 2,700 1. (1) 

Il .dépend encore de lad. cure un domaine scitué au village 
des Periers, susd. parroisse, du revenu à peu près de 300 1. 

4® COLY. 

Le curé est à portion congrue et a même cédé les novales 
à M. l'abbé ci-après nommé. 

Cette parroisse dépend de l’abbaye de Saint-Amant de Coly 
dont les revenus de lad. abbaye consistent en dixmes et ren¬ 
tes et lods et ventes etc. (2) ; 

Plus en un petit moulin sur le ruisseau de Coly ; en deux 
pièces de pré, et en la moitié du moulin scitué sur lè ruis¬ 
seau d’Ironde, l’autre moitié appartenant à des particuliers 
qui sont chargés de l’entretien ; 

Et enfin en une forêt dont il a obtenu une permission par 
arrêt du conseil de faire couper un vingt-cinquième chaque 
année à l’exception d’un quart de réserve sur lequel il ne 
peut pas toucher. 

L’objet du revenu environ de dix mille livres. 

5“ COND.AT. 

Le curé est à la portion congrue. Il dépend cependant de 
lad. cure une petite chenevriere du revenu environ de 201. 


(i; Déclaration du 8 Juin 1781 de vouloir jouir les dixmes et biens fonds dépendant 
de lad. cure par domestiques ou gens à la journée pour Tannée 1784. 

(2) Déclaration du may 1784 de partie des revenus de lad. abbaye, pour les 
jouir et faire lever par des domestiques ou gens à la journée pour lad. année 1784. 

L’autre partie alTormée par baux publics retenus par diflérents notaires de 
Sarlat, etc. 

Bail à fçrme du 22 avril 1786 devant Sirey à Sarlat p*^ 9 ans et 10,0001. 


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- 243 - 

Le commandeur de Malthe est gros décimateur de lad. par- 
roisse, et jouit en outre d’un moulin, d’une maillerie, d’un 
four bannal, et d’une petite forêt (1). 

Le tout de revenu de 3,0001. 


6* Grêzes. 

Le curé de lad. parroisse est gros décimateur en seul (2). 

Il jouit en outre une pièce de terre, une vigne et un pré, le 
tout environ du revenu de 2,400 1. (3) 

70 Lacâssâigne. 

Le curé de cette parroisse est gros décimateur par indivis 
avec l’abbé de Coly. 

Il jouit en outre d’une pièce de terre, d’une vigne et d’un 
pré, le tout joignant le presbiterre, et de revenu de 2,400 1. (4) 


8" Ladoürnac. 

Le curé de cette parroisse est à la portion congrue, il jouit 
de plus une pièce de terre du revenu de 1001. (5) 


(1) Baux à ferme des 23 may 1785, 25, 23 et 28 mars 1786, 2 octobre 1786 dev* 
Limoges, 1793. 

Le moulin et le four banal paroissent omis affermés 14 avril 1784 dev‘ Limoges 
pr 7 ans 1,4001. avec le passage et un pressoir à huile. 

(2) Déclaration pour Jouir la dixme seulement par domestiques ou gens à la jour¬ 
née du 1» juin 1784 pour une partie. 

Et Tautre affermée par acte du il novembre 1780 pour 7 années moy^ 5001. 

11 y a un bail à ferme du 14 septembre 1786 retenu par Limoges pour neuf ans 
moy* 6001. du quartier du Puissat. 11 existe autres deux contrats de bail à ferme 
des 11 novembre 1782 et 25 juin 1786 reçus Beune, Tun pour 5oo 1., et Tautre pour 
7001. du quartier d'Objat et du quartier de Laval. 

(3) 11 n’est point fait mention ni dans la déclaration ni dans le bail des objets 
ci-joints. 

(4) Déclaration du 20 mai 1784 pour jouir les revenus de son bénéfice par domes¬ 
tiques ou gens à la journée, pour lad. année 1784. 

(5) Déclaration du 24 may 1784 pour jouir les revenus de son bénéfice par dômes*- 
tiques ou gens à la journée pour l’année 1784. 


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— 8t4 — 

Le prévôt de Ladournac leve la grosse dixme en seul de 
œtte paroisse du revenu de 8001. (1) 


9® Lafeuill.vde. 


Le curé de cette parroisse est gros décimateur. 

II jouit de plus d’un pré, d’une pièce de terre, et d’un pré, 
le tout du revenu de 1,800 1. compris la dixme, etc. { 2 ) 


10® Pazayat. 


Le curé est gros décimateur de cette parroisse. 

II jouit de plus d’une pièce de terre, et pré, le tout compris 
la dixme de la cure, du revenu de 2,4001. (3) 


11® Saint-Lazare. 


Le curé de cette parroisse est gros décimateur. 

II jouit de plus d’une vigne et d’un pré, le tout, compris la 
dixme, du revenu de 2,0001. (4) 

12® ViLHAC. 

Le curé de cette parroisse est gros décimateur (5). 


(1) Déclaration du 16 may 1784 pour Jouir partie des rerenus de lad. preroté par 
gens à la journée ou domestiques pour l'année 1784. 

L'autre partie est annoncée affermée, sans qu’il paroisse de bail public. 

(2) Déclaration du 16 mai 1781 pour jouir les rerenus de lad. cure par domesti¬ 
ques ou gens à la journée, pour l’année 1781. 

(3) Déclaration du 16 may 1784 pour jouir des revenus de lad. cure par domesti¬ 
que, ou gensé la journée, pendant l’année 1784. 

(4) Déclaration du S6 mai 1784 pour jouir tous les revenus do lad. cure par do¬ 
mestiques ou gens à la journée pendant lad. année 1781. 

(5} 11 ne paroit ni bail à ferme ni déclaration. 


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- 245 — 

Il jouit aussi d’un bon pré et d’une pièce de terre, le tout 
du revenu, compris la dixme, de 2,4001. (1) 


{Sommier des fiefs et biens nobles.) 


1* Terrasson. 


M. l’abbé de Terrasson, seigneur haut justicier de par¬ 
tie. 

M. Dubernard marquis de Mommège, seigneur de partie 
de la justice. 

Madame la comtesse de Saint-Aulaire, seigneurésse pour 
une partie de la justice. 

M. le duc de Noailles, seigneur de partie de la justice. 


2 ® Bersat. 


M. Royère vicomte de Peyraux est seigneur direct et haut 
justicier de Bersat (2). 


(1) Déclaration du mai 1785 pour Jouir de partie de ses revenus et l'autre est 
en ferme par acte public. 

(3) Art, 10 des extraits d'hommages. — Homage rendu à l’évêché d’Angoulême 
par M* Antoine Boriedon, lieutenant de la juricdicliou de Peyraux, demeurant é La 
Soutenerie, p^ de Bersac en Périgord, des fonds nobles par lui acquis du seigneur 
de la Salle de Bourdeille par contrat du 9 juillet 1730, reçu Lachabrielle, n^* royal, 
duement cont^ à Angouléme le 6 août 1736 à Lhomage cydessus et annexé. Le dé¬ 
nombrement des objets pour lesquels Lhomage a été rendu étant s. s p. daté du 
4 Juin 1736 con>* à Angouléme le 6 août 1736, suivant lequel lesdits objets consistent 
1 * un pré appelé à La Ficonie et vigne contenant vingt Journaux ; 3* une pièce de 
terre à Majebrier, contenant trois journaux ; 3* une autre pièce de terre A Langle, 
autrement la pièce Redondo contenant quatre Journaux et demi ; 4* une pièce de 
terre et bois, à Langle, contenant seize Journaux ; 5* une pièce de bois A Langle, 
contenant six Journaux ; 6* une pièce de terre et bois à Coporas, contenant dix 
Journaux ; 7* une pièce de terre aud. lieu contenant huit Journaux et demi ; 8* une 
vigne aud. lieu contenant deux Journaux ; 8* une pièce de bruyère aud. lieu conte¬ 
nant huit Journaux ; 10* une maison, grange. Jardin et pré,contcnant dix Journaux ; 


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- 246 — 

3®Chavagnac. 

M. de LaRochefoucault comte de Gousages, seigneur haut 
justicier. 

4® COLY. 

M. l’abbé de Coly, seigneur haut justicier. 

5® COND.'VT. 

M. le commandeur de Gondat, seigneur haut justicier. 

6® Gbezes. 

M. le duc de Noailles, seigneur haut justicier de partie. 

M. l’abbé de Terrasson, seigneur haut justicier de partie. 

7®Lacassaigne. 

M. de La Rochefoucault comte de Gousage seigneur haut 
justicier. 


Il* un bois au Ruisseau, appelé de Genebre, contenant deux Journaux ; is* un bois 
aud. lieu; 13* une vigne appelée a Chourbie contenant un demi journai; 14* une 
terre appellée au Queyril contenant un journal ; 15* une terre et pacage appellé à La 
Navete contenant deux journaux; 16* une bruyère appellée à Langle contenant quatre 
journaux ; 17* un bois appelé de Mayerou contenant quatre journaux ; 18* une terre 
À Cingle, contenant huit journaux; 19* une pièce de terre et pré an même lieu con¬ 
tenant vingt journaux ; 90* douze journaux de bois et terre se joignant appellé du 
vieux Continent ; 91* quatre journaux de terre et bruyère appellé à Carporas ; t9* 
deux journaux de terre et bruyère à Carporas ; 93* deux journaux de vigne à La 
Ficonie ; 34* deux journaux de terre à Las Toupinarias; 95* huit journaux de terre 
à Mageberilie autrement Latournepie. 

Tous lesquels fonds confrontent du levant avec la terre et flef du seigneur abbé 
de Terrasson, du midi au nord avec le flef du seigneur Lasalle, du couchant avec 
la terre du seigneur marquis de Peyraux. 

Led. bornage s. s. p. du 4 juin 1736 cont* le 6 août dud. 


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8» Ladournac. 


M. l’abbé de Terrasson, seigneur haut justicier. 

M. le duc de Noailles, seigneur en partie haut justicier. 

9* Lafeuillade. 

M. le duc de Noailles, seigneur haut justicier. 

10® Pazayat. 


M. le duc de Noailles, seigneur haut justicier. 

M. l’abbé de Terrasson, seigneur haut justicier pour une 
partie. 

Les filles de la Foy de Sarlat (1). 

11® Sainï-Lazare. 


M. Royère vicomte de Peyraux, seigneur haut justicier. 

12® ViLH.AC. 

M. de Beauroire seigneur haut justicier. 

Madame de Saint Sénat, seigneuresse de partie de la justice. 

Pour copie conforme : 

D’Artensec de Verneuil. 


(1) Déclaration du 18 juin i787 par laquelle ils déclarent jouir par elles-mêmes le 
domaine Dymass'ac. 


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VISITE A VILLEFRANGHE-DE-LONGCHAPT, 


Avant de rendre compte de notre mission à Villefranche- 
de-Longchapt, nous invitons la Société à voter des remercî- 
ments à M. Dumon, maire de cette ville, pour la bonne idée 
qu’il a eue de faire examiner une excavation trouvée au cours 
de travaux d'assainissement rendus indispensables à cause 
du peu d’épaisseur de la terre destinée aux sépultures. 

Si, depuis vingt ans seulement, chacun avait agi ainsi, com¬ 
bien de trouvailles précieuses auraient pu échapper au van¬ 
dalisme, et fournir à notre histoire locale et générale d’inap¬ 
préciables documents. 

Ne s’en rapportant pas à ses seules lumières, M. Dumon 
écrivit à M. le Préfet en le priant de faire examiner cette dé¬ 
couverte, et c’est d’après cette lettre transmise à la Société 
parM. le Préfet, que nous avons eu l’honneur, M. le docteur 
Barbancey et moi, d’être délégués pour cet examen. 

Jeudi, 12 février, le mauvais temps ne put arrêter deux 
explorateurs pensant aller à une grande découverte; aussi le 
charmant accueil de M“* Dumon ne nous fit oublier qu’un 
instant l’objet de notre visite. M. le maire, retemi par ses 
fonctions municipales, nous lit accompagner de M. Mézie, et 
nous nous rendîmes sur les lieux. 

En présence d’un simple trou placé à six mètres de l’angle 
N.-O. de l’église, de forme circulaire, à fond en cuvette, me¬ 
surant 2“80 de diamètre et 1“70 de profondeur, creusé en 
partie dans le roc friable, à assises alternes avec une sorte 
d’argile smectique, dont les parois calcinées par un feu violent 
avaient pris une teinte rougeâtre que l’on ne trouve pas dans 
les environs, on doit noter que du côté S.-O., où le rocher 
n’existait pas, se trouvait un mortier renfermant de petites 
pierres, de l'argile et de la chaux ; la simple pression du 
doigt le faisait tomber en poussière ; en présence d’une sem¬ 
blable excavation, il fallait avoir réellement la foi archéolo¬ 
gique (et chacun de nous sait combien elle doit être quelque- 


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— m — 

fois Eoboste !> pour pousser plus loin des iuvestigations dont 
le succès nous paraissait déjà fort douteux ; mais l’espoir de 

trouver.nous retint plus de trois heures sous la pluie, les 

pieds dans la boue, interrogeant les dimensions, l’orientation, 
les pierres en partie calcinées, les charbons, la terre de trans¬ 
port, enAn tout ce qui pouvait nous servir à baser une opi¬ 
nion probable et présentable. 

M. le docteur Barbancey a cru un moment voir dans cette 
excavation le fond d’une hutte gauloise, dont les habitants 
avaient fait calciner les parois et le fond, pour rendre rem¬ 
placement plus sain et moins perméable : le médecin hygié¬ 
niste inspirait l’archéologue ; mais cette supposition a été ra¬ 
pidement abandonnée, à cause de l'absence complète de tout 
silex ou objet quelconque en usage à cette époque reculée. 

M. Duverneuil y voyait simplement une fournaise, et l’ou¬ 
verture ouest en forme de canal servant pour la prise d’air 
(porte peu saine dans notre région), donnait un certain poids 
à cette opinion. 

EnAn, nous tombâmes d’accord pour reconnaître là une 
fournaise. 

Quelle était sa destination ? 

Pas de débris de poterie dans les environs. On nous dit 
alors qu’un ancien de la commune avait ouï dire que dans le 
cimetière on avait autrefois fait la poudre (extrait le salpêtre). 
EnAn, enAn ! nous étions en présence d’un simple mais anti¬ 
que four à chaux ! 

La déception était un peu trop forte, et après des recher¬ 
ches acharnées, il fallut bien nous avouer à nous-mêmes qu’un 
four à chaux, fût-il gaulois, ne méritait pas plus longtemps 
notre attention ; et au.moment de nous éloigner, M. le maire, 
non sans une certaine crainte douloureuse, livra au carrier 
les restes de cette excavation qu’il aurait voulu rendre plus 
intéressante. 

Pour utiliser notre voyage, nous nous informâmes s’il y 
avait quelque curiosité à visiter. En entendant parler d’une 
crypte sous l’église, notre courage revint. 

Nous pénétrons dans la crypte par sept marches, à une 
profondeur de 2 mètres sous le choeur de l’église et par une 


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— 250 — 

porte latérale ; la voûte a la forme d’un fer à cheval, les pre¬ 
mières assises sont des blocs régulièrement taillés s’élevant à 
O^OO, tandis que les voussoirs sont bruts, de petit appareil et 
à larges joints. 

Cette substruction ne reçoit le jour que par une petite baie 
à plein cintre ouverte dans lé grand axe; au-dessus, la voûte 
est percée d’un trou circulaire montant perpendiculairement 
dans le chœur de l’église supérieure; pareille ouverture 
perce encore la voûte, mais sous un angle de 45». Quant à une 
communication directe, elle n’existait que par une ouverture 
d’un mètre carré ; en gravissant cinq marches qui n’existent 
plus, on se trouvait avoir vue dans l’église immédiatement 
au-dessous de la rampe de communion. 

Lors de la découverte de cette crypte, on y trouva trois cer¬ 
cueils, dont un encore sur les marches, les deux autres sur le 
sol de la chapelle inférieure, quelques lambeaux de bure et 
des franges d’ornements sacerdotaux indiquant que des moi¬ 
nes prêtres étaient là ensevelis. 

Quelques médailles, parmi lesquelles s’en trouve une por¬ 
tant en exergue : lOANNES CRUCE, nous ont été montrées 
par M. le curé. 

Cette crypte, dans laquelle on voit un autel dont la table est 
d’un seul bloc et placé devant la fenêtre, paraît avoir eu trois 
destinations. 

D’abord, retraite d’un cénobite, saint Romain peut-être, 
dont parle M. de Gourgues ; puis chapelle lorsque Guillaume, 
évêque de Périgueux, donna en 1117 l’église à l’abbaye de la 
Sauve; et enfin chapelle funéraire comme le prouvent les trois 
cercueils trouvés il y a quelques années. 

Les deux ouvertures circulaires de la voûte servaient 
d’ouïes pour le reclus et lui permettaient d’entendre l’office 
de son lieu de retraite, et l’ouverture carrée dont le système 
de fermeture était à l’extérieur de l’église, lui facilitait le 
moyen de recevoir la communion étant agenouillé sur les 
marches supérieures. D’ailleurs, pas le moindre vestige de 
sculptures. 

Après ces constatations sans grande importance, nous 
pensions notre mission accomplie, mais nous avions compté 


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- 251 — 

sans l’hospitalité gracieusement tenace de notre hôte ; nous 
nous étions déjà excusés sur l’heure avancée lorsqu’ayant 
manifesté le regret de ne pouvoir visiter les restes du ch⬠
teau de Gurçon (1), M. Dumon offrit de nous y conduire et 
vraiment, nous fîmes bien de céder. 

Quand on se trouve au milieu de ces pierres roulantes, au 
pied des tours éventrées par la foudre, en face de cet escalier 
aux marches sculptées (2), mais que l’on ne peut plus gravir, 
les premières sont tombées (3) ; lorsqu’on met la main dans 
ces meurtrières usées par le canon des arquebuses, dans les 
embrasures où s’allongeait le cou de bronze des couleuvri- 
nes, on est saisi de respect pour ces nobles ruines qui 
reçurent Henri III et Henri IV (4). 

Quand on pense que ces pierres enlacées par le lierre ou 
sciées par la ronce ont été animées par la présence des hom¬ 
mes; que ces sculptures (5) humiliées que le pied insulte, ont 
eu une sublime place; que ces baies ouvertes à tous les vents, 
ont encadré des faces humaines; on comprend alors les som¬ 
bres et profondes méditations qui envahissaient Volney au 
milieu des villes éteintes de i’Orieut. 

M. Dumon nous Ht remarquer les blocs du soubassement 
S.-O. reposant sur un banc d’argile crétacée ; les coquillages 
qui le composent sont déposés par stries, depuis le coquillage 
microscopique jusqu’à la coquille d’huître marine, foliées à 
l’état parfait de conservation. Ce phénomène géologique est 
important à constater et à étudier d’après la théorie des sou¬ 
lèvements pouvant seule expliquer la présence d’un banc 
d’argile crétacée servant de base à un monument de cette 
masse. 

Alcide Duverneuil. 


(1} Ce chAtean, situé sur un mamelon dont il occupait toute la surface, avait la 
forme d’un parallélogramme et était flanqué de quatre grosses tours. Ses murs 
crénelés avaient deux mètres d’épaisseur. (Audierne, Le Périgord illustré.) 

(3) L’édiflce avait plusieurs escaliers richement sculptés. (Ibid.) 

(3) Le château était à trois étages, et on y comptait jusqu’à quatre cents apparte¬ 
ments. (Ibid.) 

(4) Gurçon appartenait alors aux comtes de Foix de Candalle et devint plus tard 
la propriété de la famille de Gonlaud. (Ibid.) 

(5) L’architecture en était belle et la sculpture intérieure admirable, (ibid.) 


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— 262 — 


VARIA. 


LA TÉRITB sua LA BLBSSURB BT LA MORT DB RICHARD COBUR-DB-UON. 


Les derniers jours de la vie de Richard Cœur-de-Lion, roi d’Angleterre, 
mort en France, à Ghâlus, en ii99, des suites d’un coup d’arbalète, ont 
été très-diversement racontés. Au lieu de faire une étude critique et com¬ 
parée des divers auteurs contemporains qui ont parlé de cet événement, la 
plupart des historiens modernes n’ont adopté qu’une seule version, celle 
de Roger de Hoveden, chroniqueur anglais du xiii* siècle. 

Dans ses Notes historiques sur le Nontronnais (Nontron, Ranvaud, 1873, 
pages 5 et 68), notre confrère M. Ribault de Laugardière, s’appuyant sur 
le témoignage d’un autre chroniqueur, Gervais de Cantorbéry, nous fait 
lire le récit suivant de cette dernière campagne où le roi Richard tira 
vengeance du vicomte de Limoges secrètement ligué contre lui avec Phi¬ 
lippe-Auguste. 

« Feignant de se rendre de Bordeaux en Poitou, par le Périgord et le 
Limousin, Richard, après s’étre emparé de Péngueux et avoir échoué à 
Excideuil(l), se rejeta sur Nontron qu’il prit d’assaut et livra à la dévasta¬ 
tion et au pillage. Ce fut à ce siège de Nontron, et non au siège de Chàlus, 
que fut blessé le 26 mars (1199) Richard Cœur-de-Lion, ainsi que le rap¬ 
porte Gervais de Cantorbéry, chroniqueur anglais contemporain. Quelques 
jours après, Ricîhard qui avait juré de détruire tous les châteaux du vicomte 
de Limoges, vint assiéger celui de Chàlus à huit lieues de là. Mais sa 
blessure ayant empiré, il y mourut le 6 avril 1199 : ce qui a fait croire 
qu’il avait été blessé devant cette place. « 

Tout en relevant l’erreur de Gervais de Cantorbéry qui fait de la place 
de Nontron une propriété du comte d’Angoulème, M. de Laugardière ad¬ 
met que c’est devant ce château que fut blessé le roi Richard. 

Il paraît aujourd’hui suffisamment prouvé que ce roi anglais ne fut point 


(1, Ce fat le «6 février 1184, que le chef de Brabançons qui se trouvait A ChAIus 
avec Richard, Merctiadier, entra subitement avec sa bande dans la province du vi¬ 
comte de Limoges; et, au point du jour, favorisé par un épais brouillard, s'empara 
d’Excideuil, au nom do Richard, et ravagea cruellement cette bourgade et ses 
faubourgs. (Labbe.) 


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— 253 — 


blessé devant Nonlron, par la raison qu’il n’en fit point le siège; et qu’il 
faut reconnaître l’authenlicilé de cette note attribuée à Bernard Itier, qui a 
donné les détails les plus précis sur les circonstances qui ont précédé et 
suivi la mort de Richard : 

€ Pendant qu’il était malade (à Châlus), il avait donné l’ordre à ses sol¬ 
dats d’assiéger le château du vicomte Adhémar, qu’on appelle Nontroa, et 
un autre fort qu’on appelle Piégut ; ce qu’ils firent. Mais, ayant appris la 
mort du roi, ils se retirèrent confus. Le roi avait formé dans son cœur le 
dessein de détruire tous les châteaux et forteresses du susdit vicomte de 
Limoges. «> 

C’est à M. l’abbé Arbellot que revient l’honneur d’avoir rétabli les faits, 
si souvent altérés par les chroniqueurs, relatifs à la mort de Richard 
Cœur-de-Lion. Dans un mémoire plein d’érudition, lu, l’année dernière à 
la réunion des Sociétés savantes à la Sorbonne et reproduit par le Bulle¬ 
tin de la Société archéologique et historique du Limousin ftome XXVI, 

livraison, p.p. 161-260), ce savant a fait justice de toutes les erreurs, 
de toutes les légendes, dont on s’était plu à parer les derniers moments du 
roi Richard ; nous ne sommes plus en présence d’un roman historique, mais 
d’une véritable et excellente page d’histoire. 

M. l’abbé Arbellot nous prouve, après une critique approfondie du texte 
des chroniqueurs contemporains, que Richard Cœur-de-Lion fut blessé à 
l’épaule gauche par un arbalétrier du nom de Pierre Basile, devant le fort 
de Châlus, qu’il y mourut des suites de cette blessure, et que ses entrailles 
y furent ensevelies. « Ce fut la destinée de ce prince de trouver la mort 
dans une petite guerre faite à un de ses vassaux rebelles. C’est au pied de 
cette bicoque de Châlus, dans un coin obscur du Limousin, que le héros 
de la troisième croisade devait terminer sa vie aventureuse. C’est là que 
devait tomber le vainqueur deSaladin ;... que la flèche de Limoges devait 
tuer le lion d’Angleterre. » 

A. Dujarric-Descombes. 


NOTES DE VOYAGES EN PÉRIGORD PAR M. DE MOÜRCIN. 
(1824-1828). — Suite. 


Chanteyrac. — Nous avons passé par Chanteyrac. 

L’église a été refaite vers 1500, comme celle de Saint-Aquilin. La voûte 
de ces deux églises est la même. 11 n’y a rien de remarquable. Quelques 


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-264- 

t)ortîons de mûrs peuvent appartenir au ou peut-être au xi* oü x* siè¬ 
cle ; c’est très-équivoque. 

Le ruisselet qui passe au-dessous du bourg s’appelle le Roui. 

MeynichouXf commune de Saint-Aquilin, — Nous avons passé le reste 
de la journée à Boisset. On m’a dit qu’il y avait des débris de tuiles romai¬ 
nes dans les terres des Meynichoux. 

Maury, commune de Chanteyrac. — Le lundi après déjeûner, nous 
sommes partis, M. Mauriac et moi, pour aller voir une motte qu’on m’avait 
indiquée dans la commune de Chanteyrac, vers l’extrémité S.-O. 

Nous avons passé à Maury, village de la même commune, chez M. Rou- 
gier, huissier, qui nous a indiqué des débris romains dans ses terres. 

Ces débris sont au-dessous du village, à deux portées de fusil; il y a 
beaucoup de fragments de tuiles romaines du haut et du bas Empire. 11 y 
en a de remarquables. J’en ai ramassé. De cet endroit au village, aiguüle 
75. 

Château-Merle, commune de Chanteyrac. — La motte que nous cher¬ 
chions est à l’extrémité de la commune de Chanteyrac, très-près de celle 
de Saint-Germain du Salambre. Elle porte le nom de Château-Merle; elle 
est dans un vallon étroit et sauvage. Tous les alentours sont couverts de 
bois. Le village le plus près est celui du Bouyssou. 

11 y a non-seulement une motte, mais une espèce de redoute à côté ; le 
tout est sur la naissance du penchant du coteau plat et peu élevé qui s’y 
trouve vers le S.-O. 

Un ruisseau prend naissance dans ce vallon ; il est connu sous le nom 
de ruisseau de la bataille. Autrefois il devait prendre sa source à côté de 
la motte, au bas, où il y avait encore une espèce de puits, il n'y a pas 
longtemps. Maintenant il la prend un peu plus bas. 

Du haut de la motte sur le village de Bouyssou, aiguille 282 ou 182. Sur 
les Meynards, environ 230. 

G 


âso pas de tour 



Vallon 


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255 -* 

Le vallon est au bas de la motte, au-dessous du point A. Son cours est 
de l’ouest à l’est. C’est à une petite distance de ce point A qu’était le puits. 

Je crois que je n’ai pas assez reculé à droite la partie B. 

La ligne C est la direction des Meynards où il y a, dit-on, une autre 
motte. 

La ligne D est la direction de Bouyssou. 

La motte a environ 220 pas de tour, près de 40 pieds ou environ de 
hauteur du côté du N., et environ 25 de l’autre côté. 

Du milieu de la motte sur le retranchement de TO., aiguille 185. 

De ce même point sur le retranchemeut du N., 275. 

La motte me semble plus ancienne que le camp ou redoute. 

Laporte du camp est au S., sur la pente du coteau. Le fossé y est moins 
profond et le rempart moins élevé. 

Tous les remparts sont très-élevés et les fossés encore assez profonds. 

J’ai trouvé sur les pentes de la motte, qui est un pain de sucre sphéri¬ 
que, des débris de poterie gauloise. 

Dans le camp, il y en a également avec d’autres débris. 11 paraît qu’il y 
a eu dans cet intérieur un château ; on en a retiré beaucoup de matériaux. 
J’y ai trouvé une moitié de meule de moulin gaulois (je crois). 

11 y a eu aussi quelques constructions du moyen-âge sur la motte. On y 
trouve des fragments de tuiles. 

Ataux, — Nous sommes allés de là à Saint-Jean-d’Ataux. 

L’éghse n’a rien de très-curieux. Elle est du xi® siècle ou environ. 

Elle est située sur une petite élévation plate qui est peu de chose. Si 
c’était une motte, elle avait été nivelée et baissée. Depuis, elle a été 
exhaussée de deux ou trois pieds, car l’église est enterrée de cela. 

11 y a une fontaine au-dessus. 

Fraieau^ commune de Neuvic (?). — Je suis allé de Saint-Aquilin 
à Saint-Astier, où je suis arrivé le mardi, vers midi, chez M. de Valbrune. 

Le mercredi 30, M. de Valbrune et moi, nous sommes partis pour aller 
voir Frateau, où je n’ai rien trouvé que quelques restes d’un château, dont 
quelques portions remontent assez haut dans ce qui est détruit, car le reste 
n’est pas très-vieux. 

Motte de Saint-Léon. — En revenant, nous avons vu la motte de Saint- 
Léon. Elle est située contre la rivière, dans un pré, vers le sud-ouest du 
bourg. 

* De cette motte sur Saint-Léon, l’aiguille donne 300. 

Du môme point vers le château gaulois duTuquet (je crois), 185. 

Elle est vis-à-vis du village des Meuniers. 

Cette motte doit avoir près de 300 pieds de tour ; elle est assez plate et 
élevée seulement de 5 ou 6 pieds dans le milieu. 


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- 256 — 


11 y a quelques arbres dessus et à côté. 

Est-ce uu tombeau ? Est-ce une base de castel gaulois ? 

Je n'ai remarqué aucun débris dans la terre qui est à côté. 

Saint-Lion. — Nous avons passé au bourg de Saint-Léon ; j'ai mal vu 
l’église. Je crois qu’il y a quelques parties du xii* siècle. 

Puypinson, commune de Saint-Léon.—-En ülmi à Fraleau, nous avons 
visité Puypinson, que je voulais voir depuis longtemps. C’est un des en¬ 
droits les plus curieux. 

Puypinson est au S. de Saint-Àstier ; c’est un avancement de la chaîne 
des coteaux ; il est très-élevé et rien ne le domine. 

La route de Bordeaux passe au bas, au N.-O., et de ce côté l’escarpe¬ 
ment est presque à pic. 

À une cinquantaine de pieds au-dessous de la cime coule une superbe 
fontaine, dont l’eau traverse la route. Elle sort entre deux bancs du rocher 
et dans une espèce d’enfoncement. 

La petite déclivité en niche qui est au-dessus annonce que jadis l’eau 
est sortie presque au haut de la montagne, et elle devait être plus abon¬ 
dante qu’aujourd’hui. 

Le haut du coteau forme un plateau un peu arrondi. 

Autour de la fontaine, sur la pente, on trouve des débris de poterie gau¬ 
loise et quelques fragments de silex qui paraissent avoir passé par la main 
de l’homme. 

A la cime du plateau est une légère éminence fort plate, et là-dessus 
est une abondance de scories de fer, dont quelques morceaux sont très- 
gros. 

On y trouve une immense quantité de fragments de poterie, dont la plu¬ 
part sont gaulois ; des fragments de meule de petits moulins gaulois en 
grand nombre et des silex évidemment travaillés. Dans un quart d’heure 
j’ai ramassé de tout cela. 


Troii planchet lUhographUet aecompagn$nt celte livraieon. — La V* repritentê le Portrait 
de Pierre de Bourdeille, seigneur abbé de Brantôme ; — (a S», la Chapelle du château de Riche¬ 
ment; — et la 3*, l'Epitaphe du célèbre chroniqueur. 


Vo: 

Le Secrétaire^Oénéralf 

Feed. YILLEFELET. 


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— 257 - 


ASSKMBLÉE GÉNÉRALE 

de‘ la 

S(»fi!KTÉ HISTORIQUE ET ARGHÉOLOOIQUE DU PÉRIGORD. 

Séance du 27 mai 48S0. 

Présidence de M. le docteur GALT 


La séance est ouverte à sept heures et demie du soir, dans 
la salle accoutumée. 

Sont présents : MM. de Froidefond, le marquis de Fayolle, 
de Roumejoux, l’abbé Riboulet, le vicomte de Lestrade, 
Grédot, Jules Clédat, le marquis d’Abzac de La Douze, Alexis 
Beau-Verdeney, Bleynie, Jean Dupuis, le comte Gérard de 
Fayolle, Maurice Féaux, Fraisse, Paul Galy, Michel Hardy, 
le chanoine Labat, Maurice, Nalet, Eugène Roux et Villp- 
pelet. 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 

M. LE Président déclare le scrutin ouvert pour le renou¬ 
vellement annuel du bureau de la Société, et invite les mem¬ 
bres présents à venir voter immédiatement pour que l’ordre 
de la séance ne soit pas troublé ; Fume n’ en restera pas 
moins ouverte jusqu’à la fin pour les retardataires. 

La Société française d’archéologie nous adresse l’itinéraire 
d’une excursion qu’elle organise pour le mois prochain,- dans 
les départements du Doubs et du Jura et les parties avoisinan¬ 
tes de la Suisse, et prie les membres qui voudraient y pren¬ 
dre part d’envoyer leur adhésion à M. Léon Palustre, direc¬ 
teur de la Société française d’archéologie, à Tours. Elle nous 
prévient aussi que le Congrès archéologique tiendra cette 
année sa 47® session à Arras et s’ouvrira le mardi 29 juin pro¬ 
chain. 

Tokb tu. — 4* livrùioù. — loiUet-Aoùt 1800. 17 


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- 258 — 

M. LE Président indique rapidement les ouvrages qui ont 
été oiTerts à notre bibliothèque dans le courant du mois ; 

L'Investigateur, ionvxiéX de la Société des Études historiques, 
n°‘ de septembre-octobre, novembre-décembre 1879, jan¬ 
vier-février 1880 : ce dernier numéro contient à la page 47 
un éloge trop bienveillant de la Société par M. le comte de 
Bussy ; 

La Revue des langues 7'omanes, troisième série, tome 
deuxième, n» 1-3, janvier-mars 1880, où se trouve une série 
de proverbes fort curieux recueillis dans le Bas-Limousin ; 

Le Bulletin de la Société a/rchéologique du midi de la France, 
séances du 25 novembre 1879 au 23 mars 1880 inclus, in-4®, 
Toulouse, 1880 ; 

Le Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Pau, 1878- 
1879, 2“* série, tome VIII, contenant un dictionnaire béarnais- 
français, in-8“, Pau, 1880 ; 

Les Mémoires de la Société Eduenne, nouvelle série, tome VIII, 
où sont signalées une trouvaille de monnaies des Edues ayant 
toutes pour type la figure casquée et imberbe, et la décou¬ 
verte, dans les substructlons de la vieille église de Saint-Sym- 
phorien de Montceaux-le-Gomte, d’une inscription dédiée à 
Marcus Ulpius Avitus, centurion dans la troisième légion Au¬ 
guste, puis dans la quatrième Flavia, par un détachement des 
ouvriers fabricants de cuirasses (lor/cartt) d’Autun, établi au 
village de Brèves, prèsdeClamecy,un vol. in-8”, Autun,1879; 

Le Bulletin de la Société des Archives historiqms de la Sain- 
tonge et de l’Aunis, n”* de janvier et avril 1880, relatant la dé¬ 
couverte, à Saintes, d’un autel gaulois « à double face sur 
lequel est représenté un dieu, les jambes croisées à la ma¬ 
nière du Boudha indien, et accosté de deux autres divinités 
formant avec lui une sorte de trimourti (trinité), » et la 
réponse de M. Jules Pellisson affirmant que l’abbé de Segon- 
zac, à qui Gressetadédié \q Lutrin vivant, était Jeau-Baptiste 
Bardon de Segonzac, bachelier de Sorbonne, vicaire- 
général de Périgueux, chanoine et comte de l’église royale 
de Saint-Julien de Brioude, nommé à l’abbaye de Saint- 
Sauveur d’Aubeterre en 1753 ; 

Le Bulletin de la Société des Etudes du Lot, 3" et 4* fascicules 


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- 259 — 

du tome V, où l’on fait naître à tort La Calprenède et Féne¬ 
lon en Quercy, lun étant né à Toulgou, commune de Sali- 
gnac, et l’autre à Sainte-Mondane, en Sarladais; 

Le BuUelin du bouquiniste, 1" et 15 mai 1880 ; 

Le 4'"* volume du Nobiliaire du Limousinâ.Q\'eLhhé Nadaud, 
curé de Teyjat, publié par l’abbé Lecler, un vol. in-S", Limo¬ 
ges, 1880 ; 

Par M. Philippe de Bosredon, l’ouvrage de M. Demay, ar¬ 
chiviste aux Archives nationales. Des pierres gravées employées 
dans les sceaux du moyen-âge, in-8®, Paris, Imprimerie natio¬ 
nale, 1877 ; plusieurs brochures de M. Gustave Schlumberger, 
Sceaux des chevaliers de l'Hôpital, jeton du Trésor d'outre-mer, 
Paris, 1876; Les principautés franques du Levant d’après les 
plus récentes découvertes de la numismatique, Paris, 1877 ; 
Honnaie et bulle de plomb inédites de Terre-Sainte, Paris, 1878; 
Sceaiux et bulles de l'Orient latin au moyen-âge, in-8®, Pa¬ 
ris, 1879. 

Des remercîments sont votés aux donateurs. 

M. LE Président en exprime aussi à M. Jules de Laurlère 
qui, en lui envoyant son mémoire sur l’inscription de Saint- 
Pierre-ès-Liens à Rome, dont nous a récemment entretenus 
M. le chanoine Arbellot, a bien voulu y joindre pour notre 
bibliothèque plusieurs exemplaires de cette inscription, de 
la fin du xv® siècle, reproduite par l’héliogravure. Une nou¬ 
velle lecture du texte qui paraissait autrefois devoir se rap¬ 
porter au cardinal Elie de Talleyrand, suivant M. l’abbé 
Arbellot, soulève ensuite une nouvelle discussion, et l’expli¬ 
cation des mots RELLIGIONE FVI TENVIS donne lieu à un 
grand nombre d’interprétations qui ne satisfait personne. 

Puisqu’on en est aux rectifications, M. le Président rappelle 
aussi que la plaque de métal offerte au Musée par M. Auché, 
que nous avions prise pour une plaque de coffret, portant 
l’inscription : lAIME LE LIS, lAIME LA ROSE, lAIME 
LHONEVR SVR TOVTE CHOSE, est tout simplement une 
œillère de harnais de mulet, absolument pareille à celle 
qu’on vient de découvrir dans l’Isère et qui est citée dans 
le Bulletin de la Société nationale des Antiquaires do 
France du 4® trimestre de 1879. 


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- 260 — 

M. LE SECRÉTAinE GÉNÉRAL s’cst Chargé tic donncr au Musée : 
de la pari de M. Pazat, instituteur public à Eyzerat, une 
monnaie en argent de l’époque consulaire, de la famille 
Carisia, portant au droit la tôle de Rome casquée ayant 
derrière elle le chiffre X (denarius) et au revers le bige, et 
une médaille en cuivre du pape Urbain VIII, datée de 1635 ; 
de la part de M. Bourgoin, employé au service vicinal à 
Périgucux, un sceau en cuivre de l’époque révolutionnaire, 
trouvé à Périgueux, portant en légende 2*“' BAT”" DE LA 
81"“ DEMI B-*". 

M. le Conservateur du Musée remercie les deux donateurs. 

Notre honorable confrère M. H. de Montégut écrit à M. le 
Président pour lui deipander s’il n’y aurait pas lieu actuel¬ 
lement de nommer une commission, qui serait chargée de 
faire un rapport sur l’impression et le mode de publication 
du travail historique. Essai sur les Etats de Périgord, qu’il 
prépare depuis plusieure années. 

La Société consultée décide qu’avant de nommer la com¬ 
mission il serait utile d’avoir le manuscrit de M. de 
Montégut. 

M. Bleynie fait ensuite connaître par un rapport intéressant 
le résultat de ses recherches et observations sur les terrains 
quaternaires de Gravelle, commune de Razac, dans la vallée 
de risle ; il dépose en môme temps sur le bureau des débris 
de mammouth, des grands bois et des os do renne, du 
cervus tarandus, qu’il a recueillis dans ses fouilles, et indique 
avec détails les diverses couches qu’il a traversées pour 
arriver à cos découvertes. Le mémoire et le de.ssin qui l’ac¬ 
compagne seront publiés ensemble dans notre Bulletin. 

M. LE Secrétaire général a reçu de son obligeant collègue 
du Lot-et-Garonne, M. Tholin, auquel il l’avait demandé, 
un extrait du manuscrit de Bernard Gui, de la première 
moitié du xiv" siècle, qui se trouve à la bibliothèque publi¬ 
que d’Agen et contient la compilation sur l’Ordre des Domi¬ 
nicains composée entre les années 1297 et 1314. L’extrait que 
présente M. le Secrétaire général est relatif aux-foadalions 
des couvents do Périgueux et de Bergerac ; il sera publié 
dans le Dullclin où il viendra peut-être compléter les ren- 


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— 261 — 

seigaements fournis par le Gallia christiana. Les premiers 
paragraphes seuls de la notice sur le couvent des Jacobins de 
Périgueux ont été publiés dans Velerum scriptorum... amplis- 
sima collectio de dom Martène, T. VI, p. 474. 

M. Marmieu veut bien nous adresser deux notes instructi¬ 
ves dont le Secrétaire général fait lecture, l’une, sur le trou¬ 
badour Raimond Jourdan et sur Alix de Montfort ; l’autre, 
sur le lieu d’origine et la noblesse de la famille de l’Archi- 
prêtre de Vélines, Arnaud de Gervole, cette grande figure du 
xrv« siècle, ce chef de routiers qui mourut grand seigneur 
bourguignon. Ces deux notes seront reproduites dans le 
Bulletin. 

M. LE Président lit ensuite quelques passages curieux du tes¬ 
tament, en date du 18 décembre 1401, du chevalier Gantonnet 
d’Abzac, qui, après avoir énoncé les divers legs qu’il entend 
faire aux paroisses, aux pauvres, aux couvents, leur attribue 
des créances douteuses ou difficiles à recouvrer, comme celle 
qu’il a sur le vicomte Raimond de Turenne auquel il a remis 
en gage un roussin, de poil gris, qui lui a coûté sept francs 
et ne lui a jamais été restitué. Cette pièce comprenant 32 
pages in-S® est trop longue pour être publiée intégralement 
M. le Secrétaire général sera prié de l’analyser seulement 
dans le Bulletin. 

Notre éminent correspondant, M. Philippe Tamizey de 
Larroque, qui ne nous oublie pas, nous envoie la copie de 
deux documents périgourdins inédits qui faisaient partie des 
papiers de la maison de Noailles, à la Bibliothèque du Lou¬ 
vre : ce sont deux lettres adressées aux seigneursde Noailles, 
la première, le 12 mai 1585, par M""" de Fénelon, la seconde, 
le 25 septembre 1727, par Claude Le Blanc, secrétaire d’Etat 
au département de la guerre, au sujet d’une sorte de révolte 
de quelques habitants de la parois.se des Grèzes. Ces deux 
lettres, dont l’annotation sera complétée par M. le Secrétaire 
général, paraîtront au Bulletin. 

M. LE Président, rappelant la proposition de M. le baron 
de Verneilh relative aux excursions à faire en Périgord pen¬ 
dant la belle saison, croit qu’on pourrait inaugurer prochai¬ 
nement ce.s promenades. Si M. do Verneilh était libre, il 


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— 262 - 

serait prié de diriger la première dans laquelle, en un jour, 
la Société visiterait l'église de Lempzours, les ruines du ch⬠
teau de Bruzac, les châteaux de La Ghapelle-Faucher, de 
Puyguilhen, l’église de Saini-Jean de Côle, le château de La 
Marthoniê, et rentrerait à Férigucux par Thiviers. M. le Prési¬ 
dent s’entendra avec M. de Verneilh pour Axer l’époque de 
celle première excursion- 

Avant que l’assemblée générale no se sépare, M. le Secré- 
TAïuE GÉNÉRAL VoudraitluiSoumettre une proposition : il dit 
que la situation financière de la Société est actuellement très- 
prospère, mais il se préoccupe de l’avenir et craint que bien¬ 
tôt le recrutement des nouveaux membres, s’il reste exclu¬ 
sivement périgourdin, ne devienne insuffisant. 11 désirerait 
en conséquence que les étrangers au Périgord pussent être 
admis dans notre association en observant, bien entendu, les 
prescriptions de nos statuts, demande écrite au président et 
présentation par deux membres. 

La question est soumise â l’examen de l’assemblée et dis¬ 
cutée par M. le Président, MM. de Lestrade, Michel Hardy, 
le marquis de Fayolle et le Secrétaire général. 

Puis la Société, délibérant, se rallie à un amendement de 
M. Michel Hardy tendant à ne pas accorder aux étran¬ 
gers le titre de membres titulaires, qui doit être conservé 
spécialement aux sociétaires périgourdins, mais à les rece¬ 
voir, ainsi que cela se pratique dans la Société nationale 
des Antiquaires de France, comme membres associés, titre 
qui concède à ces nouveaux membres les mêmes avantages 
qu'aux membres titulaires, moins les droits de délibération 
et do vote. 

Il est procédé ensuite à l’élection de plusieui’s membres 
correspondants présentés par le bureau et de trois membres 
titulaires. Après sept votes d’acclamation successifs sont 
déclarés admis : 

Membres titulaires : 

M. DE Gomoxdie de La CiiArs-SELiE, propriétaire au château 
de La Faye, par Latourblancho, présenté par M. Dujarric- 
Dcscombes et M. le docteur Galy ; 


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— 263 — 

M. Raoul Paradol, licencié en droit, rue de l’Entrepôt, 35, 
à Paris, présenté par MM. Grédot et Eugène Roux ; 

M”" la comtesse de Larmandie, rue Romaine, à Périgueux, 
présentée par MM. de Froidefond et de Lestrade. 

Membres correspondants ; 

M. Auguste Allmer, correspondant de l’Institut de France, 
à Lyon ; 

M. Anatole de Bartiiélemt, secrétaire de la Commission 
de la topographie des Gatiles, rue d’Anjou-Saint-Honoré, 9, à 
Paris ; 

M. Alexandre Bertrand, conservateur du Musée de Saint- 
Germain-en-Laye, au château de Saint-Germain (Seine-et- 
Oise) ; 

Et M. DE Cessac, président de la Société des sciences natu¬ 
relles et historiques, à Guéret. 

Enfin M. le Président annonce la clôture du scrutin pour 
le renouvellement du bureau et commence sur-le-champ le 
dépouillement des votes qui donne les résultats suivants. 


Sont élus pour l’année 1880-1881 : 

Président, M. le docteur Galv, par. 21 voix. 

Ktce-;)résident, pour l’arrondissement de Périgueux, 

M. de Roümejoux .;. 19 

Idem pour l’arrondissement de Bergerac, 

M. le vicomte de Gourgues . 22 

Idem pour l’arrondissement de Nontron, 

M. le baron de Veuneilh. 22 

Idem pour l’arrondissement do Ribérac , 

M. le marquis de Fayolle . 21 

Idem pour l’arrondissement de Sarlat,M. 

Philippe DE Bosredon. 22 

Secrétaire-général, M. Villepelet. 19 

I M. l’abbé Riboulet . 21 

M. le vicomte de Lestrade. 20 

M. Grédot . 20 

Trésorier-bibliothécaire, M. Jules Glédat. 19 


La séance est levée à dix heures et demie du soir. 

Le Secrétaire - Général , Ferd. Villepelet. 


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Séance du jeudi juillet 1880. 


Présldonoe do M- 1© docteur GAL.Y- 


La séance est ouverte à midi et demi, dans la salle habituelle. 

Sont pré.sents : MM. de Froidefond, le vicomte de Lestrade, 
Crédot, le marquis d’Abzac de La-Douze, Bleynie, l’abbé 
Brugière, l’abbé Goyhenèche, Michel Hardy, Jauvinaud, le 
chanoine Labat et Villepelet. 

Le procès-verbal de l’assemblée générale du 27 mai est 
lu et adopté. 

A l’occasion de cette lecture, M. le chanoine Labat dit que 
depuis la séance précédente il s’est demandé plus d’une 
fois quel pouvait être le sens de celte partie de l’épitaphe 
du cardinal Elle de Talleyrand, composée par lui-même, et 
qui,dans sa pensée, résumait peut-être toute sa vie ; Tm-rena 
sccuius, rclligione tennis. 

« Je crois être dans le vrai, dit M. Labat, en entendant ici 
le mot rclligione, non de la vertu de religion qui exprime les 
rapports de l’âme avec Dieu, mais bien de l’état religieux, 
de la vie religieuse. 

» Le cardinal a voulu dire, si je ne me trompe, qu’apparte¬ 
nant à l’état ecclésiastique, il s’était cru appelé k rester dans 
le monde, à prendre sa place et son rang dans le milieu où se 
traitaient les grands intérêts, les affaires importantes du 
temps où il vivait, affaires de l’Eglise, affaires de l’Etat ; que 
c’était là, par sa naissance et par ses aptitudes, sa vocation, 
et non de vivre de la vie claustrale. Il confesse en toute 
sincérité qu’il aurait fait un pauvre religieux, un religieux 
très-imparfait rclligione tennis. Certainement il avait grande 
estime et amitié pour les religieux. Les monastères furent sou¬ 
vent l’objet de ses largesses : il acheva à grands frais la 
Chartreuse de Vauclaire, et suivant plusieurs biographes, 
l’abbaye de Chancelade eut grande part à ses bienfaits. Mais 
chacun ici-bas a sa vocation. Dieu n’avait pas marqué la 


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— 265 — 

place du cardinal Elie de Talleyrand dans un ordre contem¬ 
platif. Son étonnante activité l’appelait dans une autre 
sphère d’action, et l’interprétation que je vous présente, 
Messieurs, semble rendre assez correctement le texte latin, 
et bien s’accorder avec le caractère du cardinal ; Terrcna 
sequendo, relUgione tennis. — Il n’y a qu’à sous-entendre la pré¬ 
position in (in relUgione tennis ou bien pro relUgione tennis). 

» Il est inadmissible, comme vous l’avez fait observer, 
Monsieur le Président, qu’on applique à ces deux mots, en 
les traduisant, un sens de légèreté, de frivolité mondaine, 
ou que le cardinal ait voulu dire qu’il n’avait qu’une mé¬ 
diocre piété. Un homme de haute naissance, un prince de 
l’Eglise, qui avait occupé deux évêchés, honoré de la 
pourpre romaine, appelé à exercer les plus hauts emplois, 
n’a pas pu vouloir laisser à ses contemporains et à ceux qui 
plus tard auraient occasion de lire son épitaphe, une idée si 
peu honorable de sa personne. On s’accorde d’ailleurs à re¬ 
connaître que le cardinal Talleyrand aimait les pauvres, les 
églises, les monastères ; qu’il leur a fait beaucoup de bien de 
son vivant et après sa mort, en vertu de ses dispositions tes¬ 
tamentaires. Les hommes légers, frivoles ou sans piété n’ont 
guère souci de ces œuvres de charité et de religion. » 

M. d’Abz.vc de La Douze demande la permission d’ajouter 
un mot encore sur l’épigraphe ou l’épitaphe du cardinal 
français de Saint-Pierre ès-liens. « A mon avis, dit-il, le sens 
de l’inscription n’a pas été suffisamment établi dans la 
séance du 27 mai; en effet, ces sortes de questions ne peuvent 
être résolues d’emblée, surtout au milieu du tumulte d’une 
assemblée nombreuse ; il y faut du calme et de la réflexion. 
Permettez-moi donc de vous soumettre. Monsieur le Prési¬ 
dent, comme à un juge très-compétent, les observations qui 
m'ont été suggérées par l’examen attentif du texte liti¬ 
gieux, c’est-:i-diredu dernier vere ; 

RelUgione fni tennis, terrena scquendo. 

» Et d’abord, il est essentiel de préciser la valeur des mots. 
RelUgio no veut pas dire ici la piété ni le zélé pour lo culte 


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- 266 - 

divin, mais l’état religieux, ou mieux encore, la perfection 
religieuse; quant au verbe sequi, suivi d'un complément, il 
exprime ordinairement l’action d’embrasser une profession 
ou de l'exercer, soit spontanément, soit sous l’impulsion d’un 
agent extérieur. Ainsi^e^m mih'ttam signifie s’engager dans 
la carrière des armes, et beaucoup d'autres exemples de ce 
genre pourraient être cités. 

» Cela posé, et conformément à ces principes de saine phi¬ 
lologie, voici, selon moi, le sens le plus vraisemblable du 
passage réputé obscur etsujetà des interprétations diverses: 

« La nature de mes fonctions (diplomatiques) qui tenait 
» sans cesse mon esprit courbé vers les intérêts terrestres, 
» ne m’a permis, hélas ! de m’élever qu’à un bien humble 
» degré sur l’échelle de la perfection propre aux religieux. » 

» Ce dernier vers est donc, dans sa nerveuse concision, tout 
à la fois un acte d’humilité et le cri d’angoisse d’une âme 
chrétienne dont les actes ont exercé une influence plus ou 
moins considérable sur les destinées des nations. Eclairée 
par les premiers rayons de l’éternité, elle gémit sous le 
poids des responsabilités terribles et regrette de n’avoir pu 
consacrer uniquement sa vie au salut des âmes et à sa pro¬ 
pre sanctification. » 

M. LE Préside.nt remercie M. le chanoine Labat et M. 
d’Abzac de La Douze de l’interprétation qu’ils ont bien voulu 
nous donner de l'épitaphe de l’église de Saint Pierreés-liens, 
à Rome ; elle lui paraît en effet la bonne. 

M.'le Président énumère ensuite les livres qu’a reçus la 
bibliothèque de la Société pendant le mois dernier ; 

Les Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie, troi¬ 
sième série, tome VI, in-8°, Amiens, 1880; 

Le Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la 
Corrèze, 2* livraison 1880, avril-mai-juin, dans laquelle est 
reproduite la Lettre du chanoine de Gérard-Latour à Etienne 
Baluze, du 7 mai 1691 ; 

Le Bulletin du bouquiniste, n" des 1*^ juin, 15 juin et 
1" juillet 1880; 

Le Giornale araldico de l’Académie de Pise, n“* d’avril et 
mai 1880 ; 


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— 267 — 

De M. le baron de Verneilh, De la décadence de la grande 
peintwe à Bordeaux et des moyens d'y remédier, rapport 
extrait des Actes de l'Académie des sciences, belles-lettres et 
arts de Bordeaiue, ia-8" ; 

De M. Charles Robert, de l'Institut, Catalogue des médail- 
lans contorniates de sa collection, extrait de l’Annuaire de la 
Société française de numismatique et d’archéologie pour 
1878, in-8*, Paris, 1879, et Sirona, extrait du tome IV de la 
Revue Celtique, Paris, 1879. 

Des remercîments sont exprimés aux donateurs. 

Notre honorable confrère M. le commandant de Bovsson 
est prié par la Société archéologique du Tarn-et-Garonne de 
nous demander si nous accepterions l’échange du Bulletin 
de cette Société avec le nôtre. La proposition mise aux voix 
est favorablement accueillie. 

MM. Alexandre Bebtrand, Anatole de Barthélémy et 
Allmer, nommés membres correspondants dans notre as¬ 
semblée générale du 27 mai dernier, transmettent à M. le Pré¬ 
sident l’expression de leur gratitude. Do son côté, M. de 
Go-mondie, élu membre titulaire dans la même réunion, 
adresse aussi ses remercîments. 

M. DE Roü-mejol’x, qui avait le dessein de nous faire 
aujourd’hui une communication relative à Chancelade, 
s’excuse de ne pas assister à la séance. 

M. LE Président présente, de la part de M. Raymond 
Courtey, qui les offre au Musée, un vase apode, en poterie 
grossière, et deux petits anneaux de collier, l’un en quartz 
et l’autre en terre cuite, trouvés dans la grotte sépulcrale de 
Campniac, et de plus un lourd objet semi-ovoïde et creux en 
cuivre rosette, découvert au gué de Charriéras, que l’on pren¬ 
drait pour une armature d’araire ou une enclume à douille. 

M. d’Abzac de La Douze dit qu’il s’est occupé, comme on 
l'en avait chargé dans une séance précédente, du buste en 
pierre à trois faces trouvé, il y a quelques années, dans un 
champ avec des débris romains près de Condat-sur-Tricon. 
Le possesseur, M. du Gheyron, l’apportera à Périgueux, dans 
un de ses prochains voyages, pour le montrer à la Société. 

M. LE Secrétaire général fait observer qu’on a retrouvé 


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— 268 — 

probablement la monnaie de Lucterius dont il a été plusieurs 
fois question ici, et que M. le Président a vue dans les mains 
du cultivateur Taule, qui l’avait recueillie dans le camp 
d’Uxellodunum (Puy d’Issolud). Dans la séance de l’Acadé¬ 
mie des Inscriptions et Belles-Lettres du 18 juin dernier, 
notre nouveau correspondant, M. Anatole de Barthélemy a 
lu, en effet, une note sur un denier gaulois en argent, sem¬ 
blable, trouvé à Guzance (Lot), à 75 kilomètres de Cahors, et 
frappé par Lucterius, chef cadurque, qui fut lieutenant de 
Vercingétorix lors de la guerre contre César. La monnaie du 
Puy d’Issolud et celle de Guzance pourraient bien n’en faire 
qu'une. 

M. Michel Hardy présente ensuite à l'assemblée une mé¬ 
daille romaine en argent qu’une personne réussit à faire 
recevoir, ces jours derniers, dans les bureaux de l’état civil 
de la mairie de Périgueux, pour une pièce de cinquante 
centimes. 

Cette petite médaille consulaire offre au droit la légende : 
BON. EVENT. LIBO et la tête diadèmée , tournée à droite, 
du dieu BONUS EVENTÜS. 

Au revers se voit une margelle de puits à laquelle sont 
attachées deux lyres et une guirlande de laurier- Sur le 
bas de la margelle un marteau (I). Cet édicule est accompagné 
de ces mots: PVTEAL SCRIBON. 

Le puteal, on le sait, était un petit monument, en forme de 
margelle de puits, que les Romains faisaient élever sur les 
lieux frappés de la foudre. 

Le pukal Scribonium, dit aussi puteal Libonis, avait été 
élevé sur le Forum par laçens Scribonia. Le préteur y rendait 
la justice. 

Si la monnaie présentée par M. Hardy n’est pas inédite, 
elle offre du moins pour le Périgord un intérêt spécial. La 
famille Scribonia fut, en effet, alliée à celle de Pompée Libo 
dont plusieurs membres se fixèrent à Vésone. 


(1) Quelquefois, nous apprend M. Cohen, dans son traité des Médailles consti- 
laires, le marteau est remplacé par des tenailles ou un coin à frapper les monnaies. 
Ce dernier symbole est rare. 


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— 269 — 

M. LE Président a placé sur le bureau un certain nombre 
d’objets qu’il vient d’acquérir pour le Musée départemental 
et qui se composent d’un débris de ceinturon militaire, de 
l’époque romaine, d’un disque avec arête prismatique, 
d’un cimier de casque, un strigille, un racloir, une bague, 
de colTret, deux goulots de fontaine représentant, l’un 
un taureau et l’autre un sanglier, d’excellent style, une 
passoire ; d’une série de vases en verre provenant des cime¬ 
tières de Normandie, d’un fourreau (?) de poignard de 
l’époque franque; de deux croix byzantines processionnelles, 
pourvues d’émaux byzantins (fabrique de Limoges), du xii* 
et du XIII* siècle, trouvées au Puy en Velay ; d’un couteau en 
fer damasquiné en cuivre et d’un javelot en fer recueillis 
dans la rivière de l’Isle, et de deux statuettes en ébène, du 
xvn” siècle, représentant Jupiter et Junon, qui figuraient sur 
un meuble à Thiviers. 

M. le marquis de Fayolle s’excuse de ne pas pouvoir as¬ 
sister à la réunion d’aujourd’hui. « Je le regrette d’autant 
plus, mande-t-il à M. le Président, que j'aurais voulu dire 
quelques mots à l’occasion de l’enfouissement des Arènes. 

» Maintenant que les fêtes de Périgueux sont terminées, 
qu’il n’y a plus à craindre de faire entendre une note discor¬ 
dante, il est bien permis de revenir à l’archéologie et de dire 
son sentiment sur cette question. Je tiens d’abord à ce que le 
titre de cette note ne soit pas pris en mauvaise part. Je m’en 
sers parce qu’il exprime toute ma pensée; mais il n’en faudrait 
pas conclure que j’entends critiquer avec amertume ou 
parti-pris de dénigrement ce qui vient de se faire à Péri¬ 
gueux. Pour ne pas sortir de mon sujet et me renfermer dans la 
question des Arènes, il est certain qu’au point de vue spécial 
du concours d’horticulture, il était impossible de mieux 
faire, surtout avec le temps et l'argent dont on disposait. Le 
jardin des Arènes, comme concours horticole, était très- 
bien réussi. Il avait ses petits ridicules, comme tous les 
jardinets de ce genre, et on aurait pu économiser avec 
avantage la construction de son lac, de la grotte, etc. 
Néanmoins,- en tant que provisoires, ces pelouses, ces 
allées, ces massifs de fleurs, se mariant avec l’elTet si pitto- 


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— 270 — 

resque des vénérables ruines romaines et du paysage envi¬ 
ronnant, étaient charmants et ont dû laisser les plus agréa¬ 
bles souvenirs aux étrangers qui sont venus les visiter. 

» Mais chacun d'entre nous n’a-l-il pas éprouvé un serre¬ 
ment de cœur à la pensée que plus ce jardin était joli, plus il 
serait difficile d’y jamais faire renoncer les promeneurs et les 
citadins qui ne songent pas aux trésors qu’il recouvre. Oui, 
plus ce jardin est agréable, plus il sera difficile d’y renoncer, 
et j’avais raison d’intituler ma note : Enfouissement des 
Arènes de Périgueux ! Ces gazons, ces fleurs. sont réellement 
un linceul étendu sur le monument romain. Plus ils offrent 
de charmes, plus il sera impossible de le soulever à l’avenir. 
Un jardin anglais, un square, comme on voudra l’appeler, on 
en a partout. Partout, avec quelques pelletées de terre on 
peut faire un monticule, un vallonnement, un labyrinthe; 
un robinet suffit pour faire un lac ou une rivière. Mais, 
lorsqu’on voit émerger de ces enfantines imitations de la 
nature, les sommets de ruines imposantes ensevelies sous 
ce manteau fleuri, ne se sent-on pas saisi de tristesse è la 
pensée que pendant de bien longues années encore ce 
monument restera caché sous la terre, et qu’à coup sûr la 
génération actuelle ne le connaîtra pas ? 

» Un de nos collègues, souriant de mes plaintes, me répon¬ 
dait : Tant mieux ! Au train dont va la Société d’archéologie, 
dans dix ans, il ne restera plus rien à découvrir en Périgord ! 
N’est-il pas charitable de laisser quelque chose à faire aux 
générations futures ? — A la bonne heure ! mais je suis 
moins philosophe, et je déclare que je préférerais le chaos 
d’autrefois au square des Arènes ; il me permettait d’espérer 
voir un jour ce glorieux monument dégagé des décombres 
qui l’obstruent. 

» N’est-ce pas ce qui se pratique dans toutes les villes qui 
ont l’honneur de posséder des antiquités romaines? A Nîmes, 
à Arles, à Saintes, partout, les travaux n’ont d’autre but que 
de dégager ce qui reste de ces monuments, de rechercher le 
sol antique, et toujours sont obtenus les plus admirables 
résultats. 

» Il n’est pas douteux qu’il en fût ainsi à Périgueux ; les 


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— 271 — 

quelques coups de pioche qui ont été donnés aux Arènes ont 
dénaontré que le sol antique est recouvert de 5 à 6 mètres 
de matériaux ; qu’en le déblayant, les ruines qui subsistent 
offriraient l’aspect le plus imposant. Si les détails d’architec¬ 
ture ont disparu, si les sommets du monument n’offrent que 
des ruines, on exhumerait, à coup sûr, une portion encore 
considérable des Arènes, et on verrait apparaître leur an¬ 
cienne forme presque intacte. 

> Je le répète, un jardin anglais, on peut en faire partout ; 
mais qu’on cherche ailleurs des Arènes, telles que ces vieux 
témoins de la gloire de l’antique Vésone ! > 
c Les craintes exprimées par M. de Fayolle ne sont 
pas heureusement, dit M. Michel Habdy, aussi fondées 
qu’on le pourrait croire. Assurément, l’intention de la muni¬ 
cipalité, en couvrant de fleurs et de gazon les ruines des 
Arènes, n’a pas été de les soustraire à tout jamais aux inves¬ 
tigations des archéologues. Renoncer pour toujours au dé¬ 
blaiement de ces ruiner que tant de cités nous envient et 
que nos pères appréciaient déjà au xvii» siècle comme * une 
très honorable merque d’ancienneté de la présent ville (I), » 
n’entre dans la pensée d’aucun Périgourdin. 

» Le manque de ressources, on le doit supposer, a seul 
empêché jusqu’ici la ville de Périgueux de faire déblayer ses 
Arènes, travail considérable qu’on n’évalue pas à moins de 
30,000 francs. 

» Dans de telles conditions, on ne peut qu'approuver la 
municipalité d’avoir transformé en un jardin frais et plaisant 
à voir ce qui n’était auparavant qu’un désert inculte. » 

M. LE Pbéside.nt partage cet avis et ajoute que le jardin des 
Arènes, en attirant dans cette partie de la ville la foule des 
promeneurs, fera de plus en plus comprendre l’intérêt de nos 
vieux amphithéâtres et, loin de leur nuire, hâtera tout au 
contraire l’époque de leur déblaiement. 

M. Philippe de Bosbedon s’occupe déjà d’un supplément à 
\sl Sigillographie du Périgord; il nous annonce qu’il vient de 


CD livre Kcri, f* 181 recto» ad annum 1643. 


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— 272 — 

découvrir le plus ancien sceau périgourdin qui soit connu, 
t L’intérêt que la Société a bien voulu prendre à ma Sigillo¬ 
graphie du Périgord, nous écrit-il, m’a engagé à poursuivre 
mes recherches; j’ai été également encouragé par des commu¬ 
nications bienveillantes qui m’ont été adressées depuis la pu¬ 
blication de mon ouvrage, et j’ai découvert, dans les grands 
dépôts publics de Paris, un certain nombre de sceaux que 
je me propose de décrire dans un supplément, ainsi que 
ceux qui m’ont été communiqués. 

» Mais, dés à présent, il en est un que je crois devoir signa¬ 
ler à la Société à raison de sa très-grande ancienneté. C’est 
en effet le plus ancien sceau périgourdin connu. Je veux par¬ 
ler du sceau de Jean d’Asside, évêque de Périgueux : il est 
appendu à une charte de 1168 conservée à la Bibliothèque 
nationale (fonds Glairambault, tome 209), et l’on voit, d’après 
cette date, qu’il est antérieur de près de quarante années au 
sceau de Périgueux, au type de l’aigle, qui était jusqu’à pré¬ 
sent le plus ancien qui fût arrivé jusqu’à nous. Celui de Jean 
d’Asside est parfaitement conservé : il représente un évêque 
crossé, mitré et bénissant. Ën attendant que j’en publie une 
description plus complète, j’ai cru devoir le signaler à la 
Société, et je lui envoie en même temps, pour ses archives, 
une copie de la charte de 1168 dont il s’agit. » 

La Société remercie M. deBosredondo sa communication; 
elle publiera prochainement dans son Bulletin la copie qu’il 
lui adresse de la donation faite par Jean d’Asside, évêque de 
Périgueux (1), au monastère de Saint-Amand-de-Coly, de ce 
que poi5sédail Géraud de Mons dans l’église d’Archignac. 

M. LE Président raconte ensuite la tournée archéologique 
qu’il vient de faire au Mans et à Rouen. Il rapporte du Mans 
des débris, qu’il met sous les yeux de l’assemblée, et qu’il tient 
deM. Chaplain-Duparc, d’une construction en terre cuite 


(1) Le gracieux portique qui surmontait le tombeau de cet évêque, mort en llGO, 
se voit encore dans l'église Saiot-Etienne de la Cité. 11 fut sculpté par un artiste 
angoumoisin, Constantin de Jarnac, qui a signé son œuvre; elle le méritait. 

E. G. 


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- 273 — 

avec clayonnage, qui a été découverte dans la baie de Kerillis 
(Morbihan), et un vase de l’époque mérovingienne avec orne¬ 
ments frappésàTeslampille,rappelantccuxde Tocane-Saint- 
Apre portant des tôtes en relief et recueillis par M. de Fayolle. 
C’est dans cette ville, à l'exposition rétrospective des Beaux- 
Arts qui était fort remarquable, qu’il a vu un portrait de 
Montaigne peint sur bois, qui paraît être une copie du por¬ 
trait gravé de l’édition de Coste, et au Musée une belle pein¬ 
ture de notre compatriote Pierre Bouillon, représentant Jésus 
ressuscitant le fils de la veuve de Na'im (1), qu’il désire obte¬ 
nir pour le Musée de Périgueux au moyen d’un échange. A 
Rouen, il est allé admirer toutes les collections de l’abbé Co¬ 
chet, ces nombreux vases en verre de l’époque franque pro¬ 
venant des cimetières de Normandie; les fibules d’or, les rares 
petitessetîto en bois avec montures en bronze, trouvées dans 
les sépultures mérovingiennes, ainsi que les nombreuses ar¬ 
mes provenant des mêmes tombeaux (francisques, angons, fra- 
mées, umbos de boucliers, etc.) ; un charmant cristal sculpté 
de l’époque romaine, représentant un faune jouant de la dou¬ 
ble flûte, dont il a reçu ce matin même le moulage en plâtre 
pour le Musée, et il prie à cette occasion M. Michel Hardy de 
se faire l’interprète de ses remercîments auprès de M. Billard; 
au Musée des tableaux, il a vu un très-beau portrait du xvm* 
siècle de la duchesse deCaumontLa Force par J.-F. de Troy : 
elle est debout, enveloppée de satin jaune et gris ; elle prend 
une pêche dans une corbeille que lui présente un jeune es¬ 
clave, vêtu et coifléà laturque. M. le Président rapporte aussi 
de Rouen le plan d’un recueil d’instructions sur l’archéologie 
franque par l’abbé Cochet qu’il offre à notre bibliothèque. 

M. d’Artensec nous communique un vidimus des privilèges 
accordés le 3 février 1255 aux habitants de Mussidan par 
Augier de Montaud, seigneur dudit lieu, et Raymond son 
fils. Cette pièce importante, écrite en langue romane du Midi, 
sera publiée dans le Bulletin. 

Notre honorable confrère M. Dupuy, de Bergerac, a cher- 


(1) Ce tableau a été pendant longtemps an palais du Lusomboarg. 


18 


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— 274 — 

ché, comme il en avait été prié, l’acte de naissance deM*^' de 
Belsunce, évêque do Marseille. Voici les deux extraits qu’il 
veut bien nous transmettre à ce sujet : 

Extraits du livre des baptêmes faits par les ministres de la religion 
réformée dans le temple du château de La "Force, (page 54). 

1669. — Le dit jour dix huictièroe d*aout mil six cens soixante neuf a 
esté baptisé par moy ministre soubz signé, après la prière, Armand de 
Belsunce âgé de six sepmaines, fils de puissant seigneur Messire Armand 
de Belsunce marquis du dit lieu et autres places et de dame Madame Anne 
de Gaumont Laforce Lauzun marquise de Belsunce. Parrin : très haut et 
puissant seigneur Messire Armand de Nompar de Gaumont seigneur Duc 
du dit Laforce, pair et Maréchal de France. 

Marrine : Très haute et puissante dame Madame Louise de Belsunce 
Duchesse de Laforce, lesquels seigneurs et dames ont signé : 

Gaumont, duc de La Force. 

L. DE Belsunce, duchesse de La Force. 

Belsunce. 

Anne de Gaumont Lauzun. 

21 décembre 1673. — Le dit jour et a mesme temps a esté baptisé 
par moy ministre soubz signé Messire Henry de Belsunce, âgé dp douze 
jours, fils de haut et puissant seigneur, Messire Armand de Belsunce, 
marquis du dit lieu et autres places et de haute et puissante Madame Anne 
de Gaumont Lauzun, marquise du dit Belsunce, habitant de présent au 
château de Laforce. 

Parrin : Très haut et puissant seigneur Henry de Gaumont marquis de 
Gastclnau, habitant au château de Gugnac. 

Marrine : Très haute et puissante dame Madame Gbarlotte de Gaumont 
Lauzun. Les dits seigneurs et dames ont signé : 

De Gaumont. 

Gomtesse de Lauzun. 

Belsunce. 

De Gaumont Lauzun, marquise de Belsunce. 

M. Dupuy ajoute que si ce dernier Henry de Belsunce est 
réellement, comme il est probable, celui qui devint évêque 
de Marseille, M*"® la marquise de Belsunce était encore pro¬ 
testante lors du baptême de son fils. 


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— Î75 — 

Il est à remarquer que c’est le 12 décembre et non le 21 dé¬ 
cembre, comme le disent ses biographes, que naquit Henry 
de Belsunce. Le ministre n'a pas signé sur le registre, mais 
il est présumable que c'est M. Garissolles qui fit les deux bap¬ 
têmes. C’était le ministre titulaire du château. « Nous possé¬ 
dons â la mairie de Bergerac, dit encore M. Dupuy, les registres 
des baptêmes faits au château de La Force à partir de l’année 
1G72. Le registre où j’ai copié les deux extraits de baptêmes a 
été sans nul doute volé â la mairie de Bergerac, puisqu’il 
contient les folios de 43 à 92 et que ceux que nous possédons 
commencent au folio 93 et sont de la même écriture et signés 
des mêmes pasteurs. Je ne sais ce qùe peuvent signifier les 
deux signes placés l’un avant de Gaumont, l’autre avant de 
Gaumont Lauzun, marquise de Belsunce. Il n’y a pas d’autres 
Belsunce baptisés à La Force que Armand et Henry. C’est 
donc ce dernier qui fut évêque, puisqu’il est dit que c’est à 
La Force qu’il naquit. • 

M. LE Secbétaiue-général croit que les signes placés 
devant les signatures, un losange et deux G adossés, sont le 
chifire d’Armand de Gaumont La Force, maréchal de France, 
qui était sculpté autrefois aux angles du pavillon du château, 
et qu’on voit encore à la bibliothèque publique de Périgueux 
sur les livres provenant du château de La Force. 

M. le Président remercie M. Dupuy de ses recherches qui 
pourront être utiles au R. P. dom Bérengier, sous-prieur de 
l’abbaye bénédictine de Sainte-Madeleine de Marseille. 

M. Duiarric-Descohbes fait hommage à la Société, pour 
être déposées dans ses archives, des copies de six pièces re¬ 
latives à la fondation à Verteillac, en 1672, par messire Thi- 
baud de La Brousse, chevalier, seigneur d’Athis-sur-Orge, et 
sa sœur Jeanne de La Brousse, veuve de messire Jean de 
Salagnac, alors carmélite, d’un établissement de religieux de 
Sainte-Croix, chanoines réguliers de Saint-Augustin, où sera 
établie à perpétuité une école publique pour apprendre gra¬ 
tuitement à lire et à écrire aux enfants de la paroisse de Ver¬ 
teillac. 

En terminant, M. le Secrétaire-général dit que dans ces 
dernières années on a critiqué sévèrement, comme il fallait 


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— 276 — 

le faire, le brûlement commis à l’époque révolutionnaire par 
Prunis, sur la place publique, d’un grand nombre de vieux 
papiers et de parchemins; mais qu’il est juste, en revanche, de 
lui accorder des éloges quand il en mérite. La pièce originale 
que M. Villepelet vient de trouver à la bibliothèque publique 
de Périgueux, dans le fonds Lapeyre, lui fait honneur : c’est 
une demande qu’il adressait comme maire, de concert avec 
la municipalité de Saint-Gyprien, à M. Pigeon, administra¬ 
teur-commissaire du district de Sarlat, pour avoir une bi¬ 
bliothèque publique dans la ville qu’il administrait. La voici : 

Honsiedr, 

La bibliothèque du cid' prieuré de Saint-Cyprien est si peu consi¬ 
dérable que la nation ne peut y trouver aucune ressource ; les ouvrages en 
sont tronqués ; plusieurs volumes manquent, et les éditions en sont mau¬ 
vaises. 

En conséquence, les officiers municipaux de Saint-Cyprien, pénétrés de 
l'importance de répandre les lumières parmi leurs concitoyens, vous re¬ 
quièrent, Monsieur, et vous prient de ne pas mettre en vente les livres du 
cid^ prieuré ; ils désirent en former une bibliothèque publique, et ce 
petit fonds réuni avec d'autres ouvrages que plusieurs citoyens se propo¬ 
sent de donner au public, deviendra utile et important pour une ville con- 
nuë par son zèle et par son patriotisme. 

A Saint-Cyprien, ce 25 mai 1791 par nous officiers municipaux dudit 
lieu. 

Slgnd : Pbunis, maire. Lavergne, Lacroix, Laccoraulie, Boisset, 

PErREBLANQOE, procureur syndic, Duffour, secrétaire. 

Il faut observer, dit M. le Secrétaire-général, que cette re¬ 
quête est de trois ans antérieure à la loi des 8 pluviôse-24 
nivôse an II (27 janvier-14 mars 1794) qui ordonnait l’établis¬ 
sement de bibliothèques dans les districts, et même aux 
arrêtés des représentants du peuple Lakanal et Pélissier, 
qui avaient prescrit la formation de dépôts de livres à Ber¬ 
gerac, Nontron, Mussidan, Belvès, Montignac, Excideuil et 
Ribérac. 

Enfin il est procédé à l’élection de deux candidats qui ont 
témoigné le désir d’entrer dans notre Compagnie. Après deux 


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— 277 — 

votes par acclamation, sont déclarés admis membres titulaires 
de la Société historique et archéologique du Périgord : 

M. Gaston Robkrt, avoué, rue des Chaînes, à Périgueux, 
présenté par M. Grédot et M. le vicomte de Leslrade ; 

Et M. Albert Pistre, auteur de VAlbum historique de Péri¬ 
gueux, présenté par M. Maurice Féaux et M. Villepelet. 

La séance est levée à deux heures et demie du soir. 


Le êecréktire-généraly Ferd. Villepelet. 


ANTIQUITÉS DE PÉRIGUEUX. 

(Notes de voyagede M. Charles Roach Smith, extraites des CoUeelanea An¬ 
tigua, vol. VU, l'* partie, traduites de l'anglais par M. Pavl Galt.) 


I 


PÉRIGUEUX.— La ville de Périgueux, pleine de souvenirs de 
l’époque romaine et entourée de localités du plus grand inté¬ 
rêt historique, est probablement moins connue que beaucoup 
d’autres villes de France qui n’ont pas plus d’importance. 
Cela tient à ce qu’elle n’est traversée par aucune grande voie 
commerciale et qu’elle n’est pas dans les itinéraires à la 
mode des touristes ; il en résulte que les vestiges des temps 
passés qu’elle nous offre, étudiés et appréciés seulement par 
quelques fervents archéologues du lieu, sont presque incon¬ 
nus du reste du monde. C’est une des quelques villes de 
France, qui ont conservé dans son nom un caractère gaulois 
plutôt que romain. Les Romains l’appelaient Vesunna: mais 
étant devenue la capitale des Petrocorii ou Petrueorii, ainsi 
nommés sur une inscription incomplète, trouvée à Péri¬ 
gueux, son nom vient de son peuple, tandis que celui de 
Vésone s’éteignit sous la domination romaine. Ce nom, ce¬ 
pendant, s’est conservé dans la désignation d’un de ses mo¬ 
numents les plus remarquables, la Tour de Vésone, située au 


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-278- 

côlé S.-E. de la ville, au-delà de la cire, nvallalion du mur 
romain. Le Périgueux qui est situé en deçà de l’enceinte ro¬ 
maine se nomme emphatiquement la Cité (City) ; quelques 
archéologues supposent que les faubourgsde la ville romaine 
s’étendaient beaucoup plus loin et que ses limites furent ré¬ 
duites à l’époque où ses murailles furent élevées; mais cette 
opinion ne doit pas être acceptée complètement. Les ruines 
des environs de Périgueux offrent un caractère analogue à 
celui des autres villes romaines, dont les abords sont très- 
étendus et couverts de villas et même d’édifices publics. La 
ville d’Autun nous en fournit un exemple frappant. (Voir 
Collectanea antiqua IV, p. 222.) 

La Tour de Vésone est un monument majestueux ; il est 
circulaire et d’environ 100 pieds de haut; ses murs ont à 
leur base environ six pieds d’épaisseur et vont en dimi¬ 
nuant à mesure qu’ils s’élèvent; ils paraissent aujourd'hui 
avoir été surmontés d’une coupole, dont les débris sont 
conservés dans l’enceinte de la Tour (i). On remarquera 
que quelques monuments religieux de Périgueux sont sur¬ 
montés do coupoles attestant l’influence de l’art romain. La 
Tour est construite avec cette excellente maçonnerie dont se 
servaient les Romains,composée à l’extérieur de petites pier- 
re.s carrées, que les Français appellent petit appareil, avec 
bandeaux de briques qui, placés près du sommet, semblent 
avoir été disposés ainsi comme motifs d’embellissement. 
L’entrée est malheureusement détruite; mais immédia¬ 
tement au-dessus, on a accumulé un grand nombre de 
briques indiquant une importante ornementation qui sans 
doute s’harmonisait avec l’architecture qui surmontait la 
porte. Des briques, au pourtour, forment une série d’ouvertu¬ 
res cintrées, elles ne paraissent pas y avoir été établies pour 
éclairer le monument, car à l’intérieur elles sont bouchées 
avec un bâtis de tuiles. La surface intérieure de l’édifice a 
été dans l’origine recouverte de petites plaques de marbre 


'!} GC8 débris ont été apportés en ce lieu do divers endroits éloignés et n'ont 
jamais fait partie de ce monument. K. G. 


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— 279 — 

retenues par dos crampons en fer qui existent encore en 
partie ; on y voyait aussi un ou deux fragments de marbre. 
D’après les fouilles faites, il y a quelques années, par M. de 
Taillefer, Thistorien de Périgueux, il est constant qu’une 
colonnade entourait la tour et on doit penser que du côté de 
l’Est, là où existe la brèche, s’élevait le portique ou vestibule. 
Le docteur Galy, qui a acquis dans la science une grande 
autorité et qui à Périgueux est l’antiquaire par excellence, 
nous apprend (1) que non loin de la tranchée du chemin de 
fer ouverte près de la tour, on a trouvé une inscription qu’il 
considère comme ayant fait partie de l’édifice même ; cette dé¬ 
couverte l’a confirmé dans son opinion que la tour de Vé- 
sone était réellement le temple de Vesunna, déesse tutélaire 
de la cité romaine. Cette inscription a été découverte, en 
1868, dans les ruines du palais des évêques ; elle a donc été 
déplacée, n’ayant pas été trouvée près du massif, que l’on 
suppose avoir formé la base du portique. Le chemin de fer 
fait le lourde la Cité à peu de distance de la Tour de Vésone 
et passe aux pieds du Château de Barrière, bâti sur les murs 
mômes de la ville romaine, juste au-delà d’une porte 
romaine, appelée Porte Sainte-Hélène (2'. 

Cette inscription, gravée sur deux fragments de pierre et 
malheuseusement incomplète, se lit très-bien, à l’exception 
de portions de quatre lettres, qui veulent peut-être dire : 
DEDIC : 

VGVSTI 

VGVSTÆ 

.BELLO 

PRIM ANl 

TVTELÆ VESVNNÆ 
PORTICVM EXP. FACIENDVM ET 


(1) Le portique du Temple de rétone, par le D' E. Galy, Bulletin de la Société 
historique et archéologique du Périgord. 

(3) M. Roach Smith donne à cette porte une dénomination qui ne lui appartient 
pas. Quelque cicerone périgourdin improvisé Ta induit en erreur; elle s'appelle 
Porte sormandc et plus anciennement Porta Boarella. 


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- 280 - 

Elle a été rétablie et complétée ainsi par le D'Galy : 

Numini Augusti 
et Deœ Auguslœ 
dedicat Abello 
Primiani 
Tutelœ Vesunnœ 

porticum ex pecuniâ faciendum et 
ornandum euravit. 

c A la divinité d’Auguste et à la déesse Auguste, Abello, 
fils de Primianus, dédie; il a érigé et orné à ses frais, le por¬ 
tique de la déesse tutélaire Vesunm. » 

D’autres incriptions trouvées à Périgueux dans le même 
genre que celle-ci (I) nous apprennent que Vesunna était géné¬ 
ralement considérée comme la gardienne et la protectrice du 
lieu. L’expression de Tutela est connue par des monnaies et 
des inscriptions ; on s’en est servi souvent pour qualifier di¬ 
verses puissances divines et humaines ; la même influence 
protectrice a été attribuée au Genius loci, à Fortuna et à Tvr 
tela ; toutefois, les théories flexibles et sans bornes des ar¬ 
chéologues sur des matières que le raisonnement ne suffit 
pas h ré.soudre ont pu se concilier ou rester à l’état de sys¬ 
tème isolé. Sur les médailles deCarausius, frappées en Gaule 
{Colleclanea antUjua, vol. V. p. 241), nous ne trouvons pas 
seulement Tutelu Aug., mais l’expression pure et simple de 
Tutela, sans adjectif. On aurait beaucoup ii dire sur ces mon¬ 
naies; mais je ne m’occupe on ce moment que de Périgueux 
et de la Tour de Vésone. 

Le nom populaire de cette majestueuse ruine rappelle 
le nom de la cité romaine ; et M. le D' Galy, ainsi que d’au¬ 
tres archéologues, pensent que ce monument a été le temple 
de la déesse tutélaire Vesunna, rapportée dans les inscrip¬ 
tions. Quelques-uns y voient un monument funéraire; mais 


(Ij Catalogue ô\i Musée archéologique du département de la Dordogne, par le 
D' E. Galy, Périgueux, 1863. 


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- 281 — 

du moment que rien ne nous le prouve, les probabilités 
sont «n faveur de l’opinion émise par le D'Galy. Si l’ins¬ 
cription donnée plus haut avait été trouvée dans le mur 
même du monupaent, au lieu du palais des évêques, aucun 
doute ne subsisterait ; mais dans une ville de l’importance de 
Vésone, dont les ruines apparaissent encore aujourd’hui et 
qui a été riche en édifices publics et privés, il est bien diffi¬ 
cile, pour ne pas dire impossible, d’assigner à chacun d’eux 
leur destination primitive ; les inscriptions ont été le plus 
souvent découvertes dans les murs de la ville romaine, appor¬ 
tés comme matériaux à bâtir, et de la sorte confondues 
avec des débris d’édifices en grande partie détruits par des 
révolutions. 

Le château de Barrière, dont j’ai parlé plus haut, offre par 
lui-même un véritable musée d’antiquités architecturales du 
plus grand intérêt ; dans les cours sont plantées dos colonnes 
aux chapiteaux richement ornés, dont quelques-uns sont 
entiers, d’autres brisés ; des morceaux de frises, des pierres 
sculptées qui ont appartenu presque toutes à d’importants 
monuments, puis des inscriptions. Quelques-unes paraissent 
à leur place, in sitii ; mais il serait imprudent et téméraire 
de la part de celui qui visite ces ruines, en passant, d’émettre 
une opinion décisive sur des débris de la plus riche et cu¬ 
rieuse nature, mais muets quant à leur histoire. Une des ins¬ 
criptions qui est incomplète offre surtout un grand intérêt. 
Elle â été trouvée, nous dit le D'Galy, au pied du donjon du 
château; on la voit encore dans l’embrasure d’une fenêtre 
de la grande salle. Les caractères en sont beaux et gravés 
sur une pierre qui mesure trois pieds de hauteur : 

ET DEO APOLLINI 

COBLEDVLITAVO. 


(V. n* 348 du Catal. du Musée.) 

t Et au dieu Apollon Coblédulitave, Marcus Pompeius, fils 
de Gains Pompeius, le très-saint prêtre de l’autel de ... et du 


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— 282 — 

dieu Apollon Goblédulitave; de la tribu Quirina, affranchi (1), 
prêtre du même autel. Il a restauré à ses frais le temple de 
la Déesse Tutélaire (ou de la déesse Tutela), et les bains publics 
qui tombaient de vétusté. Ce vœu a été accompli par lui, 
volontiers, avec joie et justement. » 

Cette inscription offre beaucoup d’intérêt et a été jugée 
avec raison comme le rétablissement d’un chapitre perdu 
de l’histoire du Périgueux romain. Si des centaines d’ins¬ 
criptions détruites par la barbarie et le fanatisme avaient été 
sauvées, nous ne nous verrions pas contraints de substituer 
tant do suppositions à la certitude historique. Le surnom 
d’Apollon Coblédulitave a été expliqué comme étant une 
épithète gauloise ou le nom d’une localité ; on trouve une 
foule d’exemples de ce genre de surnoms donnés aux divinités 
topiques; le nom d’drcnsw qui est très-peu employé dans le 
style épigraphique, dérive , d’après le D' Galy, du mot 
latin ara ; sacerdos arensis, prêtre attaché à l’autel, est la 
même chose que castrensis sacerdos (2), prêtre attaché aux 
camps, c’est-à-dire aumônier; sur cette inscription nous li¬ 
sons le nom de la déesse Tutela, ou simplement Dea Tutela et 
le mot de Vésone ne s’y trouve pas; mais elle nous fait com¬ 
prendre que quelques temples ou autels ont été élevés à la 
Déesse Tutélaire. 

En 1858, près de la rivière de l’Isle, sur laquelle Périgueux 
est situé, furent découvertes les ruines d’un établissement de 
bains très-étendus, probablement celui dont parle l’inscrip¬ 
tion. Sa façade vers le S. avait 180 pieds ; trois canaux voûtés, 
l’un au centre et deux aux extrémités, menaient le surplus des 
eaux à la rivière, et un autre desservait les trois principales 


(1) Il faut lire LIBO et non LIBERTVS on LIBERTINVS, d’après une inscription do 

Musée de Lyon qui signale notre Pompée comme prêtre attaché à l’autel de Rome 
et d Auguste : sacerdos ad aram ou arensis Romœ et ÀugiuH ad confluentem ira- 
ris et Rhodani. E. G. 

( 2 ) Les inscriptions nous font connaître souvent des épithètes et des expressions 
inconnues aux auteurs classiques comme par exemple lÀttegiam teguliciam compo- 
sitam, qu’on trouve sur une inscription dédiée à Mercure, à Wassembourg, près 
Nied rbronn {Antiquités de richy, etc., par M. Beaulieu, pag. 188). 


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— 283 — 

salles de l’édifice qui contenait des galeries et toutes les dé¬ 
pendances utiles. Des fleurs étaient représentées sur le pavé, 
en grossière mosaïque, et les murs conservaient des traces de 
peinture. Vésunna avait aussi des fontaines publiques, dont 
parle une autre inscription qui mentionne leur don fait à la 
cité par le duumvir L. Marullius Æternus. 

Tous ces précieux souvenirs attestent que Vésone possé¬ 
dait plusieurs temples. L’un d’eux étaitdédiéau dieu Telonus, 
reconnu par M. deTaillefer comme le Génie de la source ou 
fontaine du Toulon, située près Périgueux. Les restaurations 
et embellissements de ces divers édifices sont mentionnés 
dans des fragments d'inscriptions ; l’une d’elles nous fait con¬ 
naître la déesse Stanm. Ce sont ordinairement des autels 
votifs ; l’un d’eux signale qu’il existait à Vésone, au com¬ 
mencement du régne de Tibèrfe, une corporation de bouchers 
{Laniones). A propos du mot Stanm, M. de Taillefer croit qu’il 
pourrait avoir trait aux rapports commerciaux que le minerai 
d’étain avait établis entre la Grande-Bretagne et la Gaule. 
Le D' Galy pense difléremment, faisant remarquer, d’accord 
en cela avec Strabon, que les Petrocorii employaient le fer 
pour leurs travaux et pour leurs armes, ce que prouvent 
suffisamment les nombreuses scories de forges gauloises 
qu’on trouve dans les bois du Périgord. 

Au Toulon, dont j’ai déjà parlé, a été retrouvée au siècle 
dernier, une pierre milliaire dédiée à l’empereur Florien dont 
le règne, si on peut appeler ça régner, a duré à peine deux 
mois. Cette colonne offre un intérêt particulier, quoiqu’elle 
ne soit pas unique, comme on l'avait cru généralement ; 
nous en avons découvert une autre en Angleterre. Sur celle 
de Périgueux, l’éphémère empereur est dépeint par ces ex¬ 
pressions retentissantes et emphatiques à la manière de 
Shakespeare : 


DOMINO ORBIS.. 

B ET PACIS. IMP. C. 

M. ANNIO FLO 
RL\NO. 

(N® ir>i ilu raU'. <îu Musée.) 


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— 284 — 

Une autre colonne milliaire, inconnue à nos confrères de 
France, a été découverte par feu MM. Artis et Castor, dans 
le Nortbamptonsbire et gravée dans la planche XV de sa 
Durobrivœ iUuslrcUed. On lit : 

IMF CÆS 
M. ANNIO 
FLORIANO 
P. F INVIGTO 
AUG 

M. P. LI (?) 

Un doute s’élève sur la question de savoir si les chiffres de 
la dernière ligne sont LI ou bien II ; il faudrait voir l’inscrip¬ 
tion pour prendre une décision (t). 

Les titres que Florien prit en dehors de l’autorité du Sénat 
à la mort de son frère Tacite, furent en partie confirmés deux 
mois après, lorsqu’il mourut assassiné à Tarse par ses sol¬ 
dats ; on a frappé de nombreuses monnaies à son eflSgie ; et 
nous avons retrouvé des colonnes milliaires érigées en son 
nom, en Gaule et en Bretagne. Ces monuments prouvent 
que Rome, centre de l’autorité, était en rapport prompt et 
constant avec les provinces les plus éloignées, grâce à ses 
admirables voies et au système de poste qu’elle avait établi. 

Tous ceux qui se sont occupés de l’épigraphie des villes de 
la France, sont étonnés du grand nombre de noms de la fa¬ 
mille de Pompée que portent les inscriptions et qui rappel¬ 
lent des actes d’utilité publique remplis par cette famille, 
et conçus dans un style qui indique une haute antiquité ; 
à Périgueux, on en compte près de huit ; la famille Pompéia 
est unie dans l’histoire aux annales de l’Espagne et de 


(1) La dernière ligne de rioscriptron du Musée de Périgueux a été déchiffrée par 
M. Allmer, de Lyon, le savant épigraphiste. Au lieu de P. L. Prima Leuea, ii iit : 
C. P. L. civitas petrucoriorum Libéra, Le sigle C, quoique peu apparent, est mani¬ 
feste. On aurait pu proposer aussi l’explication de C. P. L. par cursus primœ Leuea 
ou curnt Prima Leuea. L’endroit où cette colonne a été trouvée étant le point do 
départ de la voie de Yésone à Saintes donnerait une certaine valeur à cette inter¬ 
prétation, mais M. Allmer nous pardt avoir raison. E. G. 


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— 285 - 

la Gaule et ces souvenirs épigraphiques attestent l’étendue 
de son pouvoir et sa richesse. Mais parmi ces nombreuses 
inscriptions, beaucoup appartiennent à des affranchis qui 
avaient adopté le nom de leur patron. 

Les tranchées faites pour des travaux publics dans la 
partie la plus basse de la ville nous ont mis à môme de voir 
l’entrée d’un égout romain. 11 est bâti avec de larges pierres, 
d’une manière si ample que les conduits n’étaient jamais 
engorgés et sa durée pouvait être sans fin. C’était une précau¬ 
tion importante et indispensable que prenaient générale¬ 
ment les Romains, pour la propreté et l’assainissement de 
leurs villes, que leurs successeurs ont négligée, quoique une 
amende fût infligée à chaque citoyen pour faute de négli¬ 
gence, en temps de peste et d’épidémie. Cette indifférence 
persistante pour les dépenses hygiéniques dans nos villes, de 
môme que dans nos maisons particulières, est dans la nature 
de la race teulonique, dont les instincts prlmitifsn’ontjamais 
pu être désarmés, si ce n est par les cruelles leçons des temps. 

La Porte Sainte-Hélène {Normande) est la seule porte 
romaine à Périgueux qui serve de porte d’entrée. Elle est 
située près du château de Barrière, et engagée dans la 
muraille, à droite en allant au château. Mais il y en a une 
autre û'une architecture importante, dans un bon état de 
conservation, ornée de pilastres, comme celles qui formaient 
l’entrée de Rome. Elle est masquée par des maisons d'une 
construction grossière. Parlant de cette belle porte, dont il 
avait obtenu l’accès par une faveur spéciale, M. de Gaumont 
s’écria indigné : « N’est-il pas déplorable, véritablement, que 
desdocuments telsque ceux-ci soient traités par les villesavec 
une pareille indifférence ? Je me souviens qu’en 1858 notre 
Société française d’archéologie avait, à la demande de MM. 
de Verneilh et Galy, voté une certaine somme pour acheter 
cette porte intéressante, mais le propriétaire fut sourd à toute 
proposition (1). Je pense que, dans ce cas, la loi d’expropria- 


(1) 11 n’était pas sourd, mais il exigeait 6,000 francs d’indemnité pour aliéner la 
mitoyenneté du mur de sa terrasse sous laquelle cette magnifique porte est enfouie I 

E. G. 


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— 286 — 

tûm pour catise d’utilité publique aurait dû être appliquée ; je 
ne vois pas de raison d’être arrêté par le mauvais vouloir 
d’un seul habitant, dont le jardin en aucune façon n’aurait 
souffert de celte vente. » (1) Ce noble champion de la conser¬ 
vation, dans son bon sens excessif, ne se laissait jamais dé¬ 
courager en face du démon du vandalisme partout où il ren¬ 
contrait sa face tyrannique : les belles et grandes provinces 
de France lui semblaient mériter d'étre visitées et étudiées ; 
mais le monstre qu’il combattait renaissait sans cesse et se 
ramifiait à l'infini, et M. de Gaumont, avec son autorité, son 
désintéressement et son dévouement, a donné, plus que tout 
autre, l’exemple du courage et de la force. 

M. de Gaumont fait observer que dans toute autre cité ro¬ 
maine, la ville, fortifiée dans le iv* siècle avec les débris 
d’anciens monuments (comme le prouvent les murs qui exis¬ 
tent à Périgueux), était infiniment moins étendue que celle 
qui existait dans les trois premiers siècles de l'ére chrétienne. 
Nous n’avons pas eu l’occasion de vérifier par des faits 
cette assertion ; celte question ouvre un champ très-vaste à 
des recherches ultérieures. Dans nos contrées, nos villes 
romaines n’offrent pas de pareils exemples. Les murailles 
antiques romaines de Londres, semblables à celles de France, 
bâties en partie avec des matériaux provenant d’édifices 
détruits et de monuments funéraires, ne montrent pas le ré¬ 
trécissement de la cité à une certaine époque, mais plutôt 
son agrandissement. Mais je me propose d’étudier quelque 
ville romaine offrant une diminution d’étendue par les empla¬ 
cements successifs qu’occupèrent ses murailles. D’après le plan 
du Périgueux romain, dre.ssé par M. le D’ Galy, et auquel 
j’ajoute foi, l’amphithéâtre, dont il reste encore d’importan¬ 
tes ruines, était enfermé dans les fortifications de la Gité ; 
l’hémicycle du côté du nord s’avançait au-delà du retranche¬ 
ment d’une façon irrégulière et formait une parlie de la forti¬ 
fication. J’ai constaté la même disposition au mur de Tours. 

La magnificence des édifices publics de Vésone est altes- 


(1) BulMin monumental, roi. XXXV, p. 431. 


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— 287 - 

tée par les ruines qui restent encore. Presque toutes les co¬ 
lonnes et les chapiteaux sont richement décorés, ordinaire¬ 
ment d'ordre composite, avec un luxe varié, mais dont une 
longue série de dessins pourrait seule donner une idée. Les 
sculptures de Wroxeter dans la Colleclanea antiqua^ vol. 111, 
peuvent en donner quelque faible aperçu;mais celles de Péri- 
gueux sont dans de plus grandes proportions. Beaucoup de 
ces fragments ont appartenu à de beaux monuments funérai¬ 
res habilement sculptés, comme on en voit à Lillebonne et à 
Trêves ; témoins ceux, entre autres, qui portent des masques 
et des feuilles en relief. Au-dessous de deux d’entre eux se 
trouvent écrits : Üemooritus ,— HeracUtus\ c’est une attribu¬ 
tion imaginaire tirée de l’aspect souriant qu’on suppose à 
l’une d’elles, et de l’air chagrin de l’autre. Les sphinx que 
nous représentons à la planche Xlll apportent un type quel¬ 
que peu nouveau au nombre déjà si grand de ces créations, 
produits d’une imagination exubérante, et qui ont exercé 
la sagacité de tant de chercheurs. 

Les sculptures conservées à Périgueux ont été ordinaire¬ 
ment recueillies dans les murailles de la Cité, que l’on démolit 
de loin en loin, sans aucun égard pour leur valeur historique. 
Ces murs sont composés de matériaux utilisés déjà par les 
Romains eux-mêmes. C’est ce qui est arrivé pour les ruines 
de Bourges, Sens, Dijon, et plus de cinquante autres villes de 
France. On retrouve la môme chose dans les villes ro¬ 
maines des bords du Rhin et de la Belgique. Personne ne 
contemple des faits si remarquablessansen être frappé et sans 
avoir le désir de rechercher comment ils peuvent être expli¬ 
qués : en conséquence, depuis les dernières années, l’esprit 
d’investigation a été excité chez les archéologues français ; 
en Belgique, en ce moment, M. Schuermans poursuit ses 
recherches sur ce sujet (1). 

Ces sculptures, d’après leur style et leur exécution supé¬ 
rieure, datent d’une époque reculée, et on peut leur assigner 


(l}Le Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie (Bruxelles) contient 
des écrits importants de M. Schuermans. Ceux sur Arles et ses inscriptions ont aidé 
spécialement à discuter la question. 


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— 288 — 

le I*' et le ii* siècle de notre ère; beaucoup d’entre elles se 
rapportent probablement à l’époque de Trajan, Adrien et 
Antonin. Auguste, Trajan, Adrien et Marc-Aurèle ont visité 
leur vaste empire dans les parties les plus éloignées, et leur 
présence était signalée par des actes de bienfaisance et de 
muniOcence publiques dont ils peuvent avoir laissé les traces 
dans les principales villes de la province. Aussi les inscrip¬ 
tions retirées des murailles, quelque date éloignée qu'on 
puisse leur attribuer, ne dépassent pas, je le pense, la moitié 
du second siècle. Mais c'est un point qui demande un plus sé¬ 
rieux examen. Je n’ai pas Axé de date extrême. Mais c'est 
bien une catastrophe ou une série de catastrophes qui a 
amené la destruction des monuments publics et des édiAces 
dans tant de villes. 

Les nations germaines ont été longtemps refoulées et con¬ 
tenues par la force et la vigilance des premiers empereurs ; 
mais elles n’ont jamais cessé d’épier les frontières de la 
Gaule et d’envahir les riches et fertiles terres qui tentaient 
leur nature sauvage et excitaient leur indolence native et la 
transformaient en activité rapace sur le sol étranger. Ces 
barbares, au temps de Marc-Aurèle, se coalisèrent et furent 
repoussés et assujettis par un vigoureux effort; ils sem¬ 
blaient s’être multipliés dans la défaite et le carnage, et 
de nouvelles hordes de sauvages guerriers reformèrent bien 
vite leurs rangs désunis. Les généraux des empereurs qui se 
succédèrent les tinrent en échec, jusqu’au règne de Valérien 
et de Gallien, lorsque les Francs et les Allemands eurent pé¬ 
nétré en Gaule et en E.spagne. Postume At battre en retraite, 
pour quelque temps, les Germains et leurs alliés, mais ils 
renouvelèrent leur invasion après sa mort; et à celte période 
de calamités pour la province peut-être assignée, dans une 
large part, l’époque de la destruction des grands monuments 
civils dont les débris aujourd’hui nous surprennent et nous 
intéressent. 

Probus, pendant son court mais vigoureux règne, déli¬ 
vra la Gaule des barbares Germains dont les ravages peu¬ 
vent être, en quelque sorte, appréciés par le nombre des vil¬ 
les, AoéiVwsîwiuiciuftotcs, dont ils s’emparèrent. Vapisats dit 


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- 289 — 

soixante, mais dans une missive que Probus adresse au 
Sénat, le nombre est de soixante-dix. Du reste, il est facile 
de se rapporter à quelques autres invasions fatales, pareilles 
à celle qui fut si grande et si écrasante, célébré entre toutes 
par la destruction de tant de monuments et dont nous ra¬ 
contons ici les résultats. 

Après cette première cause de destruction vint la période 
pendant laquelle les murs que nous voyons aujourd’hui en 
ruines et desquels les sculptures avaient été retirées, furent 
rebâtis. Il n’est pas probable qu’ils soient restés debout bien 
longtemps ensuite. L’empire romain avait une grande vita¬ 
lité, même à son déclin ; et Probus fut imité par quelques 
chefs énergiques qui délivrèrent les provinces du joug bar¬ 
bare et qui leur rendirent leur prospérité. Dans mon travail 
sur Cussy et Autun, j’ai rappelé que le règne de Dioclétien et 
de Maximien avait été le plus favorable à la restauration des 
villes saccagées ; la Gaule, la Bretagne et l’Espagne sont as¬ 
signées à Constance, comme gouverneur, lequel, ainsi que 
son successeur Constantin et tous les membres de sa famille, 
reçoivent, d’après l’histoire, sous leur patronage, les arts de 
la paix, et leur consacrent la plus large part des tributs 
que leur valurent leurs victoires. La durée de ces murs 
et leur solidité pour la conservation des sculptures qu’ils 
renfermaient est l’indice de la stabilité et de la fixité 
du gouvernement de cette époque ; et du reste, il serait dérai¬ 
sonnable de penser que toutes les restaurations de ces villes 
détruites ont été faites en un seul et même temps, et je crois 
fermement que quelques-uns dé ces travaux de réfection ont 
été exécutés sous le règne des empereurs dont j’ai déjàparlé. 

L’examen qui a été fait de ces débris prouve que les 
pierres sculptées n’ont pas été employées sans distinction ; 
mais que quelques-unes ont été placées de manière à protéger 
leurs figures et leurs inscriptions : le soigneux arrangement 
des sculptures a été remarqué, surtout dans les murailles de 
Bordeaux, quand on les a démolies. Elles contenaient un 
grand nombre de monuments funéraires dont quelques-uns 
des plus remarquables ont été donnés dans le vol. IV des 
Collectanea antiqm. Un pieux sentiment était dans le cœur 

19 


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— 290 — 

des ouvriers eux-mêmes; les matériaux venant à manquer, 
une circonstance pressante se présenta, et les autorités civi¬ 
les n’ont pas eu d’égards pour la mémoire de leurs conci¬ 
toyens ou bien ils les ont sauvés d’un oubli prématuré. Lors¬ 
que au temps de François les murailles romaines de 
Narbonne ont été détruites, on a vu qu’elles étaient garnies 
de monuments de toute nature, indice d’un grand boulever¬ 
sement antérieur. L’architecte replaça avec goût dans ce 
nouveau mur ces sculptures, et, ainsi, elles furent préservées 
de la destruction. Quelques changements ayant été récem¬ 
ment faits, quelques-unes sont exposées au Musée, où elles 
peuvent être étudiées, ce qui était impossible à la place où 
elles se trouvaient à cause des immondices et des mous¬ 
tiques (i). 

Dans notre pays, nous trouvons des exemples semblables 
de constructions refaites en partie avec des monuments im¬ 
portants , que les invasions des barbares du Nord avaient 
saccagés ; il est évident que ces hordes sauvages détruisaient 
systématiquement pièce à pièce les monuments, de quelque 
nature qu’ils fussent. A leurs yeux, ils représentaient la 
civilisation; et c’était un motif des plus puissants pour 
accroître la fureur dévastatrice de ces peuplades vagabondes. 
Les Romains, naturellement, lorsque le danger apparaissait 
imminent ou inévitable, cachaient les autels qu’ils avaient 
dédiés aux dieux par reconnaissance ; et c’est à cette pieuse 
coutume que nous devons la conservation de la plupart 
d’entre eux. Tout auprès du grand poste militaire de Mary- 
port furent découverts, en 18'10,au moins soixante-dix autels 
enfouis dans la maçonnerie, mais à la hâte (3). C’était en 
face de quelque danger imminent, tel que l’invasion des 
Calédoniens, sous le règne de Commode, ou peut-être pen¬ 
dant la révolte des Bretons du Nord, au temps de Sévère. Ce 
sont des faits semblables qui font qu’on trouve de nombreux 


( 1 ) Le Musée de Narbonne s’est enrichi de toute celte précieuse collection^ l’en- 
cciule murale ayant été rasée. E. G. 

(3) Voir le rapport du docteur Bruce dans VArcheologia Æliana, N. S, vol. VU, 
p. 184, et son Lapidarium teptcntrionale, p. 139 et suiv. 


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— 291 — 

aulels déposés dans la source ou fontaine de Procolitia, située 
sur la limite de la Grande Muraille, de laquelle il sera 
parlé dans la seconde partie de ce volume. 


BÉNITIER ET PIERRE TUMULAIRE 

DE PAYZAC DE LANOUAILLE. 


Monsieur le Président, 

J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint deux croquis que 
J’ai dessinés à Payzac de Lanouaille le mois dernier; le 
numéro I est une énorme pierre de granit qui se trouve 
actuellement dans la nef de l’église et sert de bénitier, 
mais qui, je crois, autrefois devait être la cuve baptismale. 
Ainsi que l’indique le croquis, les formes de cette cuve sont 
loin d’être élégantes. Ce n’est pas à ce point de vue qu’elle 
est remarquable; mais, suivant moi, c’est un des types de l'ar¬ 
chitecture limousine d’une époque très-ancienne. Cette cuve 
est peut-être antérieure à la construction de l’église de- 
Payzac, qui possède encore un sanctuaire et une coupole ins¬ 
pirés de Saint-Front de Périgueux. 

Le croquis n“ 2 est une pierre tumulaire en calcaire des 
environs d’Excideuil ; sur le dessus sont sculptées en relief 
une épée et une grande croix de l'ordre de Malte, ensuite 
une lance sur l’angle ; un seul côté latéral est décoré ; il re¬ 
présente une arcalure gothique. Cette pierre a 2"33 de lon¬ 
gueur, 0"25 de hauteur et 0'"43 de largeur. Elle a été trouvée 
par les ouvriers qui exécutent en ce moment la restauration 
de l’église dont j’ai la direction des travaux. Cette pierre 
tombale se trouvait dans le sol en dehors et au pied de la 
façade latérale du midi de la nef; elle recouvrait, je pense, la 
sépulture d’ün chevalier do l'ordre de Malte ; d’après la 
sculpture de la croix et la forme de l’arcature, c’est un petit 


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— 292 — 

monument de la fln du xrv* siècle ; en ce moment il est dé> 
posé dans le jardin du presbytère. 

PIERRE TÜMULAIRE TROUVÉE A DUSSAG 

CANTON DE LANOUAILLE. 


En démolissant, dans le courant de l'année 1876, la nef de 
l’église de Dussac, pour en faire la restauration, on trouva 
dans l'épaisseur des murs, une pierre tumulaire (n* 3) du 
même style que la pierre découverte dernièrement au pied 
des murs de l’égliSe de Payzac, c'est-à-dire une arcature 
ogivale sur une face et une croix de Malte sur une 
autre. 

L’église de Dussac possède un chœur, précédé d’une cou¬ 
pole surmontée d’un clocher ; il en est de même à Payzac ; 
ces deux églises, construites à l’époque romane, ont eu leur 
nef refaite plus tard; c’est ce qui explique la découverte do 
pierres tumulaires dans cette partie des églises. 

Veuillez agréer. Monsieur le Président, l’assurance de ma 
considération trés-distinguée. 


Août 1879. 


H. Nalet. 


L’INSCRIPTION LATINE D’UN MONUMENT 

DANS l’ÉOLISE de LADOUZE. 


En visitant naguère une église de village, dans le départe¬ 
ment de la Dordogne, j’ai été vivement frappé de l’aspect 
monumental que présentait le maltre-autol do ce modeste 
sanctuaire du moyen-âge. 


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— 293 - 

Ses majestueuses proportions no paraissaient nullement 
en harmonie avec l’édifice qui l’abritait, et l’on peut affirmer 
sans témérité que le monument qui captivait mon attention 
n’avait pas été primitivement destiné à l’oblation du sacrifice. 

J’ai remarqué sur la frise de l’entablement une inscription 
latine qui mérite une attention particulière. Le mot NOLI se 
trouve quatre fois répété. 

Avons-nous ici une inscription tumulaire ou plutôt une 
devise héraldique ? La science de l’épigraphie peut nous 
donner seule la vraie solution du problème. 

Après avoir longtemps cherché la clé de l’énigme, nous 
venons exposer humblement l’interprétation qui nous sem¬ 
ble conforme à la vérité. 

Nous avons dit que le mattre-autel de la paroisse de 
Ladouze avait eu certainement dans le principe une desti¬ 
nation différente. Il revêt tous les caractères architectoniques 
d’un monument tumulaire. Il était peut-être destiné à recueil¬ 
lir la dépouille mortelle des membres de la famille de La¬ 
douze, seigneurs du lieu. 

Dans cette hypothèse, les lettres qui forment l’inscription 
seraient autant de sigles ou lettres initiales employées 
comme abréviation, et nous les traduirions ainsi : N. Nos- 
tra, O. Ossa, L. Latent, I. Ibi, et le mot NOLI expliquerait 
la destination primitive du monument. Cette interprétation 
pourrait peut-être se rapprocher de la vérité si le même 
mot n’était pas plusieurs fois répété, mais cette quadruple 
répétition, avec des caractères identiques, semble infirmer la 
vérité de la solution proposée. 

En examinant de près le monument, nous avons pensé que 
cette inscription latine était plutôt une devise héraldique. 
Au centre se trouve, en effet, représentée la ville de Jérusa¬ 
lem. Du côté gauche apparaît un chevalier à genoux et un 
personnage lui indiquant de la main la ville sainte, le tom¬ 
beau du Christ. De l’autre côté se trouvent représentés une 
dame également à genoux et un personnage qui lui désigne 
du doigt la cité sainte. 

Dans cette hypothèse, ce chevalier serait un membre de 
l’ordre militaire de Saint-Jean de Jérusalem, et cette dame 


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- 294 - 

se disposerait elle-même à visiter les lieux saints, suivant la 
coutume du moyen-âge. 

On sait que l’ordre des Hospitaliers comprenait trois 
classes : les frères ecclésiastiques pour l’administration des 
secours spirituels, les frères laïques pour les services corpo¬ 
rels, et les chevaliers d’armes chargés de protéger les pèle¬ 
rins. Comme la règle de l’ordre des Chevaliers était con¬ 
forme à celle que saint .âugustin avait donnée à ses clercs et 
qui est connue dans l’Église sous la dénomination de règle 
augustinicnne, il se pourrait que le mot NOLl fût une devise 
empruntée à ses écrits. 

Dans le 159* sermon de l’évêque d’Hippone on trouve ces 
sentences : Noli in via remanere, 

Noli rétro redire, 

Koli deviare, 

Noli fœdari. 

Le maître-autel de l’église de Ladouze aurait ainsi été pri¬ 
mitivement destiné à un monument tumulaire élevé en 
l’honneur d’un chevalier de Saint-Jean de Jéru.«alem et le 
mot NOLI quatre fois répété serait la devise héraldique qui 
rappellerait la mission à laquelle aurait consacré sa vie le 
chevalier français. _ 

L’abbé Goyhenèche. 


DEUX DOCUMENTS PÉRIGOURDINS 

DE LA BIBLIOTHÈQUE DU LOUVBE. 

Personne, peut-être, n’a plus vivement déploré que moi la 
perte de la magnifique bibliothèque du Louvre. A la douleur 
causée à tous les bons citoyens par la brutale et honteuse 
destruction de ce trésor national, se joint et se joindra tou¬ 
jours eu moi la douleur particulière causée au travailleur 
par l’anéantissement de tous ces beaux livres, de toutes ces 


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- 295 — 

splendides gravures, de tous ces inappréciables manuscrits, 
qui formaient, sous les voûtes du nouveau Louvre, une dos 
plus admirables collections du monde entier. Ce qui a rendu 
mes regrets plus poignants encore, c’est que j’avais été long¬ 
temps l’hôte assidu de cette bibliothèque, et que les livres et 
manuscrits qu’il m’avait été si souvent donné d’y feuilleter, 
étaient, en quelque sorte, pour moi de vieux amis (1). Je viens 
de retrouver dans des notes et extraits pris au Louvre depuis 
déjà bien des années, copie de deux documents inédits qui 
faisaient partie de la maison de Noailles (2) : une lettre, de la 
fin du XVI* siècle, adressée par M”* de Fénelon à Henry, sei¬ 
gneur de Noailles, comte d’Ayen, baron do Chambres, de 
Montclar et de Malemort, etc., et une lettre, de la première 
moitié du xviii» siècle, adressée par Claude Le Blanc, secré¬ 
taire d’EUt au département de la guerre, à Adrien-Mau¬ 
rice, duc de Noailles, pair et maréchal de France, etc. Si la 
lettre de M““ de Fénelon est une simple lettre de politesse, 
celle de Le Blanc renferme certains détails, probablement de 
tous inconnus, sur une sorte de révolte de quelques habitants 
d’une des paroisses du diocèse do Périgueux, la paroisse des 
Grèzes, et peut, par conséquent, être considérée comme un 
petit document historique. 

Philippe Tamizey de Larroque. 

I. 

LETTRE DE MADAME DE FÉNELON A IIENRT DE NOAILLES. 

Monsieur, ie masure que Monsieur de Fenelon sera 1res marry quil 
Daye este icy pour vous fere responce a la très lioncste lestre quil vous 


(i) Voir ri«ert(M«men< dans les ries des poètes bordelais et pirigourdins par 
Guillaume Colletet, de l'Académie française, 1873, io-S*, p. 8, 4. 11 faut en rappro¬ 
cher une éloquente page de feu mon pauvre ami U. Prosper Blanchemain, (La Mi- 
bliothèque du Louvre à propos de la vie de Guy du Faur de Pibrae, dans le Mulle- 
tin du Bouquiniste du l* octobre 1871). 

(S) Voir l'intéressant ouvrage de U. Louis Paris ; Les papiers de itoailles de la 
Bibliotbèque du Louvre, dépouillement de toutes lespièces qui composaient celte 
précieuse collection. 


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- 296 — 

a pieu luy escripre. Il et party a se matin pour san aler beser les mains a 
Monsieur le Maréchal de Biron, il ne manquera de vous en fere un^ bien 
heuble (sic) remersiement, si luy mesmcs il ne peut vous aler trouver pour 
vous asurer quil vous et serviteur, et de moy ie aray un très grand honeur, 
Monsieur, ’de vos fere service 1res heuble et ayant agréable que ie vos 
beyse, sil vous plait, très heublement les mains; ie suis 
Voslrc très heuble à vos fore service. 


A Fenelon ce xii may 1585 f2). 


Anne de Cassaneuilh (i). 


II. 


LETTRE DE M. LE BLANC AU MARÉCHAL DE NOAILLES. 


A Fontainebleau, le 25* septembre 1727. 

Vous me files l’honneur de m’écrire. Monsieur, le 25 juin dernier, au 
sujet d’une affaire arrivée dans la parroisse des Grezes en Périgord (3), dont 
le sindic et quelques babitans avoient voulu enlever un milicien fugitif 
dont le frère fut tué dans la meslée, et comme vous proposâtes pour que 
les dits babitans ne fussent pas exposés aux longueurs et aux frais de la 
justice ordinaire, d’en attribuer la connoissance à M. Boucher, intendant de 
la province, je luy envoyay, le mois suivant, l’arrest necessaire pour cela, en 
execution duquel, après avoir commencé les procedures, il me marque que 
les preuves des faits estant dificiles à acquérir, parce que l’affaire estant 
arrivée de nuit dans une maison, il n’y a eu de témoins que les par¬ 
ties intéressées, et le dit milicien ayant par sa mauvaise volonté engagé les 
sindics et babitans de Grezes à le chercher, il seroit d’avis de ne pas 
passer outre, d’accorder grâce à celuy desdits- babitans qui a tué le frère 
du dit milicien, et pardon aux autres qui ont esté décrétez de prise de corps. 


(U Anne de Pellegme de Casseneull, fille de François, chevalier de l'ordre do 
Roi, et do Jeannede Balaguier dame de SalvaEnac, mariée en secondes noces le 
$8 octobni 1579 à Jean de Salignac, seigneur de La Mothe-Pénelon en Péiigord et 
de Mareuil en Quercy. (Dielionnatrt de la noblesse de La Chenayo-Dcsbois, article 
Pellegrde.) 

(5?) Collection Noailles, tome 1, P 318. 

(3) Commune du canton deTerrasson, située autrefois dans la seigneurie du duc 
de Noailles, juridiction de Larché. 


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— 297 — 

Comme c’est pour les dits habitans que vous vous intéressez, je ne crois 
pas que vous desapprouviez ce parti. Cependant si vous y trouviez de l’in- 
convenient, vous me feriez plaisir de me le mander. 

Je suis avec un respectueux attachement, Monsieur, vostre très humble 
et Ires obéissant serviteur, 


Lb Blanc (1). 


CHEFS CALVINISTES A LA PRISE DE PÉRIGUEÜX. 

(2* article). 


En adressant à la Société archéologique un premier mé¬ 
moire sur les chefs calvinistes à la prise de Périgueux, je 
priais Monsieur le Président de vouloir bien me faire connaî¬ 
tre les observations que sa lecture pourrait susciter de la part 
des membres de la Société. Aucune observation ne m’a été 
transmise, mais la publication donnée à mon travail a fourni 
aux amateurs d’histoire locale le moyen d’apprécier la thèse 
que j’y développais. Ma conclusion était celle-ci : « Que 
François de Lambertie n’a pas joué le rôle que quelques au¬ 
teurs lui ont assigné, et que ni lui, ni aucun des membres de 
sa famille n’a fait partie des bandes calvinistes qui s’emparè¬ 
rent de Périgueux en 1575. » (2) 

Voulant expliquer l’erreur contre laquelle je m’élevais, et 
qui pour moi était évidente, je proposais de lire Bertrand 


(1> Collection Noailles. vol. F. 3'25/jc, ^ ICI. Ce volame renfermait un assez grand 
nombre de lettres de Le Blanc au maréchal de Noailles comprises entre ces deux da¬ 
tes : 14 septembre 1718 et S6 mars ns8. M. Louis Paris fait remarquer (p. 71 de 
l'ourrage déjà cité) combien la correspondance de Le Blanc est regrettable pour 
l’histoire militaire de cette époque. Bappelons ici que Le Blanc a été honoré des 
éloges d’un homme qui ne les prodiguait pas, le duc de Saint-Simon. Voir ses 
Mémoires (à l'année 17^3) où il va jusqu’à dire que la disgrâce do cet hommo d'Etat 
« affligea tout le monde > et que < ce (ùt un cri et un deuil public sans ménage¬ 
ment. > 

(9) Bulletin de la Société archéologique de Périgueux. Tome VI, page 954. 


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— 298 - 

Lambert (autre chef calviniste qui contribua puissamment à 
la prise de Périgueux), au lieu de Lambertie, comme l'ont 
écrit les auteurs cités. 

De nouvelles recherches m’ont démontré que cette expli¬ 
cation est défectueuse, et je puis aujourd’hui, en m’appuyant 
sur de nouveaux documents, fortifler .la conclusion de mon 
premier mémoire et montrer la véritable source de l’erreur. 


I. 


Voici les nouveaux documents que j'apporte pour l’étude de 
cette question. 

1* — Quelque temps après la publication du Bulletin, M. 
le baron de Verneilh, vice-président de la Société, me mon¬ 
tra dans les Variétés girondines (1) une lettre de Turenne au 
capitaine Lambertie, dont voici le texte : 

t Monsieur de Lambertye, d'autant que le roi de Navarre pense avoir de 
vos troupes, il m’a commandé de vous faire ce mot pour vous dire que 
vous vous acheminiez droit à Montségur ou Monsieur de Meslon advisera, 
avec vous, de vous donner cartier pour loger. Si cependant M. de Pavas 
vous mande quelque chose et a affaire de vous, je vous prie de faire ce 
qu’il vous dira, me recommandant affectueusement à votre bonne grâce et 
priant Dieu, Monsieur de Lambertye, vous avoir en sa sainte garde. 

* A Sainte-Foy, ce tl novembre 1580. 

» Votre affectionné et meilleur amy, 

» Turennb. > 

2® — M. Drouyn, auteur de l’ouvrage ci-dessus indiqué, 
a bien voulu me faire connaître le passage suivant du 


(l) fariitét girondines, ou Essai historique sur la partie de rancien diocèse 
d«9 Bnias, renfermée entre la Garonne et la Dordogne, par M. Léo Drouyn. ~ Bor> 
deaui, 1879. 


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— 299 — 

Jommal de François de SyreuiU chanoine de Saint-André de 
Bordeaux^ archidiacre de Blaye .* 

« Item, et la nuyct du samedy au soir xv^ du dit moys d'octobre (1580) 
la ville de Saint-Emilbion fut surprise par ceulx qui tieunent le part dudict 
roy de Navarre. Les chefs de la dicte entreprinze estoient les cappitaines 
Saiut-Terrei Lambertie et Melon. • 

Ce passage est extrait des Archives historiques de la Gironde 
(1), et les rédacteurs de cet ouvrage ont ajouté en note : 

«François de Lambertie", gentilhomme limousin, tué en 1612 après 
avoir brillamment porté les armes pendant quarante-cinq ans. » 

3* — D’Aubigné cite encore une autre fois un Lambertie 
dans le passage suivant : 

« Langoiran assiégea Montilanquin en 1574.... Lambertie qui menait la 
gauche, gagnaun chemin creux au devant des dix compagnies ennemies... 
se conduisit avec beaucoup d’intelligence et de valeur, et contribua beau¬ 
coup au succès (2). •• 

Ces trois nouveaux docutnent§^ ainsi que ceux de mon pre¬ 
mier mémoire, montrent qu’il y avait un capitaine Lambertie 
dans les armées calvinistes; mais je soutiens, malgré la note 
des Archives historiques de la Gironde, que ce n’était pas Fran¬ 
çois de Lambertie, gentilhomme limousin, et je vais en four¬ 
nir la preuve. 


IL 


On sait que dans le midi de la France, il est très-peu de fa¬ 
milles pouvant se vanter de n’avoir pas eu des membres ayant 
passé aux calvinistes, ou à toute autre secte protestante au 


(1) Tome XIII, page 398. 

(2) Let Bisioirei du sieur d Aubign^. Livre H, page 147. — Cet ouvrage est Im¬ 
primé dans les premières années du xvii* siècle (1618). C'est à une faute d'impres¬ 
sion qu’il faut attribuer l'indication du xv* siècle don'bèe page 248 du Bulletin. 


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— 300 — 

XVI* siècle. Les uns par conviction (c’était le petit nombre), 
les autres par esprit de révolte (la moitié peut-être), et le reste 
par intérêt. Presque tous les nobles de l’Albret étaient pro¬ 
testants du temps d’Henri IV, lorsqu’il n’était que roi de Na¬ 
varre. Mais parmi les gentilshommes du Limousin, il n’en 
est pas de même. C’est le plus petit nombre qui passa aux 
protestants, et il est facile de compter ceux qui pour une des 
trois raisons alléguées ci-dessus, abandonnèrent la religion 
de leurs pères. Aussi, dans la question de changement de re¬ 
ligion qui nous occupe, un écrivain des provinces méridiona¬ 
les aurait la présomption en sa faveur : chez nous, c’est 
le contraire. 

Ce n’est pas cependant sur des présomptions que je rai¬ 
sonne, mais sur des documents positifs, et j’en citerai encore 
quelques-uns se rapportant au seigneur de Lambertie dési¬ 
gné par les rédacteurs des Annales historiques de la Gironde. 

1* — François de Lambertie reçut une lettre de M. d’Au- 
beterreen date du 2 juin 1567, par laquelle il l’invite à 
secourir Fontenay assiégé par le roi de Navarre, ce qui était 
une très-belle occasion pour acquérir de l’honneur et beau¬ 
coup d’utilité pour le service du roi. Il le prie de se rendre à 
Mareuil, et de marcher avec tous ses amis. La suscription de 
celte lettre est à Monsieur mon cousin. Monsieur de Lam¬ 
bertie (1). 

2® — Les mémoires de l’époque rapportent que François de 
Lambertie résista à tous les moyens dont l’amiral de Coligny 
se servit pour l’attirer dans son parti, même au prix de l’in¬ 
cendie de son château, ce qui est constaté encore par cette 
lettre de Charles IX : 

« Charles, par la grâce de Dieu, roi de France, au sénéchal du Péri¬ 
gord, ou son lieutenant et à tous nos autres justiciers et officiers, si comme 
à lui appartiendra. Salut. — Notre bien-aimé François de Lambertie, 
écuyer, seigneur dudit lieu, nous a fait remontrer que durant les derniers 
troubles, lui étant absent pour notre service, ceux de la religion (qu'on dit) 


(1) La Chenaye-des-Bois possédait l'original de c tte lettre, dont il a donné ce 
résumé dus la généalogie dé la famille de Lambertie. 


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— 301 — 

réformée lui avaient brûlé sa maison et château de Lambertie, auquel il 
avait retiré tous et chacun les titres concernant les droits... etc... 

« Nous, à ces causes, ne voulant pas que la perte des titres dudit expo¬ 
sant soit cause de la diminution de ses droits, vous mandens et enjoignons 
par ces présentes que appelé notre procureur et autres y ayant intérêts, 
vous informiez de la perte desdits titres, documents et renseignements et 
du contenu d*iceux et riiiformation que sur ce sera par vous faite, ou la 
copie d*icelle délivrée audit exposant, avec votre procès-verbal, le tout 
collationné et scellé en bonne et due forme que nous voulons et ordonnons 
lui servir de titres en jugement et dehors, car tel est notre plaisir, no¬ 
nobstant quelconques édits, ordonnances et lettres à ce contraires. 

c Mandons, ordonnons et commandons à tous nos officiers et sujets en 
ce faisant vous obéir, et au premier huissier ou sergent de faire tous ex¬ 
ploits nécessaires, sans pour ce demander placets, visa ni parcartes. 

Donné à Gaillon, le vingt-et-un mai, Tan de grâce mil cinq cent soixante- 
onze, de notre règne le onzième, (signé) Par le roi et son conseil : 
DE Vabres. > 

30 — L 0 môme souverain, lui écrivait dans la même année : 

c Monsieur de Lambertye. Pour vos vertus, naissance et mérites, vous 
avez été élu et choisi au nombre des chevaliers de mon ordre, afin d’être 
associé en Icelle compagnie, pour laquelle élection vous notifier et vous 
bailler de ma part le collier dudit ordre, j*en écris présentement au sieur 
de La Vauguyon auprès duquel vous vous rendrez afin de recevoir de lui 
le collier dudit ordre qu’il vous baillera, qui sera pour augmenter de plus 
en plus la bonne volonté que je vous porte et vous donner occasion de 
persévérer en la dévotion que vous avez de me faire service, priant Dieu, 
Monsieur de Lambertye qu’il vous ait en sa sainte garde. 

« Ecrit à Fontainebleau le 4 août 157i. (Signé) Charles. » (1) 

4® — Henri III, par sa lettre du 22 août, prie François de 
Lambertie, capitaine de chevau-légers, commandant une com¬ 
pagnie de gendarmes de se joindre au sieur de Bourdeille et 
au duc d’Epernon pour reprendre Périgueux dont les calvi¬ 
nistes venaient de s’emparer. Cette lettre a déjà été publiée 
{BulleUn^ IV, 252) ainsi qu’une partie]du procès-verbal d’en¬ 
quête pour faire admettre son lils à Malte. 


(1) Cetto lettre, ainsi que les suivantes, étaient conservées en original dans les 
archives de la famille de Lambertie. 


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- 302 - 

5® — L’année suivante, le même roi lui écrit : 

c Monsieur de Lambertye. Pour ce que je suis averti que les forces qui 
sont en mon pays de Limousin veuUent entreprendre sur ma ville de Li¬ 
moges, j’ai avisé d'envoyer le sieur de Saint-Maigrin par delà, pour admo¬ 
nester le seigneur de Chamberet, gouverneur, de ma part et les habitants 
pour faire devoir de se garder. Mais d’autant que je crains qu’ils se 
trouvent faibles et mal garni de soldats et gens de guerre en ladite ville, 
n’ayant voulu ci-devant les compagnies que je lui ai envoyées, je viens vous 
prier de me faire service agréable de les vouloir assister et soutenir de tout 
ce qui vous sera possible, et même d’y aller avec le plus grand nombre de 
vos amis et de vos vassaux que vous pourrez assembler, écrivant audit 
sieur de Chamberet de vous recevoir et accommoder dans ladite ville de 
façon que vous puissiez demeurer commodément comme j’ai donné charge 
audit sieur de Saint-Maigrin qui leur dira. Je vous prie de croire comme si 
c’était moi-même, Priant Dieu... etc... Ecrit à Paris le ii février 1576 
(signé) Henri (et plus bas) de Neuville . » 

6® — En 1577, Henri III lui écrit encore : 

« Monsieur de Lambertye, ayant donné le pouvoir de gouverneur de 
mon pays de Limousin à mon cousin le duc d’Epernon, et le faisant 
présentement partir d'auprès de moi pour en aller prendre possession, 
j’ai pensé de faire une dépêche aux plus apparents de ma noblesse dudit 
pays pour le recommander, le recevoir et le reconnaître en ladite charge, 
vous tenant plus particulièrement de ce nombre, je m’adresse à vous, priant 
de l’assister de tout votre temps au fait de son établissement audit gouverne- 
nement qu’en toutes les autres occasions qui s’offriront par delà pour mon 
service, vous assurant que je vous en saurai bon gré et le tiendrai pour une 
des meilleures preuves que vous me sauriez rendre de votre dévotion à 
mon service. Sur ce, je prie Dieu, etc.. . A Paris, ce 8 novembre 1577 
(signé) Henry (et plus bas) Montauzon. » 

7® — Dans une autre lettre, il lui dit, le 15 juillet 1578 : 

M J’ai voulu vous faire celle-ci pour vous prier pour l’affection et res¬ 
pect que je sais que vous portez à tout ce qui touche mon particulier.... • 
et signé « Votre bien aimé et bon ami Henry. » 

8® —- Un peu plus tard, Henri IV lui écrivait : 

« J’ai tant de preuves de votre fermeté et constance à mon service, qu’il 
m’ert aisé de me persuader que vous n’avez en rien diminué de la fidélité 


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- 303 — 

que jusqu'ici vous y avez rendu, quelques séductions qui vous en ayent été 
faites par ceux qui se fourvoyant de leur devoir sont rebelles contre moi... 
A Chàtellereau, le 20 mai 1589. Henry. » 

9® — C’esl encore Henri IV qui adresse la lettre suivante, 
toujours au même François de Lambertie : 

• Monsieur de Lambertie, entre les gentilshommes de mon pays de 
Guyenne desquels j'ai désiré d'étre servi, j'ai toujours fait principalement 
état de votre affection au bien de mes affaires par les preuves et importan¬ 
tes occasions où vous avez été employé et pareequ'au voyage que je suis 
délibéré de faire incontinent, en mon pays du Lyonnais, pour m’opposer 
aux forces que mes ennemis y font descendre, il se présente une belle 
occasion d’acquérir de l’honneur, de continuer les effets de votre fidélité, 
ayant commandé au sieur de Bourdeilles, sénéchal et gouverneur de mon 
pays de Périgord de se trouver, je vous prie aussi de me faire le service 
de vouloir bien vous y rendre dans le meilleur équipage que vous pourrez, 
pour participer à l'honneur que tous mes bons serviteurs auront de m’a¬ 
voir fidèlement assisté ; je reconnaîtrai à jamais ce bon service à tout ce 
qui s’offrira à votre bien et avantage. Priant Dieu, Monsieur de Lambertye 
qu’il vous ait en sa sainte et digne garde. A Paris, le 7 mars 1595. » 

10® — Nous avons une preuve des sentiments particuliers 
de François de Lambertie dans la chapelle qu’il fit construire 
en 1591. Après s’ôtre fait représenter à genoux et en prière, 
ainsi que sa femme et ses enfants, sur les deux côtés de ce 
sanctuaire, il fit peindre au fond et au-dessus de l’autel, un 
sujet qui semble être en môme temps l’expression de ses sen¬ 
timents intérieurs et une protestation contre la religion pré¬ 
tendue réformée. La sainte Vierge à genoux a près d’elle un 
vase dans lequel pousse un beau lis blanc ; l’ange Gabriel, 
qui vient lui annoncer qu’elle sera la mère de Dieu, tient à la 
main un autre lis en fleur ; et le Saint-Esprit, sous forme de 
colombe, répand sur elle ses rayons lumineux. Un partisan 
des doctrines calvinistes n’aurait pas choisi le mystère de 
l’Annonciation pour sujet principal dans la décoration de sa 
chapelle particulière. 


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— 304 — 


III. 


Les premiers documents prouvent l’existence d’un capi¬ 
taine protestant nommé Lambertie : d'Âubigné nous le mon¬ 
tre à la prise de Montflanquin en 1574 et de Périgueux en 
1575 ; le P. Dupuy etM. de Yerneilh le nomment également; 
François de Syreuil te signale toujours à la tète des troupes 
calvinistes, à la prise de Saint-Emilion en 1580. Turenne lui 
écrivit cette même année pour l’envoyer à. Montségur avec 
les troupes qu’il commandait. Il ne peut donc pas y avoir de 
doute sur son existence. Mais aucun de ces auteurs ne dit, ne 
fait même supposer qu'il soit Limousin ou Périgourdin. 

Où l’erreur commence, c’est lorsque les Archives histori- 
ques de la Gironde, publiant le Journal de François de Syreuil, 
mettent en note au bas de la page où se trouve le nom de ce 
capitaine : « François de Lambertie, gentilhomme limousin, 
tué en 1612, après avoir brillamment porté les armes pondant 
quarante-cinq ans », et lorsque les Notes historiques sur le 
Nontronnais disent que le « château-fort de Lambertie appar¬ 
tenait autrefois au chef calviniste de ce nom qui s'empara de 
Périgueux par surprise. » 

François de Lambertie, â qui appartenait le château de ce 
nom, et qui est mort en 1612 après une brillante carrière mi¬ 
litaire, ne peut pas être le capitaine calviniste signalé dans 
les documents de 1574 à 1580. Les huit lettres reproduites ci- 
dessus, qui lui ont été adressées par les rois de France, de 
1567 à 1595, le prouvent surabondamment, ainsi que les au¬ 
tres raisons données dans le précédent mémoire. 

De plus, j’ai fait pour tous les autres membres de la famille 
de Lambertie en état de porter les armes de 1574 à 1580, les 
mêmes recherches et les mêmes confrontations que pour 
François, et je suis toujours arrivé à la certitude que les ac¬ 
tions de ce capitaine calviniste ne pouvaient convenir à aucun 
d’eux. 

Poussant plus loin mes investigations, et grâce au bien- 


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— 305 — 

veillant concours de M. Léo Drouyn, j’ai pu déterminer quel 
était ce chef calviniste. 

Il y avait une maison noble de La Lambertie ou Lambertye 
dans la juridiction de Sainte-Foy-la-Grande ; elle était située 
dans ta paroisse de Pineuilh (1), sur les conflns de celle de 
Saiut-André-Cabauze. Un contrat de mariage découvert par 
l’auteur des Variétés girondines nous en donne la preuve : 
« Le cinq septembre 1514, contrat de mariage passé dans la 
maison noble de La Lambertie, juridiction de Sainte-Foy on 
Agénois, entre noble Giron de Carentelle, écuyer, seigneur 
du noble repaire de La Lambertye («te) d’une part, et Audette 
Gaillard, damoiselle, d'autre part. > 

Puis, plus tard, le 2 mars 1580, le seigneur d’une maison 
noble des environs de Sauveterre, adressant une requête aux 
membres du Parlement de Bordeaux, se plaint que sa maison 
ait été saccagée par « aulcuns soldats catholiques de la ville 
de Sauveterre, lesquels y auroient mis ceulx de la nouvelle 
prétendue religion, même Jehan Garatele («te) sieur de La 
Lambertye avec sa suite.... » 

Voilà le capitaine calviniste désigné par les historiens sous 
le nom de Lambertie. Il se nommait Jean Carentelle, sei¬ 
gneur du noble repaire de La Lambertie en Agénois. Il n’a¬ 
vait rien de commun, si ce n’est le nom, avec François de 
Lambertie, seigneur de Lambertie en Périgord et en Limou¬ 
sin. La grande notoriété de cette dernière famille, pendant 
que les Carentelle de Lambertie sont inconnus dans nos pays, 
est cause qu’on a attribué à un de ses membres les faits et 
gestes du capitaine qui était à la prise de Périgueux. Espé¬ 
rons qu’après les documents publiés sur ces deux person¬ 
nages, il n’y aura plus à craindre qu’une pareille confusion 
se produise une autre fois. 

A. Lecler. 


(1) PlneniUi, canton de Sainte-Foy, arrondissement de Libonrne (Gironde). 


20 


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- 306 — 


NOTES BT DOCUMENTS INÉDITS 
uuTirs 

AUX INSTITUTIONS DE LA VILLE DE BERGERAC 

AVANT 178» (Suife.) 


CHAPITRE II. 

FONDATIONS D’UTILITÉ GÉNÉRALE. 


I. — Pmt sur la Dordogne. 


C’est vers la seconde moitié du xiii* siècle qu’on doit pla¬ 
cer rétablissement du pont de Bergerac; en effet, Hélie 
Rudel, par son testament de l’an 1254, légua une somme 
considérable en vue de sa construction (1). 

D’après l’article xxvi de la transaction de 1322, le seigneur 
était tenu de réparer le grand pont sur la Dordogne, et, à 
cet effet, il devait en percevoir les revenus. 

Ce pont paraît avoir été démoli en 1444 ou 1445. C’est ce 
qui résulte de l’extrait ci-après du Livre des Jurades : 

< Hugnes Baillif, chevalier, seigneur de Razac, conseiller du Roy, 
lieutenant du sénéchal de Périgord, et commissaire député, fait procès- 
verbal le 4 septembre 1459, à la requête des maire et consuls, assistés'du 
procureur du Roy, qu'il y avait au pont de Bergerac neuf arceaux ou ar- 


0) Lespine, vol. 48, p. 3 et 4. 


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- 307 — 

cades et que le pont s'étant abattu l'an 1444 ou 1445, pendant la ruine 
d'icelui, les habitants entretenaient un bateau pour le passage et commet¬ 
taient trois ou quatre personnes pour lever le droit sur les étrangers dont 
ils faisaient revenu pour la Communauté et qu'ils en jouiraient jusqu'à ce 
que les officiers du Roy établirent un bateau et des personnes environ l'an 
1447, et en perçurent les revenus (1). » 

En 1501, Louis XII, afin de faciliter la réédification du 
pont, fit remise à la ville du droit de barrage qui lui appar¬ 
tenait, suivant lettres patentes dont la teneur suit : 

H Louis... avons reçu l’humble supplication de nos chers, etc., de Ber¬ 
gerac... contenant, que ladite ville nous compète, etc... est de notre ancien 
et vrai domaine assise sur... Dordogne, près Bordeaux, qui est navigable, 
et aller de Bergerac à Bordeaux, à La Rochelle et en Bretagne, et de là à la 
grande mer, sur laquelle rivière joignant ladite ville, de grande ancienneté 
soûlait avoir un pont de pierre de bel et somptueux édifice pour le passage 
des marchands et conducteurs de marchandises, etc., lesquels payaient 
certains droits de barrage revenant au profil de notre domaine, duquel 
barrage ils sont exempts, il est advenu depuis soixante ans ou environ au 
moyen des grandes eaux... et par la faute que nos officiers ne faisaient 
aucune réparation, ledit pont est tombé en la rivière, et après ladite 
ruine... les officiers qui pour lors étaient, ordonnèrent un passage avec 
bateau, que depuis ils baillaient à ferme par chacun an, à la chandelle, 
comme les autres fermes, jusqu’à ce que ladite duché fut baillée en apa¬ 
nage à feu notre cousin le duc de Guienne, lequel bailla ledit passage à 
feu Mathurin de Clermont, écuyer, à la somme de douze livres tournois 
de rente annuelle... Or est-il que celui passage qui se fait par bateaux et 
navires est fort mauvais et dangereux, et que les marchands vont ailleurs, 
ce qui est au grand préjudice de notre dit domaine pour les droits qui 
nous appartiennent... pour les droits de passage, de péage, mesurage, 
etc... Pour ce serait nécessaire de refaire ledit pont, et pour le refaire, 
leur donner et octroyer le droit de barrage que nos prédécesseurs levaient 
sur les passans et repassans sur ledit pont au temps qu'il était en nature 
en nous payant ladite somme de douze livres de rente que nous payait ledit 
de Clermont pour ledit passage à bateau... Accordé, Donné à Châlons- 
sur-la-Seine, le 18 avril 1501. Ainsi signé : Louis. — Et suit la teneur des 


( 1 ) Registre manuscrit de l'Histoire de Bergerac 


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— 308 — 

lettres d'expédition de N. des Comptes sur les dites lettres patentes 
en 1503 (1). - 

Le pont fut réédiflé en 1509, par les soins des consuls (2). 
Au mois de novembre 1568, il fut brûlé par les compagnies 
dë Montluc, et il n'en demeura qu'un seul pas, du côté de la 
ville (3). 

Trois ans après, nouvelle réédiflcation : 

M Par lettres patentes du quatre may 1571, Charles IX ordonna la 
réédification du grand pont, et par autres patentes du onze juin audit an, 
données au Pont de TArche, le même Roy ordonna une imposition de 
douze mille livres sur la ville, paroisse et juridiction de la séné¬ 
chaussée, pour être employée à cet effet, ce qui fut fait (4). » 

Ces travaux furent exécutés d'abord du côté du faubourg 
de la Madeleine, et ils furent menés avec tant de célérité, 
qu’on put passer sur le pont dés le 9 septembre 1571 (5). 

D’après le Livre des Jurades, en Tannée 1595, 

c Les maire et consuls payèrent vingt-deux écus au sculpteur qui avait 
fait les armes du Roy et de la ville, qui lors furent posées sur le portail et 
tour du pont de Dordogne, du côté regardant le bourg de la Magdeleine. • 

Enfin, ce pont fut emporté, en 1783, par une crue de la 
rivière : 

« La nuit du 7® au 8® du mois de mars, jour de vendredi, vers les huit 
heures du soir, la rivière de Dordogne a passé trois pieds au-dessus du 
pont qui était devant la présente ville et Ta totalement renversé jusqu'à la 
grosse pile, même un passage au-delà... 

» L'eau n'a surpassé le pont quedu côté de la ville jusqu'à la grosse pile; 
le côté du bourg se trouvant plus élevé n'a pu être submergé ; aussi n'est- 
il pas tombé... 


(1) Leydet et Pmnis, vol. 14, p. is et 14. 
(9}4.cspine, vol. 48, p. 1S6. 

(3) Id. p. 149. 

(4) Registre man. de VHistoire de Bergerac. 

(5) Lespino, vol. 48, p. 149. 


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— 309 — 

» Le premier may a été lancé le premier grand bateau plat ou bac» qui a 
été construit» après la démolition du pont, pour passer les charrettes ou 
autres voitures sur la rivière devant la ville, et il a été construit du côté 
du bourg, au lieu appelé la Barbecanne, sur le bord de la rivière, par les 
soins du sieur Jean Gimet, négociant de la ville de Bergerac (1). » 


II. —Création de foires. 

L’évêque de Beauvais, lieutenant du Roi dans le duché de 
Guienne, accorda aux consuls et aux habitants de Bergerac, 
en récompense de leurs loyaux services, la faculté d'établir 
dans cette ville des foires publiques, qui auraient lieu chaque 
année et dureraient huit jours, à partir de la fête de l’Ascen¬ 
sion. Le roi de France, Philippe de Valois, confirma cette 
concession par ses lettres patentes, données à Paris, au 
mois de décembre 1341. 

Creatio nundinarum pro habitantes Brageracii. 

» Philippus, Dei gratiâ Francorum Rex. Notum facimus universis tàm 
presentibus quàm futuris : Nos quasdam patentes litteras vidisse, sigillo 
dilecti et fidelis consiliarii episcop. Belvacen. tune nostrum locum tenentis 
in partibus Occitani, ut primâ facie apparebat, sigillatas, formam quæ 
sequitur continentes : Johannes, permissione divinâ, Bellaven. episcop. 
locum tent. Domni. Nostri Franciæ regis, in partibus Occitani et Xanton- 
nen. universis présentes litteras inspecturis, salutem... Notum facimus 
universis tàm presentibus quàm futuris, quod nos considérantes bona 
et gratuite servicia Domno nost. Régi per consules et habitantes ViUæ Bra- 
geraci benè et féliciter impensa, et quæ de die in diem iidem habitatores 
incessanter honorabiliter eidem impendere non desinunt. Nec non et 
damna quæ presentis guerræ Ducatus Âquitaniæ occasione passi simt, et 
sustenti et sustinent cotidiè, eisdem consulibus et habitatoribus dicti loci 
Brageraci, nundinas publicas in dicto loco de Brageraco de quibuscumque 
mercaturis tenendas anno quolibet per in perpetuum per octo dies, inci- 
piendo in festo Ascensionis Domni duraturas, de equis, animalibus et aliis 
mercaturis omnibus, quibuscumque, in remunerationem dictorum servicio- 
rum per ipsos dicto Domno Nost. Régi, ut premittitur, impensorum et 


(l) Registre manuicrit (année 1783). 


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— 310 - 

damnorum per ipsos sustentonim, pensalâ ulilitate regiâ, ex certà scientià, 
et gratiâ speciali, auctoritate regiâ concedimus et donamus per présentés, 
mandantes senescallo Pelragorens. et Caturcens. quatenus dictes consules 
et habilalores dicti loci Brageraci, nostrà presenti uli faciant gratiâ pa- 
cificè et quietè. Amovendo eliam impedimentum opponendiim per quein- 
cumque. Quod ut firmum et stabile perpeliio perseveret presentibus hiis 
nost. fecimus apponi sigilhim. — Daliim Tolosæ, mense novembris, anno 
Dni M‘'GCG quadragesimo primo. — Quas quidem litteras, omniaque et 
singula in diclis litteris contenta rata et grata habentes, ea volunius, lau- 
damus, approbamus, et ex nost. certà scientià, auctoritate regià et gratiâ 
speciali, tenore presentium contirmamus, nostro in aliis et alieno in omnibus 
jure salvo. Quod ut firmum et stabile perpetuo perseveret, sigillum nos- 
iTum présent*»'" litteris est apponendum. Datum Par. anno MGGG qua¬ 
dragesimo primo, mense decembris. 

Per D“® Nost'® Regem. 

Lorris. 

CoUaiio facta cum originalibus litteris superius insertis per me 

Lorris (1). » 


III. — Prisons et geôles. 


Nous eaipruntons à Lespine les renseignements suivants 
sur cet objet : 

û Les prisons étaient d'ancienneté et ont toujours été dans l’une des tours 
d;i château de la ville, jusqu’à ce qu’il fut ruiné par une inondation de la 
rivière. 

« Suivant l'édit de Henri IV, du 7 décembre 1591, et lettres de commis¬ 
sion du 6 décembre 1594, l’aliénation du domaine de Bergerac, apparte¬ 
nant à S. M. fut faite sous la faculté de rachat perpétuel, par M. SI. les 
commissaires députés à M. Jacques Nompar de Gaumont, marquis de 
La Force, par contrat, daté à Bordeaux du 30 avril 1596, dans lequel 
est compris, entre autres droits, celui de garde de la geôle et des prisons 
royales de la ville. 

J» Le seigneur engagiste faisait procéder annuellement au bail de cha- 


(ly Lespine, vol. 48, p. 50 (Très, des Chartes, cart. 73, f» 238, pièce 290). 


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- 311 - 

cua des droits du domaine, par devant le lieutenant-général du sénéchal, 
et entre autres du droit de geôle et garde des prisons. 

• On voit par un procès-verbal du 29 avril 1602, que ce droit de geôle 
et de garde des prisons ayant été annoncé afin d'en faire le bail à ferme, 
il y eut des opposants : 1® le sieur Pierre Peyrarède, pourvu par le roi de 
la charge de capitaine du château de Bergerac, par lettres de provision du 
18 novembre 1597, où des profits et émoluments dont il devait jouir sont 
mentionnés, entre autres le droit de geôle ; et de là, il soutenait pour 
moyens d'opposition qu'il devait en jouir, puisqu'il avait toujours appartenu 
aux capitaines du château ; 2® Bernard de Bérail, écuyer, sieur de La Roque, 
disait qu'il avait été pourvu par le roi de l'état et oflice de capitaine de 
la capitainerie de ce château ; que lui et ses prédécesseurs, qui en avaient 
été pourvus auparavant, avaient toiÿours joui du droit de geôle et de 
commettre les geôliers et gardes qui en percevaient le droit à leur profit ; 
et par ces raisons, il forma opposition avec des protestations ; 3® les 
maire et consuls formèrent aussi leur opposition, et exposèrent pour moyens, 
qu'ils étaient et que leur^rédécesseurs avaient été d'ancienneté en pos¬ 
session et jouissance de commettre le geôlier garde de ces prisons, de 
pourvoir à la geôle des personnes capables et suffisantes pour la garde 
des prisonniers ; que pour la conservation de ces prisons, ayant à la tour 
où elles sont un principal intérêt, puisqu'elle aboutit aux murailles de la 
ville, et attendu que par un arrêt de la Cour de Parlement de Bordeaux, 
ils ont été mis en cette possession et jouissance et s’y sont maintenus 
jusqu'à présent ; que dans cet état il y a entre eux et les dits sieurs 
Peyrarède et de La Roque procès au Conseil privé du roi et ils requirent 
que les parties y fussent renvoyées. 

« Sur ces oppositions, l'adjudication de ce droit de geôle ne fut point 
faite. C'est ce qui résulte du procès-verbal du 29 avril 1602. 

•• Cependant le procureur fondé du seigneur engagiste fil ensuite l'af¬ 
ferme du droit de geôle pour six années. 

» Mais suivant un autre procès-verbal de ferme du 12 may 1612, celle 
du droit de geôle fut faite moyennant deux cent quatre-vingts livres no¬ 
nobstant les protestations du précédent fermier, qui exceptait que les six 
années de son bail n’étaient pas expirées. 

» Suivant d’autres procès-verbaux judiciaires, rafferme do même droit 
de geôle et garde des prisons fut continuée et faite pour trois eent soixante 
livres en 1613, pour deux cent quarante livres en 1614. 

» Mais ensuite, partie du château et la tour servant de prison furent 
détruites par l’inondation. 

« Alors le seigneur engagiste, tenu de fournir des prisons, loua une 
maison pour en servir. 


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— 312 — 

» Et par le procès-verbal des baux à ferme des droits du Domaine du 
23 juillet 1623, le droit de gedle et de garde des prisons royales fut adjugé 
pour vingt livres; en 1636, pour soixante-dix livres; en 1639, pour vingt- 
cinq livres ; en 1648, pour quarante livres. 

»» Cependant, par autre procès-verbal du 30 juillet 1654 (n’en ayant 
trouvé de postérieurs), il est mentionné à l’égard du droit des geôles et 
garde des prisons, que la ferme en sera faite aux conditions ordinaires ; 
néanmoins, sans que le seigneur engagiste soit tenu de fournir de maison 
pour servir de prisons ; que ce droit ayant été crié et récrié à ces condi¬ 
tions, personne ne s’est présenté pour y enchérir. 

M On croit qu’alors le seigneur engagiste acquit la maison servant de¬ 
puis et actuellement de prisons, qui avait appartenu à Jeanne Epérier, 
qui l’avait reconnue au Prieur de St-Martin, sous le cens de 18 deniers, le 
29 juillet 1623. 

» Par l’ordonnance des procédures criminelles, du mois d’août 1670, 
tit. 13, il est prescrit ce qui doit être observé pour les prisons et geôles. 

» Le roi, par sa déclaration du 11 juin 1724, a déchargé les geôliers 
de payer les loyers ou fermes des prisons ; mais, par autre déclaration du 
7 novembre suivant, S. M. permit aux éngagistes de tirer les loyers des 
prisons, à la charge de les entretenir de toutes réparations et de les pour¬ 
voir de bons et fidèles geôliers (1). » 


IV. — Citadelle. 


Après la soumission de Bergerac, en 1621, le Roi, pour 
tenir en respect cette cité turbulente, ordonna la construc¬ 
tion d’une citadelle au lieu qui en porte encore le nom. 
Elle fut bâtie aux dépens de la Communauté, joignant le 
collège. 

« En 1624, rapporte Lespine, neuf janvier, fut faite estimation des mai¬ 
sons qu’on devait démolir pour la construction de la citadelle que Louis 
XIII voulait faire bâtir pour la garde de la ville. Elle fut en effet bâtie 
dans ce temps-là ; mais, à la sollicitation des habitants, elle fut démolie le 
8 février 1630. M. de Voyer-d’Argenson, conseiller du Roi en son Conseil 


(l; Lespine, vol. 48, p. 401-402. 


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— 313 — 

d’Etat et maître des requêtes, fut envoyé à Bergerac pour cela. Il en fit 
sortir la garnison, avec le sieur de Bachot, qui en était le capitaine (1). » 

Nous trouvons aussi dans VHistoire manuscrite de Bergerac 
les détails qui suivent touchant la démolition des murailles 
de la ville et de la citadelle : 

c M. d'Argenson, maître des requêtes, député par Sa Majesté pour 
l'exécution de l'arrêt du 22 novembre 1629 qui ordonne la démolition des 
murailles et citadelle delà présente ville, arriva le 5 janvier 1630. 

B Par arrêt du Conseil du 15 juin 1629, le Roy avait ordonné que le ré¬ 
giment de La Valette sortirait de la ville, à condition que les habitants rase¬ 
raient leurs murailles et fortifications et que pour sûreté de l’exécution 
de la condition, les habitants donneraient douze ôtages, au choix de M. le 
duc d’Epernon, lequel ôtage aurait lieu jusqu’à ce que les murs fussent 
entièrement rasés et démolis. Ces douze ôtages furent donnés et envoyés 
dans le château de Nérac où était commandant M. le marquis de Maillé. Ils 
y restèrent depuis le 2 septembre 1629 jusqu’au 17 janvier 1630 : le sieur 
de Verthamon était un des douze. » 

Le Roi avait donné aux Jésuites remplacement de la 
citadelle par brevet du 31 décembre 1629; ils en furent mis 
en possession par M. d’Argenson, intendant de la province, 
suivant procès-verbal du 6 mars 1630. 


V. — Bateau de poste. 


Les consuls et les notables habitants de Bergerac décidè¬ 
rent, en 1641,‘rétablissement d’un bateau de poste qui ferait 
le service entre cette ville et Bordeaux ; nous transcrivons 
la jurade relative à cette utile création : 

« En la ville de Bergerac et maison noble de Consulat d'icelle (assemblés 
les consuls et pnneipaux bourgeois de la ville, ensemble l'avocat et le syndic 
de la bourse commune des marchands fréquentant la rivière de 


(1) Lospine, vol. 48, p. 126. 


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— 314 — 

Dordogne). — M. le Maire, Hélie de Chillaud, représenta : qu ayant consi¬ 
déré le bien qui pouvait revenir au service du Roi et au public, il avait 
estimé convenable à la décoration, honneur et profit de ladite ville et 
particulièrement pour accélérer les affaires du Roi et du public, d'établir, 
sous le bon plaisir de Sa Majesté, un bateau de poste, à l'instar de celui 
d’Agen, pour descendre delà présente ville en celle de Libourne et monter 
i la tire dudit Libourne en la présente ville en toute diligence, afin que par 
cette commodité publique, tant la présente ville que paroisses circonvoisi- 
nés puissent se servir dudit bateau pour Bordeaux où la Cour de Parle¬ 
ment, Chambre de l’Edit, etc., sont établies, et par même moyen se rendre 
dans la ville de Libourne où Sa Majesté a depuis peu établi un siège prési¬ 
dial, la présente communauté étant de tout temps unie à celle de Libourne 
par privilège de bourgeoisie et de commerce par anciens titres, contrats, 
etc., confirmés par arrêts de Cours souveraines. Pierre Martin, bourgeois 
et marchand de Bergerac, fut établi maître de ce bateau. Il devait prêter 
serment aux consuls de donner caution de tout ce qui lui était livré jusqu'à 
500 livres ; entretenir ledit bateau, était tenu de partir tous les jeudis 
de chaque semaine, aller dans un jour à Libourne et partir de Libourne 
chaque vendredi, devait recevoir dans ledit bateau gratis ce qui regardait 
les affaires du Roi et de la ville, les religieux mendiants, était tenu de 
mettre une banderoUe, et la tenir au haut du mât où seraient peintes les 
armes du Roi et de la ville ; pouvait tenir au màt dudit bateau une boètte, 
pour recevoir les aumônes pour les pauvres de l'Hôtel-Dieu de la présente 
ville, qui prieront Dieu pour ceux qui s'embarqueront, et remettra ces au¬ 
mônes au curé de la ville. Ne devait avoir pour tout droit d'un chacun tant 
en allant que revenant à Libourne et vice versâ, et pour les hardes d'un 
chacun que 15 sous pour descendre et pareille somme pour monter, etc. 
ParM*** les Maire et Consuls. — Labonneilue, secrétaire (1). i 


flj Collection Leydet, vol. 14, p. 9. 


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— 315 — 


CHAPITRE III. 


ETABLISSEMENTS DE BIENFAISANCE ET D’iNSTRUCTION. 


I. — Hôpital, 

L’hôpital de Bergerac était un des plus anciens du 
royaume. Régi d’abord par des administrateurs spéciaux, il 
devint une dépendance de celui de Montpellier, qui relevait 
lui-même de Thôpital du Saint-Esprit-en-Saxe, à Rome, que 
le pape Innocent III fit édifier en il98 (1). 

Une bulle du pape de la meme année 1198 constate que 
l’hôpital de Bergerac appartenait aux Frères du Saint- 
Esprit (2). 

Pour fhistorique de cette fondation, nous croyons utile de 
reproduire la copie faite en 1805 par M. Guillaume Gontier 
de Biran, ancien député aux Etats-Généraux de 1789, de 
notes extraites de l’inventaire des titres et papiers de 
l’hôpital : 

» Depuis un temps immémorial, il y a eu dans la ville de Bergerac un 
hôpital pour y recevoir et traiter les malades de l'endroit, ainsi que les 
étrangers. Cet hôpital a longtemps existé sous le nom de Maladrerie ou Lé¬ 
proserie, et était desservi par des religieux hospitaliers de Tordre de 
Notre-Dame-du-Mont-Carmel et de St-Lazare, et administré par un Com- 


(1) Colleef-Périgord. — Leydet et Prunis, vol. U., p. 71. 

(9) « Domum quam habetis in villA quæ dicitur Brageao, tibi, llli, Gnido, et suc- 
ccssoribns tuis pcrpeluo subjacere. > (lunoc. pp. Ilf, epist. lib. I, epist. 97. Edit. 
Baluze, T. 1, p. 63). — Cette lettre est adressée à Guy, flis de Guillaume, comte de 
Montpellier. Guy avait fondé dans celte dernière ville un hôpital sous l’invocation 
du Saint-Esprit. Il mourut en 1908 (Voir A. Germain. De la charité publique et hos¬ 
pitalière à Montpellier au Moyen-âge, d’après les actes originaux. 1859, in-4», 
pages 1 à 93 et suiv.) 


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— 316 - 

mandeur ou un de ses délégués portant le nom de Commandeur du St- 
E8prit(i). 

» Cet hôpital était situé hors de la ville et consistait en une maison et 
terres environnantes, en rentes foncières et directes, en douze pognères de 
blé que lui fesait annuellement chacun des sept moulins de la ville, et en 


(l)Nous relevons, au sujet delà gestion de rhôpital par les Frères, les deux 
mentions ci-après dans le Registre manuscrit de l'Histoire de Bergerac : 

c Année 1405. — Les consuls écrivirent au grand Commandeur de Montpellier 
de vouloir pourvoir d’un bon Commandeur YHÔpital du Saint-Esprit qui 
dépérissait. 

> Année 15S9. ^ Cette année fut arrêté que les consuls contribueraient seu¬ 
lement au batiment de l’hôpital que ferait le Commandeur du Saint- 
Esprit pour la main du maître, et donnèrent 40 livres, sans tirer à consé¬ 
quence. > 

Le 91 juin 1538. les consuls désignèrent comme patron de la Commanderie du 
Saint-Esprit Jean Fournier, qui fût présenté au prieur de Montpellier, collateur 
de cette commanderie (Leydet et Pmnis, vol. 14, p. o). 

Nous donnons ici la liste, malheureusement incomplète, que nous avons puisée 
dans la collection Lespine, vol. 48, page 406 et suivantes : 


Frère Ferrand Labarrens, commandeur en 

1496 

Etienne du Pradal 

1449-48-58 

Géraud des Combes 

1460 

Antoine de Septfonds 

1461 

Jean de Sorbier 

1461 

Antoine de Septfonds 

1463 

Elie Arnaud 

1470-73-74 

Jean de Sorbier 

1475 

Elie Arnaud 

1486 

Jean de Clermont 

1489 

Gaillard de Bideren 

1489 

Elie Arnaud 

1499-96 

Bertrand de La Beaume 

1499-1501-30-37 

Dieu Ayde 

1549 

Jean de Grimoard de Frateaux (arcbiv. de Frateaux) 1559 

François Mathieu 

1650 

Pierre Caudau 

1667 et 1668 

Noble Pierre de Sangraisse 

16... 


COMMANDERIE DE PONTBONNB. 

Reconnaissance en l'année 14U. 

Frère Pierre Comhraillc était commandeur de Pontbonne en 1487 (r. chapelle de 
pontbonne.) 


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charités que les âmes pieuses leur fesaient, qu’on nommait alors sancta 
charltas, 

» Le 29 janvier 1416, Peyre Donzel donna par contrat au Commandeur 
du St-Esprit une maison sise dans la ville, près la Font-Balquine, pour en 
faire un hôpital pour les pauvres, moyennant qu’il lui ferait dire une messe 
tous les vendredis. 

» Lorsque les religieux furent chassés de la ville par les religionnaires, 
leurs meubles et papiers furent portés à la maison de ville ; les maire et 
consuls en firent meubler la maison qu’avait donnée Peyre Donzel, 
qui fut desservie par des filles pieuses et administrée exclusivement par les 
maire et consuls (1), jusqu’à la déclaration du Roi du i2 décembre 1698, 
portant règlement pour l’administration des hôpitaux. 

• n parait que les maire et consuls, pendant leur administration, gar* 
dèrent les rentes des religieux hospitaliers, et les firent tourner au profit de 
la ville, et la rente des douze pognères de blé de chaque moulin fut pendant 
longtemps distribuée par eux aux pauvres le jour de la Pentecôte, en petits 
pains qu’on portait sur le pont de la Dordogne. 

H Le 15 mars 1555, Elle Eymery, prêtre, donna aux pauvres, par son 
testament, une vigne qu’il avait dans la paroisse de Ste-Foi-des-Vignes. 

> Le 14 mars 1592, Sanuel de Clermont, seigneur de Piles, donne éga¬ 
lement par son testament aux pauvres de rhôpital de Bergerac une somme 
de quatre cents écus pour être mise en rentes. 

» Le 15 novembre 1673, Marthe Bonheure fait une donation aux pauvres 
de l’Hôtel-Dieu de Bergerac, par acte devant Marphaud, notaire royal. 

I* Le 15 novembre 1673, par un jugement des commissaires députés 
nommés par le Roi, les maire et consuls furent condamnés à rembourser à 
l’hôpital une somme de mille livres qu’ils avaient ci-devant prise des mains 
du Receveur dudit hôpital. Cette somme fut remboursée en une liasse de 
rentes que l’hôpital a perçues jusqu’à la Révolution. 


(1) Deux ordonnances rendues par François II et Charles IX, en 1560 et 1561, con¬ 
firmées expressément par l’article 65 de l’édit de Blois (1579), disposèrent que les 
hôpitaux et commanderies seraient administrés par les consuls des lieux et par 
les bourgeois qu'ils y commettraient ; que les titres et papiers de ces éfablis- 
sements seraient inventoriés et déposés dans les maisons des villes. 

Gonforménlent aux prescriptions de la première ordonnance, M. Pierre Poynet, 
lieutenant général, qui avait activement concouru à l’établissement de la religion 
réformée dans la ville, et les gens du Roi se transportèrent, en 1560, à l’hôpital 
et commanderie de Bergerac, et dressèrent procès-verbal des biens qui lui appar¬ 
tenaient (voir Collection Périgord^ Leydet et Prunis, vol. 14, p. 71). 

Un autre inventaire de ces biens fut dressé le 13 août 1584 (voir Bulletin de la 
Société historique et archéologique du Périgord^ t. H, p. 113 et suiv.) 


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— 318 - 

> Le 24 août i693, le Roi, par sa déclaration, ordonna que les biens et 
revenus des maladreries et léproseries seraient donnés aux hôpitaux des 
lieux. Dès lors l’hépital jouit des biens ayant appartenu aux frères du Mont- 
Carmel et de St-Lazare. 

Le 24 août 1693^ arrêt du Conseil d'Etat du Roi, portant que l'aumône 
et distribution que les maire et consuls de la ville fesaient aux pauvres le 
jour de la Pentecôte seraient réunies à l'hôpital de Bergerac. Cette aumône 
et distribution étaient de douze pognères de blé que chaque moulin de 
la ville fesait de rente annuelle. L'hôpital en a joui jusqu'à la Révolution. 

« Le 5 décembre 1699, brevet du Roi par lequel Sa Mqjesté donne aux 
pauvres de l’hôpital la place ayant servi ci-devant de cimetière à ceux de 
la Religion P. R. avec une lettre du Chancelier. Ce cimetière fut changé en 
jardin dont l’hôpital a joui jusqu'à la Révolution , époque où ses biens 
furent vendus. 

■ Enfin, il fut fait à l'hôpital beaucoup d'autres legs qui firent monter ses 
revenus, en 1790, à près de 5,000 livres, sans y comprendre le revenu en 
nature d'une métairie, d'un vignoble et de trois jardins. 

» Dans la Révolution, les biens ruraux de l'hôpital furent vendus 62,000 
francs. Les capitaux qui avaient été placés en rentes constituées furent 
remboursés au Trésor national en assignats. Les papiers et titres furent 
dispersés, égarés ou perdus. J<es hospitalières abandonnèrent les pauvres 
et se retirèrent auprès de leurs parents. 11 n'y en resta qu'une qui, sans 
secours et sans appui, supporta tout le fardéau de cet établissement. 

» L'administration municipale vint au secours de cette charitable reli¬ 
gieuse ; elle la nomma directrice, lui adjoignit des hiles pour soigner les 
malades, un phaimiacicn pour lui préparer ses remèdes, sous la surveil¬ 
lance d’un médecin et d’un chirurgien habiles, et elle administra le reste 
des revenus des pauvres. 

1 Le représentant du peuple Lakanal vint en mission à Bergerac, visita 
rhôpilal, trouva cet établissement malsain, peu aéré et fort iucommode. Il 
le transféra sous le nom d’hospice dans la maison où étaient auparavant les 
Dames de la Foi.... Il fit des règlements ou statuts, les premiers étant per¬ 
dus ou égarés ; il créa un directeur pour tenir les écritures, pourvoir aux 
grands approvisionnements et à l’entretien des enfants trouvés ; conformément 
à la loi du 16 vendémiaire an V, il fut créé une commission pour administrer 
les revenus des pauvres, composée du maire qui la préside, et de quatre 
propriétaires charitables, parmi lesquels il y a un avocat. Il y a aussi un 
receveur pour faire le recouvrement des revenus, en vertu de la même loi. 

> Les biens ruraux, vendus au préjudice des pauvres, ont été remplacés 
par d’autres biens, et les rentes remboursées par d'autres rentes, à la vé¬ 
rité très-mauvaises, la plupart féodales ou prescrites. 


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- 319 - 

• L’hospice jouit présentement (1805) d’un revenu de 5,500 francs en ar¬ 
gent et d’environ 100 hectolitres de froment. Sur cela il y a i déduire des 
rentes constituées et autres charges qu’il a i payer. Il a cent lits montés et 
peut recevoir beaucoup de malades ; le minimum de chaque jour est de 
trente. Il est desservi par trois religieuses hospitalières et trois servantes, 
depuis le premier thermidor an XII. Ces trois hospitalières sont rentrées 
dans cet établissement, en vertu de la délibération du 5 prairial an XII, 
approuvée pir M. le Préfet. •> 


Communauté des filles de l’hôpital. 


En 1696, M»* Anne Lachapelle, lille du bailli de Bergerac, 
forma la communauté des Filles de l’bôpital et y entra avec 
l’approbation de l’évéque de Périgueux. Sous sa prudente 
direction, l’établissement, dont les ressources étaient 
presque taries, prit un nouveau développement. La fonda¬ 
trice mourut en 1741. M”* de Biran, qui lui succéda, s’ins¬ 
pira de ses pieux exemples. A sa mort, elle avait reçu dix- 
neuf religieuses qui la secondaient dignement dans sa mis¬ 
sion de charité (1). 


II. — Maladrerie. 


Il y avait aussi à Bergerac une maladrerie pour les gens 
atteints de la lèpre. En 1512, une jurade décida qu’à l’avenir 
son administration relèverait exclusivement des consuls. 

Nous avons trouvé la trace de deux admissions dans cet 
établissement. 

D’après le Registre manuscrit de l'Histoire de Bergerac, 
en 1521 ; 

• Jean Faucher, lépreux de Lauzun, fut reçu avec sa femme 
dans la maladrerie, à la charge de vivre et faire comme les autres, 
et n’aller point mendier les dimanches au devant de la porte de St-Jac- 


(IJ Lcspine. vol. 48, p. 199. 


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— 320 — 

ques^ à cause que la rue était étroite, et qu'il serait à cheval, les cliquet¬ 
tes sonnantes. • 

» Le 18 mars 1557, rapportent Leydet et Prunis, arriva à Bergerac, 
Antoine Dascon, fils de Guillaume Dascon, habitant de Châles en Sain* 
tonge, malade de lèpre, demandant vivre avec les autres malades d’kelle, 
ofifrant bailler à la maladrerie ce qui sera advisé par les maire (de Chil- 
laud) et consuls. A quoi il a été reçu, et lui fut accordé de vivre comme 
les autres d'aumones et autres alimens de la d. maison, et composa pour 
six pistolets d*or chacun valant 46 sous. — Acte passé par Peyrarède, 
not.^ royal (1). » 

Le Bulletin de la Société historique et archéologique du 
Périgord a publié (T. II, p. 111 etsuiv.) un inventaire des 
meubles et immeubles de la maladrerie de Bergerac pour 
Tannée 1584. 


III. ^Hôpital Saint •Antoine, 


L’hôpital ou commanderie de Saiot-Antoine existait dès 
avant 1414(2). 

D’après le Registre manuscrit de VHistoire de Bergerac, 

c La Communauté fit vœu cette année 1501, è Dieu, à la Vierge, 
à saint Anthoine, et aux saints du Paradis, vû le grand danger de 
mortalité et de peste, qu’on envoyrail un homme dévol dans l’église de 
rhôpilal de St-Anlhoine au faubourg de la Magdeleine lès Bergerac, qui 
porterait la ville contrefaite en cire, ce qui fut exécuté. La représentation 
était la ville de Bergerac en cire avec quatre tours et une girouette sur 
chacune, et en dedans se voyait la maison du consulat, l’église St-Jacques, 
l’église N-D. du Château et celle de Sle-Catherine, au Mercadil — Le tout 
fut porté en procession le 17 mai 1501, par les consuls, accompagnés des 
officiers et des chefs de famille (3). n 


(1) Leydet et Pronis, vol. U, p. 8. 

(9) Registre manuscrit de l'Histoire de Bergerac, 
(3) Ibid. 


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IV. — Maison de charité ou Miséricoi'de. 


« En 1735, M. de Froidefond, alors curé de Bergerac, et les principaux 
habitants de celte ville sollicilèrenl et obtinrent de M^'^de Prémeaux, évê¬ 
que de Périgueux, rétablissement d’une confrérie de la Miséricorde, pour 
porter des secours à domicile aux pauvres honteux, sains ou malades. 
Cette confrérie ne répondit pas aux espérances qu’on avait eues d’elle ; 
on la remplaça par une association de dames pieuses qui se chargèrent 
du soin de porter des bouillons, des remèdes et autres secours aux pau¬ 
vres honteux. Mais distraites par les soins de leurs ménages ou de leurs 
affaires privées, ces dames, comme les membres de la confrérie qui 
les avaient précédées, négligèrent, au préjudice des pauvres, de remplir les 
devoirs dont elles s’étaient volontairement chargées. Alors, le même M. de 
Froidefond, dont le zèle était infatigable et la charité sans borne, réunit 
sous la conduite de Elisabeth de Sorbier du Séran (1), veuve de 
l’un des premiers magistrats de la ville et sans enfants, trois demoiselles 


(1) Née de parents protestants, Elisabeth de Sorbier avait été reléguée à l'âge de 
diz-sept ans dans le couvent des religieuses de la Foi chrétienne. Ce fut seule¬ 
ment après trois années de réclusion, lors d’une mission qui eut lieu à Bergerac, 
que les doutes de son esprit se dissipèrent. En 1704, elle épousa M. Simon, sieur du 
Séran, ancien capitaine d’infanterie et lieutenant particulier à la sénéchaussée de 
Bergerac, avec qui elle vécut en parfaite union jusqu’à la mort de celui-ci, arrivée 
en 1740. 

Afin de seconder les intentions de M. de Froidefond, M"*«dn Séran flt l’acquisition 
d’un local pour les dames qui prendraient la résolution de se vouer avec elle au 
service des pauvres. 

Au mois de mai 1757, le Roi, sur la requête de la bienfaitrice et de M. de Lansade, 
alors curé, autorisa la fondation, par lettres patentes, et permit la création d'un 
bureau chargé d’administrer le revenu des pauvres. Il restait encore un progrès à 
réaliser. Jusque-là, les dames qui étaient à la tête de l’œuvre étaient obligées de 
préparer en ville ce qui était nécessaire au soulagement des indigents. Au mois do 
janvier 1769, le Roi leur accorda la faculté de vivre en communauté, avec le titre de 
Dames de la Charité, et de s’agréger des sujets. Après avoir vu cette œuvre con¬ 
solidée. M“* du Séran n’eut plus qu’un désir, celui de construire un oratoire où 
elle pût épancher son âme et son cœur. Cette faveur lui fut accordée. Elle obtint 
la permission d’édiiler, dans sa maison, une chapelle et d’y conserver le Saint- 
Sacrement. I.a chapelle fut bénie le 3 janvier 1770 et dédiée à Saint-Vincent-de- 
Paul, fondateur, avec M®* Legras, de l’ordre des Sœurs grises ou de la charité. — 
Bf®*du Séran, dans la nuit du 13 au 14 janvier 1770, mourut avec les sentiments de 
la plus vive piété ; son corps fut Inhumé le 15 du même mois, dans sa propre cha¬ 
pelle (voir Lespine, vol 48, p. 381}. 

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— 322 — 

alliées aux meilleures familles du pays, et toutes les quatre, également 
recommandables par la pratique constante de toutes les vertus chrétiennes, 
consacrèrent au service des pauvres, non-seulement leurs soins, mais 
encore une partie considérable de leur fortune. Les charités de M. de 
Froidefond ne le cédèrent point à celles de ces dames. Il donna à cette 
œuvre un bien d*une certaine importance dont le produit fournissait en 
grande partie aux besoins des pauvres. Ces dames achetèrent une maison 
où elles se réunirent pour y vivre en communauté et pour pouvoir y 
mieux remplir les nouveaux devoirs qu’elles venaient de s’imposer. 

• Prévoyant le grand avantage que Bergerac allait retirer de cet éta¬ 
blissement, le sénéchal et le corps de ville lui-mème s’empressèrent de 
prendre, le mai 174i, des délibérations pour autoriser, autant qu’il 
était en eux, cet établissement. Â la vue de ces délibérations, l’é- 
véque de Périgueux donna, le 7 mars 1742, son approbation à cette 
pieuse association ; il permit à ces dames de se lier par des vœux au 
service des pauvres, leur donna des règlements, et établit pour leur su¬ 
périeur particulier le curé de Bergerac 

n Chassées de leur maison par la Révolution, incarcérées, dépouillées 
de tous leurs biens, les sœurs de la Miséricorde se retirèrent auprès de 
leurs parents. La tourmente passée, on leur rendit leur maison qui n’avait pas 
été vendue, on organisa un bureau de charité, et on leur assigna quelques 
fonds pour les mettre à môme de remplir leur pieuse mission. Pour assu¬ 
rer la durée et la stabilité de l’œuvre, elles adressèrent en 1806, à Timpé- 
ratrice-mère un mémoire et une pétition tendant à faire autoriser et re¬ 
connaître leur association comme d’utilité publique. • 

Cette note est’ extraite des papiers de M. Guillaume 6on> 
tier de Biran. 

Nous ajouterons que la congrégation des sœurs de la 
Miséricorde' de Bergerac fut légalement reconnue par décret 
du 25 novembre 1810. D’après leurs statuts approuvés, ces re¬ 
ligieuses ont pour but principal le soulagement des malades 
pauvres et des infirmes. L’hospice des vieillards du faubourg 
de la Madeleine et le].refuge des orphelines de Bergerac, 
fondés et dirigés par elles, sont la propriété de la con¬ 
grégation. 


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— 323 — 


V. — Collège. 

Les habitants de Bergerac avaient de bonne heure créé 
dans leur ville des écoles pour élever la jeunesse dans 
la piété et les bonnes mœurs. Ces utiles établissements 
s’étaient maintenus jusqu’à l’époque des guerres civiles qui 
désolèrent le royaume et jetèrent partout la confusion. A la 
suite de ces événements, les habitants résolurent, sur les 
conseils de M. Poynet, lieutenant général au présidial, de 
fonder un collège. Assistés de plusieurs grands seigneurs et 
communautés du pays, ils adressèrent une requête au roi 
Charles IX, afin d’être autorisés à réaliser ce projet. La per¬ 
mission demandée leur fut accordée par lettres patentes du 
mois d’août 1564, dont nous donnons un extrait (1) : 

« Charles.... nous, à la requête des nobles, bourgeois, nianans et habitans 
de la ville de Bragerac en Périgord, et autres du dit pays, leur avons per¬ 
mis et permettons de faire et ordonner un collège en la dite ville de Bra¬ 
gerac, en laquelle nous l'avons créé et établi, créons, etc. Et icelui composé 
de tel nombre de régens et autres officiers que les dits habitans advise- 
ront, pour y être faites lectures ordinaires et extraordinaires en toutes lan¬ 
gues... à l’entretènement des quels régens, etc., les dits des confrairies de 
la dite ville et juridictions de Bragerac seront employés, et ceux qui les 
ont et recevront seront contraints les remettre ez mains de celui qui aura 
la charge du dit collège... Permettant à tous librement donner et léguer 
argeant, meubles et biens immeubles au dit collège pour l'entretènement 
d’icelui, etc, etc. Si donnons en mandement au sénéchal de Périgord, etc., 
etc., que ces présentes il fasse lire, publier et enregistrer. Donné à 
Roussilhon, au mois d'août 1564. Et au dos : Par le Roi, en son Con¬ 
seil, et plus bas : ns Loménig, et de l’autre côté ; Contentor. » 

Munis de cette autorisation, les habitants firent bientôt 
après construire, au Mercadil, un beau collège sur un em¬ 
placement que Raymond Dupont donna dans ce but à la ville. 


( 1) Collection Périgord. — Leydct et Pruois, vol. U, p. U. 


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— 324 — 

L’établissement fut desservi par le nombre de maîtres né¬ 
cessaire. De hauts personnages contribuèrent par leurs 
libéralités à cette fondation. 

De nouveaux troubles ayant éclaté, la ville tomba au pou¬ 
voir des protestants, et le sieur de Langoiran, leur chef, fit 
démolir (en 1572) les bâtiments du collège (1). 

Mais en 1576, le roi de Navarre, voulant donner à Bergerac 
une preuve de son affection particulière, accorda 200 livres 
tournois de pension pour l’entretien du collège et du prin¬ 
cipal ; son exemple fut suivi par plusieurs seigneurs et com¬ 
munautés, ainsi qu’il résulte de Pacte ci-après (2) : 

» Acte en parchemin signé de la fondation ou plus exactement 
rétablissement du collège {1 février 1577). 

» En Taudience de la Cour de la sénéchaussée de Périgord, à Bergerac, 
etc... 

« Ont comparu les dits syndic et consuls de la dite ville par M* Raymond 
Dupont, écuyer et seigneur de la Renaudie, avec M® Jehan de Mathieu, 
procureur et syndic dudit collège de la dite ville et des pro¬ 
cureurs du Roy de Navarre, et Sgrs vicomte de Turenne et comte de 
Montfort, d’Armand de Gonlaut, seigneur de St-Geniès et de Badefol, 
chevalier de l’ordre du Roi, capitaine de cinquante lances et sénéchal de 
Béarn, de Jacques de Gaumont, seigneur de La Force, deMontboyer, etc., 
de Bertrand de Larmandie, seigneur de Longa et de Gardonne, de Geof¬ 
froy de Beynac, seigneur et baron de Beynac et de Commarque, etc., 
de... Foucaud, de Lardimalie, et François de Sainl-Astier, de la 
Barde ; — Ont remontré que les habitants de Bergerac avaient établi des 
écoles en la présente ville, pour instituer la jeunesse en la piété et bonnes 
mœurs, ce qui avait continué jusques aux troubles et guerres civiles sur¬ 
venues en ce royaume, qui avaient tout mis en confusion, et lors les habi- 
tans de la d. ville, assistés de plusieurs grands seigneurs et communautés 
du pays auraient présenté requête au Roi, lequel par ses lettres patentes 
données à Roussilhon au mois d’août 1564 leur avait permis de faire et 
ordonner un collège en la présente ville, lequel le dit y aurait établi et 
composé de tel nombre de régents et autres officiers que les dits habitants 


(1) Lespine, v. 48, p. 119 ei suiv. 

(9) (1“ p. HL - Archiv. do Pau. 


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- 325 — 


adviseraieni pour y ôtre faites lectures tant ordinaires qu’extraordinaires, 
en toutes langues, par tels régents et autres que par les dits habitans se¬ 
ront ordonnés.Voulant ledit S»**que les deniers des confréries du présent 
ressort fussent employés à l’entrelènement des dits régents et officiers, per¬ 
mettant à tous librement donner et léguer au dit collège pour Tentretène- 
ment des dits officiers. En vertu des quelles lettres les d. habitans auraient 
dès lors bâti et dressé un beau collège, muni d’un bon nombre de régents, 
sous la condi^te d’un principal, avec autres officiers nécessaires, les tous 
honorablement stipendiés ; en quoi les habitans auraient été grandement 
secourus et aidés par la libéralité et bienfaits de la feue de bonne mé¬ 
moire très-illustre dame... Renée de France, duchesse deFerrare, et des 
de Biron, de Limeuil, de Gaumont La Force, de Salaignac, de Boisse, 
d’Aubeterre, de Longa de Barrière, de Monbasillac, de Pardailhan, de 
Longa de Larmandie, de Piles, de Bellegarde, de Montastruc, de Romain, 
de Jaure des Bories, de Caussade, M'"® la douairière de Longa de Bar¬ 
rière et Mme du Lyon ; et depuis, les dits troubles et guerres civiles ayant 
été renouvellés, la dite ville, au moyen d’iceux, presque tombée en déso¬ 
lation, et le bâtiment du collège entièrement ruiné ; Ce qu’étant venu 
à la connaissance du Roy de Navarre, iceluy seigneur, pour le grand 
désir qu’il a à l’advencement de l’honneur et gloire de Dieu, et au bien 
public de tout le pays, et pour l’affection singulière qu’il porte à la dite 
ville de Bergerac et aux habitans d’icelle, par ses lettres patentes du 
dernier jour de juillet 1576 , aurait donné de fondation perpétuelle 
et irrévocable pour l’entretènement du dit collège et du principal 
et régents d’icelui, la somme de ÎOO livres tournois de pension, à prendre 
chacun an, par les consuls de la d. ville de Bergerac, sur le revenu 
de la ville de Gensac, par les mains du receveur du duché d’Albret, 
à la charge que le dit S^'' Roy de Navarre serait recognu pour 1" 
fondateur du d. collège et qu’en icelui seraient dressées ses armoiries.... et 
que chaque premier jour de l’an, il serait fait une oraison publique en mé¬ 
moire de la d. fondation. En outre ‘qu’il serait dressé une pancarte du dit 
don et fondation et autres dons qui seraient faits par autres etc. 
Et les dits de Turenne, de St-Geniès, etc., à l’exemple du dit S^'Roy 
de Navarre auraient pareillement donné : le de Turenne, iOO liv. 
par an, sur sa comté de Montfort, à la charge que la 1^ classe du d. col¬ 
lège sera appelée la classe de Turenne, là où seront mises ses armoiries, 
etc., par acte du 25 août 1576 ; le de St-Geniès, 100 liv. par an, sur 
sa châtellenie de Badefol, à la charge que la 2® classe sera appelée la 
classe de St-Geniès, et en icelle seront mises ses armoiries, par contrat du 
16 août 1576. Le de La Force, 50 liv. par an, sur sa maison de 
La Force du 22 août 1576 ; le sieur de Longa de Larmandie, 25 liv. par 


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— 326 

an, par acte du 15 août 1576 ; le sieur de Beynac, ÎO liv. par an. sur le re¬ 
venu delà paroisse de Bézénac, 31 juillet 1576, contrat signé Lacnip et 
Lavergne, notaires royaux; et le sieur de Lardimalie, 10 livres par an, du 
30 août 1576; et le sieur de la Barde, la somme de cent sols par an, à 
prendre sur le revenu des rentes de Raffaillé, paroisse de l’Isle, du 30 
août 1576. 

» Tous ces contrats dûment insinués ; nous requérant les dits syndic et 
Mathieu leur octroyer acte de tout ce que dessus... pour leur servir de 
pancarte et dénombrement général des fondations et dotations du dit col¬ 
lège. Nous avons ordonné qu’il sera fait acte public des choses dessus 
dites. Signé I^. P. Cacaud, greffier. » 

Le 14 août 1590, les maire et consuls acquirent de M® Guil¬ 
laume Marphaud, notaire royal, principal ministre du duc 
de La Force, une maison pour y installer le collège reconsti¬ 
tué (1). Le Registre manuscrit de VHistoire de Bergerac ren¬ 
ferme, pour cette môme année 1590, les mentions suivantes 
au sujet de rétablissement d'instruction : 

• La cloche qui était au bout du pont fut descendue le 1®' août 1590 et 
apportée au collège. 

» Les consuls achetèrent un nouveau testament grec et latin, un chapeau 
et des écritoires qu’ils donnèrent aux écoliers pour prix du collège. » 

Le 25 février 1599, Jacqueline de Béthune, dame de Badefol, 
et Gérôme Philippe, agissant comme économe du seigneur 
abbé de Gadouin, cédèrent aux maire et consuls de Berge- 
ran la dixme de Pomport pour tenir lieu de la rente de 100 
livres donnée par le feu seigneur de St-Geniès, mari de 
ladite dame, en vue de l’entretien du collège (2). 

Le bienfaiteur disait dans l’acte contenant sa libéralité : 

» Qu’il n’y a rien tant nécessaire que ces établissements de collèges bien 
réglés ; que c’est le moyen de rendre les hommes gens de bien et craignant 
Dieu, de perpétuer dans la mémoire de l’homme de bonne lettre le souvenir 
des hommes à la postéritépour l’administration et le gouvernement du pays, 


(1) Collection Périgord. — Leydetet Prunis, vol. 14, p. ifi. 
(s; Lespine, vol. 48. page 413. — Archives de Cadouiii. 


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— 327 - 

pour la singulière amitié qu'il porte à la ville de Bergerac et aux habitans 
d'icelle ; et pour plusieurs autres bonnes et saintes considérations, lui a 
plu, etc., donner au collège de Bergerac et pour Tentretènement du princi¬ 
pal et des régens qui y seront, la somme de 100 livres (1). » 

Le collège, ainsi rétabli, fut entretenu avec la plus 
grande sollicitude. Les jeunes gens y étaient formés dans 
rétude des sciences et surtout dans la pratique de la religion 
protestante. On les exerçait à la discussion du dogme, et 
cette instruction approfondie les attachait d'autant plus aux 
doctrines de la Réforme. Toutefois, la prospérité de l’institu¬ 
tion fut éphémère, si Ton en juge d’après les notes extraites 
par l’abbé Lespine des Manuscrits des Pères Récollets : 

€ 12® janvier 1609. 

» M. Denys Gandon était ministre de la parole de Dieu à Bergerac. 11 
aimait les lettres ou du moins ful-il zélé pour Taccroissement du collège 
que le Roy Charles fonda en cette ville en 1564. Le dit Gandon donna pour 
Fenlrelien la somme de 100 livres. Plusieurs autres particuliers, le baron 
d'Aubeterre, de Monbazillac, MM. Jean Peyrarède, de Belrieu, de la 
Nauve, etc., furent les bienfaiteurs de ce collège. Au commencement il 
avait été une Académie assez célèbre ; depuis il n'avait pas eu le même éclat ; 
on fit bien des efforts pour le relever. Cependant, il s’est tout-à-fait obscurci 
après avoir brillé à différents intervalles. 

> En 1620 (20 novembre), M. Maison nie était ministre et recteur de la 
dite Académie ; MM. Pétrequi et Haye en étaient professeurs, comme il se 
voit par un extrait du livre des Actes de l’Académie du collège de la dite 
ville, où est dit, que la liberté de certains particuliers à appeler les enfans 
chez eux pour les instruire (comme le sieur Faustel, écossais), quoique ces 
prétendus maîtres soient très peu propres à remplir cette fonction ; que c'est 
une raison pour laquelle l’Académie n'a plus le même lustre, et en con¬ 
séquence, est défendu à toute personne d'enseigner, sans la permission 
de la dite Académie (2). 

En 1612, les maire et consuls écrivaient aux députés de 
la Basse-Guienne au synode national la lettre suivante, où, 


(1) Ibid. 48, p. 85. 

(9) Lespine, vol. p. 389 et sniv. — Manuscrits des Récollcts do Bergerac. 


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— 328 — 

tout en constatant Taffluence des écoliers, ils avouaient le 
manque de ressources du collège : 

« Messieurs... Il y a cinq ou six ans que nous voyans entourés de collèges 
de Jésuites de Bordeaux, de Limoges, Agen et Périgueux, fort proches d’ici 
qui corrompaient toute la jeunesse, même de notre religion, la plupart de 
laquelle n’avait le moyen d’aller étudier aux collèges de Montauban, 
Montpellier, Nismes ou Saumur ; et ainsi se perdaient. Pour y porter quelque 
remède, nous nous évertuâmes de bâtir un collège en celte ville, à grands 
frais, composé de sept bonnes classes aux humanités et de la philosophie, 
auquel Dieu, par sa bonté, a tellement opéré, que plusieurs écoliers y ont 
fait fort bien leur profit... et croissant de plus en plus, il y est arrivé et arrive 
tous les jours quantité d’écoliers de notre religion, non-seulement de celte 
Basse-Guienne en laquelle n’y a d’autre collège... que des provinces d’Au¬ 
vergne, du Haut et Bas-Limousin, Xainlonge, Angoumois et Poitou... 
Mais parce que nos revenus ne suffisent pas... Nous vous supplions de nous 
vouloir accorder sur les deniers octroyés à ceux de notre religion par nos 
rois, la somme de 2,000 livres par an, ou telle autre somme que les Aca¬ 
démies de Montauban, Saumur. 

»» Nous le fîmes représenter au dernier Synode, à Sainl-Maixent,et nous 
fut promis d’y être pourvu... Et dès lors nous fut accordé, sans la somme 
qu’on accordait pour le futur collège, que M. de Rosny voulait faire établir 
à Büisville, tellement que le dit collège n’ayant été établi, nous espérons, 
etc. — (Les maire et consuls de Bergerac à MM. de Baucou et de Forrau, 
ministres de la parole de Dieu, et députés de la Basse-Guienne au sinode 
national de France) (l). 

Nous relevons, la même année, une dernière libéralité 
faite à cet établissement par M. Pierre d’Escodéca de 
Boisse : 

« A Bragerac, sept janvier 1612, fut donnée par ordre de M. Pierre 
d’Escodéca de Boisse, seigneur et baron de Pardailhan, etc., maître de 
camp du régiment de Navarre, la somme de 300 livres (comptée en pièces 
de seize sous) à M. Bernard de Berailh, écuyer, sieur de La Roque, et aux 
consuls, pour être convertie en intérêt (de 25 livres par an), pour l’utilité 
et profit du collège, laquelle somme avait déjà été promise le 4 du présent 
mois par le dit étant dans la dite ville, lequel intérêt fut placé 


il) Lespino, vol. 48, p. leo. 


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— 329 - 

annuellement sur le domaine de la communauté et par exprès sur le revenu 
des poids de la dite ville et être pris par avance sur le dit revenu, par les 
administrateurs du dit collège, qui étaient alors Isaac Cacaud et Zacharie 
Planteau (1). » 

Elie DE Biran. 

{La fin prochainement.) 


LE PÉRIGORD 

AUX ARCHIVES DES BASSES-PYRÉNÉES (Suite). 

Gomme nous l’avons promis, nous donnons aujourd’hui la 
suite de l’analyse des titres concernant lesseigneuriesdu Pé¬ 
rigord et du Limousin (2), et nous comptons en publier la fin 
dans l’une de nos prochaines livraisons. 

TITRES DE FAMILLE. 


E. 782. (Carton.) — 2 pièces, parchemin ; 16 pièces, papier. 


1502-1514. — Prorogation de délai accordé par Philippe de Commines 
à Alain d’Albret pour racheter une rente de 200 écus d’or assignée sur la 
terre de Montignac ; — rôle des nobles de la châtellenie de Monlignac qui 
devaient l’hommage au comte de Périgord : Hélie de Ferrières, seigneur de 
Sauvebœuf ; Etienne de Félelz, seigneur de La Daurandie ; Arnaud de 
Royère, seigneur de Monnès ; Jean Chapt, seigneur de Rastignac et du 
Pouget ; de Saint-Orse ; Jean et Raymond Bermond, seigneur de La Ber- 
mondie ; Raymond de Casenac ; Hélie Les Martres, seigneur de Périgord ; 
Hélène de Rilhac, dame de Belcayre ; Hélie de Lascoutz ; Antoine Du Chey- 
lar, seigneur de Sagelars ; Jean de Vayres, seigneur de L’Espeserie ; de 
Breuil de Brénac ; de Losse ; Antoine, seigneur de La Balenie ; de Valette ; 


(1) Collection Périgord. — Lcydet et Prunis, vol. 14, p. 16. 

(2) Voir le tome III ûn Bulletin, pages 254 et 420; le tome IV, pages 131, 363 
et 429; le tome v, page 117 ; le tome VI, page 149 et le tome VII, page 216. 


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— 330 — 

Alain de Ferrières, abbé de Saint-Âmand ; Gabriel Rilhaud, abbé de Chas- 
tre ; — liste des ventes faites dans la châtellenie de Montignac, dressée 
pour la levée du droit de lods et ventes appartenant au comte de Périgord ; 
— délai d'un an accordé par Lo^iis XII à Alain d'Albret pour rendre 
l'hommage des seigneuries de Montignac, Ribérac ; etc. 

E. 785. (Registre.) — In-4®, 945 feuillets, papier. 

1516-1517. — Reconnaissances de redevances foncières faites devant 
François, seigneur de La Faye, capitaine de la châtellenie de Montignac, 
procureur d'Amanieu, cardinal d’Albret, seigneur de Montignac ; — copies 
des privilèges et franchises de la ville de Montignac ; — déclarations de 
biens faites par Jean Grangier ; Jean Delpuch ; Hélie Bastide, notaire ; 
Guillaume Delmas ; Pierre Les Salas ; Alain Baucut ; Pierre de .Leslable'; 
Pierre Lacombe ; Bernard Colombier ; Eymar Durand ; Pierre de Soufrye, 
dit Paupicho ; Robert Les Coustas ; Guillaume Vigier ; François Marches ; 
André Telhac, notaire ; Pierre France, dit Arpadeleau ; Jean Alardin ; 
Pierre et Hélie de Solhac ; Pierre de Larric, dit Calangier ; Huguel Chou- 
meils ; Jacques Arnal ; Ramond Richard, dit Dondo ; Jean Brinot, notaire ; 
Guillaume de Fregasson, dit Toti; Jean Labrosse, prêtre ; Gérard Pigon ; 
Fouchier Laporte ; François Brugière ; Eymar de Galinac ; Arnaud de La- 
bordcrie ; Bertrand de Biron ; Eymar Tremolhas ; Jean Orsi ; Pierre La- 
grave ; Jeanne de Mengo; Pierre Jalis; Jean Régis, prêtre; Mathieu de 
Yertz ; Antoine Boisel ; Bernard Chareil ; Guillaume Rousset ; Léonard La 
Chièze ; Pierre de Grossac ; Guillaume Marti ; Jean Lespinasse ; Bernard 
de Chaponas; Hélie de Chadafeuil; Pierre Falsipo; Alexandre de La Faye; 
Péraut Regnier ; Guinot Ledoux ; Jean Gaillard, dit Beleton ; Bernard de 
Bosennac ; Hélie Faure ; Guillaume Gran ; Guillaume Delbos; Jean Du¬ 
pont ; Jean Lalande ; Bernard Mâche; Pierre Magne ; Guillaume Vésiatz ; 
Jean Martels ; Bertrand-Guillaume Magnas ; Jean Gilbert ; Guillaume 
Dormades ; Georges Dumas; Marc Buisson; François Pignol ; Hélie 
Cleyrac ; Pierre Du Py ; Marie Deljarric ; Pierre Digoux ; Ramond Gonlier ; 
Guillaume Mandrolhe; Jean Peyrier; Pierre de Solimnhas; Jean Boyer, 
etc., habitants de la châtellenie de Montignac. 

E. 784. (Carton.) — 4 pièces, parchemin; 8 pièces, papier. 

1518-1532. —Procès-verbal de récolement de l'inventaire des meubles 
trouvés dans le château de Montignac après la mort d'Amanieu, cardinal 
d'Alhrel : six fauconneaux, deux pièces d’artillerie, armures, chapeaux de 


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— 331 - 

cardinal, un • papaffigonverl (1), » 16 masques, quatre tableaux « garnis 
d’images, » 6 flûtes de bois, etc ; — hommage rendu à Alain d’Albret par 
Jean Massault, seigneur de Clarens, pour des terres situées dans la châtel¬ 
lenie de Montignac ; — arrêt du parlement de Bordeaux, rendu entre Alain 
d’Albret et François Aimai, seigneur de La Paye, touchant la capitainerie 
de Montignac, qhi est enlevée à ce dernier ; — procès-verbad de prise de 
possession de la capitainerie de Montignac par Jean de Sermet, gouverneur 
du Périgord ; — donation du grefl'e de Montignac par Alain d'Albret à 
François Doard ; — transaction entre Jean-Jacques de Mesmes, lieutenant 
civil à Paris, au nom de Henri H, roi de Navarre, et Jean, comte de Pen- 
thièvre, seigneur de Laigle et de Boussac, héritier de Philippe de Cornml- 
nes et de Hélène de Ghambes, sa femme, au sujet d’une rente de 200 écus 
d’or assignée sur la châtellenie de Montignac. 


E. 785. (Cahier.) ln-4<>, 98 feuillets, papier. 

1536. — Reconnaissances de redevances foncières, faites en faveur de 
Henri H, roi de Navarre, comte de Périgord, par ses tenanciers de la 
châtellenie de Montignac : Jacques La Brosse ; Robert Gorsac; Marie Devets, 
femme de Guinot Clierel ; Pierre Roy ; Hélie Lafon ; François Jaljs ; Fran¬ 
çois Lascombes ; Guinot Taillart ; Guilhem Du Cloiix, dit Pelub ; Jean La- 
borde ; Guilliem Laborde, dit Chaysecq ; Jean Lespinasse ; François de 
Massaut ; Jean Chapon, dit Vinagron ; Françoise Martine, veuve de Pierre 
Ferriol, dit Noël ; Bertrand Faure ; Bertrand Dels Homs ; Pierre 
Del Jarric ; Jean Grangier, dit Ploussel ; Pierre Cayre ; Guilhem 
Apeyrou ; Jean Marti, dit Toyon ; Jean Chapot ; Ramond, dit Mondy Augy ; 
Bardisson Lalande ; Hélie Lavergne ; Jean Darchamps ; Antoine Boyer ; 
Pierre Du Puech; Pierre Ebrard ; François Galinac ; Hélie Tibeyran, dit 
Beby ; Pierre Bousset, dit Dadet ; Pierre, dit Serchemal ; Jean Dupuy ; etc. 


E. 786. (Cahier.) — ln-4% 253 feuillets, papier. 

1537. — Reconnaissances de redevances foncières, faites à Henri H, 
roi de Navarre, comte de Périgord, par ses tenanciers de la châtellenie 
de Montignac : Bertrand Des Fonts ; Pierre de Jarric ; Héliot Las Jonnias; 
Jean Dupuy, dit Treilhou; François Arnal ; Pierre Boridat ; Jacques Blanc ; 
Jean Chapoul ; Giraud Manenc, dit Boncorps ; Damase Manduc ; François 


(1) Esiȏcc de capuchon italien. 


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- 332 — 

Faure, dit Bragedales ; Pierre Escoyne ; François de Galinac ; Jean Las- 
salle ; Jean Sarlande ; Arnaud Teysscndier ; Arnaud Magne ; Jean Magne, 
dit Jagourry ; François de Dourmadeys ; Pierre Chauchet, dit Couillou ; 
Guilhem Orlic ; Pierre Cleyrat ; Hélie Bondy ; Pierre Laval ; Simon Man- 
dral; Antoine Faugière ; Jean Laborîe ; Françoise de Chaumeils; Pierre 
Perronet ; Etienne Thény ; Bardisson Lalande ; etc. 


E. 787. (Cahier.) — ln-4®, 43 feuillets, papier. 


1543. — Reconnaissances de redevances foncières, faites à Henri U, roi 
de Navarre, comte de Périgord, par ses tenanciers de la châtellenie de 
Montignac : Guillaume de Jarric, dit Troumaillou; Etienne Vallade ; 
Guilhem Cordenc ; Aimery Trobaditz ; Guinot Lasserre ; Jeanne Doarde ; 
Aimery Laborderie ; André Teillac ; Jean Brinoty ; Hugues Moissard ; Léger 
Milon ; Jean Richard ; Jean Seyrat ; Jean Guardote ; Jean Labroue ; Jeanne 
Peyrière, veuve de François Barbaud; Antoine Du Chaylar; Pierre 
Bridac ; Guinot Bigre ; Michel Boudon ; Jean Aubarbier ; Géraud Rousse ; 
etc. 


E. 788. (Carton.) — 2 pièces, parchemin ; 5 pièces, papier. 


1551-1604. — Enquête faite par Adémar Mosnier, seigneur de Planeaux, 
et Fabien Martret, seigneur de Bétut, commissaires de Henri II, roi de 
Navarre, contre Antoine Bastide, procureur de la châtellenie de Montignac, 
accusé de concussion ; les commissaires le déclarent «• ignare, imbécile, 
négligent, etc.; •— procès-verbal de vérification de l’inventaire des archives 
du château de Montignac ; — ventes : de la justice du fief de Melet, situé 
dans la châtellenie de Montignac, par Jean Foucauld, seigneur de Lardi- 
malie, commissaire du roi de Navarre, à Jean de Losse, gouverneur de 
Verdun ; — du château de Montignac, par le même commissaire, à Fran¬ 
çois, seigneur d'Autefort, pour 60,000 livres. 


E. 789. (Carton.) — tl pièces, parchemin; 1 pièce, papier ; 4 sceaux. 


1244-1431. — Hommage rendu à Jean de Bretagne, seigneur de Laigle, 
lieutenant général du vicomte de Limoges, par Bertrand de Souillac, seigneur 
de Montmége ; — vérification des limites des seigneuries de Montmége 
et Gîirçon entre Hélie VI, comte de Périgord, Pierre, vicomte de Castillon, 


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— 333 — 

et Àiiger de Gurçon. — Donations : d'un moulin situé dans la châtellenie 
de Monlpaon, par Archarabaud II, comte de Périgord, à Arnaud Girard ; 
— du domaine appelé les Ghabanes, dans la châtellenie de Montpaon, par 
le même , à Pierre Tavemier ; — déclaration de Pierre, vicomte de Casiil- 
lon, constatant que le lieu appelé Puy-de-Châlus est dans la juridiction 
de Montpaon et appartient au comte de Périgord ; — donation de 60 livres de 
rente, assignées sur le péage de Montpaon et les revenus de Bénévent, 
par Archambaud II, comte de Périgord, à sa fille Aremborcs, veuve 
d’Anissans de Gaumont ; — cession par Geoffroy Donet, écuyer„à Archam¬ 
baud II, comte de Périgord, de tous les droits qu’il avait dans la châtelle¬ 
nie de Montpaon ; — accord entre Archambaud II de Périgord et Jean de 
Grailly au sujet des limites des châtellenies de Montpaon et de Gurçon ; — 
sentence arbitrale rendue par Géraud V, comte d’Armagnac, entre 
Archambaud II, comte de Périgord, et Jean de Grailly, seigneur de Gur¬ 
çon, par laquelle une moitié du lieu de Puy-de-Ghâlus est attribuée à la 
châtellenie de Montpaon, et Tautre à celle de Gurçon — ; ventes de terres, 
situées à Monlpaon, par Arnaud Reys et Guilhem Boffatz à Archambaud II, 
comte de Périgord ; — transaction entre Archambaud II de Périgord et 
Itier Vigier, écuyer, touchant le péage de Montpaon ; etc. 


E. 790. (Carton.) — 8 pièces, parchemin ; A pièces, papier. 


1307-1492. —- Hommage rendu à Hélie VII, comte de Périgord, par 
Guillaume de Montpaon, écuyer ; — lettres de Philippe de Valois au séné¬ 
chal de Périgord, attribuant â Archambaud III, comte de Périgord, la 
haute et basse justice du lieu de Puycorbier, situé dans la châtellenie de 
Montpaon, que lui disputaient les consuls de Saint-Louis ; — rôle des bes¬ 
tiaux appartenant aux habitants de la terre de Double, dans la juridiction 
de Montpaon, etc. 


E. 791. (Gibiers.) — In-folio, 110 feuillet*», papier. 


1473. — Réformation du domaine de la baronnie de Montpaon, faite 
par François de Ghallon et Jacques de La Ferrière, commissaires d’Alain 
d’Albret, comte de Périgord : revenus en argent et en nature appartenant 
au comte de Périgord dans les paroi.ssesde Guirande, Saint-Martin, Saint- 
Andrieu, Saint-Vivien, Ponteyrault, Escornac, Scrvenches, Saint-Vincent 
de Jallemoslicr, Mouesteyrol, Mcnesplet, le Buzet, Saint-Martial, Saint- 


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— 334 — 

Rémedi, Saint-Sernin, Saint-Sauveur, Belpoyel, le Pizou. — (U y a un 
double.) 


E. 793. (Carton.) — 3 pièces, parchemin; 99 pièces, papier. 


1500-1503. — Procès : entre Alain d'Albret, comte de Périgord, et Odet 
d'Âydie, sénéchal de Carcassonne, concernant Tétang de Montpaon ; — 
entre les diiartreux de Vauclaire, au sujet de bois situés à Montpaon; ~ 
transaction entre les Chartreux et Pierre Pichonpourle partage de ces bois; 
— mémoire remis aux Chartreux par le seigneur de Puyguyon et les officiers 
de Montpaon ; — copie du partage du domaine appelé La Barthe, situé 
à Montpaon consenti par les Chartreux ; — rôle des tenanciers placés sur 
la limite de la seigneurie de Montpaon et de celle de Sainte-Aulaye. 


E. 793. (Carton.) — 13 pièces, parchemin ; 27 pièces, papier. 


1507-1538. —Lettre de Jean, roi de Navarre, comte de Périgord, adres¬ 
sée aux habitants de la châtellenie de Montpaon, pour leur faire connaître 
la nomination de Gaillardon de Montesquieu, son grand-écuyer, comme 
capitaine de Montpaon ; — protestation d’Alain d’Albret contre la nomination 
de cet officier ; — note relative aux usurpations commises dans la juridiction 
de Montpaon par le seigneur de La Roque du Breuil ; — enquête faite par 
Jacques de Nort, lieutenant général en la juridiction de Montpaon, au sujet 
des concussions imputées à Guillaume Petit, lieutenant du capitaine de ce 
lieu ; — vente de la forêt de Verilhes, située à Montpaon, par les commis¬ 
saires de Henri II de Navarre, à François et Guillaume Petit, habitants de 
Montpaon ; etc. 


E. 794. (Carton.) — 1 pièce, parchemin; 10 pièces, papier. 


1543-1578. — Procédure de Guillaume Petit, capitaine de Montpaon, 
contre des paysans qui avaient tué un cerf; — rachat par le domaine de 
la seigneurie de Montpaon, engagée à M. de Rohan ; — vente de bois situés 
dans la châtellenie de Montpaon, par Jeanne, reine de Navarre, à Michel 
de Lur, seigneur de Longa ; — état des dettes dont la châtellenie de Mont¬ 
paon était chargée, adressé par de Pomereu, trésorier, à la reine de Na¬ 
varre ; — rachat de la seigneurie de Montpaon par les commissaires de 


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— 335 - 

Henri 111 de Navarre à Robert Fichepain, seigneur de La Goujonnière, 
marchand fournissant Targenteiie de ce prince ; etc. 


E. 795. (Cahiers.) In<4«, 54 feuillets» papier. 


1521. — Rôle des cens et rentes dus au roi de Navarre, comte de Péri¬ 
gord, vicomte de Limoges, par les habitants de Montpaon : Jean Pignot, 
notaire ; Philippe Dauze ; Etienne Delaige ; Guillon de La Geneste ; Jean 
Molinier ; Bernard Denis ; Pierre Brugière ; Pierre Bony ; Jean Laurent, 
dit Dumas ; Thomas Boulgre ; Pierre Sessagnet ; Pierre Des Rivaux ; Mar¬ 
tial Des Maisons ; etc. 


E. 796. (Carton.) — 4 pièces, parchemin. 


1347-1364. — Vente de la seigneurie de Montréal par Roger-Bernard, 
comte de Périgord, à Jean de Galard, seigneur de Limeuil ; -r- confirma¬ 
tion par Jean, roi de France, de la jouissance de la seigneurie de Montréal, 
accordée par Philippe de Valois à Roger-Bernard, comte de Périgord. — 
Donation du château de Monlrevel, par Jean, roi de France, à Roger- 
Bernard, comte de Périgord ; — Claude Gros, procureur du comte d*Arma- 
gnac, reconnaît avoir reçu du comte de Périgord les lettres de don du 
château de Montrevel. 


E. 797. (Carton.) ^ 6 pièces, parchemin ; 12 pièces, papier. 


1367-1524. — Mise en ferme des droits de juridiction de Moruscles par 
Pierre Moulin, receveur de la vicomté de Limoges, en faveur de Gui de 
La Brosse ; — rachat de la seigneurie de Moruscles par Alain d’Albret à 
Jeanne de Lévis, veuve de Jean de Peyrusse, seigneur de Saint-Bonnet ; — 
donation de la seigneurie de Moruscles par Jean, roi de Navarre, à 
Etienne, bâtard d'Albret ; — acte de prise de possession par ce dernier ; 
— compte-rendu à Amanieu, cardinal d’Albret, par Pierre de Napol, rece¬ 
veur de Moruscles et Géniz ; — rachat de la seigneurie de Moruscles par 
Henri H, roi de Navarre, à Germain de Bonneval. 


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— 336 — 


E. 798. (Carton.) — 10 pièces, parchemin ; 3 pièces, papier ; i sceau. 


1301-1483. — Ordonnance de prise de corps décernée par Jean de 
Pompadour, sénéchal de Limoges, contre Antoine Hélie, seigneur de La 
Motte près Montignac, et ses complices, accusés de crimes commis dans la 
vicomté de Limoges. — Sentence arbitrale entre Hélie VII, comte de Péri¬ 
gord, et Raymond de Hontaut, seigneur de Mussidan, touchant la forêt des 
Trois-Sœurs ; — saisie de la terre de Mussidan, à la requête de Brunis- 
sende de Foix, comtesse de Périgord ; — accord entre Ârchambaud III, 
comte de Périgord et Raymond de Montant, seigneur de Mussidan, qui 
s'était révolté contre lui ; — mémoires relatifs au procès entre le comte 
de Périgord et le seigneur de Mussidan, touchant la juridiction de Saint- 
Julien ; — hommage rendu à Alain d'Albret par Marguerite de La Roche, 
veuve de Jean, seigneur de La Rochefoucault, pour la seigneurie de 
Mussidan. 


E. 799. (Carton.) — 2 pièces, parchemin; 3 pièces, papier; 1 sceau. 


1360-1487. — Rachat de la paroisse de Nadaillac par Alain d'Albret à 
Antoine de Salagnac. — Accord entre le vicomte de Limoges et Bertrand de 
Bom, seigneur d’Autefort, touchant la juridiction de Nailhac. — Mémoire 
adressé à Alain d'Albret par ses officiers du Limousin, touchant les exac¬ 
tions du seigneur de Nantiat ; — hommage rendu à Alain d’Albret par 
Audoin Joubert, pour la seigneurie de Nanlial. — Alain d'Albret et Fran¬ 
çoise de Bretagne, sa femme, abandonnent à Gautier de Peyrusse, sei¬ 
gneur des Cars, la seigneurie de Nexon, en compensation d’une somme 
de 1,000 livres qui lui était due pour les frais de tutelle de Jeanne et 
Charlotte de Bretagne, sœurs de Françoise ; — hommage de la terre 
de Nexon fait à Alain d’Abret par Gautier de Peyrusse. 


E. 800. (Darton.) — 8 pièces, parchemin. 


1256-1399. — Ventes : de rentes assises à Saint-Martin-le-Peint, châtel¬ 
lenie de Nontron, par Bernard de Suolio, à hier de Magnac, chevalier ; — 
par Marguerite Gaydenche, veuve de Pierre Faydit, écuyer, à Gérard de 
Magnac, chevalier, de Nontron, de tous les droits qu’elle avait sur Jean et 


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autre Jean de Marmont, frères ; — d’une pièce de terre à Nonlron, par 
par Hélie Prévôt, sergent de Nonlron, à Vierne de La Noaille, veuve de 
Gui de Doue, écuyer ; — rôles des rentes appartenant à Pétronille de La 
Tour dans les paroisses de Nonlron, Saint-Martin-le-Peint et Javerlhac ; — 
ventes de terres, situées à Nonlron, par Guillaume Prévôt à Guillaume de 
La Noaille ; — hommages rendus : par Géraud Brîère à David Bernard, 
pour les biens qu’il possédait à Nonlron; — par Alice, veuve de David 
d’Aixe, à Hier de Magnac, écuyer, de Nonlron, pour les biens qu’elle tenait 
dans ce lieu. 


Ë. 801. (Carton.) — 12 pièces, parchemin ; 2 sceaux. 


1300-1309. — Rôle des cens appartenant à Hier de Magnac dans la 
châtellenie de Nontron ; — ventes : de rentes assises à Nonlron par 
Géraud Joubert à Guillaume de La Noaille ; — d’une rente d’un setier 
d’avoine par Hélie de Villeneuve à Ayraeri de La Noaille, de Nontron ; — 
de droits seigneuriaux à Nonlron, par Guillaume de La Noaille, écuyer, au 
vicomte de Limoges ; — hommages rendus à Hier de Magnac, écuyer, par 
Jean Faure, Bernard de Grave, Aymeri Vigier, pour biens situés à Non¬ 
tron ; — acensement du bois de Bourgon par Hier de Magnac, de Nontron, 
à Pierre, Géraud, Guillaume Lombard de Lombardière, frères, et à Aymei' 
et Arnaud Cbabasse de Chabassière ; — reconnaissance de redevances fon¬ 
cières dues par Aymeri de Richardière à Hier de Magnac, de Nontron. 


E. 802. (Carton ) — 11 pièces, parchemin ; 7 sceaux. 


1310-1329. — Guillaume et Pierre de Pommiers se reconnaissent serfs 
de Gui de Montfrebœuf, écuyer, de Nontron ; — quittance de Gui Paute, 
de Nontron, à Hier de Magnac, pour la dot d’Ayssaline, sœur de ce der¬ 
nier et femme de Gui ; — donation de biens situés à Nontron par Aymeri 
de La Noaille à Jordan de Maumont ; >— reconnaissance de redevances 
foncières faite en présence de Coynbo, clerc de la cour du vicomte de 
Limoges, par Guillaume, infirmier de Nontron, à Hier de Magnac; — ventes : 
de terres, situées dans la châtellenie de Nontron, par Hélie et Guillaume de 
Vallon à Hier de Magnac ; — de renies assises dans la juridiction de Non¬ 
lron par Hier de Magnac au vicomte de Limoges ; — Marie Poitevin 
reconnaît tenir d’iiier de Magnac divers biens situés à Nontron ;— acense- 
ments de terres accordés par Hier de Magnac à : Jean de Mortemar, bou- 

22 


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— 338 — 

cher ; Géraud de Bayet ; Hélie Borel ; Hélie Grebclot ; Guillaume de Monta- 
gnac ; etc. 


E. 803. (Carton.) — U pièces, parchemin ; 6 sceaux. 


1335-1358. — Ventes : d'une maison à Nontron par Guillaume de Grave 
à hier de Magnac ; — plaintes adressées au roi de France par Pierre 
Colombel, prévôt de Nontron, et plusieurs habitants de cette ville, au sujet 
des exactions du seigneur de Sully ; — enquête faite par le juge de la pré¬ 
vôté de Nontron touchant le péage de cette ville ; ^ aeensement d'une 
maison située à Nontron, accordé par le vicomte de Limoges à Pierre 
d'Ëstrade,* chapelain de Saint-Priest ; — affièvement d'une maison dans 
les faubourgs de Nontron, par Jean de Monbourchier, sénéchal de Limo¬ 
ges, à Geolfroi Du Bois. 


E. 804. (Carton.) — 9 pièces, parchemin. 


4367-1394. — Aeensement des droits de justice à Nontron par le vi¬ 
comte de Limoges à Gaillard de Lavergne, écuyer ; — arrentement d’une 
maison à Nontron par Hélie de Magnac à Pierre Agarin Mosnier ; — 
acquisition par Hier de Magnac des biens de Géraud Aymeri, de Nontron, 
confisqués par le vicomte de Limoges, à cause du meurtre d’Aymeri de 
Lobestourn ; — mandement du commissaire du Roi, Jean Chauveron, sei¬ 
gneur d’Azat et du Ris, pour faire lever sur la châtellenie de Nontron la 
somme de 120 francs d'or, part qui lui incombait dans l'imposition des 
10,000 francs assise sur les diocèses de Limoges et de Tulle, pour fournir 
à la dépense d'une garnison de 100 hommes d'armes et de 50 arbalétriers, 
qu’il était nécessaire d'établir devant le fort de Ventadour, afin d'empê¬ 
cher les sorties des routiers qui occupaient ce château, sous le comman¬ 
dement de Geoffroi Tête-Noire ; — reconnaissance faite par Pierre de 
Poperdut à Aymeri Alfanis pour la maison de Poperdut, située à Nontron ; 
— testament de Gui Paute, écuyer, de Nontron ; etc. 


E. 805 . (Carton.) — 12 pièces, parchemin; 8 pièces, papier. 


1408-1452. — Enquête dos officiers du vicomte de Limoges à Nontron, 
touchant la succession de Simonet Franc et le différend qui existait entre le 


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— 339 — 

vicomle de Limoges et le seigneur de Mareuil sur les usurpations de jus¬ 
tice commises par ce dernier ; — commission donnée par Charles d’Albret, 
connétable de France, à Peytoreau et à Bernard Panel pour lever dans l’ar- 
chipricuré de Noiitron les tailles votées par les Etats de Limousin ; — 
copie des lettres de Charles VI accordant aux habitants de la châtellenie 
de Nontron le privilège de n être soumis à la taille qu’une fois Tan ; -r- 
enquéte faite devant Siméon Montgon, juge de Nontron, entre Agnès 
Paute et Jean de Fayolle, touchant la succession de Gui Paute, chevalier ; 
— délai pour rendre l'hommage accordé par Jean de Bretagne, vicomte de 
Limoges, à Ivonnet de Saint-Laurent, seigneur de La Feuillade, pour les 
terres qu'il tenait dans la châtellenie de Nontron ; etc. 


E. 806. (Carton.) — 10 pièces, parchemin ; 15 pièces, papier. 


1460-1479. — Copie du testament de Pierre de La Cour, écuyer, faitepar 
ordre du juge de Nontron (une cote ancienne fait connaître que cct acte 
devait rester sans exécution, parce que le testateur était étranger) ; — 
enquête du procureur de Nontron contre Antoine Hélie, seigneur de Cou- 
longes, qui avait enfreint les sauvegardes accordées â Hélie de La Gre- 
lière ; — lettres d’ajournement décernées par Alain d’Albret, vicomte de 
Limoges, contre Perriuet Rousseau et Thibaut, son fils, pour produire 
les litres relatifs aux droits que ceux-ci prétendaient avoir sur plusieurs 
maisons situées à Nontron ; — enquête faite par le sénéchal de Limousin 
contre Thibaut Des Poyaulx, greffier de la baronnie de Nontron, accusé 
de faux ; déclaration de ce greffier contenant le détail des faux qu’il avait 
commis ; etc. 


E.807. (Carton.) — 8 pièces, parchemin; 15 pièces, papier; 3 sceaux. 


1480-1498. — Procédure faite devant le juge de Nontron entre le pro¬ 
cureur du vicomte de Limoges et Pierre Mériguet, Louis Hélie, Jean Thi- 
baud et Jean Liénard, sur la propriété de la forêt de Légurat, dans la ch⬠
tellenie de Nontron ; — enquête de Jean de Puyguyon, maître d’hétel 
d’Alain, sire d’Albret, touchant les malversations de François de Puysillon, 
lieutenant du juge de Nontron ; ~ arrêt du parlement de Bordeaux entre 
Alain d’Albrel, vicomte de Limoges, et Jean, vicomte de Rochechouart, 
touchant la propriété de la forêt d’Abjat, située dans la châtellenie de 
Nontron ; — enquête faite par François de Puysillon, lieutenant du juge de 


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— 340 — 

Non(i*on, contre Jean de La Porte, écuyer, et Tristan de La Porte, cheva¬ 
lier, accusés d*avoir ravagé le pays à la tête d*une troupe d'hommes 
armés. 


£. 808. (Houleau.) — Parchemin, longueur. 11" 50. 


1498. — Enquête faite devant le juge de Nontron par le procureur du 
vicomte de Limoges, au sujet des dégâts commis dans la forêt de Nontron ; 
— dépositions de : Jean de Puyguyon, lieutenant du vicomte de Limoges ; 
Jean Maltrot, notaire et greffier de Nontron ; Jean Terrade ; Léonard de 
Mons ; Simon Chabrol ; Héliot Espoir. 


E. 809. (Carton.) — 7 pièces, parchemin; 14 pièces, papier. 


1499. — Procès devant le parlement de Bordeaux entre Jean, vicomte 
de Rochechouart, et Jean, roi de Navarre, au sujet de la forêt d'Abjat, 
située dans la châtellenie de Nontron; —vente à réméré de la baronnie de 
Nontron par Alain d’Albret, administrateur des biens de son fils Jean, roi 
de Navarre, à Dauphin Pastoureau, seigneur du Breuil, pour 4,025 livres ; 
— mémoire adressé à Alain d’Albret par Jean de Puyguyon, son lieute¬ 
nant en Périgord et Limousin, sur les exactions commises par François de 
Puysillon dans l’office de lieutenant du juge de Nontron ; etc. 


E. 810. (Registre.) — In-4^, 68 feuillets, papier. 


XV®-XVI® siècle. — Ventes : de terres situées dans la châtellenie de 
Nontron par Alain d’Albret, vicomte de Limoges, à Dauphin Pastoureau, 
seigneur du Breuil ; — de droits seigneuriaux dans la châtellenie de Châ- 
leau-Chervix par Jean, roi de Navarre, à Christophe Bony, seigneur de La 
Vergne ; — des seigneuries de Saint-Martin-le-Peint et de Savignac, si¬ 
tuées dans la baronnie de Nontron, par le roi de Navarre à Dauphin Pas¬ 
toureau ; etc. 

E. 811. (Carton.) — 2 pièces, parchemin ; 26 pièces, papier; 1 sceau. 

1500-1517. — Note anonyme concernant les usurpations de justice com¬ 
mises dans la baronnie de Nontron par les vassaux du vicomte de 


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— 341 — 

Limoges; — rôle des avances faites par Jean de Puyguyon pour les 
procès du roi de Navarre relatifs aux forêts de Nontron ; — ratification 
par Jean, roi de Navarre, des ventes de terres faites par Alain d’Albrct, 
son père, à Dauphin Pastoureau dans la baronnie de Nontron ; — en¬ 
quête de Martial Rousseau, lieutenant du juge de Nontron, au sujet des 
violences commises par François de Puysillon contre des marchands 
étrangers venus à la foire de Nontron ; — hommage rendu à Antoine 
d’Estaing, évêque d’Angoulôme, par Charles de La Romagière, procureur 
d’Alain d’Albret pour la baronnie de Nontron ; etc. 


E. 812. (Carton.) — 23 pièces, parchemin; 8 pièces, papier ; 1 sceau. 


1520-1524. — Procuration donnée par Henri II, roi de Navarre, à 
Pierre de Biaix, licencié, et à Jean, baron d’Antin, sénéchal de Bigorre, 
pour rendre à l’évêque d’Angoulême l’hommage de la baronnie de Non¬ 
tron ; — procès soutenu devant le sénéchal de Périgord par Martial Ar¬ 
naud et Hélie Arnaud, marchands de Nontron, contre le roi de Navarre, 
au sujet d’une taxe perçue sur les tenanciers du moulin du vicomte de 
Limoges, appelé le Moulin vicomtal ; — reconnaissance de redevance 
foncière faite par Pierre de Masalabe, chapelier, à Hélie André, juge 
général de la vicomté de Limoges, et à Pierre Mosnier, seigneur de Pla- 
neaux, commissaires d’Alain d’Albret, pour les biens qu’il possédait à 
Nontron ; etc. 


E. 813. (Cahier.) — ln-4“, 20 feuillets, papier. 


1522. —Reconnaissances de redevances foncières dues au sire d’Albret, 
vicomte de Limoges, pour des biens possédés dans la ville de Nontron par : 
Jean de Mazerac, marchand ; Géraud Mazaud ; Jean Mallet ; Mérigot 
Léonard ; Jean Boyer, dit Ooulhon ; Jean de Lorge ; Pierre Vallade, dit 
Croquand ; Dauphin de La Coularie; Perelle et Marguerite de Vaulsalouze ; 
Pierre Lespey ; Colas Bertrand, dit Montléry ; Etienne Bourcy ; Pierre 
Chabrol ; Hélie Foucaud ; Pierre de La Roussie ; Jean Arbouneau ; Cathe¬ 
rine Roysson ; Jean de La Boussarie ; Pierre Bloys ; Jean Pastoureau, dit 
Tout-Bon ; Antoine Puysillon, prêtre ; Pierre de Labrousse ; Thony Riba- 
deaux ; Mathieu Villeriaud, prêtre ; Guinot Marquet ; Jean Camaing, li¬ 
cencié; Léonard Boubeau ; Bernard Ma rot ; François de Poulhac; Jean 
Taudin, prêtre ; Hélie de La Concilie; Pierre Veyniel; Martial Choumeau; 
Aimcri Roy ; etc. 


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E. 8U. (Registre.)—In-4*, H3 feuillets, papier. 


1522-1524. — Reconnaissances de redevances foncières dues au vi¬ 
comte de Limoges par les habitants de Nontron : Guillaume Le Reclus, 
marchand ; Etienne Thène ; Pierre de Persès ; Malhurin Peyrot ; Giron 
Grellière ; Mérigot Boyer ; Jean de Puyrenier ; Guillaume Mestayer ; Jean 
de Laige ; Jean Aucousturier ; Micheau de Manzac ; Jean de Vaulx, prêtre ; 
Jean Bonicaud ; Penot Chabaneaulx ; Jean Mallet ; Penot Jean, dit Du Bois 
de Montflayon ; Guillaume Doignaton, prêtre ; Jean Faure, dit Bailhot ; 
Pasquet de Puypelat ; Géraud de Lagarde ; Marguerite d'Arfeuilhe ; Ma- 
thieu de Villerane ; Jean Droin ; Jean Jarretous ; Guillaume Chapeyrous ; 
Jean Fourichon ; etc. 


E. 815. (Cahier.) — In-4% 39 feuillets, papier. 

1524. — Reconnaissances de redevances foncières dues au vicomte de 
Limoges par les habitants de Nontron : Jean Deyriaud ; Léonard Dongei- 
ras ; Jean Faure, dit Senete ; Jean Du Maslaiilhie ; Jean de Fouchcrias ; 
Pierre Groulier ; Marguerite Mourelle ; Vincent Mosnier ; François Moys- 
san; Jean Pommeraii ; Jacques Merlangou ; Pierre de Fontieyras ; Etienne 
Bonnamour ; Pierre Arnaud, dit Bézard ; Alain Roux ; Forton Fouryen, 
seigneur de Bélussières ; Janol Mazeau ; Pierre Massonnauld ; Jean Mos¬ 
nier, dit Potèlre ; François Aupic ; Phelipon Ausard ; Jean Deysenier ; etc. 


E. 810. (Carton.) — 8 pièces, parchemin ; 47 pièces, papie r. 

1532-1537. — Enquête faite par Bayet, greffier de la juridiction de Non¬ 
tron, à la requête de Hélie Brachet, au sujet de l'assassinat de Petit-Jean 
Brachet, son frère;— dénombrement des biens tenus à hommage du roi 
de Navarre, vicomte de Limoges, dans la baronnie de Nontron par Joachim 
Coaan ; — inventaire des pièces produites devant le sénéchal de Péri¬ 
gord par le procureur du vicomte de Limoges dans le procès contre le 
procureur du Roi, au sujet de la forêt de Nontron ; etc. 


E. 817. (Plan.) — 1 pièce, papier. 


XV* siècle. ~ Plan de la forêt de Nontron. 


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— 343 ^ 


E. 818. (Carton.) — 11 pièces, parchemin; 31 pièces, papier. 


1537-1584. — Vente de la baronnie de Nonlron par Jeanne, reine de 
Navarre, à Jean de Carapignac, seigneur de Beaumont, et à Marguerite et 
Jeanne de Campignac, ses sœurs ; — lettres relatives à la réformaliofi du 
domaine du roi de Navarre dans la vicomté de Limoges, adressées à Jean 
de Personne, commissaire de ce prince à Nontron et juge d’Ayen, par : 
de Puyrénier ; Hélie Mathieu ; de La Valade ; de Paradol ; de Saint- 
Mathieu ; etc. 


E. 819. (Cahier.) — In-4«, 73 feuillets, papier. 


1583. — Investitures de terres faites dans la baronnie de Nontron par 
Jean de Personne, juge d’Ayen, commissaire du roi de Navarre, en 
faveur de : Thibaut et Jean Reclus ; François Fonreaii ; Jean Bourcier : Léo¬ 
nard Vallade ; Bernard Palher ; Peyronne La Roussie ; les enfants de Jean 
Mercier, dit Canard ; Bernard Boyer ; Jean Babayou ; Etienne Velliquet ; 
Jehanot Laud; Pierre Chazaud ; Jean Salamon ; Léonard Rastineau ; Jean 
Des Eymeris ; Héliol Mayssaud; Aymar de Mons ; Pierre Rougier; Jean 
Seigniac ; Jean Le Plin ; Pierre-Jean Allecendre ; Léonard Aguard ; 
Mathieu Salard ; Etienne Thomas ; Jeanne Lanaud ; Jean de Monsalhard; 
Antoine Noble ; Pierre Vielhemar ; Léonard Claverie ; Pierre Chapeyrou ; 
Catherine Thenène, veuve d’Etienne Camaing, seigneur de La Poge ; 
Etienne Jean, dit Morquand ; Jean de Mondou ; Thony Verdou ; Pierre Le 
Rousseau ; Jean Joubert; François Marsallot, dit Pinquel ; Hélie du Double ; 
Jean Legroin, dit Ags ; Peyrot d’Eysignac ; François Servand; Jean de 
Monteilh; etc. 


E. 820. (Cahier.) — In-4®, 31 feuillets, papier. 


1583. — Déclarations faites devant Jean de Personne, juge d’Ayen, 
commissaire du roi de Navarre, par les habitants de Nontron qui refusaient 
de reconnaître ce prince comme seigneur foncier : Marsaud Picquet ; 
Etienne Mathieu; Jean Verdier; Pierre Florenson ; Pierre de Laplaigne; 
Pierre de Guerre; Bernard Bouyer; Jean Tamigier; Jean Roy ; Léonard 
l’omicrs; Pierre Gaultier; Gaspard Thévenet, notaire; Joseph Fonreau ; 


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— 344 — 

Bernard Chapeyron; Jean Fauty ; Simon Garry; Jean Rougier; Mathieu 
Perry ; Léonard Moureau ; François Malaret ; Biaise de Nozérac ; Pierre et 
Mathurin Aupin; Pierre Deschamps ; Jean de Traffoureau ; Jean d'Eguiza- 
ble, chirurgien ; Penol Armurier ; etc. 


E. 8âl. (Carton.) 10 pièces, parchemin ; 6 pièces, papier ; 3 sceaux. 

1272-1473. — Ventes de rentes assises à Nontronneau par Hélie de Vieilh 
à Hélie et Adhémar de Magnac, prêtres ; — hommage rendu à Alain d'Al- 
bret par Jean de La Tour pour le fief de Noset ; — ventes de rentes assises 
dans la paroisse de Notre-Dame-de-Perdoux par Pierre Du Salambre et 
Armengarde, sa femme, à Hélie VH Talleyrand, comte de Périgord ; — 
donation de terres, situées dans la paroisse de Notre-Dame-de-Perdoux, 
par Marie Bru let, fille de Guillaume Brunet, au même comte ; — dona¬ 
tion de nie d'Oléron faite par Philippe de Valois à Foulques de Matas, 
seigneur de Royan, qui est substitué aux droits de Louis d’Espagne ; — 
entérinement par la Chambre des Comptes de Paris de lettres de Louis XI 
donnant à André de Villequier, son chambellan, les seigneuries d’Oléron 
et Maremne, confisquées au préjudice de Jacques de Pons, chevalier ; — 
acensements de domaines situés dans la paroisse de Pagéas, par Jean 
de Bretagne, vicomte de Limoges, à Jacques et Joseph de Viode ; — do¬ 
nation de la seigneurie de Pellegrue par Alain d’Albret, comte de 
Périgord, à Jean d’Albret, seigneur d’Orval ; etc. 


E. 822. (Carton.) — 10 pièces, parchemin ; 4 pièces, papier ; 6 sceaux- 


1226-1317. — Lettres d’Archambaud I", comte de Périgord, accordant à 
Hier, Hélie et Pierre de Périgueux divers droits seigneuriaux sur les habi¬ 
tants de Saint-Front de Périgueux ; — sentences arbitrales rendues : par 
Pierre, évêque de Périgueux, entre Hélie VI, comte de Périgord, et les 
consuls de Saint-Front de Périgueux, touchant les droits de juridiction; — par 
Philippe de Grandchamp, bailli de Berry, et Guillaume de Malemonl, bailli 
de Périgord, commissaires du roi de France, entre Hélie VI, comte de 
Périgord, et le Chapitre de Saint-Front de Périgueux, au sujet delà justice 
de ce lieu;— vidimus des lettres de saint Louis accordant au Chapitre 
de Saint-Front de Périgueux la moitié de la justice de cette ville ; — 
arbitrage prononcé par Renault de Mareuil, archidiacre de Périgueux ; 
GeofFroi, abbé de Saint-Astier ; Pierre d’Armagnac et Pierre Lauderaar» 
- urgeois de Saint-Front de Périgueux, sur les diftérends élevés entre Ar- 


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cbambaud H, comte de Périgord, et les habitants de Saint-Front de Pé- 
rigueux, touchant le droit de battre monnaie ; — Arcliambaud II, comte 
de Périgord, et les consuls de Périgueux choisissent comme arbitres de 
leurs différends : Itier de Sauzel, chevalier ; Arnaud de La Roche, écuyer ; 
Etienne d’Armagnac et Etienne de Jovenals ; — fondation d’un obit par le 
Chapitre de Saint-Front en faveur d’Archambaud II, comte de Périgord. 


E. 823. (Carton.) — 5 pièces, parchemin ; 1 pièce, papier. 

1286-1293. — Accord entre Archambaud II, comte de Périgord, et les 
consuls de Périgueux au sujet de la juridiction de Saint-Front, par lequel 
les consuls s’engagent à payer au comte une rente annuelle de 4 0 livres et 
un marbotin d’or ; — hommages rendus à Archambaud II, comte de Péri¬ 
gord, par : Foulques de Clarens, chevalier, pour ce qu’il tenait dans la 
ville de Saint-Front ; Arnaud Artous, pour la dime de Saint-Laurent de 
Prador ; Giraude, prieure du Mas-Robert, pour les biens qu’elle possédait 
à Gurçon, paroisse Saint-Rémy ; Arsius Maurel; — lettres de Philippe le 
Bel réglant les contestations relatives à la juridiction entre les habitants de 
Saint-Front de Périgueux et le Chapitre de cette ville; — transaction entre 
Archambaud II, comte de Périgord, et les consuls de Saint-Front de Pé¬ 
rigueux, attribuant la justice de Saint-Front à ces derniers. 


E. 824. (Roiilfau.) — Parchemin, longueur 4 mètres. 

1305.— Enquête faite par Jean de L’Hôpital, clerc du roi de France, et 
André Le Roux, chanoine de Saint-Front de Périgueux, commissaires du 
Roi, à la requête d’Archambaud et de Boson, fils d'Archambaud H, comte 
de Périgord, touchant les devoirs seigneuriaux et les rentes que ceux-ci 
prétendaient exiger des habitants de Saint-Front de Périgueux. 


E. 825. (Cahier.) — In-4", 19 feuillets, papier. 
1305. — Copie de l’article précédent faite auxviii? siècle. 


E. 826 (Carton.) — 16 pièces, parchemin ; 5 pièces, papier ; 1 sceau. 

1317-1349. — Rachat pour 600 livres par Archambaud III, comte de 
Périgord, d’Auger de Campagne, maire, et des consuls de Saint-Front de 


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- 346 — 

Périgiieux, d’une rente de 40 livres qui leur avait été vendue par le comte 
Hélie VII ; — donation des droits appartenant au roi de France à Saint- 
Front de Périgueux, par Philippe le Long en faveur d'Archambaud III, 
comte de Périgord ; — lettres de Philippe de Valois au sénéchal de Péri¬ 
gord, pour maintenir le comte dans le droit de percevoir une taxe sur les 
marchandises vendues à Saint-Front de Périgueux ; — commissions don¬ 
nées par Philippe de Valois : à Pierre Combes, juge royal de Bergerac, 
pour mettre le comte de Périgord en possession des droits qui lui avaient 
été assignés à Périgueux et à L'Isle ; — à Jean, évêque de Beauvais, lieu¬ 
tenant du Roi en Guienne, pour entendre Roger-Bernard, comte de Péri¬ 
gord, et les consuls de Saint-Front de Périgueux etdeL’Isle, au sujet d’une 
assignation de rente donnée au comte sur ces villes ; ^ délégation donnée 
par l’évêque de Beauvais à Hélie La Bruyère, conseiller du Roi, pour faire 
cette enquête ; — ratification par Philippe de Valois des assignations de 
rentes à prendre à Périgueux, accordées à Roger-Bernard, comte de Péri¬ 
gord, en compensation de la seigneurie de Bergerac, mise sous la main du 
Roi ; — bulle du pape Clément VI confirmant la fondation d’une cha¬ 
pellenie par le cardinal Talleyrand de Périgord dans l’église de Saint- 
Front de Périgueux. 


E. 827. (Carton.) — 5 pièces, parchemin; 1 pièce, papier ; 1 sceau. 


1353-1361. — Cession faite par Roger-Bernard, comte de Périgord, aux 
consuls de Périgueux, de la moitié de la juridiction de ce lieu, qui était 
partagée entre lui et le Chapitre de Saint-Front ; — lettres de Charles, 
dauphin, donnant au cardinal Talleyrand de Périgord la ville de Périgueux 
pour le récompenser d’avoir chassé les ennemis du Périgord. 


E. 828. (Carton.) — 12 pièces, parchemin; 6 pièces, papier. 


1366-1493. — Remontrances adressées à la Chambre des Comptes de 
Paris par le procureur du comte de Périgord pour s’opposer au pariage que 
la ville de Périgueux voulait faire avec le roi de France ; — quittance don¬ 
née par les Frères-Prêcheurs de Périgueux à Archarabaud IV, comte de 
Périgord, pour 250 livres provenant de legs faits par ses prédécesseurs ; — 
hommages rendus au comte Archambaud IV par Déa de Serelhac, veuve 
de Pierre Faur, et Boniface Faur, son fils, pour les biens qu’ils possédaient 
à Périgueux ; - appel adressé au pape Eugène IV par Jean de Bretagne, 


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seigneur de Laigle, contre une sentence que Tofficial de Périgueux avait 
prononcée contre lui pour avoir frappé et emprisonné un clerc ; — procès 
entre le Chapitre de Saint-Front de Périgueux et les consuls de cette ville, 
touchant un droit que les chanoines voulaient percevoir sur les marchan¬ 
dises ; — répartition faite par les élus de Périgord sur les diocèses de 
Périgueux et de Sarlat d’une somme de 1,000 livres accordée à Françoise 
de Bretagne, comtesse de Périgord, par les Etats de ce pays ; — vente 
de la moitié de la juridiction de Périgueux par le Chapitre de Sainl-F ront, 
à Alain d'Albret, comte de Périgord. 


E. 829. (Cahier.) — In-folio, 3 feuillets, papier. 


XVI* siècle. — Montre militaire des habitants du Pariage de Saint-Front 
de Périgueux faite par Jean de Ladouze, commissaire d’Alain d’Albrct, 
comte de Périgord : Jean de Bère, seigneur de Lavaur ; Hélie Bibia; Jean 
de La Roche ; Hélie Albrard ; Pierre Faure ; Antoine de Lavie ; Arnaud 
Nadal ; Giraud de Chantegrel ; Hélie Des Maisons ; Hélie du Teulé ; Mar¬ 
tial de Pueynaud ; Pierre Parroti ; Jean de Montmège ; Antoine de Com- 
beus; Jean de Vernueilh ; Guillaume Du Chastanel; Jean de La Javerne : 
Léonard de Grandrieu ; Guillaume de Nègrefon ; etc. 


E. 830. (Carton.) — 3 pièces, parchemin ; 21 pièces, papier. 


1500. — Procès devant le sénéchal de Périgord, entre Alain d’Albret, 
comte de Périgord, et le Chapitre de Saint-Front de Périgueux, touchant 
la juridiction de cette ville ; — questions posées aux chanoines pour la 
recherche des titres relatifs à la justice de Périgueux ; — dépositions de 
Jean de Montardit, seigneur de Faure, chanoine ; Pierre Faure, grand ar¬ 
chidiacre ; Jacques Des Prés, archidiacre de La Double ; Louis de Gui- 
rande, bachelier en droit ; Foulcaud Teulier, archiprôtre de Pilhac ; 
Antoine Parni, curé de Sainte-Alvère ; Archambaud de Montouson, curé de 
Rouffignac ; Jean Tricard, archiprôtre de Montanceix ; Jean Thibaut le 
jeune, licencié ; Antoine Charron, notaire et syndic du Chapitre ; Hélie de 
Landric, curé de Chignac ; Pierre Boussaut, receveur du Chapitre ; Ray¬ 
mond Lambert, marchand de Périgueux; Jean Thibaut, archidiacre de 
Bergerac ; Jean Robert, curé de Saint-Martin ; Pierre Clément, secrétaire 
du Chapitre ; Jean de Leymarie, bachelier en droit ; Bertrand Clément, 
prêtre; Hélie de Laveyssière, bourgeois de Périgueux; Hélie de Mon- 


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— 348 — 

bouchier ; Jean Fauron, notaire; Poncet de Chaumont, chanoine d*Au- 
beterre ; Guillaume Chaloupin, licencié ; Pierre Aubarbier, curé de La 
Crople et du Breuil ; Dousset Baron , notaire ; Pierre Colombier ; Etienne 
Grasset ; Raymond Gentil ; Pierre de Bosemory ; Pierre de Brosse, chanoi¬ 
nes de Saint-Front de Périgueux (en marge des dépositions se trouvent 
des notes du procureur d'Alain d'Albret : « malice d'un bcencié qui ne sait 
pas distinguer un vidimus d'un original; ignorance crasse; paroles 
brocardiques ») ; etc. 


E. 831. (Carton.) ^ 11 pièces, parchemin ; 16 pièces, papier ; 1 sceau. 


1501-1334. — Mémoire rédigé par Gominel, procureur à Périgueux, 
touchant le partage de la juridiction de cette ville entre le comte de 
Périgord et le Chapitre de Saint-Front; — présentation de Jean Arnaud, 
écolier de Toulouse, à une prébende de l’église de Saint-Front de Péri- 
gueux par Alain d’Albret, comte de Périgord ; — résignations de prében¬ 
des, fondées dans l'église de Saint-Front de Périgueux faites entre les 
mains d’Alain d’Albret par Bernard Duval, Pierre Chovin et Jean Des 
Assises, prêtres ; etc. 


E. 832. (Cahier.) — In-folio, 12 feuillets, papier. 


1540-1541. — Rôle des hommages rendus au roi de Navarre devant le 
sénéchal de Périgueux par : les seigneurs de Longue-Barrière ; de Bruzac ; 
la prieure de Saint-Pardoux-la-Rivière ; Guillaume Coutand ; Hélie de 
Lagear, conseiller ; M. de Mavaleys ; le seigneur de Teyssières ; Anne de 
La Porte de L’Isle ; Jean de La Crople ; Gautier de Badefol ; Pierre 
Pailhet ; Hélie Gentil, prévôt de Sainl-Yrieix ; Yrieix Gentil, curé de Saint- 
Sulpice ; le seigneur de Mayac ; madame de Puyagut; Martial et Jean 
Garreaulx ; Hélie André ; Amanieu de Marquessac; Pierre Joubert, écuyer 
d’Excideuil ; Pierre Pasquet ; Pierre Combalot, seigneur de Vaulx ; Tricard 
Rognac ; Pierre Bonnal, seigneur d’Allemans; Louis Du Reth; Aymar Rey, 
coseigneur de Mayac; Jean Brun, seigneur de La Valade; Jeanne de Beau- 
puy, dame de La Tour-du-Bosc ; Jean et Louis de Puysillon ; Jean de 
Saint-Laurent, seigneur de La Feuillade ; Lioncel de L’Isle ; Antoine de 
Prageles; Pierre de La Place, d’Angouléme ; Jean de Gontaut, baron de 
Biron ; Antoine de Beaulieu ; Jean de La Salmonie ; Jacques de Beynac ; 
Françoise de La Tour, tutrice de Gabriel de Beynac; Jean de Coraraarque ; 
Geoffroy de Beynac ; la dame de Coumont, pour la seigneurie de Castel ; 


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— 349 - 

Annet de Saint-Gilles; Raymond de Cazanac ; François Robert; Marqnèze 
de Pélisses ; Pierre Roux ; etc. 


E. B33. (Carton.) — 57 pièces, parchemin ; 15 pièces, papier ; 2 sceaux. 

1314-1523. — Reconnaissances de redevances foncières dues par les 
habitants de Peyssac au vicomte de Limoges ; — acensement de terre à 
Peyssac, fait par Pierre de Quoytelles, receveur du vicomte de Limo¬ 
ges, en faveur d’Etienne de Ségonzac, qui se reconnaît serf du vicomte ; 
— rôle des rentes appartenant au vicomte de Limoges dans la paroisse de 
Peyssac ; — hommage rendu par Héliol de Peyssac h Jean de Bretagne, 
vicomte de Limoges ; — vente de renies assises sur les paroisses de Peyssac 
et Sainl-Éloi, par Antoine de La Roche-Dragon à Jean de Bretagne, vi¬ 
comte de Limoges ; — enquête faite par Yrieix Du Bois, seigneur des 
Champs, juge de Peyssac, au sujet du bois de La Rotidie, situé à Peyssac, 
dont les officiers du vicomte de Limoges voulaient s’emparer au préjudice 
de Pierre Blanc et de Jean Lavcrgne ; — hommage rendu à Alain d'Albret, 
vicomte de Limoges, par Rampnaudde Gaing, écuyer, pour les biens qu’il 
possédait à Peyssac ; — donation de terres situées à Peyssac, faite d’après 
l’avis de Poncet, seigneur de Marquessac, capitaine d’Ans, par Antoinette 
de Montfrebœuf, dame de Peyssac et de La Borie, à Jean de Pompadour, 
seigneur de Château-Bouché ; etc. 


E. 834. (Rouleau.) — Papier, longueur 4“75. 

1457i — Enquête faite par Pierre Du Bois, juge de Peyssac, sur les dis¬ 
cussions élevées entre Martin Lacoste, receveur de Marguerite de Chauvi- 
gny, vicomtesse de Limoges, et Pierre La Veyssière et Jean Fournier, qui 
se plaignaient des tailles que leur avait imposées la vicomtesse ; — 
dépositions des témoins, produits par ces derniers : Jean de La Brosse; 
Guillaume de Cramarigucs ; Jean de Maye; Jean Oudebert ; Jeannis- 
son Cousle; Héliot Des Champs, sergent; Pierre de Lanau ; Pierre du 
Chastanet-Belengard ; Parrot Des Monts; Adam Fournier ; Adhémar Restier ; 
Pierre Guilhem de Betz. 


E. 835. (Cahier.) — In-4®, 39 feuillets, papier. 

1458. — Suite de renquête mentionnée à l’article précédent; dépo¬ 
sitions des témoins produits par Marguerite dfi Chauvigny, vicomtesse de 


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— 350 - 

Limoges : Pierre Bissareu; Guillaume Maricnne ; Guillaume Lascoux ; 
Pierre Monet ; Jean Parent ; Pierre Tiramon ; Bardin Breuil ; Jean Ran> 
connet, chapelain de Fallac; Jean Savignac; Penin Audrand ; Gonin 
Marchand ; Pierre Amont, dit Chantusseau ; Jean Du Puy ; Jean de 
Las Joncas; Jean Chapon; Jean Gauthier, notaire d'Excideuil; Jean 
Personne, notaire de Saint-Yrieix ; Jean Grangier ; etc. 

Pour extrait : 

Perd. ViLLEPELET. 

(La fin prochainement,) 


VAR I A. 


M. Jean Laumônier, E$sai sur Vhistoire ethnologique des races 
préhistoriques de la France (1). 


Les études ethnologiques, tout importantes qu'elles soient, ne sont le par¬ 
tage que d’un petit nombre de savants. Loin d’offrir l’attrait des recher¬ 
ches archéologiques, elles présentent, en effet, au premier abord, une 
certaine aridité, et exigent en outre des connaissances spéciales d’anatomie 
que malheureusement la plupart des adeptes de l'archéologie préhistorique 
se soucient peu d’acquérir. 

En résumant en quelques pages les travaux publiés depuis un quart de 
siècle sur les races primitives de la France et de l’Europe occidentale, M. 
Laumônier a donc fait une œuvre extrêmement utile. 

Si nous différons avec lui de sentiment sur quelques points, nous som¬ 
mes heureux, du moins, de le voir se déclarer hautement monogéniste, et 
ne pouvons que rendre justice à la clarté et à la précision de son mé¬ 
moire. 

Parmi les hommes qui ont peuplé l'Europe occidentale pendant l’époque 


(1) Bulletins de la Société des Antiquaires de P ouest, année 1879, pag. 619 à 5f0. 


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— 351 - 

quaternaire ou paléolithique, on reconnaît communément aujourd'hui trois 
races. Avec M. Laumônier, nous en indiquerons les caractères anatomi¬ 
ques principaux et l'habitat. 

1® Race de Canstadt. — C’est à cette race qu'appartiennent le crâne cé¬ 
lèbre de Néanderthal et la mâchoire de la Naulette. 

Front très-oblique, fuyant rapidement en arrière et laissant à découvert 
la région sus-orbitaire, ce qui fait ressortir encore davantage le volume 
considérable des arcades sourcilières. Région frontale très-réduite ; au con¬ 
traire, la partie occipitale faisant une énorme saillie. 

La mâchoire de la Naulette est particulièrement remarquable par l'ab¬ 
sence de saillie mentonnière, de l'apophyse géni. 

La race de Canstadt, la plus ancienne des races quaternaires, occupait 
les bassins du Rhin et de la Seine, et s’étendait peut-être, nous dit M. 
Laumônier, jusqu'en Norwége, dans l'Italie centrale et la Bohème. 

2® Race de Cro-Magnon. — Les crânes bien connus d'Ëngis et de Bru- 
niquel se rapportent à ce type. 

Taille élevée, arcades sourcilières proéminentes, front élevé, apophyse 
géni convenablement développée, incisives verticales ; région nasale longue 
et étroite, revêtant la forme Icptorinienne commune à toutes les races indo¬ 
germaniques. 

« Celle race semble s’êlre beaucoup moins étendue dans le Nord et à 
l’Est que celle de Canstadt ; elle a probablement peuplé une partie de l’I¬ 
talie méridionale, la France et la Belgique. On a même rencontré de ses 
débris parmi les crânes basques deZaraus, recueillis par MM. Broca et Ve- 
lasco, dans les tombes mégalithiques de l’Afrique explorées par le général 
Faidherbe, dans les tribus kabyles et surtout parmi les Guanches des Ca¬ 
naries. Mais leur point de plus grand développement a été le sud-ouest de 
la France. » 

3® Race de Solutré. — Il convient de rapporter à cette race à laquelle se 
rattachent les crânes de Grenelle et de la Truchère, celle dite de Furfooz, 
rencontrée par M. Dupont dans les cavernes de la Lesse. 

Taille petite. Os longs à peu près constitués comme ceux des Français 
actuels. La seule particularité qu'il importe de signaler est la fréquence de 
la perforation olécranienne de l'humérus. 

Jusqu'à ce moment, tous les habitants de notre sol présentaient une doli- 
cocéphalie très-prononcée. Ces hommes nouveaux, au contraire, sont bra¬ 
chycéphales. 

Cetle race, venue de l'Est, car elle a semé de ses débris la vallée du Da¬ 
nube, habitait principalement le Hainaul, les Ardennes et les contrées du 
Nord. 

Ces trois races que M. Laumônier désigne sous le nom de fossilesj se 


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— 352 — 

sont succédé en Fiance à Tépoque paléolithique. Dans Tépoque néolithique 
ou de la pierre polie, notre auteur distingue trois périodes. 

« La première est caractérisée par les kjoekkenmoeddings des pécheurs 
de la Baltique ; le type laponoïde (ou solutréen), au lieu de disparaître, ne 
fait qu'augmenter en puissance en peuplant tout le nord de TËurope. 

• La seconde voit se produire l'immigration d'une race probablement 
dolicocéphale, qui, venue d’Orient, importe avec elleTusage d'misevelir les 
morts dans les dolmens et d'élever des monuments pour perpétuer la mé¬ 
moire des événements remarquables. 

» Enfin, la troisième, presque contemporaine du peuple des dolmens, 
dans le midi de la France, est caractérisée par l'apparition d’émigrants sé¬ 
mitiques, qui traversent l'Italie, la Suisse, et se répandent dans l'Europe 
centrale et occidentale. Ce peuple, duquel procèdent les Suisses actuels, 
est remarquable par l'habitude de construire sur les lacs et dans les plai¬ 
nes marécageuses, des habitations sur pilotis. 

> C'est au moment où la civilisation des dolmens et celle des cités la¬ 
custres de la pierre polie sont dans leur plus grand éclat que commencent 
les grandes invasions brachycéphales [des Aryas]. Elles se font vraisembla¬ 
blement par deux courants, l'un au-dessus, l'autre au-dessous du massif 
alpin, traversent la France et, en se croisant avec les populations qui oc¬ 
cupaient par avance le sol de notre patrie, donnent naissance à ce type 
celte duquel nous sommes descendus. « 


M. H. 


Diuje planêhei lithographiée» accompagnent cctle livraùon. — La repréeente U Bénitier 
de l‘igli»e de Payzac de Lanouaille; — la 2», diur Piertet tumulaire» trouvée» à Payzzr et à 
Dj»»ac. 


Vu : 


Le Secrétaire-Oénéral, 


Ferd. VILLEPELBT. 


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— 353 — 


SÉANCES MENSUELLES 

DE LA 

SOCIÉTÉ fflSTORIQUE ÉT ARCHÉOLOGIQUE DU PÉRIGORD. 

Séance du jeudi S août 4880. 


Présidenoe de M. le docteur GALT 


La séance est ouverte à midi et demi, dans la salle ordi¬ 
naire. 

Sont présents : MM. de Froidefond, le marquis de Fayolle, 
de Roumejoux, le vicomte de Lestrade, le marquis d’Abzac 
de La Douze, Bleynie, l’abbé Goyhenèche, Michel Hardy, le 
chanoine Labat, le baron de La Batut, le comte Charles de 
Larmandie, Albert Pistre et Villepelet. 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et 
approuvé. 

M. LE Président annonce la mort de notre confrère M. le 
colonel du Vignaud, de Nontron, dont les journaux ont 
rappelé ces jours-ci la belle conduite dans des circonstances 
difiiciles. Il s’intéressait à nos études et il est venu à nous un 
des premiers pour les encourager. L’un de nos confrères de 
Nontron sera prié de consacrer une notice à sa mémoire. 

Cette nouvelle est accueillie par de sympathiques regrets. 

La bibliothèque de la Société a reçu depuis la précédente 
réunion : 

Les Mémoires de la Société archéologique d/u midi de la 
France, tôme XII, 1™ et 2» livraisons, in-4*, Toulouse, 1880; 

La Revue des langues romanes, 3« série, tome III, n® 4-6, 
avril-juin 1880, contenant un article bibliographique de M. 
Chabaneau sur la thèse de notre confrère M. Léon Clédat, Du 
rôle historique de B&rt/rand de Bom ; 

Ton TIl. — f lîTTaifOD. — S*pt«mbre-Oetobr«inv, 23 


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— 354 — 

Le Bulletin de la Société départementale d’archéologie et de 
statistique de la Drôme, année 1880, 54“* livraison ; 

Le Bulletin de la Société philomathique vosgienne, 5"* année 
1879-80, deux livraisons in-8% St-Dié, 1880 ; 

Le Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, année 
1880, n® 1 ; 

Les Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, 
tome XXXV, in-8®, Angers, 1880; 

Les Bulletins de la Société des Antiquaires de l’Ouest, premier 
trimestre de 1880, renfermant un mémoire instructif de 
M*' Barbier de Montault sur L’Autel mérovingien de Vouneuil- 
sous-Biard, du vu* siècle ; 

Le Bulletin de la Société archéologique et historique du Li¬ 
mousin, tome XXVII, l” et â“* livraisons, contenant une inté¬ 
ressante étude de M. Guibert sur Les confréries de pénitents en 
p'rance et notamment dans le diocèse de Limoges, et un savant 
mémoire de M. le chanoine Arbellot sur les Origines chrétien¬ 
nes de la Gaule ; 

Le 1" fascicule du tome VI de la Société archéologique de 
Bordeaux, in-8®, 1879 ; 

Le Bulletin de la Société des Etudes du Lot, tome VI, 1" fas¬ 
cicule, con^nantle testament de Nicolas de Sevin, qui, après 
avoir été évêque de Sarlat et coadjuteur du célèbre Alain de 
Solminihac, dirigea le diocèse de Cahors pendant dix-huit 
ans, de 1660 à 1669 ; 

Le Bulletin de la Société historique et archéologique de la 
Corrèze, de Brive, tome II, 3® livraison, avril-juin 1880; 

Le Giomale araldico de l’Académie de Pise, n® de juin 
1880 ; 

De M. Ivan de Valbrune, deux numéros des Ephôméridet de 
Périgueux, mars-avril et mai-juin 1880; 

De M. Albert de Massougnes, Les Jésuites à Angouiême, 
étude historique, in-8®, Angouiême, 1880. 

Des remerclments sont exprimés aux donateurs. 

M. LE Président informe la Société que, par arrêté du 27 
juillet dernier, M. le Ministre de l’Instruction publique et des 
Beaux-Arts lui a attribué pour cette année une allocation de 
400 francs. Il nous mande qu’il a été heureux d’encourager 


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— 355 — 

ainsi les travaux de notre compagnie et de lui donner un 
nouveau témoignage de son intérêt. — M. le Secrétaire géné¬ 
ral est chargé de se faire auprès de M. le Ministre l’interprète 
de la gratitude de la Société. 

M. le directeur de la Société française d’arch^Iogie, à 
Tours, réclame plusieurs numéros du Bulletin qui ne lui sont 
pas arrivés, etM. le Président de la Société archéologique de 
Tarn-et-Garonne demande qu’on fasse remonter aussi haut 
que possible l’échange des Bulletins de nos deux Sociétés. Lés 
deux lettres seront remisesàM. le trésorier-bibliothécaire qui 
sera prié d’y donner satisfaction dans là mèsürëdu possible. 

M. Albert Pistre, élu membre titulaire dans la dernière 
séance, remercie la Société de l’avoir admiis dans ses rangs. 

M. LE Secrétaire général pense que l’assemblée appren¬ 
dra avec plaisir que trois de nos confrères viennent d’être 
récompensés pour des travaux périgourdins. Notre laborieux 
vice-président, M. Philippe de Bosredon, vient d'obtenir la 
Première Mention au concours des ouvrages sur les antiqui¬ 
tés nationales, à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettrés, 
pour son précieux volume de la Sigillographie du Périgord 
que nous connaissons tous ; et d’autre par^ notre honorable 
confrère, M. Marcel Deslignières, architecte à Paris, en éolla- 
boration avec M. Paul Levicomté, architecte, notre confrère 
également, a aussi obtenu récemment une Médaille de 2* classe 
pour les dessins qu’il avait exposés au Salon de Paris dé cette 
année, représentant les maisons du vieuÉ Périgueux. 

La Société félicite nos trois confrères de leurs succès. 

M. Michel Hardy présente ensuite â rassemblée trois 
bouts de traits ou javelots en féÉ de très-grande dimension, 
trouvés, au mois de mars dernier^ à Périgueux, dans lé ïit de 
la rivière de l’Isle, au-dessous du mohlî'n de Saînle-Claîre. 

Deux de ces traits sont réunis en un faisceau et soudés in¬ 
timement l’un avec l’autre, par suite de l’oxydation du métal. 
Ce faisceau, d’une longueur totale de 66 céntimètres, pèsô 
5 kilogr. 900 grammes. En défalquant de cette' quantité un 
kilogramme, pour le poids des cailloux etdu sabié adhérents 
au fer, on trouve que le poids réel de chaque bout de trait 
était d’environ 2 kilogY. 450 éi’éinmes. 


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— 356 — 

Le troisième javelot, long de 54 centimètres, pèse 2 kilog. 
680 grammes. Son carreau terminal, plus fort que les deux 
autres, a 21 centimètres de longueur, sur 105 millimètres dans 
sa plus grande largeur. 

Ces trois javelots ont leurs carreaux absolument plats sur 
une face et légèrement bombés sur l’autre. D’autre part, leur 
tige est aplatie, n’ayant que 15 millimètres d’épaisseur sur 30 
de largeur. Le poids excessif de ces traits, remarque M. Mi¬ 
chel Hardy, ne permet pas de supposer qu’ils aient pu être 
tenus ou lancés à la main. Ils étaient donc mis en mouve> 
ment à l’aide d’une machine de guerre. La disposition d’une 
de leurs faces, droite comme pour mieux glisser sur un 
plan conducteur, le prouve d’ailleurs surabondamment. 

Ne trouvant pas d’armes semblables dans la balistique du 
moyen-âge, M. Michel Hardy se croit en droit de conclure 
que les traits de la rivière de l’isle doivent être rapportés à 
l’époque romaine et sont des traits de catapultes. 

Cette découverte prend dès lors une grande importance au 
point de vue scientifique. Si plusieurs écrivains de l’anti¬ 
quité, entre autres Polybe et Athénée, nous ont transmis, en 
efiet, quelques renseignements sur la grosseur et le poids 
éqorme de certains traits de catapultes ; si quelques monu¬ 
ments lapidaires nous en ont conservé le dessin, rien n’est 
plus rare que la rencontre de ces traits eux-mêmes. Jusqu’ici 
on ne connaissait guère que ceux qui ont été trouvés dans les 
fossés d’Alise et que l’on garde précieusement au Musée de 
Saint-Germain. Encore leur faible dimension autorise-t-elle 
à douter qu’ils aient pu servir, comme les nôtres, à [l’attaque 
d’un gros ouvrage de fortification. 

M. Cros-Puymartin, architecte de la ville de Périgueux, et 
notre confrère, M. Hermann, juge de paix à Excideuil, aux¬ 
quels appartenaient les traits présentés par M. Hardy, les ont 
généreusement ofierts au Musée de Périgueux. L’assemblée 
leur en témoigne sa vive reconnaissance. 

M. LE Président a reçu également pour le Musée départe¬ 
mental : 

De M. Bonhomme, chef de bureau à la mairie de 
Périgueux, la monnaie consulaire en argent, de la fa- 


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— 357 — 

mille Scribonia, montrée par M. Hardy à la dernière 
séance ; 

De M. Fournet, ébéniste à Saint-Georges, un grand blanc 
de Charles VlILet des deniers de Louis XIII ; 

De M. de Lentilhac, secrétaire général de la Société d’agri¬ 
culture, une clef en fer du moyen-âge, des deniers tournois 
du xvii* siècle, une plaque en métal représentant les armoi-. 
ries de l’abbaye de Vauclaire, DOMVS VALLIS GLARAE, et un 
livre dont le titre arraché paraît être Varie descrivere diverse 
varie sorti de littere, per lacomo Romano, Roma 1588. La cou¬ 
verture en basane porte sur les plats les trois initiales P. D. 
B,, et au-dessus et au-dessous le signe 1*5 fermé (fermesse), 
espèce de paraphe signiflant fermeté et fréquemment em¬ 
ployé au XVI* siècle. 

M. DE La Batut dépose sur le bureau un Denier-lion en 
or d’Edouard III et plusieurs monnaies du prince de Galles, 
fils d’Edouard III, au type de la grand’nef ; il offre aussi au 
Musée trois Hardits en argent du-méme prince. 

M. le Conservateur du Musée remercie tous ces donateurs. 

M. DE Fayolle fournit ici quelques explications sur la 
plaque d’armoiries de Vauclaire. « Je n’en ai trouvé le dessin, 
dit-il, ni dans l’euvrage de M. de Froidefond, ni dans celui 
de M. de Bosredon. Mais est-ce bien un sceau? Yeus allez 
en juger : 

» M. de Lentilhac étant un jour chez son cousin, M. Rives, 
alors propriétaire de l’abbaye, ces messieurs, se livrant à des 
recherches inspirées par divers motifs, découvrirent dans les 
cembles de la maison une pierre de grès du pays, ayant en¬ 
viron 0,40 cent, de côté, ceuverte de poussière, et paraissant 
porter une gravure. Ils la descendirent, la nettoyèrent et y 
ayant trouvé une gravure en creux représentant des armoi¬ 
ries, ils firent fondre des balles de plomb, coulèrent le plomb 
fondu dans le creux et en retirèrent une empreinte très-bien 
réussie. 

» C’est celte empreinte que j’ai présentée à la Société. 
Ce sont bien les armoiries de Vauclaire : la légende DOMVS 
VALLIS CLARAE ne permet pas d’en douter. 

» Mais une pierre, surtout une pierre de cette dimensien,. 


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— 858 — 

ne pouvait évidemment pas servir de cachet. Etait^ un 
moule ? Il est certain qu’elle donne une empreinte tournée 
dans son vrai sens. Malheureusement la pierre fut abandon¬ 
née et roule peut-être aujourd’hui dans les décombres. Les 
PP. Chartreux pourraient la faire rechercher. » 

M. LE PnésioENT présente ensuite un testament mystique 
de 1712 qui a été cacheté de cire noire par le P. Perrodau, 
augustin de Périgueux, avec une pierre antique, de la fin du 
in* siècle, servant de cachet. Le sujet représente une femme 
debout, sur le point de saisir un papillon : c’est probable¬ 
ment l’image de Psyché. M. le Président ajoute que, parmi 
les médailles qu’il a achetées autrefois de M. d’Autheville, 
il a découvert un beau médaillon contorniate qui sera des¬ 
siné dans le Bulletin et qu’il place sous les yeux de l’assem¬ 
blée ; d’un côté se voit le cocher Asturius debout entre des 
vases d’où sortent des palmes, de l’autre le quadrige et l’in¬ 
dication du nom du cheval Botrocalès. 

M. DE Fayolle donne communication d’une note intéres¬ 
sante ù laquelle il a joint un dessin, sur un nouveau duseau 
qui vient d’étre découvert au château de Montardy, com¬ 
mune de Brassac, à quinze mètres du premier. C’est encore 
un souterrain, comme il y en a tant en Périgord, avec ses 
chambres, ses couloirs étroits et tortueux, ses rainures, ses 
meurtrières, etc., mais avec quelques particularités qui rap¬ 
pellent une des issues du souterrain du Roi des Chômes. M. de 
Fayolle est prié d’entreprendre un travail d'ensemble sur 
ces constructions curieuses et d’en dresser une carte pour 
tout le département. Dans ce but, M. le Président invite les 
membres de la Société .qui posséderaient des documents 
relatifs aux cluseaux existant dans notre pays à vouloir bien 
les communiquer à M. de Fayolle. En attendant, sa Note sur 
le cluseau de Montardy sera publiée dans le Bulletin avec le 
dessin. 

M. LE Président met sous les yeux de l’assemblée un 
fragment de terre cuite portant quelques lettres en creux 
d’une inscription latine DEFVNG, et l’empreinte en cire 
du sceau du chantre de Sarlat, S. GANTORIS SARLA- 
TENSIS : le sceau lui-même appartient à M. Gharles Rey, 


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— 359 — 

dont la collection a été exposée cette année à Périgueux, 
dans la galerie des Beaux-Arts. 

De son côté,M. d’Artenseg db Vernbuil nous envoie l’em¬ 
preinte du sceau qui lui a été donnée à Périgueux, il y a 
quelques jours, de l’assemblée électorale du département de 
la Dordogne, portant la couronne royale et dans le champ les 
trois fleurs de lys avec ces mots : LA NATION, LA LOI ET 
LEROI. 

M. Philippe de Bosredon nous signale dans le Polybiblion 
un article sur le livre de M. Aimé Ghérest, VArchiprêlre, que 
nous reproduirons. Amaut do Cervole, l’archiprôtre de Vé¬ 
lines, est en eflet une célébrité périgourdine dont l’histoire 
est curieuse et fort peu connue. 

M. DE Rouhbjoux donne ensuite communication d’une 
étude archéologique qu’il accompagne d’un dessin sur l’an¬ 
cien logis des abbés de Ghancelade, la chapelle Saint-Jean 
ou chapelle du cimetière et sur l’église abbatiale devenue 
maintenant paroissiale. Ge travail consciencieux sera publié 
avec le dessin dans notre Bulletin. 

M. Albert de Massougnes nous adresse deux mémoires 
manuscrits, d’abord la suite des Notes historiques sur quelques 
fiefs du comté de Périgord, relevant de Vévêché d'Angoulême, 
Saint-Martin, St-Front, Nontronneau, partie do Javerlhac, 
Grésignac ; puis une série de pièces tirées des cartulairesd’An- 
goulôme et concernant Le Bourg des Maisons, dépendance 
de l’abbaye de Saint-Gybard d’Angoulême. Tous ces docu¬ 
ments, dont l’assemblée prend connaissance, seront pu¬ 
bliés dans nos annales. 

M. PouYADOu nous communique les copies de deux actes 
notariés de 1779 : l’un est un acte de protestation du fondé de 
pouvoir du seigneur de Grésignac, qui se présente au ch⬠
teau de Mareuil pour rendre hommage au comte de Périgord 
et n’y trouve que la femme du portier, la nommée Margoton ; 
l’autre est un titre par lequel les habitants de Verteillac au¬ 
torisent les syndic et collecteurs à rayer du rôle des tailles et 
impositions six enfants mineurs qui en sont exemptés en 
leur qualité de bourgeois de la ville de Périgueux. Ges deux 
pièces intéressantes pararaltront dans le Bulletin, 


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- 360 — 

Enfla M. le Préstoent oflire à la bibliothèque des Archives 
départementales un factum imprimé de 1739 pour le sieur 
Pierre Roche, écuyer, sieur de Gavillac, contre le sieur 
Pierre de Borros, écuyer, sieur de Gamanson, appelant d’une 
sentence du sénéchal de Périgueux, et un tableau généalogi¬ 
que manuscrit de la famille de Boche en Périgord, dressé 
par M. de Mourcin en 1829. 

Il reste à procéder à l’élection de deux candidats qui dési¬ 
rent entrer dans notre association. Après deux votes succes¬ 
sifs sont déclarés admis membres titulaires de la Société his¬ 
torique et archéologique du Périgord : 

M“* Jules Chadeau, calle Chacabuco, n® 124, à Buenos- 
Ayres (République Argentine), présentée par M. Villepelet et 
M. Jules Clédat ; 

Et M. GouRRtÈBE, négociant, à Jarnac (Gharente), présenté 
par MM. Mariaud et Labuthie. 

La séance est levée à deux heures et demie du soir. 

Le Secrétaire-Général, Ferd.ViLLEPELXT. 


Séance mensuelle'du jeudi 2 septembre 4880. 

Présidexioe do M- le dooteur GALT. 

% 

La séance est ouverte à midi et demi, dans la salle habi¬ 
tuelle.. 

Sont présents : MM. de Froidefond, le marquis de Fayolle, 
le vicomte de Lestrade, le marquis d’Abzac de La Douze, le 
marquis de Ghantérac, Jean Dupuis, le comte Gérard de 
Fayolle, Maurice, Henri de Montégut et Grédot. 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 

M. LE Président énuméré les ouvrages qui ont été envoyés 
à la bibliothèque dans le courant du mois dernier : 

Le Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 
1" trimestre 1880, contenant le discours du président sortant, 
M. Heuzey, où est rappelé l’ordre du jour fameux, adopté par 


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, — 361 — 

cette assemblée : « La Société des Antiquaires de France est 
opposée, en principe, à toute restauration. » C’est aussi l’opinion 
de notre Société, dont les membres ont assisté avec tristesse 
à la démolition pièce à pièce de notre cathédrale de Saint- 
Front; 

Le Bulletin de la Société historique et archéologique de la Cha¬ 
rente, tome II, cinquième série, années 1878-1879, relatant, 
d’après M. de La Paye Maillard, demeurant à Mareuil (Dor¬ 
dogne), dont l’opinion a été consignée dans le Journal histo¬ 
rique des matières du temps (février 1731), l’existence, au bourg 
de Gurat, en Angoumois, d’une fontaine d’eau dormante où 
les poissons sont tous borgnes du même œil ; — consignant, 
à la page xliv, un présent de truffes fait en 1774 par le corps 
de ville d’Angoulême à le comte d’Artois, à M. de Beau¬ 
mont, son intendant et à M. de Bastar, son chancelier, cou¬ 
tume qu’observaient fidèlement les maire et consuls de Pé- 
rigueux à l’endroit des gouverneurs de la Guienne ; — signa¬ 
lant, à la page XLVin, un manuscrit, daté à plusieurs endroits 
d’époques comprises entre 1725 et 1740, et renfermant plu¬ 
sieurs portraits, notamment celui de Voltaire ; — faisant con¬ 
naître, à la page lxx, que certains grands silex plats, taillés 
en forme de hache, et se trouvant quelquefois dans les collec¬ 
tions publiques et particulières, sont de fabrication récente 
et servaient encore aux papetiers d’Angoulême pour polir les 
cartes à jouer ; — rapportant la découverte, dans les fouilles 
pratiquées au théâtre des Bouchauds, de briques percées de 
longs clous en fer, qui rappellent un système de revêtement 
de marbre retenu par des crochets analogue à celui de la 
tour de Vésone ; — et relevant enfin, pour faire suite au tra¬ 
vail de notre savant vice-président M. Ph. deBosredonsurles 
Monuments et gisements de l’dge de la pierre en Périgord, plu¬ 
sieurs découvertes opérées par M. Chauvet dans les commu¬ 
nes de Beaussac et de Ladosse, canton de Mareuil ; 

Les Mémoires et Comptes-rendus de la Société scientifique et lit¬ 
téraire (TAlais, année 1879, tome xn, 1" bulletin ; 

Le Giornale araldico de VAcadémie de Pise, n” 1, juillet 1880; 

Le Bulletin du Bouquiniste n® 543, 1" septembre 1880. 

Des remercîments sont exprimés aux donateurs. 


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-m- 

Mr Mç PB]^^iDE(iT prend aussitôt la parole et s’exprime en 
cps termes : 

f Nous avons à vous entretenir d’une acquisition nouvelle 
faite par notre Musée. Elle se compose d’un groupe de boi¬ 
series en noyer sculpté, dont quelques-unes rappellent le 
faire des grands sculpteurs du xvn® siècle, et dont quelques 
autres sont analogues à celles que possèdent les églises de 
Saint-Front de Périgueux et de Saint-Etienne de la Cité ; mais, 
en majeure partie, elles sont plus soignées dans les détails 
et accusent un dessin habile et une exécution magistrale. 

* Ce, sont : 1“ Un fronton brisé, à double corniche, portant 
sur ses rampants deux flgures de femme couchée exprimant 
la douleur. Les chapiteaux composites qui les soutiennent 
sont adaptés à des colonnes torses auxquelles s’enroulent des 
ceps de vigne. Le travail de ces colonnes est un peu lourd et 
est postérieur au fronton, qui est du xvi* siècle. Ce membre 
d’architecture pourrait avoir surmonté une pieta ou un tom¬ 
beau; 

» 2». Parties supérieures de deux rétables de deux petits 
autels. Fronton en anse de panier, coudé à sa retombée, que 
soutiennent de Qnes et élégantes colonnes torses d’ordre com¬ 
posite, autour desquelles grimpent des pampres avec grappes 
de raisin. Dans le fronton, deux enfants tiennent élevée une 
couronne ducale; au-dessous d’eux, de chaque côté, tombent, 
soutenues par des nœuds de ruban, des guirlandes de fleurs 
et de feuilles. Au bas, sur le milieu d'une plinthe ornée, fait 
saillie un cul-de-lampe destiné à recevoir une statue. Le tout a 
été peint en blanc et en bleu récemment, ce qui donne à ces 
sculptures l’aspect des faïences de l’école de Lucca délia 
Robbia (hauteur 2”; largeur 1“55) ; 

» 3* Devant d’autel rectangulaire, en forme de frise, de 
1“96 de largeur sur 0’“70 de haut entre tableau ou encadre¬ 
ment. C’est un épais madrier de noyer d’une seule pièce, dé¬ 
taché du cœur de l’arbre, largement et profondément re¬ 
fouillé par l’artiste qui l’a couvert de feuillages en rinceaux. 
Au centre a été ménagé un médaillon, entouré d’une cou¬ 
ronne de laurier, où est représenté l’évangéliste saint Marc, 


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— 363 — 

le patron probablement de la paroisse d’où proyiennent ces 
boiseries; 

> 4« Deux autres devants d’autel plus petits (l^SO de largeur 
sur 0“60 de haut), en noyer, d’une seule pièce avec rinceaux, 
exécutés également avec un grand talent. Le médaillon cen¬ 
tral représente dans l’un le buste de la Vierge élevé sur pié- 
douche, et dans l’autre le buste de saint François-Xavier ; 

» 5* Deux guirlandes de fleurs, un cul-de-lampe à coquille, 
deux chérubins sortant du milieu du feuillage ; 

» 6° Cinq statuettes, deux saints évêques et trois évangélis¬ 
tes ;saintMarc seul a, à côté de lui, le bœuf qui le caractérise. 
Ces statuettes sont, en général, d’un travail médiocre. 

» D’où proviennent ces précieux débris? Certainement 
d’une église de la Dordogne. Le marchand qui les a cédés nous 
en a fait un mystère. Nous ne chercherons pas à le pénétrer. 
Mais comment se fait-il qu’après tant de recommandations 
adressées aux prêtres de son diocèse par notre savant et vé¬ 
néré confrère l’évêque de Périgueux et de Sarlat, il puisse 
y avoir un conseil de fabrique, assez peu soucieux des vieux 
souvenirs et des monuments anciens de nos églises qui com¬ 
mandent le respect, pour avoir jeté à la porte du sanctuaire, 
où elles furent si longtemps un objet de prière et de culte, 
toutes ces charmantes œuvres qui, heureusement et sûre¬ 
ment abritées, aujourd’hui, dans notre Musée, ne périront pas? 
Nul doute que le bon prêtre qui trouvait son église mal ornée 
n’ait remplacé ses vieilleries par des autels de marbre comme 
on en fabrique de nos jours, de tous styles, byzantin, roman, 
ogival, etc., etc., qui pour nous ne sont que pitoyables, et 
surtout sontprivés de tout caractère religieux. » 

L’assemblée applaudit aux paroles de M, le Pbesident et 
espère qu’en signalant un pareil abus et une pareille indiffé¬ 
rence en matière d’art, on ne verra plus désormais se repro¬ 
duire cet acte de vandalisme. 

M. le Président a reçu de M. Dujarric-Descombes, que 
ses devoirs professionnels empêchent d’assister à la séance, 
deux communications intéressantes : par la première, notre 
laborieux confrère, en s’associant- à l’opinion exprimée par 


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- 364 — 

M. le marquis de Faille sur les travaux exécutés aux Arè¬ 
nes, espère que si un jour cet édifice peut être déblayé, on 
recherchera la tombe de cet excellent évêque Ms» de Franche- 
ville, laquelle est restée intacte sous les ruines de l’église 
des Visitandines. Par la seconde, M. Dujarric-Descombes 
rend compte de l’étude si savante de notre érudit confrère 
M. Léon Glédat, intitulée ; Du rôle historique de Bertrand de 
fiom. — Après lecture, la Société décide que Farticle et le 
rapport de M. Dujarric-Descombes seront insqrés au Bvl- 
letin. 

M. Jean Dupuis présente une monnaie de Périgueux aux 
cinq œils offrant la légende ; Lodoïcus Egoliss^e; elle a été 
trouvée par un laboureur à Chercuzac. 

M. H, nn Montégut demande la parole pottpffre un docu¬ 
ment daté du 17 novembre 1599, ayant pour titre : Confiden¬ 
ces de l’évêché de Périgymx, et qui a trait aux conditions dans 
lesquelles s’opérait, paraît-il, à cette époque, la vente de ce 
bénéfice. 

Sur la demande de M. le Président, M. H. de Montégut 
fait connaître qu’il doit annexer la pièce authentique à son 
mémoire sur les Etats du Périgord. 

M. H. DE Montégut signale ensuite un procès-verbal dressé 
en 1524, et dont il cite plusieurs passages, où le père de La 
Boétie est ainsi désigné : V» Antoine Boyti, licencié ès-droit, 
syndic des Etats du Périgord. 

La Société exprime le désir d’obtenir un fac-similé du pas¬ 
sage dans lequel le nom du père de La Boétie est ainsi écrit. 

Avant de clore la séance, M. le Président fait voter sur 
l’admission de quatre nouveaux membres qui ont témoigné 
le désir d’entrer dans notre association. Après plusieurs vo¬ 
tes d’acclamation, sont déclarés admis membres titulaires de 
la Société historique et archéologique du Périgord : 

M. le comte Henri Boudet, membre du Conseil général de 
la Dordogne, à Lamonzie-Saint-Martin, présenté par M. 
Hoarau de la Source et M. le docteur Galy ; 

M. le docteur Laroche, de Montignac, présenté par M. 
Philippe de Bosredon et M. l’abbé Carrier ; 

M. Pappon, propriétaire au château de La Vallade, com- 


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— 365 — 

mune de Tocane-Saint-Apre, présenté par M. Maurice et M. 
Jean Dupuis; 

M. VoLVEi»(P aul-Michel), homme de lettres, à Périgueux, 
présenté parM. Eugène Roux et M. Crédot. 

La séance est levée à deux heures et demie du soir. 

Le Seeritaire-adjoint, P.-I. GmSoot. 


DENIER EN PETIT BRONZE DE J. CRISPE, 

FILS DE CONSTANTIN. 


VARIÉTÉ INÉDITE. 



D. = JVL. GRISPVS. NOB. G. {Julius Crispus nobilis CæsarJ. 

Buste casqué et cuirassé, tourné à gauche. Crispe tient une 
lance posée sur l’épaule droite ; il porte au bras gauche un 
bouclier sur lequel on distingue cinq personnages : deux 
debout, en costume impérial, la tête laurée, cuirassés et 
paludamentés, tendent la main à deux autres qui, dans le 
même costume, s’avancent vers eux en montant les degrés 
d’une estrade ; derrière le premier groupe, un soldat casqué 
tenant un large bouclier. 

R. = BEATA TRANQVILLITAS. 

Dans le, cîuîmp, un autel carré avec socle et corniche ; au- 
dessus, un globe surmonté de trois étoiles ; sur le dé : 


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— 368 — 

VOTISXX(vo<w vicmnalïbus) ; à l’exergue TR. P. {Treveris 
pewussa) (moneta), monnaie frappée à Trêves. 

De semblables petits bronzes se trouvent communément à 
Périgueux, dans les jardins de la Cité d’oü celui-ci provient; 
mais sur cet exemplaire, la scène représentée aù centre du 
bouclier de Crispe est jusqu’à présent unique. Nous croyons 
pouvoir y reconnaître la solennité de proclamation dû titre 
de César faite par les empereurs Constantin le Grandet 
Licinius en faveur de leurs fils Crispe, Constantin jeune 
et Licinius jeune. On sait que ce dernier, à cause de son 
jeune âge, n’assista pas à la cérémonie qui eut lieu en 307 
à Serdisque, ville de la Dacie ou de la Mésie. 

Constantin, debout, la tète laurée, paludamentéet cuirassé, 
a à sa droite Licinius ; derrière lui, le préfet de la garde pré¬ 
torienne, garde si dangereuse pour les empereurs et dont il 
se débarrassa. Ils tendent la main aux deux princes qui por¬ 
tent, eux aussi, la couronne de laurier, le manteau impérial 
et la cuirasse. On ne saurait confondre ces deux derniers 
personnages avec des chefs Sarmates, Daces ou Germains, 
venant faire acte de soumission devant les Empereurs. Sur 
les médailles de cette époque, sur celles de Crispe en parti¬ 
culier, les vaincus portent la longue chevelure ; quelquefois 
ils sont imberbes, mais leur attitude est toujours humiliée, la 
tête courbée et ils ont les mains attachées derrière le dos ; 
ils portent les anaxirides ou les braies- 

Il est probable que si Crispe, nobilis Cœsar, eûtrégné, il eût 
été digne du surnom de Trajan Opthnus. Sa fin fut déplorable. 
Tant de gloire, de renommée acquise si jeune ne firent naître 
dans l’âme du père que de la jalousie ; il vit dans son fils un 
rival, déjà un successeur que bientôt l’armée acclamerait. Il 
eut une occasion de se délivrer de cette crainte et il la saisit: 
Crispe fut sacrifié. Fausta, femme de Constantin, éperdûment 
éprise de Crispe, ne pouvant parvenir à le séduire, nouvelle 
Phèdre, le dénonça à son mari comme ayant voulu attenter 
à son honneur. Crispe fut mis à mort. Mais son innocence 
était trop évidente, elle fut presque aussitôt reconnue. Alors 
Constantin eut peut-être quelque remords ; il était cou- 


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- 367 — 

tumier de pareils crimes. N’avait-il pas fait étrangler son 
beau-frère Licinius, père, et assassiner le fils, âgé seulement 
de onze ans, le fils de sa sœur. Fausta fut étouiTée et il éleva 
à Crispe une statue d’or. 

Il semble que les officiers monétaires de Trêves se 
soient plu à rappeler sur les monnaies à l’effigie de 
Crispe la gloire d’un jeune général dont ils avaient vu les 
succès contre les Germains. M. J. Roman nous a fait con¬ 
naître, dans l’Annuaire de la Société française de numismati¬ 
que de 1860 un petit bronze du même type que le nôtre ; 
mais, sur le bouclier, Crispe est représenté couronné par 
une victoire ailée au moment où, de retour de la guerre, 
il est accueilli par l’Empereur qui lui tend la main. On le voit, 
cette pièce, moins chargée de détails que celle que nous repro¬ 
duisons, est aussi une glorification du jeune César. La lance 
que porte Crispe est probablement Vangon, arme des Francs. 
Elle est dans ses mains l’attestation de sa valeur militaire 
contre ce peuple invincible {gens inclyta). Fils de Constantin 
et de Minervine, Crispe naquit l’an 300 en Orient. Confié aux 
soins de Lactance, le célèbre orateur l’instruisit et le façonna 
aux vertus civiles, militaires et chrétiennes. Crispe mérita 
vraiment le titre d’illustre qu’on lit sur sa monnaie. 

Au point de vue de l’art, celte pièce est très-intéres¬ 
sante, son exécution est remarquable ; le graveur a repro¬ 
duit avec la plus précieuse délicatesse le profil char¬ 
mant du jeune prince, les détails de fine ciselure du 
casque et de la cuirasse ; on peut compter à la loupe les 
têtes de rivets qui consolident et ornent les armes de bronze. 
On distingue au poignet un magnifique bracelet de perles et 
tous les détails d’une tête de bélier, et non de femme ou de 
Méduse, comme notre dessinateur l’a figurée. Comment se 
fit-il que pendant que la Gaule possédait de pareils ar¬ 
tistes, Rome n’en avait aucun capable de sculpter les bas- 
reliefs qui devaient orner l’arc-de-triomphe élevé à Cons¬ 
tantin après la victoire de Maxence, car il fallut dépouiller 
Tare de Trajan pour décorer celui de Constantin. Avec ses 
dieux, Rome avait perdu l’art qui lui servait à les honorer. 

E. Galy. 


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LA DESTRUCTION DU CHATEAU DE VITRAC 

DANS LE SARLÂDAIS. 


On s’en souvient peut-être (1), Gilbert de Domme fut 
amené à aliéner entre les mains de Bertrand de Casnac son 
château de Vitrac. Il dut consentir cette vente dès avant 
l’année 1369, ainsi que cela résulte d’une lettre du duc 
d’Anjou ordonnant le paiement de 80 francs d’or à Bertrand 
de Casnac, seigneur de Vitrac en Périgord, pour l’achat d’un 
coursier qui lui faisait besoin (2). 

Quelques années plus tard, le 19 d'octobre 1378, une bande 
anglaise, commandée par un des chefs de routiers les plus 
renommés, Peyrot le Béarnais (3), s’emparait par surprise du 


(1) Voir Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, t ¥• 
p. 252. 

(S) Voici le texte inédit de cette lettre : 

« Loysfllz de Roy de Franco, frère deMons. le Roy et son lieutenant es parties 
de La Langue doc, duc d*Anjou et conte du Mayne, à nostre amé Estienne de Mont- 
megam, trésorier des guerres de Monsgr et de nous esdites parties, salut Nous 
vous mandons et commandons si a... et si estroitement comme plusjpovons que 
tantost et sans aucun delay, ces lettres loues et sanz attendre autre mandement de 
nous, paiez, baillez et délivrez à messire Bertran de Casnac, chevalier, seigneur 
de Vitrac en Pierregor, la somme de quatre vinz franz d'or, lesqnieux nous lui 
avons donez et donons par ces présentes, à prendre et à avoir pour une fois des 
deniers de vostre rescepte, pour acheter un corssier, lequel lui avait besoing pour 
servir mons. et nous, en ces présentes guerres, et pour faire aucuns voyages en 
Pierregor. desquieux nous l'avons encbargé et par rapportant ces présentes et 
lettre de quittance de lui de ladicte somme ; nous voulons et mandons à nos amez 
feaulx les Gens des Comptes de mons. à Paris que icelle somme de IIlJxx (taos d'or, 
il allointen voz comptes et la rabatent de vostre recepte, sanz aucun contredit ou 
difSc. [qnelc or] den. mandem., inhibitions ou deffences a ce contraires en aucune 
manière nonobst. Donné à Bédiers le XI... l'an de grâce MCCCLXIX par mons. le 
Duc. » Et plus bas « Goveneur. > 

Scellé d’un sceau couvert de fleurs de lys sans nombre. 

Coll. Lespine, t.78 d'après un original en parchemin compris dans les manuscrits 
de la collection Gaignôres. 

(8) L'historien Froissait fait tenir à l'un des plus redoutés capitaines de routiers, 
Émerigot Marqués, le .langage suivant, qui prouve quelle réputation s'était ac> 


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— 369 — 

château^ mal gardé par Bertrand de Casnac, s'y installait et 
profitait de cette conquête pour faire des courses dans la di¬ 
rection de Sarlat et deDomme. (Chanoine Tarde.) 

Au mois de février 1379, une trêve fut conclue entre An¬ 
glais et Français, dans laquelle se trouva compris le capi¬ 
taine de Vitrac (4). Mais cette trêve dura peu, si elle fut ja¬ 
mais observée. Les routiers anglais, qui paraissent avoir 
voulu les premiers la rompre, tombèrent dans une embus¬ 
cade que leur tendirent le maréchal de Sancerre et le séné¬ 
chal du Périgord ; ils furent taillés en pièces ou faits prison¬ 
niers. Les Français couronnèrent leur succès en recouvrant 
le château de Vitrac, et pour empêcher le retour des Anglais 
dans le pays, ils se décidèrent à le raser, malgré l’opposition 
de son ancien possesseur, Bertrand de Gasnac. 

« Au commencement d'apyril, dit le chanoine Tarde, Loys de Sancerre, 
mareschal de France, et Pierre de Mamy (Momay), seneschal de Péri¬ 
gord, estant à Sarlat avec nombre de gens de guerre, ont advis que les 
Anglais de la garnison du fort de Yîtrac, de Montvalen, de Millac, Palluel 


qnise Perrot le Béarnais  la prise du château de Ghalncet'.c Que nous estions 
réjouis, disait Eaerigot â ses compagnons, quand nous chevauchions à raventnre 
et que nous pouvions trouver sur les champs un riche prieur ou marchand, ou une 
route de mulets de Montpellier, de Narbonne^ de Limoux, Beziers, Toulouse, Car- 
cassone, chargés de draps de Bruxelles, de Molervilliers on de pelleteries venant 
de la foire du Landit, on d’épiceries venant de Bruges, de draps de soie de Bamas 
on d’Alexandrie 1 Tout estoit nostre ou rançonné à nostre volonté. Tons les jours 
avions novel argent Les vilains d'Auvergne et de Limosin nous pourvoyoient et 
apportoient en nostre ohastel les blés, la farine, le pain tout cuit l’avoine pour les 
chevaux, la litière, les bons vins, les bœufs, les brebis, les moutons tout gras, la 
poulaille et la volaille. Nous étions servis, gouvernés et étoffés comme rois, et 
quand nous chevauchions, tout le pays trembloit devant nous. Tout estoit nostre 
allant et retournant. Comment primes-nons Carlat moi et le bourg de Caupène ? Et 
Chaslucet, moi et Perrot le Beamois ? Gomment eschelâmes-nous, vous et moi, le 
fort château de Marquet..? > 

La prise du château de Ghalncet fut d'ailleurs pour Perrot de Béarnoisle prélude 
de nombreuses incursions en Limousin et jusqu’à La Rochelle. Quelques années 
plus tard (1405), ce routier fut rappelé dans le Sarladais par le seigneur de Limeuil, 
qui venait de passer dans le camp anglais. 

(4) La chronique patoise de Bergerac fait mention, à la date du 13 février 1378 
(V. St.), de la publication à Bergerac d’une suspension d’armes accordée par les ca 
pitaines de Libourne et de Fronsac, et dont Ils donnèrent avis c al sir de Duras, al 

24 


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— 370 — 

et autres, alloient en quelque entreprise, font dessein de les attaquer en 
chemin, et pour avoir des forces davantage, prennent de Sarlat un bon 
nombre d'hommes et escrivent au seigneur de Baynac^ qui vient avec 60 
hommes bien armés. Us se vont mettre en embuscade près de Salignac, 
où ils scavoient que les Anglais debvoient passer ; ils se despartent en 
deux bandes, le mareschal commandoit en Tune, et le seneschal avec 
le seigneur de Baynac en Tautre. Les Anglois ne manquent point de venir, 
s'engager entre les deux troupes où ils sont chargés si brusquement et 
si courageusement par les François que une grande partie demeure 
sur la place ; quelques-uns se sauvent à la fuite et plusieurs sont faicts 
prisoniers, entre lesquels est Peyrot le Biamois, capitaine du fort de Vi- 
trac. Après cette victoire, le mareschal se relire et les Sarladois, se ser¬ 
vant de l'occasion , prient instamment le seneschal d'aller avec les 
forces qu'ils avoient présentement en main, assiéger le fort de Vitrac, 
lequel seroit aisé à forcer, attendu qu’ils tenoient prisonier le capitaine, 
cl que la plus part de la garnison avoient été tués ou estoient prisoniers. Le 
seneschal, acquiesçant à la prière des Sarladais, va sans se divertir ailleurs 
attaquer ce fort, lequel est prins sans grande résistance et remis soubz 
robeyssancc du roy. Les habitons de Sarlat voyant ce fort en la paissance 
du seneschal luy représentent de quelle importance il estoit, à cause da 
passage de la rivière, qu'il avoit extrêmement incommodé tout le temps 
pendant six mois que les Anglois l'avoient possédé et partant le supplient 
ordonner qu'il soit razé. Bertrand de Gazenac, à qui ce fort appartenoit, 
s'oppose à la démolition. Les habitans maintiennent que Cazenac lavoit 
par sa négligence laissé prendre aux Anglois (i). Le seneschal en escript 
au mareschal et, ayant receu son advis, somme de Cazenac de dédairer s'il 
avait moyen d'y entretenir une garnison, et s'il peut bailler caution, de le 
bien et fidèlement garder soubz l'obeyssance du roy. Cazenac ayant dé- 
clairé ne pouvoir faire l'un ny l'autre, le seneschal par sentence donnée 
sur le lieu le 16 apvril 1379, ordonne qu'il soit razé, ce qui est sur le 
champ et le jour mesme exécuté, avec inhibitions et deffenses audit Caze¬ 
nac et à ses successeurs de jamais y rebastir, et d'autant que ledit de 


senhor de Montferrand, al capit de Yitrac, al de pnech Goill (em). al capit de 
Gayag >. Cette trêve s’étendait à tontes les châtellenies deçà la Dordogne et devait 
durer Jusqu’à la fête de Noël (msc. Lespine, 151). 

(l) On a vu dans la notice sur Gilbert de Domme publiée dans le tome v du Bulletin 
qu’en 1358 les Sarladais avaient démoli le château de La Rode, appartenant à 
trand de Casnac, et que ce seigneur avait été fort sensible à cette mesure. Il est 
probable que le temps, au lieu d’apaiser cette querelle, ne Ht que l’envenimer. 
L’on s’explique alors parfaitement l’insistance des Sarladais auprès du sénéchal 
de Périgord et les récriminations du sire de Casnac. 


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— 371 — 

Cazenac menassait lesdicts habitans de Sarlat en général et particulier 
comme autheurs de la démolition, ils obtindrent lettres du roy données à 
Paris, le 1” de juin suivant, portant approbation du razement, ratifiant 
les inhibitions faictes audict de Cazenac et à ses successeurs de jamais ne 
plus y rebastir (1); lesquelles lettres furent publiées à Sarlat le 6 d’aougst 
de la mesme année 1379. > 

Ainsi fut détruit le château de Vitrac. Le temps a depuis 
achevé l’œuvre des hommes, et il faut aujourd’hui une cer¬ 
taine recherche pour retrouver sur la hauteur dont la Dor¬ 
dogne baigne le pied rocheux, dans la propriété de M. Mon- 
tazel, quelques vestiges de l’ancien château. 

6. Marhier. 


(1) L'original de cette pièce se troave conserré dans la collection de M. l'abbé 
Ândieme. En Yoici le texte d’après le t. Si de la collection Lespine. 

« Karolns Dei gracia Francomm rox senescallo Petrocorensi vel ejaslocnm tenenti 
salntem. Gravem querimoniam dilectomm nostromm babitatomm rillt et civitatis 
Sarlatensis recepimns, continentem qnod, liset per vos, senescallnm, castmm sen 
fortalissium de Vitraco, ^ qnod inimici nostri longo tempore detinuerant occupa- 
tnm, et per illud multa dampna et gravamina irreparabilia babitatoribns predic- 
tis et toti patrie intolérant, qood qaidem castrom a manions dictorom inimicorum 
mann armata recnperastis, — ftiit ad diroendom et demoliandum condempnatnm, 
ordinando qood ex tonc in loco praedicto non flerit fortalitiom sen ediflcinm 
qnodcomqoe, ac ex ordinatione vestra tam per vosqoam per babitatores de Sarlato 
et alios totins patrie de Sarlato destmctnm et demolitnm exsUterit, nlchilominns 
Bertrandos de Casnaco, miles, qoondam dominos dicti loci de Yitraco prefatos con- 
qnerentes minatos Itiitet minator, etoccnsione premissorom, qnamvis aoctoritate 
nostraet de precepto yestro facta foeront,at prefertor. nititor dampniflcare etgrarare 
in nostri contemptnm eoromqoe prejndiciom et grayamen, sicotdicont,sopplicando 
per nos sibi saper bec de remedio provideri. Qnocirca nos præmissis attentl robis 
mandamns, si necesse foerit cemmittentes, qood, si sit ita, prefato militi ex parte 
(nostra) inbibeatis sen inbiberi faciatis sob omni pena qoam erga nos incorrere 
posset, ne occasione premissorom prefatis conqoerentibos aot ipsorom alteri, qoos 
et eorom qoemlibet in nostra salva et spécial! gardia ad hoc soscipiatis, in cor- 
poribns sive bonis attemptet aot forefacere presomat ; ipsom, si contrariom facere 
seo attemptare presompserit, taliter propter hocponiendo, qnod ildem conqoeren- 
tes in toto remaneant, nobisqoe propter hoc in soi defensionem non redeant que- 
relosi, inbibeatisqoe dicto militi ne in dicto loco de Yitraco contra ordinacionem 
yestram predictam ediflcet qooqoomodo, et si de facto ediflcare presompserit in 
eodem, ipsom ad desistendom ab eodem ediflcio yiriliter compellatis, litteris 
soper hoc in contrariom impetratis yel fmpetrandis nonobstantibos qoibnscnm- 
qoe. Batom Parisiis die prima Jonii, anno Domini millesimo trecentesimo LXXnono 
et regni nostri XYi. — Per regem ad relationem consilii. 

Signé : Blànchbr. 


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— 372 — 


VENTE DE LA CHATELLENIE DE VERNH. 

Le titre intéressant et très-volumineux que la Société nous 
a chargé d’analyser renferme tous les éléments de la vente 
de la châtellenie de Vernh, faite à Jehan d’Abzac, seigneur 
de La Douze et de Reillac, par Alain d’Albret, comte de 
Dreux, de Gaure, de Penthièvre et de Périgord, vicomte de 
Tartas et de Limoges, et seigneur de Béarn, stipulant en son 
nom personnel et comme représentant légitime de ses deux 
fils, Jean, roi de Navarre, comte de Foix et de Bigorre, et 
Gabriel, seigneur d’Avesnes. 

Cette charte, en rouleau de 3 mètres 50 de longueur, re« 
marquable par la beauté et la bonne conservation des carac¬ 
tères, débute par la formule royale en langue latine, expo¬ 
sant brièvement les faits de la cause et soumettant l’ailaire à 
l’examen du Parlement de Bordeaux. Puis vient la requête, 
présentée en français par M* Antoine Du Pré, au nom de 
Jehan d’Abzac, et par Jean Maleret, au nom d’Alain d’Albret, 
à i’eifet d’obtenir de la Haute Cour la ratification des actes 
accomplis entre les parties. 

Enfin, noos arrivons à la série des documents soumis 
à l’appréciation des juges. Le premier est le contrat de vente 
passé au palais archiépiscopal de Toulouse le 18 décem¬ 
bre 1484. 

Il nous apprend que dans la châtellenie de Vernh étaient 
compris la forêt de Puy-Auriol, le mas de La Reillie et diver¬ 
ses dépendances situées dans la paroisse de Lacropte. Nous y 
trouvons aussi, naïvement racontée, la cause de l’aliénation 
de ce domaine. Alain d’Albret avait heureusement négocié 
le mariage de Jean, son fils, avec Marguerite de Foix, com¬ 
tesse de Foix et de Bigorre ; mais cette alliance accomplie, 
Jean de Foix, vicomte de Narbonne, à l’appui de nous ne 
savons quelles prétentions ou pour satisfaire nous ne savons 
quelles rancunes, envahit avec une multitude de gens d’ar¬ 
mes les Etats de la maison d’Albret et s’empara même de di¬ 
verses places. Alain se vit donc obligé, pour défendre ses 


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— 373 - 

possessions et recouvrer les lieux tombés au pouvoir de 
l’ennemi, de lever à son tour une armée nombreuse et d’en 
prendre le commandement. De là des frais considérables 
aggravés par l’obstination d’un adversaire acharné ; de là 
aussi l’obligation impérieuse de sacrifier quelque seigneu¬ 
rie pour subvenir à des charges excessives. Le prix de 
vente est de 2,500 livres tournois. Moyennant le paiement de 
cette somme, non-seulement les terres, mais encore les re¬ 
venus, droits et juridictions de la châtellenie, doivent appar¬ 
tenir à l’acheteur. Un seul privilège est réservé : l’hommage 
féodal, attribut essentiel du suzerain. 

Jamais acte de ce genre ne fut en apparence entouré de 
garanties plus sérieuses pour l’acquéreur. Âlain d’Albret re¬ 
nonce aux exceptions sans nombre que le droit romain met¬ 
tait à la disposition des vendeurs mécontents ou de mauvaise 
foi. Si la valeur de la seigneurie de Yemh était réputée plus 
tard supérieure de plus de moitié à la sompae versée entre 
ses mains, il fait à l'avance au seigneur de La Douze donation 
solennelle de la différence, donation irrévocable, même 
pour cause d’ingratitude, et cela, à cause des services gratuits 
et considérables qu’il a reçus de lui en plusieurs circons¬ 
tances. 

Ce n’est pas assez : il promet toute protection, abdique 
tout privilège, se soumet en cas d’infraction à ses engage¬ 
ments, à toutes les censures ecclésiastiques, et, dans cette 
môme hypothèse, livre ses biens et ceux de ses fils à la con¬ 
trainte des oiûcialités de Toulouse, de Carcassonne, de Pé- 
rigueux et de Limoges, à celle des sceaux royaux du 
Châtelet et d’un grand nombre de cours désignées. 

Enfin, il confirme toutes ces promesses par un serment 
formel. 11 le prononce à la manière des princes et des hauts 
personnages, la main droite posée sur sa poitrine : 

Et ad maiorem firmitatem omnium premissomm babendam et perpetuo 
obtinendam, prenominatus Dominus Âlanus Delebreto juravit more princi- 
pum etpotentissimorum virorum eius manu dextra supra pectus suum 
posita. 

Les témoins de l’acte sont : Antoine de Salinhae, chevalier. 


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- 374 — 

seigneur de Salinhac, et Raymond de Cardilhac, seigneur de 
Saint-Cir et de Cardilhac au diocèse de Périgueux. 

Nous n’ajouterons plus qu’une observation à l’analyse de 
cette première pièce. La plupart des historiens désignent sous 
le nom de Catherine, la princesse appelée ici Marguerite. 
Nous nous bornons à signaler cette difficulté, laissant à de 
plus savants le soin de la résoudre. 

Le second document est une transaction passée le 8 avril 
1496 dans la ville de Thiviers [invilld de Tiberio) devant Jau- 
bert de Vaux et Jacques Buret, notaires royaux et jurés de 
Mer» les sénéchal et official de Périgord, entre Alain d’Albret 
et Jehan d’Abzac, seigneur de Reillac, représentant Jehan de 
Ladouze, son père. 

Ce nom de transaction inspire un profond étonnement 
au lecteur du précédent acte, où le vendeur s’est livré pieds 
et poings liés, renonçant à tout recours, à toute exception. 
La surprise redouble quand on le voit choisir, parmi les di¬ 
vers moyens de droit, celui précisément dont il s’était plus 
spécialement interdit l’usage. 

Après lesquelles comparicions sommées, les dictes parties ont dit, cogneu 
et confessé différant fut et plus grand pourrait estre entre le dit très hault 
et très puissant prince mondit seigneur d’Alebret... d’une part, — et noble 
homme Jehan d’Absac, escuyer, seigneur susdit de La Douze et de 
Reillec d’autre part. 

Pour raison de ce qu’ils disaient scavoir le dit hault et puissant prince.... 
qu’en faisant la dicte vendicion... il avait esté déceu doultre moitié de juste 
pris par quoy voulait recouvrer ladicte terre et seigneurie en payant ledit 
pris et loyaulxdécoustemens ou quil lui fut supple et bailhe reauroentet de 
faict la somme restant du légitime pris en regard au temps du contrault — 
disant que ainsi faire se devait de bonne raison. — Rt de la partie du sei¬ 
gneur de La Douze fust dit au contraire que ladicte vendicion avait été faicte 
pour iuste et vray pris en regard au temps dudit contrault et que aussi il avait 
souffert de grans intérêts et dommaiges pour recouvrer et bailler ladicte 
sommede deux mille cinq cens livres toumoys audit très haut et très puis¬ 
sant prince et pourluy subvenir à ses affaires etàHesseigneurssesenfans... 

Par quoy disait ledit seigneur de La Douze nestre tenu en plus grant 
somme mesmement. Car si la dicte terre et seigneurie de Yemh et aultres 
choses vendues étaient de plus grand extimacion et valeur, ledict hault 


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— 375 — 

et poissant prince avait donné audit seigneur de La Douze la plus grant 
valeur pour les causes contenues esdictes lettres de vendicion. 

Alain d’Albret se prétendait donc t deceu doultre moitié 
du vrai pris » et Jean de La Douze opposait à juste titre à sa 
réclamation, dans le cas môme où elle serait justifiée, la dona¬ 
tion qu’il lui avait faite. Cependant, soit qu’il eut conscience 
d’avoir conclu un marché très avantageux, soit qu’il craignît 
les dangers ou les lenteurs d’un procès contre un puissant 
adversaire, nous le voyons souscrire avec une'facilité vrai¬ 
ment incroyable à un arrangement fort onéreux et s’engager 
à payer comme supplément de prix l’énorme somme de 6,500 
livres tournoys. 

Laquelle (suivant la naïve explication du texte) mondit seigneur a con¬ 
fessé avoir receue du dit d'Abzac pour toute plus valeur de la dicte terre 
et seigneurie et pour être convertie en Taffaire que ledict hault et puissant 
prince a de présent et payer la dot et mariage de demoiselle Louise d*Alebret 
sa fille et de feue haulte et puissante princesse madame Françoise de Bre¬ 
tagne, en son vivant comtesse de Périgord, vicomtesse de Limoges. 

En échange de cette prodigieuse concession, Alain d’Albret 
garantit à son acquéreur, tant en son nom qu’au nom de 
ses fils, dont il se fait fort d’obtenir le consentement, la pai¬ 
sible possession de la châtellenie de Vernh. Il s’engage en 
outre par serment : 

A deffendre les dictes choses vendues envers tous et contre tous et ex¬ 
pressément contre le seigneur d’Angoulesmes ou de lui ayant droit et cause 
et a voulu et promis ledit hault et puissant prince que se le dict seigneur 
d'Angoulesmes ou de luy ayant droict ou cause évinçaient ou recouvraient 
par aucte de justice la tierce partie de ladicte terre et seigneurie de Vernh 
et aultres choses contenues en la dicte vente, recompenser le dit seigneur 
de La Douze de l’extimacion et valeur en terre, seigneurie et justices de 
pareille preheminence et valeur quest et pourrait eslre au temps de 
ladicte éviction es terres et chastellenies d’Ans et d’Auberoche ou de lune 
dicelles au choys dudit seigneur de La Douze ou de ses successeurs, et 
ont voulu les dictes parties que ce présent appointement soit décrété et 
approuvé par aucte de la Cour de Parlement et aultres ayant puissance. 

Ët constitèrent procureur à ce faire et ce consentir, c*est assavoir maître 


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— 376 — 

Pierre Arnanlt, Jehan Maleret, Goillatime Geneste, Anthoine Sapientis, An- 
thoine Ddpré et Vincent de Bar, procureurs en la Ck>ur de parlement à 
Bourdeaulx, et aussi Jehan de Linars, Pierre Neyret, Bertrand des Maisons 
Germain Fontault et tous aultres procureurs frequentans les dictes Cionrs 
de Parlement et de monseigneur le sénéchal de Périgord. 

Il nous a semblé utile de citer ces noms, dont plusieurs sont 
aujourd’hui encore honorablement portés en Guienne. 

Mais pourquoi, dans les lignes précédentes, l’intervention 
du seigneur d’Ângoulesme est-elle plus spécialement prévue 
et visée f Tenait-il ses droits d'une alliance avec la famille 
d’AJbret, d’un mariage avec une sœur de la princesse Louise ? 
Nous ne savons, mais les appréhensions d’Âlain se réalisè¬ 
rent sans doute, le seigneur d’Angoulesme réussit à faire 
triompher ses revendications, et la compensation éventuelle 
stipulée dans la transaction en faveur de l’acheteur dut ob¬ 
tenir son effet. Telle est l’origine probable des juridictions 
et domaines possédés plus tard par les seigneurs de La 
Douze dans les châtellenies d’Ans et d’Auberoche. 

Témoins : Maître Paul Gay, juge général de la vicomté de 
Limoges ; Jehan Guittard, licencié,-Anthoine de Beaulieu, 
procureur de Montignac pour le seigneur comte et messire 
Anthoine de Goste. 

Le troisième document est la ratification des précédentes 
vente et transaction par Jean d'Albret, roi de Navarre. 
L’acte est passé à Pampelune, au palais royal, à la date du 26 
avril 1496, devant Jacques Buret, recteur de Saint Michel de 
Villadeix et notaire apostolique. 

Ce titre, rédigé en latin, nous donne des renseignements plus 
précis sur le mariage de Louise d’Albret. Il nous apprend le 
nom del’époux, Charles de Groy, comte de Ghimay, et le lieu 
de la cérémonie nuptiale : Donzy-le-Pré, au diocèse 
d’Auxerre. Nous y voyons aussi que Jean d’Abzac s’étalt 
obligé à porter et livrer l’argent dans cette ville. 

Témoins : Jean seigneur de Puyguion, au diocèse de Ma- 
laga ; Jean seigneur de Saint-Paul, conseiller du roi, et An¬ 
thoine de Goste, bachelier ès-décrets. 

4* Document. — G’est l’approbation en langue latine donnée 


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— 377 — 

au château de Donzy, le 7 mai 1496, par Gabriel d’Albret, sei¬ 
gneur d’Avesnes et grand sénéchal d’Aquitaine, aux divers 
actes ci-dessus mentionnés. Il reconnaît que Jean d’Abzaca, 
conformément à ses engagements, porté lui-même à Donzy, 
le premier jour dudit mois, époque fixée pour le mariage delà 
princesse, la somme de quatre mille cinq cents livres tour¬ 
nois, et les a livrées à iui, Gabriel, et aux nobles seigneurs 
Gilies de La Baume, chevalier, sénéchal d’Albret, et Simon 
de La Roumagière, chargés de les recevoir par délégation 
spéciale d’Alain, son père. Quant au surplus, il avait été versé 
à une date antérieure entre les mains d'Alain lui-même ou de 
ses représentants autorisés. 

De ces faits, combinés avec d’autres données contenues 
dans les actes, il paraît résulter que le supplément du pre¬ 
mier prix de vente ne fut pas employé tout entier au paye¬ 
ment de ia dot de la comtesse de Ghimay, mais qu’elle en 
reçut une partie seulement : les 4,500 livres apportées à 
Donzy par Jehan d’Abzac. 

Témoins : Jean de Cognac, seigneur de Saint-Jean de 
Ligoure, maître François Faure, lieutenant du sénéchal 
d’Aquitaine, et Jean d’Armignac, écuyer, seigneur de Sainte- 
Christine. 

Le cinquième document se compose de lettres patentes en 
langue française, données par Alain d’Albret, le? mai 
1496, et sceiiées de son sceau, déclarant que la transaction 
intervenue entre lui et Jean d’Abzac, seigneur de Reilhac, 
agissant comme fondé de pouvoir de son père, avait été 
fidèlement exécutée dans tous ses points, qu’il se tenait pour 
bien et valablement payé et donnait quittance solennelle à 
son débiteur des six miile cinq cents livres compiétant le 
juste prix de la terre et châtellenie de Vernh. 

Le sixième document, écrit en latin, est la ratification des 
précédentes conventions par Jean de 'fricard, grand juge et 
iieutenant du sénéchal de Périgord sur la demande expresse 
des parties. 

L’acte est passé à Périgueux, ie 6 juin 1496, et revêtu du 
sceau de ce magistrat. 

Témoins : Raymond d’Aytz, seigneur deMeymie, de Lemp- 


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— 378 — 

des et du Lieu-Dieu, Jean de Ghassarelle et Bernard du Puy, 
seigneur de Trigonan. 

Le titre dont nous faisons l’analyse se termine enfin par 
une dernière ratification, la plus solennelle de toutes, celle 
du Parlement de Bordeaux, confirmée par l'apposition du 
sceau de la Haute Cour. 

Cette approbation définitive est datée du 18 juin 1496, 
13* année du règne de Charles VIII, dans les limites duquel 
se sont accomplies toutes les phases de notre afihire. 

Telle est, d’après les titres authentiques, l’histoire de la 
vente à Jean de Ladouzede la terre et seigneurie de Vernh ; 
considérée en elle-même, elle pourrait sembler peu digne 
d’attention, si eile n’empruntait pas un intérêt véritable aux 
faits qu’eile nous révèie sur la puissante maison d’Albret, et 
à la singulière destinée du prix de cette ch&tellenie, pres¬ 
que uniquement consacré à payer les frais d’une guerre 
et la dot d’une princesse. 

M" d’Abzac de Lâ Douze. 


CHANCELADE. 

Chancelade et Beauronne, à cinq kilomètres de Périgueux, 
1,227 habitants, Abbaiia sanctæ-Mariæ de Cancel/ato(cartul. de 
Chancelade), Chanselade 1,233 (ib). — Vocable SainHean, 
patron l’Assomption. — Abbaye de l’ordre de Saint-Augustin, 
fondée en 1208 par Foucaud, abbé de Cellefroin. — On lui 
attribue aussi une autre origine : quelques chanoînqs de 
Périgueux, mécontents de la sécularisation de leur Chapitre, 
se seraient retirés dans cette solitude pour y suivre une rè¬ 
gle plus austère; Guillaume d’Auberoche, évêque de Péri¬ 
gueux (1109-1130), leur donna l’église de Beauronne et un lieu 
appelé Bord, où ils s’établirent et où ils bâtirent une église. 
Elle existait déjà en l’an 1091, suivant un titre des monastères 
avec qui l’abbaye de La Sauve était en communauté de prié- 


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CHANCELADE 
Lo^js de L'abhé 

! XVf Siècle / 



















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— 879 — 

res. Elle reçut, dans le courant du xii« siècle, plusieurs dona¬ 
tions des comtes de Périgord, des seigneurs de Saint-Astier, 
de Chabans, de Fayolle, de Flamenc, de Foucauld, etc. Au 
XIII* siècle, en 1233, Pierre du Clusel, abbé, reçut en donation, 
de B. de La Boche, fils de Folquet de La Roche, le lieu de la 
Barbecane de La Roche (1). Le premier abbé connu est Gé- 
rald de Montleau {de Montelauduno) de 1129 à 1143. Je laisse à 
l’historien de l’abbaye de Chancelade le soin de débrouiller 
ces origines diverses et ces dates. 

L’abbaye de Chancelade a été décrite plusieurs fois, mais 
toujours d’une manière imparfaite ; son histoire a été escpiis- 
sée dans le Chroniqueur du Périgord et du Limousin (t. III, 
pag. 224 et suivantes); je ne viens pas la compléter. M. l’abbé 
Riboulet, le savant curé de Chancelade, chercheur infa¬ 
tigable et souvent heureux, s’en acquittera avec succès. 
J’essaierai seulement de décrire avec plus de détails archéo¬ 
logiques ce qui reste des bâtiments de l’abbaye. Nous avons 
la chapelle Saint-Jean, l’église abbatiale, aujourd’hui pa¬ 
roisse, et l’ancien logis des abbés. Cette dernière construction 
connue sous le nom de Château de Bourdeille date du xv* 
siècle ; c’est un corps de logis flanqué de deux tours rondes, 
à haute toiture et à pignons ornés de crochets et de choux 
frisés ; dans une des tours s’ouvre une très-belle porte à dou¬ 
ble arcade que les archéologues désignent sous le nom d’ar¬ 
cade à talon ; le chou frisé qui la surmonte est porté sur un 
long pédoncule qui traverse deux compartiments chargés de 
moulures ; dans le premier, on remarque le soleil et la lune. 
Le tympan, au-dessus de la baie à anse de panier, est chargé 
d’un écusson qui se retrouve peint sur le manteau d’une des 
cheminées du logis; il était de gueules à trois pals d’or, avec 
deux oiseaux pour supports et surmonté d’une mitre et d'une 
crosse. Attenants au vieux logis, sont les bâtiments d’exploita¬ 
tion des XV» et xvii* siècles, écuries et celliers fermés dans une 
grande cour, et touchant à la partie nord de l’église était le 


(1) Cartulaire de Chancelade, ^ 40. Extrait de la Généalogie de la famille de Luber- 
eac, par M. de Saint-Allais. — Paris, Valade, 1816. 


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/ 


— 380 — 

cloître ou un des cloîtres dont il reste à peine des traces, et 
enfin, du même côté, et séparée du reste des constructions, la 
nouvelle habitation de l’abbé, avec arcades ou promenoir, 
élevée dans de larges proportions et de haute mine, ainsi que 
cela se faisait au xvii* siècle. Le tout est entouré de vastes jar¬ 
dins et de prairies arrosés par la Beauronne, d’arbres séculai¬ 
res, de terrasses ombreuses avec abris pour les mauvais temps, 
où se délassaient par la promenade les pieux et savants reli¬ 
gieux qui ont illustré leur ordre, les Pères Roche, Garat, Beau- 
regard, Lambert, Gros de Beler, de Reyrac, Alain de Solmi- 
nihac. On montre encore, à l’angle d’une des terrasses, l’if sur 
le tronc duquel ce dernier allait s’asseoir et songer sans doute 
à la réforme qu’il méditait et aux réparations que nécessitait 
l’état de délabrement et de ruine où les dernières guerres 
avaient laissé le monastère. 

La chapelle SaintJean, ou chapelle du cimetière, fut consa¬ 
crée, en 1139, par l’évêque de Périgueux, Geoffroy de Cause 
(1)1; l’église abbatiale le fut à son tour, en 1147, par Raymond de 
Mareuil. Je transcris ici ces dates à cause de l’importance 
qu'elles ont au point de vue de l’étude archéologique de ces 
monuments et des monuments similaires voisins, qui ont pu 
s’inspirer de ces modèles de l’architecture romane. 

La chapelle SaintrJean est très-petite, ainsi que sa destina¬ 
tion le comportait ; mais elle est parfaite dans ses formes et 
rien n’y choque l’œil ; toutes les dimensions sont en harmonie, 
ainsi que le fait remarquer M. J. de Verneilh (2). J’en donne 
ici la description d’après mes notes, qui compléteront celles 
qui ont été fournies en 1858. La façade est à pignon ; la porte- 
aux cintres, tendant légèrement à l’ogive, est formée de qua¬ 
tre archivoltes qui retombent sur des colonnettes tournées, 
ainsi que les chapiteaux. Ces colonnes portent des renfle¬ 
ments et des rainures circulaires parallèles, motif assez 
rare ; leurs bases rappellent la base antique. L’arc supérieur 
est décoré d’imbrications se faisant face ; des damiers et des 


(1-8) Congrès archéolologique de 1858, pages 181 et suivantes, rapport de U. J. de 
Verneilh. 


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— 381 — 

bandes étoilées courent autour des arcades inférieures ; l’ar¬ 
chivolte principale porte en lettres onciales, placée dans des 
cercles, l’inscription PAX; une croix potencée orne le maître 
claveau entre l’A et l’X du mot PAX. Cette façade est coupée 
par une large corniche saillant sur des consoles moulurées; 
celle du centre porte une main bénissante à la manière latine. 
Une petite fenêtre à plein-cintre s’appuie sur cette corniche; 
elle a plusieurs retraits dont les arcs retombent sur des co- 
lonnettes semblables à celles de la porte ; au-dessus, un ocu- 
lus aveugle est chargé d’un agneau ; enfin, deux contreforts 
plats, dont le sommet sert d’appui aux remparts du fronton, 
encadrent la façade et la complètent d’une manière très-heu¬ 
reuse. Les faces latérales sont divisées par des contreforts 
plats qui s’arrêtent aux deux-tiers de la hauteur du monu¬ 
ment autour duquel court une base saillante chanfrénée, et 
supportant le toit, une corniche à modifions très-simples, 
donne par la saillie plus de profondeur au nu du mur. Une 
petite porte cintrée à claveaux cubiques s’ouvre sur le 
fianc méridional entre la nef et l’abside. Le chevet arrondi 
est divisé en trois parties par des colonnes aux trois-quarts 
engagées, à chapiteaux cubiques et dont les bases portent des 
imbrications et des griffes. Une corniche étroite entourant 
ces colonnes comme un anneau, coupe cette abside en deux 
parties inégales, la partie inférieure étant la plus haute. La 
nef recevait le jour par trois étroites fenêtres dont les arcs 
portent comme ornement des étoiles et des billettes, sauf 
celle du nord, qui est unie. La décoration générale des 
corbeaux consiste en moulures et en étoiles à plusieurs 
rais. A l’intérieur, rien ; la voûte, en berceau ogival, est 
portée par une corniche à simple biseau. 

Il est regrettable que cotte chapelle soit une propriété 
privée et que son possesseur néglige des réparations urgen¬ 
tes dans la partie inférieure, où un rejointoiement général 
serait fort utile. 

L’église abbatiale, aujourd’hui paroissiale, est, par la date 
que j’ai donnée plus haut, contemporaine de la chapelle, pois* 
qu’elle fut consacrée huit ans plus tard seulement ; elle avait 
été commencée par Gérald de Montleau. Malheureusement, 


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— 382 - 

un vestibule extérieur, élevé au xvii* siècle, obstrue presqu’en- 
tièrement la façade, dont la partie supérieure a été refaite en 
1630. Le portail à trois archivoltes repose sur autant de co- 
lonnettes à chapiteaux cubiques, et la baie d’entrée est en forme 
de mitre obtuse ; les ornements se composent de damiers, de 
têtes de clou, de tores, de palmettes ; à l’angle sud-ouest de 
cette façade, il faut remarquer un faisceau de colonnes accolées 
dont les chapiteaux sont délicatement ornés de feuillages 
perlés qui rappellent le style roman saintongeois. C’est un 
reste de l’église primitive, qui fait regretter la disparition des 
parties supérieures ruinées pendant les guerres de religion, 
en 1575. Quatre arcatures à plein cintre surmontent le portail, 
simulant galerie. Les bas-côtés de la nef sont soutenus par de 
larges fausses arcades correspondant aux travées intérieures, 
séparées par des contreforts plats et percés de hautes fenê¬ 
tres dans le style du xvi* siècle, quoique nous sachions 
qu’elles ont été refaites par Alain de Solminihac. Les tran¬ 
septs et le chevet à murs droits sont éclairés’par de larges 
fenêtres plus modernes sans meneaux et sans traverses. Une 
petite porte romane donnait accès dans la première travée 
de l’église, côté sud ; elle est finement décorée d’entrelacs et 
de damiers. Du côté du nord, même répétition, sauf la porte, 
qui au lieu d’être au ras du sol est très-simple et s’ouvrait 
plus haut dans un petit bâtiment aujourd’hui détruit. Le clo¬ 
cher carré est placé sur l’intertransept ; il est primitif, c’est- 
à-dire du milieu du xii* siècle, de ce moment de transition où 
l’aroogive commençait à se mêler au plein-cintre ; du moins 
cela a été mon impression. 

A l’intérieur, plan cruciforme. Narlhex primitif compre¬ 
nant une travée avec un plancher formant tribune, attribuée 
au XVII* siècle. Une nef à trois travées ajourées, deux tran¬ 
septs courts, une coupole sur pendentifs à la croisée de la nef 
et des transepts, un chœur à chevet droit. Partout ou pres¬ 
que partout la base de l’édifice est ancienne. Les voûtes ont 
été réédifiées par Alain de Solminihac; leurs nervures se croi¬ 
sent et s’entrecroisent comme pendant la Renaissance, on leur 
a donné le môme profil, si bien qu’il faut savoir à quelle date 
elles appartiennent pour oser la leur assigner. Dans le chœur. 


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— 383 — 

des l}oiseries et des stalles du xvii* au xviii* siècle, sans 
grande valeur artistique. 

Tel est l’ensemble de ce qui reste de l’abbaye de Ghance- 
lade, qui a joué un rôle important dans l’histoire civile et 
ecclésiastique du pays, et fourni à la religion, aux sciences et 
aux lettres plusieurs hommes remarquables. Il faut donc que 
nôtre érudit collègue M. l’abbé Biboulet se presse de publier 
l’Histoire de ce monastère ; avec sa plume exercée et le 
style facile que nous lui connaissons, il ne peut manquer de 
nous donner une œuvre intéressante et durable. 

A. DE Rouuejoux. 






SOMMATION 

FAITE A MONSIEUR DE MONTPEZAT, 

Gouverneur de PérigueuXj d'avoir à délivrer Aimménard Viault^ écuyer, 
sieur de Champlong ( 1 ). 


1593, 22 août. 

Je, Michâ de Rippes, troiûpette ordinaire de Monseigneur de Massez, 
gouverneur et lieutenant général pour le Roy en Angoulmois, Xainctonge 
et Auliÿys, en Tabsance de monseigneur le duc d^Espernon, certiffie à tous 
quil apartiendra que par le commandemant de mondit seigneur de Massez, 
suivant certin execution de la vollunté du Roy, le vingt et uniesme jour 
do moys d'aougst mil cinq cent quatre vingt treize, me suis exprès trans¬ 
porté jusques en la ville de Perigueux, où estant, parlant à Monseigneur 
de Montpezat gouverneur d'icelle, l’ay sommé suivant mon dit commande¬ 
mant, par vertu de Tédict de trêve, faict par le Roy en son conseil le dix- 
septiesme jour de may mil cinq cent quatre vingt treize, de faire rendre, 
délivrer et mettre en liberté Aimménard Viault, escuyer, filz du sieur de 
Champlont, détenu prisonnier par le cappitaine Rochepine et ses soldats 


(1) CbamplODg, commune de Sérignac, arrondissement de Barbezleux (Charente). 


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— 384 — 

au chasteau de Montignac en Pérîgort ; lequel dict seigneur ma d^clairé 
que sa voUunté estoyl d'entreteoyr la treve, me commandant d'aller signif- 
fier audict cappitaineRochepine,'commandant audict chasteau de Montignac, 
ce que ay faict le dimanche ensuivant quon comptoyt le vingt deuxiesme 
jour du moys d'aougst au dict an, et estant en la ville dudict Montignac, 
parlant au dict cappitaine Rochcpine^ l'ay sommé suivant la vollunté dudit 
sieur de Montpezat, de rendre et feire délivrer le filz dudict sieur de 
Champion, quil tenoyt prisonnier audict chasteau dudict lieu, lequel ma 
faict responce quil lavoyt délivré a quatre soldats de sa compagnie pour 
laller garder a deux lieulx de la dans une roche et ne l'a voulu délivrer. Et 
mon dict seigneur de Montpezat ma dit que sil avoyt au dict lieu de 
Perigueux le dict Aimmenard Yiault, quil le délivreroyt tout présentement 
sans payer aulcune ranson, et que sil tenoyt celluy qui l'a prîns il le feroyt 
pendre et estrangler, armé de toutes pièces, le pystollet à la scainture. 

En tesmoing de quoy j'ay signé cestuy mon prezant rapport, et faict si¬ 
gner à ma requeste au notaire royal soubscript à Angoulesme, et en la 
maison d'icelluy avant mîdy et le dixseptiesme jour de septembre, mil cinq 
cent quatre vingt et treize, en prezance de Joseph de La Gharlonye, 
sieur de Gogullet, demeurant en la ville de Ghabanoys, et Jehan Thomas, 
cler, demeurant en ladicte ville d'Angoulesme, tesmoings requis. 

De La Gharlonntb pour prezant ; J. Thomas ; M. Darius (1) 
Gibauld^ notaire royal. 

De Rippes MDARIUS. 

Pour copie conforme ; 

Albert de MASSOÜGNES. 

(Archives départementales de la Charente, série E, fonds des notaires et tabellions. 
Minutes de Gibaud, liasse de 1503.) 


(1) On remarquera ranomalie qui existe entre le nom du trompette Michel de 
Rippes et sa signature que j’ai figurée. Pourquoi, s’appelant de Rippes, signe-t-il 
Darius f 1) m’est impossible do l’expliquer. Il est cependant difficile de m’attri¬ 
buer une faute de lecture, la pièce porte bien < Michel de Rippes >, comme on 
peut s’en rendre compte par l’examen du décalque pris par moi sur la minute 
elle-même. Cela constitue un petit problème que je soumets à ceux de mes col¬ 
lègues qui, plus savants que moi, voudront bien y donner leur attention. 

La famille de Rippes a joué un certain rôle en Angoumois ; je citerai entre antres 
Aimard de Rippes, figurant en 1590 dans la liste des échevins d'AngouIême drasséc 
par Sanson et publiée par l’abbé Michoo, et Jacques de Rippes de Beaulieu, ancien 
cornette de cavalerie, enfin, Charles-Léonor do Rippes de Beaulieu, portés au rôle 
des Bans de Saintonge en 1758 que M. de Reucogne a publiés dans le Bulletin delà 
Société archéologique de la Charente, année 1863. 


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— 385 — 


ESSAIS 

TOPOGRAPHIQUES, HISTORIQUES ET BIOGRAPHIQUES 
SUR L’ARRONDISSEMENT DE NONTRON (Suite.) 


IV. — CANTON DK SAINT-PARDOUX-LA-RIVIÈRE. 

4” Commwne de Milhae-de-Nontron. 

Cette commune est bornée : au nord et à l’est, par celles 
de Saint-Saud-la-Coussière et de Saint-Martin-de-Fressen- 
geas ; au sud, par la commune de Villars ; à l’ouest, par celle 
de Saint-Front-la-Rivière, et, au nord, par la commune de 
Saint-Pardoux-la-Rivière. 

Ce territoire, ainsi circonscrit, contient les bourg, villages 
hameauxet lieux ci-après : Chez Billac; La Tuilerie, près d’un 
signal de 300 mètres d’altitude ; Chantres, à 248 mètres ; La- 
jaunie ; Milhac,près d’un signal de 308 mètres; Bordessoule ; 
Puyriol ; Couderféry ; Lagrange ; Mortegoute ; Peyrelevade ; 
Mazerou ; La Raubinie ; La Garelie ; Le Soulier ; Greliére ; 
Lamidé; Maison-des-Vignes; Fousseyraud ; La Coutille ; Ma- 
taly ; Maumont ; Le Chadeuil ; Malletie ; bourg de Milhac ; 
Magnac ; La Glaudie ; La Martonnie ; La Mothe ; Les Landes ; 
Ghadeix ou Ghadeau; Planche-Famy; Les Meulières; La 
FouUlarge ; La Bierge; Le Chatenet; Piaujat; Croze ; La 
Roussarie ; Moulin-de-Saint-Amant ; Les Taravauls ; La Pri- 
vadie et le moulin de Panit. 

La population était de 402 habitants en 1365 pour 67 feux; 
de l,515au xvii* siècle ; de 1,062 seulement pour 306 feux et en 
1807, à la suite de la Révolution et des guerres de l’époque ; de 
1,518 en 1852 ; de 1,519 en 1856 ; de 1,540 en 1861 ; de 1,505 en 
1866 ; de 1519 en 1872 et de 1529 en 1876. 

Le chef-lieu de cette commune est à cinq kilomètres de 

25 


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- 386- — 

Saiat-Pardoux-la-Bivière, 16 de Nontroa et 44 de Périgaeux. 
II s’y tient trois foires par an : les premiers jeudis d’avril et 
d’août et le 11 novembre. 

L’industrie de la contrée, en dehors de ses cultures, con¬ 
siste dans l’exploitation des terres à gazette, ou terre réfrac¬ 
taire employée à la cuisson des porcelaines de Limoges, et 
dont les carrières se trouvent dans les environs du village de 
Groze. On signale aussi, dans la partie calcaire, des dépôts de 
marbre gris dont nous avons vu un spécimen, mais qui ne 
sont l'objet d’aucune exploitation. 

On y trouve aussi, entre autres curiosités archéologiques, 
plusieurs tumulus situés dans les landes de Gouderféry, non 
loin des villages du Soulier, de Lajaunie et de Lagrange. On 
remarque en outre sur ce même plateau deux espaces en¬ 
tourés de blocs de rochers et qui pourraient bien avoir ser\i 
de lieux de campement, dans les temps reculés. Mais, s’il fal¬ 
lait en croire une légende populaire, ces rochers et beaucoup 
d’autres épars sur plusieurs points de la même lande n’au¬ 
raient rien moins qu’une origine satanique. Gar, le diable 
ayant eu, dit-on, l’intention d’y construire un édifice, partit 
un certain soir à travers les airs, muni d’un marteau et por¬ 
tant les pierres dans son tablier, lorsque, surpris par une ap¬ 
parition céleste, il lâcha le tablier, dont le contenu s’épar¬ 
pilla sur le sol, tandis que le marteau, lancé dans l’espace, 
vint tomber à une lieue de là et à l’endroit même où fut cons¬ 
truit, dans l’année et en préservation de pareille aventure, 
le couvent de Saint-Pardoux-la-Rivière. Voilà et y croira qui 
voudra. Au surplus, ce plateau, sauvage et au sommet de col- 
liims élevées, a dû être le théâtre de plus d’un événement et 
se prête singulièrement au merveilleux. Ainsi, après les tu- 
muh et le camp retranché, voici la découverte récente sur un 
autre point,de fondations maçonnées qui paraissent être fort 
anciennes. Voici également, et non loin de là, la preuve du 
séjour des Druides et des populations gauloises, refoulées par 
la conquête romaine. Nous voulons parler du monument in¬ 
diqué par ia carte de l’état-major sous le nom de Peyrelevade, 
dans une lande entre le village de Mazerou et celui de Bon- 
nefon, où se trouvent encore les débris en granit d’un dol- 


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— 387 — 

men, comprenant une table ovoïde de 12'à 15 mètres de cir-“ 
conférence sur 0*60 d’épaisseur, lamelle était, dans le pfin- 
cipe, supportée par trois rochers debout et d’un méfiée de 
hauteur. Ce monument était encore intact, il y a une quatan* 
taine d’années, époque à laquelle le propriétaire de Bonne- 
fon, c'ohunune de Saint-Saud-la-Goussière, eut la raaien- 
contreuse idée d’y pratiquer des fouilles, qui-n’ont produit 
d’autre réstdtat que sa démolition. Mais les quatre robhés 
gisent encore sur la même place comme un témoignage de 
Son ancienne existence. 

Sans remonter aussi haut, la paroisse catholique de Milhàc 
n’en est pas moins fott ancienne, bien que son église et son 
clocher élevé, à tour carrée et fortement construit, ne parais¬ 
sent dater que du xii* au xiii* siècle. La voûte en pierre de 
la nef, remplacée aujourd’hui par un lambris, atteste suffi¬ 
samment que les Calvinistes ont passé par là. C’est dans ce 
clocher, et au xviu* siècle, que fut placée la cloche, transportée 
d’abord du bourg d’Abjat à Thiviers à l’occasion du meurtre 
de François de Vaucocour et, en exécution d’un arrêt, rendu 
a Nérac le 8 mai 1648, ainsi que nous l’avons plus amplement 
indiqué au chapitre du canton et de la commune de Thiviers. 
A la suite de la démolition du clocher de la chapelle Saint- 
Laurent de l'église de cette ville, où ledit sieur de Vaucocour 
avait été inhumé, cette cloche fut mise en vente, du consen-' 
tement de MM. Léonard Gaillard, écuyer, seigneur de 
Vaucocour, Pierre Foucaud, archiprétre de Thiviers, des fa- 
briciens et des consuls, en exécution d’une ordonnance de* 
l’intendant Boucher du 19 février 1735. Cette vente fut passée 
devant Monleaud, notaire royal à Thiviers, le 24 juillet .sui¬ 
vant, par M'François Noël, sieur de Laborde, syndic fabri- 
cien, en faveur du sieur Dupuy, syndic fabricien de l’église 
de Milhac, et pour la somme de mille trente-‘Cinq livres. 

Cette paroisse, parochia de Milhaco Petragoricensis diooesis, 
d’après diverses reconnaissances de rentes, et notamment d’a¬ 
près le censier de Clarol du xii« siècle, et des actes des 4 avril 
1299,1*' octobre 1494 et 8 novembre 1507, dépendait autrefois 
de l’arcMprétré de Condat-Champagnac, et sa cure était à la 
nomination de l’évôque de Périgueux. Parmi ses anciens 


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— 388 -* 

curés et desservants nous avons retrouvé les noms de 
MM. Hélie de Magnac en 1295, Géraud Martin en 1312, Idon 
en 1352 ; Pradal, vicaire en 1656 ; Gazenove, curé de 1679 à 
1683; Yallette, vicaire en 1676; Malhier, curé en 1717 ; Moys- 
son, curé en 1762 ; Salieton, en 1764. 

Elle fut aussi, et dès les premiers temps de la féodalité, le 
siège d’une seigneurie importante, relevant de la baronnie de 
Nontron, et qui se trouve même qualifiée, dans plusieursac- 
tes, de ch&tellenie, ayant château, forêt, vigerie et maladre- 
drerie. Cette maladrerie, annexe de celle de Nontron, fut 
réunie à celle de Périgueux par arrêt du conseil d’État de 1696. 
Elle était située à trois cents mètres environ du bourg de 
Milhac, où la plupart des bâtiments, appropriés à un autre 
usage,forment aujourd’hui un bameau,désigné dans les cartes 
deCassinietde Belleymesousle nom de : Maladrerie de Milhac, 
et dans lacarte de l’état-major sous celui de : La Malletie, du 
patois ifa/a(û> dérivé de Maladrio, en français Maladrie, dimi¬ 
nutif de Maladrerie. 

Ses principaux seigneurs, après le vicomte de Limoges, 
suzerain, furent les Glarol, les Magnac et les La Marthonie, qui 
eurent le droit do vigerie, ou de basse justice, jusqu’au mo¬ 
ment où ces derniers, devenus propriétaires de la seigneurie 
entière, eurent celui de la haute justice, dont ils réunirent 
le siège â celui de Puyguilhem-Villars. 

G’est ainsi que les archives de Pau et l’état actuel des lieux 
nous font retrouver, parmi les anciens fiefs de cette contrée, 
les suivants : 

!• Magnac. — Fief dominant, avec château, duquel il reste 
encore une partie du corps de logis et une tour, sur quatre.Il 
appartenait, dès avant le xii* siècle, à une famille du même 
nom, riche et puissante entre toutes dans le pays, ainsi qu’il 
résulte de titres nombreux, parmi lesquels nous relèverons 
les sommaires suivants, pouvant offrir quelqu’intérêt histori¬ 
que et biographique : 

1249. — Du samedi avant la fête de Sainte-Madeleine, do¬ 
nation par Guy, vicomte de Limoges, de la terre de Massabra 


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— 389 ^ 

à ses chers et fidèles Guillaume de Magnac et ses fils, che¬ 
valiers de Neutron, en échange de tout ce que ceux-ci pou¬ 
vaient avoir dans la forêt du Bourdeix : < Dilecti et fideles nos- 
tri Gnillelmus de Mmhae et filii sui milites de Ifontronio.... 
quittaverint qtiod habebant vel hàbere poterant in foresta de 
Bosco dahu.... 

1251. — Vente par G. Seguin à Hier de Magnac, chevalier 
de Nontron, fils du précédent. 

1252. — Du jour lunaire après l’exaltation de la sainte 
Croix, testament dudit Guillaume de Magnac, par lequel il 
lègue : aux églises de Nontron, une septaine, une trentaine, 
une année, douze deniers de rente à la grande église, avec un 
vêtement composé d’une mitre blanche, d’une tunique et d’un 
manteau, plus un calice ; au recteur desdites églises, cinq sous ; 
à chacun des deux vicaires, trois sous ; au prieur de Nontron, 
cinq sous et douze deniers de rente ; à chacun des prêtres 
présents à ses obsèques, treize deniers; aux frères mineurs, 
deux deniers; à chacun des pauvres, un pain du prix d’un de¬ 
nier; à l’hôpital de Nontron, un lit garni et douze deniers de 
rente. Plus divers autres legs aux églises de Saint-Etieime-le- 
Droux, de Saint-Martin-le-Peint, de Millac, de Bondaseau, de 
Sainte-Marie-de-Pontouvre,ainsi qu’à toutes les autres églises 
de la seigneurie et juridiction de Nontron ; aux abbayes de 
Boschaud, de Peyrouse, de Grosbost, de Ligueux ; aux mai¬ 
sons religieuses de Pontarneau, de Boubon et du Bourdeix, 
et au Pape, à chacun une obole ; aux réparations des églises 
de Bourges, de Limoges, deux sous ; aux monastères de Saint- 
Augustin, de Saint-Martin et de La Règle, aux pauvres de 
Saint-Géraldetaux lépreux du Gros de Limoges; aux frères 
prêcheurs, aux frères mineurs et à l’évèque du dit Limoges, 
à Sainte-Marie-du-Puy, à Sainte-Marie-de-Rocamadour, à 
l’hôpital de Ronceveau, à l’hôpital de Hautpas, à la Terre- 
Sainte; à Marguerite, sa nièce, religieuse de Ligueux; à 
Sainte-Marie-de-Bussière, à chacune des filles de Marie de 
Doat, à Guy de Doat, clerc ; à Aymelie de Ghamnier et à ses 
filles, religieuses de Boubon ; à l’église de Nontronneau, 
etc. Voici d’ailleurs copie de ce testament, intéressant au tri- 


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^ 9d0 

pl(9 poinA âd v»e4es auears, <1 qs ioslûttttiQDS et des uneau^ 
meoits «bl’époqiiiiie fl)- 

Le ditlïuUlauiiie deMagaac avaitété marié avec N— 4e 
Mpafrébq^, dont le père, Pierre de Moo&élxmf, doozâl de 
HoatreA, 4oona à jsa fille en mariage les domainesde Toera, 
Massabra, Lavaud, Beuloc, Benavent, Barde... etc... Quelque 
temps après ce testament et le 5 des calendes de février 1254, 
les quatre enfants nés de ce mariage, Itier, Guillaume, Hélie 
et Adhémard, partagèrent les biens de la succession, y com- 
pgrie le repaipe de Maguac. 


(U Tbitaubn? n <So]LLiOiri di Magsiic : — € in nomine patris et fllii et apirita 
«AGoti* Bgo ^oiJiemas 4e Haobac seoior. miles, laborans in extreaiis, beoe eompoa 
mentis meae testimonium meum, sea altimam yoluntatem mèam condo etfacio in 
banc modam : In primis, ad honorem omaipotcntis dei et beatissime Tirginis 
lfarie, pro sainte anhne mee, lego ecclesie deNontronio septennariom et trieen- 
narUneetaoniaie, etdoodecim denarios redditas miyoris ecclesie. et qooddaoi 
vestimentamyidcliceliofalam albam, tunicam et amictam, et omniaalia per inte- 
gruro, et qnemdam calicens ; rectori ecclesiaram de Nontronio qninqne solides ; 
daobos yleacile cuilibet très soUdos; priori de Nontronio qninqne solidoe; inter 
omnia et doodecim denarios redduales; omnibus presbiteris qni meis intererent 
exequiis cuilibet tredecim denarios^ minoribas duos denarios; omnibns panpe- 
ribus qui intererant sepnltare mee cailibet panem nnius denarii ; domai élemo- 
sinarie de Nontronio lectnm unnm mnnitam et doodecim denarios reduales ; 
ecclesie saucti Slepbaoi deus Ledrog septeonarium et trioennarinm et doodecim 
denarios redduales ; ecclesie Sancti-Martini picti totidem ; ecclesiede Milbactotidem 
ecclesie de Bondeseo sex denarios redduales et doodecim denarios de elemos 3 rua ; 
ecclesie Saiiote>Marie^e"Ponte-iayeiito sex denarios redduales; omnibus ecclesiis 
de honore et districtu de Nontronio cuilibet septemnarium cum luminari; abbaüis 
de Bosco-CavQ, de Petrosa, de Grosso-Bosco et de Leguers et domibus de Pontanis 
et de Bobonio et de Bosco-d'Abu et domino pape, obolnm ; ad ediflcium ecclesie 
Biturlcensis doodecim denarios ; ad ediflcium ecclesie Lemoyicensis duos soti- 
dos ; ad ediflcium ecclesie sancti Martialig Lemoyicensis duos solidos ; 
monasterii Saucti Augustini et Sancti Martini et de Régula et pauperibus 
Sancti Geraldi et Leprosi den Gros Lemoyicensis cuilibet eommdem locorom 
duodeoim denarios ; predicatoribus refèctionem quamdam et quinqne sulidos ; 
iqinoribus totidem ; episcopo Lemovicensi gaginm ; beate Marie de Podio decem 
solidos ; beate Marie de Rnpe-amatoris decem solidos ; bospitali de Roscidis- 
Vallibus qnfnque solidos ; bospttali de Alto-passu quinque solidos ; Terre-Sancte 
daceru solidos; Marguarite nepti mee moniali de Liguers onam tonicam yel 
yigenti solidos ; beate Marie de Buxeria quinque solidos; fliiis et flliabus Aymé- 
rici de Doa cuilibet quinque solidos ; Guidon! de Boa clerico duos sextarios bladi ; 
Aymelie de Chaminerio et flbabus suis, monlalibusde Bobonio, cuilibet unosextario 
friimentt ; ecclesie de Nontroneilo duos solidos.... 

Le teatoloqr recommaude et coafle à ses tUs rexéenUon des dits legs ayee pou- 


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— 391 — 

âuivoas miintenanl les traces des ciaq enfants de Guil- 
lanme de Magnac, en commençant par Hélie et Àdbémard, 
restés sans postérité en leur qualité d’hommes d’église : 

Hélie de Magnac. — 1256, sentence arbitrale prononcée 
par Guillaume de Javerlhac, doyen de Saint-Yrieix, chape- 
tein du pape, entre Jourdain, prieur de Nontron, et Hélie de 
Magnac, curé de Léchieyrac, et condamnant celui-ci à payer 
au premier une rente de six septiers de blé à cause de son 


voir de les moduler, en les aagmentant, mais non de les tUminner, et, en cas de 
négligeBce de ienr part,!] prie son cher Aymeric de Lobestour, chevalier, nogo di- 
leetum meum Aymericum de Lobestour,militem.Ao veiller de tontes ses forces, totis 
viribus, à ce qne cette exécution ne soit pas différée. Le testateur veut et ordonne 
que ses fils, Itier et Guillaume, laïques, Hélie et Adhémard, clercs, soient avantagés 
de toutes les acquisitions faites par lui et que Gérald, son autre fils, ait, en sus de la 
terre paternelle dix livres de rente. Enfin, et au cas de discussions entre ses héri¬ 
tiers, le testateur prend pour arbitre Raimond, ricomte de Limoges... < Requifo 
quod per RafmondQm,domiDum meum,vicecomitem Lemovicens justitia flat Datum 
die lune post exaltationem sancte crucis anno Domini millesimo ducentesimo 
secundo. Quia vero sigiilum proprium non habebans sigilli venerabilis capeRani de 
Nontronio Jussi présentes litteras sigillari. > (Doat, vol. l’^dei Testaments, f» a0(^. 

N». — Un motdenumifmaffqus à propos du testament qui précède et de ses di- 
vers legs en sous, deniers et oboles : 

l*sol, solidus sous-entendu aiireus, devint, après les Romains, une monnaie d*or 
du poids de 4 scrupules, qui fut frappée la première fois Tan 8S5 de Jésus-Christ, 
avec ce poids flzé par Goustantln. Sous Auguste, Taureus valait sOfT. 88 c. de 
notre monnaie actuelle, et, sous Romitien, il ne valait plus que 17 fr. 8t c. — Dès 
lè commencement du vii* siècle, les monnaies d'or furent,en Gaule, leioti d'or, so- 
ffduf, le semis ou demi-sou, et le trien ou tiers de sou. Il fallait 40 deniers ou 
saiga pour fhire un sou d'or. Suivant M. B. Guérard, le sou d'or répondait alors A 
90 fr., le semis A 45 fT., le trien à 30 fT. et le denier è 3 fr. 95 c. 

9* Denier, dffuirvta, était chez les Romains une pièce d'argent qui valut d'abord 
dix os et ensuite seize. La Taleur de l'as était alors de 18 et plus tard de 5 centi¬ 
mes ; celle du denier, de 89, puis de 79 centimes, introduit dans les Gaules par les 
Romains, il contint 91 grains d'argent sous les rois de la première race et de 98 à 
30 grains sous ceux de la deuxième. Il valut alors de 3 A 3 fT. 50 c. Mais, peu A peu 
il diminua de valeur par une addition de cuivre de plus en plus forte et finit par 
perdre toute valeur, même comme monnaie de cuivre, laquelle bit frappée poiff là 
première fois sous Philippe l« de loso A nos. Par suite le denier d'argent ne figura 
plus que comme monnaie de compte, de même que la monnaie d'or qui, A partir du 
VHP siècle, s'altéra si bien que du temps de Pépin elle avait presque complètement 
disparu. Sons Ghariemagne et ses successeurs on ne frappa plus qne des deniers et 
des demi-deniers. 11 en fût de même sous les six premiers rois Capétiens jusqu'à 
Pbilippe-Auguste qui,ayant acquis le monnayage de Saint-Martin de Tours, fit frap¬ 
per des deniers Tournois,donX il fallait 90 pour la livre roHmoise et 95poar ialUrre 


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— 392 — 

moulin de Magnac, près Nontron. — 1309, donation à Itier 
de Magnac, par Hélie, curé de Razes, et Adbémard, ses frères, 
de leurs droits sur le repaire de Magnac, paroisse de Milhac, 
die mercurii,post octa/oas pvrificationis beate Marie anno domini 
m® ccc* nom. 

2^ Adhémard de Magnac. — 1255, donation de terres et 
rentes, situées à Milhac, au dit Adhémard, clerc, par Hélie de 
Chabans, chevalier d’Agonac. — Le jeudi, après la fête de 
Sainte-Luce, 1258, vente parle même au môme de la dîme de 
la paroisse de Milhac, et de cens, rentes, droits et devoirs 
dans cette paroisse. — En 1270 et 1279, le dit Adhémard était 
chanoine de Saint-Front de Périgueux et il décéda de 1311 à 


jparif ii.La ÜTre, sous les Carloyingleos, se composait de vingt sons, le son de douze 
deniers et le denier de deux oboles. 

3* ohoUt obola, valait, comme noos venons de le voir, un demi-denier. 

Sous saint Louis, de 1336 à 1870, apparurent des pièces nouvelles : Vlignel on 
mouton d’or, valant dix sous parisis et 13 fr. 05 de notre monnaie actuelle ; le Gros 
Tournois, valant 13 deniers tournois, le demi denier fobole ou maille)\ enfin le 
quart de denier- Le sou d’or et les pièces d’argent cessèrent ainsi d’ôtre une valeur 
nominale pour devenir une valeur de compte. 

Or. faisant application de ce qui précède an testament de 1353, il en résulte suf¬ 
fisamment que le testateur a voulu léguer, comme valeurs de compte, le sou d’orde 
00 tr, le denier d’argent de 3 à 3 50 c. des Mérovingiens et l’obole des Garlovingiens, 
legs considérables en égard à la rareté et an prix de l’argent au xui* siècle. 

Quant aux monnaies postérieures, nous aurons à parler bientôt des Testons, des 
Florins, des Bcus-sol, desPistoUs, des Kcuf, des Tiers et Quarts d'écu, des Dou~ 
gains, de la livre et de ses dérivés, ainsi que des Borbarins fl-appés par les vicom¬ 
tes de Limoges. 

An point de vue archéologique , le testament de 1353 est également précieux 
puisqu’il contient la preuve écrite que presque toutes les églises des campagnes 
du Nontronnais datent an moins du xi« an xii* siècle, ainsi que nous l'avons avancé 
au chapitre de Saint-Sand-la-Coussière. Le style de construction de ces églises en 
est déié sans doute une forte preuve, en tenant compte, toutefois, d’un écart 
indispensable ainsi que des inspirations de l’architecte ; car, dit M. J. Mallet, 
professeur au petit séminaire de Séez, dans son cours élémentaire d’arebéologie 
religieuse (1878} : < Pour assigner sûrement l’époque exacte de la construction d’un 

> monument, un document écrit est toujours préférable aux caractères architecto- 

> niques les plus décisifs, attendu qu’absolument parlant, par bizarrerie on pour 
» touteautre raison un architecte a pu, au xiv* siècle et surtout dans les siècles sui- 
» vants construire une église dans le style du xiii*.» — Cela {soit dit sans dédaigner 
l’éloquence des vieilles pierres, que certains archéologues éminents, mais par trop 
exclusifs, persistent à nous offrir comme étant le plus sûr moyen d'investigation. 


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— 393 — 

1312, d’après l'accord fait le 26 janvier 1312 entre son héritier 
Itier de Magnac et Géraud Martin,curé de Milhac, touchant le 
legs fait à son église par le défunt. 

3® Guillaume de Magnac. — Lequel, avant de partir pour la 
Terre-Sainte, comme croisé, fit, le 7 des calendes de juin 1270, 
donation de tousses biens à Adhémard de Magnac, chanoine 
de Périgueux, son frère, et à Itier Guillaume et Guy de Ma¬ 
gnac, ses neveux. 

4* Géraud, m Gérai de Magnac. — Qui fit en 1279, avec Hé¬ 
lie de Magnac, curé de Nontron, et Adhémard de Magnac, 
ses frères, donation à Guillaume et Guy de Magnac, fils d’L 
tier, leurs neveux, de tous leurs droits sur les biens de la 
maison de Magnac, en présence d’Arthur de Bretagne, vi¬ 
comte de Limoges et sous le sceau d’Odon de Kardérian, son 
sénéchal. 

boîtier de Magnac.—Qui eut pour fils autre Itier, Guillaume 
et Guy, sus-nommés. En 1256, le dit Itier fonda un obit dans 
le couvent de Boubon en faveur de Guillaume, son père. En 
1260, il acquit de Géraud de Clarol toutes les dîmes, cens, 
rentes et autres devoirs appartenant à celui-ci en Périgord et 
Limousin, pour 130 livres de Limoges. Enfin, le dit Itier 
testa en 1271, suivant testament où il est qualifié de sain et 
joyeux, sanus et hilarus, mais dont nous n’avons pas trouvé 
la copie dans Doat. 

Les trois enfants d’Itier se marièrent et laissèrent une nom¬ 
breuse postérité. Nous en retrouverons la trace dans les 
actes suivants, dont nous allons donner le sommaire par 
ordre chronologique : 

1272. — Guillaume de Magnac, écuyer, était juge de Non¬ 
tron. 

1279.— Ventes à Guy de Magnac, par Pons d’Agonac et par 
Pierre de Milhac, de rentes et de tout ce qu’ils possédaient 
dans la paroisse de Milhac. 

1299. — Hommage à Hier de Magnac, deuxième du nom, 
par Pierre,juge de la paroisse de Milhac, châtellenie de Non¬ 
tron, sur les mas de Varalia et de LaGuerollia, près de Milhac. 


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— 394 — 

1300 à 1308. — Hommages au même par Guillaume de 
Milhac ; Jean Magnan ; Pierre Tizon, 111s de Foulques ; Pierre 
de Monfrébœuf, écuyer ; Séguin de Pozels el Pierre de Mil¬ 
hac. 

1308. — Reconnaissance de fief au môme, par Guillaume et 
Pierre de Jordonnières et Pierre Le Petit de Rochepaniéres, 
hommes taillables et exploitables à volonté. 

1309. — Quittance par Agnès deMagnac à Itier de Magnac, 
son frère, de sa part dans la succession de leur père Guy de 
Magnac, de Nontron, Die Mercurii post remirUscere ann. Dl m‘ 
cc<fi nono. 

1309. — Le mercredi après la fête de la puriflcation de la 
Vierge, donation par Hélie et Pierre de Magnac, au dit Itier, 
de leurs droits sur le repaire de Magnac. 

1314. — Hommage au dit Itier par Pierre, lépreux, pour la 
ladrerie de Milhac ; Die dominice post octavas Pasqtte anno 
domini m® ccc* decimo quarto. 

1314. —Sentence arbitrale portant que Guillaume et Pierre 
de Fabrice, de ta paroisse de Milhac, étaient hommes tailla¬ 
bles, questables et exploitables de Guillaume de Magnac, es- 
cuyer; Die Mercurij ante cathedran sancti Xolri, an° Dom. 
m” COCO decimo quarto. 

1317. — Hommage à Itier de Magnac par Guillaume de 
Magnac pour tout ce qu’il tient dans les paroisses de Milhac, 
Saint-Front-la-Rivière et Saint-Etienne-le-Droux. 

1317. — Fondation d’une lampe à l’église de Saint-Nicolas 
de Bor, par Itier de Magnac pour le repos de l’âme de Ar- 
modle Brun, sa première femme, sous la condition que les 
chanoines de cette église la tiendraient toujours allumée de¬ 
vant l’autel, et ce moyennant la somme de douze florins d’or 
pour fournir l’huyle nécessaire (1). 


(1) Le florin, pièce d'or ainsi nommée parce qu’elle portait une fleur de lis, fut 
frappe sous les règnes de Philippe (1060>1108). sous lequel les dénominations 
de Franc et de Florin remplacèrent celle de Sol d'or ; de Pbilippe-le-Bel 
(1321-1327), Philippe VI (13S7-1850), Jean 11(1350-1364} et de Charles Y (1364-1380). 
Sons Philippe l*', ces pièces d*or valaient 90 fr. 27 c. de notre monnaie actuelle ; sous 
le roi Jean, en idco, elles ne valaient plus que 13 fr. 48, et, dès le règne d'Henri IV, 
elles ne figurèrent plus guère que comme monnaie de compte. 


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— SA¬ 
ISIS. — ReooanaissaQoe de rente par Guye, veuve d’Adhé- 
mard ûe Magoac, comme tutrice de leurs enfants^ à Itier de 
Magnac ; Die dominice ante festom beati Drbanian^ Dom. ccc® 
decimo octavo. 

1319. — Hommage à Guillaume de Magnac par Olivier 
Mauryn, chevalier, pour les mas de Chabrillac et d’Arlassie, 
paroisse de Milbac. 

1321. — Die Martis post cathedram sancti Pétri, contrat de 
mariage de Robert de Magnac, fils ainé dudit Itier et de Ar- 
modie Brun, avec Marie de Saint-Astier, de laquelle provin¬ 
rent Pierre et autre Itier, troisième du nom, que nous retrou¬ 
verons plus tard (1). 

1322. — Reconnaissance de rente par Eymery de Lusse, 
prêtre, à noble Itier de Magnac, de Nontron. 

1323. — La veille de la fête de Saint-Barnabé, ledit Hier et 
Marguerite de Biron, sa seconde femme, donnent quittance 
de la dot de celle-ci par acte passé à Périgueux, dans l’habi¬ 
tation de Hélie Vigier, chevalier, vigier de cette ville : 

« Notom sit universis et sing^nlis... in aula hospHii quod habitat in villa 
» Petragoricensis Dominus Helie Vigerii, miles, vigerius ejusdem villæ die 
» Veneris in vigilia festi beati Barnabe aposloli, an<> Dom* m® ccc® vicesimo 
» tertio in meinotarü... Persoimaliter constitnti domino Iterio de Manbaco, 


(1) Eitrait du contrat de mariage de Robert de Magnac. — c in nomine Domini... 

> NoTerint unirersi, Quod cum proloqueretur matrimoninm inter Kobertum, 

> linm nobilis viri domini Iterii de Manhaco, militis, domini de Manhaco, ex parte 

> ana, et inter Mariam filiam nobilis viii Amaldi de Saiicto Asterio, domicelli, do« 

> mini de Crannhaco, ex alia parte. Dicti miles et domicellns et eorum cuilibet re- 

> cognoverunt... Idem miles dat eidem Olio suo^ donatione Inter vives, pro por- 

> tione que posset ipsum fliium contingere de bénis paternis, reperium suum de 

> Manhac cum suis pertinentiis et cum redditibus suis propinquioribus dictorepe- 
» rio usque ad summam ducentarum librarum monete Lemovicensis rendualimus, 
» computo in hoc dicto reperJo etestiniato,exceptis ediÛciis,cstimatione etassigDa< 

> tione faciendis de premissis ad ordinalionem domini Amaldi de Crayschaco, mi- 

> litis , et Pétri Dalmatii, domini de Burguo de Ho, et discreti viri magistri Pétri 

> Francisci, mediatoris si essetdiscordia. Retento in premissis dicto militi usn* 

> fructu et ducentis libris solvendis proclamoribus et legatis per ipsum militem 

> faciendis. Et si dictus filins vellet transferre quocomque titulo premissa donata, 

> vei partero, in dietnm patrera/vel sues, juravit idem miles se non recipere aliquid 

> ab eodem directe vel Indirecte... > (Suivent les conditions générales et ordinaires 
delà transmission aux divers degrés delà ligne masculine dos immeubles don* 


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— 396 — 

• milite, ex une parte, et Marguarita de Bironnio, qaondam iilia nobilis viri 
> Aymerici de Bironnio, domini Hontis-Ferrandi, uxore dicti militis, ex 

* alla.(Suit la liquidation des droits de la femme et l’indication des 

paiements faits au mari.) 

1324. — Du mercredi avant la Saint-Jean. — Lettre d’A¬ 
lain Raymond, receveur de la vicomté de Limoges, à Pierre 
Colombet, prévôt de Nontron, établissant qu’Itier de Magnac 
devait au vicomte cent sols de renie pour la basse viguerie 
de Milhac. 

1824. — Transaction entre Hélie de Fonzenac, prieur de 
Saint-Jean-de-Gôle, et Itier de Magnac, chevalier. 

1325. — Donation par Itier de Magnac à Robert, son fils, 
de toute la terre et seigneurie de Magnac, dont il ne lui avait 
donné qu’une partie, sous réserve de l’usufruit par le susdit 
contrat de mariage de 1321. 

1325. — Transaction entre ledit Itier et l’abbaye de Dalon, 
diocèse de Limoges, au sujet de l’hommage de deux sous de 
Limoges, à lui dus par les religieux à chaque changement 
d’abbé (1). 


nés)... < Et dictas Arnaldns de Sancto Asterio promisit dicto militi, stipulant! pro 

> se et nomine fllii sui, sub spe dicti fdturi matrimonii, mille libras Toronenses 

> pro omnibus solyendas, Tidelicet... > (Suivent l'indication des époques de paie¬ 
ment, les stipulations ordiuaires au sujet des enfants à naître)... c Promittente die- 

> tus miles et dominas Guido de Axia, miles, et dictas Arnaldos, et Raymundos de 
» Blanbaco, domicellus^ se curataros et eCTcctoros quod dictum matrimoninm perfl- 

> ciatar inter dictos futaros conjuges... » (Suivent les stipulations de garanties en- 

> tre les contractants, après serment fait sur les saints Evangiles)... « Ad sancta 

> Dei evangelia tactacorporalitcr juramentis... Acta fnerunthæc apud Tutellam, die 

> Martis post cathedram beati Pétri anno Domini millesimo trecentesimo vicesimo 

> primo^ régnante illustrissimo principe domino Carolo Dei gratia Franc, et Nav. 
» rege, presentibus discretis viris magistris Stephano Serterii, Petro Francisco, 

> clericisjurisperitis, domino (en blanc) canonico Sancti Asterii, ftatre Guillelmode 
» Hoviliaco, de ordine minorum, etpluribus alliis, testibus ad boc vocatis et ro- 

> gatis, et me Guillelmusclari.clerico autboritate regie notario publico qui pre- 

> misais omnibus... Nos vero Bernardus de La Landa, clericus, custos dicti sigilli, 

> illudad fldelem relationem dicti notarii, baie publico instrumento duximus appo- 

> nendum salvojore domini nestri Regis. > (Lespine vol. 78, 133.) 

(1) ironnaie et sous de Limoges, d'après le contrat de mariage de 1331 et la traa- 


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— 397 — 

1326. — Lettres d’absolution accordées par Arnauld d’Alté- 
zac, pénitencier du pape, à Itier de Magnac, chevalier, et à 
Guillaume de Magnac, chanoine de Saint-Austrégile de Li¬ 
moges, coupables de violences jusqu’à effusion de sang en¬ 
vers des prêtres et des laïques, d’avoir ravagé les vignes et 
les récoltes, fréquenté les tavernes, joué aux dés, hanté les 
mauvais lieux, commis des adultères, perçu indûment les 
dîmes. 


saction de 13^5. — Sons la domination romaine, dit M. Allon, la ville de Limogea 
n’eut point d’atelier monétaire. Le monnayage de l'abbaye de Saint-Martial re¬ 
monte jusqu’aux Mérovingiens. Abbon, instituteur de Saint-Eloi, y était alors 
monétaire et fut remplacé par ce dernier, qui mourut en 659. 

Cette fabrication fut en activité à Limoges sous les Carlovingiens et principale¬ 
ment sous Louis-le-Débonnaire, en 817, et les pièces à l’effigie de celui-ci étaient 
encore, en 1490, très-communes à Limoges, où elles circulaient sous le nom de 
Petits-Blancs. Frappés sous Philippe P' comme monnaie de billon, les Grands- 
Blancs valaient dix deniers, et les Petits-Blancs cinq deniers. 11 existe, d’ailleurs, 
d’autres monnaies forgées dans cette ville au nom de Charlemagne, de Pépin d’A¬ 
quitaine, et d’Eudes, de 759 à 890. Les pièces de ce dernier, qui servirent de type A 
celles de Périgord,d’Angoumois, de Bordeaux, etc., fùrent fabriquées longtemps 
après la mort de ce prince et A son effigie, jusqu’A l’apparition des premiers 
Barbarins. 

Vers le commencement de la troisième race, en 987, dit M. Allou, on cessa, en 
effet, d’y fabriquer des pièces au coin des rois de France, l’abbaye de Saint-Mar¬ 
tial ayant obtenu le droit de faire forger des pièces sur lesquelles figurait la tête 
barbue de Saint-Martial, ce qui leur fit donner le nom de Barbarines ou Barbarins, 
que l’on trouve mentionné dans des titres de 1195,1185 et jusqu’en 1488. Cependant, 
nous lisons dans le Manuel de numismatique de M. Barthélemy que cette abbaye 
conserva le type du roi Eudes j usqu’au commencement du xii* ^siècle, époque A la¬ 
quelle commença la fabrication des Barbarins Jusqu’A la fin du xiii* où ce monnayage 
futdéfinitivementremplacé par celui des vicomtes, qui fut seul admis dans le règle¬ 
ment de 1815. 

C’est, en effet, vers le milieu du xiii* siècle que les vicomtes de Limoges qui, 
jusque là, avaient reconnu les droits de l’abbaye en loi rendant hommage A ce su¬ 
jet, paraissent avoir voulu créer une nouvelle monnaie; car, de 1199 A 1930, Guy V 
fit fabriquer de nouveaux Barbarins, mais clandestinement, hors de Limoges et 
dans son château d’Aixe : Eodem anno fini) Guido vicecomés Lemovicensis novos 
Barharinos fecit apud Axiam {chron,{SUMart. an[liii). — Guy VI et, après lui, Mar¬ 
guerite de Bourgogne, sa veuve et tutrice de leur fille, fit continuer cette fabrica¬ 
tion an même lieu, mais avec un nouveau type, A l’effigie et au nom du vicomte. 
Cette innovation ayant déplu aux habitants de Limoges et de tonte la contrée, et 
ceux-ci ayant refusé d’accepter cette nouvelle monnaie, appelée Limousine, il in¬ 
tervint entr^oux et ladite Marguerite un traité portant que cette monnaie serait dé- 


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— 398 - 

1336. — Vendilion de douze sols de rente par Ghiillaume 
de Magnac, escuyer, Bertrande de Mazières, sa femme, et 
Menssa, leur fdle, à Hier de Magnac, chevalier, ainsi que de 
ce qu’ils possédaient à Milhac ; Die sabbali post ocktvas beati 
Michaelis an” D w® ccc® trigesimo sexto. 

1338. —Lettres par lesquelles appert que le conseil de 
la vicomtesse de Limoges bailla le gouvernement du chastel 
et de la chastellenye de Nontron et ressort d’iceux à Hier 
de Magnac, troisième du nom ; Die veneris post festum beati 
Laurentij. 


Iruite et cesserait d’ayoir co«rs légal : Burgenses castri LemoHcensis feeerunt pae- 
tum cum Margareta, filia ducis Burgxtndi, relicta vicecomitis Lemovicensis ut 
moneta que vocalur Lemona^ alias Lemocia, ubi erat nomen vicecomitis, omnino 
cassaretur, licet esset legalis (Apud chron. st-steph. ad ann. ifes). — Qnelqnes 
années après, Marie et Arthnr de Bretagne, fille et gendre de ladite Marguerite, 
reprirent la fabrication d'autres monnaies en substituant leurs effigies à celle de 
Saint-Martial, en y ajoutant les armes de Limoges eide Bretagne et, pour légende: 
Arturius, viceeomes Lemovicensis. Plaintes et résistances nouvelles, qui forent ré¬ 
glées par le roi Philippe-le-Hardi par ordonnance de 1276 portant que les consuls, 
commune, hommes, bourgeois et leurs successeurs de la ville de Limoges ne 
pourraient dorénavant rien prétendre dans la partie de la monnaie qu'ils avaient 
ou disaient avoir, attendu que cette monnaie appartenait à Marie, vicomtesse de Li¬ 
moges, et à son mari. A dater de cette époque et jusque vers la fin du xnr* siècle 
la monnaie de Limoges porta le nom des vicomtes. 

Lorsque Philippe-le-Bel décréta, en 1803, ^altération du titre des monnaies, celle 
de Limoges fut fixée à trois deniers seulement, ce qui prouve combien elle était 
alors dégradée. 

En 1306, Jean de Bretagne, fils d’Arthur et de Marie, rendit hommage à Guy de 
La Porte, abbé de Saint-Martial, pour tous ses droits dans le château et dans la 
châtellenie de Limoges, notamment pour celui d'y faire battre monnaie. 

En 1816, Guy^VlI, frère du précédent, devint vicomte de Limoges et y fit agrandir 
les ateliers où se fabriquait la monnaie vicomtale. 

L'an de grâce 1815, environ Noël, les maîtres des monnaies du roi Louis X le 
Hutin, rendirent une ordonnance portant règlement sur la fabrication : < Des 

> monnoies des barons et des prelas du royaume de France qui se dient avoir 
» droit de faire monnoie telle comme ils le doivent faire de pois de loy et dé 

> coing quils ont faite anciennement... Item la monnoie au vicomte deLymoges, les 
» deniers doivent estre à IIJ deniers XVJ grains de loy argent le Roy et de XlX sols 

> YJ deniers de pois au marc de Paris. Item les maailes de la dicte monnoie doi- 

> vent estre à IIJ [de loy argent le Roi et de XVJ* 1X« maailes doubles de pois 

> au marc de Paris, et ne porront faire que le X* de maailes^ c'est-à-dire IX’ de 

> deniers et G. L. de maailes doubles et ainsi vaudront les deniers et les obbl^ 

> tournois XX*’ mains la livre que petiz tournois, cest assavoir que XIIJ denîeirs de 
» la monnoie dessus dicte ne vaudront que XIJ petJz tournois. Et doit faire le vi- 

> comte de Lymoges le coing de sa monnoie devers croiz et deveré pilé (elé. > 


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— 399 - 

1339. — Quittance par Etienne, abbé de Peyrouze, audit 
Itierpour tous les droits appartenant à l’abbaye par suite des 
acquisitions de terres faites à Milbac par ce dernier et par 
Robert de Magnac, son fils. 

1343. — Quittance de rente pour anniversaire fondé 
par Itier de Magnac en l’esglise de Nostre-Dame d’Aul- 
tevaux. 

1344. — Liste des hommes francs et des serfs de la maison de 


Sous Louis IX, le Gros-ToumoiSt ou sou d'argent, valait douze petits Tournois. 
Eu termes de monnayage, on nommait deniers-de-poids ^ groins ; denier de loi, 
le degrér de pureté de l’argent, ou chacune des parties de fin contenue dans une 
quantité d’argent quelconque qu’on suppose alors divisée en douze parties égales. 
11 s'agissait, dans l’espèce, de monnaie de billon, dite monnaie noire, composée 
d’argent et de cuivre. 

Après 13S8, Jean de Bretagne s’étant abstenu de paraître au sacre de Philippe VI, 
celui-ci lui interdit le droit de faire battre monnaie et fit saisir ses coins, sous 
prétexte que la monnaie de Limoges étant semblable à la sienne, cette ressem¬ 
blance nuisait au commerce, comme s’il eût été possible de confondre les her¬ 
mines de Bretagne avec les fleurs de lis de France ! 

Lettres du 13 décembre 1358, par lesquelles Charles, régent du royaume pendant 
la captivité de son père, fait défense à Jean de MontforL prétendant à la vicomté 
de Limoges, d’y faire battre monnaie. 

Au mois de mai 1364, le prince de Galles, dit le prince Noir, fit son entrée solen¬ 
nelle à Limoges, dont il ratifla les privilèges, mais en conservant celui de battre 
monnaie. Aussi trouve-t-on dans les archives de Pau, an sujet des dépenses faites 
pour cette fabrication, un compte de 1365, dans lequel figurent notamment les arti¬ 
cles suivants : Frais de tournée de Raymond Guibert, maître général des mon¬ 
naies ; achat d’une balance à Coysier fils, balancier, pour 65 sons ; versement à 
Alain de Stokes, trésorier du prince de Galles, de 5,050 livres; autre é Pierre Oudoyn, 
prévôt des ouvriers, pour envoyer quelques-uns de ceux-ci à Bordeaux, dix livres; 
versement an connétable de Bordeaux, par ordre du prince de Galles, 3,840 livres ; 
enfln, le détail des travaux faits par Michel Bize, maître de la monnaie de Limoges, 
et les observations de ce dernier, relatives à la fabrication et à l’échange du 
billon noir contre du blanc. Ce billon noir était de cuivre, le billon blanc un mé¬ 
lange de cuivre et d’argent. Mais lorsque les Anglais eurent été chassés du Limou¬ 
sin, la ville de Limoges s’élani donnée au roi de France, il parait que les monnaies 
y furent frappées an nom du souverain. 

On connaît enfln des barbarins portant Chastellom-Melhiares, que l’on pense avoir- 
été fabriqués par ordre des vicomtes du Limousin dans le château de Meilhard. 
Ces vicomtes eurent aussi, dans leur ville forte de Nontron, ainsi que nous le ver¬ 
rons au chapitre de cette viiie, un atelier monétaire qui fut supprimé par Charles 
VII en 1431. Aussi, dans les comptes conservés aux Archives de Pan, est-il dit par 
les agents d’Alain d’Albret, vers la fin du xv« siècle, que le droit de battre mon 
naie h Limoges n’existait plus de mémoire de vivant. 


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~ 400 — 

Magnac, lesquels payaient des redevances en nature et 
étaient soumis à la contribution des quatre cas (1). 

1347. — Lettres de Guillaume de Monfaucon, capitaine, 
général et séneschal pour le roy en Périgord , par lesquelles 
il permet àmessire YlierdeMagnac et sa femme de se retirer 


(I) Ainsi, d'après les actes de 1300, 1308 , 1314 et 1344, il y avait encore an xir* 
Siècle des serfs taillables et corvéables à volonté dans le Nontronnais ; mais il ne 
faut pas croire que ces corvéables fussent comme on l’a prétendu à tort, à la merci 
de leurs seigneurs et obligés d’obéir à leurs moindres caprices, même an prix de 
leur vio. Les corvées, en effet, devaient être toujours établies par un titre écrit, à 
défaut duquel la possession même immémoriale ne suffisait pas pour les rendre 
obligatoires. Le plus souvent, ces titres énuméraient le nombre et la nature de ces 
corvées ainsi que des autres redevances ; mais il en était d’autres qui, muets à cet 
égard, portaient simplement ces mots: Corvées à uoionf^ et remontaient original* 
rement à l’époque où le servage fut substitué à l’esclavage, à des conditions volon* 
tairement acceptées. De là la question de savoir si le seigneur pouvait disposer, 
toutes les fois qu’il l’aurait Jugé à propos, du temps et des bras de ses corvéables. 
A quoi les légistes et la Jurisprudence répondaient négativement et enseignaient 
que l’on devait suppléer an titre et entendre par volonté une volonté raisonnable, 
limitée à douze corvées par année, employées à un usage honnête, à raison de 
trois en un mois, en diverses semaines et d’un soleil à l’antre ; ainsi, d’ailleurs, que 
cela fut consacré par l’ordonnance de Blois rendue en mai 1579. Ces corvées ne 
pouvaient être, au surplus, exigées que pour le lien où elles étaient dues et non 
ailleurs ; elles ne pouvaient être ni vendues ni transférées à autrui, n’étant dues 
que pour la nécessité du seigneur, qui devait les réclamer chaque année et en 
temps utile, à défaut de quoi elles ne tombaient point en arrérages et le corvéable 
s’en trouvait libéré. 

Quant à ce qui restait encore du servage, sous le nom de Droit de main-morte^ ce 
droit fut également établi par conventions et par titre lorsque les Francs firent de 
leurs esclaves des serfs de la glèbe,'auxquels ils concédèrent des terres à défricher, 
mais à la condition que, s’ils mouraient sans enfants, les terres retourneraient au 
seigneur. C’était la servitude dite réelle. — Quant à la servitude personnelle, ou 
droit de suite sur la personne et les biens du serf, en quelque lieu qu’il fût habiter, 
elle parait bien avoir existé à l’origine, mais elle ne tarda pas à être vivement 
combattue par la religion d’abord et ensuite par la royauté. Ainsi, à l’exemple de 
Louis-le^ros, qui aflï’anchit tous les serfs de son domaine, Saint-Louis et ses suc- 
cesseurs abolirent autant qu’ils purent les servitudes personnelles. Louis xn, 
Charles IX et Henri III prirent des règlements sur la matière et, au xvi* siècle, le 
servage était une si rare exception que Loisel pouvait se croire autorisé à dire: 
«.Toutes personnes sont franches en ce royaume. > Cependant, malgré ces règle¬ 
ments et d'autres de Louis XIV, on n’en retrouvait pas moins dans quelques 
pays de coutumes des traces qui donnèrent lieu à des contestations judiciaires 
tranchées par arrêts de justice, notamment des 17 juin 1760, 18 mai 1769 et en août 
1779. Ce fut alors que le roi Louis XYI abolit le droit de main-morte sur tous les 
biens de la couronne et prohiba les droits de suite, ou la servitude personnelle par¬ 
tout ailleurs, par édit du 8 août 1779, où il est dit : < Constamment occupé de tout ce 


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- 401 - 

en les biens qu’ils avaient à Nuntron desquels ils avaient été 
spoliés par les Anglais ; Decimo teriio aprilis anfi ff m'" trecen- 
tesimo quadragesimo septimo. 

1352. — Testament dudit Itier de Magnac, deuxième du 
nom (1). 


>qt]i peut intéresser le bonheur de nos peuples et mettant notre principale gloire à 
» commander une nation libre et généreuse, nous n'avons pu voir sans peine les 

> restes de servitude qui subsisteni dans plusieurs de nos provinces ; nous 

> avons été alTccté en voyant qu'un grand nombre de nos sujets, servilement 

> encore attachés ù la glèbe sont regardés comme en faisant partie... Ordonnons... 
»Art. 1". Nous éteignons et abolissons dans toutes les terres et seigneuries de 

> notre domaine la main-morte et condition servile... voulons qu’à compter du jour 

> de la publication des présentes, ceux qui, dans l'étendue des dites ferres et sei- 

> gneuries. sont assujettis à cette condition sous le nom d'hommes de corps, de 

> serfs, de main-mortables, de taillables,.. en soient pleinement et irrévocable- 

> ment affranchis... Art. VI. Nous ordonnons que le droit de suite sur les main* 

» mortables demeurera éteint et supprimé dans tout notre royaume, dès que le 

> serf ou main-mortable aura acquis un véritable domicile dans un lieu franc... » 
C’est ainsi que ce malheureux roi. si mal récompensé de ses idées de Justice et de 
liberté, devança do plusieurs années les décisions de l’assemblée constituante qui, 
le 4 août 1789, supprima les dernières traces do ces institutions féodales que, 
cependant, nous n’avons trouvé relatées, depuis le xvi« siècle, dans aucun des 
titres do rentes relatifs au Nontronnais. Gela résulte même du sommaire de l’acte de 
1344, qui ne parle que de redevances en nature et de la (aille aux quatre cas. laquelle 
cousistait en une somme d'argent variant de 3 à 5 sous et exigible : au cas où le 
seigneur était fait prisonnier à la guerre ; S<* au cas où son flis aîné était reçu cbe* 
valier ; 3* à celui où sa tille aînée se mariait à un gentilhomme; 4» et enfln au cas où 
il entreprendrait le voyage d'outre-mer. Cette taille était en nsiige dans le Nontron- 
nais, où nous la trouvons relatée jusqu'au xvii* siècle inclusivement et. notam¬ 
ment, dans des reconnaissances de rente des S9 mai 1693, 18, 19, et so mai 1697, 
pour disparaître dans celles du xviii*. 

(1) Voici l'analyse du testament de Itier de Magnac. d'après l'original conservé 
parDoat, vol.44, f*27. — < innomme Domini amen, noverint univers!... Nobilis 
domicellus Petro de Manhaco, Lemoviceosi diocesit*. nobis exhibuit et prœscntavit 
quoddam testamentum nobilis viri domini Iteriide Manhaco militis defuncti de 
Nontronio dicti diocesi Lemovicensi... 

»In nomine sancte trinitatis patris et fllii etspiritus sancti amen.anno incamationis 
» Domini M** CGC« quinquagesimo seccindo, videlicet die ultimo mensis septombris. 

> Johanne rege Francorum régnante, noverint universi qnod ego Iterius do 
^ Manhaco, miles de Nontronio... » Après avoir recommandé son flme à Dieu, à la 
Vierge, ù saint Jean l’évangéliste, à saint Jacques, apôtre; ù saint Étienne, A 
saint Martial, apôtre ; à saint Biaise, A saint Nicolas, au patron de sa chère Cathe¬ 
rine et A tons les saints, le testateur choisit pour lieu de sa sépulture le monastère 
de Nontron : « In monasterio de Nontronio ante altare sanctorum Johannis et 

> Nicholai juxta sepultura parentom meorum et cum Almoyda Bruni quondam 

> conjoge mea. » — Il veut que. pour la célébration de ses funérailles, il soit donné 

26 


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- 402 - 

1357. — Lettres de mainlevée, signées et scellées, octroyées 
par Charles de Bretaigne, vicomte de Limoges, à messire Yc- 
tier de Maignac, chevalier, de tous les biens, qu’il avoit tant 
en la chastellenye de Nontron que ailheurs par toute la ditte 
vicomté, pour ce que le dit de Maignac estoit accusé d’avoir 
esté cause de rendre le chasteau de Nontron entre les naaias 
des Anglais, ennemis du dit vicomte. Données à Avignon, le 
29“ jour de may 1357, 

. 1313. — Acte portant que la jouissance de maisons sises à 
Milhac est accordée à Hier de Magnac pendant sa vie. 

1384.—Réclamation par Pierre de Magnac de l’héritage 
de Robert de Magnac, son père. 


on pain de cire et 40 SOUS au chapelain de Nontron; qu'un laminaire conrenable 
y soit employé et qu’on y convoque tous les prêtres résidant dans les paroisses 
autour de Nontron et spécialement de Soint-Etlenne-le-Droux, c S'^-Stephani-deo- 
Ledros>;de St-Martin-Ie-Pin, c s^^Martini-PicU >;,de Bondaseau^c Bondeselio»; 
de Milhac, * de Milhaco', > et qu’il soit donné trois sous à chacun d'eux ; aux diacres 
deux sous ; aux soas-<liacres douze deniers ; aux clerce majeurs six deniers; 
aux clercs mineurs quatre deniers et, à chaque abbé et prieur conventuel, 
cinq SOUS ; à chaque pauvre, un pain de deux deniers, < due denaridte panis», 
ou deux deniers pour l’amour de Dieu et le salut de son âme et de celle de ses 
amis, c amicorum meorum.»» 11 lègue pour la réparation du monastère de Nontron 
cent livres monnaie courante, c monete currente », payable dans les dix années 
de son décès. ~ Plus aux sœurs du couvent de Saint-Pardoux-la-Rivière, don» 
livres tournois une fois payées et 20 sous de rente pour fêter chaque année la fête 
de saint Nicolas, et, en outre, trente sons une fois donnés pour un repas, < pro 
refectionne, > à l’occasion de l’anniversaire de sa mort et de celle de ses héritiers 
à perpétuité, à cause de quoi il abandonne auxdites sœurs la rente qu’elles lui 
devaient sur certain bois, « nemus quod babent in nemoribus de Solerio, quod 
fuit dicti quondam Blancho, quod nemus volo esse salvum perpetuo. ~ n lègue aux 
chapelains, < capellanis », de Nontron, Milhac, St^Etienne<le-Dronx, St-Martin-le- 
Peint et Javerlhac, à la charge de célébrer un anniversaire perpétuel le jour delà 
fête de saint Nicolas, pour lui, ses parents et ses amis, soixante sous à chacun pour 
acheter cinq sous de rente, < sexagenta solides semel ut cuilibet inde omet qulnque 
solidos rende.»— item aux églises do Ghampniers, de Pluviers, de saint Barthélé¬ 
my, d’Augignac, de Savignac, de Saint-Pardoux-la-Bivière, d’Abjac, de Milhac, de 
St-FronMa-Rivière, de St-Angel. de St-Front-de-Champniers, de St-Martial-de- 
Valette, de NontronneaUr de Bondazeau, de Javerlhac, de St-Maitin-le-Peint, de 
Teijat, d’Etouars, du Bourdeix et de St Étienne-le-Broux, à chacune, une demi- 
livre de cire et six deniers pour oblation, une fois donnés. — Item à Ste4farieHle< 
Rocamadonr et à rhépital,dix sous une fois donnés, < Beate Marie de Ruppe ama- 
tore de Avido et auspitali ejus quinque solidos semel solvendos. > — Item aux hôpi¬ 
taux de Haut-Pas et du St-Esprlt de Rome et de Roncevaui, aux maisons et à la 
bourse des cleics pauvres et à St-flonçré de Paris, € de Alto-Passu et de Sanclo- 


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— 403 ^ 

1384. — Déclaration de Guy Faute par laquelle il se porte 
héritier du chef de sa femme, du ditRob^tdeMagoac. t- 
Guy Faute, ou Paulte, de Nontron, avait été marié avec Ays- 
saline, sœur de Itier de Magnac, 2* du nom; auquel il donpa 
en 1311 quittance de la dot de sa femme. Il testa le 19 dé¬ 
cembre 1392 et laissa pour héritier Mondot, ou Raymond 
Faute, son Als, à la demande duquel Jean de Bretagne, vi¬ 
comte de Limoges, donna mainlevée des revenus saisis au 
préjudice d’Itier de Magnac. Le dit Mondot, ou Raymond, 
suivant lettres données à Aixe le 24 juillet 1422, rendit hom- 
mage.à Jean de Bretaigne, sieur de Laigle et vicomte de Li- 


Spirita Rome et de Roneio do Yallls et dorhibns seu barsis paoperum clorloaram 
bonorum puerorum et de S«-Honora!o Parisfus, très soHdos semel solirendos. — 
Item monasterio Sti-EgidfJ et ecclesie Beate] Marie de Valie-Viridi (Glairraiu} 
(res solides semel. — Aux rellgicnses des coaxents de Ugnevi, de Bonbon et de 
Fontaine, à chacun, trente sons pour un repas, < trigenta solidos semel solxendes 
pro refeefionne. » — Item pour le cas où Ton do ses héritiers n’irait pas à St-Jac- 
qnes-de-CompostelIe, < non iret ad Sanctom>Jacobnm*de-Compostelio il veut 
qu’un antre homme y aille pour lui et qu’il lui soit donné soixante-quinze tournois 
en argent, < sexagenta quinque Tumensis argenti > ou la valeur^ et que, pour le 
salut de son âme, ii en soit offert trois â St-Jacques. Item pour ie cas où aucun 
de ses héritiers ne pourrait pas, en son nom, faire le voyage d’outre-mer et aller 
au Saint-Sépulcre, il veut que l'on donne mille tournois argent on la valeur à un 
homme armé qui ira combattre les Turcs on les Sarrazios, < volo qnod nni hominl 
armato qui vadet illoc, vel contra Turcos, et contra Sarrasenos semel tradantur 
mille turnenscs argenti velvalor.»— Item à la chapelleoio de Tautel de laSie- 
Vierge de Milhac, la dlme de petits blés, de laine, de lin et de chanvre par lui 
acquise de la veuve de Guy de Lusson, c Decimam quam Icnobat quondam dominua- 
Guido de La Bierga de bladis minuils, do lanîs, de finis et de canapis quam dcoi- 
mam acquisivi ab uxore relicte quondam Gnidonis de Lnssone; > une terre elune 
vigne à La Crouzille, une vigne nouvellement créée à Milhac, l’usage d’un bois daus 
la forêt do Pe 3 rrouse, cinq sous de rente que Aimodia Bruni, sa femme, avait 
légués sur son mas de La Colarie pour ériger une ehapelienie à l’autel de la Sainte- 
Viefge dans Téglise de Milhoc, laquelle chapeüenie sera donnée par ses héritiors ^ 

< Idonco sacerdoti prœsentendo oapellano do Milbaco >, avec l’approbation dp 
monseigneur l’évéqne de Périgneox, et, pour complément, il lôgue.deux cents Jivros 
tonmoises, «ducenteslibres turnenscs. Iteraà ses petits-flls, c nepolibus, *Pierrp 
et Hier, fils do Robert, son prcioier-né, deux cent cinq livres do rente, c duccotes 
quinque libres rendæ. > Item à M** de Biron, sa femme actuelle, son droit d'ha¬ 
bitation à Coussnuzac et soixante livres de rente, < lego domine Marguarite de 
Bironio, nunc conjugi mee habitationem loci mei do Cossozaco (ancien repaire 
près de Nontron et disparu). > — Item, à Itier de Magnac. son fliF, tous scs biens 
sis dans la ville do Nontron, dans lo bourg do Sainl-Martial-dc-Valettc et le monfin 
de Magnac, « molendino de Manhac >, pour sa part héréditaire. — Il institue pour 


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— 404 — 

moges, pour le fief de La Tampouse et la seigneurie de Ma- 
gnac assis dans la chastellenie et ressort de Nontron. 

Quelques années plus tard, la seigneurie de Magnac passa, 
de nouveau, et nous ne savons à quel titre, aux mains du vi¬ 
comte de Limoges d’après une enquête faite en 1445 à la re¬ 
quête de Baymond de LaMarthonie et dans laquelle il est dit 
que ce vicomte a succédé au seigneur de la maison de Ma¬ 
gnac (1). 


son héritier universel Hélie de Magnac, son fils dernier né, avec substitution au 
profit de son petit-fils, Pierre de Magnait, et à son défaut à Itier, frère de celui-ci, 
ensuite à son autre fils Itier, et, à leur défaut, à son frère germain Hélie de Magnac. 
Enfin, et pour le cas où tous les susnommés décéderaient sans enfants, il 
donne deux parts ou deux tiers de tous ses biens pour l’éducation de douze 
écoliers en théologie pour servir Dieu, la Sainte-Vierge et tons les saints, la nuit 
et le Jour, dans le monastère de Nontron, où ils prieront à perpétuité pour le salut 
de son ftme, de ses parents et de ses bienfaiteurs, c volo et institui duodecim soo- 
lares in theologia cum uno lectore, qui lector percipiat pro dnobus scolaribus per- 
tionem.et sex scolares in canonibus cum uno baccalerlo, qui etiam baccalorins por- 
cipiat pro duobus scolaribus portlonem, et serviant Deo et Beate Marie et omnibus 
sanctis in dicto monastorio de Nontronio nocte, die solemnitis et orant perpetuo 
pro anima mea et parentorum. 11 lègue l’autre tiers de ses biens à ses plus 
proches parents et il nomme pour exécuteurs testamentaires : « Dominnm Guillel- 
mum de Manhaco, canonicum et cantorem ecclesiæ Bitteris, et Heliam, fratres 
meos, et doroinum Iterium de Manhaco, fliium meum, et nobilem virum Aymeri- 
cum Bruni, dominum de Chamerio, ac Petrum de Lamanrinia, domicellum. » — 
Le testateur, requis de dire si ce qui précède est conforme à ses dernières volontés, 
répond, en patoistiu pays, ce qui suit : c Egu Itier de Manbac, chevalier, avandich, 
reconnet et confesse les-chanses deslus escricbas meaver ordonnât per mon tes- 
tamen noncupatlo e de ma darriera voluntat e vuih que tenhen et valhe sicum 
desius et contengut e mes en forma publica par la ma de meytre Sfmo Teytera, 
notari avandich, e per aver maior fe hay fach aqnesta subscriptio de ma mo mes 
echaquest présent testament mon sel, et soplege au reverend paire en Jesus- 
Christ e senhor a mon senhor lareivesque de Narbonne que il dengut a far métré loa 
seu sel a maior fermetat * — Suit l’attestation en latin de ce dernier, puis la 
clôture du testament parmi les témoins duquel nous remarquons : « Johannes Fabri, 
diaconns de Nontronio, et Petrus de La Martonia, parocbianus de Milhaco. — Codi¬ 
cille en patois du 16 juin 1860, parmi les témoins duquel figure : c petrus Bufl, cleri- 
eus de Tiberio. » 

(1) Ce qui précède était écrit lorsque nous avons reçu l’excellente notice de 
M. Clément-Simon sur la vicomté de Limoges, et nous en extrayons ce qui suit 
pour servir de complément & nos recherches : 

c Dans cette paroisse (MiIhac) était anciennement le repaire de Magnac, chef de la 
» seigneurie de ce nom, laquelle s’étendaft principalement dans les paroisses de 
» Milbac, Bondazeau, Saint-Etienne^ Nontron^ Saint-Pardoux-Ia-Rivière etSt-Front 
» Le seigneur de Magnac exerçait la vigeriedans la paroisse de Milbac et percevait 


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- 405 — 

Le 19 août 1486, Alain d’Albret aliéna le flef de Magnac 
avec la paroisse de Milhac, qui fut rachetée en 1544 par Henri 
IV, lequel la morcela et la revendit dés les premières an¬ 
nées de son règne. En conséquence, ce flef passa, pour la 
quatrième fois, en d’autres mains et, au XVII* siècle, nous le 
trouvons en celles de la famille Pourten, d’où il passa à celle 
des Pastoureau par suite du mariage de Jeanne Pourten de 
Magnac avec Jean Pastoureau, sieur de La Grange. 

B. DE Laugardière. 

[A suivre). 


ACTE DE NAISSANCE 

DE MAINE DE BIRAN. 

La plaque tumulaire du tombeau de Brantôme, retrouvée 
dans la chapelle du château de Richemont, a permis à la So¬ 
ciété historique du Périgord de rétablir la véritable date de 


> un droit d’acapte de deux sols à chaque mutation d’abbé du monastère de Dalon. 

> Soumis à riiommage envers le vicomte, il était, en outre, astreint à fournir, 
» chaque année, le pain et le vin do la communion du jour de Pâques à Nontron. 
» Itier de Magnac, dont les biens (tirent conBsqués pour soupçon de félonie, n’avait 

> pas laissé d’héritier direct. En 1384, Gui Faute, chevalier, réclama la succession, 
» comxe plus proche descendant d’Excelline de Magnac, sœur germaine dudit 

> Hier. En 1390, les biens furent provisoirement attribués à Mondot Faute, qui était 

> sans doute flls de Guy. Mais le vicomte, qui avait joui pendant quelques années 

> de cette belle seigneurie, s’arrangea pour la reprendre et désintéresser les héri- 

> tiers. Tous les droits et hommages dus au seigneur de Magnac ressortirent désor- 

> mais directement au vicomte. Les principaux vassaux du seigneur de Magnac, 
» dans la paroisse de Milhac, étaient les sieurs de Milhac, de pouxols, de Juge, 

> de Bort; la famille de La Marthonie y possédait le repaire noble de ce nom, 

> avec des fondalités. > 

La seigneurie de Magnac ne s’étendait point sur des paroisses outres que celle 
de Milhac ; seulement, la famille de Magnac, fort riche et divisée en plusieurs 
branches, dont une habitait Nontron, possédait do nombreuses rentes non-seule¬ 
ment dans cette ville, mais encore dans toutes les paroisses environnantes. Pour 
tout le reste, la rédaction de M. Simon confirme et complète suffisamment ce que 
nous avons dit à ce sujet. 


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— 40S — 

Ift mort dô ee fameux mémorialiste, faussement indiquée par 
les biographes. Nous venons proposer une rectification du 
même genre au sujet de notre célèbre philosophe Maine de 
Biran. 

M. Sauveroche, dans son Discours sur les célébrités du Péri- 
go}-d, page 136, fait naître Maine de Biran dans un domaine 
de sa famille, à Grateloup, près de Bergerac, et ainsi, après lui, 
la plupart des dictionnaires de biographie universelle, comme 
Bouillet, Feller, etc ; il s’est élevé aussi des contradictions 
sur l’époque de la naissance. L’extrait suivant, que notre con¬ 
frère M. Dupuy a bien voulu copier pour nous dans les archi¬ 
ves de l’état-civil de Bergerac, arrêtera le cours de toutes les 
suppositions au sujet de la date et du lien de la naissance de 
Maine de Biran. 


Le 30 novembre mille sept cent soiiante et six, j'ai baptisé dans l'cglise 
paroissiale de St-Jacques de Bergerac S' François Pierre Gonticr de Bi¬ 
ran, né la veille dans la présente ville, fils légitime de S'Jean Gonlier de 
Kran, docteur en medecine, et de dame Marie Camille Deville, conjoints ; 
a esté parrain S' François Gontier de Biran, qui a tenu à la place de S' 
Pierre Cosset ; marraine, Philippes Sargenton, qui a tenu à la place de 
D^*» Anne Gonlier de Biran. 

Témoins : Arnaud, V” ; Hyverd, sacristain. 


Gomme on le voit, le nom de Maine ne figure pas dans 
l’acte de btqttéme du philosophe. Ce nom, qui venait d’une 
terre, avait été porté antérieurement par plusieurs membres 
de la famille Gontier de Biran. 

Ainsi, François-Pierre Gontier de Biran, connu par la 
postérité sous le nom de Maine de Biran, est né à Bergerac le 
29 novembre 17C6. II naquit, selon l’expression de l’un de ses 
plus remarquables critiques, entre deux berceaux illustres : 
celui de Montaigne et de Fénelon ; s de Fénelon, dont le gé¬ 
nie métaphysique et onctueux devait être comme l’étoile qui 
marquerait le port à son inquisition philosophique ; et de 
Montaigne, dont la disposition d’esprit éminemment subjec¬ 
tive, devait, comme par une sorte d’émulation de voisinage, 
accroître, ce semble, dans M. de Biran celte propension 


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— 407 — 

naturelle qu’il avait à se regarder vivre et à se feire lui-même 
la matière de ses Essais. » (1) 

A. Dujarrig-Descombes. 


DES PRÉTENDUES POÉSIES 

DE MAINE os BIRAN. 

Jusqu’à ces derniers temps, nous avions partagé avec quel¬ 
ques personnes l’opinion que Maine de Biran avait été à la- 
fois poëte et philosophe. 

Nous écrivions, en 1872, au sujet d’un recueil de l’Acadé¬ 
mie des poètes, où notre confrère M. Elie de Biran venait de 
publier quelques essais poétiques : 

€ Il se présente un souvenir à notre esprit, et ce ne sera 
pas une comparaison des moins piquantes à établir entre M. 
Elie de Biran et son grand-oncle. C’est un fait peu connu, 
mais incontestable, que Maine de Biran, l’austère philosophe, 
à la veille de la Révolution, alors que, jeune, bien fait, élé¬ 
gant, garde-du-corps, il se mêlait à la société étourdie et 
brillante de cette époque, avant d’aborder les graves problè¬ 
mes de la métaphysique, avait, lui aussi, sacrifié aux Muses, 
comme on disait alors ; il serait curieux de retrouver quel¬ 
ques sonnets ou madrigaux sortis de cette main qui devait 
écrire le Mémoire suri'habitude et les Nouveaux essais d’anthro¬ 
pologie. » (2) 

Et dans l’un de nos derniers Bulletins (3), nous disions en¬ 
core, dans un but de recherches bibliographiques : 

« Nous savons de source certaine que Maine de Biran, le 


(1) Auguste Nicolas, £tu(<6^rjratne de i}tran,d'apréi le Journal intime de ses 
pensées, chapitre deuxième. 

(9) Echo de la Dordogne, n« du 31 février 1873 ; Revue de la poésie, organe de l’aca¬ 
démie des poètes, livraison d’août 1873, page 119. 

(3) Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, tome IV, •• li¬ 
vraison : Un mot sur la bibliographie du Périgord, page 167. 


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